person:anna tsing

  • Film typique de procrastination ; comme je me sens incapable de monter la tonne de rushes importants (crois-je, ce qui est infiniment discutable, évidemment) qui m’attendent, alors je filme et monte n’importe quelle merde selon la méthode Benchley * J’ai même réussi à laisser des coquilles dans les sous titres...

    et ça donne ça :
    https://www.youtube.com/watch?v=-Bm8x4-6dGg


    De la cuisine, donc, en attendant la mort.

    *https://www.le-terrier.net/benchley
    plus particulièrement https://www.le-terrier.net/benchley/mp3/remarquable.mp3

    )

    #cuisine #apocalypse #vidéo #documentaire #copyleft

  • Fragile comme un matsutake
    http://www.laviedesidees.fr/Fragile-comme-un-matsutake.html

    Peut-on comprendre les évolutions et les impasses du capitalisme grâce à un champignon ? À travers l’étude de la collecte et du marché du matsutake, l’anthropologue Anna Tsing décrit un monde qui a renoncé au #progrès, où la survie dépend de collaborations précaires entre les hommes et le monde qui les entoure.

    Livres & études

    / #mondialisation, #environnement, progrès, précarité

    #Livres_&_études #précarité

  • Le champignon de la fin du monde - Anna Lowenhaupt TSING - Éditions La Découverte
    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Le_champignon_de_la_fin_du_monde-9782359251364.html

    Ce n’est pas seulement dans les pays ravagés par la guerre qu’il faut apprendre à vivre dans les ruines. Car les ruines se rapprochent et nous enserrent de toute part, des sites industriels aux paysages naturels dévastés. Mais l’erreur serait de croire que l’on se contente d’y survivre.
    Dans les ruines prolifèrent en effet de nouveaux mondes qu’Anna Tsing a choisi d’explorer en suivant l’odyssée étonnante d’un mystérieux #champignon qui ne pousse que dans les forêts détruites.
    Suivre les #matsutakes, c’est s’intéresser aux cueilleurs de l’Oregon, ces travailleurs précaires, vétérans des guerres américaines, immigrés sans papiers, qui vendent chaque soir les champignons ramassés le jour et qui termineront comme des produits de luxe sur les étals des épiceries fines japonaises. Chemin faisant, on comprend pourquoi la « précarité » n’est pas seulement un terme décrivant la condition des cueilleurs sans emploi stable mais un concept pour penser le monde qui nous est imposé.
    Suivre les matsutakes, c’est apporter un éclairage nouveau sur la manière dont le #capitalisme s’est inventé comme mode d’exploitation et dont il ravage aujourd’hui la planète.
    Suivre les matsutakes, c’est aussi une nouvelle manière de faire de la biologie : les champignons sont une espèce très particulière qui bouscule les fondements des sciences du vivant.
    Les matsutakes ne sont donc pas un prétexte ou une métaphore, ils sont le support surprenant d’une leçon d’#optimisme dans un monde désespérant.

  • #collapsologie #ruines #catastrophe #capitalisme #ecologie
    Le Monde des Livres
    #ethnologie #japon #oregon
    #matsutake

    La mondialisation et le champignon
    C’est l’histoire d’un champignon, appelé matsutake, dont raffolent les riches Japonais depuis des siècles, à tel point qu’il servait de cadeau précieux pour honorer alliances, mariages et amitiés. Mais l’exploitation industrielle des forêts japonaises, de la fin du XIXe siècle à 1945, -conduisit à sa disparition totale à partir des années 1950. Or, cette même exploitation industrielle, dans un contexte écologique différent, l’a au contraire fait pousser en masse à l’autre bout du Pacifique, dans les forêts de l’Oregon, dès les années 1970. Une foule hétéroclite de cueilleurs s’est alors ruée sur cette manne : des hippies ou vétérans de la guerre du Vietnam fuyant les foules urbaines, des Latinos clandestins se cachant de la police, des montagnards des minorités ethniques d’Asie du Sud-Est (recrutés par l’armée américaine lors de sa croisade anticommuniste, au-jour-d’hui réfugiés politiques) cherchant mieux que les salaires de misère proposés dans les grandes villes. Via une cascade d’intermédiaires - acheteurs, trieurs, grossistes, revendeurs -, un trafic alimente désormais quotidiennement par avion boutiques et restaurants de luxe des mégapoles japonaises.
    C’est cette histoire extraordinaire qu’Anna Tsing, anthropologue à l’université de Californie à Santa Cruz, raconte avec talent dans son ouvrage, où se mêlent étroitement l’étude ethnologique de ces communautés humaines précaires et l’étude écologique des équilibres instables entre -espèces. Ces relations entre -humains et non-humains, que l’auteur appelle des « agencements », sont donc à la fois le produit d’une mondialisation capitaliste ravageuse - pour les forêts comme pour les hommes - et l’origine de l’une des formes de cette mondialisation reliant les deux rives du Pacifique.
    Mais au-delà de cette histoire, en soi palpitante, qui nous emmène également, à des fins -comparatives, dans les forêts du Yunnan (sud de la Chine), du Japon et de Laponie, le champignon permet à Anna Tsing de dépasser de façon fulgurante la vision communément admise de ce que sont l’économie, la politique et la science, par une nouvelle approche issue du constat suivant : le capitalisme mondialisé n’est plus seulement un vecteur de progrès de la condition humaine, il est aussi, par l’extension continuelle de sa prédation, celui de la destruction de la planète et de la fragilisation de ses habitants, -humains et non-humains.
    « Regarder autour de nous »
    Néanmoins, au lieu de se conten-ter de s’opposer à cette destruction (ce qui est certes -nécessaire mais suppose un objectif illusoire de retour du progrès dans le « droit chemin »), l’auteure invite à « chercher du côté de ce qui a été ignoré, de ce qui n’a jamais concordé avec la linéarité du progrès », à observer ce qui se passe au milieu des ruines laissées par la prédation capitaliste. Car c’est là que se nouent, selon elle, ces enchevêtrements porteurs non pas d’alternative, mais de vie, tout simplement. Même s’il s’agit d’agencements locaux, fugaces et temporaires, « il nous faut regarder autour de nous plutôt qu’en avant ». Elle propose ainsi un nouveau « travail politique » visant à faire émerger ce qu’elle appelle des « communs latents ». « Quand on vit dans l’indéterminé, de telles lueurs constituent la politique », un ici et maintenant encore préférable au bien commun rédempteur et utopique que promettait un progrès désormais jugé inatteignable.
    Une autre façon de faire de la politique, mais aussi de la science. Car de même que l’économie capitaliste supprime la variété des ressources pour n’en sélectionner et n’en dupliquer ad nauseam qu’une seule (la plus rentable), -détruisant les autres au passage, la science néodarwinienne de la sélection génétique néglige ce que montrent les avancées les plus récentes de la « bio-écologie » : une espèce n’évolue pas « contre » son environnement ou les variétés concurrentes, mais en fonction de leurs interrelations et des événements historiques. « La nature pourrait sélectionner des relations, bien plus que des individus ou des génomes », note Anna Tsing.
    « En distillant des principes généraux, les théoriciens espèrent que d’autres les compléteront avec des cas particuliers (...). C’est un véritable arsenal intellectuel qui aide à consolider le mur entre concepts et histoires, et concrètement tout cela assèche l’importance de la sensibilité », proteste Anna Tsing, qui prône au contraire une « nouvelle alliance entre l’observation et le travail de terrain », résumée par le terme « prêter attention », en particulier à ce qui pousse entre les ruines. Le premier être vivant qui a surgi sur le sol irradié -d’Hiroshima en 1945 était un champignon.
    Antoine Reverchon