person:alexandre delaigue

  • Le sexisme perdure (aussi) chez les économistes
    http://abonnes.lemonde.fr/entreprises/article/2017/10/12/le-sexime-perdure-aussi-chez-les-economistes_5200047_1656994.html

    En France comme aux Etats-unis, les femmes sont sous-représentées au sein de la profession. En cause : le poids du conservatisme et des représentations mais aussi le fonctionnement des carrières dans la filière…

    Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

    Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

    #Sexisme #Feminisme

    • Une occasion ratée ? Mardi 10 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a décerné le prix Nobel d’économie à l’Américain Richard Thaler. Une déception pour ceux qui rêvaient de voir la Française Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), décrocher le Graal. Las ! Elle figurait certes parmi les favoris, mais les statistiques jouaient contre elle.

      Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

      Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

      « Un cul trop bandant pour qu’on l’écoute »

      Le scandale s’est répandu comme une traînée de poudre, soulevant une série de réactions dans le milieu universitaire. « C’est très choquant, mais ce n’est malheureusement pas une surprise, commente Shelly Lundberg, présidente du comité consacré au statut des femmes au sein de l’American Economic Association (AEA). Lorsque l’on creuse un peu, les témoignages ne manquent pas. »

      Nathalie – elle préfère garder l’anonymat –, économiste belge expatriée outre-Atlantique, garde ainsi un mauvais souvenir de la conférence qu’elle a donnée il y a quelques mois, à Londres. A la sortie, elle surprend un échange entre deux collègues à son propos : « Elle a un cul trop bandant pour qu’on l’écoute. » « J’étais trop choquée pour réagir : je pensais que ces remarques étaient d’une autre époque ! », témoigne-t-elle.

      Un exemple de plus du sexisme ordinaire ? Certainement. « Mais derrière ce sujet se cache celui, plus grave, de la sous-représentation des femmes parmi les économistes », souligne Paul Seabright, de l’Ecole d’économie de Toulouse, auteur de l’ouvrage Sexonomics (Alma Editeur, 2012).

      « Silence assourdissant »

      Aux Etats-Unis, elles pèsent ainsi 31 % des doctorants en économie, 23 % des enseignants-chercheurs et seulement 2 % des professeurs dans les 42 principaux départements du pays, selon l’AEA. Soit aussi peu que dans les sciences dures, à l’instar de l’ingénierie ou de l’informatique.

      Dans une note sur le sujet, Soledad Zignago, économiste à la Banque de France, passe en revue les données de Research Papers in Economics (RePEc), le plus grand répertoire mondial d’économistes, où sont enregistrés 50 000 auteurs. Bilan : la part des femmes n’est que de 19 %. « Elles sont également moins présentes dans les médias et sur les réseaux sociaux, sans parler des écarts de salaires », remarque Mme Zignago.

      Et en France ? « Le silence sur le sujet est assourdissant, et il y a moins de données disponibles qu’aux Etats-Unis pour mesurer l’ampleur du phénomène », note Béatrice Cherrier, historienne de l’économie, qui vient d’être recrutée par le CNRS précisément pour étudier la question. Peut-être parce que les premières concernées sont souvent réticentes à en parler, de peur d’être marginalisées. Voire d’être cataloguées comme les féministes hystériques de service.

      « Lorsqu’on pense expert, on pense homme »

      Un coup d’œil aux programmes des nombreux forums et conférences économiques tenus toute l’année en France confirme pourtant que la situation tricolore n’est pas très éloignée de celle des Etats-Unis : les panels sont souvent presque exclusivement masculins. Et les rares chiffres tout de même disponibles en disent long : les femmes représentent 26 % des économistes français enregistrés sur RePEc.

      Si elles pèsent 50 % des effectifs en premier cycle universitaire, leur proportion tombe à 40 % pour les maîtres de conférence et 20 % pour les professeurs. « C’est là que se situe le plafond de verre, estime Anne Boring, chercheuse affiliée à Sciences Po. Plus on monte, moins il y a de femmes. » Et ce n’est bien sûr pas une question de compétences. Alors, où est le problème ?

      « Cette sous-représentation est le fruit d’un cocktail de causes complexes, relevant parfois de la misogynie, du poids du conservatisme, des biais inconscients et des obstacles institutionnels », détaille Emmanuelle Auriol, du comité « Women in Economics » au sein de la European Economic Association (EEA), une association d’économistes européens.

      Longtemps, les jurys d’agrégation ont été 100 % masculins. Les réseaux féminins d’influence sont moins nombreux. Et les idées reçues ont la vie dure – y compris chez les femmes elles-mêmes. « Cela relève encore du réflexe : lorsqu’on pense expert, on pense homme », résume Mme Lundberg.

      Milieu ultra-compétitif

      S’ajoute à cela l’autocensure, qui joue à plus d’un niveau. « Je l’ai clairement observé lorsque je vice-présidais l’université d’Orléans : les femmes sont moins nombreuses à postuler que les hommes, de peur de ne pas avoir les compétences, narre Anne Lavigne, aujourd’hui au Conseil d’orientation des retraites. Mais celles qui osent le faire ont de meilleurs résultats. »

      De même, nombre d’entre elles refusent de prendre la parole dans les médias ou en conférence lorsqu’elles ont le sentiment de ne pas maîtriser un sujet à 100 %. Des scrupules dont s’encombrent beaucoup moins leurs homologues masculins.

      Pour ne rien arranger, les journalistes se reposent un peu trop – autant par facilité que manque de temps – sur les « bons clients », ces économistes systématiquement appelés car disponibles à toute heure. Presque toujours des hommes.

      Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférence à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et coauteur de L’Economie pour toutes (Ed. La Découverte, 2014), les femmes sont surtout pénalisées par le fonctionnement même du milieu des économistes, ultra-compétitif. « Ce n’est pas un cliché de souligner qu’elles y sont moins à l’aise : ses codes et son langage sont très masculins, tout comme l’importance démesurée accordée au nombre de publications pour l’avancement des carrières universitaires », détaille-t-elle.

      Construire un réseau efficace

      En la matière, les femmes se heurtent au problème du manque de temps. A la maison, l’organisation de la vie de famille reste souvent à leur charge. « Entre les cours, la paperasse, la recherche, la gestion des enfants, surtout lorsqu’ils étaient en bas âge, dégager des heures pour publier relevait de l’exploit, se rappelle Nathalie Coutinet, économiste à Paris-XIII. Dans ces conditions, on ne part pas sur un pied d’égalité. »

      Certes, les mœurs évoluent : les tâches familiales sont un peu mieux réparties au sein des jeunes générations. « Mais on ne peut pas compter uniquement sur cela pour changer les choses », prévient Mme Auriol. Son association a pris les devants. Tous les ans, l’EEA organise une « retraite » destinée aux jeunes diplômées en économie. Au menu : formations et échanges avec des mentors, afin de les aider à publier et à se construire un réseau efficace.

      En France, le site Expertes.fr offre un annuaire gratuit rassemblant près de 3 000 spécialistes femmes, dont des économistes, afin d’aider les médias à ne plus se contenter uniquement des « bons clients » masculins. « Tout ce qui augmente la visibilité des femmes aidera à changer peu à peu la culture et les représentations, conclut Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée du Conseil d’analyse économique. Mais le chemin sera très long. »

  • Noël Mamère est-il plus dangereux qu’une saucisse - ClasseEco
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/132136866356

    Sur son excellent blog, l’économiste Alexandre Delaigue nous rappelle combien nous avons du mal à évaluer le risque. Pour nous aider à dépasser notre incapacité chronique à comprendre les probabilités et nous aider à prendre des décisions, il revient sur les travaux du statisticien David Speigelhalter, à l’origine des concepts de microvie et de micromort. “Une micromort est une chance sur un million de mourir. Cela correspond à la dose moyenne de risque que vous rencontrez un jour normal ; des activités risquées menées ce jour-là vous ajoutent des micromorts. Par exemple, une anesthésie générale donne une chance sur 100 000 de décès, ce qui n’est pas très explicite ; si on vous dit que cela fait 10 micromorts, soit 10 fois le risque quotidien moyen, c’est plus clair. De même, une journée au ski (...)

    #biais_cognitifs #risques #cognition #cerveau #économie_comportementale

  • Interdire les sacs plastiques pour sauver la planète - Classe Eco
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/129270764074

    Sur son blog, l’économiste Alexandre Delaigue revient sur le projet d’interdiction des sacs plastiques jetables lancé par le ministère de l’Ecologie. Mais que sait-on de la mesure d’impact environnemental réelle d’une telle mesure et comment mesure-t-on celle des alternatives, questionne l’économiste. Il évoque le livre du journaliste Prashant Vaze - il aurait pu également évoquer ceux de Fred Pearce ou Colin Beavan qui font un peu les mêmes constats, comme nombre des témoignages de ceux qui ont voulu vivre selon des principes écologiques - qui a tenté pendant un an de vivre en minimisant son empreinte environnementale et a montré que cette tentative était souvent contre-intuitive : l’achat local ayant parfois un bilan carbone bien plus mauvais qu’un produit importé, l’utilisation d’un lave-vaisselle (...)

    #écologie #développement_durable #transition #QNtransitions

  • #croissance : « A quelle distance sommes-nous de nos limites » - Rue89
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/112499679088

    Rue89 livre un passionnant entretien croisé entre le physicien Gabriel Chardin et l’économiste Alexandre Delaigue sur l’épuisement des ressources. Pour Alexandre Delaigue, la croissance a tendance à consommer de moins en moins de ressources, explique-t-il en citant l’économiste William Nordhaus qui a comparé les techniques d’éclairage du feu de bois au ampoules halogènes et qui a montré la diminution exponentielle du coût énergétique de la production de lumière. Certes, convient Gabriel Chardin, mais le prix Nobel de physique de 2014 ont montré que la croissance exponentielle de l’efficacité énergétique touche à sa fin, avec les LEDs bleues dont l’efficacité est proche de 1. Pour le physicien, les améliorations technologiques ont des fins de croissance. Si l’économiste se révèle pragmatique : l’autorégulation (...)

    #écologie #développement_durable #transitions

  • Les investissements directs étrangers en France s’effondrent - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/29/les-investissements-directs-etrangers-en-france-ont-chute-de-77-en-2013_4356

    Les nouveaux investissements directs étrangers (IDE) en France ont chuté de 77 % en 2013, pour tomber à 5,7 milliards de dollars, soit 4,1 milliards d’euros, selon les données publiées mardi 28 janvier par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le #développement (Cnuced), alors qu’ils ont crû de 11% sur l’ensemble de la planète. Depuis 2012, les IDE sont plus importants dans les pays en voie de développement que dans les pays développés : http://unctad.org/en/PublicationsLibrary/webdiaeia2014d1_en.pdf Tags : internetactu2net internetactu fing #investissement développement (...)

    #innovation

    • Alexandre Delaigue vient de livrer un papier très critique sur la série d’article alarmiste née de ce rapport. Les IDE ont toujours été volatiles d’une année l’autre. Et cette série d’articles alarmistes est plus à décoder dans la forme d’un récit libéral de la crise : http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/01/la-france-linvestissement-et-le-biais-de-narration.html

      « Peu de choses ont été plus nuisibles, depuis le début de la crise de la zone euro, que le récit de la crise causée par quelques pays impécunieux qui doivent désormais s’en sortir à force d’épreuve qui les sortira de leurs tares. De la même façon, le récit d’une France fuie par les investisseurs étrangers pousse à des politiques s’imaginant qu’il suffit de quelques carottes fiscales pour résoudre tous les problèmes. Au lieu de traiter les vrais problèmes de l’économie française, on cherche simplement à changer le récit que s’en font les commentateurs ; le plus souvent, sans succès. »

  • L’heure du #revenu de base est-elle venue ? - Classe éco
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/11/24/lheure-du-revenu-de-base-est-elle-venue.html

    Alexandre Delaigue revient sur le revenu de base. Une idée simple, avec des partisans très hétéroclites, dont il est pour l’instant difficile de mesurer les effets si elle était mise en place. Tags : fing internetactu internetactu2net #économie revenu

  • Rage contre la machine | Classe éco
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/06/17/rage-contre-la-machine.html

    Pourquoi le niveau de vie baisse-t-il ? La faute à la crise ? Non, son origine lui est antérieure estime Alexandre Delaigue. La stagnation de la démocratisation scolaire alors que la technologie nécessite toujours une meilleure formation explique l’accroissement des écarts de rémunération. La diminution de la fiscalité des plus hauts revenus sans redistribution est l’autre explication. Mais surtout, la technologie est venu bouleverser le rapport au #travail en permettant une surveillance inédite des (...)

    #digiwork #économie

  • Pour faire des économies, fermons la cour des comptes | Classe éco | Francetv info
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/05/22/pour-faire-des-economies-fermons-la-cour-des-comptes.html

    On connait le schéma : les rapports (même excellents) sont enterrés par les suivants sans que rien ne se passe. En fait, rappelle Alexandre Delaigue, le problème des rapports est d’apporter des solutions simples à des problèmes parfois plus complexes, ils proposent une explication d’un phénomène par des mesures qui ne sont pas toujours adaptées. "Mesurer le résultat de mesures globales est un défi considérable. Tout le monde loue aujourd’hui le « modèle finlandais » d’éducation, mais oublie que les (...)

    #économie #politique #politiquespubliques #la27eregion #27eregion

  • Angelina Jolie, et la fin de l’#assurance - Classe éco
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/05/20/angelina-jolie-et-la-fin-de-lassurance.html

    Pour Alexandre Delaigue, le développement de tests génétiques qui déterminent des risques de santé pose un problème sur le fonctionnement de nos sociétés et notamment de l’assurance. L’asymétrie d’information entre la victime du risque et celui qui l’indemnise ont une influence majeure sur la forme que prennent les institutions.. "il est fort possible qu’Angelina Jolie préfigure, dans une cinquantaine d’années peut-être, un monde dans lequel il sera aussi difficile de trouver des assurances décès, des (...)

    #prospective #ADN #génétique #Big #Data

  • Peut-on faire baisser les prix des logements ? - Classe éco
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/03/06/peut-on-faire-baisser-les-prix-des-logements.html

    L’économiste Alexandre Delaigue revient sur les propositions pour réformer le marché immobilier formulées par Etienne Wasmer et Alain Trannoy pour le Conseil d’analyse économique - http://www.cae.gouv.fr/+Comment-moderer-les-prix-de-l-immobilier-Note-du-CAE-no2-fevrier-2013+.htm : augmenter les densités, cesser la défiscalisation de l’achat immobilier, supprimer les droits de mutations pour les transférer à la taxe foncière. Reste que ces mesures structurelles seront difficiles à mettre en place... (...)

    #citelabo #villelegere #construction #habitat

    • Oh, ben des idées, c’est pas ça qui manquent !

      Si on se débarrassait des présidents on interdirait la spéculation au-delà d’un smic par mois. Si on se débarrassait des présidents, on supprimerait les héritages. Si on se débarrassait des présidents on réquisitionnerait les logements vides. Si on se débarrassait des présidents, on ne donnerait pas aux propriétaires des subventions sur le dos des locataires et à la place on construirait des logements.

  • Comment taxer les bénéfices des multinationales ? - Classe éco
    http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2013/02/15/comment-taxer-les-benefices-des-multinationales.html

    Alexandre Delaigue explique simplement et clairement que pour taxer les bénéfices des multinationales, il nous faut passer à un système par répartition. "Le mécanisme en est le suivant : on prend le bénéfice mondial de la firme. Pour savoir quelle part de ce bénéfice doit être attribuée à un Etat particulier, on détermine la part des activités de l’entreprises qui se font dans celui-ci. Cette part d’activité est calculée sur la base d’une formule qui prend en compte les salaires versés, les ventes et les (...)

    #fiscalité #économie

  • Alexandre Delaigue : « Relancer l’industrie, une vision machiste de l’économie » | Rue89 Eco
    http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/12/09/alexandre-delaigue-relancer-lindustrie-une-vision-machiste-de-leconomie-23762

    Que signifie « laisser disparaître » ? La production industrielle augmente en France, malgré tous les discours sur la désindustrialisation.

    Mais l’emploi diminue dans l’industrie au niveau mondial, comme l’indique une récente étude de McKinsey. Pour une raison simple : la productivité augmente dans l’industrie plus vite que la demande, car nous sommes saturés de biens matériels, alors que nous avons besoin de services.

    On peut donc satisfaire la demande avec moins de personnel. Il se passe dans l’industrie ce qu’il s’est passé dans l’agriculture : on produit bien plus de produits agricoles qu’il y a cent ans, avec un emploi agricole bien moindre.

    #industrie #désindustrialisation {économie

    • Je suis à peu près d’accord avec tout ça, mais il manque dans le raisonnement de ce gars tout de même quelques éléments de conscience que je considère comme fondamentaux :
      – la notion de valeur ajoutée,
      – l’impact environnemental et social de l’industrie.

      Les emplois de marketing et de vente ne sont pas un service pour le consommateur : c’est un coût structurel en sus à payer par le consommateur pour faire fonctionner un système saturé. C’est le coût du système hyper concurrentiel qui engloutit plus de richesse à faire vendre une chaussure de sport qu’à la fabriquer.
      Et les coûts de production anormalement bas ne sont pas le seul fait du miracle industriel, ils proviennent de la non-harmonisation monétaire, fiscale et règlementaire soigneusement maintenue dans le cadre de de la mondialisation. La notion de valeur ajoutée est subjective, mais sous-évaluer la valeur ajoutée de la production industrielle, alors que ça a l’impact environnemental et social le plus fort, c’est vivre dans une bulle dangereuse.
      L’économie française peut elle être saine si elle ne sait plus produire d’acier, tout en devenant en pointe dans le domaine des soldes d’été et soldes d’hiver ?
      Peut-elle se satisfaire de consommer la production industrielle des autres et ne rien exporter en retour ?
      Ce n’est pas du machisme, c’est une vision simplement économétrique...

      Ensuite, bien entendu, il y a aussi du vrai là dans ce qui suit, je suis bien d’accord.

      L’évolution n’était pas inéluctable. C’est sans doute pourquoi les gouvernements successifs tentent de lutter contre la désindustrialisation...

      Les gouvernements suivent l’opinion. Et celle-ci est caractérisée par un très fort biais productiviste qui a trois explications :

      (...)
      du simple sexisme. Lorsque l’emploi augmente dans des secteurs très féminisés (distribution, commerce, justice, médecine, etc.) c’est toujours perçu comme « moins bien » que les « vrais emplois » immanquablement masculins.
      La métallurgie est mieux perçue que le textile, le BTP mieux perçu que la vente. Or, la croissance de la part des services dans le PIB total a coïncidé avec celle de l’emploi féminin.

  • Chiffres en folie : le coût des #cyberattaques | Alexandre Delaigue (Econoclaste)
    http://owni.fr/2011/07/11/chiffres-en-folie-le-cout-des-cyberattaques

    D’après les éditeurs de solutions de sécurité, les attaques informatiques coûteraient 1000 milliards de dollars aux États par an. Problème : personne ne peut le prouver. Alexandre Delaigue désosse ces représentations.

    #Pouvoirs #cyber-trucs #chiffres #cyberguerre #économie

  • Pourquoi a-t-on l’impression que le pouvoir d’achat baisse ?

    Mais si la hausse du gâteau du pouvoir d’achat ne vaut pas pour tout le monde, ce n’est pas seulement parce que les ménages sont plus nombreux à le partager ou que ses ingrédients sont différents pour chacun, mais aussi à cause de la façon dont il est découpé : si dix personnes ont un revenu de 100 euros chacun, et que l’année suivante neuf d’entre elles n’en ont plus que 90 et la dixième 200, à prix constants, le pouvoir d’achat global et moyen augmente… alors qu’il baisse pour 90% de la population. C’est ce que l’économiste Alexandre Delaigue appelle l’effet « Bill Gates entre dans un bar » : si le fondateur de Microsoft pénètre dans un café, le pouvoir d’achat global des consommateurs y augmente fortement, alors qu’il reste inchangé pour tous les autres buveurs

    | Slate
    http://www.slate.fr/story/37629/pouvoir-achat-hausse-baisse-calcul