person:arnaud desplechin

  • Dans mes rêves je fais des choses curieuses
    Comme de confier Zoé à des morts
    Et égarer ma voiture (ce que je fais aussi éveillé)

    Aujourd’hui je travaille de la maison
    Au travail c’est souvent que je me rase
    À la maison je décide de me raser

    Hier soir la chaleur d’une discussion
    Avec Julia, les grands m’entourent
    Beaucoup en ce moment, je dois vieillir

    Je démarre la journée
    Un peu fort
    Avec 4Walls !

    Passage éclair de Sarah
    Rentrée hier par le train
    Merveilleusement halée (épaules)

    Le réseau social américain Facebook™©®
    A activé jeudi soir le Safety Check
    À Barcelone. C’est rassurant

    Attentats à Barcelone et Cambrils
    En direct : 26 Français blessés
    Dans la capitale catalane

    Il y a onze morts aussi
    Mais, tout va bien
    Ils ne sont pas français

    Les assaillants
    De Cambrils
    Portaient de fausses ceintures explosives

    Le recours
    Aux emplois aidés
    Gelé en Île-de-France

    Évacuation
    Du campement de migrants
    Installé porte de la Chapelle à Paris

    Une vidéo montre
    Que les chimpanzés peuvent maîtriser
    Les règles du jeu pierre-feuille-ciseaux

    Elle passe prendre le café
    Il y a une partie de toi qui fais comme si de rien
    Et puis il y a une autre partie de moi

    Il pleut
    Il continue de pleuvoir
    Il ne cesse de pleuvoir, du calme !

    Et sinon à 16H30 au Keaton
    Ils passent Belle de jour
    De Luis Buñuel

    Sieste fenêtre ouverte
    Il pleut, même bande sonore
    Que dans tous les films de Tarkovski

    Et finalement elle est là
    Chez moi, on boit le café
    Et on bavarde, gentiment

    Et finalement elle est là
    Et on parle, on se dit, avec pudeur
    Qu’on n’a pas de regrets

    On est assis l’un à côté de l’autre
    On pourrait se toucher
    On se regarde, on se sourit, on apprend

    Et quand elle repart
    Notre maladresse mutuelle
    Nous fait sourire

    Elle est partie
    Elle me manque
    Mais pas comme avant

    Encore
    Un peu
    Comme avant

    Fin de journée
    Encore peu de monde
    Dans les rues. Août

    Fin de journée,
    Silence, calme
    Je suis apaisé

    C’est vendredi soir aussi
    Pour les ouvriers moldaves
    Qui partent en car, quel voyage !

    Ils ne partent pas sans biscuits
    Toutes les bouteilles d’alcool
    Sont parfaitement rangées dans les coffres

    Mon premier voyage
    En métropolitain depuis mon retour
    J’aime encore l’odeur du métro !

    N’empêche, je pense
    Beaucoup à elle
    Depuis qu’elle est partie

    Rendez-vous avec Julien
    A L’Industrie , conversation
    D’abord brouillonne, puis on s’y met

    Finalement j’en connais
    Des restaurants
    Dans ce quartier !

    Pour ne pas dîner
    Où j’avais dîné avec elle
    Je dîne où j’aurais du dîner avec elle

    Anciennes tomates à la mozzarelle
    Poulpe aux poivrons et grenailles
    Cinéphilie : Desplechin, Garrel, Tarkovski

    Arnaud Desplechin
    Philippe Garrel
    Andreï Tarkovski

    Je remonte le boulevard à pied
    J’arpente avec plaisir les couloirs interminables
    Je traverse une partie du bois. Je suis bien

    Je repasse devant l’arrêt des cars moldaves
    Je les imagine à la frontière allemande
    Je les imagine buvant, et très fatigués

    Sans se faire mal, écrit-elle
    Oui, ne nous faisons aucun mal
    Essayons, il le faut

    #mon_oiseau_bleu

  • @arno Je me désole de tes dernières déceptions cinématographiques ( https://seenthis.net/messages/602521 ). Et c’est à cela que je pensais hier soir au cinéma où je suis allé voir, deux soirs de suite, deux films qui ont, un soir après l’autre, changé ma vision de la vie. Du coup je me dis que ce serait dommage que tu passes à côté.

    Le premier, les Fantômes d’Ismäel d’Arnaud Desplechin, voir la version longue absolument. Retour rapide sur une petite polémique. Arnaud Despechin a réalisé un chef d’oeuvre avec les Fantômes d’Ismaël, un chef d’oeuvre de deux heures et vingt minutes. Pour une raison qui n’appartient qu’à lui, il a soumis son film aux championnats du monde de cinéma, en ce qui me concerne, l’endroit idéal pour des essais nucléaires, Cannes fin mai. Et à Cannes où se pressent les autoproclamés amoureux du cinéma, leur chef, Thierry Frémaux (je suis hyper fâché avec les Thierry en ce moment, c’est hallucinant) a imposé que le film soit remonté en dessous de deux heures, 1H50, ce qui donne un film dont on ne cesse de me dire qu’il est à peine compréhensible. Comme il était hors de question que je mégote sur mon barril annuel de Desplechin j’ai fini par trouver une salle qui le passait en version longue, ça tombait bien, mon cinéma, le Méliès à Montreuil. Et là je me dis que toute personne qui exige qu’un tel joyau soit remonté est aussi saine d’esprit qu’un détraqué s’attaquant à la Joconde au cutter et mérite donc, l’asile.

    Les Fantômes d’Ismaël est une de ces narrations au long cours à la Desplechoin dans laquelle tous les fils , tous les spaghetti qui contribuent à constituer une expérience que l’on appelle l’existence humaine sont d’abord jetés en vrac dans une assiette et ensuite remués un bon moment, avant que l’on tente d’y voir un peu plus clair, bref une sorte de psychanalyse cinématographique, laquelle est soutenue par des images qui donnent le vertige tellement elles sont belles, avec notamment quelques mouvements de camera qui relève de la chorégraphie, évidemment c’est monté de façon admirable avec les effets habituels de vignette à la Desplechin pour les flashbacks , quelques effets de superposition absolument sublimes qui indiquent par endroits le maillage entre la fiction et le récit de la vie, et à tout cela on ajoute une véritable oeuvre d’art au milieu du film, une installation dans un grenier (à Roubaix, forcément à Roubaix) : la matérialisation des lignes de fuite de deux tableaux de la renaissance par des cordes grossières. Bref du grand art. @arno en sortant de ce film tu ne sauras même plus comment on épèle Ozon.

    Le deuxième film qu’@arno devrait aller voir pour se refaire un fond de l’oeil cinématographique, c’est Sayonara de Kôji Fukada. Film à l’admirable étrangeté, @arno, rien que pour te faire plaisir, j’ai trouvé un film pour toi avec une androide ! (intersection très improbable entre nos deux cinématographies, le premier Alien exclu). Cette Androide est handicapée et circule pendant tout le film en chaise roulante motorisée et prend des bains de soleil pour recharer ses batteries. Le personnage principal est une Sud Africaine qui parle le japonais, l’anglais et le français et qui se fait réciter de la poésie par son android en fauteuil roulant. C’est on ne peut plus #it_has_begun et rarement je n’ai vu au cinéma une aussi belle fin du monde.

    Merci qui ?

  • http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm

    Du 152 au 181 février, j’ai revu Blue Velvet de David Lynch avec Madeleine, punaise !, je me suis lamenté sur mon sort et sur le fait que l’animation cela prenait beaucoup de temps à faire, punaise !, j’ai lu avec ravissement le Ravissement de Britney Spears de Jean Rolin, punaise !, j’ai vitupéré contre la représentation photographique, punaise !, j’ai bien diverti le fantôme du garage, punaise !, je suis allé visiter l’exposition de Velazquez, punaise !, je me suis imaginé que Dieu était parmi mes lecteurs, punaise !, je me suis interrogé à propos du sentiment d’imposture, punaise !, je suis allé écouter un concert de Jean-Luc Guionnet et Seijiro Murayama, punaise !, je suis allé à une lecture rencontre avec @mona à la librairie Mille pages de Vincennes !, Adèle a eu un petit accident de vélo, plus de peur que de mal, punaise !, je suis allé voir la Loi du marché de Stéphane Brizet, punaise !, j’ai fait un tour d’avion avec Nathan, punaise !, j’ai lu l’Organisation de Jean Rolin et j’ai fait et réussi un clafoutis aux abricots, punaise !, j’ai lu le texte intitulé Bye-bye Saint Eloi des inculpés de l’affaire de Tarnac, punaise !, j’ai vu Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin, punaise !, j’ai fait venir l’exterminateur chez moi parce que j’avais des punaises de lit, j’ai revu Requiem pour un massacre d’Elem Chlimov grâce aux discussions d’après ciné-club au Kosmos avec Nicolas, j’ai relu l’Explosion de la durite de Jean Rolin, j’ai fait 40.075 kilomètres avec ma voiture, soit le tour de la terre, j’ai fait une photographie de groupe de plusieurs centaines de personnes très indisciplinées à la chambre pour les 70 ans de l’école Decroly, R., le père de L., est mort, j’ai lu les lettres de Neal Cassidy, j’ai fait un acte manqué très réussi en arrivant en retard à la mise en bière de R., je suis parti prématurément dans les Cévennes, je suis allé passer un week end à Bruxelles avec Adèle chez Anne et Bastien, c’était merveilleux, j’ai prêté mon appareil-photo à Adèle pour ses observations, en lisant le journal je me suis interrogé à propos du capitalisme.


  • Trois souvenirs de ma jeunesse, Arnaud Desplechin, 2015
    J’ai, aujourd’hui, l’impression que toute ma vie d’adulte a été forgée par les films d’Arnaud. Il en a fait beaucoup et je n’en ai retenu que trois qui pour moi forment une trilogie. Une trilogie dans la diction, dans les jeux d’acteurs, dans le travail avec Amalric... Et dans ces trois là, le premier est le plus névrosé, le plus mégalo et incontestablement le meilleur. Il dure 2h45 et s’appelle Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle).
    Avec Hervé, on en connait des morceaux par cœur... Une manière de faire des objets avec des mots. Des sortes d’unité que l’on peu caresser et choyer, se reculer et les regarder. C’est ce que font les acteurs d’ailleurs, ils s’écoutent parler et on les regarde se regardant parler. Du genre qui aime respirer ses pets... Mais c’est vraiment bien.
    Et c’est avec merveille que j’ai vu ces trois souvenirs qui sont comme une variation de ce premier film. Tout aussi monstrueux et incertain. Arnaud s’est débrouillé à trouver des jeunes acteurs et actrices qui sont vraiment les modèles réduits d’autres acteurs plus vieux. Ainsi, les flashbacks fonctionnent d’une manière incroyable. Le plaisir d’être plongé dans le terrain de jeux de cette première trilogie en regardant ces souvenirs joncher de clins d’œils. Et s’enfoncer toujours plus net dans son autobiographie fantasmée. Un seul regret : il dure seulement 2h.
    Bande annonce pourrie
    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19552471&cfilm=235084.html
    #critique_a_2_balles #Trois_souvenirs_de_ma_jeunesse #Arnaud_Desplechin #2015 #Cinéma #Mathieu_Amalric

  • Jimmy, Georges, Arnaud et les autres - La Vie des idées
    http://www.laviedesidees.fr/Jimmy-Georges-Arnaud-et-les-autres.html

    Le film d’Arnaud Desplechin, hommage aux études de cas freudiennes, est en réalité une psychanalyse de l’analyste. Guérisseur de l’âme, celui-ci n’échappe pas aux contradictions de son identité. Mise en scène du pouvoir transformateur de l’analyse et du besoin universel qu’en auraient les hommes, le film efface en partie le projet historique du livre qui l’inspire et invite à examiner la logique d’une œuvre — celle du cinéaste.