person:alain finkelkraut

    • En parlant de photographes...
      Alain Keler
      21 avril, 23:53 ·

      Journal d’un photographe / Edition spéciale du soir / Place de la République / La liberté de photographier.
      EDITION SPECIALE DU SOIR
      Jeudi 21 avril 2016.
      Robespierre place de la république. Pas de photos. Cela m’est arrivé deux fois ce soir. En tentant d’interdire aux photographes de photographier certaines réunions, on confisque la liberté d’informer, la liberté de, la presse, qui plus est dans un espace publique. Après avoir expulsé manu militari le philosophe Alain Finkelkraut, c’est un nouveau faux pas pour des militants de la nuit debout. On tente de couper des têtes, comme Robespierre, qui a fini par perdre la sienne.
      « La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion, la liberté de pensée et d’expression.
      Ainsi, l’article 11 de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » L’article 19 de Déclaration universelle des droits de l’homme aussi dispose la protection de la liberté de la presse ».
      Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Liberté_de_la_presse
      Empêcher aux photojournalistes d’exercer leur droit d’informer sur la place publique instaure un régime d’exception digne des heures les plus sombres de l’histoire de France. La liberté d’informer est l’un des fondements de notre démocratie, et l’interdire n’est pas autre chose qu’une forme de fascisme qui ne dit pas son nom.
      http://alain-keler.tumblr.com…/edition-speciale-du-soir8-j…

    • En réponse à alain Keler, je colle pour archive.

      Meyer Flou
      34 min · Montreuil, France ·

      Je ne voulais pas répondre au post polémique d’Alain Keler vendredi au sujet de l’image illustrant la réunion féministe de Nuit Debout. Est-ce bien nécessaire ? J’ai passé le week-end à observer la vivacité du débat, je me méfie de ma colère, et j’ai pensé qu’Alain Keler pouvait faire de même. Je m’aperçois qu’il réitère son indignation sur Instagram ce lundi matin, avec les mêmes commentaires qui accompagnent l’image : « Empêcher aux photojournalistes d’exercer leur droit d’informer sur la place publique instaure un régime d’exception digne des heures les plus sombres de l’histoire de France. La liberté d’informer est l’un des fondements de notre démocratie, et l’interdire n’est pas autre chose qu’une forme de fascisme qui ne dit pas son nom. »
      Pour Alain Keler, si je comprends bien, la liberté d’informer consiste à comparer la volonté de cette réunion féministe qui ne veulent pas être photographiées sur la place publique à une forme de fascisme qui ne dit pas son nom, la Nuit Debout et ses dérives avec.
      J’aurais pu aussi adresser ce texte personnellement à Mr Keler, et éviter de jeter la tambouille sur le pavé, mais voilà, c’est justement la difficulté d’apprécier la réalité frénétique des réseaux sociaux, les idées s’y étalent, s’éparpillent. Je partage.

      Je vais donc laisser place à ma colère, la formuler, la faire glisser dans un point de vue. L’image (purement informative par ailleurs) comporte deux aspects évidents, la commission féministe non-mixte et le refus d’être photographié (sur une place publique).

      Un fascisme qui ne dit pas son nom ? Cette formule accolée à cette image de femmes qui sont en train de débattre de leur condition me fait mal, un mal immense. La cécité collective et essentiellement masculine qui s’étale en commentaires est atterrante. Je vais y aller fort. Il en est un de fascisme qui ne dit pas son nom. C’est le roi fascisme, le champion du monde de l’oppression, celui qui écrase et domine tous les autres, tant dans les statistiques que dans la durée. Tous les fascismes du monde ne sont rien face à lui, il les méprise même, il règne tout puissant. Cette catastrophe sans nom qui est la honte de l’humanité, cette humanité qui n’arrive pas à nettoyer ses racines. Cette horreur omniprésente qui souille l’idée même de civilisation porte un nom depuis les années soixante, c’est le sexisme. J’ai brièvement recoupé quelques chiffres, j’imaginais cette horreur, mais il est difficile de s’y confronter tant la nausée est solide, la vérité se glace. Au moment où j’écris ces lignes, dans le monde, dans un silence abominable, des dizaines, des centaines de femmes meurent sous les coups, des centaines, des milliers sont victimes de viols, des millions subissent humiliations en tout genre, toutes (ou presque) travaillent pour moins cher. Tout cela par le simple fait de leur condition de femme. Et vous pourrez au moins multiplier les chiffres par trois le temps que je termine ce texte. Ce cauchemar est permanent. On ne parle pas tellement d’égalité dans cette réunion, ni d’une main au cul de temps en temps, hein ?! On parle de femmes en danger, de femmes mortes. De millions de mortes ? Les chiffres sont impossibles à calculer, cela est à la limite du concevable, tout vacille.
      Pour moi cette image est d’abord cela, un groupe de femmes opprimées, militantes, qui discutent de la question de leur vie et de leur liberté, qui luttent pour le changement.
      Un fascisme qui ne dit pas son nom ? On ose commenter cette image de la sorte !
      Ce n’est pas de l’huile que l’on jette sur le feu, c’est de l’eau.
      La photographie est correcte, le commentaire abject.
      Je comprends l’indignation du photo-journaliste Keler, mais elle me fait honte, en tant qu’homme et en tant que photographe. Que l’on ne vienne pas me dire que c’est simplement la liberté de la presse qui est ici défendue, que cela ne concerne que quelques éléments réactionnaires, ce serait trop facile, les mots sont lâchés.

      J’en viens sur le deuxième aspect de l’image, le no-photo. Vu la dimension de l’oppression, on comprend facilement le concept de commissions non-mixte (par jour, une non-mixte et une mixte), soit. Je pense que l’intention première de la demande polie (svp) de ne pas photographier est justement d’éviter qu’un photographe masculin soit tout de même présent de part sa qualité de témoin, de journaliste, et que cela fausse le débat. Je remarque que la photo existe. En tant que photographe, cela me dérange beaucoup, j’adore quand les gens n’ont aucun problème avec leurs images et que s’enflamme la grande fête du témoignage photographique libre. Ce n’est pas le cas. Quand quelqu’un me demande de ne pas le photographier, je ne le photographie pas, je ne continue pas en lui disant que j’ai le droit d’informer dans l’espace public. Au mieux, j’engage la conversation.
      Or, tout le problème est là, on brandit (bien droit) le droit à la liberté d’expression, mais on n’informe pas, on diffame, on traite ces femmes et leurs comportements de fascistes. Cela est un dérapage intolérable et injuste, venant d’un professionnel. Il ne faut pas s’étonner que les photographes aient mauvaise presse, eux même la nourrissent. L’image se suffisait à elle même, on pouvait s’interroger sur la volonté de ces féministes qui tiennent à être présentes organiquement sur la place, de faire corps avec l’évènement Nuit Debout, c’est très important pour elles. Et en même temps leur demande de ne pas être photographiées pose un vrai problème, la question complexe du rapport droit à l’image/droit de photographier. Lordon et Sophie E ont intelligemment soutenu notre statut de travailleurs, de photographes et de journalistes qui couvrent difficilement la Nuit Debout. J’ai du mal à accepter la volonté de la commission féministe, entre maladresse et provocation. Mais je la comprends, je la respecte, elle m’interpelle. Si cela avait été une commission de migrants en situation irrégulière sous la menace policière ? Ils demandent à ne pas être photographiés, on fait quoi ? Il est commun de voir la presse invitée pour les dix premières minutes seulement d’une réunion quelconque. La plupart des réunions où se décide l’avenir de nos vies, se font dans un secret absolu.
      Dans un second post, Mr Keler en rajoute une couche en évoquant khmers rouges et talibans, il parle de totalitarisme. Oui, il y a des pays encore aujourd’hui où le fait de prendre une image peut vous mener en prison ou pire, et il existe des journalistes courageux pour l’affronter, ce n’est pas le cas en France, ni à République. Il en est un de totalitarisme qui domine tous les autres, encore une fois, et il est global, c’est le néo-libéralisme. On le voit bien avec la question des lanceurs d’alertes qui croulent sous les procès, ce sont eux à mon avis qui représentent le mieux aujourd’hui les valeurs de la vérité qui dérange, ils fournissent des données. Notre droit à l’information, de s’exprimer, de photographier n’est pas inaliénable, il est aliéné. Vous pouvez aller sans problèmes sur les plages de Lesbos photographier le drame des exilés, ce ne sont pas eux qui vous traineront en justice, ils n’en ont ni le souci, ni les moyens, il en est de même de tous les miséreux. L’image choc démultipliée de la mort du petit Aylan pouvait-elle changer notre vision de cette catastrophe ? Il n’en est rien, le message n’est pas passé. Par contre, je mets quiconque au défi d’aller photographier la vie quotidienne des ultra-riches dans les quartiers de Los Angeles ou de Neuilly-sur-Seine pour y dénoncer les inégalités les plus criantes de notre monde, vous ne ferez pas trois jours que vous vous retrouverez dans un tribunal pour non respect de la vie privée. Il est pensé pour qui le droit, qui l’utilise, que se cache t-il derrière la notion de privé ? Au passage, je félicite Paolo Woods et Gabriele Galimberti pour leur travail subtil et volontaire sur l’opacité des paradis fiscaux.
      Je pense qu’il faut observer les changements qui se sont opérés ces dernières décennies, ici, en ce qui concerne l’image. Oui, il est plus difficile de photographier les gens aujourd’hui, le professionnel se heurte aux réticences, au refus, il doit régulièrement se justifier. Alors que paradoxalement, on voit se déployer un empire colossal de l’image, une ère de la photographie. Le rapport à l’image a profondément changé, simplement parce qu’il est pratiqué par tous, nous en avons l’expérience, nous le vivons. À l’heure de l’autoportrait (selfie) il y a une tendance exagérée à vouloir tout contrôler, on contrôle quoi en définitive ? Oui, la photographie est un langage, nous avons vu naître ce monde sous nos yeux. L’invention de l’imprimerie qui a libéré la littérature est une des plus belles mutations du monde. En sera-t-il de même pour l’image à l’heure d’internet ? À nous d’y participer, et pour cela il faut d’abord libérer l’image de l’oppression. Nous ne traversons pas uniquement une crise de civilisation, ce monde du commerce, du profit et de la compétition, le monde est en crise poétique. Les images sont torturées, exploitées, soumises à la désinformation, la surinformation, la non-information. La publicité et ses valeurs mesquines de basse humanité dominent le champ visuel, l’étouffe. D’ailleurs, c’est pour cela que certaines féministes radicales exècrent la photographie, elles y voient l’objet de l’avilissement de leur corps, ce qui est vrai.
      Nous vivons la dictature du média, et nous perdons la valeur du message.
      La photographie est un métier à risque, parfois il faut savoir remballer son amour propre et son appareil dans le sac, c’est douloureux. Essayons de travailler avec passion et lucidité, une culture du doute, de la découverte, poussons les réflexions, il sera plus facile d’inventer. Les gens d’images ont des droits à faire vivre, mais je leur préfère le sens du devoir, c’est là que réside le combat pour l’art photographique, dans la transmission du désir. « Non, explique Hannah Arendt, la liberté n’est pas de faire ce que je veux, mais de commencer une action avec courage ! »
      Alors, il est inacceptable de voir ainsi ces féministes et la Nuit Debout devenir sujets à amalgames, à y coller des termes comme fascisme. Encore une fois les mots sont gondolés, c’est intolérable. En brandissant ainsi la liberté d’expression, on la fragilise.

      Ces amalgames sont dangereux, la menace est grave, l’extrême droite progresse partout en Europe de manière importante, et pour moi c’est clair, c’est là que réside le « fascisme », celui de la xénophobie et du racisme clairement affichés, du négationnisme, le Front National est ses dérives. Nous ne devons pas le perdre des yeux. Si dans la décennie qui arrive, une guerre civile ravage l’Europe une fois de plus, et que tout ce qui est basané, musulman et migrant se retrouve dans des camions pour je ne sais où, il ne faudra pas nous dire que nous ne savions pas. Il faut imaginer le pire. L’extrême droite se nourrit de la crise, il faut faire cesser la crise, il faut partager, au niveau mondial. Cela fera aussi taire les fascismes de Syrie et d’ailleurs. Quant à l’ogre rouge, il semble bien mort depuis la chute du mur de Berlin.
      Alors, une dernière fois, on ne peut coller le terme de fascisme à Nuit Debout. Oui, Nuit Debout dérive, vacille, se cherche, combat et résiste, car les attaques sont violentes, la pression des violences policières est écrasante, l’infiltration politique nauséabonde. Nuit Debout est un évènement, il aura son temps, la voie est ouverte.
      Ce qui se joue là est toute la force humaniste de la gauche dans sa réinvention, c’est très précieux. On débat durement, mais librement, d’égalité, de travail, de partages des richesses, de femmes et de discriminations, d’écologie et de respect, tout ce qui nous concerne. Les jeunes, les bobos, les freaks, les normaux, les intellos, les syndicalistes, les vieux, toutes sortes de gens dignes se mêlent. L’assemblée générale est magnifique, bouleversante.
      Quoi de plus noble chez l’humain que l’élan de la révolte ? L’exigence poétique, car oui, il est urgent de vivre.

      Amis de l’image, tant que vous le pouvez, travaillez avec hargne la pratique libre de la photographie et prenez soin de votre langage.

      Amicalement.

      Meyer.

  • « Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/des-paroles-et

    Julien Salingue, docteur en Science politique et co-animateur d’Acrimed, observatoire des #Médias, décrypte "un moment de télévision" lors de l’émission des paroles et des actes du 21 janvier dernier où Alain Finkelkraut a été confronté à Wiam Berhouma, jeune prof d’anglais qui lui a rétorqué le célèbre « taisez-vous ! » . Il dénonce la délégitimation médiatique de "la parole de Wiam Berhouma : attaques contre sa personne, insinuations, mensonges (...) outrances d’Alain Finkielkraut lui-même". Nous avons eu (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Les_médias_à_la_loupe, Médias

    "https://www.youtube.com/watch?v=Oj8VbUqasxw

    "
    "http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-1-le-scenario-etait-presque-par"
    "http://www.marianne.net/face-finkielkraut-dpda-intervenante-pas-si-neutre-100239681.html"
    "http://tvmag.lefigaro.fr/le-scan-tele/polemiques/2016/01/22/28003-20160122ARTFIG00117--des-paroles-et-des-actes-pour-le-bien-de-l"
    "http://www.causeur.fr/finkielkraut-face-a-cohn-bendit-match-nul-36364.html"
    "http://www.acrimed.org/BHL-et-Frederic-Haziza-son-fidele-valet-pulverisent-les-Palestiniens-et-la?"
    "http://www.acrimed.org/Europe-quels-economistes-s-expriment-dans-Le-Monde-Les-banquiers"
    "http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-2-il-faut-sauver-le-soldat"

  • L’identité malheureuse d’Alain Finkelkraut - Contre-attaque(s)
    Par Raphaël Liogier
    http://contre-attaques.org/magazine/article/l-identite

    Le Complexe de Suez. Le vrai déclin français (et du continent européen) est le titre du nouveau livre de Raphaël Liogier que publient l’éditeur Le Bord de l’eau. Avec l’autorisation de l’auteur nous publions des pages de l’ouvrage consacrées à l’omniprésent Alain Finkelkraut.

    Ces trois fronts (le multiculturalisme, l’islam et la globalisation) sont plus ou moins équivalents, ou contigus, dans le best-seller du philosophe Alain Finkelkraut, L’identité malheureuse (Stock, 2013), qui fut présenté comme un événement intel¬lectuel et qui se lit comme la longue plainte d’un Européen souffrant au milieu des tumultes d’une guerre de civilisa¬tion presque perdue. Le sentiment de la défaite, à laquelle ne saurait se résoudre l’auteur de l’ouvrage (le propre du héros tragique étant de se battre même s’il semble savoir que son combat est perdu d’avance), est partout présent. La solution proposée, implicitement mais clairement, parce que c’est la guerre et qu’en temps de guerre on ne peut se permettre de tergiverser, c’est le différencialisme non plus seulement passif et ségrégatif, mais actif et intrusif. Parce que, déjà, nous ne serions plus chez nous, expropriés, et même colonisés par les autres (ceux que nous avions jadis nous-mêmes colonisés). Les vrais français, qui résisteraient encore à la colonisation des quartiers périurbain seront ainsi appelés des autochtones, des exilés dans leur propre patrie : « Les autochtones ont perdu le statut de référent culturel qui était le leur… » « Quand le cybercafé s’appelle « Bled.com » et que la boucherie ou le fast-food ou les deux sont halal, ces sédentaires font l’expérience déroutante de l’exil. Quand ils voient se multiplier les conversions à l’islam, ils se demandent où ils habitent. Ils n’ont pas bougé, mais tout a changé », plus loin « … ils se sentent devenir étrangers sur leur propre sol », et plus loin encore, reprenant les analyses de Christophe Guilly (Fractures françaises, Flammarion, 2013) : « Les voici minoritaires dans un espace dont ils ont perdu la maîtrise. » (p. 123) Il est étonnant – ou pas si étonnant plutôt, puisqu’il s’agit de pureté culturelle et non de religiosité en réalité – que seules les conversions à l’islam, en fait très faibles, soient inquiétantes. Alors que les conversions aux mouvements néo-évangéliques sont, elles, réellement massives, et touchent aussi ces espaces périurbains dont les « autochtones » auraient « perdu la maîtrise ».

    • INTERVIEW : Raphaël Liogier dénonce « la laïcité au service de l’hygiénisme identitaire »
      http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/interview-rapha-l-liogier-d-nonce-la-la-cit-au-service-de-l-hygi-nism

      Finkielkraut affirme, par exemple, que parce qu’il se sent solidaire d’Israël en tant que juif, il sait ce que c’est que d’être menacé par le monde musulman. Pour lui, c’est comme si les musulmans français étaient automatiquement des Palestiniens de l’intérieur alliés de l’islam mondial ayant pour objectif de s’emparer de la culture européenne. Détruire Israël serait une première étape. Israël serait comme une avant-garde européenne au milieu du monde musulman, une citadelle sur le point de tomber, préfigurant l’effondrement de l’Europe elle-même.

      Il y aurait ainsi une culture européenne au sens de culture de domination. En réalité, les vrais enjeux sont ailleurs. Le dollar a retrouvé sa suprématie mais les Européens, incarnés par Finkelkraut et consorts, se concentrent sur les enjeux identitaires. Le vrai déclin, ce sont eux.

    • Alain Finkielkraut ou la défaite d’une pensée, Aude Lancelin
      http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151008.OBS7315/alain-finkielkraut-la-defaite-d-une-pensee.html

      Le plus emblématique des essayistes néoréactionnaires français, qui entre à l’#Académie_française ce 28 janvier 2016, a récemment publié “la Seule Exactitude”, recueil de ses chroniques sur RCJ et dans “#Causeur ” (dont l’actionnaire majoritaire n’est autre que l’ex-patron de « Minute », ancien torchon de référence de l’extrême droite.). Un “livre événement” dans un pays en perte de repères intellectuels.

      (...) il ne cesse d’installer toujours plus profondément au coeur du débat français ordinaire le sinistre mensonge du « grand remplacement » usiné par son ami Renaud Camus.

      (...) nouvelle idée fixe (...) : le passé est un mauvais maître, il nous aveugle, nous empêche de saisir l’irréductibilité absolue du moment historique que nous vivons, un moment inédit, fait de burqas sans gêne et d’« on n’est plus chez nous ». En ligne de mire bien sûr : la référence aux années 1930, qu’il détecte autant chez un Pierre Rosanvallon que dans toute la gauche radicale, et qui fait littéralement trépigner d’indignation Finkielkraut.

      Rien à voir donc à ses yeux entre ce qu’un Zemmour ou lui-même écrivent aujourd’hui des enfants d’immigrés et le portrait qu’un écrivain comme Giraudoux infligeait aux ashkénazes en 1939 dans « Pleins Pouvoirs ». Pour repousser cette idée sans nul doute effrayante, un crime tel que toute l’eau de la mer ne pourrait il est vrai le laver, l’auteur en vient à se retourner contre le « devoir de mémoire » lui-même.

      A ce dernier il consacre en effet ici un texte très étrange, « l’Ornière morale d’Auschwitz » (p. 237), d’où il ressort qu’à ses yeux le « Plus jamais ça » est devenu la meilleure arme de ceux qui haïssent sourdement les juifs. Le rayon paralysant préféré de la gauche morale.

      (...) les allusions historiques les plus hallucinées fourmillent, Vincent Peillon, inoffensif exministre socialiste de l’Education nationale, se voyant dès les premières pages comparé à Mao Tsé-toung.

      (...) Que reproche en tout et pour tout Finkielkraut au parti de [MLP] ? Trois choses, et l’on notera que la #xénophobie n’y est pas. La première, c’est d’être démagogique. La deuxième, c’est de « méconnaître les règles de l’économie ». La dernière, c’est d’en pincer pour les hommes forts comme Poutine. C’est tout, et c’est trop peu, même si cela suffit semble-t-il amplement à certains pour répondre de l’innocuité entière de sa pensée.

  • Magistrale analyse de la situation actuelle en France par Michèle Sibony de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) :

    Ce terreau national se combine, il nous faut aussi le rappeler, avec l’arrivée au pouvoir le lendemain du 11 septembre 2001, des thèses néoconservatrices qui sont reprises et s’installent durablement en France et en Europe. Cette idéologie qui remplace l’affrontement idéologique Est Ouest par un affrontement civilisationnel entre ce qui serait l’axe du bien, un occident judéo chrétien conçu pour la forme sous l’influence des chrétiens sionistes américains proches de Bush, affrontant un axe du mal arabo-musulman. Cette vision du monde trouve immédiatement en France ses émules, par une série de personnalités, philosophes, politologues, associatifs, journalistes qui fondent le cercle de l’oratoire, [2] avec par exemple Michel Taubman, journaliste de Arte et responsable i24 news à l’époque, Pascal Bruckner, Jacques Tarnero, P.A. Taguieff, A. Glucksman, Romain Goupil ,Elisabeth Schemla fondatrice du site proche orient.com , Cecilia Gabizon pages islam du Figaro, Monique Canto Sperber directrice de l’ENS, et bien au delà c’est une mouvance néocons qui s’installe à la une des grands médias, chargée de porter l’assaut aux musulmans de ce pays, Alain Finkelkraut, le Charlie Hebdo dirigé par Philippe Val qui y introduit Caroline Fourest, le mouvement des Femen en font partie.

    Cette mouvance va impulser en France la désignation des musulmans et arabes comme une classe dangereuse, assignée à une religion incompatible avec une laïcité dévoyée et utilisée comme une arme contre eux. Et phénomène à souligner, dans le même temps, elle introduit l’idée de la défense d’Israël conçu comme allié incontournable dans la lutte contre l’axe du Mal du monde selon Bush. Islamophobie et soutien d’Israël sont ainsi intimement associés.

    Dans le néoconservatisme l’alliance avec Israël devient en effet centrale puisque le monde arabo-musulman et le Moyen-Orient arabe en particulier sont l’ennemi principal. Ce conflit qui a toujours été un point important de déstabilisation se retrouve sur la ligne de front, fer de lance des puissances occidentales.
    ...

    La population arabo-musulmane postcoloniale se retrouve piégée dans une assignation identitaire religieuse et une instrumentalisation qui fait d’elle une population à risque, par le biais d’un islam in-intégrable, associé à toutes les formes de terrorisme se revendiquant de l’Islam . Autant d’éléments qui favorisent le développement d’un racisme virulent et des mesures gouvernementales légales et ou sécuritaires contre elle.

    La population juive, elle, se retrouve assignée par le biais des instances communautaires juives, véritables courroies de transmission de l’ambassade d’Israël, à une identification de type plutôt « national » et un soutien sans faille à la politique d’Israël : l’outil majeur de leur embrigadement sera l’antisémitisme : comme la meilleure réponse à toute critique de la politique israélienne et à toute expression de solidarité avec la Palestine.

    A moyen terme, l’antisémitisme a l’immense vertu en effet d’effacer la Palestine du discours politique et de la remplacer par un problème racial et ou religieux entre communautés.

    Il faut se souvenir du travail du BNCVA du centre Simon Wisenthal Europe , qui pendant toutes ces années ont désigné comme actes antisémites toute action de solidarité avec la Palestine. Les chiffres de la CNCDH tels qu’analysés par Dominique Vidal montraient eux des pics d’actes antisémites parallèles aux périodes de répression coloniale les plus dures dans les Territoires Occupés : opérations Bouclier de Défense, plomb durci.

    ...

    Au plan des relations internationales pour commencer, c’est la déréglementation du droit international et humanitaire qui est à l’ordre du jour néoconservateur et israélien.

    La volonté de ne pas sanctionner Israël qui viole toutes les normes de ces droits, (certes il n’est pas le seul), mais il est le seul avec ses alliés occidentaux, contre qui aucun Etat ni l’ONU, ni l’UE ne prend de réelles sanctions : ainsi depuis 2001 les gouvernements français acceptent cette déréglementation et y collaborent activement en ne réagissant pas à l’avis de la CIJ sur le Mur, qui demande des sanctions contre cette construction illégale. Ils ne proposent ni ne mettent en œuvre aucune sanction lors des opérations meurtrières sur Gaza, et refusent toute autre politique que celle définie par le Ministère des affaires étrangères comme une politique de « pressions douces »

    C’est ainsi que sera enterré sous les protestations israéliennes, le rapport de la commission parlementaire sur la géopolitique de l’eau remis par Jean Glavany à l’assemblée nationale en décembre 2011 qui décrit la question de l’eau comme "révélatrice d’un nouvel apartheid au Moyen-Orient" .

    Les diplomates français attaqués, frappés, par l’armée israélienne ne sont pas défendus ou protégés par leurs gouvernements. C’est le cas du chef de l’antenne consulaire à Gaza, Majdi Shakoura blessé ainsi que sa fille, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2011.

    De même, en septembre 2013, la diplomate française Marion Fesneau-Castaing malmenée par l’armée dans la vallée du Jourdain sera finalement blâmée par le gouvernement français.

    L’été 2014 pendant l’opération « bordure de protection » le gouvernement français donne même un blanc seing à Israël « qui a le droit de se défendre contre le terrorisme » .

    Les 2168 morts de Gaza (dont 70 % des civils selon l’enquête l’organisation israélienne Betselem) nous regardent. Emoi ? Protestation ? Aide gouvernementale ? L’aide promise au Caire n’est pas arrivée. Gaza se meurt lentement sous nos yeux.

    Au plan intérieur, c’est le modèle colonial israélien et le sort réservé à la population palestinienne, dans ce contexte du choc des civilisations, qui rencontre et inspire une gestion postcoloniale des populations françaises recluses dans des quartiers séparés.

    En 2004, le premier ministre Rafarin formule d’ailleurs explicitement cette inspiration inversée, en recevant à Paris le président israélien Moshe Katzav. Il déclare « la France doit s’inspirer du modèle d’intégration israélien », un modèle de discriminations légales et spatiales.

    C’est la même année que sous couvert de laïcité et de citoyenneté à la française, la désignation des arabes musulmans de ce pays comme ennemis de l’intérieur s’opère avec la loi sur le voile (personne ne nous fera plus croire que cette loi visait tous les signes religieux) et ses extensions en cours, que ce soit l’affaire de la crèche baby loup ou le projet visant les universités.

    Ce ne sont que des extraits, il faut lire l’intégralité du texte :

    http://www.ujfp.org/spip.php?article3932

    #Michèle-Sibony #racisme #néocons #refus-du-droit-international

    • A Gaza toujours assiégée, les secours promis n’arrivent pas et la situation est dramatique :

      Déclaration Commune 30 Agences Humanitaires Internationales :

      Le blocus imposé par Israël se poursuit, le processus politique, tout autant que l’économie, sont paralysés, et les conditions de vie ont empiré. La reconstruction et la réparation des dizaines de milliers de maisons, d’hôpitaux et d’écoles, endommagés ou détruits dans les combats, demeurent déplorablement lentes. Les tirs sporadiques de roquettes par les groupes armés palestiniens ont repris. Et surtout, le manque de progrès a creusé encore plus le niveau de désespoir et de frustration de la population, dont plus des deux tiers sont des réfugiés palestiniens.

      Les conditions de vie à Gaza étaient déjà désastreuses avant la dernière série de combats. La plupart des résidents ne pouvaient pas satisfaire leurs besoins alimentaires et plus de sept ans de blocus avaient gravement compromis l’accès aux services élémentaires, dont la santé, l’eau et le système sanitaire.

      Mais de puis juillet, la situation s’est dramatiquement détériorée. Cet hiver, environ 100.000 Palestiniens sont toujours déplacés et vivent dans des conditions terribles dans des écoles et dans des abris de fortune qui ne sont pas faits pour des longs séjours. Des coupures de courant programmées persistent jusqu’à 18 heures par jour. La poursuite du non-paiement du salaire des employés du secteur public et le manque de progrès dans le gouvernement d’unité nationale accroissent encore plus les tensions. Avec les sévères restrictions de circulation, la plupart des 1.800.000 résidents sont piégés dans l’enclave costière, sans aucun espoir en perspective.

      Ceux qui souffrent le plus, ce sont les plus vulnérables, dont les personnes âgées, les invalides, les femmes et près d’un million d’enfants, qui ont subi des souffrances inimaginables durant trois conflits majeurs en six petites années. Les enfants souffrent du manque d’accès à une éducation de qualité, et 400.000 d’entre eux auraient besoin d’une aide psychologique immédiate.

      Dans ce contexte, la communauté internationale ne fournit pas à Gaza d’assistance adéquate. Une petite part seulement des 5 milliards 400 millions de dollars américains engagés au Caire est parvenue à Gaza. L’assistance financière aux familles qui ont tout perdu a été suspendue et d’autres aides cruciales sont indisponibles faute de fonds. Un retour aux hostilités est inévitable si on n’avance pas et si on ne s’attaque pas aux racines profondes du conflit.

      En tant que puissance occupante, Israël porte la plus grande responsabilité et doit se conformer à ses obligations selon la législation internationale. En particulier, il doit lever complètement le blocus, dans le cadre de la Résolution 1860 (2009) du Conseil de Sécurité de l’ONU .

      http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/02/28/declaration-commune-30-agences-humanitaires-internationales-nou

    • Dialogue autour du PIR : articulation entre antiracisme et lutte de classe
      http://www.mondialisme.org/IMG/pdf/dialogue_autour_du_pir_=_antiracisme_et_lutte_de_classe.pdf

      L’Union juive française pour la paix fait partie de ces organisations identitaires de gauche qui fleurissent depuis quelques années. Elle prétend représenter les « juifs pour la paix en Palestine » mais regroupe en fait de nombreux non-juifs, comme le prévoient d’ailleurs ses statuts. On ne comprend pas bien alors pourquoi cette organisation n’a pas tout simplement pris le nom d’« Union française pour la paix en Palestine » sans faire référence à aucune mention confessionnelle, culturelle, nationale ou ethnique, selon la définition que l’on a de la judéité.
      Plus exactement on ne peut le comprendre que si on lit cette déclaration très claire de leur copine Bouteldja : « Nous, on a toujours été pour que les juifs s’identifient en tant que juifs, même s’il faut reconnaitre que c’est une régression. On est arrivé à une telle tension entre “races” qu’il devient urgent pour les juifs de brandir leurs identités ethnico-religieuses associées à des identités politiques radicalement antisionistes et antiracistes : “Non, les juifs ne sont pas tous sionistes.” » (http://www.vacarme.org/article2738. html, Vacarme, n° 71, avril 2015). Sans le vouloir, la porte-parole du PIR met ici le doigt sur l’essentiel : les politiques identitaires constituent une véritable régression consciemment souhaitée par leur promoteurs. De plus, elle montre qu’elle ne connaît absolument rien aux multiples définitions de la judéité, en dehors de l’élément « ethnico-religieux ». Mais c’est normal puisque c’est le seul qui trouve grâce à ses yeux ! Quant à parler de « races », même avec des guillemets hypocrites, on voit que Houria Bouteldja n’a aucune mémoire et participe de la campagne actuelle de négation de l’antisémitisme qui elle-même fait le jeu des « sionistes » d’extrême droite.