person:alassane ouattara

  • En Côte d’Ivoire, la #transition_énergétique peut compter sur l’Europe
    http://fr.myeurop.info/2016/12/02/en-c-te-d-ivoire-la-transition-nerg-tique-peut-compter-sur-l-europe-148

    En plein boom économique, la Côte d’Ivoire amorce également sa transition énergétique. Présent lors de la session plénière de la #COP22, qui se tenait à #Marrakech du 7 au 18 novembre, le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a rappelé la volonté de son pays de s’inscrire dans la mise en œuvre de l’accord de Paris. Le chef de l’Etat ivoirien a profité de son intervention devant ses homologues pour rappeler leurs engagements aux pays développés. Et de plaider pour que les ressources financières allouées au Fonds Vert pour le Climat soient accessibles, afin d’accélérer la transition énergétique de son pays. Une transition qui pourra s’appuyer sur le potentiel de la Côte d’Ivoire en termes de biomasse, mais également sur les premières aides européennes. (...)

    #INFO #Environnement #Afrique #Côte_d'Ivoire

  • Manuel Valls met sa tournée ouest-africaine au service de ses ambitions - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/10/manuel-valls-met-sa-tournee-ouest-africaine-au-service-de-ses-ambi

    Alors qu’il termine sa tournée en Afrique, Manuel Valls affiche sa sérénité et se présente de plus en plus comme un responsable politique à la stature présidentielle.

    Avec notre envoyée spéciale à Abidjan, Valérie Gas

    Manuel Valls ne s’attendait pas à un tel accueil en arrivant à cette station de pompage, près d’Abidjan. De la musique, et une séance de purification. « Puisse cette eau qui jaillira des vannes de cette station vous apportez la bénédiction qui verra la réalisation de toutes vos aspirations les plus profondes. »

     
    Alors, quand son homologue ivoirien, Daniel Kablan Duncan, l’appelle « Valls l’Africain », il jubile : « J’aime l’Afrique ! On a besoin de l’Afrique. » Et à l’issue de leur rencontre, c’est Alassane Ouattara lui-même qui poursuit les compliments : « Le Premier ministre Manuel Valls est un ami. Un ami à nous et également un ami de la Côte d’Ivoire. »

    Le plein de vitamines en Afrique

    « Je suis conscient du privilège qui est le mien, répond le chef du gouvernement français, non seulement d’être accueilli, pouvoir m’entretenir avec vous, qui avez fait tant pour la Côte d’Ivoire, pour sa réconciliation, pour la paix et pour son développement. Etre votre ami est évidemment un magnifique privilège. »

    Après son étape ivoirienne, Manuel Valls a le moral au beau fixe : « Je repartirai demain en France avec cette force que donne l’Afrique, et dans l’Afrique, cette force que donne la Côte d’Ivoire ! »

    Manuel Valls est plus fort au moment où François Hollande est au plus bas. En Afrique de l’Ouest, il a encore franchi une étape dans sa présidentialisation. Ce voyage, avec trois séquences à Lomé, Accra et Abidjan, lui a donné l’occasion de présenter sa vision de l’Afrique qu’il considère comme le « continent de l’avenir », donc de sortir des petits jeux politiciens du « bac à sable » pour s’intéresser aux grands enjeux de demain, une posture tout à fait présidentielle.

    → Relire l’interview RFI-France 24 : Manuel Valls sur RFI : « La démocratie s’installe progressivement » en Afrique

    Un jeu d’équilibriste

    La question est de savoir si Manuel Valls vise 2017 ou s’il pose des jalons pour 2022. La réponse dépend de la décision de François Hollande de se représenter ou pas. Et c’est en acceptant cette situation que Manuel Valls est loyal auprès du président de la République.

    Et cette loyauté, Manuel Valls a estimé en Afrique qu’elle ne pouvait être remise en cause par personne. Une fin de non recevoir auxtentatives de recadrage de François Hollande. Le Premier ministre joue une partition difficile, entre loyauté institutionnelle et ambition personnelle, car nul doute qu’il profite de cette séquence politique pour essayer de s’imposer comme le recours incontournable à gauche. Et ce déplacement en Afrique, où il a affiché sa sérénité et sa distance, est censé l’y aider.

  • Soupçons sur la Cour pénale internationale, par Francesca Maria Benvenuto (Le Monde diplomatique, avril 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/BENVENUTO/55185

    Le procès de Laurent Gbagbo révèle les failles de la juridiction

    Soupçons sur la Cour pénale internationale
    Le 21 mars 2016, la Cour pénale internationale a déclaré l’ancien vice-président congolais Jean‑Pierre Bemba coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Centrafrique. Mais c’est seulement son quatrième jugement en quatorze ans. Et les péripéties du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ouvert au début de l’année, entament son crédit déjà fragile.
    par Francesca Maria Benvenuto  
    Soupçons sur la Cour pénale internationale↑
     

    Jean-Charles Blais. – Sans titre, 1986
    ADAGP - Bridgeman Images - Musée Cantini, Marseille
    En ce 28 janvier 2016, la Cour pénale internationale (CPI) lève le rideau sur une nouvelle pièce de son répertoire : le procès de M. Laurent Gbagbo débute à La Haye. L’ancien président ivoirien est accusé de crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Il comparaît avec son ancien ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Trois mille personnes auraient péri durant les événements (1). Pour la CPI, il s’agit d’une « affaire d’envergure (2) » : M. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat à comparaître devant elle.

    Cependant, lors de la troisième journée d’audience, les avocats ne se livrent pas à la traditionnelle défense de leur client. Bien au contraire : ils accusent. Ils reprochent à la CPI de mener une procédure partiale et de vouloir protéger coûte que coûte un secret de Polichinelle : lors de la crise postélectorale, des crimes ont également été commis par les forces de M. Alassane Ouattara, alors adversaire de M. Gbagbo et actuel président de la Côte d’Ivoire. Or la procureure, la Gambienne Fatou Bensouda, n’a rien fait pour éclairer cette partie des événements. Elle s’est exclusivement consacrée à M. Gbagbo, poursuivi pour quatre chefs d’accusation : la répression de la marche pacifique du 16 décembre 2010 devant le bâtiment de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (RTI), l’attaque lancée contre la manifestation des femmes dans le nord d’Abidjan le 3 mars 2011, le bombardement du marché d’Abobo le 17 mars 2011 et les violences commises par ses partisans dans le quartier de Yopougon à Abidjan le 12 avril 2011.

    Après quatorze ans d’existence, la CPI fait figure d’accusée principale dans ce procès. La procédure lancée contre l’ancien président ivoirien agit comme un miroir grossissant des failles d’une juridiction qui, à sa naissance, avait pourtant suscité de grands espoirs. Sera-t-elle le tombeau d’un rêve séculaire : en finir avec l’impunité des autorités politiques et militaires jusqu’au sommet des Etats (3) ?

    Complémentaire des juridictions nationales, la CPI n’est compétente que si les poursuites se révèlent impossibles dans le pays concerné, soit parce que les autorités y mettent de la mauvaise volonté, soit parce que le système judiciaire national n’est pas en mesure de rendre efficacement la justice. Cette complémentarité a souvent été considérée comme une règle discriminatoire : les pays visés par les poursuites internationales sont les Etats les plus pauvres, les plus faiblement administrés, et notamment ceux du continent noir. Jusqu’en 2015, les procédures n’ont concerné que des Africains. C’est dans ce contexte que l’Union africaine a, lors de son sommet du 31 janvier 2016, accepté d’étudier l’idée d’un retrait collectif de ses Etats membres de la CPI.

    « Tribunal de l’Afrique » ?

    De surcroît, le procureur peut décider des enquêtes et des poursuites de façon discrétionnaire et sur la base de critères subjectifs. La sélection qu’il opère apparaît, en pratique, très suspecte : aucun crime international impliquant directement ou indirectement les Etats les plus puissants n’a encore fait l’objet d’investigations. Membre de la CPI depuis le 1er avril 2015, la Palestine a transmis une première série de documents au procureur concernant la colonisation israélienne en Cisjordanie, l’offensive contre Gaza en 2014 et le sort des prisonniers palestiniens. Mais aucune « situation », comme on dit dans le jargon de la CPI pour désigner les affaires traitées, n’a pour l’instant été déférée. Il en est de même pour les crimes commis en Irak en 2003 par les militaires ressortissants des Etats parties à la CPI, notamment le Royaume-Uni. Trois membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ne reconnaissent toujours pas la CPI ; Israël non plus. Mais il suffit que l’Etat où les crimes ont été commis la reconnaisse, ou que l’accusé soit ressortissant d’un Etat partie, pour qu’elle soit compétente.

    A l’occasion de la procédure concernant la Côte d’Ivoire, les allégations de partialité se font de plus en plus vives. En 2013, Amnesty International évoquait déjà une « loi des vainqueurs (4) ». Plus récemment, Human Rights Watch soulignait l’importance primordiale de voir la CPI « progresser dans ses enquêtes sur les forces pro-Ouattara (5) ». Face aux crimes des partisans de M. Ouattara, « connus de tous », comme le dit l’avocat Emmanuel Altit, pourquoi la procureure reste-t-elle inactive ? Elle a notamment passé sous silence le rôle joué par les forces françaises dans la chute de M. Gbagbo et l’installation au pouvoir d’un homme politique connu pour son amitié avec le président d’alors, M. Nicolas Sarkozy. Aucun militaire ou civil français n’est d’ailleurs cité à la barre des témoins (6). Au printemps 2013, le dossier contre M. Gbagbo était si mince que la chambre préliminaire de la CPI avait demandé à la procureure des « preuves additionnelles », obligeant Mme Bensouda à revoir en toute hâte sa copie afin d’éviter un humiliant abandon des charges. Et Me Altit de lâcher les mots qui fâchent : « procès politique ».

    Le rôle de la France dans la chute de M. Gbagbo suscite de nombreuses interrogations. Le 2 février 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris a demandé le renvoi devant la Cour de justice de la République des anciens ministres Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier. Ils auraient permis la fuite de mercenaires biélorusses soupçonnés d’avoir bombardé le camp de Bouaké en 2004. Neuf soldats français de la force d’interposition avaient péri, et Paris avait profité de l’émotion suscitée par cette attaque trouble pour « riposter » en détruisant la flotte aérienne ivoirienne. Pour les partisans du président déchu, la France cherchait en fait un prétexte dans une stratégie visant à éliminer M. Gbagbo (7).

    La procureure Bensouda se contente de réclamer la patience, en indiquant que d’autres enquêtes seront diligentées. Elle invoque également le manque de moyens de la CPI : soixante enquêteurs seulement. De fait, des témoignages flous et contradictoires, des dossiers bouclés à partir d’informations de seconde main (des rapports d’associations, par exemple) conduisent régulièrement à l’abandon de procédures. Le Kényan Francis Muthaura et le milicien congolais Mathieu Ngudjolo Chui ont ainsi échappé au glaive de la justice internationale.

    La CPI a été conçue comme une « cour de sécurité (8) », un tribunal qui ne remplit pas seulement une fonction judiciaire. Elle est également dotée d’une finalité pacificatrice : les crimes relevant de sa compétence sont considérés comme menaçant « la paix, la sécurité et le bien-être du monde » (préambule du statut de Rome, qui la fonde). Mais, souligne Human Rights Watch, « comment peut-il y avoir réconciliation si la justice n’est pas impartiale (9) ? ». Que se passera-t-il en Côte d’Ivoire si M. Gbagbo est condamné sur des bases aussi fragiles ou si, après un acquittement spectaculaire, il rentre à Abidjan sous les vivats (10) ? L’attente sera cependant encore longue : le procès devrait durer quatre ans. Pour l’heure se déroule la première étape de la procédure : les interrogatoires des témoins de l’accusation.

    Mais l’odyssée procédurale de la Côte d’Ivoire révèle une autre faille : la dépendance de la Cour vis-à-vis de la coopération des Etats. Mme Simone Gbagbo, épouse de l’ex-président, fait elle aussi l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, délivré le 29 février 2012, pour crimes contre l’humanité. Cependant, le gouvernement ivoirien refuse de remettre l’accusée à la Cour. En visite à Paris le 4 février 2016, M. Ouattara a même affirmé que la Côte d’Ivoire ne livrerait plus un seul Ivoirien à La Haye, la CPI ayant « joué le rôle qu’il fallait ». Mais comment expliquer que la justice nationale soit considérée comme opérationnelle pour Mme Gbagbo et pas pour son époux ? L’ancienne première dame a en effet été condamnée par un tribunal d’Abidjan, le 10 mars 2015, à vingt ans de réclusion pour « attentat contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ».

    Aucun procès ne peut débuter sans la présence de l’accusée. Or la Cour ne peut pas compter sur un service international de police. Plusieurs « situations » de la CPI demeurent donc en suspens en raison du manque de coopération des Etats concernés (11). Certaines affaires ont été clôturées faute d’avoir reçu des Etats des documents déterminants. M. Joseph Kony, milicien ougandais accusé de crimes contre l’humanité, reste ainsi « introuvable » depuis 2004. De même, l’abandon, en 2013, des poursuites à l’encontre de M. Uhuru Kenyatta, président du Kenya, est en partie dû à un manque de preuves, le gouvernement kényan ayant toujours refusé de remettre à la CPI certaines pièces du dossier. Le président soudanais Omar Al-Bachir, qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt, continue de mener une vie publique sereine et de se déplacer à l’étranger, même si, le 15 mars 2016, la Cour suprême sud-africaine a (tardivement) condamné le gouvernement pour avoir laissé échapper M. Al-Bachir, en visite en Afrique du Sud en juin 2015. Mais, indépendamment de ce manque de moyens, le procès Gbagbo souligne un certain amateurisme de la CPI. Le 5 février 2016, l’identité de témoins protégés a ainsi été révélée sur la chaîne publique du tribunal.

    Pour la journaliste Stéphanie Maupas, le procès Gbagbo illustre l’instrumentalisation politique de la justice pénale mondiale : « On a l’impression que les puissances locales ou internationales ont fait de la CPI un joker, observe-t-elle. Une carte diplomatique qu’ils peuvent brandir lorsqu’ils en tirent avantage. C’est le cas dans l’affaire Gbagbo et dans d’autres. Au final, ils ne font que fragiliser une institution qu’ils ont voulue et qu’ils financent (12). » Dans les procédures concernant la Côte d’Ivoire, la Cour a perdu beaucoup de son crédit. L’une des fonctions les plus importantes de la justice pénale internationale devrait être non seulement la répression des crimes, mais aussi et surtout la dissuasion et la prévention. Or cet objectif ne pourra être atteint que si l’organe des poursuites internationales est crédible et fiable. C’est par la certitude du châtiment qu’« on prévient le plus sûrement les crimes », écrivait le juriste italien Cesare Beccaria en 1764…

    Alors que cette défaite semble se confirmer, un petit succès se concrétise lui aussi, et l’optimisme vis-à-vis de la Cour pourrait resurgir. Le 26 janvier 2016, le président de la CPI a donné l’autorisation au procureur d’ouvrir une enquête sur les crimes qui auraient été commis « autour de l’Ossétie du Sud, en Géorgie, entre le 1er juillet et le 10 octobre 2008 ». Accusée plusieurs fois par l’Union africaine de mener une « chasse raciale » et de jouer le rôle de « tribunal de l’Afrique », la CPI tente enfin d’élargir son champ d’action. Mais il ne s’agit en l’occurrence que de la phase embryonnaire de la procédure internationale ; aucun suspect n’a encore été identifié.

    Après quatorze ans, la CPI ne saurait se retrancher derrière un manque d’expérience. Mais, depuis 2002, elle n’a rendu que quatre jugements, dont un acquittement. Sur les 18 suspects qui ont comparu, six ont bénéficié d’un non-lieu. Un bilan peu glorieux, alors que chaque année entre 100 et 130 millions d’euros lui sont alloués par les Etats membres.

    Seul l’abandon de toute tergiversation et de l’inertie procédurale pourrait faire regagner à la CPI un peu d’impartialité et de crédit. Si elle continue de faire la sourde oreille et s’obstine à n’entreprendre aucune poursuite à l’encontre des membres des forces pro-Ouattara, son sort sera très probablement celui d’un tribunal international purement symbolique, juge du petit nombre.

    Francesca Maria Benvenuto
    Avocate au barreau de Paris, docteure en procédure pénale comparée et droit international pénal.

  • En #Côte_d’Ivoire, seuls les nationaux pourront détenir des terres agricoles (Ouattara) - Agence Ecofin
    http://www.agenceecofin.com/gestion-publique/0610-41467-en-cote-d-ivoire-seuls-les-nationaux-pourront-detenir-des-t

    Le gouvernement ivoirien a décidé d’offrir aux #terres_agricoles une protection constitutionnelle. C’est ce qu’a expliqué mercredi dernier aux parlementaires le président de la République, Alassane Ouattara, lors de la présentation de l’avant-projet de nouvelle constitution.

    « Il est clairement établi que seuls l’Etat, les collectivités publiques et les personnes physiques de nationalité ivoirienne peuvent accéder à la propriété foncière rurale et que les droits seront garantis », a déclaré sans équivoque le président, selon les informations de l’AIP.

    Si le texte est voté en l’état, il devrait contribuer à renforcer la sécurisation des droits fonciers des populations rurales ivoiriennes. Il devrait également envoyer un signal fort aux multinationales (actives dans l’agro-business) dont la course effrénée au foncier agricole a poussé la Cour pénale internationale à ranger les accaparements de terres au rang de crimes contre l’humanité.

  • « Probo-Koala » : drame écologique et bonnes affaires

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/08/19/probo-koala-drame-ecologique-et-bonnes-affaires_4984771_3244.html

    Lorsque le Probo Koala, un vieux tanker battant pavillon panaméen accoste au port d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, une odeur méphitique se répand dans la ville. Nul n’y prête vraiment attention, ce samedi 19 août 2006.

    Les effluves s’échappent du navire vraquier bleu affrété par le géant suisse de négoce de matières premières, Trafigura, alors dirigé par son fondateur, le Français Claude Dauphin. En fait, les cuves du Probo-Koala sont remplies de déchets liquides toxiques qui seront déversés à la nuit tombée dans la décharge publique de la ville et sur une dizaine d’autres sites.

    Avec la complicité de ministres et de fonctionnaires corrompus, une société ivoirienne a été chargée par des intermédiaires de Trafigura d’effectuer cette sale besogne. Traiter ces déchets d’hydrocarbures a un coût élevé que la société de négoce est soupçonnée d’avoir voulu éviter, quitte à contourner les lois internationales, à semer la mort à Abidjan et à provoquer une catastrophe écologique.

    Près de 100 000 victimes

    Trois jours après son accostage, le Probo Koala quitte la capitale économique ivoirienne. Il laisse à quai une ville angoissée par la crise politico-militaire en cours depuis quatre ans, et des dizaines de milliers d’Abidjanais subitement frappés de maux de têtes, de diarrhées, de vomissements.

    Selon les autorités ivoiriennes, les 528 mètres cubes de déchets toxiques du Probo Koala ont causé la mort de dix-sept personnes et 43 000 intoxications. Près de 100 000 victimes ont assigné en justice Trafigura aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Mais le groupe suisse – chapeauté par une holding néerlandaise –, qui n’a cessé de nier toute responsabilité, n’a jamais été condamné et il a négocié l’abandon des poursuites par l’Etat ivoirien contre 152 millions d’euros.
    Dix ans plus tard, malgré la catastrophe du Probo-Koala, Trafigura n’a jamais quitté la Côte d’Ivoire et a habilement navigué dans les cercles de pouvoir sous la présidence de Laurent Gbagbo puis de son successeur, Alassane Ouattara.

    C’est d’ailleurs un neveu de ce dernier, Ahmadou Touré, qui dirige la filiale ivoirienne de la société Puma Energy, chargée des activités « aval » (raffinage, distribution, commerce) de Trafigura. Dès 2007, Puma Energy avait mis la main sur les infrastructures de stockage de carburants dans le port d’Abidjan.

    « L’impunité règne »

    « Cela peut sembler fou mais Trafigura est aujourd’hui en position de force en Côte d’Ivoire et dispose de passe-droit au sein du pouvoir, confie un acteur du secteur pétrolier ivoirien sous couvert d’anonymat. L’impunité règne et ils continuent à faire du business avec les responsables politiques pour qui le dossier Probo-Koala appartient au passé. »
    Puma Energy négocie actuellement le rachat du réseau de distribution de la société nationale d’opérations pétrolières de Côte d’Ivoire (Petroci). Les liens familiaux de M. Touré avec le chef de l’Etat ivoirien ont-ils aidé ?

    « Nous travaillons avec de nombreux partenaires locaux et nous favorisons les talentueux entrepreneurs des pays dans lesquels nous travaillons », se défend une porte-parole de Puma Energy. L’entreprise compte parmi ses principaux actionnaires, outre Trafigura, la société pétrolière publique angolaise, Sonangol, régulièrement pointée du doigt pour des importants détournements au profit du clan du président José Eduardo Dos Santos – la firme est dirigée par sa fille depuis juin.

    « Comme en Angola, où Trafigura a le monopole sur l’approvisionnement du pays en carburant grâce à ses liens avec des proches conseillers du président, Puma Energy s’appuie en Côte d’Ivoire sur la famille au pouvoir », constate Marc Guéniat, spécialiste des questions pétrolières pour l’ONG suisse La Déclaration de Berne.
    Mais Trafigura, dont l’image a sévèrement été ébranlée, a désormais recours à de discrètes sociétés offshore, « indépendantes » mais « alliées » pour continuer à faire du négoce en Côte d’Ivoire. Il en va ainsi de Delaney Petroleum. Par l’intermédiaire de Mossack Fonseca, le cabinet d’avocats panaméen au cœur du scandale des « Panama papers », cette société a été enregistrée en 2008 aux îles Vierges britanniques mais établie à Dubaï où réside son directeur, l’Allemand Roald Goethe, 60 ans. Ce dernier a été porte-parole de Trafigura au lendemain de « l’incident » du Probo Koala et chargé du Nigeria où Delaney Petroleum a affrété de nombreux tankers.

    Un petit monde

    Selon les « Panama Papers », cette société a disposé d’un compte en banque au département Energie de la BNP Paribas à Paris et a lorgné sur le pétrole irakien en nommant un représentant à Bagdad. De quoi attirer l’attention du cabinet panaméen Mossack Fonseca qui, dans un mail interne daté du 1er août 2014, s’inquiète des liens entre Delaney Petroleum et la Iraqi Oil Tanker Company « liée au financement du terrorisme », selon les Nations unies (ONU) et l’Union européenne.
    Le patron de Delaney Petroleum, par ailleurs petit actionnaire de Puma Energy, est revenu cette année chez Trafigura. Il a pris en février la tête du département pétrolier Afrique, en remplacement de son ami Jean-Pierre Valentini qui avait été brièvement incarcéré à Abidjan au lendemain du scandale du Probo Koala, avec le fondateur de Trafigura M. Dauphin.

    L’univers du trading pétrolier en Afrique est un petit monde. A tel point qu’une autre société, sur laquelle Trafigura se serait appuyée pour se développer en Côte d’Ivoire, est domiciliée à la même adresse que Delaney Petroleum, à Dubaï. Il s’agit de Worldwide Energy, dirigée depuis sa création en 2007 par Frédéric Fatien. Cet homme d’affaires franco-ivoirien est également consul de Côte d’Ivoire aux Emirats arabes unis, ancien partenaire de M. Goethe au sein d’une société de bâtiment avec qui il a fondé une écurie de course automobile qui compte parmi les pilotes M. Valentini.

    Drôle de société que cette Worldwide Energy, fondée un an après le scandale du Probo Koala, et qui décroche d’emblée d’importants quotas d’exportations pétrolières au Nigeria et en Côte d’Ivoire auprès de la Petroci. Ce qui lui a valu d’être classée parmi les « sociétés mystérieuses ne pouvant être correctement identifiée », par Energy Compass, cabinet d’analyse risque du secteur pétrolier.

    Pétrole et politique s’entremêlent

    Un contrat avec la Société ivoirienne de raffinage (SIR), initialement attribué à Trafigura, est confié à Worldwide Energy en 2014 pour un montant de 200 millions de dollars (176 millions d’euros). Il s’agit d’exporter 25 000 tonnes de produits pétroliers par mois en échange de la livraison de deux tankers chargés de brut chaque année. Y a-t-il eu un accord entre Trafigura et Worldwide Energy ? Contacté, M. Fatien était injoignable et « inatteignable » selon son service de communication.

    Les liens entre Worldwide Energy et Trafigura semblent néanmoins étroits. La première a ainsi pris en charge pour le compte de la seconde 30 000 tonnes de pétrole transformé en « carburants aviation » par la SIR afin de le livrer au Nigeria en décembre 2014.

    Quelques mois plus tard, c’est l’inverse : Worldwide Energy a livré 650 000 tonnes de brut nigérian en échange de livraisons de produits raffinés par la SIR au Nigeria. « Worlwide Energy ne jouit pas d’un contrat SWAP [brut contre produits pétroliers] avec le Nigeria, on peut donc fortement se demander si cette société n’exécute pas un contrat obtenu par Trafigura », note un analyste pétrolier.

    La petite société de trading pétrolier est même devenue un important créancier de Petroci, à qui elle concède des prêts de dizaines de millions de dollars. En échange, elle se voit attribuer d’importants contrats d’exportation du brut, au grand dam de Glencore, concurrent anglo-suisse de Trafigura.

    Bien loin des hautes sphères où s’entremêlent pétrole et politique, des victimes attendent toujours leurs indemnisations. Une partie des 33 millions d’euros versés en 2009, sur décision de la justice britannique, par Trafigura à près de 30 000 victimes a été détournée par des responsables de Côte d’Ivoire. Des dizaines de milliers d’Ivoiriens se battent toujours pour percevoir leurs 1 150 euros de dédommagement.

  • 1.2 billion opportunities | The Economist

    http://www.economist.com/news/special-report/21696792-commodity-boom-may-be-over-and-barriers-doing-business-are-every

    FOR A LOOK at the African boom at its peak, do as a multitude of foreign investors have done and fly into Abidjan, the capital of Ivory Coast. Visitors arrive in an air-conditioned hall where a French-style café sells beers, snacks and magazines. There is advertising everywhere, for mobile-phone companies, first-class airline tickets and a new Burger King. The taxi into the city smoothly crosses over a six-lane toll bridge. On the way to the Plateau, the city’s commercial core, cranes, new buildings and billboards jostle for space on the skyline. In the lagoon, red earth piles up where yet another new bridge is under construction.

    Just five years ago, Ivory Coast seemed like a lost cause. Having been defeated in an election at the end of 2010, the then president, Laurent Gbagbo, refused to leave office. The victorious opposition leader and now president, Alassane Ouattara, mounted a military offensive to force Mr Gbagbo out. French troops seized the airport to evacuate their citizens (the country used to be a French colony). Protesters were gunned down by troops, foreign businesses were looted and human-rights activists gave warning about mass graves being dug.

    #afrique #économie #développement

  • Présidentielle en Côte d’Ivoire : « actes de corruption » par le candidat Alassane Ouattara
    http://grigrinews.com/presidentielle-en-cote-ivoire-actes-de-corruption-par-le-candidat-alassane-ouattara/3142

    Actualités Afrique "03/10/2015, Abidjan, #Côte_d'Ivoire : L’ex-ministre ivoirien du budget du président Laurent Gbagbo, Justin Katina Koné, estime que l’aide de 100 millions de FCFA octroyée à chacun des dix candidats à la présidentielle du 25 octobre est un « acte de corruption » qui vise à « payer les prestations » des « adversaires-partenaires » du candidat Alassane Ouattara à cette « parodie d’élection »."(c) 2015 - Grigrinews.com

  • Partenariat économique renforcé entre le #Maroc et la Côte d’Ivoire
    http://grigrinews.com/partenariat-economique-renforce-entre-le-maroc-et-la-cote-ivoire/2440

    « 18/01/2015, Rabat, Maroc - Le roi marocain Mohammed VI et le président ivoirien, Alassane Ouattara, présideront mercredi à Marrakech la cérémonie de signature d’accords bilatéraux dans le but de renforcer le partenariat économique entre les deux pays. »

  • Françafrique décomplexée
    http://survie.org/billets-d-afrique/2014/236-juin-2014/article/francafrique-decomplexee-4727

    Selon R. Carayol de Jeune Afrique, « #Jean-Yves_Le_Drian, le ministre français de la Défense, a annoncé le 9 mai à Alassane Ouattara, le président ivoirien, que la force Licorne allait prochainement changer de statut pour devenir une base des forces françaises en #Côte_d'Ivoire ». Si la présentation du journaliste est conforme à la réalité, cela signifie que les autorités françaises ne font même plus semblant de présenter officiellement la présence militaire française comme répondant à une demande africaine. (...)

    #236_-_juin_2014

    / Côte d’Ivoire, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Jean-Yves Le Drian

  • #Côte_d_Ivoire : Les forces de Ouattara ont tué et violé des civils pendant leur offensive | Human Rights Watch
    http://www.hrw.org/fr/news/2011/04/09/c-te-d-ivoire-les-forces-de-ouattara-ont-tu-et-viol-des-civils-pendant-leur-off

    (Zwedru, le 9 avril 2011) - Les forces loyales au président élu Alassane Ouattara ont tué des centaines de civils, violé plus de 20 femmes et filles perçues comme appartenant au camp de son rival, Laurent Gbagbo, et incendié au moins 10 villages dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

    Les personnes avec qui Human Rights Watch s’est entretenu ont décrit comment, village après village, les forces pro-Ouattara, maintenant appelées les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), ont sommairement exécuté et violé des partisans supposés de Laurent Gbagbo, alors qu’ils étaient chez eux, qu’ils travaillaient dans les champs, qu’ils fuyaient ou tentaient de se cacher dans la brousse. Les combattants ont souvent sélectionné leurs victimes en fonction de leur origine ethnique et les attaques ont touché de façon disproportionnée les personnes trop âgées ou trop faibles pour fuir.

    [...] Les violences constatées par Human Rights Watch se sont produites du 6 au 30 mars 2011...