person:albert dupontel

  • #Pierre_Lemaitre : « Dans le désir de raconter des histoires et d’écrire, j’avais un plaisir vraiment scriptural »
    https://www.franceculture.fr/emissions/les-masterclasses/pierre-lemaitre-dans-le-desir-de-raconter-des-histoires-et-decrire-il-

    Pierre Lemaitre est romancier et scénariste. Après plusieurs romans policiers, il publie le premier volume d’une trilogie sur l’entre deux-guerres avec un roman picaresque, Au revoir là-haut, couronné par le prix Goncourt en 2013 et le César de la meilleure adaptation au cinéma avec Albert Dupontel en 2018. Sa trilogie se poursuit avec Couleurs de l’incendie.

    Pierre Lemaitre a pris les chemins de traverse de la réussite. Il passe son enfance entre Aubervilliers et Drancy. Venu d’une famille modeste mais « fascinée par le savoir », il quitte l’école en classe de seconde et s’essaye à quelques métiers, dont le théâtre qu’il finit par abandonner par peur de l’échec. Ce n’est qu’à plus de 60 ans qu’il connaît le succès, avec le prix Goncourt pour son roman Au revoir là-haut, après avoir retrouvé l’envie d’écrire à 50 ans.

    #littérature #roman #fabrique_d_un_livre #fabrique_du_roman

    • Quel plaisir d’écouter cet écrivain passionné et passionnant,plein d’humour de surcroît !
      Ses romans policiers étaient d’un bon niveau,mais on a vraiment l’impression qu’il a trouvé sa voie avec ses derniers romans que j’ai dévorés.

  • Je surprends trois cambrioleurs amateur
    Je demande aux forces du désordre de faire vite
    Je dois aller à un concert, je ne veux pas être en retard

    Curieux concert de Jean-Luc depuis une chaire d’église
    Il interpelle certaines personnes dans le public, dont moi
    Et nous devons le rejoindre dans un bassin de piscine

    Au fond de cette piscine petite mais très profonde
    Il joue, c’est beau, nous ne respirons plus, c’est bon
    Je trouve des oronges et veut les faire manger crues

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/fred_frith_yard_with_lunatics.mp3

    Three days in fucking paradise, Fred Frith
    Mon regard s’égare au loin
    La main chaude de ma tasse de café

    Amples provisions chez la primeure
    Marché matinal ensoleillé et désert
    Kakis et patates douces, ail vert

    Je range mes légumes
    Le café et Fred Frith percolent
    Je monte travailler un peu

    Je fais semblant
    De ne pas attendre
    De nouveaux messages

    Je tente de reprendre
    Et j’apporte des corrections
    A l’affiche de l’Etreinte

    Je tente un montage vidéo
    Je ne comprends plus comment
    Ces choses fonctionnent. Et je m’en fous !

    Je me régale avec le reste de dal
    Je vais faire une sieste. Rêve littéral
    Tellement littéral que je doute, ai-je rêvé ?

    Monte donc au cinéma
    Voir Au revoir là-haut
    D’Albert Dupontel

    En montant, je croise un motard
    Plein gaz et qui hurle dans son casque :
    « Tu fais cela je te tue ! » La vie quoi !

    C’est donc l’histoire
    D’un artiste issu de bonne famille
    Qui réchappe in extremis des tranchées

    Qui n’a plus de bouche
    Ne peut plus parler
    Mais est resté un artiste

    Il passe pour mort
    Pour échapper à sa famille
    Mais reste un artiste

    Il ment
    Il arnaque, redoutable
    Il est resté un artiste

    Mais les moyens du père
    Sont immenses
    Et il est découvert

    Son père lui demande pardon
    Lui dit qu’il est fier de son fils artiste
    Avec ce qu’il lui reste de bouche : « Merci ! »

    Et il se jette
    Du dernier étage
    Du Lutétia

    Et je pensais
    Sans doute que je n’allais
    Qu’au cinéma, au spectacle

    Je sais qu’entretemps Sarah est rentrée
    Je ne peux pas retourner à la maison
    Dans cet état, détour par le parc de la Matène

    Je sèche mes larmes de crocodile
    Aux lumières d’automne
    Qui irradient tout le Val-de-Marne

    Je tente une dernière fois
    Un montage vidéo
    Qui échoue, je vais faire à dîner

    En cuisinant
    J’entends les révisions de Sarah
    La bioéthique a l’air d’être aride

    Salade crétoise
    Gratin de patates douces
    Crumble aux poires

    Satoko se joint au dîner
    Bonne humeur et rires
    Partie d’échecs avec Émile qui gagne

    #mon_oiseau_bleu

  • Le serment de Toto - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    http://cqfd-journal.org/Le-serment-de-Toto

    Le serment de Toto

    paru dans CQFD n°101 (juin 2012), rubrique Médias, par François Maliet
    mis en ligne le 27/08/2012 - commentaires

    Le dernier film de Bernard-Henri Lévy (BHL) traite un peu de la Libye et – paraît-il – beaucoup de lui-moi-je. Malgré une campagne médiatique agressive, même les salles obscures fuient ce tout-à-l’ego. Nous ne saurons donc pas si l’œuvre élude certaines questions, comme celle que posent les relations entre le président soudanais – recherché pour génocide – et le Tripoli nouveau.

    En 2009, l’acteur Albert Dupontel avait envoyé paître en direct le journaliste de France 3 qui l’interviewait sans avoir vu son film. Alors, à CQFD, nous étions prêts à grever nos maigres émoluments pour voir Le Serment de Tobrouk, film retraçant les péripéties libyennes, de février à octobre 2011, du philosophe militaire par qui l’intervention de l’Otan est arrivée. Le bombardement promotionnel a été si intensif que l’on mourrait d’envie de guerroyer une heure quarante-six durant en compagnie de ce Davy Crockett germanopratin et sa toque en peau de raton laveur [1]. Toute la presse en a parlé : Le Monde du 26 mai et du 6 juin (BHL étant membre du conseil de surveillance du quotidien, il aurait été maladroit de ne pas), Libé du 25 mai (le quotidien étant partenaire du film, il aurait été maladroit de ne pas), Le Figaro du 25 mai, Les Inrocks du 7 juin, Le Point du 7 juin (BHL tenant son bloc-notes dans cet hebdo, il aurait été maladroit de ne pas)… Le 25 mai, dans Le Nouvel Obs, Laurent Joffrin a même osé évoquer – Laurent Joffrin ose tout – « un film d’action efficace, un thriller philosophique et stratégique ». À cette omniprésence dans la presse écrite, il faut ajouter de longs tunnels publicitaires sur TF1, France 2, France 3, i-télé, Europe 1, Canal Plus, BFM-TV, Arte (BHL étant président du Conseil de surveillance de la chaîne, il aurait été maladroit de ne pas)… N’en jetez plus, nous y allons. Sauf que… Ha. Non. Impossible. Le Serment de Tobrouk n’est pas distribué à Marseille [2] , comme dans d’autres grandes villes françaises.

    Dommage. Nous ne saurons si ce monument de narcissisme omet d’évoquer, par exemple, la relation de franche camaraderie qui lie le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil – ancien ministre de la Justice de Kadhafi –, et Omar El-Béchir, le assez peu avenant président du Soudan voisin. « Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », aurait déclaré El-Béchir. Afin de le remercier pour cet élan de solidarité démocratique, Moustapha Abdeljalil a reçu le président soudanais à Tripoli en janvier dernier, lui promettant d’investir dans l’agriculture et l’immobilier de son pays. Simple relation de bon voisinage ? À ceci près que, entre 2003 et 2008, le conflit au Darfour a fait 300 000 morts dans l’est du Soudan selon l’ONU. Et que Omar El-Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre, crime contre l’humanité et, excusez du peu, génocide. Moi-je le philosophe, qui par le passé a beaucoup glosé sur le Darfour, n’a a priori rien à redire quand le criminel de guerre présumé Omar papote affaires avec son pote Moustapha.

    Au journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur l’aspect peu démocratique d’une guerre décidée à deux, avec Nicolas Sarkozy, BHL a eu cette – hallucinante – réponse : « Il y a des situations d’urgence. Il y a des moments où, comme disait Walter Benjamin, il faut appuyer, très fort, et très vite, sur les freins d’une histoire devenue folle. Et là, c’est malheureux à dire, mais on n’a plus le temps de la bonne et belle délibération démocratique [3]. »

    Si notre flamboyant philosophe est aussi soucieux de la justice internationale qu’il l’est de « la bonne et belle délibération démocratique » – qu’il s’évertue pourtant à exporter à grands coups de Rafale –, Omar El-Béchir peut sans problème venir boire un caoua au Café du Flore. BHL apportera les croissants.

    Notes

    [1] Vous dites ? Ce sont ses vrais cheveux ? Ho, pardon.

    [2] La rédaction de CQFD, mensuel (inter)national, est basée à Marseille.

    [3] « Bernard-Henri Lévy : “En Libye, Sarkozy s’est conduit avec grandeur” », Le Figaro, 24 mai 2012.