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  • LES GUERRES DU YEMEN-(Le Monde Arabe-Sama Mohamed (2018-12-03)

    La présente tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Porté par la vague révolutionnaire du printemps arabe de 2011, le Yémen se trouve depuis en proie à des bouleversements profonds. Bien que la révolution yéménite soit parvenue à mettre fin au régime autocratique du président Ali Abdallah Saleh, le pays n’a pas réussi sa transition politique. Cet échec s’est traduit par une guerre sanglante qui oppose des acteurs locaux, avec l’interposition d’autres acteurs régionaux et internationaux. La dynamique de ce conflit pluriel a fait émerger un véritable « système de guerres » qui rend extrêmement complexe la scène yéménite.

    Au commencement était le printemps yéménite
    Entamé en janvier 2011, un soulèvement de la jeunesse yéménite aux aspirations progressistes et démocratiques va faire tomber le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 33 ans. Malgré une terrible répression en mars 2011, la révolution yéménite gagne en force, attirant dans ses rangs les partis politiques majoritaires et plusieurs groupes sociaux. De plus en plus isolé face aux voix qui réclament son départ, Saleh capitule et accepte un plan élaboré par les États-Unis et le Conseil de la Coopération du Golfe. En novembre 2011, il démissionne et transmet ses pouvoirs à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    En février 2012, Hadi, qui vient d’être élu président à la faveur d’un scrutin à candidat unique, forme un gouvernement d’unité nationale. Entre 2013 et 2014, une Conférence de dialogue national est organisée et aboutit à la formation d’une Commission constitutionnelle. En charge d’une nouvelle organisation de la vie politique yéménite, la Commission décide d’une réduction des pouvoirs présidentiels et d’un modèle étatique basé sur une structure fédérale composée de six provinces.

    Les Houthistes à l’offensiveMais cette configuration est rejetée par les Ansar Allah (les partisans de Dieu), communément appelés « les Houthistes ». Il s’agit d’un mouvement contestataire, qui se revendique du chiisme zaydite, établi à Saada, à l’extrême nord-ouest du pays. La région de Saada a été intégrée à la province d’Azal qui s’étend de Sanaa jusqu’au nord du pays. Or, les Ansar Allah exigent que Saada soit considérée comme une province à part entière au sein de l’État fédéral et réclament, en outre, un accès à la Mer rouge. Ce désaccord marque la fin du processus pacifique de transition post-révolutionnaire et plonge le Yémen dans un conflit long et douloureux.

    Craignant que l’histoire se répète et qu’ils deviennent les perdants de la révolution yéménite, les Ansar Allah font le choix de l’affrontement. Le 21 septembre 2014, ils renversent le gouvernement de Hadi et s’emparent de la capitale yéménite, Sanaa. Après cette victoire, les milices d’Abd al-Malik al-Houthi, son dirigeant actuel et, par ailleurs, frère du fondateur du mouvement continuent leur progression vers les autres régions yéménites.

    Avant la fin de l’année 2014, les Houthistes se trouvent à la tête d’une vaste étendue de territoires situés dans le nord du pays. Cette extension territoriale leur a donné accès à des lieux stratégiques, tel le port de Hodeïda, sur la côte Est, par lequel transite la majeure partie des importations yéménites (environ 70 %).

    Face à l’ampleur que prend la rébellion houthiste, l’ancien envoyé spécial de l’ONU, Jamal Ben Omar, tente de jouer les médiateurs. Hadi et les Houthistes signent un accord appelé « Accord sur la Paix et le Partenariat » garantissant une meilleure représentation des rebelles au sein d’un nouveau gouvernement.

    Mais, le 20 janvier 2015, les Houthistes rompent cet accord sous prétexte que certaines de ses clauses n’ont pas été respectées dans le projet constitutionnel qui venait d’être publié par le gouvernement de Hadi. Ils s’emparent du palais présidentiel et poussent Hadi à démissionner. Le 21 février 2015, Hadi, assigné à résidence par les Houthistes, parvient à s’enfuir. Il quitte Sanaa pour la ville portuaire d’Aden, d’où il abroge sa démission et forme une alliance anti-Houthistes. Dès lors, deux gouvernements dirigent le Yémen – l’un établi à Sanaa et l’autre à Aden.

    Une alliance de circonstance avec l’ex-Président Saleh
    À ce stade, les Houthistes, dont le projet politico-territorial est entretenu par des alliances fragiles et incertaines, tentent de resserrer leurs rangs. Dans cette conquête du pouvoir et du territoire, ils jouissent d’un réseau de soutien basé sur les deux pôles du zaydisme au Yémen – religieux et tribal.

    Il s’agit de l’ancienne aristocratie religieuse zaydite (descendants du prophète Mohammed appelés Hachémites ou Sayyids) et des tribus des hauts plateaux yéménites. Ces tribus se situent dans les territoires des alliés historiques de l’imamat zaydite au Yémen, les Hashid et les Bakil. Cependant, il est largement admis que l’ascension rapide des Houthistes n’aurait pu se faire sans l’alliance fondée avec leur ancien ennemi, le président destitué Saleh, l’instigateur des six guerres brutales (appelées les guerres de Saada) dont ils ont été les victimes entre 2004 et 2010.

    Bien que Saleh soit d’origine zaydite, son alliance avec les Houthistes aura été purement stratégique : il s’agit pour lui de revenir sur la scène politique yéménite. De même, les Houthistes ont fait preuve de pragmatisme avec cette alliance qui leur a permis d’accéder à d’importantes ressources militaires. Malgré sa destitution, Saleh a en effet conservé une grande influence sur l’armée nationale, en particulier sur les forces de la garde républicaine et les forces de la sécurité centrale.

    Al-Qaïda, Daech et les sudistes, des obstacles sur la route des Houthistes
    Cependant, la prise de pouvoir des Houthistes n’est pas acceptée par tous au Yémen, loin de là. Des groupes sunnites situés dans la mouvance du salafisme et liés au parti politique Islah (antenne locale des Frères musulmans) forment des poches de résistance dans certains territoires (à Marib, Jawf et Taiz).

    Les Houthistes sont également confrontés aux groupes terroristes d’al-Qaeda dans la péninsule arabique (Aqpa) et de l’État islamique au Yémen (Daech). Le premier est né, courant 2009, de la fusion entre al-Qaeda au Yémen et al-Qaeda en Arabie saoudite, tandis que le second a émergé dans le pays en 2015. Ces groupes tirent profit du chaos engendré par la guerre pour étendre leur influence. Les multiples attentats commis depuis le début du conflit visent à la fois les Houthistes et les partisans de Hadi, et causent de nombreuses victimes parmi les populations, tant chiites que sunnites.

    « La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite. »

    La fuite de Hadi à Aden en février 2015 a déplacé le centre de gravité du conflit vers les régions du sud, foyer d’un autre groupe qui s’oppose aux Houthistes. Il s’agit des partisans du mouvement séparatiste sudiste appelé al-Harak. Né en 2007, ce mouvement regroupe une large coalition d’acteurs qui proclament, par des manifestations pacifiques, l’indépendance du Yémen du Sud (unifié avec le Nord en 1990). L’avancée des Houthistes vers Aden est très mal perçue par les populations sudistes, largement acquises à la cause séparatiste, et qui considèrent le régime de Sanaa comme un « occupant ». Ce fort sentiment régionaliste est exploité par Hadi et ses alliés pour freiner l’expansion territoriale des Houthistes.

    Face à l’avancée de ces derniers vers Aden en février 2015, Hadi demande en urgence l’intervention militaire de l’Arabie saoudite et se réfugie à Riyad, où il forme un gouvernement en exil. Les Houthistes, de leur côté, cherchent du soutien auprès de l’Iran. Dès lors, la guerre au Yémen entre dans une nouvelle phase, encore plus violente. La régionalisation de la guerre modifie en effet considérablement les modalités et l’expression du conflit yéménite.

    L’Iran et l’Arabie saoudite entrent en scène
    Pour écarter d’emblée toute ambiguïté, il faut rappeler que le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite). Il s’agit d’une rivalité maritime autour de l’accès aux infrastructures portuaires de la zone qui s’étend du détroit d’Ormuz, dans le Golfe arabo-persique, au détroit de Bab Al-Mandab, dans le Golfe d’Aden.

    Avec la progression des Houthistes vers la ville d’Aden, en février 2015, le détroit de Bab Al-Mandab – par lequel transite 4 % de la demande mondiale en pétrole – risque de tomber entre les mains d’un groupe pro-iranien. Le 26 mars 2015, l’Arabie saoudite lance alors l’opération militaire « Tempête décisive », en s’appuyant sur une coalition de neuf pays arabes et musulmans. Ses objectifs déclarés sont de mettre fin à l’offensive des Houthistes et de rétablir au Yémen le gouvernement de Hadi, reconnu comme légitime sur le plan international.

    Dans le but de constituer un camp anti-Houthistes et de disposer de troupes locales loyales à Hadi, la coalition arabe mise sur les affiliations tribales, religieuses et régionales, qui jouent un rôle crucial dans l’espace politique yéménite.

    « Le conflit irano-saoudien qui se joue au Yémen est géostratégique et en aucun cas confessionnel (chiite/sunnite) »

    D’une part, l’Arabie saoudite s’appuie militairement sur certaines tribus yéménites, notamment les Hashids, qui bénéficient de ses subventions depuis de nombreuses années. Après la révolution de 1962, un comité saoudien doté d’un budget de 3,5 milliards de dollars a ainsi été mis en place pour former un réseau de chefs tribaux yéménites fidèles au Royaume.

    D’autre part, les Émiratis, très investis dans la coalition arabe, instrumentalisent le sentiment régionaliste dans le sud du pays afin d’alimenter la guerre contre les Houthistes. Ils soutiennent, en mai 2017, la formation du « Conseil de transition du Sud » à Aden, qui proclame la sécession du sud du Yémen.

    Du côté de l’État iranien, si le soutien aux Houthistes est avéré, son impact sur le déroulement du conflit au Yémen reste limité. Au cours de la formation de leur mouvement, les Houthistes se sont inspirés des codes et slogans de la Révolution iranienne de 1979. Le mouvement a également connu un processus de renouveau, rapprochant le chiisme zaydite du chiisme duodécimain, doctrine de l’État iranien.

    Toutefois, l’influence la plus significative de l’Iran dans le conflit yéménite se manifeste au niveau militaire avec la fourniture aux Houthistes d’une certaine capacité balistique. Depuis 2015, en effet, ces derniers pilonnent les frontières méridionales de l’Arabie saoudite par des tirs de missiles et frappent des navires civils et militaires (saoudiens et émiratis) dans le Golfe au moyen de missiles anti-navires.

    La lutte antiterroriste, l’autre guerre du Yémen
    Mais la complexité du conflit yéménite va au-delà des clivages internes et des rivalités régionales en raison de la guerre antiterroriste qui se joue en arrière-plan. Les questions sécuritaires liées à la présence de groupes terroristes au Yémen ont donné une dimension internationale à cette guerre.

    Depuis 2011, les frappes ciblées menées par les drones américains contre les camps d’entraînement des groupes terroristes (Aqpa et Daech) au Yémen se sont intensifiées, notamment dans les régions de Marib, Shabwa, Baydha, Hadramaout et Abyan. Le rôle des Américains dans la guerre contre le terrorisme au Yémen remonte aux années 2000, à l’attaque de l’USS Cole dans le port d’Aden et aux attentats du 11 septembre 2001. Dans le conflit actuel, les États-Unis offrent également un soutien logistique aux forces émiraties, cibles de plusieurs attentats terroristes.

    Néanmoins, l’intervention de ces acteurs régionaux et internationaux dans la guerre yéménite n’aura que très peu modifié les lignes sur le champ de bataille. Certes, l’opération « Tempête décisive » a stoppé la progression des Houthistes vers les régions méridionales placées, depuis septembre 2015, sous le contrôle des forces gouvernementales. En revanche, les Houthistes maintiennent toujours leurs positions dans le nord du pays, et cela malgré la rupture de leur alliance avec Saleh, qu’ils ont fait assassiner le 4 novembre 2017.

    Face à l’apocalypse yéménite, des efforts de paix hors de propos
    Aujourd’hui, à l’heure où la guerre fait toujours rage, les appels à la paix se multiplient. Les quatre années du conflit yéménite ont entraîné une crise humanitaire sans précédent. Les chiffres sont effrayants : environ 10 000 victimes (dont 60 % de civils), 50 000 blessés, 3 millions de déplacés (sur une population estimée à 27 millions), 80 % de la population dépendant de l’aide humanitaire, 7 millions de personnes exposées au risque de famine et plusieurs milliers de morts dus au choléra. À cela s’ajoutent les crimes de guerres perpétrés par tous les acteurs du conflit, dont la destruction des infrastructures et du patrimoine matériel, l’enrôlement d’enfants dans les forces armées, etc.

    En outre, la polarisation du conflit yéménite autour des clivages tribaux, régionaux et religieux a accentué les antagonismes dans une société qui est déjà profondément divisée. Ces déchirures compliquent la mise en place du processus de pacification.

    Jusqu’à présent, aucune des parties au conflit au Yémen n’a donné la moindre indication quant à la possibilité d’une solution autre que militaire. Ainsi, aucun des pourparlers engagés par l’ONU depuis 2014 (en Suisse et au Koweït) n’ont abouti à un résultat.

    « Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux »

    Dernièrement, l’affaire Khashoggi a incité les hauts responsables des gouvernements américain, français et britannique à hausser le ton, appelant le Royaume saoudien à mettre un terme à la guerre au Yémen. Depuis, on assiste à certaines avancées dans le dossier yéménite. La coalition arabe vient ainsi d’accepter un cessez-le-feu en stoppant ses offensives sur le port de Hodeïda, assiégé depuis le mois de juin.

    Parallèlement, le nouvel envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a relancé le processus de paix en annonçant de nouveaux pourparlers en Suède dans les semaines à venir. Mais cette énième tentative de paix n’aura aucune chance de réussir si l’ONU ne renouvelle pas sa lecture du conflit yéménite.

    Il ne fait aucun doute que la paix au Yémen est étroitement liée aux intérêts des pays régionaux et internationaux. Toutefois, pour l’heure, seuls les acteurs locaux sont invités à participer aux pourparlers de l’ONU. Pire, la représentation dans ces discussions se limite aux Houthistes et au gouvernement de Hadi. Ils sont pourtant loin d’être les seuls acteurs influents au niveau local.

    Cette configuration de la paix est très réductrice et ne reflète en rien la réalité que les quatre années de conflit ont engendrée sur la scène yéménite en termes de rapports de force. Il est illusoire d’élaborer un plan de paix sans prendre en considération la pluralité des acteurs du conflit yéménite et des enjeux locaux, régionaux et internationaux qui s’y superposent.

  • « Au #Yémen, la situation humanitaire se dégrade plus vite que notre capacité à y répondre »

    La mort violente de l’ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh, après son appel du pied à l’Arabie saoudite, risque d’alimenter la « guerre par procuration » au Yémen entre Ryad et Téhéran, selon certains analystes, alors que d’autres la voient une possible fin du conflit. Le CICR constate, lui, que la situation humanitaire ne cesse de s’aggraver, comme l’explique son président Peter Maurer.

    https://www.swissinfo.ch/fre/effondrement_-au-y%C3%A9men--la-situation-humanitaire-se-d%C3%A9grade-plus-vite-que-notre-capacit%C3%A9-%C3%A0-y-r%C3%A9pondre---/43735936?srg_sm_campaign=general&srg_sm_medium=soc&srg_sm_source=sflow
    #guerre #conflit

  • Colère sound system (54 minutes)
    #Soro_Solo, France Inter, le 1er octobre 2017
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-afrique-en-solo/l-afrique-en-solo-01-octobre-2017

    Entre la voix de la rue, de la protestation et des chansons, il n’y a souvent qu’un pas.

    Aujourd’hui, je vous propose d’ouvrir la sono des mouvements porteurs de la colère des peuples sur le continent Africain. Car depuis la nuit des temps, la douleur des opprimés se raconte souvent en musique.

    De l’insurrection des écoliers Sud-Africains en 1976 à la destitution de Blaise Compaoré en 2014 au Burkina Faso en passant par le Printemps Arabe en Tunisie en 2011, depuis des décennies, les peuples se dressent contre les pouvoirs liberticides, coupables d’injustice et de violation des droits de l’homme.

    Les mouvements porteurs de ces frondes sont aujourd’hui identifiés par les sociologues, comme sentinelles de la démocratie. Leur défiance est toujours portée par les hauts parleurs de la musique.

    Bienvenue à la maison, bienvenue dans le studio des Sounds System en colère.

    (1) « Salut aux Combattants » Pierre Claver Akendengue

    « Salut aux Combattants » du Gabonais Pierre Akendengue, est une photo sonore des souffrances des Noirs sous l’Apartheid érigé en système de gouvernement en Afrique du Sud par le pouvoir Blanc en 1948. Les lois de l’Apartheid ne seront abolies qu’en Juin 1991 par le gouvernement Frederik de Klerk après la sortie de prison de Nelson Mandela en février 1990 qui a enduré vingt-sept années d’incarcération. Le 10 mai 1994 Nelson Mandela est élut premier président noir d’Afrique du Sud.

    (2) « Lettre au Président » Valsero

    La lettre du rapper Camerounais Valsero à Paul Biya, président du Cameroun depuis 35 ans, le questionne sur le dénuement des Camerounais qui en bave encore et encore...

    L’une des cerises sur le gâteau du régime du président Paul Biya, c’est d’avoir proposé en 2007 d’amender la Constitution du Cameroun, qui limitait la Présidence de la République à deux termes de sept ans. En réponse, l’artiste Lapiro de Mbanga compose la chanson « Constitution constipée »

    Malgré l’interdiction d’antenne de cette chanson, elle fut reprise lors des manifestations de février 2008. Lapiro de Mbanga est arrêté en avril 2008 et condamné à trois ans de prison par le Tribunal de Grande Instance. L’amendement contre lequel Lapiro a composé « Constitution Constipé » a tout de même été adopté et permit à Paul Biya d’être réélu en octobre 2011.

    (3) « Constitution Constipée » - Lapiro de Mbanga

    Au Cameroun, « Constitution Constipée » a fait incarcérer Lapiro De Mbanga en 2008 à la prison de New Bell à Douala où il contracte la fièvre typhoïde. Après sa Libération en 2011, il s’exile aux États-Unis où il décède en 2014 à New York.

    Partout en Afrique quand la jeunesse se dresse, c’est parce qu’elle n’en peut plus des politiques stériles qui les affament.

    En Tunisie par exemple, c’est le désespoir qui emmena un vendeur ambulant, le jeune Mohammed Bouazizi, à s’immoler par le feu à Sidi Bouzid en Décembre 2010 pour protester contre la saisie de sa marchandise par la police. Son suicide enclenchera une vague de contestation qui emportera le régime du président Ben Ali. Il s’en suivra une avalanche de grogne dans le monde Arabe qui gagnera le Yémen en Janvier 2011 où les manifestants réclament le départ du président yéménite Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis 1978.

    En Février 2011, au Caire la bourrasque de la contestation a fait tomber le président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981,

    En Mars 2011 la grogne explose à Damas

    En Avril, de la même année, elle s’étend en Lybie et emportera le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1969.

    Cette insurrection baptisée "Printemps Arabe" est incarnée par la chanson "Kelmti Horra" de la Tunisienne Emel Matlouthi qui a obtenu le Prix Nobel de la paix en 2015, avec le Quartet du dialogue national ayant accompagné le renouveau démocratique en Tunisie.

    (4) « Kelmti Horra » Emel Mathlouthi

    Apparu en 2011 au Sénégal, initié par les rapper Thiat et Kilifeu du groupe Keur Gui, le mouvement « Y’en a Marre » arrangue les populations à se dresser comme un seul homme contre la volonté du président Abdoulaye Wade qui voulait modifier la constitution et briguer un nouveau mandat. En déjouant les visés du vieux président Wade au Sénégal, « Y’en a Marre » catalysera des organisations similaires dans différents pays au Sud du Sahara

    (5) « Coup de Gueule » Keur Gui

    De Dakar à Libreville, Kinshasa, en passant par Ouagadougou le modèle « Y’en a Marre » se reproduira dans diverses capitales Africaine.

    (6) « De La Lutte qui Libère » Joey Le Soldat

    Le Burkina Faso, pays de Joey le Solda a enduré 27 ans de régime de Blaise Compaoré présumé coupable de l’assassinat de président Thomas Sankara en 1987. En 2014, Blaise Compaoré tente de tordre le coup à la Constitution et se maintenir au pouvoir Le 30 Octobre de cette année-là quand les députés du Burkina Faso se retrouvent pour examiner le projet de loi portant sur la révision de la Constitution permettant une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015, Le Mouvement « Balaie Citoyen », portées par l’esprit de Thomas Sankara, appel les populations à descendre dans la rue et battent le pavée pour empêcher la révision de la loi fondamentale.

    (7) « Thomas Sankara » Debademba

    Tous ces mouvements citoyens se nourrissent d’exemples révolutionnaires africains et se posent comme héritiers de figures respectées et admirées devenus des mythes sur le continent. Notamment le nigérian Tafawa Balewa, le congolais Patrice Lumumba ou le burkinabé Thomas Sankara.

    Ils revendiquent la défense du panafricanisme et fustigent sans détours l’impérialisme occidental. Leur rêve, opérer et réaliser une vraie Union des peuples Africains qui ne serait pas selon eux - une coquille vide comme l’Union Africaine actuelle, incapable de gérer le mal être du continent.

    Les régions qui n’ont pas encore de force citoyenne organisée, les individualités comme Cheikh MC des Comores usent de la musique pour booster les mentalités.

    (8) « Na Rende » Cheikh MC

    En égrenant le chapelet des mouvements sociaux de cette décennie en Afrique, on constate que les artistes musiciens sont en première ligne des combats. Et s’il est une référence en la matière, c’est bien le nigérian feu Fela Anikulapo Kuti. Pourfendeur de la corruption, du néo-colonialisme, des manœuvres de la classe politique et des détournements d’argents fait par les militaires, toute sa vie durant, il n’a eu de cesse de tarauder tous les régimes qui se sont succédés à la tête du Nigéria. Sa volumineuse œuvre musicale a souvent égratigner nos mentalité de colonisées.

    (9) « Mister Felow Felow » Fela Anikulapo Kuti

    #Musique #Musique_et_politique #radio

  • Yémen : les enjeux d’une guerre occultée
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/07/31/yemen-les-enjeux-d-une-guerre-occultee_5166873_3218.html

    La guerre au Yémen (1/5). Le pays est l’un des théâtres de la lutte d’influence entre l’Arabie saoudite et l’Iran, mais le conflit révèle d’autres fractures.
    Par Jean-Philippe Rémy (Aden, envoyé spécial)

    Plus de 10 000 morts, dont la moitié sont des civils ; des bombardements qui touchent aussi bien des écoles et des musées que des camps militaires ; une dizaine de pays impliqués, du Moyen-Orient à l’Afrique ; une épidémie de choléra qui atteint plus de 300 000 personnes : la guerre entamée en 2015 au Yémen est un conflit dévastateur, et il se déroule pratiquement sans témoin extérieur.

    Plus de deux ans après son déclenchement, le Yémen est coupé en deux. Il y a une forme de gouvernement au Nord, à Sanaa, mêlant des responsables de la rébellion houthiste et les fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Dans le Sud, à Aden, siège un autre gouvernement, reconnu, celui-ci, par la communauté internationale et soutenu par une coalition d’une dizaine de pays dirigée par l’Arabe saoudite. Les deux camps qui s’affrontent au Yémen ont tout mis en œuvre pour empêcher les journalistes de s’y rendre. C’est, pour l’heure, leur seule réussite.

    #paywall

    • Plus de 10 000 morts, dont la moitié sont des civils ; des bombardements qui touchent aussi bien des écoles et des musées que des camps militaires ; une dizaine de pays impliqués, du Moyen-Orient à l’Afrique ; une épidémie de choléra qui atteint plus de 300 000 personnes : la guerre entamée en 2015 au Yémen est un conflit dévastateur, et il se déroule pratiquement sans témoin extérieur.

      Plus de deux ans après son déclenchement, le Yémen est coupé en deux. Il y a une forme de gouvernement au Nord, à Sanaa, mêlant des responsables de la rébellion houthiste et les fidèles de l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Dans le Sud, à Aden, siège un autre gouvernement, reconnu, celui-ci, par la communauté internationale et soutenu par une coalition d’une dizaine de pays dirigée par l’Arabe saoudite. Les deux camps qui s’affrontent au Yémen ont tout mis en œuvre pour empêcher les journalistes de s’y rendre. C’est, pour l’heure, leur seule réussite.

      Or les enjeux sont importants. Le Yémen est un des théâtres de la féroce lutte d’influence entre l’Arabie saoudite et l’Iran, qui se joue aussi en Syrie ou en Irak. Mais la guerre agit aussi comme le révélateur d’autres fractures, notamment celle entre le nord et le sud du pays. Alors que le conflit semble enlisé et que la situation humanitaire devient intenable, le Yémen semble menacé de destruction massive. Dans ce contexte, les djihadistes, à commencer par Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), tapis en embuscade, voient des opportunités à saisir.

      Quelles sont les racines du conflit ?

      Il revient à quelques fonctionnaires du Fonds monétaire international (FMI) d’avoir, involontairement, allumé l’étincelle d’une situation qui n’attendait que d’exploser. En 2014, sous pression de l’institution financière, le pouvoir de l’époque – avec à sa tête le président Abd Rabo Mansour Hadi – annonce la suppression de subventions sur les produits pétroliers. Les manifestations s’étendent, notamment à la capitale, Sanaa, et fragilisent le pouvoir. Les rebelles houthistes, au nord du pays, en profitent pour mener une opération de conquête partielle de Sanaa. Dirigé par Abdel Malik Al-Houthi, ce mouvement se réclame du zaïdisme, une branche minoritaire du chiisme, qui a été le socle de l’imamat, le régime politique à la tête du Yémen, du IXe siècle jusqu’en 1962 et l’avènement de la République.

      Le renouveau zaïdite des houthistes est une réaction à la montée en puissance du salafisme sunnite dans le Nord, encouragée par l’Arabie saoudite. De 2004 à 2010, les houthistes ont été en rébellion ouverte contre le pouvoir central du président Ali Abdallah Saleh – pourtant lui-même zaïdite. Frontalier de l’Arabie saoudite, le « pays » houthiste, dont la ville de Saada est la « capitale », a été ravagé par les campagnes successives de l’armée yéménite, appuyée dès les années 2000 par l’aviation saoudienne.

      Ali Abdallah Saleh, pour sa part, n’a pas résisté au « printemps yéménite » de 2011. Son pouvoir déliquescent, miné par une corruption vertigineuse, a été balayé par les manifestations… et l’aide de l’Arabie saoudite, qui l’a poussé vers la sortie. Son vice-président, Abd Rabo Mansour Hadi, lui a alors succédé. Mais l’ex-chef de l’Etat avait conservé des stocks d’armes, beaucoup d’argent et la loyauté des troupes d’élite de l’armée. Une alliance va donc alors être nouée avec ses ennemis d’hier, les houthistes, pour repartir à l’assaut du pouvoir. En deux temps, septembre 2014 puis janvier 2015, les nouveaux alliés prennent le contrôle de la capitale, Sanaa, sans coup férir. La guerre peut commencer.

      Abd Rabo Mansour Hadi, placé en résidence surveillée, parvient à s’enfuir et à gagner Aden, dans le Sud. Les houthistes – dont la branche politique s’intitule Ansar Allah – et les forces pro-Saleh – réunies dans son parti, le Congrès populaire général (CPG) – se lancent alors à l’assaut du reste du pays. Pour l’Arabie saoudite, c’est la confirmation de la tentative masquée de l’Iran de prendre le contrôle du Yémen par l’intermédiaire de ses alliés supposés, les houthistes, d’obédience chiite eux aussi.

      Dans la nuit du 25 au 26 mars 2015, alors que les forces de l’alliance houthistes-CPG sont entrées dans Aden, une coalition pro-saoudienne de neuf pays entre en action et commence ses frappes aériennes. Cette coalition va déployer des navires pour empêcher le ravitaillement de ses ennemis par la mer, mais aussi des soldats au sol, bien qu’en nombre limité, pour participer à la reconquête. Deux ans plus tard, Aden est libérée, mais la guerre est enlisée.


      Panneau à l’éfigie du Président Abdrabbo Mansour Hadi, le 17 juin à Aden.

      Est-ce une guerre entre chiites et sunnites ?

      Au départ, ce n’est pas le cas. Les houthistes n’ont pas de revendications fondées sur des différences entre chiites et sunnites (de rite majoritairement chaféite, au Yémen). Les populations zaïdites représentent un tiers environ des Yéménites et, même si techniquement elles appartiennent au chiisme, leur culte diffère considérablement de celui pratiqué en Iran. Sur le plan politique, les houthistes ont repris le slogan iranien : « Dieu est grand ! Mort à l’Amérique ! Mort à Israël ! Que la malédiction s’abatte sur les juifs ! L’islam vaincra ! », mais ils ne sont pas des satellites iraniens comme le Hezbollah libanais.

      De plus, la guerre des houthistes ne s’est pas menée sur la base d’un appui iranien. Les armes, même lourdes, se trouvent facilement en vente libre dans le nord du Yémen. Surtout, les houthistes ont pu compter sur les stocks constitués par Ali Abdallah Saleh, qui dispose d’un important réseau d’alliances tribales comme politiques, et sur les unités de l’armée qui les ont rejoints, jusque dans Aden. Un rapport du panel d’experts de l’ONU estimait en 2016 que le « gouvernement légitime pourrait avoir perdu le contrôle de plus de 68 % des stocks nationaux [d’armes] pendant le conflit ». Les mêmes experts ont mené l’enquête sur les trafics d’armes iraniennes à destination des houthistes et n’ont pas décelé de transferts d’importance, hormis dans certains secteurs spécialisés (missiles, drones). Ces armes ont été apportées en contrebande, par voie maritime ou depuis le sultanat d’Oman. Or, ces deux voies semblent s’être taries courant 2017, selon une source au sein du groupe d’experts.

      A mesure que le conflit s’éternise, l’opposition entre chiites et sunnites, telle que l’envisage l’Arabie saoudite, pourrait s’aggraver. Mais, au-delà, le conflit a fait resurgir d’autres questions complexes comme celle de l’unité du pays. Le sud du Yémen a, en effet, été indépendant de 1967 à 1990.

      Des crimes de guerre sont-ils commis ?

      Ils ont été commis par les deux camps. Il y a, d’abord, les victimes civiles, qui constituent environ 60 % des morts, et cela indique le type de guerre qui se mène au Yémen : la coalition bombarde un grand nombre de bâtiments, considérés comme des stocks d’armes potentiels. Les écoles, dans ce cadre, ont beaucoup été visées. Les houthistes affirment que près de 2 500 écoles dans le Nord auraient été touchées. Des immeubles dans des villes classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, comme la vieille ville de Sanaa, ont aussi été ciblés. Des trésors archéologiques ont été détruits par des bombardements de la coalition, notamment dans des musées. De plus, le recours à des sous-munitions par la coalition a été avéré.

      Symétriquement, les houthistes minent systématiquement les zones dont ils se retirent, notamment la ville de Taëz. Ils ont aussi organisé des tueries à l’aveugle dans des quartiers des zones « ennemies » en usant de leur artillerie ou en déployant des snipers chargés d’abattre les civils.

      La guerre du Yémen est-elle impossible à gagner ?

      Après une phase de mouvements – la ruée vers le Sud de l’alliance houthistes-CPG, suivie de la bataille d’Aden, qui s’est soldée par sa défaite et un début de repli –, le conflit s’est enlisé, à de rares exceptions près. La coalition et ses alliés yéménites ne parviennent pas à prendre pied dans les massifs montagneux. Ils sont bloqués sur les contreforts, notamment dans la région de Marib, et ont échoué, pour le moment, à s’allier avec des tribus qui leur permettraient d’avancer.
      En janvier 2017, une offensive a été lancée par la coalition pour conquérir les ports de la mer Rouge. Pour l’Arabie saoudite, il s’agissait de contrer une menace potentielle iranienne sur le trafic commercial (et militaire) passant par l’une des plus grandes routes maritimes de la planète, le détroit de Bab Al-Mandab. L’autre nation-clé de la coalition, les Emirats arabes unis, cherche à se constituer une zone d’influence dans la partie sud du Yémen, quitte à soutenir les mouvements séparatistes locaux. A terme, l’Arabie et les Emirats risquent donc de se trouver en contradiction sur le dossier yéménite.

      Les pays membres de la coalition sont, du reste, de moins en moins convaincus par la guerre au Yémen. Bahreïn a ordonné le retrait. Les Saoudiens se sont massivement retirés. Les Emirats, les plus présents, comptent sur des mercenaires ou des soldats soudanais (notamment des unités irrégulières ayant mis à feu et à sang le Darfour), pour les protéger. « Ni l’Arabie saoudite, ni les Emirats ne parviendront à instaurer des sphères d’influence durables au Yémen, estime Michael Horton, analyste à la fondation Jamestown, un institut de recherche basé à Washington. Dans ce pays, la politique est un sport de combat sanglant dont les étrangers comprennent rarement toutes les règles et dans lequel ils ne parviennent jamais à l’emporter. »

  • Le #Yémen en proie à une épidémie de #choléra et menacé de #famine
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/06/06/le-yemen-en-proie-a-une-epidemie-de-cholera-et-menace-de-famine_5139164_3244

    Depuis la fin du mois d’avril, une épidémie de choléra s’étend à une vitesse exponentielle au Yémen. Les structures de santé, dévastées par plus de deux ans de conflit, sont incapables de contenir la catastrophe. Des premiers cas ont été signalés à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès octobre 2016 mais l’épidémie flambe de nouveau ce printemps : entre le 27 avril et le 30 mai, 65 041 cas ont été recensés. Au cours de la seule semaine du 15 au 22 mai, 18 000 nouveaux cas ont été signalés et entre 3 000 et 5 000 nouveaux cas sont désormais enregistrés chaque jour. 532 morts ont été dénombrés. Samedi 3 juin, le directeur régional de l’Unicef, Geert Cappelaere, estimait que 130 000 personnes au total pourraient être infectées d’ici deux semaines.

    Si dix-neuf des vingt-trois gouvernorats sont touchés, l’épidémie affecte principalement des régions contrôlées par les rebelles houthistes alliés à l’ex-président Ali Abdallah Saleh : la capitale, Sanaa, et sa région, ainsi que les gouvernorats d’Amran et de Hajja, situés dans le nord-ouest du pays. Ces zones font l’objet d’un blocus de la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite, en guerre contre les rebelles depuis mars 2015.

    L’apparition du choléra s’ajoute à une menace de famine majeure : la sécurité alimentaire de 17 millions de personnes est menacée et 6,8 millions de Yéménites sont « à un pas de la famine », a rappelé, le 31 mai, le coordinateur des secours d’urgence des Nations unies, Stephen O’Brien. Ce dernier appelle la coalition internationale à ne pas lancer l’assaut sur le port d’Hodeïda, principale voie d’accès aux zones rebelles, dont l’activité a été drastiquement réduite par les bombardements et le blocus.

    #paywall (et il n’y a plus le truc de la lecture zen pour le contourner…)

  • Incroyable mais vrai, un ancien bourreau bahreini va conseiller l’enquête saoudienne au Yémen - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/incroyable-mais-vrai-un-ancien-bourreau-bahreini-va-conseiller-l-e

    Incroyable mais vrai, un ancien bourreau bahreini va conseiller l’enquête saoudienne au Yémen
     4 novembre 2016 olivier 0 Commentaire anti-Houthis, Arabie saoudite, armes, Bahreïn,bourreau, chiites, civils, Coalition, colonel Mansour Al-Mansour, droits de l’Homme, enquête, Guerre, hôpital,Iran, JIAT, justice, manipulation, ONG, ONU, Politique, printemps arabes, rebelles, Riyad, sécurité, tortures,vidéo, viols, wahhabite, Yemen, yéménites
    Le colonel Mansour Al-Mansour a été nommé conseiller juridique de l’Equipe conjointe d’évaluation des incidents (JIAT) dirigée par l’Arabie saoudite. Celle-ci doit enquêter sur les dommages infligés aux civils yéménites par la coalition anti-Houthis.

    Le colonel Mansour al-Mansour n’est pas un inconnu et connaît son métier. Ce militaire est tristement célèbre à Bahreïn pour avoir joué un rôle crucial dans la répression et l’écrasement de la révolte bahreïnienne de 2011, dans le contexte des « Printemps arabes ».

    Le militaire, « spécialiste » en droit, a en effet dirigé un tribunal bahreïnien qui a jugé des centaines de manifestants non-violents, des universitaires, des écrivains et des journalistes, les condamnant souvent à des peines d’emprisonnement à perpétuité.

    Des dizaines de détenus auraient, sans jamais obtenir gain de cause, interpellé le colonel et dénoncé les tortures et les viols auxquels ils devaient faire face en prison. Le colonel est accusé par les organisations de défense des droits de l’homme d’avoir coordonné ces exactions répressives.

    L’ONU et des organisations de défense des droits de l’homme ont critiqué la manière de faire du colonel qui n’a pas hésité à exclure régulièrement du tribunal les observateurs internationaux des droits de l’homme.

    Mansour Al-Mansour a également conseillé au Bahreïn de ne pas signer la Convention internationale sur certaines armes classiques, qui inclut l’interdiction des armes à sous-munitions en raison du préjudice « indiscriminé » qu’elles peuvent causer. L’Arabie saoudite et ses neuf alliés au Moyen-Orient utilisent régulièrement de telles armes contre la rébellion houthie au Yémen.

    D’après le Middle East Monitor, c’est ce colonel qui prodigue maintenant ses précieux conseils au sein de l’Equipe conjointe d’évaluation des incidents (JIAT). Cette « équipe », dirigée par l’Arabie saoudite, doit mener un travail d’investigation sur les frappes aériennes perpétrées au Yémen. Ces bombardements ont tué des milliers de civils yéménites, y compris 140 civils et le maire de Sanaa, lors d’une frappe aérienne contreune célébration funéraire le mois dernier.

    Le royaume wahhabite, réélu récemment au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, a déjà été blanchi par le JIAT à propos de six incidents répertoriés, dont le bombardement en août dernier d’un hôpital de campagne de Médecins sans frontières (MSF).

    Human Rights Watch et plusieurs autres organisations de défense des droits de l’hommeréclament une enquête indépendante et non dirigée par l’Arabie saoudite. Les ONG soupçonnent Riyad et sa coalition de cibler délibérément les infrastructures civiles yéménites. Human Rights Watch a récemment insisté sur la nécessité pour les pays occidentaux d’arrêter de vendre des armes à l’Arabie saoudite et aux autre pays du Golfe.

    La guerre au Yémen oppose depuis 2014 les rebelles chiites houthis, proches de l’ancien président Ali Abdallah Saleh et soutenus par l’Iran, aux partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, en exil en Arabie saoudite depuis 2015.

    Depuis mars 2015, la coalition dirigée par Riyad intervient régulièrement au Yémen, notamment par des frappes aériennes d’une grande violence, afin de remettre Abd Rabbo Mansour Hadi au pouvoir. Le conflit au Yémen a déjà fait jusqu’à 10 000 morts, dont 3 800 civils, selon les estimations de l’ONU.

  • Revue de la presse saoudienne (2)
    Vendredi 1438/1/13 - 2016/10/14
    http://www.spa.gov.sa/viewstory.php?lang=fr&newsid=1548518

    (Je découvre et c’est du très lourd)

    Pour sa part, /Al Jazeera/ fustige le discours tenue par Ali Abdallah Saleh qui, voulant exploiter l’explosion à la Salle des fêtes dont l’auteur n’est pas encore identifié dans l’attente de la fin de l’enquête, est parti dans un délire dépassant tout entendement avec des propos grossiers et sans retenue que seuls les gens fous et sans la moindre raison puisqu’il s’est permis de s’en prendre à ses /Seigneurs/ au Royaume et dans les pays de la Coalition qui se sont engagés à restaurer le pouvoir légitime au Yémen.

    • Avec tout le matos militaire qu’on leur vend, on n’a pas russi à leur fourguer quelques traducteurs ? Hallucinant le fond bien entendu, mais la forme n’est pas mal non plus. Finalement, L’Orient-le Jour ou même Al-Manar, ce n’est pas si mal !

  • Les contre-performances des armées du Golfe au Yémen Analyse militaire d’un fiasco / Orient XXI
    http://orientxxi.info/magazine/les-contre-performances-des-armees-du-golfe-au-yemen,1341,1341

    Le 26 mars 2015, l’armée saoudienne formait une coalition avec la majorité des membres du Conseil de coopération du Golfe et d’autres pays arabes pour une offensive au Yémen dans le but de rétablir au pouvoir Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé par les rebelles houthistes alliés à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Quatorze mois plus tard, les objectifs de Riyad ne sont pas atteints et les pertes sont sensibles. Des revers qui mettent en lumière les faiblesses structurelles de ces armées, pourtant richement dotées.

    • Dans ca papier signé par quelqu’un qui a du vendre pas mal de matos, des généralisations gentiment racistes dans ce genre : « La cause est probablement à rechercher dans la perception des liens hiérarchiques dans ces sociétés qui induit des usages et des comportements, déjà décrits6, dommageables pour l’efficacité. » Mais les brigades Leclerc font du bon boulot : « Il existe bien entendu des exceptions notables à ce tableau, comme les Leclerc ou la Garde présidentielle des Émirats constituée de forces spéciales et d’unités efficaces. »

  • Les contre-performances des armées du Golfe au Yémen - Pierre-Jacques Teisseire
    http://orientxxi.info/magazine/les-contre-performances-des-armees-du-golfe-au-yemen,1341,1341

    Le 26 mars 2015, l’armée saoudienne formait une coalition avec la majorité des membres du Conseil de coopération du Golfe et d’autres pays arabes pour une offensive au Yémen dans le but de rétablir au pouvoir Abd Rabbo Mansour Hadi, chassé par les rebelles houthistes alliés à l’ex-président Ali Abdallah Saleh. Quatorze mois plus tard, les objectifs de Riyad ne sont pas atteints et les pertes sont sensibles. Des revers qui mettent en lumière les faiblesses structurelles de ces armées, pourtant richement (...)

  • L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/international/240416/lirresistible-processus-de-fragmentation-du-yemen?onglet=full

    L’irrésistible processus de fragmentation du Yémen
    24 avril 2016 | Par Laurent Bonnefoy

    Un nouveau cycle de négociations impliquant l’Arabie saoudite et les rebelles houthis s’est ouvert mi-avril à Koweït. Mais plus d’un an après le début de la guerre au Yémen, les dynamiques contradictoires sur le terrain rendent illusoire, pour l’instant, tout type de règlement politique.

    En dépit de son coût humain et politique terrible, la guerre au Yémen est trop fréquemment négligée, voire oubliée. Fin mars 2016, le premier anniversaire de son déclenchement ne pouvait raisonnablement être célébré par personne tant ce conflit, et l’intervention de la coalition menée par l’Arabie saoudite qui le structure, sont des échecs patents. Cet anniversaire a cependant coïncidé avec l’entame d’une nouvelle phase, censément plus constructive.

    Après deux rencontres organisées à Genève, un troisième round de négociation s’est officiellement ouvert à Koweït le 17 avril 2016 sous l’égide de l’ONU. Une semaine plus tôt, un cessez-le-feu a été prononcé. Certes, les représentants de la rébellion houthiste (chiite), cible de l’offensive saoudienne au Yémen, ont traîné les pieds et retardé de plusieurs jours leur arrivée à la table des négociations pour protester contre la poursuite de bombardements aériens par la coalition. Malgré tout, pour la première fois depuis le début de la guerre, l’optimisme semble de mise. Mais ces négociations ne sont-elles pas trop déconnectées des réalités de terrain ? Cet effort n’arrive-t-il pas trop tard alors que le pays, la société et l’État sont déstructurés, si ce n’est même détruits ?

    L’approche diplomatique dorénavant privilégiée par les représentants des belligérants se fonde sur quatre dynamiques. Depuis quelques semaines, celles-ci ont transformé un conflit longtemps apparu figé, marqué par le laisser-faire de la communauté internationale et par une impasse militaire.

    La position fragilisée de l’Arabie saoudite

    Le premier changement concerne l’Arabie saoudite et les pressions internationales, même timides, qui s’exercent sur son gouvernement. Depuis le début de la guerre, les « bavures » se sont multipliées. L’ensemble des belligérants fait montre d’un mépris évident pour les civils dont au moins 5 000 ont été tués en un an. Chaque partie peut ainsi renvoyer ses adversaires à ses crimes. Le blocus houthiste autour de Taëz est par exemple fréquemment comparé à celui sur Gaza dans les médias du Golfe. Par quatre fois, des institutions de santé dans lesquelles opérait du personnel médical de Médecins sans frontières ont été touchées par des bombes saoudiennes, sans compter les mariages ou campements de réfugiés.

    Si les manquements des rebelles et de leurs alliés pro-Saleh (fidèles à l’ancien président yémenite, mis à l’écart en 2012) peuvent à bon droit être dénoncés, la responsabilité de la coalition – souvent réduite à son commandement saoudien – est d’une autre nature. La dimension asymétrique du conflit, l’échelle et la fréquence des « dommages collatéraux » et l’alliance nouée avec les grandes puissances occidentales placent l’Arabie saoudite en première ligne. États-Unis, Grande-Bretagne et France, principaux pourvoyeurs en armement des pays de la coalition, se trouvent de fait engagés sur le terrain yéménite, ne serait-ce que par l’intermédiaire des formateurs militaires. Ils voient dès lors leur laisser-faire critiqué par les médias, les partis d’opposition et les acteurs humanitaires. Aux États-Unis, dans une correspondance privée rendue publique, le secrétaire d’État, John Kerry, s’est ému de l’intransigeance des Saoudiens et de leurs alliés au Yémen mais la critique reste feutrée. Campagnes de grandes ONG françaises dénonçant la situation humanitaire, scandale lié à la décoration par le président Hollande du prince héritier saoudien Muhammad bin Nayef en mars 2016 et vote par le Parlement européen d’une résolution appelant au boycott des ventes d’armes à l’Arabie saoudite ont sans conteste fragilisé la position saoudienne et favorisé des inflexions politiques. Pour répondre à cette situation, le gouvernement saoudien, soucieux de son image, a signé des contrats avec des agences de communication en Europe.

    Riyad accepte les discussions directes

    La seconde dynamique concerne la relation entre les houthistes et le pouvoir saoudien. Riyad, niant la légitimité politique des houthistes et dénonçant leur collusion avec l’Iran, avait depuis le déclenchement de la guerre refusé de les considérer en tant qu’interlocuteurs directs. Les Saoudiens ont néanmoins engagé des pourparlers avec eux depuis février 2016. Ces discussions ont abouti à des échanges de prisonniers et ont conduit à une sécurisation de la frontière, limitant les incursions houthistes en territoire saoudien. En échange, le leadership houthiste a envoyé des signaux moins ambigus qu’habituellement au sujet de sa relation avec l’Iran. Début mars 2016, sur sa page Facebook, Yusuf al-Fayshi, membre du comité révolutionnaire et proche du leader rebelle Abdulmalik al-Houthi, a publié un texte remarqué dans lequel il demandait explicitement aux Iraniens de se tenir éloignés du conflit yéménite.

    Une alliance en péril entre les rebelles et l’ancien président

    L’objet des discussions directes entre Saoudiens et houthistes avait également pour fonction d’amplifier une troisième dynamique : la dissolution de l’alliance entre les rebelles houthistes et l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh. Cette alliance, militaire et politique, a permis au mouvement houthiste d’asseoir sa puissance militaire et à l’ancien président de se venger de ceux qui, lors du printemps yéménite de 2011, l’avaient trahi, provoquant sa chute. Elle a, depuis le début du conflit, été considérée comme le talon d’Achille de la rébellion. Les deux anciens ennemis, qui s’étaient combattus de 2004 à 2010 dans la très meurtrière guerre de Saada, avaient établi une alliance dont chacun estimait sortir gagnant. Lors des manifestations organisées au premier anniversaire de l’offensive saoudienne, les tensions étaient palpables et coïncidaient avec des revers militaires, à Taez notamment. Chacun dénonçant « l’agression saoudienne » avait organisé son cortège en différents lieux de Sanaa, comme pour jauger ses propres forces. Toujours annoncée, la dissolution de l’alliance ne venait toutefois pas encore.
    Abderabuh Mansur Hadi, un « roi nu » face au « phénix politique » Saleh

    Le pouvoir en opération reconquête

    La quatrième dynamique concerne la volonté du président du Yémen, Abderabuh Mansur Hadi, d’élargir la base de ses partisans. « Roi nu », quasiment dépourvu de relais efficaces dans l’armée et les institutions, Hadi s’était jusqu’à présent appuyé sur des hommes originaires de provinces du Sud, mais souvent rejetés par le mouvement sudiste sécessionniste. Khaled Bahah, premier ministre et vice-président (mais aussi concurrent potentiel de Hadi), a été remplacé début avril 2016 par deux anciens proches de Saleh, Ahmed Obaid Bin Daghr et Ali Muhsin. Le profil politique du premier rend compte d’une stratégie visant à regagner le cœur des membres du parti du Congrès populaire général encore dirigé par Saleh (et dans lequel Bin Daghr avait occupé la fonction de secrétaire général, y compris après 2012 et la chute de Saleh de la présidence). Les origines du second et son rôle passé dans l’armée doivent permettre de se rapprocher des tribus du Nord et des militants du parti Al-Islah (issu des Frères musulmans.) Une telle entreprise n’est pas gagnée d’avance, considérant le passif de Hadi dans le nord du pays et auprès d’une large part des sudistes.

    La place redonnée à la diplomatie, aux négociations et à la noble politique ne peut malheureusement faire oublier la centralité des armes et de la violence. L’optimisme qui devrait découler des quatre dynamiques présentées ci-dessus n’est ainsi sans doute qu’une illusion. Quand bien même les pays de la coalition arabe cesseraient-ils de bombarder le pays et les houthistes accepteraient-ils de se conformer à la résolution 2216 du conseil de sécurité de l’ONU qui leur enjoint de laisser leurs armes, de quitter les villes et de permettre le retour du gouvernement qualifié de légitime à Sanaa, il est fort probable que la guerre se poursuive. Le conflit au cours de l’année écoulé a considérablement approfondi des fragmentations identitaires qui remettent en cause la viabilité de l’État yéménite et son avenir. L’on aimerait bien évidemment se tromper.

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    À rebours d’une l’histoire yéménite caractérisée par la coexistence et un processus de convergence des identités religieuses, le conflit a accentué une polarisation entre sunnisme et zaydisme-chiite incarné par la rébellion houthiste. Bien qu’indirectement, l’offensive de la coalition menée par l’Arabie saoudite a légitimé une lecture anti-chiite de l’inimitié qui s’est trouvée en adéquation avec l’idéologie de divers mouvements djihadistes. Des milices islamistes sunnites, parfois affiliées à Al-Qaïda, participent ainsi à l’effort de guerre et aux combats contre les houthistes tout en bénéficiant du chaos ambiant. L’Organisation de l’État islamique a fait son apparition, revendiquant 25 attentats en une année et s’engageant dans une rivalité avec les autres groupes djihadistes plus anciens. Le vide politique a en outre laissé à Al-Qaïda dans la péninsule Arabique (AQPA) l’espace pour se déployer et contrôler des territoires. Or ce groupe, en dépit d’alliances nouées au niveau local avec des tribus, par exemple dans la province orientale du Hadramaout, continue d’évoluer bien loin de la politique institutionnelle. Comme l’État islamique, il restera encore longtemps rétif à toute négociation ou diplomatie et éloigné des tables de négociations. Par ailleurs, les attentats contre les mosquées zaydites revendiqués par l’Organisation de l’État islamique et une rhétorique salafiste offensive ont entraîné chez les zaydites un sentiment de fragilité et une logique de solidarité structurée autour du référent chiite. Les portraits du président syrien Bachar al-Assad et du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, dans les rues de Sanaa illustrent le développement d’un imaginaire proprement chiite, marqué par ses héros et ses luttes, bien loin de l’imaginaire national yéménite.

    La fragmentation est également géographique, entre Nord et Sud. L’unification de 1990 a toujours été contestée, donnant lieu en 1994 à un conflit et depuis 2008 à un puissant mouvement populaire qui dénonce la domination politique, économique et symbolique exercée par le Nord. La prise par les houthistes de la ville d’Aden, en mars 2015, a été l’événement déclencheur de la guerre, précipitant le mouvement sudiste dans un conflit qui initialement ne le concernait guère. Les destructions dans l’ancienne capitale du Sud et l’occupation de la ville pendant cinq mois ont approfondi un ressentiment qui sera bien difficile à dépasser. Le mouvement sudiste a poursuivi son déploiement, accru son armement (grâce à des équipements fournis par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis), sans pour autant se rapprocher du président Hadi. À Aden, d’impressionnantes manifestations réclamaient la sécession. Au Hadramaout, province orientale « sudiste », les velléités indépendantistes étaient elles aussi profondes mais s’accordaient mal avec celles d’Aden. Dès lors, c’était bien une fragmentation en de multiples entités qui se dessinait et non un retour en arrière à la situation pré-1990 où Nord et Sud se faisaient face.

    Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0 Le Yémen avant sa réunification en 1990. © Mediapart/ Mnmazur/CC-BY-SA-3.0

    La troisième source d’inquiétude concerne la résilience du clan de l’ancien président Saleh. Phénix politique, Saleh, au pouvoir pendant plus de 33 années, sort renforcé de l’épreuve de force qu’il a engagée contre Hadi, le parti Al-Islah et la communauté internationale dès son éviction en 2012. S’appuyant sur sa fortune personnelle (qu’un panel d’experts de l’ONU a – sans doute exagérément – estimée à 60 milliards de dollars) restée considérable en dépit de sanctions internationales, il a entretenu ses réseaux clientélistes, en particulier dans l’armée et via son alliance avec les houthistes. Si chacun hors du pays (et particulièrement parmi les puissances régionales) souhaite se débarrasser de Saleh et si à l’intérieur il ne peut apparaître comme une alternative viable, force est de reconnaître qu’aucune solution ne peut se passer de son assentiment. Lors d’une apparition publique le 25 mars 2016, il bravait la coalition régionale, ses propres ennemis et pointait du doigt implicitement les renoncements à venir des houthistes, expliquant être matériellement en mesure de poursuivre le combat plusieurs années encore. Il se plaçait au centre du jeu militaire comme diplomatique, fixant ses conditions pour la paix. Chacun devrait prendre ses menaces au sérieux et considérer que cette résilience de Saleh est une bien mauvaise nouvelle pour la paix.

    #yémen

  • Prise de deux grandes villes au Yémen par al-Qaïda.Dépêche in extenso :
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/12/02/aqpa-profite-du-conflit-entre-houthistes-et-forces-loyales-pour-s-emparer-de
    AQPA profite du conflit entre houthistes et forces loyales pour s’emparer de deux localités au Yémen

    Les forces d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) se sont emparées, mercredi 2 décembre, de deux grandes villes du sud du Yémen, Zinjibar et Jaar, à l’est d’Aden. Le chef des forces des comités populaires pour la province d’Abyan, a indiqué avoir informé les autorités de l’imminence de l’attaque d’AQPA sans susciter pour autant de réaction.

    La prise de ces localités situées dans la province d’Abyane permettrait aux djihadistes d’assurer une ligne de ravitaillement entre les villes de Moukalla sous leur contrôle et d’Aden, où ils sont présents. Zinjibar, la capitale de la province d’Abyan, et Jaar sont situées à une cinquantaine de kilomètres seulement à l’est d’Aden.

    Les deux villes étaient déjà tombées brièvement sous le contrôle des forces d’AQPA il y a quatre ans. AQPA avait alors profité de la contestation contre le régime du président Ali Abdallah Saleh, en plein « mouvement des printemps arabes », qui avait fragilisé les structures du pays. L’armée yéménite avait délogé les djihadistes un an plus tard.

    Cette fois, AQPA met à profit le conflit qui oppose les rebelles chiites houthistes, maîtres de la capitale, Sanaa, depuis septembre 2014, et les forces restées loyales au successeur de Saleh, Abd-Rabbou Mansour Hadi, appuyées par une coalition mise en place par l’Arabie saoudite.

    Les Etats-Unis considèrent AQPA comme la branche la plus dangereuse de la nébuleuse Al-Qaida et ont lancé cette année plusieurs attaques de drones contre des membres du réseau extrémiste au Yémen, tuant en juin son chef Nasser Al-Wahishi, qui était aussi le numéro 2 d’Al-Qaida au niveau mondial.

  • #Riyad aurait proposé des « millions de dollars » au #Yémen pour combattre les #houtistes

    " Nous vous paierons des millions de dollars si vous devenez nos alliés » pour combattre les rebelles houtistes. C’est ce qu’auraient promis les autorités saoudiennes à Sanaa, selon les déclarations de l’ancien président yéménite, Ali Abdallah Saleh.
    Il a fait ces révélations à l’occasion d’une interview télévisée à la chaîne de télévision Al-Mayadeen, installée à Beyrouth, diffusée vendredi 29 mai. L’ancien chef d’Etat y précise avoir refusé l’offre, et accusé le royaume sunnite de semer la « sédition » dans son pays."

    http://bit.ly/1Bw5iUD via Le Monde

  • Yémen, de l’unification à la victoire houthiste
    http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/A/50964

    Mai 1990. Unification de la République arabe du Yémen (Yémen du Nord) et de la République démocratique et populaire du Yémen (Yémen du Sud), sous la direction de M. Ali Abdallah Saleh, président du Nord depuis 1978.

    1994. Tentative de sécession du Sud écrasée par l’armée.

    2002. Début de la campagne américaine d’assassinats de membres d’Al-Qaida au Yémen. A partir de 2012, présence de forces spéciales américaines sur le terrain.

    Janvier 2009. Fusion des branches saoudienne et yéménite d’Al-Qaida sous le nom d’Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA).

    Janvier 2011. Début des manifestations contre le président Saleh. Affrontements, parfois armés, qui durent plus d’un an.

    Mars 2011. La rébellion houthiste, en cours depuis 2004, s’empare de la ville de Saada.

    Octobre 2011. La militante Tawakkol Karman reçoit le prix Nobel de la paix.

    27 février 2012. M. Saleh, à qui l’immunité a été accordée, remet ses pouvoirs au nouveau président Abd Rabbo Mansour Hadi.

    Avril 2012. Violents combats entre l’armée et AQPA dans la province d’Abyane.

    Mars 2013. Ouverture de la conférence de dialogue national. Elle s’achève en janvier 2014 par un document qui doit permettre la rédaction d’une nouvelle Constitution.

    21 septembre 2014. Les rebelles houthistes s’emparent de la capitale, Sanaa. Un nouveau gouvernement est formé le 13 octobre sous la direction de M. Khaled Bahah. M. Hadi reste président.

  • #Yémen : les contrats gaziers de #Total et GDF Suez en accusation
    http://multinationales.org/Yemen-les-contrats-gaziers-de

    Des manifestations ont eu lieu au Yémen pour dénoncer les contrats gaziers de Total et, dans une moindre mesure, GDF Suez. Elles sont menées par des figures du mouvement démocratique qui a renversé l’ancien dictateur Ali Abdallah Saleh, comme Tawakkol Karman, lauréate du prix Nobel de la paix 2011. Depuis plusieurs mois, le nouveau gouvernement yéménite s’efforce d’obtenir une renégociation des contrats de fourniture de gaz naturel liquéfié (GNL) conclus par les multinationales françaises avec l’ex (...)

    #Actualités

    / #Industries_extractives, #Énergie, Total, #GDF-Suez, Yémen, #Industries_extractives, fiscalité, #industries_extractives, #énergie, #influence, #campagne_citoyenne, #Courrier_international, Orient (...)

    #fiscalité #Orient_XXI
    https://www.youtube.com/watch?v=eHwDbue7f2A&feature=youtu.be


    http://marebpress.net/news_details.php?sid=65026&lng=arabic
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/10/colere-autour-du-contrat-gazier-de-total
    http://www.romandie.com/news/n/_Le_Yemen_presse_Total_et_GDF_Suez_de_reajuster_les_prix_de_son_GNL7519122
    http://orientxxi.info/magazine/bras-de-fer-petrolier-entre-total,0511
    http://www.adentribune.com/yemen-demonstrators-demand-cancellation-of-total-gas-agreement

  • Yémen - Colère autour du contrat gazier de Total | Courrier international

    http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/10/colere-autour-du-contrat-gazier-de-total

    La dénonciation d’un contrat gazier avec Total devient de plus en plus virulente ces derniers jours au Yémen. Le groupe pétrolier français est accusé de spolier le pays, profitant de conditions négociées avec l’ex-dictateur Ali Abdallah Saleh.

    (...)

    Cette dénonciation de la corruption semble se transformer ces derniers jours en véritable french bashing."

    Lire l’article du jour Orient XXI Bras de fer pétrolier entre Total et le Yémen, par Jean-Pierre Séréni http://orientxxi.info/magazine/bras-de-fer-petrolier-entre-total,0511

  • Heurts ces derniers jours au Yémen
    Beaucoup plus d’infos sur Twitter*, notamment grâce à Benjamin Wiacek @nefermaat.
    *(Même constat sur Bahreïn : sans Twitter, très peu d’infos.)

    Le soulèvement populaire qui a entraîné la chute du président Ali Abdallah Saleh en février 2012 a réveillé l’agitation séparatiste dans l’ancien Yémen du Sud, vingt ans après une guerre civile remportée par le Nord.
    Les séparatistes réclament l’autonomie politique ou un nouvel Etat dans le sud du Yémen. Ils aspirent à recréer l’Etat socialiste qui existait dans la partie sud du pays jusqu’en 1990, et ils craignent que la présidentielle du 21 février aille à l’encontre de leur objectif. Affaibli par un an de manifestations, le gouvernement yéménite a perdu le contrôle de régions entières du pays et des combats ont fait rage dans certaines zones du Sud l’an dernier entre l’armée et des islamistes.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/1106673/heurts-entre-forces-securite-separatistes-yemen

  • Le monde arabe en révolution(s) - Zineb El Rhazoui : « La révolution est une femme »
    http://monde-arabe.arte.tv/zineb-el-rhazoui-la-r%C3%A9volution-est-une-femme

    Les femmes sont partout : dans les manifestations, les commissariats, les prisons, les réseaux sociaux, les réunions clandestines, elles se sont même immolées par le feu… Mais lorsqu’il s’agit de cueillir les fruits politiques des révolutions, elles disparaissent. Les démocraties émergentes dans les pays dits arabes se feront avec elles, ou ne se feront pas.

    Comment oublier le visage de cette pasionaria, accrochée à un grillage tunisois, criant son indignation à la foule lorsque les forces de police ont tiré à balles réelles sur les manifestants ? Ce jour-là, Ben Ali était encore au pouvoir, et nul ne pouvait imaginer qu’il le quitterait par la petite porte quelques heures plus tard. Un tel acte de bravoure sous le règne du despote de Carthage pouvait coûter quelques années de réclusion, ou un accident de voiture… Comment oublier cette terrible vidéo où Fadoua Laroui, mère célibataire marocaine de 25 ans, s’est immolée par le feu pour protester contre sa condition de paria ? Peu instruite, démunie et certainement apolitique, son acte cristallise pourtant tout le drame que subissent les femmes de sa condition dans les pays où le statut des filles d’Ève est encore régi par les patriarcales lois de la charia. Fadoua a jeté le discrédit sur l’image de « roi de la moudawana » (code du statut personnel marocain) dont se prévaut Mohammed VI auprès de ses alliés occidentaux.

    Femmes courage

    Du haut de son voile, une manifestante yéménite interpelle le tout-puissant Ali Abdallah Saleh au micro d’Al Jazeera : « Tu nous as tant menacés de subir un sort à l’irakienne ou à la somalienne, nous te menaçons aujourd’hui de subir un sort à la tunisienne ». Il faut faire preuve de beaucoup de courage pour lancer une telle invective au potentat à l’heure où ils n’étaient guère plus de quelques dizaines à réclamer ouvertement son départ ? Quelques jours plus tard, des centaines de milliers de Yéménites allaient descendre dans les rues. En Libye aussi, peu de médias ont mentionné que derrière les images de virils insurgés, hissés sur des véhicules de combats, mitraillettes à l’épaule, ce sont les femmes qui assuraient le « back-office ». Ce sont elles aussi d’ailleurs qui ont donné le coup d’envoi de la révolution, lorsque ces mères, épouses, sœurs et filles ont décidé de manifester pour réclamer la vérité sur les 1200 détenus de la prison d’Abou Salim, exécutés par le régime de Kadhafi en 1996. Le 15 février 2011, la police du dictateur ouvre le feu sur le rassemblement des femmes, déclenchant l’embrasement de la Libye pour de longs mois.

  • Yémen : « le président Saleh prépare la guerre » - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/09/30/yemen-le-president-saleh-prepare-la-guerre_1580680_3218.html#ens_id=1567655

    Nouvelle démonstration de force d’Ali Abdallah Saleh. Dans un entretien au Washington Post et au Time Magazine vendredi 30 septembre, le président yéménite a déclaré qu’il ne démissionnerait pas si ses anciens alliés devenus opposants sont autorisés à participer à des élections, brandissant la menace d’une guerre civile. Depuis son retour d’Arabie saoudite le 23 septembre, le pays a connu un regain de violences qui s’est soldé par la mort de plus de 170 personnes. Selon Franck Mermier, chercheur spécialiste du Yémen au CNRS, le président Saleh, un « manœuvrier continuel », « prépare la guerre » et joue la « stratégie du chaos ».

  • Au Yémen, les femmes imposent leur révolution (Printemps arabe)
    http://printempsarabe.blog.lemonde.fr/2011/04/18/au-yemen-les-femmes-imposent-leur-revolution

    “Nous n’allons pas rester silencieuses !” Descendues par milliers samedi et dimanche dans les rues de Sanaa, Aden et Taez, les femmes yéménites ont réagi au discours du président Ali Abdallah Saleh avec véhémence. A la hauteur du “déshonneur” qu’ont suscité les propos qu’il a tenus vendredi 15 avril, lorsqu’il a dénoncé la “mixité illégale entre sexes” lors des manifestations anti-régime (...)

  • Premières manifestations à Casablanca et à Rabat - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2011/02/20/nouvelle-fusillade-dans-la-capitale-yemenite_1482832_3218.html#xtor=AL-32280

    #Maroc
    « Liberté, dignité, justice », scandaient des manifestants à Casablanca, tandis que des groupes de gauche demandaient « moins de pouvoirs à la monarchie ». « Le roi doit régner et non gouverner » ou « le peuple veut une nouvelle Constitution », proclamaient des banderoles. A Rabat, sous une pluie fine, plus de 2 000 personnes - 4 000 selon les organisateurs, manifestaient en scandant : « Le peuple veut le changement ».

    [...]

    #Yémen. Des partisans du président yéménite Ali Abdallah Saleh ont tenté dimanche de s’opposer à une manifestation de l’opposition et des coups de feu ont éclaté, au neuvième jour de la contestation inspirée par les exemples tunisien et égyptien. Une cinquantaine de militants favorables au régime ont attaqué un rassemblement d’un millier d’opposants qui scandaient « Dégage, Ali ! » devant l’université de la capitale. L’un des partisans de Saleh a ouvert le feu avec un fusil d’assaut mais on ne fait pas état de victimes. Les activistes pro-Saleh ont ensuite quitté les lieux tandis que les opposants poursuivaient leur manifestation.