person:andré gide

  • La tombe de Narcissa dans le Jardin des plantes de #Montpellier :
    https://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article4504

    En ce qui concerne notre sujet, on y trouve également un cénotaphe du XVIIIe siècle, le mystérieux tombeau de Narcissa, qui lui confère un charme romantique. La légende raconte que le poète anglais Edward Young y aurait secrètement inhumé, une nuit de 1736, le cadavre de sa fille, morte de la tuberculose. Anglican, il n’aurait pu la faire enterrer dans un cimetière de la ville. Une exhumation fut faite peu avant la Révolution, fit découvrir des ossements que l’on déclara être ceux d’une jeune fille de 15 à 16 ans.

    Légende ou fond de réalité, le site devint un grand lieu littéraire : il inspira en particulier des envolées poétiques d’André Gide et de Paul Valéry.

    Les plaques apposées sur le mur portent les inscriptions suivantes :

    « J’ai furtivement dérobé un tombeau pour ma fille. Mes mains l’y ont placée à la hâte au milieu de la nuit enveloppée de ténèbres » Edward Young

    « Je me souviens qu’avec Ambroise [1]un soir, comme au jardins d’Academos, nous nous assîmes sur une tombe ancienne qui est toute entourée de cyprès et nous causions lentement en mâchant des pétales de roses » André Gide

    • Edward Young
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Young

      En 1728, Young devint aumônier royal et obtint, en 1730 une cure à Welwyn. Marié en 1731, à Elizabeth Lee dont la fille qu’elle avait eue d’un précédent mariage avec Francis Lee, mariée à Henry Temple, mourut à Lyon le 8 octobre 1736 en chemin pour Nice, suivie de son mari et de sa mère en 1740. Comme Elizabeth Temple était de religion protestante, on refusa l’enterrement dans le cimetière catholique et l’inhumation fut autorisée dans le cimetière de la colonie suisse[1]. Ces coups redoublés que la mort frappa autour de lui sont censées être les douleurs domestiques qui ont donné lieu aux Night thoughts (Pensées nocturnes), poème divisé en neuf nuits, publié de 1742 à 1746, souvent réimprimé, et connu en France sous le titre des Nuits. Ces pertes successives jetèrent le poète dans une disposition lugubre qui se traduisit par ce poème religieux, moral, romanesque, où l’on trouve un chrétien qui paraît sincère, un moraliste satirique de l’école de Pope, habile à balancer les antithèses, et un déclamateur sentimental déployant ses chagrins avec une abondance déréglée d’images. L’immortalité de l’âme, la vérité du christianisme, la nécessité d’une vie religieuse et morale, tels sont les thèmes que Young s’efforce de renouveler en y ajoutant des personnages et des incidents de roman, qui représentaient des faits et des êtres réels. Young déclare, dans la préface de cette œuvre, à laquelle sa célébrité est restée attachée, que le sujet du poème était réel. Philandre et Narcisse ont été identifiés plutôt à la légère avec Henry et Elizabeth Temple. On a également suggéré que Philandre représentait Thomas Tickell, un vieil ami de Young mort trois mois après sa femme. Certains ont également voulu voir un lien entre l’infidèle Lorenzo et le fils de Young, mais celui-ci n’avait que huit ans au moment de la parution des Nuits.

    • Particulièrement intéressante thèse : « Autour du tombeau de Narcissa », par Laure Pellicer, 2001 (mais apparemment mise en ligne en 2021) :
      https://hal.science/hal-03328922/document

      Où l’on découvrira un échange de lettres dans la presse montpelliéraine, en 1787, pour et contre l’édification d’un monument à la mémoire de Narcissa, peu de temps après la découverte supposée des restes de Narcissa, et avant l’édit de Tolérance redonnant un état civil aux protestants. Et le fait qu’il s’agissait d’un mythe qui circulait beaucoup parmi les protestants de la ville.

      (Laure Pellicier n’est pas une inconnue à Montpellier. Elle est par exemple la co-autrice avec Michel Hilaire du livre de référence sur François-Xavier Fabre, fondateur du musée qui porte son nom.)

      Les origines immédiates de la polémique de 1787 sont maintenant un peu plus compréhensibles. Un Intendant sensible et éclairé (on le trouvera deux ans plus tard parmi les membres de la Loge de l’Urbanité), qui fait connaître son émotion et son respect pour la douleur du poète et pour la tombe qu’elle a consacrée ; un regain d’intérêt pour le lieu parmi les résidents anglais ; des mesures de faveur pour qu’un étranger de qualité (Lord « Kamelfort » ou un autre) puisse faire procéder aux fouilles ; un espoir pour l’élite protestante de faire entendre ses revendications ; le soutien implicite du représentant du pouvoir royal ; peut-être aussi, de sa part, un rappel à la prudence lorsque la polémique s’envenime, ce qui expliquerait le brusque repli des partisans du tombeau… Le texte d’Artaud qui a jusqu’ici surtout frappé par sa qualité émotionnelle et poétique, nous permet, par les précisions qu’il contient, d’imaginer tout cela avec quelque vraisemblance.

      […]

      La vérité, ici, est d’ordre affectif et moral. Les protestants de Montpellier ont gardé le souvenir, l’empreinte, notre temps dirait « le traumatisme » de funérailles nocturnes, furtives, quasi-clandestines. Peut-être celles d’une jeune fille étrangère, de l’enfant d’un ministre anglican, ont-elle particulièrement ému un Aribert ou tout autre de ses coreligionnaires ? Peut-être un petit « Poitevin » a-t-il été averti de respecter tel coin de champ, que rien autrement ne signalait à son attention ? Et, même si la légende du Jardin des Plantes n’a été qu’une invention « touristique » et lucrative, n’était-il pas fort sage, pour les partisans du tombeau, d’y adhérer, le lieu étant propre, en cristallisant les émotions, à emporter les convictions ? Car ce n’est pas tant de sentiments que de droits que nous parlent nos « hommes de 1787 » et nous espérons, en essayant de les situer dans la société montpelliéraine, avoir pu éclairer le sens de leur démarche.

    • Narcissa, Edward Young
      http://www.poetryatlas.com/poetry/poem/1920/narcissa.html

      Snatched ere thy prime! and in thy bridal hour!
      And when kind fortune, with thy lover, smiled!
      And when high-flavored thy fresh-opening joys!
      And when blind man pronounced thy bliss complete!
      And on a foreign shore where strangers wept!
      Strangers to thee, and, more surprising still,
      Strangers to kindness, wept. Their eyes let fall
      Inhuman tears; strange tears! that trickled down
      From marble hearts! obdurate tenderness!
      A tenderness that called them more severe,
      In spite of Nature’s soft persuasion steeled:
      While Nature melted, Superstition raved;
      That mourned the dead, and this denied a grave.
      Their sighs incensed; sighs foreign to the will!
      Their will the tiger-sucked outraged the storm:
      For, O, the cursed ungodliness of Zeal!
      While sinful flesh relented, spirit nursed
      In blind Infallibility’s embrace,
      The sahited spirit petrified the breast;
      Denied the charily of dust to spread
      O’er dust! a charity their dogs enjoy.
      What could I do? what succor? what resource?
      With pious sacrilege a grave I stole;
      With impious piety that grave I wronged;
      Short in my duty, coward in my grief!
      More like her murderer than friend, I crept
      With soft-suspended step, and, muffled deep
      In midnight darkness, whispered my last sigh,
      I whispered what should echo through their realms,
      Nor writ her name, whose tomb should pierce the skies!
      Presumptuous fear! how durst I dread her foes,
      While Nature’s loudest dictates I obeyed?
      Pardon necessity, blest shade! of grief
      And indignation rival bursts I poured;
      Half-execration mingled with my prayer;
      Kindled at man, while I his God adored;
      Sore grudged the savage land her sacred dust;
      Stamped the curst soil; and with humanity
      (Denied Narcissa) washed them all a grave.

  • Reconnaître enfin les crimes de la colonisation française | Middle East Eye
    Olivier Le Cour Grandmaison | 5 décembre 2017
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/reconna-tre-enfin-les-crimes-de-la-colonisation-fran-aise-1268904935

    Emmanuel Macron, attendu à Alger ce mercredi, doit mettre un terme au mépris de la France pour ceux qu’elle a opprimés et déclarer que des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre ont été commis pendant son histoire coloniale
    (...)
    Au cours de ces différents déplacements en Afrique de l’Ouest, le chef de l’État a déclaré : « Les crimes de la colonisation européennes sont incontestables. Je me reconnais dans les voix d’Albert Londres et d’André Gide qui ont dénoncé les milliers de morts du chemin de fer Congo-Océan. »

    Ces propos nouveaux, assurément, appellent cependant quelques précisions. Plutôt que de débiter des généralités sur les pratiques coloniales du Vieux Continent, sans doute destinées à atténuer les responsabilités de la France et à tempérer la colère des représentants de la droite et de l’extrême droite, le président gagnerait à être plus précis et à qualifier correctement ce qui a été perpétré à l’époque.


    Ouvriers vietnamiens sur le chantier du chemin de fer Congo-Océan (Facebook/Histoire et Culture du Congo-Brazzaville)

    En effet, la construction de la voie ferrée précitée a coûté la vie à 17 000 « indigènes » pour la seule réalisation des 140 premiers kilomètres. En 1928, le taux de mortalité sur ce chantier était de de 57 % ce qui est comparable voire supérieur au pourcentage de certains camps de concentration nazis.

    Qui a rendu ce chiffre public ? Un anticolonialiste farouche ? Non, le ministre des Colonies, André Maginot, dans une déclaration prononcée devant une commission ad hoc de la Chambre des députés. L’entreprise chargée des travaux ? La Société de construction des Batignolles dont la prospérité est en partie liée aux nombreux contrats remportés dans les possessions françaises. Son successeur n’est autre que le groupe aujourd’hui bien connu sous le nom de SPIE-Batignolles. En 2013, Jean Monville, ancien PDG de ce groupe, osait rappeler « la fierté de ce qu’on avait fait dans le passé, de notre professionnalisme et de notre engagement dans nos “aventures” d’outre-mer » (Le Monde, 21 mai 2013).(...)

  • État de #droit ou #loi du talion ? | LES VREGENS
    https://cafemusique.wordpress.com/2017/11/05/etat-de-droit-ou-loi-du-talion

    En quatre ans, j’ai encore vu changer le monde que je connais le mieux : celui de la #justice. Depuis que j’ai prêté le serment d’avocat, en 1984, ce monde est en révolution perpétuelle, pas forcément pour le meilleur. Les lois, votées à la va-vite et au doigt mouillé, les lois, propulsées dans le code pénal par le vent versatile de l’#émotion alors qu’elles devraient résister à cette tornade, les lois se durcissent. Les faits divers successifs modèlent et remodèlent la hiérarchie des crimes : du temps où André Gide siégeait comme juré à la cour d’assises de la Seine-Inférieure, il était plus grave d’incendier une grange que de violer une fille de ferme. Nous étions au début du XXe siècle, avant la Grande Guerre, avant l’acquittement de Raoul Villain, l’homme qui avait assassiné Jaurès en 1914 : le pire des crimes, après la défaite de l’Allemagne, c’était le pacifisme, et la veuve de Jaurès fut même condamnée aux dépens. À la fin des années 1990, quand éclatèrent, en Belgique l’affaire Dutroux, et dans le Pas-de-Calais celle d’Outreau, la pédophilie, communément présentée comme plus grave que l’homicide, était hissée par l’opinion sur la plus haute marche de ce dérisoire podium. Depuis janvier 2015 et la tuerie de Charlie Hebdo, il n’est pas pire abomination que l’attentat islamiste. Peu importe ces échelles éphémères : les appels à la sévérité aveugle (donc injuste) se multiplient ; les établissements pénitentiaires français n’ont jamais été aussi surpeuplés, mais des députés veulent supprimer les aménagements de peine pour certaines catégories de détenus, créer des « Guantánamo à la française » pour des suspects qui n’ont pas été condamnés, transformer la Constitution en blanc-seing pour le tout-répressif. Ce n’est donc plus « surveiller et punir », comme du temps de Michel Foucault, mais punir d’abord pour mieux surveiller, au cas où. La société de ce début de XXIe siècle se met à ressembler à ce qu’avaient imaginé des auteurs de science-fiction comme George Orwell ou Philip K. Dick.

  • Modiano, nouveau « contemporain capital »

    http://www.lemonde.fr/livres/article/2017/10/25/modiano-nouveau-contemporain-capital_5205806_3260.html

    Le Prix Nobel de littérature 2014 n’a pendant longtemps guère été pris au sérieux. Cela a bien changé, et il est même désormais une figure tutélaire pour de nombreux auteurs

    Vous rappelez-vous ce numéro historique d’« Apostrophes » ? Ce vendredi soir de janvier 1980, Bernard Pivot présente à Romain Gary un jeune invité surprise : Patrick Modiano. Gary dit son plaisir de rencontrer le « Saint-John Perse du roman », dont il apprécie les livres. « Et Modiano, demande Pivot, vous êtes lecteur de Gary ? » L’auteur de Rue des Boutiques obscures (Prix Goncourt 1978) modianise : « Oui, bien sûr, quand on le lit on est un peu comme, on ne sait pas très bien, et puis après, disons que, surtout quand ça nous rappelle, non, parce que les livres, enfin, c’est une sorte de, et alors c’est un peu comme si, enfin, tout cela est, comment dire, bizarre. »

    Savoureux tête-à-tête entre deux écrivains aujourd’hui considérés comme des monuments. François-Henri Désérable le rapporte avec précision dans Un certain M. Piekielny (Gallimard, 2017), son excellente enquête sur les traces de Gary et d’un de ses plus attachants personnages. Après sa parution, en août, plusieurs lecteurs lui ont confié combien cet « Apostrophes » avait laissé en eux un souvenir puissant. D’autres lui ont demandé où l’on pouvait visionner cette archive exceptionnelle. Déception : le face-à-face n’a jamais eu lieu. « Je n’en ai pas eu l’idée et c’est l’un de mes regrets les plus vifs. Une faute professionnelle ! », a reconnu Bernard Pivot, bon joueur, dans Le Journal du dimanche. Bonheur : cette émission de rêve, Désérable l’a créée de façon époustouflante, bien qu’il soit trop jeune pour avoir jamais suivi « Apostrophes » en direct.

    En 1924, l’écrivain André Rouveyre avait hissé André Gide au rang de « contemporain capital ». Depuis, le titre a été attribué à bien des auteurs, dont André Malraux ou Georges Perec. Il pourrait à présent être appliqué avec justesse à Patrick Modiano, tant l’auteur de La Place de l’Etoile (Gallimard, 1968) est devenu une référence majeure pour les écrivains d’aujourd’hui. Un phénomène particulièrement net dans les livres sortis ces derniers mois.

    Longtemps, Modiano a été considéré comme un auteur facile, un peu enfermé dans son obsession pour l’Occupation et les collabos. L’Université française le regardait de haut, et les premiers travaux solides sur son œuvre sont surtout venus de chercheurs anglo-saxons. La publication de Dora Bruder (Gallimard, 1997) et le retentissement de cette enquête sur une jeune fille inconnue assassinée à Auschwitz, puis le choc de son atypique autobiographie Un pedigree (Gallimard, 2005), ont changé la donne. Peu à peu, cet écrivain si à part a été pris au sérieux. Un mouvement consacré en 2014 par le prix Nobel de littérature.

    Désormais, Modiano figure logiquement dans les ouvrages d’histoire littéraire, comme la monumentale biographie d’Emmanuel Berl dans laquelle Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt détaillent la relation entre le vieil historien apparenté à Proust et l’écrivain débutant qui vient l’interroger dans son appartement du Palais-Royal (Emmanuel Berl. Cavalier seul, Vuibert, « Biographie », 498 p., 27 €).

    Mais il est aussi choisi comme figure tutélaire par de nombreux auteurs partis sur les traces d’une silhouette difficile à saisir. Marie Van Goethem, le modèle de Degas, « était devenue ma Dora Bruder », écrit Camille Laurens dans La Petite Danseuse de quatorze ans (Stock). « La lecture de Patrick Modiano m’accompagnait, ses phrases sues par cœur », ajoute-t-elle. Marie Charrel cite également Dora Bruder en exergue de son enquête sur la peintre Yo Laur (Je suis ici pour vaincre la nuit, Fleuve).

    François-Henri Désérable ne dit pas autre chose : « Modiano fait partie de ces quelques écrivains qui figurent dans mon panthéon personnel, confie-t-il. Au départ, j’ai voulu faire avec Piekielny ce qu’il a fait avec Dora Bruder : sortir son nom de l’oubli. Dora Bruder est donc en quelque sorte l’hypotexte d’Un certain M. Piekielny. »

    Sous la plume de Désérable et de quelques autres, Patrick Modiano devient à présent lui-même un personnage de roman, reconnaissable à son grand corps, ses promenades dans Paris, sa parole hésitante, ses silences. Dans Taba-Taba (Seuil), Patrick Deville dépeint son apparition soudaine rue de Rennes, comme une hallucination : « Il traversait la rue, vêtu d’un long manteau marron, si grand qu’une femme qui l’accompagnait semblait très petite à son côté. J’entendais ses souliers ferrés sur le trottoir. » Il se trouve aussi au centre du Déjeuner des barricades, de Pauline Dreyfus (Grasset, 234 p., 19 €), récit de l’épique journée de mai 1968 durant laquelle le jeune prodige reçoit son premier prix littéraire dans un hôtel de luxe paralysé par la grève générale. C’est encore lui que la dessinatrice Catherine Meurisse croque dans le recueil Franceinfo : 30 ans d’actualité (Futuropolis, 328 p., 29 €). Acclamé telle une star par une foule en liesse rassemblée sur les Champs-Elysées à l’occasion du Nobel, il balbutie : « Heu… Oui… Eh bien… C’est-à-dire que… »

    L’étape suivante se dessine déjà. Grâce au Nobel, l’aura de Modiano a commencé à dépasser la France. José Carlos Llop, le « Modiano espagnol », parle longuement de « son vaste catalogue de pertes, disparitions et faux passeports » dans Reyes de Alejandría (Alfaguara). L’Australien Barry Jones lui consacre plusieurs pages de The Shock of Recognition (Allen & Unwin). Quant à la très littéraire chanteuse américaine Patti Smith, qui représentait Bob Dylan à Stockholm pour la remise du Nobel de ce dernier, en 2016, elle décrit dans Devotion (Yale University Press) un Modiano capable de traverser tout Paris à la recherche d’un escalier perdu. Modianesque à souhait.

    • 13:30 Moi quand j’étais au QOrsay en 2013 il y avait eu un telegramme diplo très intéressant qui était venu d’une rencontre avec le conseiller international de la sécurité… prince AS qui racontait de façon très légère à l’ambassadeur qui était allé le voir avec le conseiller ANEMO AFr Nord/ Moyen Orient du président de la république français ; qui racontait que l’AS avait le contrôle sur 85 à 90 % des groupes armés agissant en Syrie.
      Quand on connait la nature des groupes armés qui agissent en Syrie auj et surtout ce qu’ils sont devenus (… laïc=>confessionnel …)

      … et on continue à livrer des armes à ces groupes armés. C’est toujours comme ça que cela c’est fait, l’AS continue à acheter des armes à la France,
      pour que la france ne soit pas impliquée directement,
      (…)
      donc on utilise l’AS comme véhicule et financeur ce qui permet à notre industrie de l’armement de continuer à exister et à être autonome.
      Donc on utilise ça en sachant parfaitement que l’AS est le principal vecteur de financement des courants les plus extrémistes et les plus violents de l’Islam religieux et politique.

      #arabie_saoudite #qatar #france #jeux_de_dupes #contrôle_des_ressources #pétrole #armement

  • #Néhémy_Pierre-Dahomey, l’épopée des échoués
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/210317/nehemy-pierre-dahomey-lepopee-des-echoues

    Vidéo dans l’article #rapatriés est un roman qui se déroule dans un quartier de Port-au-Prince. Il renouvelle avec verve l’approche de l’exil en s’intéressant aux déplacés et aux exilés de l’intérieur. Rencontre avec un auteur influencé par Jean Giono, André Gide…

    #Culture-Idées #En_attendant_Nadeau

  • Il y a 60 ans : le premier Congrès des écrivains et artistes noirs à La Sorbonne

    http://culturebox.francetvinfo.fr/tendances/il-y-a-60-ans-le-premier-congres-des-ecrivains-et-artistes-n

    Il y a 60 ans exactement, un amphithéâtre de La Sorbonne réunissait le Premier #Congrès_des_écrivains_et_artistes_noirs, entre le 19 et 21 septembre 1956. La décennie des décolonisations donnait visage à une fraternisation d’intellectuels venus d’Amérique, d’Europe et d’Afrique.
    C’est une photographie historique, empreinte de nostalgie et de fraternisation, de reconnaissance et de fierté, une « Sorbonne noire » composée d’intellectuels venus des Etats-Unis, d’Afrique, des Antilles. Une rencontre entre des écrivains et des penseurs dont les pays d’origine sont des colonies.

    #colonialisme

    • Léopold Sédar-Senghor, Alioune Diop, Aimé Césaire, Louis Armstrong, Joséphine Baker, Richard Wright, Frantz Fanon, René Depestre, Édouard Glissant, James Baldwin, mais aussi Jean-Paul Sartre, André Gide, Claude Lévi-Strauss ou Albert Camus...

      Lumières Noires, Bob Swaim, 2006, 52 minutes :
      http://www.youtube.com/watch?v=iMGPM4UMhp0


      http://fr.wikipedia.org/wiki/Lumi%C3%A8res_noires

      « Le 19 septembre 1956, alors que la France se débat avec l’une de ses dernières colonies, alors que les Etats-Unis sont en froid avec le bloc communiste ; alors que les Droits de l’Homme ne concernent pas les noirs, un congrès d’un genre nouveau va bouleverser la face du Monde. Pendant 3 jours, Léopold Sédar-Senghor, Alioune Diop, Aimé Césaire, Louis Armstrong, Joséphine Baker et bien d’autres, vont animer le premier Colloque des intellectuels et artistes noirs à l’amphithéâtre Descartes de la Sorbonne. Leur but, obtenir la reconnaissance de leurs valeurs, de leurs négritudes. Forts des soutiens de Sartre, Gide ou Camus, ils vont allumer la mèche de l’émancipation, pour qu’on laisse enfin entrer l’Homme de couleur sur la grande chaîne de l’Histoire. N’en déplaise au monde occidental.

      Dans ce documentaire qui a été diffusé en octobre 2006 sur France 2 dans le cadre de l’émission Infrarouge, le réalisateur américain Bob Swaim revient sur les circonstances de la tenue de ce colloque et explique pourquoi les grandes puissances de l’époque - la France, les Etats-Unis et l’URSS — ont tout fait pour le perturber, en dénigrer les conclusions et en étouffer la portée. Des images d’archives et le récit de certains participants illustrent le propos. »

  • BONNE ANNÉE EN FORME DE BRAS D’HONNEUR À LA LÉGION D’HONNEUR - Là-bas si j’y suis
    http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/bonne-annee-en-forme-de-bras-d-honneur-a-la-legion-d-honneur

    Anniversaire des attentats
    BONNE ANNÉE EN FORME DE BRAS D’HONNEUR À LA LÉGION D’HONNEUR

    Le lundi 4 janvier 2016, par Daniel Mermet

    La Légion d’honneur vient d’être attribuée par le gouvernement à plusieurs victimes des attentats de Charlie. Quinze d’entre eux figurent sur la promotion du 1er janvier 2016. Wolinski et Bernard Maris l’avait déjà reçue. Mais les autres, auraient-ils tous été d’accord pour accepter ce genre d’honneur qui fut refusé par Daumier, Aimé Césaire, Sartre, Catherine Deneuve, Tardi et beaucoup d’autres ? Est-il légitime d’imposer une telle distinction sans le consentement de celui qui la reçoit ? Sans doute faut-il obtenir que les ayants droit ne fassent pas opposition. Mais Charb, par exemple. Vous êtes bien sûr que Charb aurait accepté ? Et Cabu ? Vous en êtes certain ? Car attention, il se pourrait alors que le génial (et modeste) Cabu se fasse virer du Canard enchaîné à titre posthume ! Voici pourquoi.

    (dessin : Charb) {JPEG}
    Cliquez sur l’image pour l’agrandir

    C’est un principe au Canard depuis toujours, surtout pas de Légion d’honneur. Les collaborateurs doivent la refuser sous peine de prendre la porte. En 1933, Pierre Scize fut viré pour avoir accepté « ce ruban malheureux et rouge comme la honte », comme dit Léo Ferré. C’est pourtant pour avoir perdu son bras gauche arraché dans les tranchées que Pierre Scize avait reçu cette distinction.

    Il est vrai que ceux qui l’ont refusée forment un superbe cortège à travers l’Histoire, Daumier, Littré, Courbet, George Sand, Maupassant, Pierre et Marie Curie, Sartre, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Antoine Pinay, André Gide, Jacques Prévert, Aimé Césaire, Bourvil, Philippe Séguin, Catherine Deneuve, sans parler de Berlioz ou de Tardi, on peut dire que ceux-là sont légion et qu’ils ont le sens de l’honneur. La plupart de ceux de Charlie auraient naturellement choisi la compagnie de ces réfractaires mais l’État n’a pas hésité à contourner leur mémoire et à les faire rentrer symboliquement dans l’ordre.

    Erik Satie disait : « la refuser c’est bien, mais encore aurait-il fallu ne rien faire pour la mériter ». Le bras d’honneur à la Légion d’honneur, c’est une riche histoire. Au président de la République Vincent Auriol qui lui propose le fatal insigne, l’écrivain Marcel Aymé répond : « Votre Légion d’honneur, monsieur le Président, sauf votre respect, vous pouvez vous la carrer dans le train. » Marcel Aymé n’était pas vraiment un type de gauche mais vous imaginez Charb répondant la même chose à Manuel Valls ? Avec le dessin correspondant ? Au journal de 20 heures ? On peut rêver. Ça console. Un peu. Car ils sont morts pour de vrai, les amis, morts assassinés. Le respect s’impose devant ces copains déchiquetés, ces bouts de copain. Mais les communicants élyséens s’en foutent, ils peuvent utiliser tout ça à leur guise selon leur stratégie et leurs échéances, la propagande en somme.
    Car sinon, face à face de leur vivant, l’un de ces décorés de force n’aurait pas manqué d’en rajouter une petite couche en citant Jean Yanne : « La Légion d’honneur, c’est comme les hémorroïdes, n’importe quel trou du cul peut l’avoir. »

    Un autre n’aurait pas manqué d’évoquer un illustre récalcitrant, le peintre Gustave Courbet (1819-1877), l’ami de Proudhon et de Bakounine, l’élu de la Commune de Paris accusé d’avoir fait renverser la colonne Vendôme, symbole de l’impérialisme napoléonien. Mais en 1869, deux années avant la Commune de Paris, Napoléon III propose la Légion d’honneur à un Gustave Courbet en plein succès. On le voit, Hollande et Valls n’ont rien inventé. Discréditer des opposants avec des hochets, les déshonorer en les honorant, c’est une vieille ficelle usée par tous les pouvoirs, c’est la corruption symbolique, voyez avec un petit bout de ferraille en forme de croix et un ruban rouge, pas besoin d’argent pour avoir à sa botte qui l’on veut.

    Mais voici la réponse de celui qui a peint l’Origine du Monde : « Souffrez, Monsieur, que je décline l’honneur que vous avez cru me faire. J’ai cinquante ans et j’ai toujours vécu libre. Laissez-moi terminer mon existence libre ; quand je serai mort, il faudra qu’on dise de moi : celui-là n’a jamais appartenu à aucune école, à aucune église, à aucune institution, à aucune académie, surtout à aucun régime, si ce n’est celui de la liberté ! »

    Ce qui ne donne pas envie d’être mort, c’est que n’importe qui parle à votre place. Avec ceux-là on fait des livres, des films, des émissions spéciales avec des invités en larmes et en promo, et qui vous ignoraient de votre vivant. On fait de l’audience, on fait du fric, bientôt un musée, un parc d’attraction "Charlieland", des produits dérivés, t-shirts, porte-clés, boules neigeuses avec de la neige qui tombe sur les cadavres. Pourquoi pas ? Souvenez-vous, deux jours après les tueries, le 11 janvier 2015, lors du grand rassemblement dans Paris, quatre millions dans les rues, le gouvernement français violait déjà leur mémoire et violait aussi la profonde vague d’émotion populaire, en invitant parmi les chefs d’État en tête de la marche des bienfaiteurs de l’humanité comme Ali Bongo, Viktor Orban ou Benjamin Netanyahou. Le cynisme des communicants est sans limite. C’était il y a un an. Cette année c’est la Légion d’honneur, c’est l’année des hémorroïdes. Bonne année.

    Daniel Mermet

    #Charlie #Charlie #la-bas #légion_d'honneur #Charlie #Daniel_Mermet #Charlie #attentats

  • Cerisy-la-Salle : d’André Gide à Veolia
    http://www.eauxglacees.com/Cerisy-la-Salle-d-Andre-Gide-a

    Le Lobby de l’eau organise à nouveau à la fin du mois de juin prochain, une semaine durant, son “ûber-chic” université d’été dans l’un des hauts-lieux mythique de l’intelligentsia française, au Centre Culturel International de Cerisy, dans le Cotentin, entre Saint-Lô et Coutances, à une vingtaine de kilomètres de la Manche. Intitulé « Rationalités, usages et imaginaires de l’eau », ce colloque de 7 jours se tiendra du samedi 20 juin au samedi 27 juin au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle, un (...)

  • The purge V : l’autopsie de Beethoven, autopsie d’un Occident originellement rapace…

    Dans son livre On ne meurt qu’une fois mais c’est pour si longtemps , le médecin urgentiste Patrick Pelloux raconte une macabre histoire autour de l’autopsie de Beethoven : « Pendant l’autopsie, les médecins se sont cachés derrière des bâches. Ils brisent alors le crâne et en volent des morceaux, comme une bande de voyous pillant un lieu historique ». Une collection de fragments du crâne de Beethoven, a été dévoilée récemment chez un homme d’affaires américain, me rappelant aussi que des fragments des organes de la Venus Hottentote déclarés disparus du Musée de l’Homme depuis 1980, circulent toujours entre les capitales occidentales, alors que la France a officiellement restitué son corps à l’Afrique du Sud en 2002, nous révélant à quel point le profit a toujours été avant l’homme, avant la mémoire et avant l’œuvre en Occident. Une valeur qui, semble-t-il, a rendu l’Occident aussi riche, aussi prospère et aussi puissant qu’aucune autre civilisation. Une valeur mercantile que l’Eglise chrétienne appelait autrefois « croisades », « évangélisation de l’Amérique Latine » etc. , et que les Américains appellent aujourd’hui « le rêve américain ».

    Du narcissisme occidental légendaire, deux Narcisse, André Gide et Oscar Wilde, vont se distinguer particulièrement, en menant à leur manière, une razzia de la chair en Algérie, un pays martyrisé qui résume à lui seul tout le drame de la bêtise française, occidentale et humaine.

    I. Babylone sera occidentale ou ne sera pas…
    II. Le trésor d’Alger ou le hold-up français du siècle …
    III. La razzia sexuelle des pédophiles André Gide et Oscar Wilde en Algérie…
    IV. Ô pays du sud, préparez vos offrandes !

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    http://chahidslimani.over-blog.com/2014/02/the-purge-v-l%E2%80%99autopsie-de-beethoven-autopsie-d%E2%8

  • ▶ Lumières Noires - Bob Swaim (2006 - documentaire) - YouTube

    http://www.youtube.com/watch?v=k-hmL1PM62s&feature=share

    Via Irène Bonnaud

    Lumières Noires - Bob Swaim

    Il y a cinquante ans, surmontant obstacles et préjugés, une poignée de créateurs noirs revendiquant avec fierté l’appellation de nègres » parvenait à rassembler à Paris, à la Sorbonne, de nombreux artistes et écrivains venus du monde entier pour un premier Congrès des intellectuels noirs. À la tribune, Alioune Diop, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Richard Wright, Frantz Fanon.Le documentaire raconte comment et pourquoi un tel événement a pu voir le jour, comment et pourquoi les autorités ont cherché à perturber ce colloque, en dénigrer les conclusions, en étouffer la portée.

    #documentaire #négritude #film