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  • Six ans après son viol, le combat d’Anna pour obtenir un procès en Normandie - Le Parisien
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    « Ce n’est pas à moi d’avoir honte ». Six ans après son viol, Anna Circé (nom d’auteur) tente de se reconstruire. Tandis que son dossier semble noyé dans la bureaucratie judiciaire, son agresseur, qui a été confondu grâce à son ADN et a reconnu les faits, n’a toujours pas été jugé. Pour s’entourer de potentiels soutiens et ainsi tenir le choc, Anna a lancé une pétition en mai dernier qui rassemble à ce jour plus de 125 000 signatures. La jeune femme s’est confiée à LCI.

    Malgré son placement sous contôle judiciaire, Anna s’est retrouvé, plus d’une fois, confrontée à la présence de son agresseur. « Je descendais l’escalier avec mon fils quand je l’ai vu. Je suis restée pétrifiée pendant 15 minutes », se souvient Anna. Artisan, son violeur réalise quelques travaux dans son immeuble.

    Faire pression sur la justice

    Elle décide de se tourner vers la justice et joint le juge d’instruction. En vain. « On m’a dit que même s’il ne respectait pas son contrôle judiciaire en venant dans mon immeuble, il n’irait pas en prison pour autant, nous explique-t-elle. C’est à ce moment-là que j’ai bien vu que je n’allais pas être protégée par la justice ». En dernier recours, Anna lance une pétition sur Internet.

    « Je m’appelle Anna Circé (nom d’auteure), je suis forte et invincible. Mais si vous regardez d’un peu plus près, vous pouvez apercevoir une faille, deux failles, des dizaines de failles. » L’objectif de la jeune femme est de faire pression sur le tribunal. « Merci de partager et de signer afin que mon histoire parvienne à sensibiliser l’opinion publique et surtout le tribunal de Caen (Calvados) ».

    Un roman et un manuel de survie

    Depuis, Anna a recroisé son violeur trois fois dans son immeuble, et plusieurs autres fois dans la rue. Inquiète, elle décide de se tourner vers la police. Elle découvrira que ces derniers ne savaient pas qu’il était sous contrôle judiciaire, la justice n’ayant pas transmis les documents en question. Psychologiquement fragilisée, Anna a dû quitter son travail.

    « Je suis devenue agoraphobe. Au début, je ne pouvais plus sortir de chez moi. Même pour aller faire les courses. Maintenant, ça va un peu mieux. J’arrive à m’éloigner de 8 km en voiture. » Avant de conclure : « Je fais tout ce qu’il faut pour que ça aille mieux. » Elle a récemment rédigé le « Manuel de survie pour les victimes de viol ou d’agression sexuelle : Avant, pendant, après », afin de mieux appréhender ses peurs et partager son expérience. Malgré le fait que le procès de son agresseur soit prévu pour l’an prochain, pour Anna, « il arrive trop tard ».

    « La justice m’a laissé tomber, a permis à mon agresseur de détruire ma vie, même une fois l’acte commis, et je croise sa route plusieurs fois par mois, constate, épuisée, Anna. Jamais je n’ai cessé le combat, jamais je n’ai pu me résigner à m’effondrer, j’ai écrit un roman, j’ai mené des projets solidaires. Je ne suis pas à terre mais je frôle le sol depuis un an et demi », confesse Anna au quotidien régional, Ouest France.

    https://www.youtube.com/watch?v=rXTNbXyYziU


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