person:anne carrière

  •  Intense lobyying pro-israélien pour censurer un film palestinien au festival de Cannes
    13 mai 2016 - Ali Abunimah - The Electronic Intifada -
    Traduction : Info-Palestine.eu
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article16038

    Le maire de Cannes a été jusqu’à déclarer que le déroulement de la séance prévue pourrait menacer « l’ordre public. »

    Un court extrait d’une œuvre de Nasri Hajjaj en cours de réalisation, « Munich : Une histoire palestinienne », devrait être projeté lundi dans le cadre du Marché du Film, une collaboration entre le Festival de Cannes et le Festival International du Film de Dubaï.

    L’initiative permet à un certain nombre de travaux en cours réalisés par des cinéastes arabes d’accéder à des publics et distributeurs internationaux potentiels.

    Le 3 mai, Roger Cukierman, président du principal groupe de pression pro-israélien en France, le CRIF, a écrit au responsable du festival de Cannes pour exprimer « l’inquiétude et le malaise profond » de son organisation au sujet de la projection prévue de l’œuvre de Hajjaj.

    Cukierman a affirmé que le film se livre à « un révisionnisme historique » à propos du raid de 1972 sur les Jeux Olympiques de Munich par le groupe palestinien Septembre noir, au cours duquel 11 athlètes israéliens, un officier de police allemand et cinq preneurs d’otages sont morts.

    Mais comment Cukierman peut-il avoir une idée du film puisque que celui-ci, encore inachevé, n’a jamais été projeté devant aucun public ?...

    #Cannes_Palestine

    • Munich : pourquoi Israéliens et Palestiniens ont-ils masqué le rôle allemand ?
      Par Georges Malbrunot le 5 septembre 2012
      http://blog.lefigaro.fr/malbrunot/2012/09/munich-comment-israeliens-et-p.html

      Officiellement, un commando palestinien issu du groupe « Septembre noir », placé sous la double casquette d’Abou Daoud, dépêché sur place en RFA, et d’Abou Iyad, le chef des services de renseignements de l’OLP, resté lui à Tunis, le siège alors de la Centrale palestinienne. Comme bien souvent, la réalité est quelque peu différente. Et comme bien souvent en Israël, où la presse est extrêmement coriace dans sa recherche d’informations, c’est de l’Etat hébreu que la vérité a fini par percer.

      Le 16 juillet 1992, soit près de vingt ans après le drame, la journaliste israélienne Netty C. Gross, dans le quotidien Jerusalem Post, émettait une autre hypothèse : les otages israéliens n’auraient pas été victimes des seuls Palestiniens, qui attendaient de quitter la RFA pour Le Caire à bord de deux hélicoptères. La journaliste s’étonnait en effet que les Allemands n’aient jamais rendu publics les résultats de l’autopsie des Israéliens, ni les examens balistiques, qui auraient révélé l’origine des projectiles les ayant tués. Seul un rapport « provisoire » d’autopsie fut publié une semaine après le drame, et d’après ses conclusions, l’un des neuf Israéliens, tous ligotés à leurs sièges à l’intérieur des deux hélicoptères qui les avaient transportés depuis le stade olympique, serait mort intoxiqué par la fumée dans celui qui prit feu sur le tarmac de l’aéroport. On peut admettre, ajoutait le rapport, que les huit autres ont tous été tués par de « nombreuses balles ».

      Une semaine plus tard, le 23 juillet 1992, un autre journal israélien, Yédiot Aharonot, affirmait, pour la première fois, que huit des neuf athlètes israéliens tués à l’aéroport l’avaient été par la police ouest-allemande. Le journal s’appuyait sur le rapport des médecins légistes allemands en date du 6 septembre 1972, auquel l’avocat des familles des victimes avait eu accès.

      Pourquoi les Palestiniens n’ont-ils jamais reconnu ces faits ? « Munich avait été pour nous une extraordinaire caisse de résonance » , nous déclara il y a quelques années Abou Daoud, depuis sa résidence damascène, où il mourut en 2010. L’un des cerveaux de Munich le raconte d’ailleurs fort bien dans ses Mémoires, écrites en collaboration avec le journaliste français Gilles du Jonchay, aujourd’hui disparu (Palestine de Jérusalem à Munich, Editions Anne Carrière, 1999).

      « Il faut avouer que tout au long des années qui ont suivi Munich, nous n’avons jamais cherché à faire toute la lumière – et encore moins à informer le monde – sur ce qui s’était réellement passé. On en rajouta même dans la désinformation » , confiait-il au journaliste français. Quelques heures après le drame, alors qu’Abou Daoud avait pu regagner Tunis, sans être inquiété le moins du monde par la police allemande à l’aéroport de Munich, Abou Iyad lui confiait ceci :
      « Bravo, nous n’avons pas obtenu la libération de certains de nos camarades emprisonnés en Israël, (c’était le but de la prise en otages des athlètes israéliens, ndlr), mais nous avons atteint tous nos objectifs, et même au-delà. L’opinion mondiale a entendu parler du drame palestinien (cinq ans seulement après la défaite sévère de Juin 1967, ndlr). Quant à l’épilogue tragique, les autorités ouest-allemandes (…) en portent la lourde responsabilité. Enfin, dans le camp arabe et palestinien, notre coup a porté atteinte à l’image d’invulnérabilité des Israéliens »

  • Citations tiré du #livre « Le ventre de l’Atlantique » de #Fatou_Diome :

    « Mais combien de kilomètres, de journées de labeur, de nuits d’insomnie me séparent encore d’une hypothétique réussite qui, pourtant va tellement de soi pour les miens, dès l’instant que je leur ai annoncé mon départ pour la France ? J’avance, les pas lourds de leurs rêves, la tête remplie des miens. J’avance, et ne connais pas ma destination. J’ignore sur quel mât on hisse le drapeau de la victoire, j’ignore également les grandes eaux capables de laver l’affront de l’échec »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.14.

    « Il y a des musiques, des chants, des plats qui vous rappellent soudain votre condition d’exilé, soit parce qu’ils sont trop proches de vos origines, soit parce qu’ils en sont trop éloignés. Dans ces moments-là, désireuse de rester zen, je deviens favorable à la mondialisation, parce qu’elle distille des choses sans identité, sans âme, des choses trop édulcorées pour susciter une quelconque émotion en nous. La nostalgie est mon lot, je dois l’apprivoiser, garder dans mes tiroirs à reliques la musique de mes racines tout comme les photos de ceux des miens à jamais couchés sous le sable chaud de Niodior ».

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.37.

    « Le tiers-monde ne peut voir les plaies de l’Europe, les siennes l’aveuglent ; il ne peut entendre son cri, le sien l’assourdit. Avoir un coupable atténue la souffrance, et si le tiers-monde se mettait à voir la misère de l’Occident, il perdrait la cible de ses invectives. Pour Madické, vivre dans un pays développé représentait en soi un avantage démesuré que j’avais par rapport à lui, lui qui profitait de sa famille et du soleil sous les tropiques. Comment aurais-je pu lui faire comprendre la solitude de l’exil, mon combat pour la survie et l’état d’alerte permanent où me gardaient mes études ? N’étais-je pas la feignante qui avait choisi l’éden européen et qui jouait à l’éternelle écolière à un âge où la plupart de mes camarades d’enfance cultivaient leur lopin de terre et nourrissaient leur progéniture ? Absente et inutile à leur quotidien, à quoi pouvais-je servir, sinon à leur transvaser, de temps en temps, un peu de ce nectar qu’ils supposaient étancher ma soif en France ? Le sang oublie souvent son #devoir, mais jamais son droit. Il me dictait sa loi. Ayant choisi un chemin complètement étranger aux miens, je m’acharnais à tenter de leur en prouver la validité. Il me fallait ’réussir’ afin d’assumer la fonction assignée à tout enfant de chez nous : servir de sécurité sociale aux siens. Cette obligation d’assistance est le plus gros fardeau que traînent les émigrés. Mais, étant donné que notre plus grande quête demeure l’amour et la reconnaissance de ceux que nous avons quittés, le moindre de leurs caprices devient un ordre »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, pp.44-45.

    « En Europe, mes frères, vous êtes d’abord noirs, accessoirement citoyens, définitivement étrangers, et ça, ce n’est pas écrit dans la Constitution, mais certains le lisent sur votre peau ».

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.176.
    #xénophobie

    « La #gauche reste notre mère à nous, les humbles, mais c’est une mère qui trop souvent nous refuse son lait et se contente d’exhiber ses beaux seins »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.178.

    « L’#exil, c’est mon #suicide_géographique. L’ailleurs m’attire car, vierge de mon histoire, il ne me juge pas sur la base des erreurs du destin, mais en fonction de ce que j’ai choisi d’être : il est pour moi gage de liberté, d’autodétermination »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.226.

    « Partir, c’est mourir d’#absence. On revient, certes, mais on revient autre. Au retour, on cherche, mais on ne retrouve jamais ceux qu’on a quittés. La larme à l’œil, on se résigne à constater que les masques qu’on leur avait taillés ne s’ajustent plus. Qui sont ces gens que j’appelle mon frère, ma sœur, etc.? Qui suis-je pour eux ? L’intruse qui porte en elle celle qu’ils attendent et qu’ils désespèrent de retrouver ? L’étrangère qui débarque ? La sœur qui part ? Ces questions accompagnent ma valse entre les deux continents »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.227.

    « Je cherche mon pays là où on apprécie l’être-additionné, sans dissocier ses multiples strates. Je cherche mon pays là où s’estompe la #fragmentation_identitaire »

    Fatou Diome, Le ventre de l’Atlantique, Editions Anne Carrière, 2003, p.254.

    #identité #migrations #ceux_qui_restent #devoir #responsabilité