person:alba

  • Chiens et renards dans les structures funéraires de l’âge du bronze moyen-ancien au nord-est de la péninsule ibérique : contrôle humain du régime alimentaire des canidés sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida)

    En clair : la domestication des chiens et des renards à l’âge du bronze (on le savait déjà mais cela confirme le fait une fois de plus). Il est aussi question du rôle de ces espèces pour déterminer la richesse des individus et de leur statut social.

    Dans le nord-est de la péninsule ibérique, entre le troisième et le deuxième millénaire avant notre ère, une pratique funéraire répandue consistait à enterrer des humains avec des animaux. Les scientifiques ont découvert que les renards et les chiens étaient domestiqués, leur régime alimentaire étant similaire à celui de leurs propriétaires.

    La découverte de quatre renards et d’un grand nombre de chiens sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida) figure parmi les nombreux exemples de tombes dans différentes parties de la péninsule nord-est.(...)

    Le plus frappant à propos de ces sites est la manière d’enterrer les morts dans de grands silos, avec leurs chiens et quelques renards. "Nous avons découvert que, dans certains cas, les chiens recevaient un type de nourriture spécial. Nous pensons que cela est lié à leur fonction de chien de travail. En outre, l’un des renards montre des signes d’avoir déjà été un animal domestique à cette époque" a déclaré Aurora Grandal -d’Anglade, co-auteur d’une étude sur la relation entre les humains et les chiens dans leur régime alimentaire publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences.

    En étudiant les isotopes stables du carbone et de l’azote dans le collagène osseux, ainsi que des études archéologiques, archéobiologiques et anthropologiques, les chercheurs ont pu comparer le régime alimentaire des animaux enterrés au régime de leurs propriétaires. Un total de 37 chiens, 19 ongulés domestiques et 64 humains ont été analysés. Les résultats indiquent que le régime des chiens était semblable à celui des humains.

    L’étude isotopique des renards de Minferri montre une alimentation variée : dans certains cas, elle ressemble à celle des chiens de ce site et, dans un autre, elle ressemble davantage à celle d’un animal sauvage ou qui a eu peu de contact avec l’homme.

    "Le cas du renard de Can Roqueta est très spécial, car il s’agit d’un vieil animal, avec une jambe cassée. La fracture est toujours en cours de guérison et montre des signes d’immobilisation (guéris) par l’homme. L’alimentation de cette animal est très inhabituel, car il ressemble plus à un chiot. Nous l’interprétons comme un animal domestique ayant vécu longtemps avec les humains ", explique Grandal.

    Les grands chiens utilisés pour le transport de charges

    L’étude indique que, dans certains cas particuliers à Can Roqueta, il existait une préparation alimentaire riche en céréales pour chiens de grande taille probablement utilisée pour porter des charges et pour au moins un des renards.

    "Ces spécimens montrent également des signes de troubles de la colonne vertébrale liés au transport d’objets lourds. Les humains étaient probablement à la recherche d’un régime alimentaire riche en glucides car ils développaient un travail plus actif, nécessitant une dépense calorique immédiate. Les chiens étaient essentiellement nourris avec des céréales, mais cela avait déjà été recommandé par l’agronome hispano-romain du premier siècle, Lucius Junius Moderatus Columella, dans son ouvrage De re rustica ", déclare Silvia Albizuri Canadell (co-auteur du travail et archéozoologue de l’université. de Barcelone).

    D’autres animaux, tels que les vaches, les moutons ou les chèvres, sont connus pour leur régime herbivore. Leur fonction était probablement de fournir du lait, de la viande ou de la laine plutôt que de servir de force de travail. "Le cheval n’était pas encore très répandu dans ces sociétés, aucune trace n’a été trouvée avant bien longtemps"(...).

    En général, les humains et les chiens présentent des signaux isotopiques un peu plus élevés que les ongulés, ce qui indique une certaine consommation (pas très élevée) de protéines animales, "pas nécessairement beaucoup de viande ; elles pourraient par exemple provenir de lait", explique Grandal. Les objets archéologiques comprenaient des tamis servant « d’appareils pour la fabrication du fromage ».

    (...) Leur régime alimentaire pourrait provenir principalement des restes de ce que les humains mangeaient, la plupart du temps semblables à ceux des femmes et des enfants. "C’est pourquoi nous pensions qu’ils étaient davantage liés à ces environnements domestiques", explique le chercheur. Il existe de nombreux parallèles ethnographiques qui indiquent cette relation entre [l’alimentation] des femmes et les chiens.

    Alimentation et traitement des renards et des chiens

    Le rôle fondamental des chiens à l’âge du bronze, lorsque l’élevage et l’agriculture constituaient la base de l’économie, était celui de la surveillance et de la direction des troupeaux. Ils étaient également responsables de la surveillance des établissements humains, compte tenu du risque posé par la présence fréquente d’animaux dangereux tels que les loups ou les ours.

    "Les caractéristiques des chiens comprennent leur grande intelligence, leur facilité d’entraînement et, sans aucun doute, leur comportement défensif. (...) Cet animal a été utilisé jusqu’au XIXe siècle en Amérique du Nord, au Canada et en Europe pour le transport léger. (...) Il a également servi de bête de somme sur la péninsule à l’âge du bronze. Certains spécimens archéologiques d’Amérique du Nord font état de troubles osseux dus au tirage de travois. (...)

    "Ce sont les spécimens de Can Roqueta à l’étude qui ont déclenché l’alarme concernant l’utilisation de cet animal pour des charges légères depuis l’Antiquité, et ils constituent un cas exceptionnel en Europe", déclare Albizuri Canadell.

    Des pathologies similaires ont également été récemment identifiées dans les vertèbres de chiens paléolithiques sibériens, ce qui laisse à penser que l’une des premières tâches depuis leur première domestication était le tirage de traîneaux et de travois, en plus de la chasse.

    Son rôle en tant qu’animal de transport dans les premières migrations et dans les mouvements humains à travers l’Europe glaciaire aurait pu être fondamental et beaucoup plus important qu’on ne le croyait jusqu’à récemment.

    La raison des offrandes d’animaux

    Des découvertes exceptionnelles, telles que celles des tombes n° 88 et 40 du site de Minferri (Lleida), montrent qu’à l’âge du bronze, il existait déjà des traitements funéraires bien différenciés dans les communautés humaines.

    "Dans les deux structures mentionnées ci-dessus, les restes de trois individus ont été retrouvés avec des offrandes d’animaux. Dans la tombe n ° 88, il y avait le corps d’un vieil homme avec les restes d’une vache entière et les pattes de sept chèvres au maximum, une jeune femme avec l’offrande d’une chèvre entière, deux renards et une corne de bovin a également été retrouvée ", déclare Ariadna Nieto Espinet, archéologue à l’Université de Lleida et co-auteur de l’étude.

    Dans la structure n°405 a découvert le corps d’un individu, éventuellement d’une femme, accompagné des corps entiers de deux bovins et de deux chiens. "Nous ne savons toujours pas pourquoi seules quelques personnes auraient eu le droit ou le privilège d’être enterrées avec ce type d’offrande, contrairement à ce qui se passe avec la grande majorité des enterrements".

    À Can Roqueta, des différences nettes ont également été observées dans les dépôts d’animaux domestiques dans les tombes d’adultes, hommes et femmes, qui se retrouvent même dans les tombes d’enfants. On peut en déduire l’existence d’un héritage de statut social dès la naissance.

    "Il est tentant de penser que, si nous comprenons les animaux domestiques comme une partie très importante de l’économie agro-pastorale de l’âge du bronze et des biens de certaines personnes dans la vie, ceux-ci pourraient être un indicateur de la richesse des personne décédée ou de son clan ou de sa famille ", affirme Nieto Espinet.

    "Il semble que des espèces telles que les bovins et les chiens, deux des animaux les plus récurrents dans les offrandes funéraires, soient celles qui auraient pu jouer un rôle fondamental dans l’économie et le travail, ainsi que dans le monde symbolique, devenant des éléments d’ostentation, de prestige et de prospérité. protection ", conclut-elle.

    Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida) | SpringerLink
    https://link.springer.com/article/10.1007/s12520-019-00781-z


    #Préhistoire #Age_du_Bronze #domestication #chiens #renards 5000BP

    Aurora Grandal-d’Anglade, Silvia Albizuri, Ariadna Nieto, Tona Majó, Bibiana Agustí, Natalia Alonso, Ferran Antolín, Joan B. López, Andreu Moya, Alba Rodríguez, Antoni Palomo. Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida). Archaeological and Anthropological Sciences, 2019 ; DOI : 10.1007/s12520-019-00781-z

  • Assurance chômage : le gouvernement veut réduire les allocations des cadres
    https://www.latribune.fr/economie/france/assurance-chomage-le-gouvernement-veut-reduire-les-allocations-des-cadres-

    Pour le choix politique du gouvernement, s’agirait-il de saper méthodiquement sa base électorale en espérant en gratter un bout de l’autre côté avec des orientations «  populistes  » ?

    Pour faire des économies, le gouvernement envisagerait de réviser les règles des allocations chômage des cadres supérieurs, révèlent nos confrères des Echos ce lundi 25 février. Deux pistes seraient à l’étude : réduire d’un tiers le plafond des indemnités des cadres ou instaurer la dégressivité
    […]
    Un plafond fixé à 4.800 euros d’allocations par mois ?
    La piste d’une dégressivité des allocations avait été soutenue en septembre par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et le Premier ministre, Edouard Philippe, avant d’être laissée à la discussion des partenaires sociaux - lesquels n’ont pas souhaité l’introduire dans leur projet d’accord.

    Les contributions à l’Assurance chômage sont actuellement appliquées aux salaires bruts dans la limite de quatre plafonds de la sécurité sociale (PSS), ce qui limite les indemnités mensuelles pouvant être versées à 7.700 euros environ, expliquent Les Echos.

    Selon l’Unédic, abaisser le plafond à trois PSS permettrait d’économiser 137 millions d’euros par an, et à 2,5 PSS, 285 millions d’euros. Mais il faudrait pour ce dernier cas accepter des allocations maximum de 4.800 euros par mois.
    La CFDT et la CFE-CGC se retrouvent dans l’opposition
    La CFDT et la CFE-CGC, notamment, sont fortement hostiles à cette option maintes fois suggérée dans le passé.

    « À chaque fois qu’on baisse l’indemnisation des demandeurs d’emploi, on baisse leur capacité à retrouver du travail », a dit le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur France 2. « Il y a un sujet sur les cadres mais l’indemnisation dégressive, je crois que c’est mettre le doigt dans un système qui n’a jamais prouvé son efficacité. »

    Prié de dire s’il était malgré tout ouvert à une négociation sur la baisse de l’indemnisation des cadres, il a répondu : « Il n’y a pas de négociation et je crois qu’il faut éviter de stigmatiser telle ou telle population. »

  • A la recherche de la Longitude
    https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-21-octobre-2017


    Raconté tel un conte merveilleux. Et on rencontre du beau monde !
    Par contre le mp3 n’est pas dispo pour le poster ici

    « Toute traversée, aujourd’hui, était dangereuse, parce que les rares cartes de navigation existantes étaient vagues et incertaines au point d’être inutiles. Et il n’y avait absolument aucun moyen de déterminer la longitude.
    ‘Trouve un moyen de déterminer la longitude, et tu es l’homme le plus riche du monde’ lui avait dit son vieux maître, Alban Caradoc. ‘La Reine, Dieu la bénisse, te donnera 10 000 livres et un duché pour la réponse à l’énigme. Les Portugais te donneront plus encore – un galion empli d’or. Et les Espagnols t’en donneront 20 ! Hors de vue de la Terre, tu es toujours perdu, mon Garçon... »
    James Clavell. Shogun

    « [John Harrison] réussit, contre toute attente, à utiliser la quatrième dimension – le temps – pour relier des points sur un globe à trois dimensions. Il arracha aux étoiles le pouvoir de localisation sur terre et enferma le secret dans une montre de poche. »
    Dava Sobel. Longitude

    « Zéro degré de Longitude, le centre du temps et de l’espace, littéralement le lieu où l’Est rencontre l’Ouest. […] Etant donné que le temps est Longitude, et que la Longitude est temps, l’ancien Observatoire Royal est aussi le gardien des douze coups de minuit. Le jour commence à Greenwich. »
    Dava Sobel. #Longitude

    #horloge #navigation #cartographie #horloges_circadiennes

  • Bike Trip : 5000 km à vélo pour cartographier l’Amérique du Sud
    https://www.trekmag.com/news-bike-trip-5000-km-velo-cartographier-amerique-sud
    https://www.trekmag.com/media/news/2018/09/alban-vignette.jpg

    Alban Vivert est parti de Bogota début mai, pour une itinérance sur deux roues à travers la #Colombie, l’#Équateur et le #Pérou. Un périple musclé, avec 5 130 km et 95 000 mètres de dénivelé positif. Durant quatre mois, il sillonne les routes et les petits chemins, passe des cols à plus de 4 000 m d’altitude et pédale sous tous les temps. Accroché en permanence à son vélo, un GPS qui enregistre sa trace. Car au-delà du défi sportif, l’idée d’Alban était "d’apporter quelque chose au pays visité".
    L’utilisation du #vélo, véhicule passe partout, a permis de cartographier des routes inexistantes sur #Google_Maps et de nourrir une base de données de 110 000 photos des régions traversées, toutes géolocalisées et ajoutées le jour même sur #Mapillary ou #OpenStreetMap. « Au total, j’ai cartographié plus de 10 000 objets, du chemin de terre au café du coin en passant par les maisons ou les administrations », raconte le voyageur. [...]
    Dans chaque pays traversé, le projet #Nomad_Maps s’est appuyé sur les communautés « OpenStreet » locales. Des contributeurs à la cartographie collaborative qui ont géolocalisé leur maison, leur quartier ou lancé des projets. « Le but final, c’est ce qu’on appelle le ’carto empowerment’, c’est à dire se remettre à exister par l’information géographique. À Bogota, j’ai par exemple travaillé avec une association qui agissait dans un quartier délaissé. En le cartographiant de manière exhaustive, les habitants pouvaient ainsi montrer qu’ils existaient. Il rendaient ainsi leur quartier attractif au niveau touristique ou pour les investisseurs pour ne pas qu’il tombe en désuétude et dans l’oubli des politiques publiques », raconte Alban.

    #cartographie

  • #Itinérance_cartographique andine : #Nomad_Maps

    Je souhaite partager avec vous un projet particulièrement intéressant dans lequel la #cartographie_collaborative, le #voyage et le #vélo sont mis à l’honneur.
    Il s’agit de Nomad Maps, un projet porté par #Alban_Vivert, un jeune géographe/géomaticien de Lyon, et #CartONG (http://www.cartong.org/fr). C’est une itinérance de 6 mois à vélo à travers trois pays andins (la #Colombie, l’#Equateur et le #Pérou) axée sur « l’opportunité de la cartographie et de l’#information_géographique collaborative comme outil de développement ».

    Au programme, des contributions journalières sur #OpenStreetMap, l’enregistrement du trajet sur #Mapillary, des rencontres avec les communautés #OSM sud-américaines et des micro-projets cartographiques avec des associations locales en différents points du parcours. Davantage d’informations sur les objectifs du projet et sur son déroulé sont sur le site du projet : http://nomadmaps.net

    Alban Vivert est l’unique voyageur-cartographe de ce premier voyage, en espérant que celui-ci soit le premier d’une longue liste et qu’une communauté de voyageurs-cartographes se créera. Une cagnotte a été ouverte pour aider au financement du projet sur cette plateforme : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/nomad-maps

    Pour plus d’informations n’hésitez pas à consulter les liens ci-dessous, à envoyer un mail à Alban Vivert (albanvivert@gmail.com) ou à m’envoyer un mail :
    Site internet et cartographie interactive du projet : http://nomadmaps.net
    Page facebook régulièrement actualisée : https://www.facebook.com/NomadMapsProject
    Bande Annonce du projet : https://www.youtube.com/watch?v=20BgcfE_v30


    Article intéressant sur Nomad Maps : https://veillecarto2-0.fr/veille-2/developper-cartographie-espaces-monde-nomad-maps-voyage-a-cartographi

    Message reçu via la mailing-list GeoTamTam, le 10.4.2018

    #cartographie

  • Interferences | Laurent Galandon
    http://interferences.radio-mega.com

    Adaptation radio de la bande dessinée du même nom de Jeanne Puchol et Laurent Galandon. Retour à la fin des années 1970, lorsque les radios libres se développent pour obtenir la liberté d’expression. Lorsqu’Alban et Pablo découvrent la célèbre Radio Caroline au début des années 1970, ils décident de partir à leur tour à l’assaut des ondes : ils créent Radio Nomade, leur radio pirate ! Durée : 42 min. Source : Radio Méga

    https://soundcloud.com/radiomega-1/interferences-1/s-sCGmT

  • Mennel quitte The Voice : “une polémique symptomatique des obsessions identitaires de notre pays” | Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201802091215/mennel-quitte-the-voice-une-polemique-symptomatique-des-obsessions-identit

    Parce qu’elle s’appelle Mennel, qu’elle porte le voile, qu’elle a chanté en arabe, elle n’a pas eu le droit à l’erreur et quitte The Voice. D’autres avant elle, pourtant plus âgés, tenant les mêmes propos, n’ont pas eu ce traitement. Les fachos de tous bords ont encore gagné. Source : Bondy Blog

  • À Bobigny, “Vies de Paris”, une association subventionnée par la mairie, escroquait des familles roms | Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201712200930/a-bobigny-vies-de-paris-association-subventionnee-par-la-mairie-escroquait

    En octobre 2015, “Vies de Paris” signe une convention avec la la mairie de Bobigny pour assurer le suivi de familles Roms moyennant subvention. Mais l’association met en place une gestion douteuse : domiciliations bidonnées, services non rendus, cours de français non dispensés alors même que les familles leur versaient de l’argent Source : Bondy Blog

  • Dans un avenir proche, en une fraction de seconde, le monde numérique disparaît, comme aspiré par une force indicible. Un homme, seul, malgré lui, se retrouve dans une tourmente planétaire.

    Après avoir traité de sujets politiques, géopolitiques (Les Phalanges de l’Ordre Noir, Partie de chasse, avec Pierre Christin), de destins dictatoriaux et de rêves d’immortalité (La trilogie Nikopol), de cauchemars obscurantistes prémonitoires (Le cycle du Monstre), de planète recadrant les humains (La trilogie du Coup de Sang), Enki Bilal nous prive de notre addiction digitale en nous plongeant, non sans une certaine dérision, dans un monde de désarroi et d’enjeux multipolaires…

  • Filiation – le nom de famille de l’enfant et son intérêt supérieur
    http://www.nmcg.fr/fr/news/798/filiation-le-nom-de-famille-de-l-enfant-et-son-interet-superieur

    FILIATION - Le nom de famille de l’enfant et son interet superieur

    I/ Rappel des règles applicables en matière d’établissement de la filiation

    1 – La filiation entre les parents et un enfant s’établit de façon différente selon qu’il est issu d’une union matrimoniale ou d’une relation libre.

    Lorsqu’un enfant est né d’une relation hors mariage, les parents doivent procéder à la reconnaissance de leur progéniture, qui peut s’effectuer avant ou après sa naissance.

    Il s’agit d’un acte volontaire, contrairement aux couples mariés où la filiation est automatiquement établie à l’égard des deux parents par le jeu de présomptions.

    La reconnaissance se définit comme un acte juridique solennel unilatéral par lequel une personne déclare sa paternité ou maternité à l’égard de l’enfant.

    2 - Le caractère volontaire de cette reconnaissance amène parfois certains parents, pour des raisons notamment de séparation du couple, à ne pas reconnaître l’enfant. Ce dernier a donc la filiation établi à l’égard d’un seul de ses parents (sa mère), pouvant engendrer, outre des effets psychologiques néfastes pour l’enfant, une absence de droits juridiques pour l’autre parent.

    C’est la raison pour laquelle, le parent à l’égard duquel la filiation est établie, peut engager une action devant les tribunaux au nom de l’enfant mineur, afin que l’établissement de la filiation de l’autre parent soit judiciairement ordonné, tel est le cas de l’arrêt du 11 mai 2016 rendu par la première chambre civile de la cour de cassation.

    II/ Faits et procédure

    1 - L’enfant A, née le 13 mai 2011 est reconnue par sa mère, Madame X dès sa naissance. Elle assigne le prétendu père en établissement du lien de filiation à l’égard de l’enfant.

    Dans le cadre de cette procédure, une expertise biologique a été réalisée, concluant à la paternité de l’intéressé. Outre l’établissement de la filiation et l’organisation des modalités d’exercice de l’autorité parentale en découlant, le juge a ordonné que le nom du père s’accolerait au nom de famille de l’enfant, (soit au nom de la mère), tel que l’article 331 du Code civil le lui permet.

    2 - La Cour d’appel infirme le jugement rendu en première instance aux motifs que l’intérêt de l’enfant s’apprécie au regard du contexte familial et que l’enfant pourrait subir le désintérêt de son père, contraire à son intérêt et justifiant ainsi le refus d’accoler le nom du père à celui de la mère.

    La mère forme un pourvoi en cassation de l’arrêt rendu au moyen que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale dans toutes les décisions le concernant, notamment quand il s’agit pour une juridiction de lui attribuer un nom dans le cadre d’une action judiciaire relative à la filiation ».

    Elle explique également que le nom permet à son enfant de préserver son identité et les relations familiales qu’il a nouées avec son grand-père paternel. Ainsi, selon la mère, le nom de famille du père fait partie intégrante de son identité.

    Selon quelles considérations le juge ordonne ou non d’accoler le nom du second parent venant d’établir sa filiation au nom de famille de l’enfan ?

    III/ La réaffirmation par la cour de cassation de la prise en compte de l’intérêt de l’enfant pour statuer sur son nom

    1 - La cour de cassation, dans son arrêt du 11 mai 2016 rejette le pourvoi au motif « qu’accoler au nom de la mère celui d’un père qui n’entendait pas s’impliquer dans la vie de l’enfant et s’intéresser à lui risquait de confronter en permanence ce dernier au rejet dont il était l’objet de la part du père ».

    Pour fonder sa décision, la haute Cour se fonde d’une part sur le contexte familial existant. En effet, l’enfant a noué des liens forts et solides avec sa famille paternelle pouvant justifier, sans un souci d’identité et de symbolique, que le nom de famille de son père soit accolé à celui de sa mère. Cette considération familiale serait en parfaite conformité avec l’intérêt de l’enfant.

    D’autre part, les juges prennent à l’inverse en considération le défaut d’intérêt du père, marqué à la fois par la présente procédure judiciaire et son opposition à ce que l’enfant porte son nom de famille. Ainsi, rattacher l’enfant au nom de son père dont il fait l’objet d’un rejet serait à son intérêt supérieur.

    Mettant en balance les intérêts en jeu, la cour de cassation a pris sa décision en définissant un équilibre respectant le plus possible l’intérêt de l’enfant au regard des considérations d’espèce.

    2 - La cour en profite également pour rappeler que « le nom n’avait pas d’incidence sur le lien de filiation, qui était judiciairement établi et (…) plus contesté ».

    Par Albane Jannone et Nicolas Graftieaux

    #nom #patriarcat #paternité #maternité #famille #parents #filiation

    • Outre l’établissement de la filiation et l’organisation des modalités d’exercice de l’autorité parentale en découlant, le juge a ordonné que le nom du père s’accolerait au nom de famille de l’enfant, (soit au nom de la mère), tel que l’article 331 du Code civil le lui permet.

      Voila comment la justice impose le nom d’un éjaculateur lâche et démissionnaire infoutu de mettre uen capote, au prétexte que c’est un couillophore son nom est un symbole qu’il faut transmettre. J’ai jamais vu qu’on obligeait les enfants à porter le nom de leur mère alors que les enfants affublés du seul nom de leur paternel sont majoritaire.

      #fraternité #domination_masculine

  • Mort de Yacine à Aulnay-sous-Bois : la famille obtient la désignation d’un juge d’instruction
    Bondy Blog | mardi 10 octobre 2017 | Par Nassira El Moaddem ET Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201710100800/mort-de-yacine-a-aulnay-sous-bois-la-famille-obtient-la-designation-dun-ju

    Une information judiciaire a été ouverte lundi 9 octobre suite à la mort de Yacine, 24 ans, dont le corps sans vie a été découvert le 14 septembre. Un juge d’instruction a été nommé qui va reprendre l’affaire. La famille ne cessait de le réclamait depuis le 27 septembre : elle doute de la version officielle qui concluait à un décès par overdose.

    La famille de Yacine a obtenu l’ouverture d’une information judiciaire, a annoncé le parquet de Bobigny. Elle était réclamée par les proches du jeune homme de 24 ans retrouvé mort dans une cave de son immeuble dans le quartier de Savigny à Aulnay-sous-Bois le 14 septembre.

    “Un juge d’instruction a été désigné ce lundi par le président du tribunal pour reprendre l’affaire, il s’agit du doyen des juges”, a confirmé auprès du Bondy Blog, Me Franck Lévy, l’avocat de la famille.

    “Nous sommes ravis car c’est ce que nous réclamons depuis des jours, cela prend le bon chemin“, a réagi Billel, frère de Yacine, en première ligne dans la mobilisation pour connaître les circonstances de la mort du jeune homme. “Mais nous attendons de voir car nous avons été baladés à plusieurs reprises. On reste prudent”.

    “C’est la mobilisation qui a payé, c’est le fait que tout le monde commence à en parler, que les médias s’intéressent à l’affaire, que cela se propage sur les réseaux sociaux”, indique Me Franck Lévy. “Nous allons demander à ce qu’une nouvelle expertise médicale soit réalisée”. (...)

  • À Aulnay-sous-Bois, les échauffourées se poursuivent après la mort d’un jeune homme
    Bondy Blog | mercredi 27 septembre 2017 |Par Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201709271708/a-aulnay-sous-bois-les-echauffourees-se-poursuivent-apres-la-mort-dun-jeun

    À l’origine de ces tensions, le décès de Yacine, 24 ans. Il a été retrouvé sans vie le 14 septembre dans la cave de son immeuble situé dans le quartier Savigny dans des circonstances troubles : face contre terre, le pantalon baissé et une barre de fer sous son corps. Dans un communiqué de presse publié le 15 septembre, le parquet de Bobigny indique que l’autopsie n’a “pas révélé de traces de coups susceptibles d’entraîner le décès et conduit à écarter l’hypothèse d’une mort violente ”. Le lendemain, il a fait savoir que l’analyse toxicologique a “ révélé la présence de cocaïne à un taux très élevé compatible avec un décès par surdose ”.
    #Yacine #Aulnay-sous-Bois
    Les proches de Yacine soulignent plusieurs zones d’ombre dans cette version officielle et réclament une nouvelle autopsie. Ils relèvent notamment des hématomes sur le visage qui ressemblent à des marques de coups. “ Quand on nous ment ouvertement, on nous dit qu’il a juste une trace sur le front et ensuite quand vous voyez son visage… ça n’est pas normal. On n’accuse personne. On voudrait juste pouvoir faire la contre-autopsie, pour que tout le monde connaisse la vérité et que ma mère puisse faire son deuil ”, demande Billel, le grand frère de Yacine.

    La manière dont l’enquête a été menée me dérange, poursuit le trentenaire. Les enquêteurs concluent tout de suite à l’overdose. Ils font une perquisition chez nous. La scène de crime a été laissée ouverte et sans surveillance, ce qui n’a pas permis de préserver les indices éventuels ”. Pour déposer une plainte pour “homicide volontaire contre X”, “ ça a été le parcours du combattant”, témoigne Billel. On m’a envoyé de commissariat en commissariat : Bobigny, Aulnay, Montreuil, Sevran, Aulnay à nouveau où j’ai enfin pu enfin déposer plainte ”, raconte-t-il, d’une voix fatiguée, le ton usé. “ Je travaille, je paie des impôts… La police n’est pas là que pour nous verbaliser. Elle est aussi là pour nous protéger et nous aider. Ils doivent jouer leur rôle quand on a besoin d’eux ”.

    #Yacine #Aulnay-sous-Bois

  • “L’autre fois, ils m’ont palpé, le policier m’a dit “desserre les fesses” | Alban Elkaïm
    http://www.bondyblog.fr/201703300820/lautre-fois-ils-mont-palpe-le-policier-ma-dit-desserre-les-fesses

    Après avoir été contrôlés par la police lors d’une sortie scolaire, Ilyas, Mamadou et Zakaria, trois lycéens d’Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) reviennent sur la façon dont ils ont vécu l’événement et racontent une adolescence rythmée par ces contrôles “au faciès” souvent humiliants. Rencontre et mots forts. Source : Bondy Blog

  • https://feministoclic.olf.site/rocco-medias-histoire-de-fascination

    Le film « Rocco » de Thierry Demaizière et Alban Teurlai est à l’affiche depuis mercredi. Articles, interviews, critiques de films, plateaux télé… pas un média n’a écarté le sujet et la revue de presse semble infinie.

    Oscillant entre rejet et fascination, les journalistes peinent à choisir. Bien sûr, ils évoquent les violences du porno… mais pour mieux les évincer. Une phrase, deux au maximum comme dans l’article du Monde où les réalisateurs précisent « C’est un univers très dur, et quelques images des bleus sur les corps des actrices, de leur fatigue suffisent à en montrer la violence »… avant de très vite passer à autre chose. Car ce n’est pas le sujet. Finalement, le seul objet de ce documentaire comme de tous les articles qui lui sont consacrés reste le même : se concentrer sur ce qui intéresse vraiment, sur ce qui passionne, l’homme.

    Il suffit pour s’en convaincre de voir comment Rocco Siffredi est nommé. « Força du sexe » (Le Point), « l’étalon italien » (Le Monde), « la bête de sexe » (Le Parisien)… les qualificatifs virilistes ne manquent pas. Même Thierry Demaisère parle de « monstre sacré, une sorte de Mike Tyson du porno » (20 Minutes). Pourtant, après deux ans à suivre le personnage, on pouvait espérer un peu plus de recul.

    A chaque article, les chiffres dégoulinent. La taille de son sexe, le nombre de films, de « partenaires »… Et puis le voyeurisme prend la suite : on veut savoir comment il vit ce « métier », son articulation avec sa vie de famille, ce qu’il raconte à ses enfants, sa relation à sa mère… Et qu’elles soient bonnes ou mauvaises, les critiques du film transpirent de la même déception : l’homme fascine et les journalistes auraient adoré que le documentaire leur en révèle plus. Ils sont comme hypnotisés par ce personnage qui concentre à lui seul tous les codes d’une sexualité sexiste, violente et malsaine, construite uniquement sur un rapport de domination.

    D’ailleurs, les journalistes n’arrivent pas à distinguer la violence de la sexualité ni à voir le rapport pathologique que l’homme entretient avec la pornographie. Ils nous parlent d’un homme « enchaîné à ses besoins sexuels » (Huffington Post ), « qui dut errer avec son désir trop grand » (Le Point), « d’addiction au sexe » (Télérama ) ou de sa vie « hanté par le désir » (Paris Match). Or, il ne s’agit nullement de sexe ni de désir mais bien d’un homme addict à la domination et à la violence que génère le porno. Mais de ça, vous n’entendrez rien ou si peu.

    #male_gaze #phallolatrie #domination_masculine #culture_du_viol #malealphisme

    • Et qui pour remettre en cause ses propos ? Le pire reste lors des interviews où l’on veut nous faire croire que le porno, c’est drôle. Ainsi, on se gausse avec l’acteur sur le plateau du Quotidien. Personne pour s’interroger quand il répond à une question sur le respect des femmes par une histoire de gifles. Personnes pour évoquer les coups portés pendant les tournages ou cette mauvaise blague dans le documentaire « le 24, tu tournes avec Rocco, le 25 on t’enterre ». Personne non plus pour lui rappeler qu’il a agressé Florence Foresti et Cécile de Ménibus en direct…

      Et puisqu’il est là, autant tout se permettre. Alors, quand Panayotis Pascot fait un sketch sur une application qui permet, à partir de la photo d’une femme, de retrouver des films pornographiques avec des « actrices » lui ressemblant, pourquoi faudrait-il rappeler à quel point c’est déshumanisant ? Non, il faut rire puisqu’on vous dit que c’est drôle.

      Alors que seul LCI a jugé bon de rappeler que ce documentaire est « un docu complaisant et racoleur qui dégrade l’image de la femme », il semble important de rappeler certaines réalités.

      Le porno n’est pas cool ou mainstream.
      Le porno n’est pas du sexe.
      Le porno n’est pas du cinéma.

      Le porno, c’est de la prostitution filmée, de la violence réelle subie par des femmes et organisée par une industrie destructrice.

      Des documentaires sur la violence de l’industrie pornographique existent. Mais dans une société où la parole est donnée par des hommes essentiellement à leurs pairs, ces films ne reçoivent pas le même écho. Les victimes ne fascinent pas les journalistes. Les bourreaux, oui.

      Le 25 novembre, nous demandions aux journalistes de mieux traiter des violences faites aux femmes. La médiatisation du film « Rocco » montre l’ampleur du chemin qu’il reste à parcourir : il semble que pour certains journalistes, la première étape à franchir ne soit pas de mieux parler des violences mais déjà de les identifier. Et ne plus être dans le camp des agresseurs.

  • Rendez-vous à Lille pour le Forum du CNRS
    https://lejournal.cnrs.fr/dossiers/rendez-vous-a-lille-pour-le-forum-du-cnrs

    Samedi 19 novembre, le quatrième Forum du CNRS se tient à Marcq-en-Barœul, près de Lille. Un événement ouvert à tous, où les chercheurs parleront des découvertes de l’année et de recherches passionnantes en cours dans les laboratoires. Découvrez dans ce dossier nos articles et vidéos en lien avec certains des sujets qui seront abordés durant cette journée exceptionnelle.

  • Nouvelle-Calédonie : Mémoires de colonisés

    par Xavier Bonnefond

    http://cqfd-journal.org/Nouvelle-Caledonie-Memoires-de

    En avril 1917, des Kanak du nord de la Grande-Terre se lancent dans une guerre contre les colons et les autorités françaises douze mois durant. Vaincus, c’est par la parole et l’écriture qu’ils prirent le soin de garder mémoire de cet événement essentiel dans l’affirmation de l’identité kanak. Depuis les années 1970, l’anthropologue français Alban Bensa s’attache à recueillir des récits, en langue paicî décrivant et interprétant la guerre de 1917 – dont des ténô, longs poèmes de tradition orale et écrite. Les textes polyphoniques qui composent le livre bilingue Les Sanglots de l’aigle-pêcheur (Anacharsis, 2015) donnent la voix aux récits des colonisés. Entretien avec Alban Bensa.

  • Au cœur du cortège de tête
    http://www.streetpress.com/sujet/1464688427-manifestations-au-coeur-du-black-bloc

    Pour lui, le recours à la #violence ne doit pas être systématique et n’est en aucun cas une fin en soi. Il reconnaît cependant qu’il existe chez certains une sorte d’attrait pour la castagne :

    « Quelques-uns vont en manif comme à un match de foot. L’équipe adverse, c’est les flics. »

    Selon Ahmad, l’enjeu est ailleurs :

    « La question n’est pas seulement d’avoir des milliers de personnes qui descendent dans la rue mais de savoir combien de personnes vont continuer à s’organiser après ce mouvement et penser une autre société. »

    #ultras

    • Derrière les « casseurs », toute une galaxie ("Le Monde", Julia Pascual, 28 mai 2016) http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/27/qui-sont-les-casseurs_4927393_3224.html

      Des solidarités s’expriment autour des militants de la gauche radicale qui vont à la confrontation
      Des vitrines prises pour cibles, une tentative de détournement du cortège réprimée dans un épais nuage de gaz lacrymogènes, une place de la Nation, théâtre de charges aussi sporadiques que violentes… Jeudi 26 mai, la huitième journée d’action nationale a de nouveau été émaillée d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.

      Lors de ces heurts, à Paris, "un jeune homme a été blessé sérieusement" puis hospitalisé, a indiqué le ministère de l’intérieur, qui a demandé à l’Inspection générale de la police nationale de diligenter une enquête. Au total, trente-deux personnes ont été placées en garde à vue à Paris, soixante-dix-sept dans tout le pays.

      Derrière ces événements, la figure du "casseur" plane, qui écrase depuis plusieurs semaines la chronique médiatique des -manifestations contre la "loi travail". Mais qui se cache sous les coupe-vent noirs que l’on voit se masser en petites grappes dans les cortèges et qui, entonnant un "ahou" aux accents guerriers, semblent aller à la confrontation comme un seul homme ?

      Des "voyous" pour le premier ministre Manuel Valls ; des "milices d’extrême gauche" pour Marine Le Pen ; ou carrément des "terroristes, des Daech de l’intérieur", pour Jean-Pierre Giran, député Les Républicains et maire d’Hyères… "C’est un petit noyau extrêmement déterminé politiquement", avance-t-on Place Beauvau. Il regrouperait "une cinquantaine d’antifascistes et autant d’anarcho-autonomes". Viendraient aussi se greffer des profils "type Nuit debout, avec des intermittents, des précaires, des chômeurs, quelques étudiants et lycéens, qui restent à la fin de la manif et fonctionnent plutôt par mimétisme, quand les autres se sont déjà carapatés et ne se font généralement pas interpeller".

      Depuis la mi-mai, le gouvernement socialiste trente-quatre ans après avoir abrogé la loi "anticasseurs" instaurée par la droite pour incriminer les participants à un attroupement violent – a tenté de neutraliser ceux qu’il considère comme les "têtes de réseaux" de ces affrontements. Sur la base de l’Etat d’urgence, des dizaines d’arrêtés d’interdiction de manifester ont été pris. A Paris, ils ont particulièrement visé des membres de groupes tels que l’Action anti-fasciste Paris-Banlieue (AFA) ou le Mouvement inter luttes indépendant (MILI). Des étiquettes qui renforcent l’idée d’une mouvance structurée, dont s’amusent pourtant certains.

      "Etre un black bloc, ce n’est pas une entité, c’est une stratégie de manifestation", commente un lycéen parisien. "J’aimerais bien qu’on soit aussi organisé qu’ils le disent, mais c’est une construction médiatique, relativise à son tour un militant anarchiste. Les services de police ont ciblé les plus médiatiques. Le MILI a répondu à des interviews, et appelé à des manifestations de lycéens, l’AFA est connue depuis la mort de Clément Méric…" Ce chômeur âgé de 25 ans, qui milite au sein d’un "groupe -affinitaire d’une dizaine de personnes", préfère décrire une "petite galaxie de groupes de cinq, dix ou trente, qui ne se parlent pas forcément entre eux".

      Un portrait impressionniste que complète la sociologue Isabelle Sommier, spécialiste de la violence politique : "Il s’agit d’une nébuleuse que l’on peut rassembler sous le terme d’ultragauche. Ses sensibilités sont l’antifascisme, l’écologie – avec les ZAD –, la solidarité avec les migrants et la remise en question des frontières – dans la filiation des “no borders” –, la dénonciation de la surveillance ou du “flicage généralisé”, ou encore celle des violences policières."

      Le MILI a, par exemple, été fondé fin 2013 à Paris par une trentaine de lycéens, en soutien à Leonarda, collégienne kosovare menacée d’expulsion. Se décrivant comme une "bande de potes", ils ont élargi leur mobilisation et, dans l’actuel mouvement social, ont été à l’initiative de manifestations lycéennes.

      Le positionnement de ces groupes "renvoie historiquement à des courants politiques du début du XXe siècle, d’opposition au léninisme", rappelle Isabelle Sommier. Ensuite, dans les années 1960 et 1970, les autonomes -connaissent une sorte d’"acmé" en Italie, puis en Allemagne et en France, mâtinée "d’anarchisme pour valoriser l’action directe, et rejeter toujours plus les orga-nisations". Enfin, les manifestations antiglobalisation des années 2000 signent "le retour à une stratégie de confrontation avec les forces de l’ordre et d’attaques contre les symboles du capitalisme, par ce qui est alors appelé le ou les black blocs".

      Si ces militants sont qualifiés de "petits-bourgeois" par leurs détracteurs de la droite identitaire, ou d’"éternels première année" par les services de police, Isabelle Sommier rappelle que "l’engagement, quel qu’il soit, requiert une certaine disponibilité permise par l’âge, la capacité à dégager du temps pour militer et des ressources, notamment culturelles". Ceux-ci n’échappent pas à la règle. Et présentent globalement "un niveau d’études supérieur à la moyenne et des positions sociales les situant dans les classes moyennes supérieures. On note toutefois avec le temps plus d’expériences de précarité et de déclassement social". Xavier (prénom d’emprunt), manifestant chevronné, veut croire que "la différence du mouvement actuel, c’est que la confrontation est assumée de façon massive". Et notamment dans le cortège qui a supplanté le traditionnel carré syndical en tête des manifestations.

      Constitué au départ d’à peine quelques centaines de personnes, il s’est étoffé par la suite, attirant à lui, au-delà des étudiants, lycéens et militants rodés, tous types de déçus des partis et des syndicats… C’est dans ce peloton de tête autonome que les slogans "Tout le monde déteste la police" sont entonnés, et c’est à ce cortège que la préfecture de police de Paris a demandé de "se désolidariser des casseurs". En vain ?

      Marion (prénom d’emprunt) refuse la "dissociation qui consiste à vouloir faire croire que l’affrontement, ce n’est pas la manif". Si cette étudiante en sciences humaines de 21 ans a "trop peur pour être offensive", elle a progressivement appris à adopter une "posture de soutien", notamment lorsque les forces mobiles chargent, pour éviter de scinder le cortège, ou en s’habillant en noir pour "protéger" ceux qui ont besoin d’être anonymes.

      De même, trois élèves du lycée Sophie-Germain, dans le 4e arrondissement de Paris,expliquent éprouver une "vraie solidarité" avec ceux qui passent à l’acte. Après l’affaire Leonarda et la mort de Rémi Fraisse, en octobre 2014, ils disent avoir acquis une "conscience politique" et partagent un même rejet des syndicats lycéens, de "la société de consommation", du "JT de 20 heures" et des violences policières. C’est d’ailleurs cette violence qui expliquerait la radicalisation de certains de leurs camarades gazés, matraqués ou interpellés injustement, d’après eux.

      Hugo, un élève de première technologique dans le privé, ne dit pas autre chose. Entraîné par des amis à lui proches du MILI, il a été gazé le 28 avril place de la Nation, en fin de manifestation. Il s’est alors saisi de bouts de bitume… S’il ne s’équipe pas dans le but de participer à des affrontements, il estime qu’"aller à la confrontation, c’est dire au gouvernement qu’il ne peut pas se cacher derrière la police". Lui participe au mouvement "surtout depuis le recours au 49.3, un déni de démocratie".

      Isabelle Sommier note l’incidence d’une "conjoncture politique pesante qui, avec l’absence de perspectives à gauche, s’alourdit au fil des manifestations par une politique répressive aussi bien policière que judiciaire, faisant basculer des pans entiers de la jeunesse contre la police et le pouvoir qu’elle incarne…" Camille (prénom d’emprunt), étudiant en Staps de 23 ans, en est persuadé : "On nous empêche de nous organiser, d’occuper la rue ou d’aller vers les lieux de pouvoir… C’est la présence policière et sa violence qui entraînent l’affrontement. Mais les gens ont envie d’autre chose."

      La conquête de la tête de cortège, une singularité du mouvement ("Le Monde", 28/05/2016, Alban De Montigny) http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/27/la-conquete-de-la-tete-de-cortege-une-singularite-du-mouvement_4927684_3224.

      « C’est la première fois que je viens dans la tête de cortège autonome. Je l’ai fait notamment pour montrer que cette partie du défilé est diversifiée, qu’il n’y a pas que des manifestants violents. » Alexis, militant à Attac et étudiant en sciences politiques, a défilé contre la « loi travail », jeudi 26 mai à Paris. Mais pas derrière le « carré de tête » de l’intersyndicale.

      C’est l’une des singularités du mouvement social actuel : l’ouverture de la manifestation a rapidement été contestée aux centrales syndicales par quelques centaines de militants qui ne se retrouvent pas dans les canaux classiques de représentation.

      Antifascistes, autonomes, anarchistes, mais aussi lycéens, étudiants, déçus des syndicats et des partis… Les têtes de cortège ont peu à peu pris de l’ampleur jusqu’à représenter plusieurs milliers de personnes. Jeudi, pour la première fois, un mouvement « interluttes », réunissant des étudiants, des cheminots, des postiers ou encore des travailleurs sociaux, était venu grossir ses rangs.

      C’est au sein de cet ensemble hétérogène qu’évoluent quelques dizaines de militants désireux d’aller à la confrontation avec les forces de l’ordre.Interrogé sur RTL le 19 mai au sujet de ces violences, le premier ministre, Manuel Valls, avait demandé aux syndicats de « prendre leurs responsabilités ». « Les services d’ordre - syndicaux - , avec le soutien bien sûr de la police, doivent prendre toutes les mesures pour empêcher les casseurs de se mêler à la foule des manifestants », avait-il asséné. En mettant en cause les services d’ordre (SO), ces équipes de militants chargées d’assurer le bon déroulé des défilés, le gouvernement laissait entendre que les syndicats échouaient à tenir leurs troupes.

      Mais l’enjeu, en réalité, c’est le fait que les syndicats soient débordés par un cortège dénué de toute étiquette, et que ce débordement se révèle parfois source de tensions entre manifestants. « Les uns veulent de l’ordre et que tout se passe dans le calme, les autres revendiquent le spontanéisme et cherchent à renouer avec la logique émeutière des défilés du XIXe siècle, explique Isabelle Sommier, sociologue et spécialiste des mouvements sociaux. Leur utilisation de la manifestation est opposée. »

      Lors de la manifestation du 17 mai, des heurts avaient ainsi éclaté entre des manifestants et des membres des SO de FO et de la CGT. Ceux-ci s’étaient munis de casques, de matraques et de battes de baseball, échaudés par les affrontements de la journée du 12 mai : des membres de services d’ordre avaient reçu des projectiles, treize personnes avaient été blessées du côté des syndicats. Peu avant, certains manifestants avaient scandé « SO, collabos ». Pour les centrales, ces tensions découlent de la publication, la veille, d’un communiqué par la préfecture de police de Paris. Elle y indiquait qu’"une liaison étroite - serait - maintenue entre les forces de l’ordre et le service d’ordre des organisateurs".

      Une proximité que dément Jacques Girod, secrétaire adjoint de l’union départementale FO de Paris : « Nous avons des contacts avec la préfecture mais à aucun moment nous ne collaborons ! » Pour Frédéric Bodin, en charge des questions de service d’ordre à Solidaires, « la préfecture aimerait bien que l’on sécurise l’extérieur du cortège mais ce n’est pas notre rôle. Un SO ne gère que l’intérieur ».

      « Le 12 mai et le 17 mai, c’était chaud parce que les syndicats ont voulu se mettre devant en jouant les gros bras », assure un étudiant, persuadé que la préfecture a mis sous pression les syndicats pour qu’ils reprennent possession de l’avant du défilé. « Nous n’avons pas essayé de récupérer la tête, nous ne cherchons pas l’affrontement », assure pourtant Jacques Girod. « Il n’y a jamais eu de mot d’ordre de la CGT pour éjecter des manifestants violents, affirme Gérard, un militant qui participe régulièrement au service d’ordre. Dès lors que la manifestation est organisée par des syndicats, c’est logique qu’ils soient en tête pour faire passer un message. »

      Un « message » qu’il craint de voir brouillé par les violences qui se répètent à chaque manifestation.

  • Quand il s’agit des femmes, y a-t-il vraiment des hommes de gauche ?
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/05/25/quand-il-sagit-des-femmes-y-a-t-il-vraiment-des-hommes-d

    Même si tous deux abordent la question des hommes engagés dans le #féminisme, tout semble, au premier abord, distinguer les livres de Léo Thiers-Vidal et d’Alban Jacquemart [1]. D’un côté un recueil d’une dizaine de textes publiés entre 1996 et 2006 … Continue reading →

    #ANTISEXISME #alban_jacquemart #antisexisme #critique #femme #homme #leo_thiers_vidal #pensé #sylvie_tissot

  • Quand il s’agit des femmes, y a-t-il vraiment des hommes de gauche ?
    http://lmsi.net/Quand-il-s-agit-des-femmes-y-a-t

    Même si tous deux abordent la question des hommes engagés dans le féminisme, tout semble, au premier abord, distinguer les livres de Léo Thiers-Vidal et d’Alban Jacquemart [1]. D’un côté un recueil d’une dizaine de textes publiés entre 1996 et 2006 sur des supports essentiellement militants. De l’autre la parution d’une thèse soutenue à l’Ecole des hautes études en sciences sociales en 2011 et réalisée sous la direction de Rose-Marie Lagrave. Sylvie Tissot propose une mise en perspective des deux livres, visant à éclairer les conditions de l’engagement des hommes dans le féminisme, les formes qu’il prend et ses enjeux pour le mouvement féministe lui-même. Ce compte-rendu a été publié initialement dans le numéro de la revue Nouvelles questions féministes « Morales sexuelles » (2016). Source : Les mots (...)

  • Puisque le parti nationaliste et conservateur Alternative pour l’Allemagne (#AfD), fondé il y a seulement trois ans, a réalisé lors des élections régionales une percée dans les Länder de Saxe-Anhalt (2e avec 24% des voix) Bade-Wurtemberg (3e avec 15%) et Rhénanie-Palatinat (3e avec 12%).

    Droite allemande, du nouveau, par Dominique Vidal
    https://www.monde-diplomatique.fr/2015/05/VIDAL/52918

    « Un succès sans précédent, résume Alban Werner, de l’Institut pour la science politique d’Aix-la-Chapelle. Jamais un nouveau parti n’avait réussi en aussi peu de temps à approcher d’aussi près la barre des 5% » — qui permet d’obtenir des députés au Bundestag. Lancée en avril 2013, l’AfD a, cinq mois plus tard, recueilli 4,7% des voix. En 2014, les électeurs lui ont ouvert les portes des Parlements de trois Länder de l’Est (Saxe, Thuringe et Brandebourg), avec respectivement 9,7%, 10,6 % et 12,2% des voix. Et elle a commencé l’année 2015 en entrant de justesse (6,1%), à la mi-février, au Parlement de la ville-Land de Hambourg, à l’Ouest. Entre-temps, à la surprise générale, elle décrochait 7% des voix et sept députés aux élections européennes de mai 2014.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/20516 via Le Monde diplomatique

  • 6 question à Alban Jarry à propos du #livre_blanc « 112 Regards sur #twitter »
    http://www.leportagesalarial.com/interview-alban-jarry

    Après le succès de ses deux livres blancs « Twitter conté par 50 personnalités » et « 735 utilisateurs aimantés par LinkedIn », Alban Jarry a récemment orchestré « 112 regards sur Twitter », en regroupant les témoignages d’utilisateurs Twitter issus de la banque et de la finance. Ce spécialiste en stratégies numériques de marques et … Read more →

    #Outils_du_consultant

  • Présentation et discussion sur la Colonne Ascaso du front d’Aragon
    https://mars-infos.org/presentation-et-discussion-sur-la-628

    Casa Consolat hébergera ce 10 janvier une discussion autour du livre d’Alba Balistreri « La section italienne de la colonne Ascaso », colonne qui prit part à la guerre d’Espagne entre août 1936 et mai 1937. Hommage à Nino Balestri et à ses (...) — ici, biographie de Gino Balistreri, Ni Cautivos Ni Desarmados