person:ananda guillet

  • Graines de zizanie à Kokopelli : le semencier contesté poursuit un blogueur
    https://reporterre.net/Graines-de-zizanie-a-Kokopelli-le-semencier-conteste-poursuit-un-blogueu

    « Le livre est critique et ces critiques ne font pas du bien, mais le ton reste mesuré, nous indique par téléphone Me Blanche Magarinos-Rey, qui défend Kokopelli. Et la diffusion demeure assez limitée, alors qu’un article sur Internet peut devenir viral très vite. »

    C’est exactement ce qui s’est passé. Le 18 mai, Daniel Vivas a donc publié ce fameux billet sur son site, dans lequel il dénonce « le management autoritaire et crapuleux des Guillet (...) qui cultivent en même temps sous la forme du “moi je” un citoyennisme mystico-anarcho-écologiste de façade et une véritable posture de petit chef tayloriste et stalinien ». Bien malgré lui — il abhorre Facebook —, son article est repris sur les réseaux sociaux et partagé plus de 8.400 fois, donnant une publicité inédite à l’ouvrage. À Kokopelli, on s’affole : en juin, les ventes commencent à chuter. Son directeur, Ananda Guillet, se fend d’un droit de réponse, publié le 11 juin sur le site de Daniel Vivas.

    Il y fustige « des attaques provenant de personnes que nous pensions de notre côté, que nous avions embauchées à Kokopelli pour leurs convictions militantes et qui n’étaient en fait que des convictions de “contre tout” stériles. Des pseudo-révolutionnaires n’osant pas s’en prendre aux vrais problèmes, mais plutôt à une association comme Kokopelli qui fait du “bio business”. » Puis il s’explique : « Pour ce qui est des conditions salariales, en 20 ans nous avons eu des différends avec des salariés, sans aucun doute. Citez-moi une seule structure employant du personnel qui n’en aurait pas eu. Mais il est vrai qu’à notre arrivée en Ariège, j’ai fait une erreur. Une grosse erreur, j’ai privilégié le milieu “alternatif” dans mes embauches (frais, naïf et sans expérience que j’étais). Eh oui, ce milieu que je croyais propice à la fertilité propre à Kokopelli s’est tout de suite alerté et braqué sur le fait que nous faisions du business. Ah bon ? L’argent de mon salaire ne tombe pas du ciel ??? »

    #mépris #poursuites_bâillons #exploitation

  • Kokopelli : graines de résistance
    http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-kokopelli-graines-de-resistance-2014-09-23

    « Une graine de variété ancienne, donnera des tomates, dont on pourra replanter les graines. Ce n’est pas le cas des variétés hybrides, vigoureuses sur une seule saison, sans saveur et gorgées d’eau, et qui rendent les agriculteurs dépendants des semenciers » accuse le directeur de Kokopelli Ananda Guillet, 27 ans. L’association fondée par ses parents en 1999 produit en agriculture biologique et commercialise plus de 2200 variétés de graines anciennes, issues d’hybridations naturelles, dont 650 espèces de tomates ! Durée : 53 min. Source : France Culture

    • Beh si on peut replanter des graines d’hybrides de tomates ou de n’importe quelle autre espèce. Ça donnera rien d’uniforme car ça contiendra une diversité génétique issue du croisement initial qui s’exprimera au niveau des individus plantés. Mais c’est dommage car l’agriculteur ou l’agricultrice a « besoin » d’uniformité pour des raisons techniques ou commerciales.
      Et ce ne sont pas les hybrides qui enferment les agriculteurs et agricultrices, mais le fait de les acheter à des compagnies qui ne dévoilent pas les parents utilisés dans le croisement initial. Si les parents sont connus, les hybrides peuvent être reproduits, et rien n’empêche d’en inventer soi même (je sais qu’au moins une personne le fait), ni d’inventer des méthodes ou on cultive une diversité pour un même légume.

      commercialise plus de 2200 variétés de graines anciennes, issues d’hybridations naturelles,

      Alors là je suis plus que dubitatif ... Justement le but c’est de ne pas « hybrider », en tout cas de choisir scrupuleusement la parenté des croisement donc dans pas mal de cas d’éviter justement une hybridation naturelle. Pas pour les espèces autogames comme la tomate, pas pour les espèces dont une seule variété est cultivée dans un rayon de quelques centaines de mètres. Sinon la plupart du temps c’est en serre, ou dans des cages, ou par une pollinisation manuelle.

      Bref les poncifs habituels sur le sujet. Grr.

    • Ça n’empêche que ça raconte toujours les mêmes choses fausses sur les hybrides, la liberté des semences, et que ça mélange les problématiques des jardinier.e.s, des semencier.e.s et des mairaîcher.e.s qui ne sont pas les mêmes. Vu l’importance du débat, c’est dommage et dommageable...

    • Non, c’est moi qui ai supprimé mon message. En fait, c’est pas ta première remarque qui m’a fait réagir tout à l’heure, c’est qu’on renchérisse dessus en soupçonnant que l’émission (mal présentée) n’ait pas été écoutée. D’où mon commentaire parce que je voyais le truc dévié mais bon voilà, maintenant, chacun peut y aller de son commentaire bien-sûr :)

    • Oui j’avais pas écouté le reportage encore quand j’ai commenté. Cela dit je me suis retenu pour ne pas en rajouter une couche sur le sujet pendant l’écoute :) Le focus est plus large, et concerne surtout les personnes qui vendent des graines et font pousser des légumes de manière professionnelle, mais il y a souvent des amalgames avec les stands kokopelli dans les foires avec les échanges de jardinier.e.s amateurs, donc ...

      Ce que je trouve vraiment dommage c’est que la grille de lecture actuelle est à peu près juste concernant les pros (concrètement, ils et elles ne peuvent pas acheter les semences de légumes anciens car le catalogue officiel fait rempart), mais masque les autres problèmes (je me demande si beaucoup de pros achèteraient des semences traditionnelles plutôt que des hybrides, même en bio. Pour des raison de résistance aux maladies, de calibrage, d’homogénéité, de débouchés, et surtout je ne pense pas que beaucoup de pros fassent leurs graines (la tomate c’est le symbole mais justement c’est un cas particulier car les variétés ne se croisent pas entre elles) de toute façon. Donc finalement c’est pas tant le caractère non reproductible des hybrides qui est génant (à part pour les jardinier.e.s qui font plus leurs graines) mais l’impossibilité pour le/la maraicher.e d’acheter n’importe quelle semence.

      J’ai mis le doigt aussi sur ce qui me gênait le plus. Et c’est que tacitement on laisse aux industriels le soin de créer de nouvelles variétés, et on se campe sur la préservation de variétés anciennes (je dis pas qu’il faut le faire hein). Tellement de chose passionantes et utiles peuvent être faites au jardin, pour créer de nouvelles variétés qui nous correspondent mieux ...

    • Le problème c’est pas qu’on laisse le soin aux industriels de créer de nouvelles variétés, je pense que beaucoup de jardiniers, maraîchers ou horticulteurs s’y sont attachés. Le problème c’est plutôt que seuls les industriels ont les moyens financiers de les faire homologuer pour qu’elle soient commercialisables.