Le rôle prêté ici à Ahmad Assir, l’escroc salafiste de Saïda, est grotesque. Évidemment, quand on ouvre avec Fatfat et Caillet, on se doute bien qu’on ne va pas trop parler de l’heure de gloire de l’escroc : exhiber une mitraillette en plastique et expliquer qu’elle invite les chiites à « frapper Aïcha » (c’est un vieux gag des prédicateurs salafistes, connu de longue date, et évidemment largement documenté – la mitraillette dit en anglais « pull over, pull over, save the hostages »).
Un des principes est de faire comme si Assir représenterait « les sunnites », dans le même sens que le Hezbollah représenterait les chiites. Ou, au minimum, que les sunnites se reconnaissent dans le « phénomène Assir ». C’est à cela que sert d’ailleurs Caillet. Mais cette prétention est juste risible. Au moment où son mouvement est éliminé à Saïda, il est déjà considéré comme une source d’embarras par le Futur (en dehors des trois-quatre extrémistes du Courant).
« Pour le Hezbollah, il devient une menace ». Mais vous avez trouvé qui au Liban pour soutenir qu’Assir ne devenait pas une menace pour tout le pays ? Et en quoi, vraiment, ce pitre menaçait-il le Hezbollah ?
« Le 23 juin, l’armée entre en force dans la ville pour arrêter le sheikh Assir et ses hommes. Le Hezbollah vient prêter main forte à l’armée. Les combats se solderont par la mort de 18 soldats, et la fuite du prédicateur en Syrie. » C’est du délire : l’armée serait intervenue au motif que le Hezbollah était « menacé » ? Avec le Hezbollah qui serait venu « prêter main forte » ?
Comme par hasard, c’est une polémique justement lancée à l’époque par – notamment – le député Fatfat (premier intervenant du « documentaire »). Mais c’est une théorie qui s’est effondrée depuis longtemps :
▻http://seenthis.net/messages/156520
The army and the defense minister provided video footage. Faced with this irrefutable evidence, the Future Movement MPs ate their words. They had no other choice after they saw the footage of Assir, wearing military fatigues and bearing arms, ordering his group to “shred them to bits,” in reference to army soldiers, and how Assir, addressing the army checkpoint at the heart of the controversy, cried, “You animals, we will slaughter to you,” and ordered his fighters to execute the soldiers.
The hearing did not end well, especially since it was chaired by Future MP Samir al-Jisr, who adjourned the session after a quarrel erupted between the MPs present. But the question remains: Will these MPs feel ashamed and back down on their reckless behavior?
To be sure, anyone who rereads the statements made by Future MPs, from Muin Merehbi to Khalid Daher and Ahmad Fatfat, will see that their contentions that Hezbollah had fought with the army “against Sunnis” will only continue.
Surtout, Arte, personne ne t’a prévenu que cette foutaise fait partie d’une très dégueulasse campagne d’excitation sectaire contre l’armée elle-même ? Et que c’est tellement dangereux que, après Ersal récemment, Saad Hariri est revenu exprès au Liban pour annoncer qu’au Futur, c’était désormais totalement interdit ? Que Daher et ses potes sont priés de fermer leur clapet ? Et Arte nous ressort ça maintenant, alors que pour le 14 Mars libanais, c’est interdit ?
« À partir de là, le pays s’enflamme. » Ah bon.
« … frappe les bastions du Hezbollah au Liban… en plein cœur de son fief, la banlieue sud de Beyrouth, une zone ultra-protégée… ». Cool.