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  • Eric Fassin : « L’#appropriation_culturelle, c’est lorsqu’un emprunt entre les cultures s’inscrit dans un contexte de #domination »

    Dans un entretien au « Monde », le sociologue Eric Fassin revient sur ce concept né dans les années 1990, au cœur de nombre de polémiques récentes.

    Des internautes se sont empoignés sur ces deux mots tout l’été : « appropriation culturelle ». Le concept, né bien avant Twitter, connaît un regain de popularité. Dernièrement, il a été utilisé pour décrire aussi bien le look berbère de Madonna lors des MTV Video Music Awards, la dernière recette de riz jamaïcain du très médiatique chef anglais #Jamie_Oliver, ou l’absence de comédien autochtone dans la dernière pièce du dramaturge québécois #Robert_Lepage, #Kanata, portant justement sur « l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones ».

    Qu’ont en commun ces trois exemples ? Retour sur la définition et sur l’histoire de l’« appropriation culturelle » avec Eric Fassin, sociologue au laboratoire d’études de genre et de sexualité de l’université Paris-VIII et coauteur de l’ouvrage De la question sociale à la question raciale ? (La Découverte).
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    D’où vient le concept d’« appropriation culturelle » ?

    Eric Fassin : L’expression apparaît d’abord en anglais, à la fin du XXe siècle, dans le domaine artistique, pour parler de « #colonialisme_culturel ». Au début des années 1990, la critique #bell_hooks, figure importante du #Black_feminism, développe par exemple ce concept, qu’elle résume d’une métaphore : « manger l’Autre. » C’est une approche intersectionnelle, qui articule les dimensions raciale et sexuelle interprétées dans le cadre d’une exploitation capitaliste.

    Un regard « exotisant »

    Cette notion est aussi au cœur de la controverse autour de #Paris_Is_Burning, un film #documentaire de 1990 sur la culture des bals travestis à New York. Une autre critique noire, Coco Fusco, reprochait à la réalisatrice #Jennie_Livingston, une lesbienne blanche, son regard « exotisant » sur ces minorités sexuelles et raciales. Pour elle, il s’agissait d’une forme d’#appropriation_symbolique mais aussi matérielle, puisque les sujets du film se sont sentis floués, dépossédés de leur image.

    Comment définir ce concept ?

    E. F. : Ce qui définit l’appropriation culturelle, comme le montre cet exemple, ce n’est pas seulement la circulation. Après tout, l’emprunt est la règle de l’art, qui ne connaît pas de frontières. Il s’agit de #récupération quand la #circulation s’inscrit dans un contexte de #domination auquel on s’aveugle. L’enjeu n’est certes pas nouveau : l’appropriation culturelle, au sens le plus littéral, remplit nos #musées occidentaux d’objets « empruntés », et souvent pillés, en Grèce, en Afrique et ailleurs. La dimension symbolique est aujourd’hui très importante : on relit le #primitivisme_artistique d’un Picasso à la lumière de ce concept.

    Ce concept a-t-il été intégré dans le corpus intellectuel de certaines sphères militantes ?

    E. F. : Ces références théoriques ne doivent pas le faire oublier : si l’appropriation culturelle est souvent au cœur de polémiques, c’est que l’outil conceptuel est inséparablement une arme militante. Ces batailles peuvent donc se livrer sur les réseaux sociaux : l’enjeu a beau être symbolique, il n’est pas réservé aux figures intellectuelles. Beaucoup se transforment en critiques culturels en reprenant à leur compte l’expression « appropriation culturelle ».

    En quoi les polémiques nées ces derniers jours relèvent-elles de l’appropriation culturelle ?

    E. F. : Ce n’est pas la première fois que Madonna est au cœur d’une telle polémique. En 1990, avec sa chanson Vogue, elle était déjà taxée de récupération : le #voguing, musique et danse, participe en effet d’une subculture noire et hispanique de femmes trans et de gays. Non seulement l’artiste en retirait les bénéfices, mais les paroles prétendaient s’abstraire de tout contexte (« peu importe que tu sois blanc ou noir, fille ou garçon »). Aujourd’hui, son look de « #reine_berbère » est d’autant plus mal passé qu’elle est accusée d’avoir « récupéré » l’hommage à la « reine » noire Aretha Franklin pour parler… de Madonna : il s’agit bien d’appropriation.

    La controverse autour de la pièce Kanata, de Robert Lepage, n’est pas la première non plus — et ces répétitions éclairent l’intensité des réactions : son spectacle sur les chants d’esclaves avait également été accusé d’appropriation culturelle, car il faisait la part belle aux interprètes blancs. Aujourd’hui, c’est le même enjeu : alors qu’il propose une « relecture de l’histoire du Canada à travers le prisme des rapports entre Blancs et Autochtones », la distribution oublie les « autochtones » — même quand ils se rappellent au bon souvenir du metteur en scène. C’est encore un choix revendiqué : la culture artistique transcenderait les cultures « ethniques ».

    Par comparaison, l’affaire du « #riz_jamaïcain » commercialisé par Jamie Oliver, chef britannique médiatique, peut paraître mineure ; elle rappelle toutefois comment l’ethnicité peut être utilisée pour « épicer » la consommation. Bien sûr, la #nourriture aussi voyage. Reste qu’aujourd’hui cette #mondialisation marchande du symbolique devient un enjeu.

    Pourquoi ce concept fait-il autant polémique ?

    E. F. : En France, on dénonce volontiers le #communautarisme… des « autres » : le terme est curieusement réservé aux minorités, comme si le repli sur soi ne pouvait pas concerner la majorité ! C’est nier l’importance des rapports de domination qui sont à l’origine de ce clivage : on parle de culture, en oubliant qu’il s’agit aussi de pouvoir. Et c’est particulièrement vrai, justement, dans le domaine culturel.

    Songeons aux polémiques sur l’incarnation des minorités au théâtre : faut-il être arabe ou noir pour jouer les Noirs et les Arabes, comme l’exigeait déjà #Bernard-Marie_Koltès, en opposition à #Patrice_Chéreau ? Un artiste blanc peut-il donner en spectacle les corps noirs victimes de racisme, comme dans l’affaire « #Exhibit_B » ? La réponse même est un enjeu de pouvoir.

    En tout cas, l’#esthétique n’est pas extérieure à la #politique. La création artistique doit revendiquer sa liberté ; mais elle ne saurait s’autoriser d’une exception culturelle transcendant les #rapports_de_pouvoir pour s’aveugler à la sous-représentation des #femmes et des #minorités raciales. L’illusion redouble quand l’artiste, fort de ses bonnes intentions, veut parler pour (en faveur de) au risque de parler pour (à la place de).

    Le monde universitaire n’est pas épargné par ces dilemmes : comment parler des questions minoritaires, quand on occupe (comme moi) une position « majoritaire », sans parler à la place des minorités ? Avec Marta Segarra, nous avons essayé d’y faire face dans un numéro de la revue Sociétés & Représentations sur la (non-)représentation des Roms : comment ne pas redoubler l’exclusion qu’on dénonce ? Dans notre dossier, la juriste rom Anina Ciuciu l’affirme avec force : être parlé, représenté par d’autres ne suffit pas ; il est temps, proclame cette militante, de « nous représenter ». Ce n’est d’ailleurs pas si difficile à comprendre : que dirait-on si les seules représentations de la société française nous venaient d’Hollywood ?


    https://mobile.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2018/08/24/eric-fassin-l-appropriation-culturelle-c-est-lorsqu-un-emprunt-entre-
    #géographie_culturelle #pouvoir #culture #Madonna #exotisme #peuples_autochtones #film #musique #cuisine #intersectionnalité #Eric_Fassin

    • Cité dans l’article, ce numéro spécial d’une #revue :
      #Représentation et #non-représentation des #Roms en #Espagne et en #France

      Les populations roms ou gitanes, en France comme en Espagne, sont l’objet à la fois d’un excès et d’un défaut de représentation. D’une part, elles sont surreprésentées : si la vision romantique des Bohémiens semble passée de mode, les clichés les plus éculés de l’antitsiganisme sont abondamment recyclés par le racisme contemporain. D’autre part, les Roms sont sous-représentés en un double sens. Le sort qui leur est réservé est invisibilisé et leur parole est inaudible : ils sont parlés plus qu’ils ne parlent.

      Ce dossier porte sur la (non-) représentation, autant politique qu’artistique et médiatique, des Roms en France et en Espagne des Gitanxs (ou Gitan·e·s) ; et cela non seulement dans le contenu des articles, mais aussi dans la forme de leur écriture, souvent à la première personne, qu’il s’agisse de sociologie, d’anthropologie ou d’études littéraires, de photographie ou de littérature, ou de discours militants. Ce dossier veut donner à voir ce qui est exhibé ou masqué, affiché ou effacé, et surtout contribuer à faire entendre la voix de celles et ceux dont on parle. L’enjeu, c’est de parler de, pour et parfois avec les Gitan·e·s et les Roms, mais aussi de leur laisser la parole.

      https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2018-1.htm

    • Au #Canada, la notion d’« appropriation culturelle » déchire le monde littéraire

      Tout est parti d’un éditorial dans Write, revue trimestrielle de la Writers’ Union of Canada (l’association nationale des écrivains professionnels) consacrée pour l’occasion aux auteurs autochtones du Canada, sous-représentés dans le panthéon littéraire national. Parmi les textes, l’éditorial d’un rédacteur en chef de la revue, Hal Niedzviecki, qui disait ne pas croire au concept d’« appropriation culturelle » dans les textes littéraires. Cette affirmation a suscité une polémique et une vague de fureur en ligne.

      On parle d’appropriation culturelle lorsqu’un membre d’une communauté « dominante » utilise un élément d’une culture « dominée » pour en tirer un profit, artistique ou commercial. C’est ici le cas pour les autochtones du Canada, appellation sous laquelle on regroupe les Premières Nations, les Inuits et les Métis, peuples ayant subi une conquête coloniale.
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      Des polémiques, plus ou moins importantes, liées à l’appropriation culturelle ont eu lieu ces derniers mois de manière récurrente, par exemple sur l’usage par la marque Urban Outfitters de savoir-faire traditionnels des Indiens Navajos ou la commercialisation par Chanel d’un boomerang de luxe, considéré comme une insulte par certains aborigènes d’Australie.
      Le « prix de l’appropriation »

      La notion est moins usitée pour la création littéraire, où l’on parle plus volontiers « d’orientalisme » pour l’appropriation par un auteur occidental de motifs issus d’une autre culture. Mais c’est bien cette expression qu’a choisie Hal Niedzviecki dans son plaidoyer intitulé « Gagner le prix de l’appropriation ». L’éditorial n’est pas disponible en ligne mais des photos de la page imprimée circulent :

      « A mon avis, n’importe qui, n’importe où, devrait être encouragé à imaginer d’autres peuples, d’autres cultures, d’autres identités. J’irais même jusqu’à dire qu’il devrait y avoir un prix pour récompenser cela – le prix de l’appropriation, pour le meilleur livre d’un auteur qui écrit au sujet de gens qui n’ont aucun point commun, même lointain, avec lui ».

      Il y voit surtout une chance pour débarrasser la littérature canadienne de sa dominante « blanche et classes moyennes », dénonçant la crainte de « l’appropriation culturelle » comme un frein qui « décourage les écrivains de relever ce défi ».

      Le fait que cette prise de position ait été publiée dans un numéro précisément consacré aux auteurs autochtones a été perçu comme un manque de respect pour les participants. L’un des membres du comité éditorial, Nikki Reimer, s’en est pris sur son blog à un article « au mieux, irréfléchi et idiot, au pire (…) insultant pour tous les auteurs qui ont signé dans les pages de la revue ».

      « Il détruit toutes les tentatives pour donner un espace et célébrer les auteurs présents, et montre que la revue “Write” n’est pas un endroit où l’on doit se sentir accueilli en tant qu’auteur indigène ou racisé. »

      La Writers’ Union a rapidement présenté des excuses dans un communiqué. Hal Niedzviecki a lui aussi fini par s’excuser et a démissionné de son poste, qu’il occupait depuis cinq ans.
      Un débat sur la diversité dans les médias

      Son argumentaire a cependant dépassé les colonnes du magazine lorsque plusieurs journalistes ont offert de l’argent pour doter le fameux « prix ». Ken Whyte, ancien rédacteur en chef de plusieurs publications nationales, a lancé sur Twitter :

      « Je donnerai 500 dollars pour doter le prix de l’appropriation, si quelqu’un veut l’organiser. »

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      D’autres figures de la presse canadienne, comme Anne Marie Owens (rédactrice en chef du National Post), Alison Uncles (rédactrice en chef de Maclean’s Magazine), deux éditorialistes du Maclean’s et du National Post, entre autres, se sont dits prêts à faire de même. Quelques heures plus tard, une poignée d’entre eux se sont excusés, dont Anne-Marie Owens, qui a déclaré qu’elle voulait simplement défendre « la liberté d’expression ».

      Comme le débat a débordé sur les réseaux sociaux, des lecteurs anonymes s’y sont invités pour dénoncer l’attitude de ces pontes du journalisme. « Imaginez, vous êtes une personne de couleur qui étudie le journalisme, et vous voyez les trois quarts de vos potentiels futurs chefs tweeter au sujet d’un prix de l’appropriation culturelle », grince une internaute.

      Pour les journalistes issus des minorités, l’affaire a également rappelé à quel point les médias manquent de diversité. Sur Buzzfeed, Scaachi Koul écrit : « Je n’en reviens pas d’avoir à dire ça, mais personne, dans l’histoire de l’écriture littéraire, n’a jamais laissé entendre que les Blancs n’avaient pas le droit de faire le portrait d’autochtones ou de gens de couleurs, en particulier dans la fiction. Franchement, on l’encourage plutôt. » Elle poursuit :

      « S’abstenir de pratiquer l’appropriation culturelle ne vous empêche pas d’écrire de manière réfléchie sur les non blancs. Mais cela vous empêche, en revanche, de déposséder les gens de couleur, ou de prétendre que vous connaissez leurs histoires intimement. Cela vous empêche de prendre une culture qui n’a jamais été à vous – une culture qui rend la vie plus difficile pour ceux qui sont nés avec dans le Canada d’aujourd’hui à majorité blanche – et d’en tirer profit. »

      sur le même sujet Les coiffes amérindiennes dans les défilés font-elles du tort à une culture menacée ?
      « Faire son numéro »

      Helen Knott, l’une des auteurs d’origine indigène dont le travail était publié dans la revue Write a raconté sur Facebook, quelques jours après, une étrange histoire. Contactée par la radio CBC pour une interview à ce sujet, elle est transférée vers quelqu’un qui doit lui poser quelques questions avant l’antenne. Elle entend alors les journalistes se passer le téléphone en disant, selon elle :

      « Helen Knott, c’est l’une de ceux qui sont super énervés par cette histoire. »

      « Précisément, la veille, dans une autre interview, raconte Helen Knott, j’ai rigolé avec le journaliste en lui disant que, contrairement à une idée largement répandue, les autochtones ne sont pas “super énervés” en permanence. »

      Au cours de cette pré-interview, elle dit avoir eu a le sentiment grandissant qu’on lui demandait de « faire son numéro » pour alimenter un « débat-divertissement-scandale ». « Je suis quelqu’un d’heureux et mon droit à être en colère quand la situation mérite de l’être ne me définit pas en tant qu’individu », explique-t-elle.

      « C’est tout le problème de l’appropriation culturelle. Les gens utilisent notre culture pour leur propre profit mais peuvent se désintéresser ensuite de nos difficultés à faire partie de la communauté autochtone, de la politisation continuelle de nos vies, des événements et des institutions qui viennent tirer sur la corde de notre intégrité et de notre sens moral, et qui exigent que nous répondions. Aujourd’hui, j’ai refusé de faire mon numéro. »

      En 2011, les autochtones du Canada représentaient 4,3 % de la population. Ils concentrent le taux de pauvreté le plus élevé du Canada et sont les premières victimes des violences, addictions et incarcérations. En 2016, une série de suicides dans des communautés autochtones de l’Ontario et du Manitoba avaient forcé le premier ministre, Justin Trudeau, à réagir. Sa volonté affichée d’instaurer une « nouvelle relation » avec la population autochtone est critiquée par certains comme n’ayant pas été suivie d’effet.

      https://mobile.lemonde.fr/big-browser/article/2017/05/16/au-canada-la-notion-d-appropriation-culturelle-suscite-la-polemique-d

  • Carte blanche à quatre cinéastes - rts.ch - Dossiers
    https://www.rts.ch/archives/dossiers/3478149-carte-blanche-a-quatre-cineastes.html

    Carte blanche à quatre cinéastes

    Hiver 1977. Anne-Marie Mieville, Alain Tanner, Loretta Verna et Francis Reusser réalisent chacun, à l’aide de films super 8 mm et de vidéo étroite, une oeuvre personnelle pour l’émission Ecoutez voir. Ces documents sont réunis ici.

    dont Mieville et la violence
    sur la violence des parents sur leurs enfants ou plutôt l’absence de la mère (…)

  • « Depuis l’invention de la photographie, l’impérialisme a fait des films pour empêcher ceux qu’il opprimait d’en faire. » – Période
    http://revueperiode.net/depuis-linvention-de-la-photographie-limperialisme-a-fait-des-films-po

    Les convictions pro-palestiniennes de Jean-Luc Godard n’ont cessé d’accompagner son travail cinématographique, ce qui a valu au réalisateur d’être souvent malmené par la réaction. Dans ce texte de 1970, à l’époque la plus militante de l’oeuvre godardienne, il est question de la production d’un film sur les combattants palestiniens dans un camp d’Amman en Jordanie, initialement intitulé Jusqu’à la victoire. Si le « groupe Dziga Vertov » n’a pas exploité ses images, Godard et Anne-Marie Miéville en ont proposé un montage dans le puissant Ici et ailleurs. Ce dernier film a ceci de singulier qu’il interroge la possibilité même de montrer la révolution palestinienne ; il pose le problème du montage, des effets idéologiques des appareils de prise de vue ; il questionne ce qu’est « faire un film politique », ce qu’est un rapport d’images politique. Le texte republié ici a ceci de fascinant qu’il pose une grande partie de ces enjeux, tout en proposant une lecture anti-impérialiste du cinéma et des circuits de diffusion. « Il faut étudier et enquêter, enregistrer cette enquête et cette étude, ensuite montrer le résultat (le montage) à d’autre combattants. Montrer le combat des fedayin à leurs frères arabes exploités par les patrons dans les usines en France. Montrer les miliciennes du Fath à leurs sœurs des Black Panthers pourchassées par le FBI. Tourner politiquement un film. Le montrer politiquement. Le diffuser politiquement. C’est long et difficile. C’est résoudre chaque jour un problème concret. »

    #cinéma #Palestine #imaginaire (en politique)

  • Singulier masculin | Déconstruire le masculin en pratique
    https://singuliermasculin.wordpress.com/2018/05/31/les-violences-sexistes-commencent-a-la-premiere-adolesc

    C’est un constat qui s’affirme avec force. Aujourd’hui, le journal Le Monde révèle que, selon un rapport publié ce jeudi par l’ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement en milieu scolaire (sous deux gouvernements), il y a une violence quasi ordinaire parmi nos jeunes : plus de 1 sur 2 en fait l’expérience à l’école (primaire), 1 sur 3 au collège, 1 sur 4 ou plus au lycée. Ce rapport est publié dans le cadre de l’Observatoire européen de la violence à l’école. Il en ressort :

    « une « énigme » que M. Debarbieux et son équipe (les sociologues Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn et l’auteure Olivia Gaillard, elle-même ancienne victime) entendent résoudre : « Comment passe-t-on d’une surexposition des jeunes garçons à la violence scolaire à une surexposition des femmes devenues adultes ? Est-ce au moins en partie à cette violence contre les garçons (et, présumons-le, entre garçons) que nous devons relier la violence ultérieure contre les femmes ? »

    Cette problématique a commencé à être étudiée en l’an 2000, dit le journal. Le rapport a inclus un échantillon du niveau élémentaire, à deux études précédentes sur les lycées puis les collèges, pour toucher au total 47604 élèves agés de 8 à 19 ans. Malheureusement, le rapport n’est pas encore disponible sur le site de l’institution.

    *

    Deux études, menées par des femmes, avaient levé un coin du voile.

    Sylvie Ayral a publié La Fabrique des garçons, Sanction et genre au collège (PUF, 2011). Selon l’éditeur,

    La grande majorité (80 %) des élèves punis au collège sont des garçons. Comment expliquer ce chiffre en contradiction avec le discours égalitaire officiel ? Pourquoi n’attire-t-il pas l’attention des équipes éducatives ? Ce livre propose d’interroger la sanction à la lumière du genre. Il montre l’effet pervers des punitions qui consacrent les garçons dans une identité masculine stéréotypée et renforcent les comportements qu’elles prétendent corriger : le défi, la transgression, les conduites sexistes, homophobes et violentes. (…) Aux antipodes de la tolérance zéro et du tout répressif, l’auteur plaide pour une éducation non sexiste, une mixité non ségrégative et la formation des enseignants au genre. Ces propositions apparaissent comme une urgence si l’on veut enrayer la violence scolaire.

    Sylvie Ayral a été institutrice en milieu rural pendant quinze ans et enseignante d’espagnol au collège. Professeur agrégée, docteur en sciences de l’éducation (Université de Bordeaux), elle est membre de l’Observatoire international de la violence à l’école. Elle enseigne actuellement dans un lycée classé dispositif expérimental de réussite scolaire. Ses recherches portent sur la sociologie de l’adolescence, la construction de l’identité masculine et les violences de genre à l’école ainsi que sur les sanctions scolaires. Sa thèse La fabrique des garçons : sanctions et genre à l’école avait obtenu en 2010 le prix Le Monde de la recherche universitaire.

    Anne-Marie Sohn a publié « La Fabrique des garçons, l’éducation des garçons de 1820 à aujourd’hui » (Textuel 2015). Eh oui, le même titre ! Pour deux regards différents, celui d’une sociologue de l’éducation et celui d’une historienne. Selon l’éditeur :

    De l’instauration à la déstabilisation du modèle masculin.
    Accéder aux privilèges, aux devoirs et attributs masculins s’apprend. La façon d’habiller le garçonnet, la barbe de l’adolescent, les jeux et les héros, l’initiation à la sexualité, au travail et à la citoyenneté, tout dans la formation des garçons les différencie des filles. C’est ce dont rend compte ici Anne-Marie Sohn en s appuyant sur un fascinant recueil d images.

    Anne-Marie Sohn est professeur d’histoire contemporaine à l’ENS Lettres et Sciences humaines, à Lyon. Elle est spécialiste de l’histoire du féminisme, de la jeunesse et des rapports hommes/femmes et elle a publié de nombreux ouvrages sur la question. Elle a publié, entre autres, Sois un homme (Seuil, 2009), consacré à la formation de la virilité dans le premier puis le second XIXe siècle. Elle a publié également Chrysalides. Femmes dans la vie privée (xixe-xxe siècles) (Publications de la Sorbonne, 1996) et Âge tendre et tête de bois. Histoire des jeunes des années 1960 (Hachette, 2001).

    #education #masculinité #virilité #domination_masculine #sexisme

    • L’homme enfin inclus dans les études de genre

      Les chercheurs se sont longtemps focalisés sur les femmes. Pourquoi ont-ils mis tant de temps à s’intéresser également au masculin ?

      En 2019, l’université Stony Brook de Long Island, dans l’Etat de New York, accueillera le premier master de « Masculinity studies », qui permettra aux étudiants de décrocher un diplôme dans cette matière. C’est sur ce site qu’avait été créé, en 2013, le Centre pour l’étude des hommes et des masculinités. Autant dire que les recherches tournées vers cette partie de l’humanité se sont structurées bien plus tard, aux Etats-Unis, que les ­Women’s studies, introduites au début des années 1970 et enseignées aujourd’hui dans des centaines d’universités américaines.

      En France, l’offre évolue encore plus lentement. Près de cinquante ans après la création du Centre d’études féminines et d’études de genre, fondé à l’université Paris-VIII-Vincennes en 1974 par l’écrivaine Hélène Cixous, la question de la masculinité émerge à peine au sein de l’institution. Le sociologue Eric Fassin constate ainsi que « les études sur les hommes ont longtemps été caractérisées par une invisibilité marquante. Les travaux s’inscrivant dans la perspective des études de genre se sont focalisés dans un premier temps sur les femmes et les enjeux socioculturels de la féminité ».

      Catégories majoritaires

      Pendant des décennies n’ont eu lieu en France qu’une poignée de travaux isolés, comme ceux de Nadine Le Faucheur et Georges Falconnet, Daniel Welzer-Lang, Anne-Marie Devreux ou Christine Castelain-Meunier. Le sujet n’est sorti de l’ombre que ces dernières années. En 2013, l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) a accueilli un premier colloque international sur « Les masculinités au prisme de l’hégémonie », qui a été suivi d’un séminaire intitulé « Approches critiques des masculinités » organisé par Gianfranco Rebucini, Florian Vörös et Mélanie Gourarier.

      « QUAND J’AI COMMENCÉ MA THÈSE SUR LE COACHING EN SÉDUCTION HÉTÉROSEXUELLE, JE N’AVAIS PAS CONSCIENCE DE TRAVAILLER SUR LA MASCULINITÉ, TÉMOIGNE L’ANTHROPOLOGUE MÉLANIE GOURARIER. POURTANT, J’ÉTAIS LA SEULE FEMME PARMI DES GROUPES D’HOMMES »

      « C’est un champ encore très peu structuré mais les choses évoluent, témoigne cette anthropologue, auteure d’Alpha mâle. Séduire les femmes pour s’apprécier entre hommes (Seuil, 2017). Il y a deux ans, les propositions de master sur les masculinités étaient extrêmement rares. Aujourd’hui, nous en recevons plus de dix par an, ce qui représente un peu plus d’un quart des sujets. »

      Mélanie Gourarier fait partie d’un noyau de jeunes chercheurs qui a éclos dans la dernière décennie. « Quand j’ai commencé ma thèse sur le coaching en séduction hétérosexuelle, je n’avais pas conscience de travailler sur la masculinité, témoigne-t-elle. Pourtant, j’étais la seule femme parmi des groupes d’hommes. En sciences sociales, la majorité des travaux portent sur des hommes, mais sans que cette question de la masculinité soit jamais spécifiée… »

      Illusion d’universalité

      Un tel retard a de quoi étonner. Longtemps, les travaux sur les femmes se sont accumulés tandis que les chercheurs ignoraient le « premier sexe », selon la formule de l’historien ­André Rauch. « On a commencé par s’intéresser aux minorités, puis, dans un deuxième temps, on a interrogé les catégories majoritaires – hommes, blancs, hétérosexuels », relève Eric Fassin. Au départ, l’histoire des mâles n’apparaissait pas problématique car elle se présentait comme l’histoire tout court. Tant que les effets de la domination sur les femmes n’avaient pas été mis en lumière, la catégorie « homme » passait pour universelle.

      Pour le philosophe Thierry Hoquet, le vocabulaire a conforté cette illusion d’universalité. « Le terme “homme” crée une confusion entre le masculin et l’être humain, souligne-t-il. Il a contribué à obscurcir le retour critique sur la masculinité en en faisant une catégorie non problématique. On cite souvent une phrase de Lévi-Strauss qui raconte comment, alors que les hommes étaient partis en pirogue, il resta “seul” avec les femmes et les enfants dans un village qu’il présente comme désert. »

      « LES FEMMES AVAIENT INTÉRÊT À REMETTRE EN CAUSE L’ÉTERNEL FÉMININ TANT IL LES ENFERMAIT, RÉSUME LA PHILOSOPHE OLIVIA AZALÉE. LES HOMMES ONT EU PLUS DE MAL À COMPRENDRE QUE LE MODÈLE DE LA VIRILITÉ LES OPPRIMAIT EUX AUSSI. »

      Si les hommes n’ont pas pris à bras-le-corps cette question qui, pourtant, les concerne, c’est sans doute parce que leur position sociale privilégiée ne les incitait pas à déstabiliser l’édifice. « Les femmes avaient intérêt à remettre en cause l’éternel féminin tant il les enfermait, résume la philosophe Olivia ­Gazalé, auteure du Mythe de la virilité. Un piège pour les deux sexes (Robert Laffont, 2017). Les hommes ont eu plus de mal à comprendre que le modèle de la virilité les opprimait eux aussi. » « Un mouvement de libération nationale s’occupe rarement de la psychologie des occupants », ajoute la sociologue Nadine Le Faucheur, qui fut, avec Georges Falconnet, l’une des premières à se pencher sur le sujet, en pleine révolution féministe, avec La Fabrication des mâles (Seuil, 1975).

      L’appréhension française vis-à-vis des apports anglo-saxons n’a sans doute pas aidé à l’émergence de ces questions dans l’Hexagone. C’est en effet dans les pays anglophones que les études sur les masculinités ont pris leur essor, grâce aux travaux du sociologue américain Michael Kimmel, coauteur de Men’s Lives (Macmillan, 1989, non traduit), et de l’Australienne Raewyn Connell, qui, en 1995, posait avec l’ouvrage Masculinités (éditions Amsterdam, 2014) les bases d’une théorie critique.

      Enfin, la figure tutélaire de Pierre Bourdieu, qui occupait en France une place à part, a freiné l’importation d’outils féconds. « Le contexte scientifique, qui était marqué par l’ouvrage La Domination masculine, de Bourdieu [Seuil, 1998], a rendu difficile l’intégration du concept de “masculinité hégémonique” développé par Raewyn Connell, qui permet de penser la pluralité des rapports de domination, y compris ceux qui s’exercent entre hommes, sur des hommes », soulève ­Mélanie Gourarier.

      « Panique morale »

      A en croire certains, l’institution universitaire résisterait en outre à accueillir ces sujets jugés sensibles, en particulier dans le contexte post-Manif pour tous. Sylvie Ayral, docteure en science de l’éducation, affirme avoir été « barrée de partout » après avoir publié La Fabrique des garçons (PUF, 2011), un ouvrage couronné par le Prix Le Monde de la recherche universitaire. « L’université ne m’a pas demandé la moindre intervention à la suite de mes travaux et, lorsque j’ai envoyé des candidatures spontanées pour donner des conférences, je n’ai même pas eu d’accusé de réception, explique-t-elle. Quant à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM), il a annulé ma venue deux jours avant sur décision du directeur qui trouvait le sujet délicat. L’idée que l’on puisse déviriliser les garçons suscite une panique morale et renvoie à la crainte que la société s’écroule. »

      Pour l’anthropologue Mélanie Gourarier, l’affaire Weinstein est cependant le symptôme d’une évolution. « Parce qu’on est de plus en plus sensibilisé à la construction sociale de la masculinité, des situations qui étaient jusqu’alors invisibles car acceptées deviennent soudain insupportables et se disent enfin. »

      Orienter l’attention vers la catégorie des hommes, c’est aussi permettre que les efforts pour accéder à l’égalité ne reposent plus seulement sur les épaules des femmes. Quand Josselin Tricou parle autour de lui de sa thèse en préparation sur « Les masculinités sacerdotales dans l’Eglise catholique », ses interlocuteurs évoquent souvent spontanément l’absence des femmes dans le clergé. La réponse qu’il a l’habitude de faire ouvre un nouvel horizon de réflexion.

      « Le problème, ce n’est pas que les femmes n’aient pas de place, mais que les hommes prennent toute la place. »

    • Merci @enuncombatdouteux
      Avec ce titre je pensait à pire, c’est quand meme pas très bon. Il y a confusion entre études féministes (et qui étaient plutot les recherches de chercheuses plutot que de chercheurs) puis aux USA sont apparus les « gender’s studies » pour integré les hommes. Le mot « genre » ne fait pas consensus en france meme chez les féministes. Je me souviens d’une conférence qui expliquait que l’expression « étude de genre » invisibilisait les femmes et les credits d’études étaient captés désomais par des hommes dont certains masculiniste et en particulier un mec de toulouse qui doit probablement etre cité comme reference par le e-monde.fr
      Le texte invisibilise les homosexuel·les car les études de genre sont aussi la rencontre des etudes queers et études féministes. Les études sur les masculinités homos existent depuis un moment.
      Sinon je relève que André Rauch répète ce que viens de dire Mélanie Gourarier comme si il fallait une caution masculine pour soutenir ce qu’elle viens de dire. D’ailleur elle est présenté comme faisant « partie d’un noyau de jeunes chercheurs qui a éclos dans la dernière décennie. » (mais on sera pas en quoi elle est chercheuse) tandis qu’André Rauch est « l’historien ».

  • La #Photographie est une « machine à fictions »
    http://liminaire.fr/entre-les-lignes/article/la-photographie-est-une-machine-a-fictions

    Approche : La photographie est une « machine à fictions » (Anne-Marie Garat), sans aucun doute. Et photographie et écriture ont un même potentiel de virtualité. Ici, la photographie n’est plus un embrayeur de souvenirs, elle met en mouvement (...)

    #Entre_les_lignes / #Atelier, #Art, #Numérique, Photographie, #Regard, #Temps, #Écriture, #Histoire, #Récit
    "http://www.liminaire.fr/spip.php?article1999"
    "https://www.publie.net/livre/comment-ecrire-au-quotidien-pierre-menard"

  • L’#économie américaine au cinéma (3/4) : Le #Rêve_américain et le mythe du #self-made_man

    https://www.franceculture.fr/emissions/entendez-vous-leco/leconomie-americaine-au-cinema-34-le-reve-americain-et-le-
    mythe-du-self-made-man

    Partir de rien, construire sa fortune et sa réputation par la seule force de son travail... Voilà l’un des grands mythes des États-Unis, celui du #Rêve_américain ("#American_Dream"), et de sa figure idéalisée : le self-made man. Retour sur un concept qui constitue une partie de l’identité américaine.
    Un des plus célèbres exemples de « self-made man » au cinéma : le personnage de Charles Foster Kane (interprété par Orson Welles) dans le film « Citizen Kane » (1941) réalisé par Orson Welles.
    Un des plus célèbres exemples de « self-made man » au cinéma : le personnage de Charles Foster Kane (interprété par Orson Welles) dans le film « Citizen Kane » (1941) réalisé par Orson Welles.• Crédits : Collection Christophel © RKO Radio Pictures / Mercury Productions - AFP

    « Le mythe du self-made man s’est développé vers 1830 aux Etats-Unis, au moment de la démocratie jacksonienne, avec l’émergence de couches populaires qui n’avaient pas le pouvoir, qui n’étaient pas représentées : Jackson a été le premier a ne pas être issu des élites économiques ou intellectuelles [...] et s’est appuyé sur les nouvelles populations de l’Ouest, pauvres, pour développer cette possibilité de réussir d’abord en étant agriculteur, puis entrepreneur, etc. » (Anne-Marie Bidaud)

    #états-unis #inégalité #richesse #pauvreté #propagande #allégorie #images

  • Sang contaminé : que sont devenus les principaux acteurs du scandale ? - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/07/sang-contamine-que-sont-devenus-les-principaux-acteurs-du-scandale_162820

    Médecins, ministres, journalistes… Trente ans après, certains sont morts, d’autres continuent de se battre pour les malades.

    L’affaire du sang contaminé a marqué le monde de la #santé comme aucun autre dossier, transformant profondément les relations malade-médecin, distillant une méfiance qui depuis s’est enkystée, provoquant aussi une nouvelle organisation de ce qui est devenu la sécurité sanitaire. Quant aux acteurs de ce drame unique, ils ont pour la plupart disparu de la scène publique. En 1992, puis en appel en 1993, ils étaient quatre médecins à comparaître. Deux étaient jugés pour « tromperie » : l’ex-directeur du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), Michel #Garretta, condamné à quatre ans de prison ferme, et Jean-Pierre Allain, responsable au #CNTS du département recherche et développement, condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis. Les deux autres étaient poursuivis pour « non-assistance à personne en danger » : Jacques Roux, ancien directeur général de la Santé, a été condamné à trois ans de prison avec sursis alors que Robert Netter, ex-directeur du laboratoire national de la santé, a été relaxé.

    En 1999, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius et les ex-secrétaires d’Etat Georgina #Dufoix et Edmond #Hervé ont comparu devant la Cour de justice de la République pour « homicide involontaire » dans l’affaire du sang contaminé. Dufoix et #Fabius ont été acquittés. Seul Edmond Hervé a été condamné pour « manquement à une obligation de sécurité ou de prudence », mais il a été dispensé de peine car, selon la Cour, il « n’a pu bénéficier totalement de la présomption d’innocence », ayant été « soumis, avant jugement, à des appréciations souvent excessives ».

    De ces acteurs du premier cercle, certains, comme le professeur Roux, sont aujourd’hui décédés. Georgina Dufoix a opéré une conversion singulière au protestantisme évangélique au début des années 90, au point que durant la campagne présidentielle de 2007, elle a lancé un blog de prière pour soutenir les candidats. Edmond Hervé, lui, est resté droit dans ses bottes, demeurant maire de Rennes jusqu’en 2008. La journaliste Anne-Marie Casteret (qui travaillait alors à l’Evénement du jeudi) est morte en 2006 à Saint-Nazaire. Elle avait joué un rôle essentiel en révélant les notes du CNTS où étaient formulées des consignes sidérantes, entre autres celles d’écouler tous les stocks de produits sanguins, y compris ceux qui étaient contaminés.

    La juge d’instruction Marie-Odile #Bertella-Geffroy a ensuite porté le dossier judiciaire, seule mais avec une obstination inégalée, en engageant des poursuites sur la question du retard des tests de dépistage. Cette insistance n’a pas été du goût du parquet, qui ne voulait plus de nouveaux procès. L’instruction s’est terminée par un non-lieu généralisé. A la retraite de la magistrature, Marie-Odile Bertella-Geffroy a endossé en 2016 la robe d’avocate et défend les malades, notamment dans l’affaire du Levothyrox.

    Aujourd’hui retraité, Edmond-Luc Henry est resté, lui aussi, engagé. A l’époque victime du sang contaminé et membre très actif de l’Association française des #hémophiles, il a toujours porté avec force la parole des malades, témoignant sans relâche, pour devenir ensuite président de l’AFH.

    Enfin Jean #Péron-Garvanoff. Qui se souvient de lui ? Il joua pourtant un rôle déterminant. Avec son frère, solitaires et rebelles, ils ont été les premières victimes à se révolter et à monter à l’assaut de la forteresse qu’était alors le CNTS. Son témoignage a été décisif pour convaincre Anne-Marie Casteret de s’occuper de ce dossier. Nous n’avons pas retrouvé sa trace. Aujourd’hui, on estime que 1 350 hémophiles ont été contaminés par le #VIH. Et qu’un millier d’entre eux sont décédés.
    Eric Favereau

    http://www.liberation.fr/france/2018/02/07/sang-contamine-garretta-et-son-magot-insaisissables-depuis-dix-huit-ans_1

    L’ex-directeur du Centre de transfusion sanguine a disparu alors qu’il doit rembourser à l’organisme plus de 1,5 million d’euros, une somme qui correspond à des indemnités injustifiées.

    Certains se souviennent de sa moustache, d’autres de son élégance un brin méprisante. D’autres encore du fait qu’il n’a jamais fait part de ses regrets. Michel Garretta a été au cœur du plus terrible scandale sanitaire français du XXe siècle. Ancien directeur du Centre de transfusion sanguine (CNTS), il a été inculpé pour « tromperie » et « non-assistance à personne en danger » dans l’affaire du sang contaminé, puis condamné le 23 octobre 1992 à une peine de quatre ans de prison ferme, la condamnation la plus lourde prononcée dans cette affaire, ainsi qu’à une amende de 500 000 francs (un peu plus de 76 000 euros), confirmée l’année suivante en appel. Il a été incarcéré du 28 octobre 1992 au 15 mai 1995.

    Près de trois ans en prison. Puis, il a disparu. On a dit qu’il travaillait comme chasseur de têtes pour le monde de l’industrie pharmaceutique. Juste des rumeurs, puis plus rien. Aujourd’hui, l’Etablissement français du sang (EFS), qui a succédé aux différentes structures qui s’occupaient de la collecte du sang et de la fabrication de ses composés dans les années 70-90, le recherche avec insistance. Mais ne sait comment faire. « Michel Garretta nous doit plus de 1,5 million d’euros », nous explique un responsable de l’EFS, qui ajoute : « C’est une affaire complexe, Garretta s’est mis en situation de liquidation judiciaire, nous avons été nommés contrôleur de sa liquidation, mais celle-ci n’est toujours pas prononcée. On en est là, c’est trop long, on a des courriers laconiques en réponse à nos relances. Il ne se passe rien. » François Morette, l’avocat de Michel Garretta, qui hier le défendait dans l’affaire du sang et qui aujourd’hui reste son conseil, nous répond, lapidaire : « Je n’ai rien à dire. » Et quand on insiste, lui demandant simplement s’il réside en France, il ajoute : « Je n’ai rien à vous dire, c’est une formule assez claire, je suis tenu au secret professionnel. »

    « Honteuses »

    De fait, quand on nous a parlé de cette affaire qui ressurgissait, on a plutôt eu envie de ne pas se replonger dans ce drame terrible où quasi aucun des acteurs n’a reconnu sa responsabilité, et encore moins Michel Garretta, directeur omnipuissant du CNTS de 1984 à 1991, date de sa démission, quelques mois avant son procès. A ce dernier, il avait été reproché d’avoir traîné pour « chauffer » les produits sanguins concentrés, utilisés alors pour soulager les hémophiles, et de ce fait il était accusé d’avoir continué à donner des produits qui présentaient un risque élevé de contaminer le patient avec le virus du sida. On lui reprochait aussi d’avoir écoulé les stocks de produits non traités. Bref, les charges étaient lourdes, avec Garretta au cœur des décisions prises ou non prises.

    En juin 1991, l’affaire battait alors son plein, le Dr Garretta se retrouvant de plus en plus accusé. Quelques mois avant de passer en procès, d’un commun accord avec la Fondation de la transfusion sanguine qui est son employeur, il décide de démissionner… en bétonnant les conditions de rupture de son contrat de travail. Pour cela, Garretta signe deux conventions très avantageuses. Elles prévoient le versement d’une indemnité de rupture, ainsi qu’une autre compensation destinée à indemniser « les atteintes portées à l’honneur, à la probité et à la notoriété de Michel Garretta, du fait de la campagne de presse ». A cela s’ajoute « l’obligation pour la fondation de continuer d’assurer la sécurité de M. Garretta et de ses proches, de prendre à sa charge l’intégralité des frais et honoraires des conseils, notamment avocat […], de maintenir un assistant à un poste d’assistant juridique et de communication spécifiquement appliqué au dossier ; et de prendre en charge l’ensemble des condamnations pécuniaires éventuellement prononcées contre M. Garretta ». Bref, des conventions qui lui sont particulièrement favorables. « Elles sont surtout honteuses, dit aujourd’hui Edmond-Luc Henry, qui fut président de l’Association française des hémophiles, voilà qu’on lui donnait de l’argent pour son honneur et sa notoriété. Un comble. »

    Un long combat juridique a suivi. En 1995, puis en 1998, le conseil des prud’hommes puis la cour d’appel de Paris donnent raison au Dr Garretta, mais cet arrêt est cassé par la chambre sociale de la Cour de cassation en mai 2000 avant que la cour d’appel de Versailles ne donne raison à la Fondation de la transfusion sanguine. Et condamne Garretta à rembourser 894 223 francs (136 000 euros).

    Retraite

    Point final ? Nullement. Garretta engage devant les prud’hommes une nouvelle procédure pour contester son « licenciement », demande rejetée en septembre 2003, puis en appel en octobre 2005. En avril 2007, la Cour de cassation met un terme à ce conflit, condamnant définitivement Garretta à reverser donc près de 900 000 euros.

    C’était il y a dix ans. S’ensuit une série d’épisodes qui permet à l’ancien directeur de ne pas payer. Il crée une société, puis quelques mois plus tard la met en liquidation. Du coup, impossible pour l’Etablissement français du sang de récupérer le moindre centime. Arrive la retraite du Dr Garretta. L’EFS tente une saisie en septembre 2012, mais l’avocat de Michel Garretta montre un jugement du tribunal de commerce de Bobigny du 19 septembre 2013, qui ouvre une nouvelle procédure de liquidation judiciaire à l’encontre du docteur.

    Tout continue. Et ainsi de suite. Comme il est en liquidation, on ne peut saisir sa retraite, il faut donc attendre la fin de sa liquidation, mais celle-ci ne vient toujours pas… En septembre 2014, l’EFS écrit une nouvelle fois au liquidateur judiciaire, qui, lui répond que la clôture des opérations n’est pas encore à l’ordre du jour. C’était il y a trois ans. « Avec les intérêts, il nous doit plus de 1,5 million d’euros », lâche l’EFS. Vieille histoire, assurément. « Mais faut-il pour autant baisser les bras ? » interroge Edmond-Luc Henry.
    Retraite

    Point final ? Nullement. Garretta engage devant les prud’hommes une nouvelle procédure pour contester son « licenciement », demande rejetée en septembre 2003, puis en appel en octobre 2005. En avril 2007, la Cour de cassation met un terme à ce conflit, condamnant définitivement Garretta à reverser donc près de 900 000 euros.

    C’était il y a dix ans. S’ensuit une série d’épisodes qui permet à l’ancien directeur de ne pas payer. Il crée une société, puis quelques mois plus tard la met en liquidation. Du coup, impossible pour l’Etablissement français du sang de récupérer le moindre centime. Arrive la retraite du Dr Garretta. L’EFS tente une saisie en septembre 2012, mais l’avocat de Michel Garretta montre un jugement du tribunal de commerce de Bobigny du 19 septembre 2013, qui ouvre une nouvelle procédure de liquidation judiciaire à l’encontre du docteur.

    Tout continue. Et ainsi de suite. Comme il est en liquidation, on ne peut saisir sa retraite, il faut donc attendre la fin de sa liquidation, mais celle-ci ne vient toujours pas… En septembre 2014, l’EFS écrit une nouvelle fois au liquidateur judiciaire, qui, lui répond que la clôture des opérations n’est pas encore à l’ordre du jour. C’était il y a trois ans. « Avec les intérêts, il nous doit plus de 1,5 million d’euros », lâche l’EFS. Vieille histoire, assurément. « Mais faut-il pour autant baisser les bras ? » interroge Edmond-Luc Henry.
    Eric Favereau

    #sang_contaminé

  • #Pionnières du ciel
    http://matrimoine2016.esy.es/ciel/index.html
    Initié et soutenu par https://histoireparlesfemmes.com

    Un site sur lequel je tombe par hasard alors que je me suis mise en tête de faire une liste des premières femmes pilotes. Plutôt sympa, ce site de type #documentaire romancé est un peu trop dirigiste à mon gout mais surtout avec un format non ouvert où par exemple on ne peut pas copier le texte ou les éléments facilement. Dommage, avec un sujet comme les pionnières du ciel cela mériterait évidemment d’autoriser une réappropriation par tout·es.

    #matrimoine
    #femmes
    #pilotes_de_l'air
    #ouvrir_internet_merde_alors

    Du coup voici également le début de la liste que j’étais en train de constituer, incomplète et non exhaustive, mais dans laquelle on peut facilement puiser, voir la compléter, ayant seulement Prénom Nom/Dates/texte court/photo

    Aviatrices

    Thérèse Peltier (26 septembre 1873 - 18 février 1926)
    première femme pilote

    Amelia Earhart (24 juillet 1897 - disparue 2 juillet 1937)
    première femme à traverser l’océan Atlantique en avion

    Elinor Smith (17 août 1911 - 19 mars 2010)
    première femme pilote d’essai pour Fairchild et Bellanca

    Adrienne Bolland (25 novembre 1895 - 18 mars 1975)

    Hélène Boucher (1908 – 1934)
    

    Maryse Hilsz (7 mars 1901 - 30 janvier 1946)

    Beryl Markham (26 octobre 1902 - 3 août 1986)
    première femme à faire un vol solo transatlantique d’est en ouest

    Amy Johnson ( 1er juillet 1903 - 5 janvier 1941) première femme à effectuer un vol solo entre le Royaume-Uni et l’Australie.

    Bessie Coleman (26 janvier 1892 - 30 avril 1926)
    

    Harriet Quimby (11 mai 1875 - 1er juillet 1912) Américaine
    16 avril 1912, première femme à traverser la Manche aux commandes d’un avion

    Maryse Bastié (27 février 1898 - 6 juillet 1952)

    Anne-Marie Jeanne Imbrecq (18 juin 1911 - 28 novembre 2005)

    Élisabeth Lion (11 décembre 1904 - 9 janvier 1988)

    Élisabeth Boselli (11 Mars 1914 - 25 Novembre 2005)


    L’ouverture officielle des quotas pour les femmes pilotes de chasse dans l’Armée de l’air française n’a débuté qu’en 1998 avec Caroline Aigle.

    –------

    Willa Brown (January 22, 1906 - July 18, 1992)

  • Les femmes de droite : qui sont-elles ? Quels sont leurs réseaux ?
    http://aucreuxdemoname.fr/blog/100-femmes-pour-la-liberte-de-harceler

    les femmes ont trois possibilités :

    Se soumettre dans le silence et la rage
    Se révolter, au risque d’être victimes de violence
    Pactiser avec l’ennemi pour être tranquilles
    Concrètement, nos femmes de droites ont choisi la troisième voie. Devant le constat de ces violences existantes, c’est une stratégie somme toute assez logique :

    Les hommes exercent une violence. Si je me révolte je subirai encore plus de violence. Je choisis donc de me mettre sous la protection du patriarcat pour ne pas subir cette violence. Et je fais en sorte de permettre que ce système perdure.

    [Dworkin] De la maison du père à la maison du mari et jusqu’à la tombe qui risque encore de ne pas être la sienne, une femme acquiesce à l’autorité masculine, dans l’espoir d’une certaine protection contre la violence masculine. Elle se conforme, pour se mettre à l’abri dans la mesure du possible. C’est parfois une conformité léthargique, en quel cas les exigences masculines la circonviennent progressivement, comme une enterrée vive dans un conte d’Edgar Allan Poe. Et c’est parfois une conformité militante. Elle sauvera sa peau en se démontrant loyale, obéissante, utile et même fanatique au service des hommes qui l’entourent. […]. Quelles que soient les valeurs ambiantes, elle les incarnera avec une fidélité sans faille.
    Les hommes respectent rarement leur part du marché tel qu’elle l’entend : la protéger contre la violence masculine.
    [Dworkin] Les femmes de droite ont examiné le monde ; elles trouvent que c’est un endroit dangereux. Elles voient que le travail les expose à davantage de danger de la part de plus d’hommes ; il accroît le risque d’exploitation sexuelle.[…] Elles voient que le mariage traditionnel signifie se vendre à un homme, plutôt qu’à des centaines : c’est le marché le plus avantageux. […]. Elles savent également que la gauche n’a rien de mieux à offrir : les hommes de gauche veulent eux aussi des épouses et des putains ; les hommes de gauche estiment trop les putains et pas assez les épouses. Les femmes de droite n’ont pas tort. Elles craignent que la gauche, qui élève le sexe impersonnel et la promiscuité au rang de valeurs, les rendra plus vulnérables à l’agression sexuelle masculine, et qu’elles seront méprisées de ne pas aimer ça. Elles n’ont pas tort. Les femmes de droite voient que, dans le système où elles vivent, si elles ne peuvent s’approprier leur corps, elles peu-vent consentir à devenir une propriété masculine privatisée : s’en tenir à un contre un, en quelque sorte.

    • Je cherche la liste complète de ces prétendues 100 femmes et dans le meilleur des cas je trouve une 15-20 ène de noms. Sur la tribune féministe qui y répond les signatures sont toutes mentionnées https://www.francetvinfo.fr/societe/droits-des-femmes/tribune-les-porcs-et-leurs-allie-e-s-ont-raison-de-sinquieter-caroline-

      Le titre de la tribune violophile de Peggy Sastre est quant même pas claire. « La liberté d’importuné » j’avais cru que c’était la revendication de la part de femmes d’avoir le droit d’agresser les agresseurs, de harceler les harceleurs et d’humilier les humilieurs, ou alors la revendication d’une sexualité féminine prédatrice.

      Mais bien sur il y a #inversion_patriarcale C’est pas la « liberté d’importuné » que ce femmes revendiquent, c’est pas une liberté pour elles mêmes, ni une liberté pour les femmes. C’est la liberté pour les hommes d’importuner n’importe quelle femme, n’importe ou, n’importe quant et n’importe comment.

      Parceque je vois pas trop ce qui empêche ces 20 femmes (prétenduement 100) d’être « importunées ». Elles peuvent très bien ne pas dénoncer les agressions qu’elles subissent et taire les viols qui ont été perpétrés contre elles. Elles peuvent aussi choisir d’interagir sexuellement avec des hommes qui se comportent comme des bourgeois du XIXeme.

      La liberté revendiqué ici c’est la liberté de ne pas être libre. Comme disait l’autre « la liberté c’est l’esclavage »

      Par rapport à Catherine Millet j’avais raté ses déclarations de décembre dernier sur le viol qui sont des enfilades de sophisme et d’inversion patriarcales
      http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/quand-catherine-millet-regrettait-pas-avoir-ete-violee-pas-grave-traumati

      Ça c’est mon grand problème, je regrette beaucoup de ne pas avoir été violée. Parce que je pourrais témoigner que du viol on s’en sort.

      Inversion car on ne peu pas consentir au viol.
      Sophisme car, on se sort de tout, tant qu’on en est pas mort·e. C’est un peu le principe d’être en vie, être en vie ca veut dire qu’on se sort de tout jusqu’au jour ou on s’en sort pas et on en crève.
      Cruauté cynique aussi puisque ce que veux dire cette phrase c’est que les victimes de viol qui dénoncent le viol qu’elles ont subi sont des puritaines qui font des histoires pour rien.

      Pour elle, « l’intégrité » des femmes n’est pas touchée après un viol puisque la conscience reste « intacte ». Elle a cependant souligné que « si la fille était vierge d’accord il lui manque désormais quelque chose » avant d’ajouter qu’elle considérait qu’il était « plus grave » de perdre un ou plusieurs membres dans un accident de voiture.

      C’est une variation du « y a pas mort d’homme ».

      On retrouve cette comparaison du viol à un accident qui est l’idée centrale du manifeste ; ne surtout jamais nommé les agresseurs quitte à prétendre qu’il n’y a pas d’agression, seulement des accidents.

      Pour le sophisme, d’un coté elle reproche aux victimes d’intégré une vision d’elles même qui serait traditionaliste et pourtant elle utilise le concept de virginité. La virginité c’est l’expression d’une souillure intrinsèque à la sexualité. En face de la vierge il y a la salope et rien d’autre. Elle parle d’un manque de quelquechose, et c’est pas si grave d’être violé une fois qu’on la perdu ce quelquechose. Si il manque quelquechose à une femme elle n’a plus de valeur ni d’alternative, la soumission et le silence. Angot dirait « On se débrouille ».

      Mais par contre ça m’est arrivé d’avoir des rapports sexuels avec des gens qui ne me plaisaient pas spécialement. Parce que voilà c’était plus facile de céder à la personne ou parce que c’était une partouze et qu’on était en groupe.

      Elle confirme cette idée, une fois que la vierges a été souillé par un homme, elle est irrémédiablement souillé. Plus aucun homme ne peut la salir. Les femmes dé-viérgées n’ont plus aucune raison de refusé la sexualité avec tout homme qui en ferais la demande.
      D’un coté Millet refuse aux femmes de pensé que la sexualité puisse être une souillure, mais de l’autre elle fonde son système de valeur sur la notion de souillure.

      #violophilie #anti-féminisme #victim_blaming #blâmer_la_victime #silenciation #victime #vierge #virginité

    • J’ai ôté le portrait de Catherine Deneuve suite à la lecture d’un message.
      Jusqu’à présent toutes les photos parues sont retouchées sauf celle qui illustre la tribune qui elle est brute.
      1 On replace CD dans son age pour assoir le texte de la tribune.
      2 On fait monter le commentaires sexistes sous le portrait pour annimer les débats.

    • http://www.le-blog-de-la-pintade.fr/2018/01/reponse-a-catherine-deneuve-pas-neuve-et-sa-clique.html

      – Sarah Chiche (écrivain, psychologue clinicienne et psychanalyste)
      – Catherine Millet (critique d’art, écrivain)
      – Catherine Robbe-Grillet (comédienne et écrivain)
      – Peggy Sastre (auteur, journaliste et traductrice)
      – Abnousse Shalmani (écrivain et journaliste)
      – Alexandra Alévêque (journaliste)
      – Kathy Alliou (curatrice)
      – Françoise Arnaud (historienne de l’art)
      – Celina Barahona (consultante marketing)
      – Sophie Bastide-Foltz (traductrice littéraire)
      – Marie-Laure Béraud (auteur-interprète, musicienne)
      – Marie-Laure Bernadac (conservateur général honoraire)
      – Léa Bismuth (critique d’art, curatrice)
      – Catherine Bizern (productrice et programmatrice indépendante)
      – Stéphanie Blake (auteur de livres pour enfants)
      – Linda Blake Pibarot (traductrice)
      – Sonia Bogdanovsky (chef monteuse cinéma)
      – Christine Boisson (actrice)
      – Ariane Bouissou (journaliste)
      – Odile Buisson (gynécologue-obstétricienne)
      – Sophie Cadalen (psychanalyste)
      – Farideh Cadot (galeriste)
      – Cristina Campodonico (responsable de l’action culturelle de la S.G.D. L.)
      – Nickie Caro (normalienne, agrégée de Lettres, ancien professeur de Khâgne)
      – Ingrid Caven (actrice et chanteuse)
      – Monique Chatenet (conservateur en chef du Patrimoine au Centre André Chastel)
      – Julie du Chemin (écrivain et sexologue)
      – Erika Maria Cool-Troch (manager Yak Immo)
      – Véronique Coquet-Caubère (productrice)
      – Sabine Dauré (viticultrice)
      – Catherine Deneuve (actrice)
      – Frederique Dolphijn (cinéaste, metteur en scène et romancière)
      – Christine Domine (professeur)
      – Nathalie Dray (journaliste)
      – Corinne Ehrenberg (psychanalyste)
      – Méline Engerbeau (entrepreneuse)
      – Caroline Faillet (experte en stratégie digitale)
      – Nouhad Fathi (journaliste et blogueuse)
      – Marguerite Ferry (paysagiste)
      – Adeline Fleury (écrivain)
      – Catherine Francblin (critique et historienne d’art)
      – Gloria Friedmann (artiste plasticienne)
      – Sophie Gaillard (présentatrice du 6-7h sur Sud Radio)
      – Bernadette de Gasquet (médecin et auteur)
      – Véronique Gérard-Powell (spécialiste de l’Art européen XVe-XVIIIe siècles, Centre André Chastel)
      – Christine Goémé (femme de radio)
      – Reine Grave (vidéaste)
      – Aliette Griz (écrivain et membre du Réseau Kalame)
      – Cécile Guilbert (écrivain)
      – Clarisse Hahn (réalisatrice, vidéaste et photographe)
      – Anne Hautecoeur (éditrice)
      – Marie Herbreteau (graphiste)
      – Brigitte Jaques-Wajeman (metteur en scène)
      – Claudine Junien (généticienne, membre de l’Académie de Médecine)
      – Brigitte Lahaie (actrice et présentatrice radio)
      – Rachel Laurent (artiste)
      – Sylvie Le Bihan (écrivain)
      – Anne-Marie Lesage (retraitée)
      – Myriam Le Strat (dentiste)
      – Martine Lerude (psychiatre, psychanalyste)
      – Elisabeth Lévy (directrice de la rédaction de Causeur)
      – Jacqueline Lichtenstein (philosophe)
      – Christine Lombard (créatrice de mode)
      – Joëlle Losfeld (éditrice)
      – Vanessa Luciano (chroniqueuse radio, sexothérapeute)
      – Mademoiselle A (chanteuse, comédienne et modèle)
      – Valérie Maës (actrice et vidéaste)
      – Abeline Majorel (responsable pédagogique et business developer)
      – Claire Margat (critique d’art, traductrice)
      – Isabelle Marlier (anthropologue et écrivain)
      – Isabelle Martin (enseignante)
      – Christelle Mata (attachée de presse)
      – Sophie de Menthon (présidente du Mouvement ETHIC et membre du CESE)
      – Karine Miermont (écrivain)
      – Anne Morelli (professeure à l’Université libre de Bruxelles)
      – Anne-Elisabeth Moutet (journaliste)
      – Latifa Najar (retraitée)
      – Natacha Nikouline (photographe)
      – Karine Papillaud (journaliste littéraire)
      – Julia Palombe (chanteuse, auteur)
      – Nelly Perotin (retraitée)
      – Camille Pier (auteure, compositeure et interprète)
      – Sylvie Pierson (secrétaire)
      – Francesca Piolot (productrice radio)
      – Barbara Polla (médecin, écrivain, commissaire d’exposition)
      – Joana Preiss (actrice, réalisatrice)
      – Isabelle Prim (réalisatrice et comédienne)
      – Nicole Priollaud (chargée de la communication de l’Académie nationale de Pharmacie)
      – Anne Rudisuhli (psychopraticienne)
      – Nora Sahara (journaliste et infirmière)
      – Sylviane Sainclair (retraitée)
      – Marie Sellier, (auteure, Présidente de la S.G.D.L. - Société des Gens de Lettres)
      – Joëlle Smets (journaliste et sexologue)
      – Hélène Soulodre (documentaliste)
      – Brigitte Sy (réalisatrice et actrice)
      – Catherine Thieron (auteure et vocaliste)
      – Catherine Titeux (architecte, Bruxelles)
      – Trinidad (humoriste, imitatrice, chanteuse)
      – Gabriela Trujilo (historienne du cinéma et critique)
      – Christine Van Acker (auteur)
      – Roxane Varone (chirurgienne)
      – Alexandra Varrin (écrivain)
      – Hélène Vecchiali (psychanalyste et coach)
      – Martine Vercruysse (animatrice)
      – Sonia Verstappen (travailleuse du sexe et anthropologue)
      – Caroline Vié (journaliste et romancière)
      – Bérengère Viennot (traductrice et chroniqueuse)
      – Evelyne Vitkine (consultante en marketing)

    • Merci @touti pour la liste
      Je voie qu’il y a – Odile Buisson (gynécologue-obstétricienne) - je me souviens d’une emission de radio dans laquelle elle niait les violences gynécologiques et obstétricales mais je le retrouve pas, ca a du disparaître avec @audeV

      J’en profite pour archiver ca :

      Mercredi soir, sur le plateau de BFMTV, Caroline De Haas, qui a elle-même été victime de viol, s’est retrouvée face à l’une des signataires de la tribune du Monde, Brigitte Lahaie. Dans l’émission NewséCompagnie menée par Nathalie Levy, les deux femmes s’interrogeaient sur la façon de redonner aux femmes la puissance de leur corps.

      « Il y a un truc très simple, c’est d’arrêter les violences, affirme alors Caroline De Haas. Parce que les violences, elles empêchent la jouissance. Quand vous avez été victime de viol, vous jouissez moins bien en fait, en général. » Brigitte Lahaie, qui a longuement animé sur RMC Lahaie, l’amour et vous, répond alors : « On peut jouir lors d’un viol, je vous signale. »

      https://www.lexpress.fr/actualite/medias/on-peut-jouir-lors-d-un-viol-je-vous-signale-brigitte-lahaie-choque-sur-bfm

      –---

      J’archive aussi les declaration de Deneuve sur le viol perpetré par polansky :

      « C’est une jeune fille qui avait été amenée chez Roman par sa mère, qui ne faisait pas son âge de toute façon », avait déclaré l’actrice le 16 mars dernier. « Et de toute façon, on peut imaginer qu’une jeune femme de 13 ans puisse faire 15, 16 ans. Il ne lui a pas demandé sa carte de visite. Il a toujours aimé les jeunes femmes. J’ai toujours trouvé que le mot de viol avait été excessif », avait-elle conclu.

      http://www.lefigaro.fr/cinema/2017/07/05/03002-20170705ARTFIG00310-affaire-polanski-les-propos-de-catherine-deneuve-

      –----

      Meme sujet discuté ici aussi ; https://seenthis.net/messages/658841

    • Non c’est pas celui là car avec Taddei et Peggy Sastre je me serais pas infligé ca. C’est une autre emission probablement sur france culture. Je vais voire si je la retrouve.

      Je pense que c’était l’émission dont il est question ici : http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2017/07/20/debat-sur-les-maltraitances-medicales-sur-france-inter-
      C’est pas france cul c’est france inter.
      https://www.franceinter.fr/emissions/le-debat-de-midi/le-debat-de-midi-17-juillet-2017

    • Il est insupportable pour ces femmes, non qu’elles imaginent que le monde va s’écrouler si elles ne sont plus traitées comme des objets par les hommes, mais que d’autres femmes puissent sans autorisation réclamer leur libération. Quelle déchéance de perdre leur position de pouvoir de représentation face à l’ensemble les #meetoo qui ont gravé leur souffrance du patriarcat dans l’anonymat d’un mouvement de grande ampleur. Qui a besoin d’entendre déclamer d’une voix tellement égoïste ces femmes de droite, ultime ressort du patriarcat qui s’étouffe dans ces soubresauts fétides. A part le système lui même pour maintenir l’illusion de la liberté de quelques élues. Ce n’est pas pour elles qu’elles réclament la subordination face aux hommes,mais pour faire taire toutes ces femmes courageuses, les punir d’avoir oser prendre la parole sans les prévenir.

      Je vois bien un banquet de femmes, ou certaines refuseraient d’être serveuses, soubrettes, debouts toute la soirée et renverseraient les plats de bites en gelée sur la tête de ces privilégiées.

    • Jolie image @touti très inspirante !

      Je trouve quand même qu’elle font très fin d’époque comme le disait @odilon et qu’elles s’autosabotent merveilleusement toutes seules. Je rapportait toute à l’heure les propos de Millet et Lahaie à mes voisin·es qui trouvaient quand même un peu que la galanterie et la séduction sont a distingué. Mais illes ont été horrifiés et ont revu leur jugement sur ce manifeste (bon c’est des voisin·es cools et très à gauche celleux-là).

      Je pense que c’est une belle opportunité de poursuivre et affiner la discutions sur la sexualité patriarcale. Leur manifeste maintiens la tension et réactive l’attention sur les violences sexuelles et ca fait des exemples précis de culture du viol à déconstruire. J’ai presque envie de dire merci à ces femmes de droite tellement elles y vont franco de porc.

      En plus c’est un bon outil pour détecté les machos et les toxiques, y compris chez les gauchistes : https://seenthis.net/messages/659363

    • Deneuve hier a écrit dans libé pour essayé de se rattraper aux branches tout en réaffirmant ce qu’elle à écrit.
      D’abord elle ne manque pas de montrer son mépris pour Brigitte Lahaie, qui n’est manifestement pas de même monde que les autres signataires car les propose de Millet encore plus choquant ne sont pas dénoncés.
      Ensuite elle dit que le manifeste ne dit pas que le harcelement c’est bien mais il dit que le harcelement c’est pas grave et qu’il faut etre puritaine pour en faire une histoire et qu’on devrait avoir de la peine pour les frotteurs plutot qu’autre chose. Il dit aussi que les victimes confondent drague maladroite et harcelement alors que cette confusion on la trouve dans ce manifeste. Le texte dit aussi que les utilisatrices et utilisateurs (les hommes victimes sont totalement effacés par ce manifeste) sont dans la haine des hommes et la haine de la sexualité.
      En somme elle s’excuse de ce qu’elle a dit mais elle dit qu’elle a rien dit de mal (B.Lahaie a fait pareil). Technique de faux-cul qui a toujours rien compris au problème.
      Il y a quand meme une différence avec l’apologie de la séduction à la française de l’époque DSK, c’est que cette fois les signataires de ces tribunes pro-viol, pro-violences sexuelles sont contraintes de s’excusé, meme si elles le font hypocritement sans comprendre.
      Au passage j’étais étonné de pas trouvé Iacub sur ce manifeste mais elle a quand même fait un papier sur libé que j’ai pas lu et pas envie de lire.

    • contribution de B.B :

      « Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c’est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés. Moi, je n’ai jamais été victime d’un harcèlement sexuel. Et je trouvais charmant qu’on me dise que j’étais belle ou que j’avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable. Or il y a beaucoup d’actrices qui font les allumeuses avec les producteurs afin de décrocher un rôle. Ensuite, pour qu’on parle d’elles, elles viennent raconter qu’elles ont été harcelées… En réalité, plutôt que de leur profiter, cela leur nuit. »

  • Déconstruire les représentations pour enseigner le #Sahara - Histoire-géographie - Éduscol

    http://eduscol.education.fr/histoire-geographie/actualites/actualites/article/deconstruire-les-representations-pour-enseigner-le-sahara.html

    Anne-Marie Frérot (professeur de géographie, université de Tours) a offert aux Cafés géographiques des clés de lecture pour saisir les multiples interfaces au Sahel et au Sahara.

    Lors d’un récent Café géo, la géographe Anne-Marie Frérot a proposé une relecture des clichés habituellement véhiculés à propos des espaces sahéliens et sahariens.

    #géographie #sahel

  • CECI N’EST PAS UN TROU La Sécurité sociale expliquée à ma petite fille
    https://www.youtube.com/watch?v=9u-J8X7iFnQ

    La grand-mère : Yolande Moreau
    Le grand-père : Bouli Lanners
    Louise : Charline Vanhoenacker
    Le journaliste et le ministre : Yannick Bovy

    Réalisation : Lucie Thocaven
    Scénario, dialogues, coordination : Yannick Bovy et Aïcha Magha
    Animation : Lucie Thocaven et Lora D’Addazio
    Prise de son : Maxime Thomas – GSARA
    Mixage : Fanny Harcq – GSARA
    Archives : RTBF et extraits de « Misère au Borinage », d’Henri Storck et Joris Ivens (1933). Avec l’aimable autorisation de la Fondation Henri Storck.

    Musique : « Ici Bxl » - Jaune Toujours
    Merci à Yolande Moreau, Bouli Lanners et Charline Vanhoenacker pour leur participation solidaire.

    Merci à Pierre Fontaine, Linda Favarin, Noémie Lannoy, Vanessa Amboldi, David Lannoy, Philippe Reynaert, Vincent Tavier, Jojo Burnotte, Olivier Bonfond, Julien Dohet, Estelle Ceulemans, Jean-François Tamellini, Anne Panneels.

    Une production CEPAG - 2017
    Directrice : Anne-Marie Andrusyszyn

    www.cepag.be

    • CECI N’EST PAS UN TROU
      https://www.youtube.com/watch?v=9u-J8X7iFnQ


      La Sécurité sociale expliquée à ma petite fille

      La grand-mère : Yolande Moreau
      Le grand-père : Bouli Lanners
      Louise : Charline Vanhoenacker
      Le journaliste et le ministre : Yannick Bovy

      Réalisation : Lucie Thocaven

      Scénario, dialogues, coordination : Yannick Bovy et Aïcha Magha

      Animation : Lucie Thocaven et Lora D’Addazio

      Prise de son : Maxime Thomas – GSARA

      Mixage : Fanny Harcq – GSARA

      Archives : RTBF et extraits de « Misère au Borinage », d’Henri Storck et Joris Ivens (1933). Avec l’aimable autorisation de la Fondation Henri Storck.

      Musique : « Ici Bxl » - Jaune Toujours

      Merci à Yolande Moreau, Bouli Lanners et Charline Vanhoenacker pour leur participation solidaire.

      Merci à Pierre Fontaine, Linda Favarin, Noémie Lannoy, Vanessa Amboldi, David Lannoy, Philippe Reynaert, Vincent Tavier, Jojo Burnotte, Olivier Bonfond, Julien Dohet, Estelle Ceulemans, Jean-François Tamellini, Anne Panneels.

      Une production CEPAG - 2017
      Directrice : Anne-Marie Andrusyszyn

      www.cepag.be

  • L’Académie contre la langue française | Collection x x - y - z de Éditions iXe

    https://editions-ixe.fr/content/lacademie-contre-langue-francaise

    https://editions-ixe.fr/sites/default/files/styles/adapt/public/livres/couv/acad.1re-couv.jpg?itok=uXgF4djz

    sous la direction de :
    Viennot Eliane
    L’Académie contre la langue française
    Le dossier « féminisation »

    Avec la contribution, singulière et collective, de Maria Candea, Yannick Chevalier, Sylvia Duverger et Anne-Marie Houdebine.

    La collaboration d’Audrey Lasserre.

    Et l’aimable concours de Louise Labé

    "Le Secrétaire perpétuel [Hélène Carrère d’Encausse], et les membres de l’Académie française, ont la douleur de vous faire part de la disparition de leur confrère, Assia Djebar*, chevalier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre des Arts et des Lettres, décédé le 6 février 2015."

    En trois siècles et demi d’existence, l’Académie a beaucoup travaillé à masculiniser le français. Porte­bannière des partisans du « genre le plus noble », ce vestige de la monarchie absolue mène depuis le milieu des années 1980 une croisade contre la « féminisation », en dépit des besoins langagiers d’une société où l’égalité des sexes progresse – en dépit, surtout, des logiques de la langue française et des évolutions à l’œuvre dans les autres pays francophones. Sans se soucier de remplir le rôle pour lequel l’entretiennent les contribuables, les Immortel·les en habit vert campent sur des positions purement idéologiques, en proférant des sentences qui se veulent paroles d’Évangile alors qu’elles vont à rebours des dynamiques du français. Les « Quarante », il est vrai, ne sont ni grammairiens, ni linguistes, ni philologues – et pas toujours écrivains. Ce livre retrace cette guerre de trente ans, menée à coup de déclarations aussi péremptoires qu’infondées, réactionnaires et sexistes, face auxquelles les protestations n’ont pas manqué. Il permet également de faire le point sur les objets de ces controverses, et de comprendre pourquoi la France a fini par entamer sa « révolution langagière »… envers et contre les avis des Messieurs-Dames du Quai Conti.

    *Écrivaine et cinéaste algérienne, Assia Djebar est la première des femmes et hommes de lettres du Maghreb à avoir été élue à l’Académie française, en 2005.

  • HORS CHAMP, AKA LA REVOLUTION JUSQU’A LA VICTOIRE
    Un film de Mohanad Yaqubi (Palestine, France, Qatar, Liban, 2016, 62 mn)
    Diffusion sur arte : mardi 24 octobre à 00h55
    En ligne sur arte+7 du 23 octobre au 30 octobre 2017
    https://www.arte.tv/fr/videos/074581-000-A/hors-champ-aka-la-revolution-jusqu-a-la-victoire

    À partir de films militants palestiniens réalisés entre 1968 et 1982 sous l’égide de l’OLP d’Arafat, une méditation en images sur les vaincus de l’histoire et leur inextinguible rêve de liberté.

    Entre 1968 et 1982, sous l’égide de l’Organisation de libération de la Palestine, des réalisateurs, palestiniens pour la plupart mais aussi sympathisants étrangers, ont entrepris de filmer la lutte du peuple palestinien, mettant en avant le combat de l’OLP, la légitimité de sa lutte et l’unanimité révolutionnaire du peuple derrière ses mots d’ordre. Seuls deux de ces films, produits en 1974, sont passés à la postérité : « Ici et ailleurs » de Jean-Luc Godard et Anne-Marie Miéville, à partir d’images tournées quatre ans plus tôt par le cinéaste suisse dans un camp palestinien d’Amman, l’expulsion violente des Palestiniens hors de Jordanie, lors du « Septembre noir » de 1970, ayant interrompu le projet initial ; et le méconnu mais emblématique « They Do Not Exist », de Mustafa Abu Ali, cofondateur du collectif Palestine Film Unit (PFU), dont la plupart des archives ont été détruites ou dispersées en 1982, lors de l’intervention israélienne au Liban.

    Lui-même palestinien, Mohanad Yaqubi, comme la majorité de ses contemporains, ignorait tout du PFU et de ses films, tournés avant sa naissance. Il en a retrouvé bon nombre, puis a entrepris de monter, sans commentaire, ces fragments d’une révolution non advenue. De 1968 à la fin des années 1970, il restitue le moment charnière qui voit l’OLP substituer aux yeux du monde l’image d’un peuple de réfugiés à celle de combattants de la liberté.. Mais le jeune réalisateur laisse aussi entrevoir le hors champ de la geste révolutionnaire : le silence, la défaite, l’espoir, la résistance, la mort. Entre fiction et propagande, rêve et réalité, ces séquences arrachées à l’oubli, telle une machine à voyager dans le temps, offrent une méditation cinématographique d’une poignante beauté sur les non-dits de l’histoire.

    #Palestine #Documentaire #Mohanad_Yaqubi #OLP

  • L’art coup de poing de Marly Fontaine | ICI.Radio-Canada.ca

    Dans la lignée des « soeurs volées » d’Emma Walter, l’histoire de Marly Fontaine, des violences faites aux femmes autochtones au Canada, des viols, des disparitions, des meurtres.

    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1019578/art-marly-fontaine-uqam-autochtone-pensionnat-video-performance

    Marly Fontaine s’est confiée à Mélanie Loisel dans un livre à Paraitre le 2 Novembre au Canada ->

    http://www.editionsfides.com/fr/product/editions-fides/litterature/romans-recits-nouvelles/ma-reserve-dans-ma-chair_769.aspx?id_page_parent=1

    Ma réserve dans ma chair

    L’histoire de Marly Fontaine

    Mélanie Loisel

    Si je me suis tant intéressée à cette histoire, écrit Mélanie Loisel, c’est parce que cette jeune femme autochtone, qui a été écorchée par la vie, est bel et bien vivante. Contrairement à ses sœurs disparues ou assassinées, elle peut parler. Elle peut raconter son histoire comme bon lui semble, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines, ses rêves et ses désillusions, et même avec ses limites.

    C’est par un geste courageux qui donne à réfléchir que Marly Fontaine a pris la parole.

    « Le 20 avril 2017, dans le cadre de mon projet final d’université, je me suis fait tatouer sur mon avant-bras gauche le numéro 0800381101. 0800 signifie la communauté à laquelle j’appartiens, celle de Uashat Mak-Maliotenam. 3811 est mon identité. 01 veut dire que j’ai acquis mon propre numéro pour ma propre descendance. Je suis donc un numéro aux yeux du gouvernement canadien. Je suis le 0800381101. »

    Originaire de Fermont, dans le Nord québécois, Mélanie Loisel œuvre dans le domaine des médias au Québec et au Canada depuis plus d’une douzaine d’années. On doit à cette globe-trotter une grande variété de reportages qui ont été diffusés à Radio-Canada et publiés dans divers journaux et magazines dont Le Devoir, Commerce, Les Affaires, et Châtelaine. Elle est l’auteure des ouvrages à succès Ils ont vécu le siècle. De la Shoah à la Syrie et Ma vie en partage. Entretiens avec Martin Gray.

    Diplômée en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, Marly Fontaine se consacre à son travail de création afin de sensibiliser les gens à la réalité des Autochtones et à leur histoire largement méconnue. Pour caractériser son travail de création, les médias n’hésitent pas à parler d’art coup de poing.

    Jusque dans les années 1970, un Autochtone perdait son statut d’indien s’il obtenait un diplôme universitaire. Cette seule raison a été suffisante pour donner envie à Marly Fontaine de se battre et de persévérer pour acquérir de l’éducation.

    Un texte d’Anne-Marie Yvon, d’Espaces autochtones

    Si la menace ne pèse plus de nos jours sur leur statut, les Autochtones ne sont pourtant pas encore très nombreux à obtenir un grade universitaire.

    Selon des données de Statistique Canada, en 2011 ils étaient à peine 10 %, comparativement à 26% pour la population canadienne en générale.

    Tant qu’on reste dans l’ignorance, on se fait piler sur les pieds.
    Marly Fontaine, artiste

    #canada #nations_premières #violences_faites_aux_femmes #viols #résistance

  • Improbable Research #IgNobel 2017
    http://www.improbable.com/ig/winners/#ig2017

    PHYSICS PRIZE [FRANCE, SINGAPORE, USA] — Marc-Antoine Fardin, for using fluid dynamics to probe the question “Can a Cat Be Both a Solid and a Liquid?
    REFERENCE:On the Rheology of Cats,” Marc-Antoine Fardin,
    http://www.rheology.org/sor/publications/rheology_b/RB2014Jul.pdf
     
    PEACE PRIZE [SWITZERLAND, CANADA, THE NETHERLANDS, USA] — Milo Puhan, Alex Suarez, Christian Lo Cascio, Alfred Zahn, Markus Heitz, and Otto Braendli, for demonstrating that regular playing of a didgeridoo is an effective treatment for obstructive sleep apnoea and snoring.
    REFERENCE:Didgeridoo Playing as Alternative Treatment for Obstructive Sleep Apnoea Syndrome: Randomised Controlled Trial,http://www.bmj.com/content/332/7536/266
     
    ECONOMICS PRIZE [AUSTRALIA, USA] — Matthew Rockloff and Nancy Greer, for their experiments to see how contact with a live crocodile affects a person’s willingness to gamble.
    REFERENCE:Never Smile at a Crocodile: Betting on Electronic Gaming Machines is Intensified by Reptile-Induced Arousal,
    https://link.springer.com/article/10.1007/s10899-009-9174-4
     
    ANATOMY PRIZE [UK] — James Heathcote, for his medical research study “Why Do Old Men Have Big Ears?
    REFERENCE: “Why Do Old Men Have Big Ears?
    http://www.bmj.com/content/311/7021/1668.short
     
    BIOLOGY PRIZE [JAPAN, BRAZIL, SWITZERLAND] — Kazunori Yoshizawa, Rodrigo Ferreira, Yoshitaka Kamimura, and Charles Lienhard, for their discovery of a female penis, and a male vagina, in a cave insect.
    REFERENCE: “Female Penis, Male Vagina and Their Correlated Evolution in a Cave Insect,
    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0960982214003145
     
    FLUID DYNAMICS PRIZE [SOUTH KOREA, USA] — Jiwon Han, for studying the dynamics of liquid-sloshing, to learn what happens when a person walks backwards while carrying a cup of coffee. REFERENCE: “A Study on the Coffee Spilling Phenomena in the Low Impulse Regime,
    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2078152015300377
     
    NUTRITION PRIZE [BRAZIL, CANADA, SPAIN] — Fernanda Ito, Enrico Bernard, and Rodrigo Torres, for the first scientific report of human blood in the diet of the hairy-legged vampire bat
    REFERENCE: “What is for Dinner? First Report of Human Blood in the Diet of the Hairy-Legged Vampire Bat Diphylla ecaudata,
    http://www.bioone.org/doi/abs/10.3161/15081109ACC2016.18.2.017
     
    MEDICINE PRIZE [FRANCE, UK] — Jean-Pierre Royet, David Meunier, Nicolas Torquet, Anne-Marie Mouly and Tao Jiang, for using advanced brain-scanning technology to measure the extent to which some people are disgusted by cheese.
    REFERENCE: “The Neural Bases of Disgust for Cheese: An fMRI Study,
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5065955
     
    COGNITION PRIZE [ITALY, SPAIN, UK] — Matteo Martini, Ilaria Bufalari, Maria Antonietta Stazi, and Salvatore Maria Aglioti, for demonstrating that many identical twins cannot tell themselves apart visually.
    REFERENCE:Is That Me or My Twin? Lack of Self-Face Recognition Advantage in Identical Twins,
    http://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0120900

    OBSTETRICS PRIZE — [SPAIN] — Marisa López-Teijón, Álex García-Faura, Alberto Prats-Galino, and Luis Pallarés Aniorte, for showing that a developing human fetus responds more strongly to music that is played electromechanically inside the mother’s vagina than to music that is played electromechanically on the mother’s belly.
    REFERENCE:Fetal Facial Expression in Response to Intravaginal Music Emission,
    http://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/1742271x15609367
    REFERENCE:Fetal Acoustic Stimulation Device,” patent ES2546919B1, granted September 29, 2015 to Luis y Pallarés Aniorte and Maria Luisa López-Teijón Pérez.
    https://patents.google.com/patent/ES2546919B1/en

  • « 5 mn pour les victimes, 5 mn pour les bourreaux ». Le démon de la symétrie | Anne-Marie Paveau
    https://penseedudiscours.hypotheses.org/14153

    La semaine dernière une militante féministe, Irène Kaufer Briefel, publiait un post critique sur Facebook puis un article dans le mensuel Axelle, à propos d’un colloque organisé en novembre prochain à Charleroi, et intitulé « Regards croisés sur la violence conjugale… la rencontre de deux souffrances ». Parmi les invité.e.s, un psychologue défendant le principe de la « schismogenèse complémentaire », c’est-à-dire la répartition égale de la violence entre les hommes et les femmes. Si l’on sait depuis longtemps que la violence est aussi chez les femmes, et parfois dirigée contre les hommes, il n’est cependant pas possible de parler de répartition égale, la violence des hommes sur les femmes étant très largement et incontestablement supérieure à elle des femmes sur les hommes. Source : La pensée du (...)

  • Etats-Unis : l’état d’urgence est décrété à #Charlottesville, où se rassemblent des militants d’extrême droite

    Le gouverneur démocrate de la Virginie, Terry McAuliffe, a déclaré un état d’urgence à Charlottesville, où de nombreux militants d’extrême droite veulent dénoncer le retrait d’une statue du général sudiste Lee. Un véhicule a foncé dans un groupe de contre-manifestants, tuant au moins une personne.
    [edit vu ailleurs : TROIS morts et 19 blessé-e-s]

    http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/etats-unis-l-etat-d-urgence-est-decrete-a-charlottesville-ou-se-rassemb

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/12/aux-etats-unis-un-rassemblement-d-extreme-droite-interdit-a-charlottesville_

    La #fachosphere de twitter, très active comme à son habitude, a très vite lancé la rumeur que le conducteur serait un « jeune déséquilibré » antifa et anti #Trump, qui se serait « trompé » de manif... Le jeune en question, Joel Vangheluwe, a très vite démenti mais la rumeur était déjà partie et infectait jusqu’aux mainstream français pendant un temps...
    https://www.facebook.com/joel.notavailable

    Pour le contexte, je ne sais pas trop ce que vaut ce site mais il recense pas mal de sources d’automedias sur twitter sur le déroulé de la manif interdite, les affrontement entre suprémacistes blancs et antifas, mais aussi les milices et les flics...
    http://theantimedia.org/charlottesville-state-of-emergency

  • Occultations et déformations dans l’histoire écrite au masculin | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2017/07/27/occultations-et-deformations-dans-lhistoire-ec

    « Il est plus que temps de dénoncer une histoire qui s’écrirait sans les femmes, et d’affirmer ensuite la possibilité d’une histoire des femmes »

    Dans son avant-propos, Geneviève Fraisse ajoute « Le réel de la vie des femmes, les représentations imaginaires de la différence des sexes ont alimenté la construction du sujet femme, de l’actrice de l’histoire, de l’individu féministe »…

    #histoire #femmes #historicisation

  • #Anne-Marie_Couderc discrètement débarquée de la présidence de #presstalis
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/050717/anne-marie-couderc-discretement-debarquee-de-la-presidence-de-presstalis

    Des difficultés sur les comptes 2016 de Presstalis ont conduit à l’éviction précipitée de sa présidente, Anne-Marie Couderc. Une réforme de la gouvernance du distributeur de presse est en gestation.

    #Economie #Fil_d'actualités

  • Chaque jour, huit personnes sans abris meurent dans la rue en France
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13405-chaque-jour-huit-personnes-sans-abris-meurent-dans-la-rue-en-france

    Ils s’appelaient Greg, Anne-Marie, Lionel, Julio... Le plus jeune était un bébé de trois semaines, la plus âgée avait 96 ans. Ils font partie des 501 morts de la rue sur le territoire français, recensés par le Collectif Les Morts de la Rue pour l’année 2016. Une lecture de leurs noms, avec le jour et le lieu de leur mort, a eu lieu le 21 mars sur la place du Palais Royal à Paris pour leur rendre hommage et leur offrir des funérailles dignes [1]. Selon le Collectif, le nombre réel de décès de personnes sans abris pourrait être six fois plus élevé. Dans un rapport publié en décembre dernier, le nombre réel de décès de personnes « SDF » est estimé à 2838 personnes en 2015. Soit près de huit personnes chaque jour, qui ne font quasiment jamais la une des médias.

    Quelles sont les causes des décès ? Ces personnes ont (...)

    http://www.mortsdelarue.org
    http://www.mortsdelarue.org/IMG/pdf/rapport_Denombrer_et_Decrire_la_Mortalite_des_personnes__SDF__2015_14_
    http://www.50assos-contrelexclusion.org/index.php/sdf

  • Chaque jour, huit personnes sans abris meurent dans la rue en France
    http://www.bastamag.net/Chaque-jour-huit-personnes-sans-abris-meurent-dans-la-rue

    Ils s’appelaient Greg, Anne-Marie, Lionel, Julio... Le plus jeune était un bébé de trois semaines, la plus âgée avait 96 ans. Ils font partie des 501 morts de la rue sur le territoire français, recensés par le Collectif Les Morts de la Rue pour l’année 2016. Une lecture de leurs noms, avec le jour et le lieu de leur mort, a eu lieu le 21 mars sur la place du Palais Royal à Paris pour leur rendre hommage et leur offrir des funérailles dignes. Selon le Collectif, le nombre réel de décès de personnes sans (...)

    En bref

    / #Inégalités, #Revenus, #Fractures_sociales, #Discriminations

  • Le projet de loi sur la discrimination génétique est inconstitutionnel, selon les assureurs Le Devoir - 10 mars 2017 - Hélène Buzzetti
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/493653/discrimination-genetique-les-assureurs-se-disent-decus

    Le projet de loi S-201 interdit aux assureurs d’exiger d’un client qu’il passe un test génétique ou qu’il leur communique les résultats de tests déjà subis.

    L’industrie de l’assurance se dit « extrêmement déçue » de l’adoption à Ottawa mercredi soir d’une loi interdisant aux assureurs d’exiger des tests génétiques de leurs futurs clients et étudie maintenant ses options. Quant aux médecins, s’ils saluent la loi, certains font remarquer qu’elle ne sera pas facile à mettre en pratique. Mais ces considérations sont prématurées alors que le gouvernement Trudeau s’adressera aux tribunaux pour confirmer la constitutionnalité de la loi.

    L’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes a refusé les demandes d’entrevue jeudi, mais a indiqué par courriel que, à son avis, « un élément important du projet de loi est inconstitutionnel ». « L’industrie étudie l’impact qu’aura cette loi sur les consommateurs et les options qui s’offrent à elle », écrit la porte-parole Suzie Pellerin. Elle précise qu’aucune décision n’a encore été prise quant à une éventuelle poursuite judiciaire.

    Le projet de loi S-201 interdit notamment aux assureurs d’exiger d’un client qu’il passe un test génétique ou qu’il leur communique les résultats de tests déjà subis. Le cabinet de Justin Trudeau s’est opposé à ce projet de loi, arguant qu’il est inconstitutionnel parce que les assurances et les contrats relèvent de la compétence des provinces. Selon nos informations, M. Trudeau a tenté une ultime fois de rallier son caucus le matin du vote en parlant des risques de S-201 pendant 17 minutes. En vain. Les députés libéraux d’arrière-ban se sont ralliés aux conservateurs et néodémocrates pour faire adopter la loi.

    Les assureurs s’opposent à cette loi parce qu’elle permettra, plaident-ils, à des clients potentiels se sachant à risque de développer une maladie grave de souscrire une juteuse assurance sans payer des primes conséquentes.

    Mme Pellerin note d’ailleurs dans son courriel que les assureurs ont « entendu les inquiétudes exprimées par les Canadiens » en s’engageant à ne cibler que les clients souscrivant de grosses polices. Ils ont ainsi modifié leur code de pratique pour ne demander les renseignements génétiques déjà en possession d’un client que dans les cas d’une assurance vie de plus de 250 000 $.

    Le député libéral Rob Oliphant, qui pilotait le projet de loi à la Chambre des communes, prédit que les assureurs ne contesteront pas la loi devant les tribunaux, car ils jugeront cela trop coûteux pour un résultat trop incertain. Cette contestation judiciaire viendra d’Ottawa. La ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, a confirmé qu’elle allait s’adresser aux tribunaux pour déterminer si le gouvernement fédéral a le droit de légiférer en ces matières.

    Difficile à appliquer

    La communauté médicale est en général en faveur de cette loi. La généticienne Anne-Marie Laberge se réjouit que désormais ses patients puissent « décider de faire ou non un test génétique en fonction de leurs intérêts et non ceux de leur assureur ».

    Néanmoins, elle met en garde que la loi ne sera pas facile à appliquer. Pour obtenir une assurance vie, une personne doit autoriser l’accès à son dossier médical.

    La suite : http://www.ledevoir.com/politique/canada/493653/discrimination-genetique-les-assureurs-se-disent-decus

    #discrimination #génétique #assurance #test_génétique #Canada #Dossier_médical