A bas l’école ! Le PS : décentralisation, dérégulation et marchandisation : une marchandisation de l’enseignement est autant le fait des tenants de la droite européenne que de la social-démocratie.
André Vallini :
Il faut en finir avec le « jardin à la française » pour adapter notre administration à la réalité des territoires et de leurs besoins."
En Bretagne, certains élus envisagent de fusionner les départements et la région : bravo ! L’Alsace aurait pu faire de même il y a un an, or la fusion des départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin et de la région Alsace a été un échec. Je suis donc très circonspect sur l’utilisation du référendum dans ces matières où la démagogie peut faire des dégâts.
Le sénateur PS André Vallini est un fidèle de François Hollande, président du conseil général de l’Isère et membre, en 2008, du très sarkozyste Comité Balladur de la réforme des territoires qui est à l’origine de la proposition de réduction du nombre de régions en France métropolitaines de 22 à 15. Aux côté d’André Vallini, siégeait alors l’ancien premier ministre de Mitterrand, Pierre Mauroy, artisan de la décentralisation en 1982 :
Sollicités par le Président de la République, André Vallini et moi-même avons accepté de participer au Comité Balladur avec l’aval de Martine Aubry et du Bureau National du Parti Socialiste. Il s’agissait de faire progresser la réforme concernant la décentralisation, la régionalisation, l’intercommunalité en insistant sur les rôles des villes et la nécessité de doter la France d’un réseau d’une vingtaine de métropoles (le rapport en a retenu 11). C’est la construction originale bien française qu’il faut poursuivre pour respecter les trois niveaux de la réforme : les Régions, les Départements et l’entité nouvelle commune et intercommunalité.
( Fondation Jean-Jaurès ▻http://www.jean-jaures.org/Documents-de-reference/La-politique-n-est-jamais-absente-de-tels-debats)
Le 3 février 2014, André Vallini donnait une interview au Monde. Son passage au comité Balladur n’aura pas servi à rien pour affiner sa pensée et étayer ses convictions.
Il y déclarait, concernant l’avenir des régions et des communes :
L’idée émise par le gouvernement d’une incitation financière pour encourager les régions à fusionner est donc la bonne. C’est grâce à cette méthode que nous avons réussi à faire décoller l’intercommunalité."
« Chaque commune souhaitant subsister, conserverait un maire et un conseil avec des compétences de proximité déléguées par le conseil communautaire sur le modèle des mairies d’arrondissement.
»
Quant à la création des métropoles, le processus doit aller plus loin encore que l’exemple de la métropole lyonnaise :
« Il faut les doter d’un double statut de commune et de département en transformant là aussi les communes en mairies d’arrondissement. »
La fonction publique d’État sera largement réduite :
" Chaque administration déconcentrée devrait être autonome dans le cadre d’un budget de fonctionnement : organisation interne, recrutement des enseignants et choix des actions éducatives pour un établissement scolaire.
Et les licenciements seront gérés, on l’imagine, par l’équipe éducative...Courage !
Décentralisation, régionalisation, autonomie des établissements, modernisation... une avalanche de gros mots attrape-gogos pour cacher la dérégulation et faire voler en éclat l’Éducation nationale et publique.
Dans le cas de l’école il s’agit de mettre en place la compétition entre les établissements. L’objectif de cette compétition et l’un des moyens de mener cette compétition, c’est de réduire les coûts...
Se profile à l’horizon l’enseignement à l’anglo-saxonne, un enseignement à deux vitesses pour un pays à deux vitesses : un enseignement public au rabais et un enseignement privé.
En Europe l’école, comme d’autres services publics, est en voie de privatisation totale et d’annexion par les multinationales. L’enseignement doit se plier aux exigences des industriels - incapables de savoir de quoi l’avenir immédiat sera fait - et de former des travailleurs adaptables aux fluctuations des marchés :
Les conséquences de cette « marchandisation » sont d’abord, un risque d’instrumentalisation de l’école au service de la compétition économique et au détriment des autres missions de l’enseignement, des missions plus éducatives de l’enseignement ; deuxièmement, un risque de dualisation croissante d’un enseignement qui, dérégulé, ne peut que s’ouvrir davantage à un développement inégal et puis troisièmement, les menaces qui pèsent sur l’enseignement public. " (Nico Hirtt)❞
▻http://users.skynet.be/aped/Analyses/Articles/cresson.html
> Vallini, sénateur PS : « en finir avec le jardin à la française » des collectivités, POI
▻http://parti-ouvrier-independant.fr/2014/02/04/vallini-senateur-ps-en-finir-avec-le-jardin-a-la-francaise
> La marchandisation de l’éducation : un entretien avec Nico Hirtt, sur le site TV bruits ( 2003 ) : Nico Hirtt, enseignant, tirait déjà la sonnette d’alarme : l’école est en voie de privatisation totale et d’annexion par les multinationales. Comment riposter ?
▻http://tvbruits.org/spip.php?article127