person:alain finkielkraut

  • Du « judéo-bolchévisme » à « l’islamo-gauchisme » : une même tentative de faire diversion
    Publié le 08-06-2016 à 11h04 - Modifié le 09-06-2016 à 08h07
    Par Shlomo Sand - Historien
    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1524662-du-judeo-bolchevisme-a-l-islamo-gauchisme-une-meme-tentati

    (...)Les juifs survivants et les bolchéviks, quasiment disparus, ont cessé de constituer une menace pour la position et l’identité des élites dominantes, mais l’état de crise permanent du capitalisme, et l’ébranlement de la culture nationale, consécutif à la mondialisation, ont incité à la quête fébrile de nouveaux coupables.

    Une appellation qui émerge dès 2002

    La menace se situe désormais du côté des immigrés musulmans et de leurs descendants, qui submergent la civilisation « judéo-chrétienne ». Et voyez comme cela est étonnant : de nouveaux incitateurs propagandistes les ont rejoints ! Tous ces gens de gauche qui ont exprimé une solidarité avec les nouveaux « misérables » ont fini par s’éprendre ouvertement des invités indésirables venus du sud.

    Ces antipatriotes extrémistes trahissent une nouvelle fois la glorieuse tradition de la France dont ils préparent l’humiliante soumission « houellebecquienne ». L’appellation « islamo-gauchiste » a émergé parmi les intellectuels, avant de passer dans l’univers de la communication, pour, finalement, être récupérée par des politiciens empressés.

    Pierre-André Taguieff, futur conseiller du CRIF, fut, semble-t-il, le premier à recourir à la formule « islamo-gauchisme » (dans le sens actuel de terme), déjà en 2002. Caroline Fourest, Elisabeth Badinter, Alain Finkielkraut et Bernard-Henry Lévy s’emparèrent du terme et veillèrent à lui assurer une diffusion à longueur d’interviews et d’articles. Des figures comme Alain Gresh, Edwy Plenel, Michel Tubiana et Raphael Liogier devinrent des « islamo-gauchistes » archétypiques.

    Une marche supplémentaire vient cependant d’être franchie. Cela a commencé avec Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, qui, au nom du républicanisme universel, dans un article intitulé : « La gauche qui vient », s’en est pris à la gauche de la gauche, accusée de soumission au pluralisme culturel. Il a particulièrement ciblé Clémentine Autain, la porte-parole d’Ensemble, l’une des composantes du Front de gauche.

    La lourde charge de Manuel Valls

    Mais c’est de Manuel Valls qu’est venue la charge la plus lourde, dans la vague de stigmatisation de « l’islamo-gauchisme ». À l’occasion d’une interview accordée, le 21 mai, à Radio J, une radio communautaire juive, n’a-t-il pas déclaré :

    « Il y a ces capitulations intellectuelles… Les discussions entre Madame Clémentine Autain et Tariq Ramadan, les ambiguïtés entretenues qui forment le terreau de cette violence et de cette radicalisation. »

    Et Manuel Valls de ne pas hésiter à ajouter : « Il n’y a aucune raison pour que M. Tariq Ramadan obtienne la nationalité française ».

  • Violences contre les journalistes, silence dans les grands médias
    –> communiqué de Acrimed
    http://www.acrimed.org/Violences-contre-les-journalistes-silence-dans

    Nous ne pouvons en outre manquer de nous étonner du silence assourdissant des « grands médias », des principales rédactions et des éditorialistes multimédias, pourtant si prompts, ces dernières semaines, à dénoncer les « violences » commises contre les forces de police (ou contre des vitrines ou du mobilier urbain), sans même parler des crachats – réels ou imaginaires – dont aurait été victime un célèbre « philosophe » lors d’une incursion place de la République.

    Combien de reportages, d’articles et d’éditoriaux au sujet de la voiture de police brûlée à Paris le 18 mai ? Combien d’éditoriaux, d’articles ou de déclarations outragées suite aux mésaventures d’Alain Finkielkraut lors de sa visite impromptue à Nuit Debout ? Des dizaines, voire des centaines, avec des chefferies éditoriales et des éditorialistes squatteurs de médias unanimes pour « condamner fermement » les agissements – réels ou supposés – des manifestants. Combien de reportages, d’articles et d’éditoriaux au sujet des violences contre les journalistes ? Un nombre dérisoire…

    Les indignations à géométrie variable en disent malheureusement long sur l’hypocrisie à l’œuvre chez certains, et sur le peu de considération qu’ils portent au travail des journalistes de terrain, souvent précaires et mal payé-e-s. N’est-il pas paradoxal, en outre, que ceux qui se faisaient les chantres de la liberté de la presse après la tuerie de Charlie Hebdo regardent ailleurs quand des dizaines de journalistes sont empêché-e-s de travailler ou sont blessé-e-s, parfois grièvement, par les forces de police ?

    #violences_policières #medias

  • Un intellectuel discret au service du capital
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article715

    D’Alain Finkielkraut à Jacques Attali, les figures emblématiques de la pensée de droite ne sont souvent plus que des épiphénomènes ayant pour fonction de façonner la rhétorique médiatique de l’ordre dominant. Leur pouvoir est moins grand que celui de praticiens et producteurs d’idées qui se chargent de fabriquer les concepts et techniques du capitalisme mondial. La preuve par l’exemple avec Emmanuel Gaillard, théoricien mondialement reconnu de l’arbitrage. Une enquête initialement publiée dans le numéro 3 (...)

    #Fondation_Copernic_31

    http://www.universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article714
    http://universitepopulairetoulouse.fr/IMG/pdf/article_624757.pdf

  • Un intellectuel discret au service du capital
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/210516/un-intellectuel-discret-au-service-du-capital

    D’Alain Finkielkraut à Jacques Attali, les figures emblématiques de la pensée de droite ne sont souvent plus que des épiphénomènes ayant pour fonction de façonner la rhétorique médiatique de l’ordre dominant. Leur pouvoir est moins grand que celui de praticiens et producteurs d’idées qui se chargent de fabriquer les concepts et techniques du capitalisme mondial. La preuve par l’exemple avec #Emmanuel_Gaillard, théoricien mondialement reconnu de l’arbitrage. Une enquête initialement publiée dans le numéro 3 de la #Revue_du_crieur, toujours disponible.

    #Culture-Idées #arbitrage #idées #Razmig_Keucheyan #TAFTA

  • Siné (1928-2016) et l’Inquisition
    http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/RIMBERT/16178 #st

    Cette fois ça n’a pas marché. Depuis le début des années 1990, on ne comptait plus les adversaires de l’impérialisme, du néolibéralisme, des médias dominants, etc., qualifiés d’antisémites, voire de « nazis (1)  » par quelque gardien de l’ordre social. Le prétexte pouvait être léger, inexistant même. Qu’importe : écrasé par la gravité de l’imputation, l’accusé devait aussitôt exciper de ses états de service antiracistes, évoquer la liste de ses amis et parents promptement transformés en cautions de moralité, autopsier un trait d’humour plus ou moins réussi.

    Rien n’y faisait. Car seul le tribunal de l’Inquisition et ses juges inamovibles (Alain Finkielkraut, Ivan Rioufol, Alexandre Adler, Philippe Val, Bernard-Henri Lévy…) avaient la permission de manier l’irrespect, la provocation, de frôler (ou de franchir) la ligne jaune de la stigmatisation collective. Eux pouvaient justifier — au nom de Voltaire et du droit à la caricature — leurs dérapages sur, par exemple, la couleur des joueurs de l’équipe de France ou l’assimilation de l’islam au terrorisme.

    Torquemada n’avait rien à redouter. Quadrillant les médias, il déployait les techniques décrites dans Le Barbier de Séville« Puis tout à coup, on ne sait comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. » A une différence près : le « on ne sait comment » de Beaumarchais était dépassé puisque nul n’ignorait à cause de qui Edgar Morin, Pierre Péan et Philippe Cohen, Daniel Mermet, Hugo Chávez, Pascal Boniface, Jacques Bouveresse, Charles Enderlin, Pierre Bourdieu, José Bové... sans oublier Le Monde diplomatique, ont été suspectés ou accusés d’antisémitisme.

    En juillet dernier, un journal qui se voulut autrefois « bête et méchant » — et qui s’ingénie sur ce point à passer du second degré au premier — a entrepris d’ajouter à la liste le caricaturiste Siné. Torquemada, cette fois incarné par Val, est l’employeur du contrevenant. Il lui a fallu une semaine pour décréter que l’une des chroniques de Siné publiée, avec son imprimatur, dans Charlie Hebdo était… antisémite. L’accusation, fantaisiste, visait-elle à se débarrasser d’un gêneur, comme le pensent à la fois l’auteur du « délit » et d’autres caricaturistes (Martin, Lefred-Thouron, Plantu, Willem, Tignous, Pétillon) ? Récalcitrant, le prévenu a refusé de signer la lettre d’aveux que le patron du journal, s’inspirant pour le coup d’une tradition assez peu satirique, avait rédigée pour lui. Il a été congédié. L’affaire aurait pu en rester là, et Siné demeurer au banc d’infamie, lâché par la plupart de ses anciens camarades, sa photo bientôt gommée des albums commémoratifs.

    Seulement, cette fois, la manœuvre semble se retourner contre ses instigateurs. En marquant leur solidarité avec le dessinateur calomnié, des milliers de personnalités, d’intellectuels, de journalistes et d’anonymes ont signifié que ce manège devait cesser. Et que l’imputation d’antisémitisme, ce « mot qui tue » du débat intellectuel français, ne saurait être utilisée comme argument de convenance pour discréditer un adversaire trop remuant.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25767 via Le Monde diplomatique

  • Ruffin et Lordon, une Nuit à dormir Debout | Les Enragés
    http://www.lesenrages.antifa-net.fr/ruffin-et-lordon-une-nuit-a-dormir-debout


    Sans déconner, on commence à se demander qui joue vraiment le #confusionnisme, parce là, niveau mauvaise foi et amalgames, ça y va gaiment.

    Nous pourrions ajouter que la Révolution s’éloigne à chaque fois que des Lordon et des Ruffin la convoquent, la surjouent pour mieux la conjurer. Car ce » mouvement « , tranchant avec la vivacité et la rage du mouvement social, le vrai, provient en réalité d’un nuage idéologique à la fois vaste et très cohérent, porté par un ensemble social, somme toute, plutôt homogène, nous le verrons en détail plus bas.

    Qui sont ses promoteurs les plus actifs ? Le plus souvent des gens qui se situent avant tout en défense de quelque chose, des nationalistes de gauche et de droite, des professionnels du militantisme, des champions de la récupération, des moines de la confusion et des fascistes.

    Une poignée qui finalement, tente d’entrevoir une passivité chez quelques uns pour mieux la justifier chez eux en se jetant à corps perdu dans une mystique constitutionnaliste qui, non contente de ne rien solutionner, n’est en aucun cas à l’ordre du jour, même si l’idée n’est pas nouvelle…

    Le procès contre #Lordon est inique et essentialiste : Lordon est un bourgeois, il ne peut donc pas être sincère. À ce compte-là, Jaurès non plus !
    Et en passant, on me pique ma photo de Lordon en violant même la licence creative commons…

    Frédéric Lordon ou la virtuosité bavarde d’un social-chauvin


    De son côté, Frédéric Lordon, qui vit dans un confortable appartement emmitouflé dans l’une des villes les plus riches de France, est tout sauf un prolo. Voici son CV, tel que décrit par deux médias :
    France Tv Info :

    En 1962, rien ne prédestine Frédéric Lordon à la lutte des classes. Né dans une famille bourgeoise de l’Ouest parisien, son père, de droite, est dirigeant d’entreprise et sa mère femme au foyer. En 1985, il sort ingénieur de la prestigieuse Ecole nationale des Ponts et chaussées avant de poursuivre à l’Institut supérieur des affaires, devenu depuis un MBA (Master of business administration) à HEC.
     » C’était au milieu des années 1980. J’avais fort intention de devenir un ‘winner’ et de gagner plein d’argent. « 
    Frédéric Lordon, France Culture

    Ben ouais, les gars, moi aussi dans les années 80, je vivais dans une société d’hypercompétition dédiée au dieu argent et je croyais que c’était la vie et je voulais être Working Girl , ce genre de trucs.
    Heureusement, j’ai grandi, j’ai évolué, j’ai appris et ma vision du monde a drastiquement changé.
    Même s’il est vrai que le chômage m’y a beaucoup aidée. Sinon, sans accident de parcours, comme la majorité des gens, j’y croirais encore à la consommation heureuse et au travail qui épanouit !

  • La révélation de Franz-Olivier
    https://www.youtube.com/watch?v=dDuOHW8aXok

    Pendant ce temps, un autre Franz-Olivier, pourchassé par la pensée unique anticapitaliste islamo-gauchiste, réclame une dictature libérale (« Le Point », 21 avril 2016) http://www.lepoint.fr/editos-du-point/franz-olivier-giesbert/fog-2017-pour-une-presidence-a-la-hussarde-22-04-2016-2034185_70.php

    2017 : une présidence à la hussarde

    Notre cher et vieux pays a longtemps été craint ou admiré. Aujourd’hui, il fait pitié. Même si le printemps bat son plein dans les champs et les forêts, nous ne sommes toujours pas sortis d’un hiver crépusculaire qui n’en finit pas. Brrr...

    La France serait-elle en train d’agoniser, comme le disent tant de prophètes de malheur ? Bien sûr que non. Observez comme elle reste très dégourdie quand il s’agit de dire (ou de faire) des bêtises : sur ce plan, c’est même tous les jours festival.

    Enthousiastes, nos bons confrères ont fait tout ce qu’ils ont pu pour transformer le phénomène de Nuit debout en un grand mouvement qui allait submerger le pays, sinon le monde entier. Ont-ils de quoi être fiers de leurs créatures ? A en juger par le flot d’injures qui, samedi soir, tomba sur le philosophe Alain Finkielkraut, venu écouter les manifestants de la place de la République, ceux-ci ne sont que les avatars des idéologues haineux qui, depuis la Révolution française, prétendent faire l’Histoire.

    Quand ils ne versent pas dans l’islamo-gauchisme, nos médias bien-pensants, pardonnez le pléonasme, ressemblent de plus en plus à une secte apocalyptique agenouillée devant Nuit debout, grattant sans cesse des allumettes pour mettre le feu à la maison et attribuant tous nos malheurs au libéralisme, un comble dans un pays qui, avec 57 % des dépenses publiques par rapport au PIB, relève bien plus du communisme mou que du thatchérisme débridé. Passons.

    Dans ce climat d’infantilisme et de confusionnisme général, sera-t-il possible de lancer, après l’élection présidentielle de 2017, les grandes réformes dont le pays a besoin ? Il est permis de s’interroger, tant les murs du statu quo semblent inébranlables : qui s’y frotte s’y pique, la preuve par Myriam El Khomri et tant d’autres, fracassés par l’ultraconservatisme de la France en général et de la gauche archaïque en particulier.

    La France ne recouvrera pas le moral ni le tonus économique tant que ne seront pas prises au moins trois mesures qui devraient être les priorités du prochain président. D’abord, la suppression des 35 heures, fléau social qui détruit la valeur travail. Elles étaient censées créer des emplois ; il suffit d’observer les chiffres du chômage pour comprendre qu’il n’en a rien été. En plus, contrairement à la désinformation distillée par des économistes stipendiés, cette réforme de Mme Aubry, Attila de l’économie, a fait de nous l’un des pays du monde où l’on travaille le moins en heures annuelles. Avec l’Allemagne, il est vrai, mais nos voisins ont une tradition du travail partiel que nous n’avons pas. Comment s’étonner, alors, que nous ne cessions de descendre les marches du podium ?

    La baisse des dépenses publiques est une autre priorité. Alors que notre dette publique s’élève à 2 200 milliards et représente 95,7 % du PIB, c’est même devenu une urgence nationale. Certes, les taux d’intérêt, exceptionnellement bas, nous masquent la gravité de la situation. Mais, à force de dépenser plus que nous produisons, donc de vivre au-dessus de nos moyens, nous nous endettons toujours davantage, ce qui, en cas de nouvelle crise financière mondiale, nous mettra en danger, voire, un jour, en situation de faillite.

    Enfin, le chômage restera massif en France tant que ne sera pas desserré l’étau du droit du travail et des dispositifs antilicenciement qui, avec la bonne intention de protéger l’emploi, finissent par le tuer. Au lieu de nous crisper sur notre modèle social de chômage de masse qui fabrique malheur et pessimisme, nous n’avons pas d’autre solution que de nous inspirer de ce qui marche chez nos partenaires : c’est une honte historique que de laisser 2 millions de jeunes végéter hors sol, sans emploi ni formation ; il faut les sortir de là. Telle était la raison d’être de la loi El Khomri première version qui s’imposait et qu’ont récusée... les militants petits-bourgeois de Nuit debout !

    Il faut leur pardonner, ils ne savent pas ce qu’ils disent. Pour s’en convaincre, il suffit de les écouter. Mais ce n’est pas grave, il faut que jeunesse se passe. Un jour, ils seront à leur tour grands patrons ou élus socialistes comme leurs ancêtres trotskistes. En attendant, l’emploi des sans-grade de leur génération est le dernier de leur souci.

    La morale de cette histoire, c’est que, pour faire passer ces trois réformes et quelques autres, le prochain président devra avoir la main sûre et prompte, quitte à faire donner le 49-3, afin de ne pas se laisser embourber dans le statu quo. L’Histoire l’a démontré : tout nouveau pouvoir n’a guère plus de trois mois pour imposer son changement. Pour ne l’avoir pas compris, Jacques Chirac a raté le début de son quinquennat en 2002, tout comme Nicolas Sarkozy en 2007 ou François Hollande en 2012. Moyennant quoi on sera en droit de considérer comme un menteur ou un imposteur tout candidat qui prétendra changer le pays sur cinq ans, en prenant son temps et en recherchant un consensus.

    • Pour M.Onfray qui est au fond du trou depuis un moment. Trou de l’ignominie, comme dit Acrimed, qu’il a creusé tout seul. Non pas avec ses mains mais avec sa cervelle ! étonnant non !
      Ce proverbe tzigane :

      « Si tu es au fond du trou et que tu continues à t’enfoncer, arrête de creuser ! »

      #imbitable

    • Il suffit de se souvenir des positions d’Onfray tout au long de l’affaire Tarnac pour comprendre que si ça lutte quelque part sans Onfray, ça ne lutte pas vraiment, que si ça s’invente quelque part sans Onfray, ça ne s’invente pas vraiment, que si c’est insurrectionnel quelque part sans Onfray, c’est évidemment une grosse blague d’enfants gâtés qui ignorent tout de la vraie insoumission, la vraie liberté de ton, d’esprit, de slip : la Liberté Onfray . Les vieilles querelles de plateau télé ne sont rien quand on reconnait à l’ennemi qu’il s’est fait son frère en Liberté ; « Finkielkraut, mon ami, oublions ce qui nous sépare un instant, mon frère humilié, mon vieux complice, et retrouvons-nous devant l’adversité, partageons notre loge, allons nous poudrer ensemble le pif pour couiner sur les plateaux de télé, écrivons un jingle des philosophes offensés pour Radio France et réveillons la France ! »
      Onfray ne regrette sans doute qu’une seule chose, ne pas avoir reçu lui-même le crachat imaginaire qui lui aurait garanti cette position isolée de franc-tireur, seul contre tous, héroïque et incompris, toute aussi imaginaire, dont il se drape.
      Il semble bien que ce garçon réserve toute son imagination à son autobiographie quand, en matière de philosophie, il se contente depuis des années de resservir les poncifs de Reader’sDigest biographiques (Sartre, Freud, Sade etc.) de tout ce qui pourrait — là encore — incarner un peu trop visiblement une position de découvreur à laquelle il n’atteindra lui-même jamais.

  • Deux entretiens d’Hassina Mechai a propos d’#islamophobie

    Avec Thomas Delthombe

    "Ayant étudié les représentations médiatiques de l’islam en France sur le temps long, entre les années 1970 et les années 2000, je suis sceptique lorsque l’on parle de « rupture » et de « nouveauté ». Beaucoup de ce qui est dit aujourd’hui sur l’« islam » et les « musulmans » – avec beaucoup de guillemets – était déjà en germe dans les décennies précédentes. S’il y a bien des évolutions, et s’il se produit par moment des phénomènes d’accélération, les représentations publiques ne changent pas du jour au lendemain.

    Pour ce qui concerne la période très récente, mais qui ne date pas des attentats de janvier et novembre 2015, je vois deux évolutions importantes. La première est la prise en compte du phénomène qualifié d’« islamophobie ». Alors que, pendant des années, les élites françaises refusaient globalement d’utiliser ce terme, et donc de regarder le phénomène qu’il décrit, les choses ont légèrement évolué depuis deux ou trois ans. Si le terme est encore loin de faire consensus, un nombre croissant de responsables politiques et médiatiques français acceptent désormais de l’utiliser. Cela est le résultat de plusieurs phénomènes : d’abord, l’explosion de faits, attaques ou discours que l’on peut difficilement décrire autrement que comme « islamophobes » ; ensuite, le travail patient de diverses associations qui, malgré un environnement difficile, réussissent peu à peu à inscrire la question de l’islamophobie dans l’agenda politique et médiatique.

    Le second phénomène important, qui n’est pas contradictoire avec le précédent, est la radicalisation d’une partie des milieux islamophobes. Un peu à la manière de Pegida en Allemagne, certains groupuscules et certaines personnalités se radicalisent dans leur haine de ce qu’ils imaginent être l’« islam ». Les discours de certains « intellectuels » français et de certains journalistes sont de plus en plus radicaux. On peut penser, pour illustrer cette tendance, à un journaliste comme Éric Zemmour dont les derniers livres, particulièrement réactionnaires, se vendent à des centaines de milliers d’exemplaires. Un autre exemple intéressant est celui d’Alain Finkielkraut, dont le discours sur l’« islam » est d’une certaine manière encore plus radical que celui du Front national mais qui, lui aussi, vend des centaines de milliers d’exemplaires de ses livres et qui a même été nommé à l’Académie française. À l’évidence, l’islamophobie est devenue un juteux filon…

    On pourrait ajouter une troisième évolution aux deux précédentes : l’émergence d’un discours islamophobe d’aspect « anti-islamophobe ». Cette évolution est le résultat des deux précédentes mais c’est un phénomène assez classique : lorsque le racisme est nommé comme tel (en l’espèce dans sa variante islamophobe) et lorsqu’une partie des milieux racistes se radicalisent (en l’occurrence en se focalisant sur l’« islam »), ceux que l’on pourrait appeler les « racistes modérés » – c’est-à-dire ceux qui participent au système raciste « sans le savoir » – ont tendance à camoufler et à refouler leur racisme. C’est ce qui est, à mon avis, en train de se produire actuellement : une partie des élites françaises acceptent de dénoncer l’islamophobie mais ne le font que de façon purement superficielle, incantatoire et morale, en prenant bien soin de ne jamais s’interroger sur ce que cette nouvelle forme de racisme révèle des structures de pouvoir dans la société française. Ce refoulement n’est évidemment pas fortuit."

    http://www.middleeasteye.net/fr/reportages/deltombe-l-islamophobie-un-instrument-de-pouvoir-qui-permet-de-reform

    Avec Shlomo Sands

    " La France a eu une longue tradition judéophobe. Cette judéophobie a été un code de communication acceptable, pas seulement dans les milieux catholiques mais également chez beaucoup de laïcs républicains, de Barrès à Céline. L’intolérance envers la figure du Juif à travers le XIXème siècle la première moitié du XXème vient aussi d’une certaine culture nationale. Je pense que cette judéophobie, très profonde en France, a disparu non pas après la Seconde Guerre mondiale mais à la fin des années cinquante. Cette judéophobie n’existe plus dans la culture de masse ou dans les élites. Même dans l’extrême-droite française, avec le passage de Jean-Marie Le Pen à sa fille, l’antisémitisme a cessé d’être légitime. Cependant, il me semble qu’en marge dans les ghettos-cités, il y a la naissance d’une nouvelle judéophobie qui est liée au conflit israélo-palestinien.

    Je pense surtout que l’islamophobie a remplacé la judéophobie. Je montre, par exemple, que si on remplace dans le livre de Houellebecq, toutes les descriptions concernant les musulmans par des descriptions des juifs, on obtiendrait un pamphlet judéophobe. Ce mouvement s’est accompagné d’une nouvelle référence à une prétendue « civilisation judéo-chrétienne ». Or du point de vue purement théologique, ce concept est une blague, tout simplement. Le Judaïsme est plus proche de l’Islam que du Christianisme. Les conflits entre juifs et chrétiens ont été plus importants qu’entre juifs et musulmans. Le juif, comme minorité religieuse, a souffert beaucoup plus sous le christianisme que dans le monde musulman. Même s’il y avait le statut de dhimmi cela n’a rien à voir avec les souffrances dans le monde chrétien qui se sont terminées à Auschwitz. Mon grand-père et ma grand-mère, gazés en Pologne, ignoraient qu’ils vivaient dans une civilisation judéo-chrétienne. Quand j’entends ce concept, je suis effrayé et en colère car c’est une négation totale de l’Histoire."

    https://blogs.mediapart.fr/hassina-mechai/blog/190416/shlomo-sand-l-islamophobie-remplace-la-judeophobie

  • Nuit debout : il faut (encore) sauver le soldat Finkielkraut
    http://www.acrimed.org/Nuit-debout-il-faut-encore-sauver-le-soldat

    Indignation générale : Alain Finkielkraut se serait fait « expulser », selon ses propres termes, de la place de la République où se tenait une assemblée générale du mouvement Nuit debout. Et l’académicien d’expliquer qu’« on a voulu purifier la place de la République de [s]a présence ». Dans la foulée, les médias dominants se sont empressés de reprendre à leur compte la version des faits présentée par Alain Finkielkraut. Pourtant d’autres témoignages, ainsi que des vidéos filmées sur place, montrent que les événements ne se sont pas exactement passés ainsi. Peu importe : la machine médiatique s’est déjà emballée, et auto-entretient un torrent de commentaires indignés et de débats faussés… Énième expression des solidarités de caste à l’œuvre dans l’éditocratie, dont nombre de représentants ne semblent s’intéresser aux mobilisations sociales que lorsqu’il est question de délégitimer ces dernières.

  • La canaille (de l’obscénité des puissants en général et d’Alain Finkielkraut en particulier)

    Qu’un essayiste faisant partie de ce petit groupe d’éditorialistes et d’intellectuels qui depuis une vingtaine d’années ont mis l’espace médiatique français en coupe réglée revendique « le droit à la parole » à l’instar (et au milieu) de ceux qui en sont chaque jour privés est d’une malhonnêteté intellectuelle crasse, et foncièrement obscène.

    Pour paraphraser Lacan, ne devient pas exclu ou privé de parole qui veut.

    Phénomène médiatique, « l’exclusion » de la place de la République d’A. F., personnalité éponyme s’il en est, n’a pas d’autre but que d’éclipser (par la mise en scène qu’elle révèle, par le traitement journalistique dont elle a aussitôt fait l’objet) l’exclusion sociale de millions d’anonymes - la violence sourde ou nue de l’ordre libéral mais peut-être, surtout, et plus insidieusement, la charge conflictuelle dont le mouvement contre la loi travail est, au moins en puissance, porteur.

    Car tout arrogants qu’ils puissent être, et si puissants qu’ils soient encore, ces gens ont peur, et nous sommes dangereux.

    Ce tour de bonneteau (d’une exclusion réelle à une exclusion factice) poursuit toujours le même effet : gommer la dissymétrie totale des situations sociales en postulant une égalité de situation qui, dans les faits, n’existe pas ; dénoncer par ricochet, comme l’a toujours fait la bourgeoisie haussmannienne depuis le début du mouvement ouvrier et les premières insurrections parisiennes, le peuple, l’ordure, la populace, la canaille et son monde.

    (Dimitris Alexakis, Athènes, 19 avril 2016)

    #Finkielkraut #Joffrin #Haussmann #canaille #nuitdebout

  • Qu’est-ce qui faisait tellement rire Audrey Pulvar, lorsqu’elle posait ainsi, près d’un terminal vers Gaza ? Le fait qu’elle le fasse avec Gilles William Goldnadel, est lourd de sens, sachant que ce personnage est un défenseur du blocus et des agressions menées par les forces d’occupation contre ce territoire.
    On savait que la journaliste avait participé au dîner de cet officine pro-israélienne qu’est le Crif...Cette image est un symbole beaucoup plus cynique, car elle semble se moquer des souffrances des Palestiniens.
    Il reste que les éléments manquent pour en faire une véritable analyse.
    Ces photos de ce séjour, connaissent une diffusion accrue des derniers jours. Le phénomène a été amplifié par le fait qu’Audrey Pulvar ait réagi là-dessus, sur twitter, affirmant qu’elle avait" beaucoup aimé ce voyage, très instructif".
    Pourtant, ces photos ne sont pas récentes. Les sites qui les ont publiées renvoient à des images la page "All with us", datées du 1er mars 2015. Celles-ci ne figurent pas dans le fil d’actualité de cette page, mais sont consultables, sans commentaires dans son album de photos.
    A moins de nous lancer dans des déductions, il ne nous est pas possible actuellement de savoir quel était l’objet et la date précise de ce voyage.
    Nous allons toutefois profiter de l’intérêt que suscite ces images pour rappeler qui est Gilles William Goldnadel, dont le profil est révélateur des liens entre les cercles pro-israélien et l’extrême-droite. L’avocat de Florian Philippot, de Grégori Chelli, d’Oriana Fallaci, d’Anne Kling et de Patrick Buisson multiplie les casquettes : membre des Républicains, ancien secrétaire national de l’UMP chargé des médias, président de l’association France-Israël, membre du comité directeur du CRIF....
    Son rapprochement avec l’extrême-droite est d’abord idéologique, tout en gardant une ambiguïté dans son discours.
    Goldnadel prétend en effet considérer le Front National comme un "adversaire" mais pas "comme un ennemi", et à ce titre il prétend le "traiter (...) rationnellement".
    En revanche, il dit mener "son combat principal contre l’islamo-gauchisme" qu’il "considère aujourd’hui comme le premier totalitarisme".
    La validité du terme "islamo-gauchisme" est déjà fort discutable...en arriver à en parler comme d’un "totalitarisme", voir le premier d’entre eux, est vraiment le comble du grotesque.
    Goldnadel se montre plus précis dans l’Express, en évoquant son ami Alain Finkielkraut : "Ensemble, nous avons beaucoup discuté du fait que le Front national est un leurre pendant que l’extrême gauche et les islamistes nous prennent à revers".
    Mais de quoi parle-t-il ? Pour le magazine, plutôt complaisant à l’égard du personnage, "il est bien évidemment question de l’antisémitisme, cette maladie sociale dont Goldnadel pense avoir démontré qu’elle équivaut à l’antisionisme radical." Une évidence ...pas si évidente que cela...L’intéressé lui-même nie l’"intérêt pratique" d’un tel lien et dit combattre l’antisionisme en tant que tel : "La négation de ce droit national me paraît, à ce stade de l’existence tragique du peuple juif, toute aussi immorale que l’antisémitisme classique. Au demeurant, je ne place pas celui-ci au sommet de l’abjection humaine : la stupidité, l’ignorance, la disproportion insensée, le mensonge, la jalousie me paraissent infiniment plus répréhensibles."
    Pour résumer, il ne reproche pas tant aux "groupes d’extrême gauche ou islamistes" d’être "antisémites" mais plutôt d’œuvrer à la "délégitimation systématique" d’Israël. C’est pour cela qu’il considère que ce sont eux ses ennemis principaux .
    Au point de s’allier avec l’extrême-droite pour les combattre ? Force est de constater qu’il partage avec elle nombre d’idées, n’y trouvant "aucune contradiction" avec son engagement pro-israélien : "J’ajoute que mon combat principal contre l’islamo-gauchisme que je considère aujourd’hui comme le premier totalitarisme revient à défendre une conception de l’État-nation occidental démocratique et de culture judéo-chrétienne que celui-ci abhorre pathologiquement jusqu’à verser dans le racisme anti blanc. Autrement dit, lorsque je défends la France, je défends Israël. Et réciproquement."
    Il va jusqu’à regretter "qu’en raison du traumatisme psychologique post-shoatique, le fantasme européen (soit) passé du tout aryen au rien du tout. " : pour lui "ce qui menace l’homme européen, ce n’est pas l’excès de patriotisme, mais le vide sidéral, au sein duquel les islamistes font leur nid."
    Aussi, pour une personne se disant "adversaire " du Front National, force est de constater qu’il semble avoir de bonne relations avec le parti d’extrême-droite...
    En 2014, Jean-Marie Coutaux, alors membre du Rassemblement Bleu Marine, œuvrant au ralliement de personnalités venues de la droite classique, disait de lui :""Il faut multiplier les Goldnadel, afin d’améliorer nos relations avec le Crif, pour le moins embryonnaires."
    Le président de France-Israël, se prévaut d’ailleurs d’avoir accordé des conseils à Marine Le Pen, lorsqu’elle lui avait fait part de son désir de se rendre en Israël.
    Une rencontre que la femme politique nie.
    Par la suite, toutefois, Florian Philippot lui demandera d’assurer sa défense. Selon une source anonyme du Point, "si le député européen frontiste a choisi une personnalité extérieure au FN, et non l’avocat de son parti Me David Dassa-Le Deist, c’est parce qu’il entend prouver que ce procès « transcende les clivages politiques »".
    Pour Dominique Albertini de Libération, "ce n’est sans doute pas tout" : "l’opération pourrait (...) populariser l’image de Florian Philippot et du FN dans les milieux pro-israéliens (...) Elle pourrait aussi contribuer à « droitiser » l’image du numéro 2 frontiste, que ses adversaires accusent d’encourager une « dérive gauchiste » du Front national."
    De manière plus large, tout cela témoigne d’un processus entamé il y’a quelques années, dans le cadre duquel des partis d’extrême-droite européens estiment pouvoir obtenir un brevet de respectabilité en se montant favorable à Israël. En France, un personnage tel que Goldnadel oeuvre à favoriser cela. Et cela a un certain écho dans des médias, qui comme l’Express, estiment qu’il a "montr(é) que l’antisémitisme français a changé de visage"
    Et pendant que le système politico-médiatique de gauche comme de droite, fustige les pro-palestiniens comme étant le "nouveau visage de l’antisémitisme", de véritable groupes néo-nazis se développent en France dans l’indifférence totale...

    Génération Palestine Paris

    Images du voyage et le tweet d’Audrey Pulvar :
    https://twitter.com/AudreyPulvar/status/720236146219945985
    https://www.facebook.com/682645931791587/photos/pb.682645931791587.-2207520000.1460972287./853361181386727/?type=3&theater
    https://www.facebook.com/682645931791587/photos/pb.682645931791587.-2207520000.1460972287./853360721386773/?type=3&theater
    Audrey Pulvar et le Crif :
    http://www.closermag.fr…/diner-du-crif-daniela-lumbroso-au…
    https://www.youtube.com/watch?v=O9qWzK6WRy8


    Sources concernant Goldnadel :
    http://www.lefigaro.fr…/31003-20150814ARTFIG00184-goldnade…
    http://www.lefigaro.fr…/31001-20150413ARTFIG00337-guerre-d…
    http://www.lexpress.fr…/gilles-william-goldnadel-tribun-d-…
    http://www.lefigaro.fr…/31001-20150413ARTFIG00337-guerre-d…
    http://www.lepoint.fr…/me-goldnadel-defendra-philippot-fac…
    http://www.liberation.fr…/gilles-william-goldnadel-avocat-…
    http://www.lejdd.fr…/Virage-a-droite-chez-les-juifs-de-Fra…
    Rôle de Paul-Marie Coûteaux
    http://www.valeursactuelles.com…/exclusif-paul-marie-coute…
    Stratégie de rapprochement de l’extrême-droite avec Israël :
    http://tempsreel.nouvelobs.com…/le-fn-israel-et-la-france.…
    http://www.dailymotion.com…/xk3wg5_la-deferlante-anti-isla…
    Prise de prosition de Goldnadel concernant le blocus et les agressions contre Gaza :
    http://www.lefigaro.fr…/31002-20140818ARTFIG00133-le-requi…
    http://www.lefigaro.fr…/01003-20100604ARTFIG00581-goldnade…
    Photo de Génération Palestine Paris.

    • Je me demande si c’est pertinent d’accorder de l’attention à ces imposteurs.

      Finkielkraut, Minc, BHL, Fourest, Zemour, Glucksmann et assimilés : Pour l’instant ils sont un peu visibles parce que beaucoup repris par leurs copains dans les médias, mais ce qu’on appelle leur « pensée » est tellement pas valable dans le contexte humaniste qu’un fois disparus, on les retrouvera surtout dans les poubelles de l’histoire, voire ils disparaîtront complètement sans laisser aucune empreinte. Diderot est mort en 1784, Voltaire et Rousseau en 1778, ils restent furieusement contemporains et on ne parle que d’eux. Deleuze mort en 1995, est quotidiennement cité. Glucksmann mort en 2015 a totalement disparu des écrans radars et de la mémoire collective.

  • Il s’attendait à être couronné par NuitDebout, Alain Finkielkraut devient le ticket du discrédit !
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article2805

    Deux personnalités se sont présentées à #NuitDebout, Yanis Varoufakis et Alain Finkielkraut. Dans la logique des camps qui se battent politiquement, tant en France que dans le Monde, à chacun l’accueil qu’il mérite. L’arène de la contestation, sous les feux de la rampe, attire donc ceux qui aiment les devants des scènes. La droite et ses sbires médiatiques cassent hostilement et journellement ces manifestants de gauche. Faut-il stoïquement qu’ils ouvrent leurs agora aux scrutateurs dont l’indélicatesse (...)

    développement durable, préservation, richesse nationale, population, activité, synergie, perspective.

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, journaliste, poète, poésie, livre, écrits, #Israël,_Proche-Orient,_EPU,_droits_de_l’homme,_ONU, crise, capitalisme, économie, (...)

    #développement_durable,_préservation,_richesse_nationale,_population,_activité,_synergie,_perspective. #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #_journaliste,_poète,_poésie,_livre,_écrits #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie #France,_immigration,_marche,_beurs,_discrimination,_racisme,_intégration #immigration,_High-Tech,_recrutement,_Web,_Internet #Socialisme,_Amérique_Latine,_Chine,_marxisme,_égalité,_pauvreté,_justice,_sociale #chômeurs,_emploi,_social,_syndicat,_revendication,_jeunesse,_travailleurs,_chômage #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF

  • Nuits debout ou pensée couchée ? Un bouffon (Alain Finkielkraut) se fait jeter de la place de la République pour qu’on puisse en accueillir chaleureusement un autre (Yanis Varoufakis)
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2480

    Ceux qui croient en une « radicalité » quelconque de la « pensée » de Monsieur l’ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis doivent absolument écouter cette émission http://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/l-europe-de-yanis-varoufakis

    . L’avantage de ce mec est qu’il parle cash. (...) — Billets d’humeur, http://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/l-europe-de-yanis-varoufakis
    , http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2016/04/17/nuit-debout-acclame-varoufakis-chahute-gattaz-et-expulse-fin

    • La nuit debout c’est, nous dit-on une agora, une agora où la discussion règne. En réalité, c’est le même qui fraye avec le même. L’autre c’est l’ennemi. C’est intéressant, malgré tout, je ne veux pas donner trop d’importance à ce qui m’est arrivé. Il s’agit pour Nuit Debout en quelque sorte de manifester le besoin d’un monde postérieur à la bourgeoisie et au capital, où pourrait s’épanouir une véritable communauté humaine et on commence par purger, comme s’il n’y avait pas eu de XXe siècle, comme s’il n’y avait pas eu d’expériences totalitaires, on commence par purger cette communauté de toute présence divergente, dissidente, étrangère. Je pense qu’il y avait des gens à Nuit Debout qui étaient désolés de ce qui m’était arrivé, mais ils étaient apparemment très minoritaires.

      Alain Finkielkraut

      Ce que j’ai pu constater en traversant la rue, c’est que ça ne prend pas. C’était samedi soir, les gens allaient au théâtre, en sortaient (...) ils ne prêtaient aucune attention à ce qui se passait à quelques mètres d’eux. C’est comme une petite bulle révolutionnaire, au milieu d’une ville complétement indifférente. Je m’interroge sur l’extraordinaire publicité donnée à ce mouvement par les médias. On lui a fait le lancement de Star Wars alors que c’est une petite kermesse sous cloche.

      #Alain_Finkielkraut
      #France_culture : les matins http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13983-18.04.2016-ITEMA_20964073-2.mp3

    • Je signal qu’il y a une erreur, non minime (même si tout le reste est bien) :

      Peu après, il lance : « Des coups de latte, hein, qu’il me faut ? Des coups de latte, hein ? » « N’en rajoutez pas non plus… », réplique un participant. « Mais ça va ! Je me fais insulter : je peux répondre », rétorque M. Finkielkraut.

      à 1m42s il est clair que c’est bien la situation inverse, c’est à dire Finkielkraut et sa femme qui menacent la manifestante de coups de lattes et elle qui s’en offusque :

      Sylvie Topaloff, femme de Finkielkraut (on la voit avancer sa tête) :
      « C’est des coups de lattes qui seront indiqués. »

      Finkielkraut :
      « Des coups de lattes hein qu’il te faut ! C’est des coups de lattes hein qu’il te faut ! »

      La manifestante :
      « Des coups de lattes ?! Des coups de lattes !! Qu’il me faut ?!!! »

      Et la seconde d’après Finkielkraut justifie brillamment ses menaces :

      Oh mais ça va je me fait insulter je peux répondre aussi !

      On notera que les manifestant n’ont pas menacer de coups de lattes Alain Finkielkraut, ils n’ont fait que le qualifier de facho et lui demander de partir.

      Peut-être qu’à la prochaine manif en marchant contre la loi travail Marine Le Pen viendra et si elle se fait virer elle accusera les manifestants de fascisme et de privatisation de l’espace public ?

      https://www.youtube.com/watch?v=0XWuQbRCo18

    • En fait, après moult écoutes du passage, on s’aperçoit que Finkielkraut et sa femme fantasment « une attaque à coups de lattes » par les manifestants et, situation étonnante, leur expression craintive de cette attaque se formalise par une menace envers la manifestante de coups de lattes - en tout cas c’est comme ça qu’elle le comprend puisque l’idée qu’elle même porte des coups de lattes à Finkie et Topaloff ne lui traverse même pas l’esprit.

      Au final on a là une illustration parfaite de la pensée de Finkielkraut marquée par une paranoïa permanente qui, en inventant des ennemis imaginaires, agresse réellement des personnes réelles qui n’ont rien demandées ni fait - ce qui les pousses à se défendre, ce que Finkielkraut interprète comme une confirmation de l’existence des attaques qu’il croit subir.

      Bref Finkielkraut est un grand malade paranoïaque.

    • Sa Suffisance Finkielkraut et les « fascistes »
      La #place_de_la_République est devenue le lieu d’un immense forum et d’innombrables rencontres et discussions. De cette heureuse situation, déjà saluée ici, certains ont cru pouvoir déduire qu’il s’agit de l’endroit où il importe de se montrer devant micros et caméras (en nombre, il est vrai).

      #Finkielkraut, #crétin_de_service_public, ratiocineur de la déploration moisie, ami et caution du fasciste antisémite Renaud Camus, un type qui petit déjeune au #Medef comme vous et moi au bistrot du coin, bref l’une des incarnations les plus infectes de la nouvelle réaction s’est cru autorisé hier soir samedi à parader en bordure des assemblées et groupes divers.

      S’étant refusé à quitter les lieux, comme cela lui a d’abord été gentiment recommandé, M. Finkielkraut s’est donc fait proprement virer de la place sous les quolibets. Démontrant à la fois son humiliation d’avoir mal évalué les effets de sa notoriété, et sa légendaire finesse d’analyse politique, l’histrion de France-culture a répliqué en traitant ses raccompagnateurs/trices de « fascistes ».

      Dans certaines bouches, tous les mots sont doux à entendre.
      http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/17/sa-suffisance-finkielkraut-et-les-fascistes


      http://twitter.com/histgeoblog/status/722526687750176769/photo/1?ref_src=twsrc%5Etfw

    • Ouf : le CSA vole au secours d’Alain Finkielkraut : un exemple à suivre
      http://television.telerama.fr/television/le-csa-vole-au-secours-d-alain-finkielkraut-un-exemple-a-suivre,

      La semaine dernière, les conseillers du CSA ont donc adressé à France 2 un salutaire rappel à l’ordre, reprochant aux journalistes de l’émission Des paroles et des actes du 21 janvier de n’avoir pas précisé qu’une intervenante, Wiam Berhouma, était liée à un groupuscule islamo-gauchiste – les Indigènes de la République –, David Pujadas l’ayant présentée comme une enseignante musulmane sans affiliation partisane.

      L’insolente a profité de cette impéritie pour agresser notre Finkie national, lui a reproché ses « théories vaseuses et très approximatives », s’est permis un inacceptable « Pour le bien de la France, taisez-vous, monsieur Finkielkraut ! » De nombreux téléspectateurs, en état de stress post-traumatique après cet acte de terrorisme intellectuel dont ils auraient pu se prémunir s’ils avaient su que son auteur représentait l’ultra-gauche antisémite, se sont légitimement plaints au #CSA.

      Acrimed : http://acrimed.org/Les-indignes-du-CSA-se-rebellent-contre-David

    • Frédéric Lordon : « Nous n’apportons pas la paix »
      http://www.fakirpresse.info/frederic-lordon-nous-n-apportons-pas-la-paix

      Puisque nous sommes là pour réfléchir et pour nous poser quelques questions fondamentales : où allons-nous ?, que voulons-nous ?, que pouvons-nous ? Autant saisir toutes les occasions, même quand elles sont fortuites ou qu’elles semblent anecdotiques. Parfois des occasions anecdotiques ont un pouvoir de révélation sans pareil.

      C’est le cas de l’affaire Finkielkraut. Rien ne nous permet mieux d’expliciter qui nous sommes, et ce que nous voulons, que cette histoire de corne-cul. Elle nous permet également a contrario, d’apercevoir à quoi nous devons l’accueil relativement favorable qu’a reçu la Nuit debout dans les médias jusqu’ici et peut-être de ne pas nous faire trop d’illusions quant à sa longévité. Je ne parle évidemment pas ici des journalistes de terrains qui sont sur la place. Ils sont jeunes, ils sont précarisés. Pour bon nombre d’entre eux, ils ont toutes les raisons du monde de se reconnaître dans le mouvement. Je parle de la chefferie éditocratique, qui confisque la parole autorisée. Et les constants efforts de cette chefferie, c’est de pousser le mouvement qui les déborde complètement, dans un sens qu’ils croient contrôlable. Et en l’occurrence dans le sens de ce que j’appellerai le citoyennisme intransitif. C’est-à-dire le citoyennisme pour le citoyennisme, qui débat pour débattre, mais ne tranche rien, ne décide rien et surtout ne clive rien. Une sorte de rêve démocratique cotonneux précisément conçu pour que rien n’en sorte. Et même pour qu’on oublie aussi vite que possible la raison première qui nous a rassemblés : renverser la loi El Khomri et son monde.

      Dans ce marais d’impuissance où les chefferies médiatiques voudraient nous embourber, le message central ressemble à ces forfaits que pratiquent les usines à touristes de la Costal del Sol : « All inclusive ». Nous voilà donc sommés d’être inclusifs, sans limites, d’accueillir tout le monde sans la moindre discrimination puisque c’est bien connu la démocratie ne souffre d’aucune discrimination. Oui mais voilà, ce pays est ravagé par deux violences à grande échelle : la violence du capital, et la violence identitaire raciste, cette violence, dont Finkielkraut est peut-être le propagateur le plus notoire. Mais au nom du démocratisme « all inclusive », les médias, qui seraient les premiers à nous faire le procès de devenir rouge-brun si le service Accueil et Sérénité ne faisait pas méthodiquement la chasse aux infiltrations, ces mêmes médias, qui nous demandent d’accueillir démocratiquement Finkielkraut : eh bien non.

      Alors je vais le dire ici d’une manière qui pourra en froisser certains, je m’en excuse, mais je le dis quand même : nous ne sommes pas ici pour faire de l’animation citoyenne « all inclusive » comme le voudraient Laurent Joffrin et Najat Vallaud-Belkacem. Nous sommes ici pour faire de la politique. Nous ne sommes pas amis avec tout le monde. Et nous n’apportons pas la paix. Nous n’avons aucun projet d’unanimité démocratique. Nous avons même celui de contrarier sérieusement une ou deux personnes. Alors oui, du moment où les chefs éditocrates s’apercevront que nous ne voulons pas aller dans l’impasse où ils nous dirigent, leur bienveillance apparente pourrait connaître quelques altérations. Ils nous diront sectaires, comme ils disent sectaires ceux qui refusent d’aller dans leur secte. Car s’il y a bien une secte malfaisante en France depuis 30 ans, c’est la leur : la secte de l’oligarchie néolibérale intégrée. Alors il faut s’y préparer et ne pas redouter ce moment. Ce sera peut-être même un assez bon signe : le signe que nous commençons vraiment à les embêter. Car je pose la question : a-t-on jamais vu mouvement sérieux de contestation de l’ordre social célébré d’un bout à l’autre par les médias organiques de l’ordre social ? Et pour terminer là-dessus, je voudrais dire à ceux qui peuvent être fascinés par le mirage de l’unanimité démocratique, que d’après leur propre projet même : refaire le monde, c’est prendre le risque de déplaire à ceux qui ne veulent pas du tout que le monde soit refait. Et qui ont même de très puissants intérêts à ce qu’il demeure identique.

  • « Un projet colonial aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques »

    Par Adam Shatz

    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2016/04/12/un-projet-colonial-aujourd-hui-repense-en-france-comme-une-defense-d

    Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l’écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en 1948, il a vu « des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes ». Avec un « généreux sourire », les amis de Baldwin l’avaient rassuré en lui expliquant qu’il était différent des Arabes : « Le Noir américain est très évolué, voyons ! » Alors que les Arabes, selon eux, « ne voulaient pas être civilisés ».

    A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d’Algérie, plus personne en France ne parle d’« Arabes ». Aujourd’hui on parle de « musulmans ». Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïc, féministe.

    Le récent éditorial de Charlie Hebdo, « Qu’est-ce que je fous là ? », en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles « ne sont que la partie émergée d’un gros iceberg », écrit le dessinateur Laurent Sourisseau (« Riss »). Les parties non visibles de l’« iceberg » comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un « double langage », faisant mine d’être un modéré tout en œuvrant secrètement à l’instauration de la charia en Europe.

    Le musulman « dissimule toujours quelque chose »

    Certes, plaisante Riss, « il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction » mais « d’autres le feront à sa place ». Et n’oublions pas la « femme voilée » dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste « ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous ».

    Comme l’Arabe à l’époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d’aujourd’hui « dissimule toujours quelque chose », soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants « d’être traités d’islamophobes ou de racistes ».

    L’idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l’islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l’Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd’hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L’antiracisme, explique-t-il, « sera au XXIe siècle ce que le communisme a été aux années 1920 », et sa forme la plus pernicieuse est celle de l’anti-islamophobie.

    L’été dernier, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

    Expression d’émancipation

    De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls pour qui l’islamophobie est le « cheval de Troie du salafisme ».

    Plus récemment la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l’autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l’accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L’accusation d’islamophobie, a récemment déclaré Mme Badinter au Monde (4 avril), est « une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes ».

    Lire aussi : Kamel Daoud et les « fantasmes » de Cologne, retour sur une polémique

    Selon cette opinion, non seulement s’en prendre à l’islam n’est pas du racisme, mais c’est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C’est une expression non pas d’oppression, mais d’émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leurs pères, frères et voisins dans les banlieues.

    Il y a une certaine logique dans cet argument. Le terme « islamophobie » est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l’expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit général à l’égard de toute personne pratiquant l’islam ou née dans une famille d’origine musulmane. Les défenseurs d’un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l’Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent perdus ou rejetés.

    LA LOI DE 1905 N’A PAS SEULEMENT PRIVÉ L’EGLISE CATHOLIQUE DE SON POUVOIR, ELLE A AUSSI PERMIS AUX JUIFS ET AUX PROTESTANTS D’EXERCER PLUS LIBREMENT LEUR FOI.
    Ceux qui affirment seulement critiquer l’islam, tout en s’employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d’origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l’influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l’antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d’expression – le magazine antisémite d’Edouard Drumont, fondé en 1892, s’intitulait La Libre Parole. Très peu d’entre eux expriment un racisme « biologique » à l’ancienne ; leur « racisme culturel » représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

    Le cas d’Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l’universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d’une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu’une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu’une femme soumise que l’on doit contraindre à se libérer, comme ces « nègres » partisans de l’esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue).

    Lire aussi : Quelle République face à l’islamisme ?

    Ce désir de libérer les femmes musulmanes s’insère dans la longue histoire des « hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns » (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial qui est aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les « territoires perdus de la République ».

    Les valeurs de la France risquent d’être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l’Etat à l’égard des institutions religieuses ; elle n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu’au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n’est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le « gros iceberg » de Charlie Hebdo n’apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place. (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)

    Cet article est d’abord paru dans la « London Review of Books »

  • « Un projet colonial aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques »

    Dans Chassés de la lumière (Stock, 1972), l’écrivain américain James Baldwin raconte que peu après son installation en France en 1948, il a vu « des policiers tabasser en pleine rue un vieux vendeur de cacahuètes arabe, par ailleurs manchot, et observé les regards indifférents des Français attablés aux terrasses des cafés et les visages congestionnés des Arabes ». Avec un « généreux sourire », les amis de Baldwin l’avaient rassuré en lui expliquant qu’il était différent des Arabes : « Le Noir américain est très évolué, voyons ! » Alors que les Arabes, selon eux, « ne voulaient pas être civilisés ».

    A part les anciens combattants vieillissants de la guerre d’Algérie, plus personne en France ne parle d’« Arabes ». Aujourd’hui on parle de « musulmans ». Or les musulmans français sont les descendants du vendeur de cacahuètes évoqué plus haut, et, trop souvent, sont la cible de la même intolérance raciste. Comme le racisme que Baldwin décelait chez ses amis parisiens, celui-ci porte souvent un masque noble : antiterroriste, laïc, féministe.

    Le récent éditorial de Charlie Hebdo, « Qu’est-ce que je fous là ? », en est un exemple. Les attaques terroristes de Paris et Bruxelles « ne sont que la partie émergée d’un gros iceberg », écrit le dessinateur Laurent Sourisseau (« Riss »). Les parties non visibles de l’« iceberg » comprennent entre autres le penseur suisse Tariq Ramadan, qui a été accusé de pratiquer un « double langage », faisant mine d’être un modéré tout en œuvrant secrètement à l’instauration de la charia en Europe.

    Le musulman « dissimule toujours quelque chose »

    Certes, plaisante Riss, « il ne prendra jamais une kalachnikov pour tirer sur des journalistes dans leur salle de rédaction » mais « d’autres le feront à sa place ». Et n’oublions pas la « femme voilée » dans la rue, ou le boulanger de quartier qui a cessé de proposer des sandwiches au jambon. Aucune attaque terroriste « ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous ».

    Comme l’Arabe à l’époque de Baldwin – ou le juif à une époque antérieure – le musulman d’aujourd’hui « dissimule toujours quelque chose », soit un complot terroriste, soit un complot pour islamiser la France, soit les deux. Il profite de la crainte des bien-pensants « d’être traités d’islamophobes ou de racistes ».

    L’idée selon laquelle la tolérance et le relativisme culturel feraient le lit de l’islamisation de la France est un vieil argument qui remonte aux débuts de l’Algérie française. Celui qui la reprend le plus clairement aujourd’hui est le philosophe Alain Finkielkraut. L’antiracisme, explique-t-il, « sera au XXIe siècle ce que le communisme a été aux années 1920 », et sa forme la plus pernicieuse est celle de l’anti-islamophobie.

    L’été dernier, à côté de celle de Nicolas Sarkozy, il a ajouté sa signature à une pétition publiée dans Valeurs actuelles pour protester contre la proposition de convertir en mosquées certaines églises désaffectées : la défense de la Iaïcité passe désormais par la sauvegarde des églises.

    Expression d’émancipation

    De telles opinions ne sont guère surprenantes à droite. Mais les positions de Finkielkraut ont été reprises par un certain nombre de figures éminentes de la gauche socialiste, parmi lesquelles le premier ministre Manuel Valls pour qui l’islamophobie est le « cheval de Troie du salafisme ».

    Plus récemment la philosophe féministe Elisabeth Badinter, qui avait autrefois comparé l’autorisation du hidjab dans les écoles françaises à l’accord de Munich, a appelé au boycott des marques proposant des foulards et autres vêtements islamiques. L’accusation d’islamophobie, a récemment déclaré Mme Badinter au Monde (4 avril), est « une arme que les islamo-gauchistes ont offerte aux extrémistes ».

    Selon cette opinion, non seulement s’en prendre à l’islam n’est pas du racisme, mais c’est défendre les valeurs françaises, au premier rang desquelles la laïcité et la protection des droits des femmes. C’est une expression non pas d’oppression, mais d’émancipation : la libération de tous les citoyens français, dont les femmes musulmanes qui subissent la tyrannie de leurs pères, frères et voisins dans les banlieues.

    Il y a une certaine logique dans cet argument. Le terme « islamophobie » est imprécis et peut rendre difficile la distinction entre critique de la religion – telle que l’expriment des intellectuels arabes comme Adonis et Kamel Daoud – et discrédit général à l’égard de toute personne pratiquant l’islam ou née dans une famille d’origine musulmane. Les défenseurs d’un islam traditionaliste ont intérêt à brouiller la distinction. Tout comme l’Etat islamique, qui cherche des recrues parmi les jeunes musulmans européens qui se sentent perdus ou rejetés.
    La loi de 1905 n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Ceux qui affirment seulement critiquer l’islam, tout en s’employant en permanence à insulter les musulmans en général, contribuent fortement à cet amalgame entre islam et citoyens de confession ou d’origine musulmane. Ils pratiquent la même ambiguïté tactique que ceux qui déploraient l’influence du judaïsme dans la vie française à la fin du XIXe siècle et accusaient ceux qui dénonçaient l’antisémitisme de vouloir supprimer la liberté d’expression – le magazine antisémite d’Edouard Drumont, fondé en 1892, s’intitulait La Libre Parole. Très peu d’entre eux expriment un racisme « biologique » à l’ancienne ; leur « racisme culturel » représente les musulmans comme une irrémissible cinquième colonne djihadiste.

    Le cas d’Elisabeth Badinter est plus complexe. Elle formule ses positions dans le langage apparemment progressiste du féminisme laïque et de l’universalisme républicain. Elle ne voit pas dans chaque musulmane voilée le soldat potentiel d’une invasion islamique. Et pourtant elle ne peut concevoir qu’une femme puisse choisir de porter le voile ; elle ne voit en elle qu’une femme soumise que l’on doit contraindre à se libérer, comme ces « nègres » partisans de l’esclavage américain évoqués par Laurence Rossignol (que Mme Badinter a soutenue).

    Ce désir de libérer les femmes musulmanes s’insère dans la longue histoire des « hommes blancs sauvant les femmes brunes des hommes bruns » (selon la formule de la critique littéraire indienne Gayatri Spivak) : un projet colonial qui est aujourd’hui repensé, en France, comme une défense des valeurs laïques dans les « territoires perdus de la République ».

    Les valeurs de la France risquent d’être perverties par une ligne de défense aussi ambitieuse. La loi de 1905 qui a instauré la laïcité était fondée sur la neutralité de l’Etat à l’égard des institutions religieuses ; elle n’a pas seulement privé l’Eglise catholique de son pouvoir, elle a aussi permis aux juifs et aux protestants d’exercer plus librement leur foi.

    Les défenseurs actuels de la laïcité, aussi bien à droite qu’au centre gauche, ont abandonné tout semblant de neutralité. Il n’est guère étonnant que pour nombre de musulmans en France, y compris la majorité silencieuse qui ne met que rarement, sinon jamais, les pieds dans une mosquée, le « gros iceberg » de Charlie Hebdo n’apparaisse que comme un terme codé leur enjoignant de rester à leur place.

    Adam Shatz (Traduit de l’anglais par Gilles Berton)

    Cet article est d’abord paru dans la « London Review of Book

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/04/12/un-projet-colonial-aujourd-hui-repense-en-france-comme-une-defense-des-valeu

  • Le problème principal, par Pierre Rimbert (Le Monde diplomatique, mars 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/03/RIMBERT/54933

    En même temps qu’il prononçait, le 28 janvier 2016, le discours de réception d’Alain Finkielkraut à l’Académie française, l’historien Pierre Nora refermait symboliquement cette époque. Car entre Nora, évangéliste de la « pensée tiède » libérale-républicaine, et Finkielkraut, croisé atrabilaire de l’identité républicaine-libérale, le hiatus se résorbe enfin. « L’identité nationale, objectait le premier au second, serait peut-être aussi malheureuse s’il n’y avait pas un seul immigré, car le problème principal de la France ne me paraissait pas la puissance de l’islam, mais la faiblesse de la République. Peut-être les événements de ces dernières années sont-ils en train de me donner tort. » (Le Figaro, 29 janvier 2016.)

    Ainsi Nora s’accorderait-il désormais avec Finkielkraut pour considérer qu’un pays comptant à son actif cinq millions de chômeurs, cinq interventions militaires en cinq ans, des institutions politiques et médiatiques discréditées, une proportion croissante d’électeurs du Front national, un gouvernement « socialiste » qui fait emprisonner des syndicalistes et ravage le code du travail, aurait pour « problème principal » la puissance de l’islam.

  • « S’enfermer dans l’idée d’un choc des cultures », c’est la vraie défaite du débat
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/03/01/le-choc-des-cultures-c-est-la-vraie-defaite-du-debat_4874504_3232.html?xtmc=

    Résumons les trois termes d’une polémique en cours : les islamistes défendent l’idée que leur culture (religion) est spécifique, et doit être défendue et même imposée au reste de la société. Kamel Daoud défend la même idée que cette culture (religion) est spécifique, mais qu’elle doit être réformée et même combattue.

    Nous (chercheurs en sciences sociales, ayant signé un texte critique d’une tribune de Daoud), saluons le courage de l’auteur dans son opposition à ses adversaires islamistes, mais défendons l’idée que le problème n’est pas dans la culture (religion) et doit être cherché ailleurs. C’est de notre part, et de ma part en tout cas, un positionnement intellectuel et scientifique, et c’est aussi un positionnement politique.

    Malheureusement, péage. Ce qu’on regrette moins pour l’insupportable Pascal Brukner dans le même numéro, sans doute pour "équilibrer le débat"...

    "Il ne s’agit pas ici, pour les pétitionnaires, d’exprimer leur désaccord ou de nuancer le point de vue de Daoud, lequel a décidé, à la suite de cette pétition, de se retirer du débat public. Il s’agit de lui fermer la bouche en l’accusant de racisme."

    • L’integralité de l’article a été publié sur facebook https://www.facebook.com/thierry.bresillon/posts/10153917026123187?pnref=story

      Le Monde du 2 mars 2016
      Résumons les trois termes d’une polémique en cours : les islamistes défendent l’idée que leur culture (religion) est spécifique et doit être défendue et même imposée au reste de la société. Kamel Daoud défend la même idée que cette culture (religion) est spécifique, mais qu’elle doit être réformée et même combattue. Nous (chercheurs en sciences sociales, ayant signé un texte critique d’une tribune de Daoud), saluons le courage de l’auteur dans son opposition à ses adversaires islamistes, mais défendons l’idée que le problème n’est pas dans la culture (religion) et doit être cherché ailleurs. C’est de notre part, et de ma part en tout cas, un positionnement intellectuel et scientifique et c’est aussi un positionnement politique.
      Les réactions hystériques et complètement disproportionnées suscitées par notre critique de Kamel Daoud ne peuvent s’expliquer que par le contexte politique post-attentats et le besoin frénétique de s’unir autour d’une figure de la résistance. Tel est assurément Kamel Daoud, mais avoir été en butte aux attaques d’islamistes ne lui confère en rien une immunité prophétique de la parole à propos de tout. Nous sommes tous comptables de nos écrits. Un personnage public doit s’attendre à répondre à des objections ou des critiques et il est surprenant qu’un homme qui a su tenir tête si longtemps aux islamistes, et dont j’ai personnellement admiré les chroniques algériennes, qu’un homme de sa stature morale, se retire sur l’Aventin après deux textes critiques. Quant à parler de fetwa à propos de ces deux textes, de censure ou d’hallali, c’est d’un ridicule qui ne mérite même pas commentaire. Le débat d’idées est légitime, et contrairement à ce que l’on pense souvent en France, il est aussi pratiqué en Algérie.
      Lorsque l’on s’adresse au monde entier, lorsque l’on publie dans la Repubblica, le Monde ou le New York Times, on peut et on doit s’attendre à être interpellé sur ses idées. Dans sa carrière littéraire, qui sera indiscutablement heureuse, Kamel Daoud devra aussi s’attendre à voir ses écrits disséqués par la critique (littéraire, celle-ci) et il doit se préparer à débattre sur ce plan également. Je déplore en tout cas sa décision quant à la fin de sa carrière journalistique car dans un moment où les positions politiques se clarifient et se décantent sous la pression des événements politiques, s’aiguisent dans l’adversité, il a toute sa place dans le débat en cours. La dite place n’est d’ailleurs pas singulière. Un certain nombre d’intellectuels musulmans appellent à une réforme de l’islam, occupent plus largement, face aux sociétés islamiques ou en leur sein, une position critique assez analogue à celle d’Alain Finkielkraut, par exemple, lorsqu’il déplore le déclin de la France et de ses valeurs et déploie une lecture foncièrement pessimiste du présent. Ce courant de pensée quasi houellebecquien interne à l’Islam a sa légitimité. Mieux encore, des musulmans, sur cette même base critique, se déclarent aujourd’hui athées, ou se vivent comme athées, ou encore se convertissent à d’autres religions. C’est de mon point de vue un droit absolu et ce phénomène, de toute façon, nous intéresse et retient notre intérêt en tant que chercheurs. Pour autant, je ne partage ni les idées de Houellebecq, ni celle de Finkielkraut ni celles de Kamel Daoud et c’est aussi mon droit absolu. Que ces idées favorisent l’islamophobie, c’est une évidence, un truisme, mais la problématique même de l’islamophobie ou philie ne m’intéresse pas. Tout cela renvoie à de l’affect, aux affects (et on ne l’observe que trop), or ce qui m’intéresse est la justice et l’égalité de traitement pour tous et toutes.
      Le problème du texte sur les fantasmes de Cologne est qu’il n’était pas un texte littéraire, ni un texte général d’idées, mais une tribune à partir de faits bien concrets ; des faits obscurs dans leur déroulement, leurs acteurs, et des faits de surcroît en cours d’instrumentalisation par l’extrême-droite et par la police, ainsi que par des partis politiques. En tant que journaliste, comme en tant que chercheur, l’éthique professionnelle dans ce contexte imposerait de commencer par se demander : qui dit quoi ? où ? à qui ? dans quelles circonstances ? En admettant que l’auteur se fiche que son propos soit instrumentalisable, car sa parole est libre, cette déontologie journalistique imposerait aussi de s’enquérir du témoignage des principaux concernés et des principales concernées. Or les « réfugiés » et les « immigrés » sont d’emblée et globalement assimilés à des violeurs en puissance du fait de leur culture-religion, les musulmans de Cologne sont assimilés aux islamistes d’Alger, et Daoud reprend une auto-citation, un extrait de son texte ayant été rédigé depuis plusieurs années. Amalgames (réfugiés, Arabes, musulmans), confusion et lecture fragile ou discutable…
      En effet, un nouveau développement risque de mettre à mal cette lecture culturaliste de la violence sexuelle. A Cologne, des femmes réfugiées portent plainte aujourd’hui contre les gardiens d’un camp de migrants qui se livrent sur elles à un harcèlement sexuel et les filment sous la douche ou en train d’allaiter. Où est la place de la culture dans ce nouvel épisode de violence faite aux femmes ? Va-t-on nous dire que leur culture musulmane les assigne à la passivité et donc rend possible un tel abus de pouvoir ? L’explication de la violence sexuelle par la culture n’est-elle valable qu’avec des hommes musulmans ? En tant que femme, je veux pouvoir dénoncer les violences faites aux femmes et l’instrumentalisation du corps des femmes à des fins politiques sans basculer dans le racisme ou le culturalisme de bon aloi qui en est le masque ou l’alibi.
      Outre les clichés orientalistes de l’hypersexualité des musulmans, Kamel Daoud, notamment avec son texte sur la misère sexuelle paru dans le New York Times, a curieusement ressuscité et marié ensemble deux images de l’immigré maghrébin qui se répondaient au cours des années 1960 et 1970. L’image compassionnelle et quelque peu misérabiliste de l’immigré enfermé dans « la plus haute des solitudes » (selon le titre d’une thèse de psychologie soutenue et publiée par Tahar ben Jelloun), privé de vie affective et sexuelle, s’opposait au cliché de l’Algérien violeur issu de la Guerre d’Algérie et qui a tristement marqué l’histoire française des Trente Glorieuses. « No excuse », absolument. Des hommes, quelles que soit leurs nationalités, ont commis des viols et des agressions sexuelles contre des femmes à Cologne, ou ailleurs. Le discrédit de la parole universitaire comme parole de l’excuse fait rage, mais non : comprendre ce n’est pas excuser. Expliquer n’est pas absoudre. La population des réfugiés compte comme toute population son lot de sales types et il n’y a pas lieu de demander aux étrangers d’être meilleurs que nous ne le sommes.
      Pourtant, si des faits doivent être analysés et si des politiques doivent être mises en œuvre, ce doit être sur la base d’une intelligence des acteurs eux-mêmes, ici et maintenant. Qui donne une chance de s’exprimer sur ces questions aux réfugiés de Cologne ou d’ailleurs ? Qui pourra expliquer à Kamel Daoud que de jeunes musulmans et musulmanes (ou Arabes, ou Turcs, ou Amazighs…) en Allemagne, aux Pays-Bas, en France mais aussi en Algérie, ne se reconnaissent pas nécessairement dans ce portrait de frustrés sexuels qu’il trace d’eux ? Je ne souhaite certainement pas que ces jeunes l’invitent à se taire, mais il est prévisible qu’ils exprimeront de plus en plus un point de vue fermement critique face à ce type d’analyses qui les réifie.
      Et peut-être certains de ces jeunes ont-ils aussi envie que l’on tienne un peu moins systématiquement un discours dénonciateur et accusateur, attendu et bien pensant (car la bien pensance n’est pas où l’on croie), et que l’on mette un peu plus en lumière les facteurs de changement, les dynamiques et les forces vives qui font aussi leur quotidien, en Algérie comme ailleurs ? C’est à l’émergence de ces forces nouvelles qu’il faut être attentif aujourd’hui. Le choc des civilisations nous a menés dans le mur. Il a débouché sur le jihadisme, le terrorisme et la guerre : comment imaginer pire ? Il s’agit maintenant d’en sortir et ce n’est pas en s’enferrant ou en s’enfermant dans l’idée réitérée d’un choc des cultures que l’on va trouver l’apaisement et restaurer plus de concorde sociale et politique.
      Jocelyne Dakhlia
      EHESS

  • « Des paroles et des actes » et ses « deux France » (2) : il faut sauver le soldat Finkielkraut
    http://contre-attaques.org/l-oeil-de/article/des-paroles-et

    Julien Salingue, docteur en Science politique et co-animateur d’Acrimed, observatoire des #Médias, décrypte "un moment de télévision" lors de l’émission des paroles et des actes du 21 janvier dernier où Alain Finkelkraut a été confronté à Wiam Berhouma, jeune prof d’anglais qui lui a rétorqué le célèbre « taisez-vous ! » . Il dénonce la délégitimation médiatique de "la parole de Wiam Berhouma : attaques contre sa personne, insinuations, mensonges (...) outrances d’Alain Finkielkraut lui-même". Nous avons eu (...)

    #L'œil_de_Contre-Attaques

    / #carousel, #Les_médias_à_la_loupe, Médias

    "https://www.youtube.com/watch?v=Oj8VbUqasxw

    "
    "http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-1-le-scenario-etait-presque-par"
    "http://www.marianne.net/face-finkielkraut-dpda-intervenante-pas-si-neutre-100239681.html"
    "http://tvmag.lefigaro.fr/le-scan-tele/polemiques/2016/01/22/28003-20160122ARTFIG00117--des-paroles-et-des-actes-pour-le-bien-de-l"
    "http://www.causeur.fr/finkielkraut-face-a-cohn-bendit-match-nul-36364.html"
    "http://www.acrimed.org/BHL-et-Frederic-Haziza-son-fidele-valet-pulverisent-les-Palestiniens-et-la?"
    "http://www.acrimed.org/Europe-quels-economistes-s-expriment-dans-Le-Monde-Les-banquiers"
    "http://www.acrimed.org/Des-paroles-et-des-actes-et-ses-deux-France-2-il-faut-sauver-le-soldat"