person:bashar el assad

  • ÉLECTIONS PARTOUT, DÉMOCRATIE NULLE PART : DE HITLER A TRUMP
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article849

    L’exemple le plus frappant, qui devrait à lui seul décourager les gens, est celui d’Adolf Hitler. Le führer, responsable de la pire idéologie que l’humanité ait connu, leader d’un régime d’une extrême violence fut porté au pouvoir par les urnes. Déjà en 1932, Hitler faisait un score de 36,7 % aux élections présidentielles. En juillet de la même année il atteint 37,27 % aux élections législatives, son parti, le NSDAP, parti NAZI, remportant 230 sièges au Reichstag, l’Assemblée allemande.

    Le président refuse de nommer Hitler chancelier, participant encore plus à permettre l’agitation d’Hitler dans tout le pays. De toute façon la machine infernale était en marche. Hitler est fait chancelier après de nouvelles élections législatives et des hésitations en janvier 1933. Ce fut le prélude à la barbarie qui suivit. En 1933, lors des élections législative Hitler et son parti le parti national-socialiste (parti NAZI) font un score 43,9% et remportent 288 sièges au reichstag.

    Peu après l’Assemblée vote les pleins pouvoirs à Hitler et le parti NAZI devient parti unique. Cette séquence politique est au cœur d’un contexte particulier qui nous parle aujourd’hui. L’Allemagne de l’époque est en proie à une crise économique qui plonge les Allemands dans la misère. Le chômage est très élevé et les gens sont désespérés. Les politiciens de tout bord font preuve d’une incompétence évidente. Ils sont incapables de trouver des solutions, trop occupés à essayer de sauvegarder le système et leurs propres avantages. Ils militent pour leur pouvoir.

    Au final, leurs tentatives de lutter contre les nazis se soldent par des échecs. Ils se contentent de les stigmatiser et tentent de les ostraciser, quitte à ne même pas respecter les lois qu’ils sont censés représenter (refus de Von Hindenburg de nommer Hitler chancelier). Cela sert les nazis qui deviennent de fait plus populaires et peuvent brandir ces preuves de la corruption des politiques.

    Cette histoire, bien que connue, ne semble pas avoir servi de leçon à l’humanité.

    Aujourd’hui les élections ont tellement perdu de sens que dans de nombreux régimes autoritaires sont organisées des élections plus saugrenues les unes que les autres. Le but étant de légitimer ces régimes souvent sanguinaires et liberticides et leur passer un vernis « démocratique ».

    Régulièrement l’État nord-coréen organise des élections... En mars 2014 ont eu lieu les élections parlementaires dans cette dictature. Le parti unique remporta tous les sièges, et pour cause, il a été le seul à présenter des candidats, qui n’ont donc eu aucun mal à se faire élire. Cependant on ne peut que constater leur « légitimité électorale », le taux de participation ayant frisé les 100 %. Ce serait risible si ce régime ne maintenait pas sa population dans la plus grande misère sociale et mentale.

    Dernièrement, on a pu voir la tenue d’élections en … Syrie organisées par le régime de Bashar El Assad, responsable de la destruction du pays, de la mort de centaines de milliers de personnes et de l’exil de millions d’autres. Le 3 juin 2014, l’élection présidentielle voit la réélection de Bashar El Assad avec 89 % des voix et un taux de participation de 73,42 % … de ceux qui ne sont ni morts ni en exil. N’ayant pas peur du ridicule, le régime a rempilé pour les élections législatives en avril dernier. Le parti Baas, a remporté 80 % des sièges... un plébiscite pour ce régime « démocratique ». La Russie a salué ces élections « conforme à la Constitution syrienne actuelle » selon elle.

    Aux États-Unis, encore une fois, les urnes ont accouché d’un phénomène qui est bien loin de la « démocratie » annoncée. Même si les soupçons de fraude électorale sont plus que lourds, il n’en reste pas moins que le vote Trump est clairement le vote de l’échec des politiciens classique et que des millions de voix se sont portées sur Trump pensant qu’il représentait – ce qui est tout à fait faux – la critique de l’establishment, ces « élites » coupées de toute réalité sociale (comme l’autre, avec ses croissants à 10 centimes), qui exaspèrent la population.

    Ici même, en France, la montée du Front National au fil du temps devrait poser quelques questions. Depuis 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, son parti suit une pente ascendante apparemment inexorable. Et les partis classiques et leurs représentants nous font le chantage du « si vous ne votez pas pour nous vous aurez droit aux fascistes du FN ». Plus le temps passe et plus leurs programmes se vident de leur substance. Ils semblent incapables de répondre aux enjeux actuels, et plus précisément à ceux apparus à la suite de la crise économique de 2008. Face aux problèmes bien réels qui touchent notre société, comme le chômage et la pauvreté, la réponse des politiciens de gauche et de droite consiste à défendre leurs intérêts propres, à nous pondre des lois de plus en plus liberticides, et à brandir la menace de l’extrême-droite.

    Face à ces politiques si éloignées des besoins, face à cette situation apparemment sans solution, les gens se tournent vers … l’extrême droite. Et l’appel à faire barrage à chaque élection alimente la rhétorique paranoïaque du FN et le fait encore progresser ; élection après élection. Le travail de fond contre l’extrême- droite, auquel nous avons appelé si souvent n’a jamais été fait ni par le pouvoir, ni par la gauche ni par l’extrême-gauche. Le résultat de cette incurie est là, parfaitement prévisible, comme nous l’avions écrit, en 2002, entre les deux tours du duel Chirac / Le Pen, cette élection s’étant traduite par le triomphe de Chirac (grâce à toute la gauche et à l’essentiel de l’extrême-gauche) avec un score de république bananière (82,21 %), ce qui lui laissa les mains totalement libres pour poursuivre sa politique antisociale et introniser sur la scène politique des intrigants comme Sarkozy.

    Nous reproduisons ici https://seenthis.net/messages/550469, pour rafraîchir la mémoire, ce que nous avons écrit en 2002, entre les deux tours, dans un numéro spécial de notre journal.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

    #abstention

    • @Anarchosyndicalisme vos articles sont (de plus en plus ?) affligeants !

      Cette affirmation est simplement fausse :

      Le führer, responsable de la pire idéologie que l’humanité ait connu, leader d’un régime d’une extrême violence fut porté au pouvoir par les urnes.

      Entre élections grossièrement truquée et pouvoir offert par l’État en l’absence de majorité, il est faux de dire que le pouvoir « fut porté par les urnes ». Et si je dis ça ce n’est pas pour défendre un système parlementaire dit représentatif que je considère comme anti-démocratique et nuisible.

      Sur un autre sujet, les élections présidentielles américaines, vous tenez le même type d’affirmations fausses. Nous sommes le 12 décembre 2016, votre article est publié le 9 décembre, et vous maintenez cette affirmation périmée depuis environ le 15 novembre :

      Aux États-Unis, encore une fois, les urnes ont accouché d’un phénomène qui est bien loin de la « démocratie » annoncée

      Vous n’avez pas intégré les environ 6 millions de voix qui ont été dépouillées depuis et qui donnent une avance de 3 millions de voix en faveur d’Hillary Clinton (quand bien même celle-ci ne représente pas non-plus, de fait, une alternative démocratique). Peut-être vous réfugierez vous en amalgamant « les urnes » avec « le système électoral américain » voire carrément l’État.

      Par ailleurs vous, qui vous revendiquez de l’anarchisme, reprenez l’analyse mainstream des hommes-femmes d’États et médias oppressants qui consiste à jouer les ventriloques sur des bases sondagières douteuses :

      il n’en reste pas moins que le vote Trump est clairement le vote de l’échec des politiciens classique et que des millions de voix se sont portées sur Trump pensant qu’il représentait – ce qui est tout à fait faux – la critique de l’establishment,

      Si une sérieuse sociologie du vote Trump mériterai d’être faite, ce qui serait difficile et long à réaliser, il n’est pas difficile de voir qu’une large majorité des personnes (75%) n’a pas voté pour Trump car soit a voté pour Clinton (26%) soit s’est abstenu (45%) soit a voté pour un autre candidat (4%). On notera que Trump réalise un des pires score républicain depuis 1936, ce qui rend difficilement tenable le discours du « vote populaire et contestataire en faveur de Trump ». Il semblerait plutôt que l’électorat républicain se soit mobilisé comme à son habitude, un peu moins même. Si on prend en compte la situation favorable, l’usure de 8 ans de présidentielle Démocrate, la haine d’une part importante de la population américaine contre les Clinton et contre Hillary Clinton en particulier et une dynamique favorable aux républicains aux élections législatives, son échec est encore plus patent. Je trouve étonnant cette volonté de reprendre et légitimer l’analyse qui fait croire que les électeurs de Trump auraient voté contre un « establishment ».

      Pour la situation française, encore une fois vous reprenez le discours des pouvoirs en place de « la hausse inexorable du vote extrême droite » signe d’une révolte par les urnes :

      Ici même, en France, la montée du Front National au fil du temps devrait poser quelques questions. Depuis 2002 et la présence de Jean Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, son parti suit une pente ascendante apparemment inexorable.

      Je ne dit pas qu’il n’y a pas de nombreuses questions à se poser, mais une pseudo hausse de l’extrême droite n’est pas nécessaire pour enclencher la réflexion - surtout si on veut la faire sur des bases saines.

      D’une part cette hausse est extrêmement faible, pour l’instant la hausse la plus marquante a lieu lors des élections faciles mais où l’électorat FN était peu mobilisé et en plus le lit de la rivière n’a pas débordé, c’est à dire les valeurs maximales atteintes aux présidentielles ne sont ni égalées ni dépassées. Mais d’autre part, ce qui est notable c’est que cette hausse n’est pas inexorable puisque l’extrême droite a connue une forte baisse à toutes les élections pendant environ 6 ans entre 2005 et 2011.

      Enfin concernant vos publications en général. Je tiens à souligner le caractère sexiste de votre fond d’écran sur Seenthis où l’on voit, à partir d’un photo-montage reprenant une image du film Les Valseuses, Myriam El Khomri quasi seins nus encadrée par Valls et Macron.

      Habitude sexiste que l’on retrouve dans un de vos billets récents, où vous appelez un homme par son nom de famille et une femme par son prénom :

      Avec l’arrivée de Fillon au pouvoir, voire de Marine, https://seenthis.net/messages/550456

      Un récent débat autour d’un de vos articles me confirme que vos analyses sont au mieux périmées, au vu des récents travaux en histoire et sociologie et de l’évolution des réflexions du milieu libertaire, sinon régulièrement erronées et au pire forgées en restant engluées dans les imaginaires des pouvoirs en place :

      https://seenthis.net/messages/535622#message535646

    • Mais bien sûr que Hitler a été porté au pouvoir par les urnes ! Sans les élections il n’aurait eu aucune légitimité pour accéder au poste de chancelier offert par Hindenburg .

      Le fait que ce dernier , le boucher en chef de la der des der , ait pu accéder au poste de président du Reich quelques années après avoir fait massacrer des millions de gens démontre également en quoi il est pertinent de dénoncer le danger électoraliste .

      Je comprends le besoin de se rassurer en décrétant que la montée des fascismes et de l’antisémitisme « n’est pas inexorable » , mais quand je constate que pour ce faire on recourt aux mêmes analyses chiffrées et sociologiques qui n’ont prévu ni le brexit ni le vote Trump ...Cela me rend assez pessimiste .

      Du coup comme on veut pas voir venir la bête immonde on cherche la petite

      Enfin concernant vos publications en général. Je tiens à souligner le caractère sexiste de votre fond d’écran sur Seenthis où l’on voit, à partir d’un photo-montage reprenant une image du film Les Valseuses, Myriam El Khomri quasi seins nus encadrée par Valls et Macron.

      Et comme c’est bizarre, on donne là encore avec ce genre de « réflexion » du grain a moudre a tous les tartuffes (comme s’ils n’étaient pas déjà assez nombreux ) .. Parce que permettre aux hommes d’exhiber leurs pectoraux et interdire aux femmes (au prétexte de sexisme ) d’aller quasi sein nus , ou de rentrer dans un café , ce n’est en tout cas pas égalitaire .

    • Je voie que les anarcouilles ne lâchent pas le morceaux, il vous faut le dernier mots quitte à déversé les calomnies les plus délirantes.
      Voila les féministes accusées d’ « interdire aux femmes (au prétexte de sexisme ) d’aller quasi sein nus , ou de rentrer dans un café » au prétexte qu’ici, elles ne trouvent pas rigolo une blague sur le viol de Mme El Khomri venant d’un groupe qui affiche son antiféminisme à longueur de temps.
      El Khomri n’est pas une militante pour le topless et c’est pas elle qui a fait ce photo montage pour exprimé son droit à l’accès à l’espace publique. Cette image est une utilisation sexiste d’une femme politique. Ce n’est pas une image militante de femme qui revendiquent l’accès à l’espace publique. C’est une instrumentalisation de l’image d’une femme par un groupe masculin et masculiniste.
      A propos de bêtes immonde et de petits bêtes, Trump aussi aime bien les blagues sur le viol, vous avez pas mal de choses en commun. Machos de gauche, machos de droite, même combat.

      #anarcouille #mansplanning #instrumentalisation #masculinisme #déni #confusionnisme #dernier_mot

    • "c’est un coup d’Etat qui permet à Hitler d’accéder au gouvernement. Quant à son principal soutien, il vient des industriels allemands.

      Dans sa déclaration gouvernementale du 1er février 1933, Hitler promettait au peuple allemand l’amélioration de la situation des travailleurs et des paysans et le maintien et la consolidation de la paix. « Donnez-moi quatre ans, et vous ne reconnaîtrez plus l’Allemagne », prophétisait-il. Quatre ans plus tard, les acquis sociaux étaient détruits et les libertés fondamentales étaient bafouées. L’Allemagne, effectivement, était méconnaissable.

      Contrairement aux affirmations souvent entendues, les nazis ne sont pas arrivés au pouvoir suite à à une victoire électorale mais par un coup de force présidentiel, dans un climat de violence et de division de la gauche. Ainsi lors des derniers scrutins de 1932, à la présidentielle du 13 Mars, Hitler a obtenu 30,1% et a été battu au deuxième tour par Hindenburg ; lors des législatives de Juillet 1932, au summum de sa poussée, le parti nazi a obtenu 37,4 % des voix mais lors des législatives de Novembre 1932 (les dernières élections libres), il retombe à 33,1 en perdant 2 millions de voix. La nomination de Hitler comme chancelier en Janvier 1933 ne doit donc rien à choix démocratique. C’est le début de la destruction des libertés, accélérée par l’incendie du Reichstag.

      Le président de la République, le vieux maréchal Paul Von Hindenburg (86 ans), charge Hitler, chef du parti nazi, de former le nouveau gouvernement allemand.

      Tractations indignes

      Cette nomination fait suite à des tractations entre l’ancien chancelier conservateur Franz Von Papen et le financier Schacht, qui représente les nazis.

      Von Papen et les conservateurs espèrent se servir du Führer nazi pour enrayer la menace communiste. Son parti est en effet selon eux en perte de vitesse. Le nouveau chancelier constitue un gouvernement largement ouvert aux représentants de la droite. Il ne compte que trois nazis, Hitler compris. Von Papen est lui-même vice-chancelier. Faute de majorité absolue au Parlement, Hitler paraît loin de pouvoir gouverner à son aise.

      Le 30 janvier 1933, le président allemand Paul von Hindenburg nomme Adolf Hitler, le dirigeant du Parti National-socialiste (NSDAP, abrégé en nazi) Premier ministre. Le premier gouvernement Hitler ne compte que trois nazis, dont Hitler lui-même. Il n’ose même pas se présenter devant le Parlement, car il y est minoritaire. Au lieu de cela, il demande à Hindenburg de dissoudre le Parlement et d’organiser de nouvelles élections, fixées au 5 mars.

      Ce délai lui donne l’occasion de gouverner cinq semaines sans contrôle parlementaire. Il s’agit d’un coup d’Etat légal, car la Constitution allemande de l’époque permet au président de dissoudre le Parlement ou de le suspendre temporairement.

      en juillet 1932, aux législatives : Hitler avait fait 13.745.680 vois et un pourcentage de 37,3 %
      quelques mois après en novembre 1932
      Hitler fait 11.737621 voix, ce qui fait une perte de 2 millions de voix et 4,2% de pourcentage et il perd 34 sièges, il lui en reste 196.
      Le parti social démocrate SPD fait 20,4 % des voix, il perd 1,2% et 12 sièges, il a 7247 901 voix
      Le parti communiste allemand fait 5.980. 239 voix, il gagne près de 700.000 voix et 2,6% en pourcentage, il fait 16,9% et gagne 2,6% et gagne 11 sièges, il en a 100.
      Oui, perdre 2 millions de voix en 5 mois est une déculottée… Et Hitler le vit comme telle… Il est littéralement repêché par les forces conservatrices et les barons de l’industrie de l’armement en particulier…
      Quant aux dernières élections, celles de mars 1933, alors que les nazis sont au pouvoir elles donnent lieu à une fraude massive reconnue comme telle par tous les historiens et Hitler n’a même pas atteint la majorité."

  • Un Goncourt "lumineux"

    Ces dernières années, les Goncourt ont la main heureuse. Après avoir couronné il y a deux ans Lydie Salvayre pour son roman « Pas pleurer » qui prend appui sur « l’été radieux de 1936 » vécu par sa mère lors de la révolution libertaire espagnole, voici que le Goncourt 2016 vient d’être attribué à la marocaine et française #Leïla_Slimani, pour son roman « Chanson douce » .

    Leila Slimani, et c’est ce que cet article veut souligner, outre ses qualités d’auteure est connue pour ses positions humanistes. Elle n’a pas attendu le prix Goncourt pour prendre position contre la violence engendrée par la religion et les régimes autoritaires dans le monde arabe, plus particulièrement au Maghreb, mais l’attribution de ce prix lui a ouvert les portes des médias, ce qui lui a permis de multiplier déclarations et interviews.

    Ainsi, début novembre 2016, alors que deux adolescentes marocaines ont été arrêtées et emprisonnées par la police de leur pays pour s’être rendues « coupables » d’homosexualité. Leila Slimani prend leur défense et celle de la cause des homosexuels en général, fortement réprimés au Maroc. Elle appelle les Marocains à se soulever contre « l’humiliation » faite aux homosexuels dans ce pays. Elle dénonce les lois « moyenâgeuses » en vigueur dans le pays, en effet l’homosexualité est par exemple passible de six mois à trois ans de prison... La critique est pour le moins radicale, loin des thèses du relativisme culturel qui polluent l’extrême gauche et la gauche française, soumises à des réactionnaires comme Tariq Ramadan pour qui l’homosexualité est un trait culturel occidental indissoluble dans la culture musulmane (1). Esprit brillant, Leïla Slimani profite de ce fait divers pour élargir sa critique, consciente que la lutte contre l’autoritarisme du régime doit être globale. Elle affirme

    « La question, c’est la question des droits de l’homme, des droits sexuels, de la dignité et, en particulier, la dignité du corps de la femme » ,

    et elle souhaite l’avènement d’

    « une femme qui ne soit à personne, qui ne soit ni une mère, ni une sœur, ni une épouse, mais une femme et un individu à part entière. »

    Il y a quelques mois à peine, fin 2015, Leila Slimani a participé à un ouvrage collectif intitulé « Qui est Daech ? » . Sa contribution avait pour titre « Intégristes, je vous hais » . Le titre à lui seul est très révélateur. Sa haine de l’intégrisme provient sûrement de l’amour pour la vie humaine transmis par ses parents, qu’elle décrit comme « humanistes » . Dans un entretien avec le site Terrafemina elle nous dit que ses parents lui ont appris que

    « le plus important, ce n’était pas la religion, pas la nationalité, mais simplement le fait d’être humain. » .

    En tant que libertaires nous ne pouvons qu’être d’accord avec cette vision des choses.

    Toujours sur le site Femina, Leïla Slimani écrit, au sujet de la montée de l’intolérance au Maroc, que

    « Les gens se sentant abandonnés par l’Etat se sont tournés vers l’obscurantisme. » ,

    un fait que, faute de perspectives révolutionnaires, nous retrouvons ici en France (avec la monté des intégrismes religieux – chrétiens et musulmans – et celle de la fachosphère). Contrairement aux islamo-gauchistes postmodernes actuels qui, faisant le même constat ne trouvent pas mieux que d’accompagner activement les gens vers l’obscurantisme, l’écrivaine prend, elle, position contre ce même obscurantisme dès qu’elle le peut. Elle n’hésite pas à critiquer la position ambiguë du gouvernement français qui accueille les dirigeants saoudiens ou traite avec Bashar El Assad. Pour elle on ne peut pas défendre les valeur de liberté et d’égalité tout en menant une politique étrangère totalement contradictoire, en traitant avec des régimes totalitaires. Cette position tranche encore une fois avec nos postmodernes qui eux font comme nos gouvernants : ils condamnent le racisme tout en diffusant par exemple le concept d’islamophobie propagé actuellement par les monarchies intégristes du Golfe. Dans le même registre Leïla Slimani, qui vit en France, n’hésite pas à critiquer le Front National entre autres pour ses position qui nient la liberté de la femme telle sa position anti-IVG. En cela, elle se place dans la lignée du féminisme qui défend la femme concrètement, contrairement aux post-féminismes qui n’ont pas grand chose de féminisme et qui pensent défendre la cause féminine en proposant à ces même femmes la ségrégation volontaire par l’entremise de réunions ou de manifestations « non-mixtes » , le port de la burka et en écrasant la voix des femmes prolétaires victimes de l’exploitation.

    Une autre déclaration tirée d’un entretien sur le site du Point, également très frappante est celle-ci :

    « Aujourd’hui, dans les sociétés musulmanes et maghrébines, on est vraiment à un tournant. Il est très dangereux de ne pas faire de choix de projet de société, de rester dans une ambiguïté où on ménage les conservateurs tout en se donnant certains aspects de modernité. Ça fait le lit des intégristes. » .

    Comment ne pas faire l’analogie avec la société française et reconnaître ici l’attitude postmoderne qui, on le sait aujourd’hui, a effectivement fait le lit des intégristes avec le résultat que l’on sait ? Dans le même entretien, elle touche du doigt une réalité cruelle, celle de l’assignation identitaire. Elle même victime de ce phénomène elle dit à ce sujet :

    « Moi, bien sûr, ça va, je suis binationale, et je suis très attachée au Maroc. Mais quand on est français, qu’on est né ici, ça doit être très difficile d’être constamment assigné à son origine. » .

    Il est en effet insupportable, pour un être pensant, d’être constamment assigné de la sorte à une identité imposée soit par des réflexes réactionnaires venant de l’extrême-droite soit, et cela doit être encore plus dur, par des courants supposés de gauche comme le racialisme, tenant d’une violence symbolique mais également concrète.

    Bien que l’on doive saluer le courage et la pertinence de certaines positions de Leïla Slimani, il ne s’agit pas d’une militante libertaire et nous ne pouvons qu’avoir des analyses divergentes sur certains points. Ainsi, Leila Slimani pense que la situation catastrophique des libertés aux Maroc (et ailleurs dans le monde arabe) n’est pas liée à la religion. Dans sa critique du système politique marocain elle dédouane en effet la religion en disant

    « On maintient cette dichotomie, on maintient ce fossé parce que ça arrange le système, ça arrange certains, Cela n’a aucun rapport avec la religion. Beaucoup d’imams, beaucoup de théologiens extrêmement éclairés vous expliqueront que ça n’a aucun rapport » .

    Nous portons quant à nous un autre regard sur le rôle des religions dans toutes les sociétés.

    (1) – Il s’agit d’un mensonge éhonté. Certains des plus grands auteurs arabes Abou Nouass (747-815), Al-Jahiz (781-869), Ibn Arabi (1165-1240), Ibn Hazm (994-1064), ont parlé très librement de l’homosexualité dès le VIIIe siècle, alors que l’Occident n’influençait nullement l’Orient (voir : http://rue89.nouvelobs.com/2013/02/08/non-lhomosexualite-nest-pas-imposee-aux-arabes-par-loccident-239439)

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°152 déc 2016 - Janv 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article844

  • Lettre d’Alep : « Ma ville n’est pas qu’un décompte de morts » | Beebers Mishal
    http://www.etatdexception.net/lettre-dalep-ma-ville-nest-pas-quun-decompte-de-morts

    Alep – Au cours de la semaine écoulée, Alep a été la cible de la pire attaque aérienne depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Plus de 400 personnes ont été tuées, des centaines d’autres blessées, et plusieurs bâtiments aplatis depuis l’arrêt, la semaine dernière, d’un cessez-le-feu éphémère. Ici, Beebers Mishal, 31 ans, l’un des fondateurs de la Défense civile syrienne en 2013, et habitant d’Alep, revient sur la situation humanitaire dans la ville et la réaction du monde face à elle. Source : Etat d’Exception

    • Et dans cet article du Figaro, Fabrice Balanche, Agrégé et docteur en Géographie, maître de conférences à l’Université Lyon-2 et chercheur invité au Washington Institute nous dit que la Russie avait prévenu de ses bombardements et que les civils qui n’ont pas fui appartiennent aux familles des rebelles :

      Après trois années de bombardement, le camp de Bashar el Assad considère que ceux qui restent dans Alep-Est soutiennent les rebelles, car les autres ont eu tout le temps de fuir. C’est en partie vrai, car il s’agit pour l’essentiel des familles des combattants, qui sont donc payées pour rester. Désormais, la seule solution envisagée par les militaires pour les convaincre de quitter Alep-Est est de frapper aveuglément et massivement.

      La population d’Alep-Est est ainsi passée de plus d’un million d’habitants en 2011 à 200,000 aujourd’hui selon l’ONU, mais sans doute beaucoup moins.

      http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/09/29/31002-20160929ARTFIG00111-alep-pourquoi-la-tragedie-humanitaire-ne-boulever

      Qu’en est-il ? Combien de civils restent piégés à Alep ? Beebers Mishal, 31 ans, l’un des fondateurs de la Défense civile syrienne, qui témoigne de la situation humanitaire atroce à Alep sur ce site « L’état d’exception », serait-il d’accord avec cette analyse de Fabrice Balanche ?

      Difficile de mettre en cohérence ces informations et témoignages contradictoires sur cette tragédie épouvantable qui en occident semble effectivement laisser beaucoup de monde indifférent.

  • A lire l’interview de Fabrice Balanche sur le site de la Société de Géographie concernant la guerre en Syrie (et en Irak). En citation les dernières lignes, mais le tout me semble être un constat lucide à lire in extenso :
    http://www.socgeo.org/fabrice-balanche-bashar-el-assad-va-rester-au-pouvoir-en-syrie-sans-doute-su

    La Syrie est à moitié détruite. Sur 21,5 millions de Syriens, environs 5,5 millions de Syriens sont réfugiés à l’étranger et 6,5 millions sont des déplacés internes. Nous sommes à plus de 260,000 morts officiellement, mais ce chiffre me semble sous-évalué. Après 5 ans de violences, les Syriens aspirent à la paix et ont abdiqué leurs revendications politiques. Cependant le règlement du conflit leur échappe car il est devenu un bras de fer entre l’Arabie Saoudite et l’Iran avec en toile de fond le retour de l’affrontement entre les Etats Unis et la Russie. C’est donc à ce niveau que peut déboucher un apaisement. Je dis bien un apaisement car une multitude d’acteurs locaux n’ont pas intérêt à ce que le conflit se termine. Il leur a permis d’acquérir du pouvoir et de régner sur différents trafics qu’ils ne sont pas prêt d’abandonner. Le départ éventuel de Bashar el Assad ne changerait rien à la situation.

  • Interview de F. Balanche par le jounal le Progrès :
    http://www.leprogres.fr/actualite/2015/05/29/decryptage-pourquoi-l-etat-islamique-devient-si-puissant
    Plusieurs points intéressants, même si je suis dubitatif sur son évaluation des buts stratégiques américains qui, même flous, me semblent loin de ce qu’il en dit. On trouve, par exemple cet utile rappel :

    L’EI déstabilise la Syrie, ce qui gêne le Hezbollah, et donc l’Iran. L’axe pro-iranien est brisé. La Turquie refuse d’ailleurs l’utilisation des bases de l’Otan aux avions de la coalition, alors qu’il serait facile de bombarder à partir de ces bases. Mais Ankara veut éliminer le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) et de débarrasser du régime de Bashar el Assad (sans compter que la reconstruction de la Syrie serait une aubaine pour les entreprises de BTP turques). La frontière entre la Turquie et la Syrie, qui était un rideau de fer oriental, est devenu une passoire ! Les miradors sont vides. Côté turc, les « guesthouses » pour djihadistes fonctionnent sans difficultés. Mais pour moi, le générateur de toutes ces crises, c’est l’Arabie Saoudite. Ce pays exporte l’intégrisme dans toute la région. Ce qui était une déviance de l’islam il y a un siècle – le wahhabisme - est devenu quasiment l’islam officiel au Moyen-Orient.

    L’idée - déjà entendue, mais où ? Dans la bouche de Todd ? - que les zones d’implantation de Daech en Syrie correspondent à la fois aux zones tribales mais aussi à celles des plus forts taux de fécondité :

    Il faut bien comprendre aussi que la population sunnite soutient l’Etat islamique dans les zones où il est présent, en Syrie et en Irak. Dans ces régions, la moyenne est d’environ huit enfants par femme. Ces personnes ont un faible niveau de développement humain : un quart des habitants est analphabète dans la province de Raqa – je mets de côté les classes moyennes qui ont fui les villes. Ils ne sont en rien gênés par la sharia : ils la pratiquaient avant l’arrivée de l’EI qui, pour eux, n’est pas une mauvaise chose. Ce mouvement a en outre veillé à s’allier aux tribus par des mariages. Quand un chef de tribu adhère, toute la tribu suit !

    Le pronostic final est très sombre d’autant que le vœu (discutable) qui l’accompagne pour limiter le caractère dramatique de l’issue entrevue semble très éloigné :

    Je pense que l’on ira de toute façon vers une fragmentation des Etats, sur une base ethnique et confessionnelle. Déjà, en Syrie, on est arrivé à une partition de facto. En Irak, l’Etat du Kurdistan est quasi indépendant. Il serait illusoire de penser qu’il soit possible de revenir en arrière, et aux pays d’avant. Trop de sang a coulé. Des processus d’épuration ethniques se sont déjà mis en place. Mon opinion est qu’il faut aider les populations qui partagent nos valeurs (pour faire court : la laïcité, ou disons, le sécularisme) à se protéger des fondamentalistes. Comment ? En les soutenant militairement pour se protéger dans leurs entités territoriales. Le rôle de ces minorités (dont celle des chrétiens) est fondamental. Ce sont elles qui ont introduit la modernité occidentale dans ces pays : les écoles missionnaires chrétiennes n’abritaient pas que des chrétiens. Les élèves y ont appris le français ou les sciences, et c’est ce qui a permis la « Nahda », la « renaissance » arabe (à partir de la fin du XIXe siècle – ndlr). Il est important de prendre conscience de la gravité de la situation aujourd’hui. Je pense en particulier aux 5 millions de réfugiés syriens. Ceux qui restent au Liban risquent, faute de perspectives, de tomber dans les bras de groupes extrémistes. La région pourrait alors devenir une sorte de Somalie ou d’Afghanistan bis.

  • tRoU dU cULz hiDEoUt : Enfin la v2 du site web culte ! | bluetouff
    http://reflets.info/trou-du-culz-hideout-enfin-la-v2-du-site-web-culte

    Si vous êtes un peu trop jeunes pour avoir connu the tRoU dU cULz hiDEoUt, vous ne pouvez pas ne pas cliquer sur ce lien. En exclusivité mondiale, Reflets.info est fier de vous présenter la V2 de ce site culte, à la gloire de notre bien aimé président Nicolas Sark… oh wait !… Bashar El Assad « The President of Just & Comprehensive Peace« . En plus des contenus dont l’objectivité transpire à chaque page, les geeks apprécieront le code HTML tout aussi vintage que le look. Un site de fond, avec la forme de rigueur, bref, du Web 3.0 comme on l’aime avec du gif animé, du MS javascript, du stream Windows média avec du ActiveX dedans… et tout ça sur une seule page ! Si vous aimez la Net archéologie, après expertise au carbone 14, on pourrait dater ce site d’entre 1996 et 1998. Mais en fait non, c’est tout récent. D’ailleurs vous pouvez par exemple retrouver tous les discours de Bachar ici. Ce site est hébergé en Italie par ARUBA, dont nous saluons le professionnalisme et son respect de la neutralité du Net oser héberger cette daube.. bravo les mecs, je vous admire. Longue vie à toi Bashar ! Merci à Zerodeux pour cette (...)

  • Bashar el Assad : Happy Birthday, Mister president | Fabrice Epelboin
    http://reflets.info/bashar-el-assad-happy-birthday-mister-president

    Le 11 septembre, c’est aussi l’anniversaire de Bashar el Assad, et nous avons pensé à lui. Depuis maintenant plus d’une semaine se déroule l’une des phases les plus audacieuses de #OpSyria, une initiative globale destinée à venir en aide à travers internet au peuple Syrien à laquelle Telecomix s’est joint afin de briser la camisole numérique qui coupe le pays du reste du monde. Les lecteurs de Reflets.info et de Fhimt.com ont pu suivre, durant le mois qui s’est écoulé, la première phase de l’opération (OpSyria s01) : l’identification des technologies utilisées en Syrie pour surveiller les citoyens et exercer une répression numérique en ligne, qui mène dans les geoles des Mukhabarat toute tentative de cyberdissidence, immédiatement repérée par la technologie Bluecoat. A ce stade, nous avons commencé durant plusieurs semaines a faire part de nos découvertes au plus grand nombre, afin d’alerter l’opinion internationale sur la collaboration entre une société o