person:benoît hamon

  • Le ministère de l’éducation est secoué par une crise idéologique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/260917/le-ministere-de-leducation-est-secoue-par-une-crise-ideologique

    Le géographe #Michel_Lussault a annoncé, mardi 26 septembre, sa démission de la présidence du Conseil supérieur des #programmes (CSP). Il évoque de profonds désaccords avec la politique du ministre #jean-Michel_Blanquer. « Je n’ai pas l’habitude de faire de la figuration ou d’être une plante verte sur l’estrade », dit-il à Mediapart. L’ancien ministre socialiste Benoît Hamon dénonce de son côté « une remise en cause idéologique et archaïque par Blanquer ».

    #France #CSP

  • Benoît Hamon : « La gauche doit se saisir de la révolution numérique pour en faire un progrès social et humain »
    https://reporterre.net/Benoit-Hamon-La-gauche-doit-se-saisir-de-la-revolution-numerique-pour-en

    Très intéressante interview. Pas du tout la parole de quelqu’un qui a perdu, mais celle de quelqu’un qui cherche. L’avenir est demain.

    Mais sur le plan plus tactique et stratégique, regrettez-vous de ne pas avoir fait plus d’effort pour chercher l’union avec la France insoumise et Europe Écologie les Verts ?

    Ah si ! Mais j’ai moins perdu à discuter avec Mélenchon, à discuter avec les Verts, que perdu du temps à discuter avec mon propre parti et avec les membres du gouvernement qui voulaient que j’abandonne mon projet. Ils voulaient que je fasse de la place à tout le monde dans une sorte de jeu de dupe dans lequel personne ne voulait venir. Quand j’entends les commentaires sur ma campagne, les plus grands reproches qu’on me fait portent sur la séquence Mélenchon et la séquence verte. Dans mon quotidien de candidat, la séquence PS a été plus longue et beaucoup plus énergivore que les deux autres.

    J’ai gagné la primaire parce que je représentais le moyen de sanctionner le PS. J’ai perdu à la présidentielle parce que je suis redevenu le candidat du Parti socialiste .

    Regrettez-vous d’avoir rompu avec le PS ?

    La question qui se pose est s’il n’aurait pas fallu le faire plus tôt...

    Le débat se fait assez naturellement et, tôt ou tard, il y a des échéances électorales. Des lignes politiques différentes apparaitront, et des convergences. Il faut ouvrir des processus politiques. La question de l’unité de la gauche n’est pas subalterne parce que les questions que je pose ne sont pas le prétexte à une prise de pouvoir du peuple contre les oligarchies – au demeurant existantes – mais poussent à une redéfinition du clivage droite-gauche. Celui-ci me paraît beaucoup plus sain pour la démocratie, parce qu’il autorise l’alternance.

    Comment analysez-vous le travail et la position de Nicolas Hulot ?

    Quant on veut rester, on trouve toujours des raisons pour rester. Et il y aura toujours ici ou là une bataille gagnée parce que Hulot ou ses services auront obtenu que tel dispositif contre le réchauffement soit pris en compte. Mais le moment ne va pas tarder où l’identité politique profonde de ce pouvoir sera claire aux yeux de tous.

    C’est-à-dire ?

    Je m’explique : quand j’ai quitté le gouvernement, j’aurais pu rester encore longtemps ministre de l’Éducation. Très heureux d’ailleurs de l’être, c’était le ministère le plus passionnant que j’imaginais avoir. Et j’aurais pu engranger dans mon coin des résultats incontestables. Mais j’aurais alors accepté la loi El Khomri, la loi Macron, et des politiques qui renforcent les inégalités sociales et rendent inutiles à court terme les efforts qu’on faisait dans le système éducatif. Mais on peut toujours trouver des raisons de rester si on ne regarde que son couloir de nage.

    Aujourd’hui la position du gouvernement sur le CETA, le recul sur les perturbateurs endocriniens au niveau européen, l’abrogation de normes environnementales dans le construction, la fin de la taxe sur les transactions financières, tout cela pèse lourd dans la balance !

    J’ai beaucoup de respect pour Nicolas Hulot. Je le trouve intelligent.

    Mais tôt ou tard il sera réveillé par cela.

    Sert-il d’alibi ?

    Je ne le dirais pas. Mais tant que ministre d’Etat et numéro deux, il a un pouvoir considérable. Je ne sais pas s’il l’utilise, s’il mesure que dans le dispositif politique globalement faible d’Emmanuel Macron, il est une de ses seules cartes maitresses. Je l’invite à exercer pleinement ses prérogatives de ministre d’État et à construire un rapport de force. Ce n’est pas Macron qui a fait Hulot ministre. C’est la crise écologique qui a rendu nécessaire aux yeux de Macron d’avoir Hulot. Mais il serait dommage qu’on ait Hulot sans l’écologie.

    #Politique_France

  • A propos des médias : HAMON-MÉLENCHON UN CAS D’ÉCOLE MÉDIATIQUE !

    C’est un cas d’école ! Ce jeudi-ci, le journal La Provence publie un ample entretien avec moi. On y fait le tour de la situation actuelle, et je suis invité à analyser la posture du président de la République, à faire un bilan de l’élection présidentielle, et à parler de Marseille. Le titre de l’entretien est : « Mon objectif, c’est la conquête du pouvoir national ». Le défi est là, l’esprit conquérant se montre, c’est trop pour le système Macroniste.

    Donc, aussitôt, de toutes les informations que je donne dans ce document, l’AFP (Agence France Presse), une agence publique, ne retient qu’une chose : « Hamon Premier ministre, Mélenchon président : le leader des insoumis refait le match ». On notera le crépuscule de la pensée de tels observateurs « politiques » quand une analyse sur un résultat électoral est résumée par la formule : « refait le match ». Quand je pense au jour où Paul Amar, journaliste alors en vue, avait proposé des gants de boxe à Le Pen et Tapie pour leur débat ! À l’époque, toute la profession s’était indigné du procédé ! Dorénavant, le goût pour le steak saignant est devenu la norme. D’ailleurs, la machine à buzz s’en est aussitôt saisi, tel quel. Quel tableau ! D’un côté une agence publique qui ne rend pas compte de ce dont elle parle et répand de propos délibéré une version manipulée du contenu d’un entretien, de l’autre des dizaines de « professionnels » qui ne vérifient rien, ne lisent rien, mais se contentent de recopier une dépêche en l’assaisonnant de leurs propres sarcasmes. Tel est le paysage médiatique constant actuel. Sensationnalisme, panurgisme, course éperdue aux « clics ». Mais dans le cas présent, comme il s’agit de l’AFP, une agence gouvernementale qui n’en est pas à son coup d’essai dans ce registre, il faut aller au-delà du diagnostic sur l’état de santé morale et professionnel pitoyable de ces médias. Il faut comprendre le but politique qui est visé.

    Les neuf milliardaires qui possèdent 90 % des médias de notre pays, et toute la machinerie des relais d’opinion de la Macronie, sont en état de mobilisation totale contre le rassemblement des forces qui s’opère face au « coup d’État social » du début du quinquennat. Ils avaient tous prévus un isolement de l’opposition réduite aux seuls visages de « Martinez et Mélenchon ». Tout l’enjeu alors, contre vents et marées, aura été d’essayer de nous opposer pour démoraliser et diviser la base sociale de la lutte. En vain. Le 12 septembre a plutôt fonctionné comme le résultat d’un appel commun ainsi que le montrait la forte participation des cortèges de « la France insoumise » au défilé dans les capitales régionales et départementales, mais aussi par l’accueil chaleureux que nous avons reçu partout.

    Mais un autre paramètre a également bougé et non des moindres. La lutte entraîne dorénavant toutes sortes de secteurs qui étaient réputés acquis au « coup d’État social » ou résignés à celle-ci. Non seulement de nombreuses unions départementales et fédérations de Force Ouvrière se sont joints à la mobilisation du 12 septembre mais parfois aussi des éléments de la CFDT et même de la CFTC ! De plus, des mots d’ordre de grève et de manifestations sont annoncées pour le 25 et le 28 septembre, laissant apercevoir combien le mouvement ne fait que commencer.

    De même, la marche du 23 septembre dont la France insoumise a pris l’initiative rallie également de tous côtés, tant syndical que politique, chacun s’appropriant un événement devenu dorénavant propriété commune. Quand Benoît Hamon a décidé d’appeler lui-même à cette marche il a posé un acte courageux et tous les porte-parole de la France insoumise l’en ont félicité. Un élargissement du front politique dans l’action et le pire pour le système. Si quand « La France insoumise » mobilise toutes ses forces, les autres se joignent à elle plutôt que de se perdre en querelles secondaires, tout un ordre des choses vacille. Car alors les prémices d’une conflagration générale peuvent se réunir. Le pouvoir sait mieux que personne, dans son discrédit actuel, qu’au bout de la rue des immenses cortèges sociaux, il y a parfois l’embranchement des élections anticipées. C’est ce qui s’est produit sous Jacques Chirac.

    De ce point de vue cinq mois après l’élection présidentielle, trois mois après les élections législatives, jamais un nouveau pouvoir n’aura été si faible et si instable. Ce pouvoir ne dispose d’aucune base sociale pour sa politique d’affrontement. Il ne trouve en lui-même, dans ses députés, dans ses militants aucun point d’appui de masse. Tous sont aux abonnés absents et ceux qui se risquent à aller sur le terrain en reviennent en courant. Ses alliés politiques du MoDem, des Constructifs, du PS ne bougent pas le petit doigt. Mais le pourraient-il, Tant est grand déjà le discrédit du pouvoir ? Dès lors, il ne lui reste plus que l’action du « parti médiatique ». Celui-ci monte en ligne de tous côtés. Il en vient à s’exposer d’une façon qui contribue puissamment à le discréditer aux yeux des millions de gens dont toute l’attention est désormais concentrée sur les développements de la situation.

    Cette offensive du parti médiatique se déploie dans deux directions. D’un côté la diabolisation de l’opposition. C’est le plus médiocre, le plus inefficace, même le plus contre-performant. Nous traiter à titre collectif ou individuel de « fainéants » et ainsi de suite aura surtout galvanisé la colère de ceux qui se sont sentis visés. Mais cette diabolisation vise particulièrement « La France insoumise » comme on s’en doute. Après avoir traité les insoumis « d’abrutis » et de « gueulards », d’aucuns ont surenchéri sur mon compte : « ogre et vampire ». Il ne faut pas croire que cette méthode de l’outrance contre nous soit totalement sans résultat. Elle vise à nous rendre clivants pour tâcher de nous séparer du grand nombre. Ce genre de campagne a son efficacité sondagière car elle augmente le nombre des gens d’opinion incertaine qui sont ainsi poussés à se mettre à distance de nous.
    L’autre cible de l’offensive du parti médiatique, c’est évidemment de répandre à la fois de la démoralisation et de la division. Le 12 septembre, contrairement à l’opinion de tous les observateurs de terrain, y compris parmi les journalistes, tous les médiacrates sur les plateaux de télé et de radio, qui n’avaient rien observé eux-mêmes, en partant des dépêches dépressives de l’AFP commentaient à longueur de « débats » le résultat « mitigé », « médiocre » de la mobilisation sociale. Je prends le pari que le 21 septembre, dès notre arrivée dans les cortèges, nous serons interrogés selon la coutume : « vous y croyez encore ? », « que pensez-vous de l’essoufflement de la mobilisation ? » et ainsi de suite. De même, je pronostique que pour les médiacrates, quel que soit notre niveau de mobilisation le 23, celui-ci sera déprécié sous toutes les formes.

    L’autre angle d’affrontement du parti médiatique c’est évidemment de chercher à diviser, à opposer. Ainsi, pour répliquer à l’impact de la décision de Benoît Hamon de participer à la marche du 23, l’AFP, dirigée par d’autres membres du PS, a choisi de mettre en épingle le « retour au match » de la présidentielle. Aucun macroniste médiatique ne cessera ce petit jeu jusqu’au 23. Car tous connaissent l’enjeu de notre mobilisation. Le mouvement social a fait céder Juppé en 1995. S’il fait céder Macron cette année, cela peut vouloir dire qu’enfin on en finisse avec les politiques libérales dans notre pays. C’est un danger personnel terrible pour les neuf milliardaires qui possèdent les 90 % des médias de notre pays. Tous les prétextes seront utilisés et toutes les méthodes, jusqu’aux plus viles, auront leur place. Tous les détails - fussent le plus dérisoire - seront mis à contribution pour obtenir de la division, des paroles amères et leurs répliques. Quiconque veut en prononcer est certain d’avoir immédiatement une ample couverture médiatique. D’ici au 23, je suis certain que ces méthodes vont se déchaîner contre le mouvement social, contre les mobilisations et aussi contre chacun des porte-paroles du mouvement et moi en particulier.

    Contre cela, nous ne pouvons absolument rien. Comme vous le savez, on ne peut ni discuter, ni contredire, ni avoir droit de réponse. Cependant il existe un bon usage pour nous de la boue médiatique. C’est de la mettre sous les yeux de nos amis en la dénonçant, de la mettre en scène de manière humoristique sur les réseaux sociaux, de la commenter sur les sites concernés. Le choc avec le parti médiatique est une école de formation pour construire des consciences émancipées. La baisse des ventes, le mépris et le discrédit de ceux qui ont recours à ces méthodes du bashing médiatique contre la résistance populaire sera notre récompense et notre victoire sur ce terrain. À l’inverse, il faut observer finement et savoir reconnaître ceux qui nous respectent, rendent compte de ce qui se passe réellement, de ce qui se dit vraiment. Ceux-la doivent être encouragés. Notre nombre fait de nous une puissance commerciale. Leur fameux « marché », leur « audimat », c’est nous aussi. Lâchons les émissions des uns, suivons celle des autres. N’achetons plus les journaux des uns mais plutôt ceux des autres. Et ainsi de suite. Car nous sommes un public nombreux, et souvent nous sommes les plus motivés, curieux, prompts à réagir collectivement. Usons de ce pouvoir ! Nous ne sollicitons pas le soutien ni l’apologie dans les médias. Nous voulons juste de l’information et du respect. Au plan personnel, ne vous laissez pas aigrir, mes chers lecteurs. Soignez-vous à la politique. Pour chacune des injures que nous recevons, pour chaque manipulation dont nous faisons l’objet, il faut se ressourcer en pensant à ces millions de personnes qui sacrifient des journées de salaire, s’entraident pour aller manifester, et refusent de voir leur vie saccagée par la cupidité sans bornes des riches et de leurs griots.

    JLM

    https://www.facebook.com/JLMelenchon/posts/10155774451938750

    #presse #media #journalisme_au_secours_du_gouvernement

  • La fin du travail, le nerf de la guerre, Philippe Escande
    « Retours sur le futur (5/5). Des auteurs ont anticipé la société à venir dans des livres vendus à des milliers d’exemplaires. En 1997, Jeremy Rifkin théorisait ce qui allait inspirer la gauche française lors de nombreux débats politiques : la destruction des emplois par la technologie. »

    http://www.lemonde.fr/festival/article/2017/08/18/la-fin-du-travail-le-nerf-de-la-guerre_5174023_4415198.html

    Michel Rocard ne s’y était pas trompé : ce livre est « effrayant ». Dans la préface de l’édition française, il écrit qu’il est sidéré par l’ampleur du défi lancé par l’auteur de La Fin du travail (Jeremy Rifkin, La Découverte, 1997. Publication originale : The End of Work, 1995). Depuis plus de cinq mille ans, l’homme courbe l’échine sous le poids de ses obligations, et voilà que Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective, annonce sa libération.

    Dans cet essai « torrentiel, déconcertant et parfois agaçant » – toujours selon Rocard –, l’auteur prédit que la technologie va progressivement faire disparaître la force de travail humaine et qu’il convient de s’y préparer en investissant massivement dans l’économie sociale. Il faut anticiper le chômage et l’extension de la misère, et aviver l’espoir de l’avènement d’une société moins marchande et plus solidaire.

    Il est déconcertant de constater qu’un débat lancé il y a plus de vingt ans ait refait surface, en France, lors de la campagne présidentielle de 2017. Bien des idées du candidat du Parti socialiste, Benoît Hamon, résonnent étrangement avec celles proposées par Rifkin : les robots vont tuer l’emploi, un revenu universel est nécessaire et il faut renforcer un tiers secteur non marchand. L’Américain a multiplié ses disciples.

    Vendu à 125 000 exemplaires aux Etats-Unis – ce qui est loin d’en faire un best-seller –, le livre a connu une belle carrière internationale. Traduit en dix-sept langues, il a lancé la carrière de son auteur et l’a installé dans le fauteuil confortable de prophète d’un monde nouveau, marqué par la triple révolution numérique, biologique et écologique. (

    Papy débonnaire
    Son ouvrage précédent, Au-delà du bœuf (Beyond Beef, Dutton Adult, 1992), plaidoyer d’un végétarien convaincu qui dénonce la consommation de viande et l’élevage bovin, ne laissait pas prévoir qu’il allait s’attaquer aussi abruptement à l’un des fondements de l’activité humaine. Douceur du regard, calvitie de notaire et moustache de sergent-major, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession.

    Un révolutionnaire se cache pourtant derrière Jeremy Rifkin, ce papy débonnaire aux costumes soignés et aux pochettes de soie assorties. Son premier engagement, celui qui déterminera tout le reste, a lieu en 1967 quand, jeune diplômé en droit, il organise la première manifestation nationale contre la guerre au Vietnam. Plus tard, il épouse la cause de la lutte contre les manipulations génétiques. Il trouble, avec ses camarades, les cénacles de l’Académie des sciences, en déployant ses banderoles et en chantant « Nous ne voulons pas être clonés », sur l’air de l’hymne aux droits civiques (We Shall not Be Moved).

    En 1977, dans le Library Journal, le critique Ken Nash presse le destin de ce jeune homme qui n’avait pourtant produit qu’un seul livre (Own Your Own Job, Bantam Books, 1977) : « Le socialisme de Rifkin est aussi américain que la tarte aux pommes, écrit Nash. Il est peut-être notre plus talentueux vulgarisateur d’idées radicales. » La France va adorer.

    Multiples retirages

    Quelques mois après la publication de The End of Work, le sociologue français Alain Caillé dévore le livre et rêve d’une édition française. Théoricien du don et militant de l’anti-utilitarisme, alternative humaniste au libéralisme et au marxisme, il retrouve ses thèmes dans l’ouvrage de Rifkin : l’impasse de l’économie marchande qui exclut de l’emploi et la nécessité d’encourager l’économie solidaire.

    Il fait le siège de son éditeur, La Découverte, pour le convaincre de le publier. « Ça ne se vendra pas », le prévient François Gèze, le patron de la maison. A tort : il a vendu plus de 30 000 exemplaires la première année de sa sortie, sans compter les multiples retirages, qui élèvent le nombre à 57 000. « Et il s’en vend toujours aujourd’hui », pointe l’éditeur. Il faut dire qu’il avait réussi à convaincre son ami Michel Rocard de préfacer l’ouvrage.

    Philippe Séguin, à l’époque président de l’Assemblée nationale (1993-1997) et autre amoureux du débat sur le travail, avait décliné car Jeremy Rifkin exerce déjà sur le personnel politique, français comme européen, un attrait indéniable. Comme si ses idées originales ouvraient de nouveaux horizons à des décideurs en panne de solutions nouvelles. Avant la sortie de l’édition française, il était l’invité d’honneur d’une conférence de deux jours organisée par Philippe Séguin à Epinal, son fief des Vosges, rassemblant leaders syndicaux et chefs d’entreprise.

    « Nouvel esprit de paresse »

    Le succès de l’ouvrage est aussi dû à un concours de circonstances exceptionnel : rincés par une crise qui n’en finit pas en ce milieu des années 1990, les Français sont en proie au doute. « Contre le chômage, on a tout essayé », reconnaît, en 1993, le président François Mitterrand. On imagine alors la disparition de l’emploi. Un an avant la traduction de Rifkin, la sociologue et philosophe Dominique Méda publie Le Travail, une valeur en voie de disparition (Alto, 1995). Un tabou saute. La droite hurle à l’Assemblée face à ce « nouvel esprit de paresse ».

    Dans le même temps, la romancière Viviane Forrester fait un tabac avec son Horreur économique (Fayard, 350 000 exemplaires). L’entreprise n’est plus tendance, le débat s’installe à gauche. Mais nous sommes en France, et l’argumentaire économique promu par Rifkin vire à la controverse philosophique.

    Pour Méda, comme pour André Gorz et d’autres penseurs de gauche, la question du progrès technologique n’est pas centrale. Il s’agit d’affirmer que le travail, valeur réhabilitée au XVIIIe siècle avec les Lumières, ne constitue pas l’essence de l’homme et que l’entreprise ne doit pas être son seul horizon. Il convient d’en réduire la durée pour se consacrer à d’autres activités plus épanouissantes : la famille, la communauté, l’enrichissement intellectuel… La conclusion est identique à celle de l’Américain mais prend d’autres chemins.
    « Je ne dis pas que le travail va disparaître, assure la sociologue, mais je souhaite qu’il prenne moins de place. » Une idée que partage également l’économiste Gilbert Cette, professeur à l’université d’Aix-Marseille, et qu’il traduit en des termes plus économiques :
    « Augmenter le temps de loisirs est une forme de redistribution des gains de productivité. »

    Déprime des salariés

    A ces données s’ajoutent une déprime des salariés (le plus grand succès des éditions La Découverte à cette époque sera d’ailleurs Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen, en 1998, vendu à 600 000 exemplaires…) et une réflexion à gauche qui s’oriente de plus en plus vers la réduction du temps de travail.

    A la faveur de la dissolution du Parlement par Jacques Chirac en 1997, la gauche, exsangue cinq ans plus tôt, revient au pouvoir. A court d’idées neuves, elle saute sur la réduction du temps de travail, soufflée à Martine Aubry par Dominique Strauss-Kahn. Gilbert Cette intègre le cabinet de la ministre et donne une réalité à ce vieux rêve.
    Jeremy Rifkin ne pouvait imaginer pareille consécration : la plus importante réforme sociale de l’après-guerre en France, mise en route deux ans après la parution de son livre qui en faisait l’apologie ! Pourtant, la destruction des emplois par la technologie, thèse principale du livre, n’a pas abouti à une disparition du travail mais à sa transformation. Le drame que décrivait si bien l’auteur n’était pas celui de la fin du salariat mais de la désindustrialisation.

    Légitimité du débat

    Et si le débat revient aujourd’hui avec la peur de l’avènement des robots, la plupart des spécialistes en rejettent l’idée, de surcroît contredite par les faits : vingt ans après sa prédiction funeste, le taux de chômage mondial est plus bas qu’à l’époque (1 % de moins) ! Vieille opposition du scientifique face au vulgarisateur qui noircit le trait pour mieux vendre son message au risque de le déformer…
    « Monsieur Rifkin est un charlatan ! C’est un consultant qui a eu le flair d’enfourcher, au bon moment, les grandes peurs collectives de notre fin de siècle : les risques liés au progrès technologique et le chômage », lançait Olivier Blanchard, ancien chef économiste au FMI et enseignant au MIT, l’un des rares de sa profession qui soit entré dans le débat. Les autres ont préféré l’ignorer.

    Jennifer Hunt est l’une des plus grands spécialistes du travail aux Etats-Unis. Elle fut chef économiste au ministère du travail américain pendant la mandature de Barack Obama. « J’étais professeure à l’université Yale à l’époque, dit-elle. Nous ne le connaissions même pas. En 1995, nous sortions de la récession, c’était le début de la nouvelle économie et la croissance de l’emploi était très rapide. » Tout juste reconnaît-elle qu’il est parfois utile « d’avoir des gens qui ne sont pas contraints par une discipline et par des faits scientifiques ». Pour l’économiste Daniel Cohen, « Ce livre est arrivé à un moment de grande fatigue. Il est faux de dire que le travail disparaît, mais le débat sur la finalité de celui-ci est légitime ».

    Conférences convoitées
    C’est finalement le destin des Rifkin, Attali ou Minc de saisir l’air du temps, de lire beaucoup et de former, à partir de cela, des idées bien plus audacieuses que celles de la communauté scientifique… Et d’en faire commerce. Les conférences de Jeremy Rifkin, réclamées par toutes les grandes entreprises et organisations mondiales, se monnayent entre 20 000 et 40 000 euros.

    Sa société de conseil enchaîne les contrats avec la Commission européenne, le gouvernement allemand, la ville de La Haye, le Luxembourg, la région des Hauts-de-France… Les missions sont facturées entre 350 000 et 450 000 euros – « Le prix d’un rond-point », tempère modestement le prospectiviste –. « Sa notoriété et son charisme nous ont permis de rassembler tous les acteurs de la région autour d’un projet mobilisateur », insiste l’ancien ministre Philippe Vasseur, qui a monté avec lui le projet de « Troisième révolution industrielle » pour les Hauts-de-France.

    La Fin du travail a permis à Rifkin de gagner ses galons de millénariste en chef. Après la fin du bœuf et celle du travail, sont intervenues celles de la propriété (L’Age de l’accès, La Découverte, 2005) et des énergies fossiles (La Troisième Révolution industrielle, Les Liens qui libèrent, 2012). Il prédit maintenant la fin du capitalisme par sa dissolution dans le collaboratif (La Nouvelle Société du coût marginal zéro, Babel, 2016), voire la fin de l’espèce humaine, si l’on ne prend pas de mesure contre le réchauffement climatique.

    Des idées fortes qui retentissent dans une Europe en proie aux doutes existentiels. « Si je devais renaître, j’aimerais que ce soit en France ou en Italie », a coutume de lancer Jeremy Rifkin. Il en est déjà le citoyen de cœur et, avec ses certitudes, il est au moins le prophète d’un monde incertain.

    https://seenthis.net/messages/262461

    #Rifkin #Travail #emploi

    • A cause de l’espèce de #paywall de Libération :

      Stop au cyberharcèlement islamophobe contre l’association Lallab
      Libération, le 23 août 2017

      Nous, féministes, militant·e·s, chercheur·se·s, journalistes, artistes, citoyen·n·es, universitaires et entrepreneur·se·s, apportons notre soutien à Lallab. Le succès de cette jeune association féministe et antiraciste lui vaut de devoir répondre à nouveau à une campagne de désinformation, et à ses militantes de subir un épuisant cyberharcèlement nourri d’islamophobie et de sexisme. Cet acharnement doit cesser.

      Lallab entend lutter contre les préjugés sur les femmes musulmanes. Sa mission est claire : produire un environnement, des ressources et des outils favorisant la liberté, pour que chaque femme musulmane puisse définir son identité et son parcours de vie. Lallab est une association areligieuse, aconfessionnelle et apartisane dont le rêve est qu’aucune femme ne soit plus jugée, discriminée ou violentée en raison de son genre, de son physique, de son orientation sexuelle, de ses origines ou encore de ses convictions religieuses.

      Ces objectifs sont affirmés dans les statuts de l’association déposés en préfecture, sur son site internet et dans tous ses outils de communication. On peut par exemple lire ceci sur cette page de leur site : « Les femmes musulmanes sont réduites à un silence paradoxal. On ne cesse de parler d’elles mais sans jamais leur donner la parole. […] Les musulmanes sont représentées comme un bloc homogène avec une histoire unique. Ecrire soi-même son histoire est un moyen de se la réapproprier et de déconstruire les mythes qui y sont attachés. […] Notre combat va au-delà des droits des femmes musulmanes ! Nous souhaitons que chaque personne puisse être non pas ce que l’on souhaite qu’elle soit, mais bien ce qu’elle veut être. »

      Afin de concrétiser cet objectif, Lallab a développé des outils militants : réalisation d’une série documentaire « Women Sense Tour in Muslim Countries », organisation de projections débats, édition d’un magazine en ligne, réalisation de portraits mettant en valeur la diversité des vies et des parcours de femmes musulmanes, animation d’un réseau de bénévoles, d’ateliers de sensibilisation et de rencontres culturelles, notamment un festival féministe qui a réuni plus de 500 personnes à la Bellevilloise en mai 2017.

      En un peu plus d’un an, le travail de Lallab a été salué par de nombreuses instances. La Fondation de France a récompensé sa cofondatrice, Sarah Zouak, dans le cadre de son prix « Déclic Jeune » pour sa série documentaire. Cette dernière a aussi reçu le premier prix de Coexister « Femme française émergente 2016 » ou le premier prix « militante associative » du Gala de la femme africaine. L’énergie de l’association lui a valu de nombreux reportages et articles dans la presse : le Monde, Télérama, TV5 Monde, Cheek, ELLE, Grazia… Un tel bilan devrait apporter au moins du respect pour le travail effectué et les objectifs visés. Mais l’accomplissement de Lallab vient de lui valoir une nouvelle campagne de désinformation et de cyberharcèlement misogyne et islamophobe, la troisième en huit mois.

      Le déclencheur a été, cette fois-ci, l’annonce que l’association se dotait à la rentrée d’une équipe de deux salariées et de trois volontaires du service civique. L’agence d’Etat concernée a été noyée sur les réseaux sociaux de messages occultant la réalité du travail de Lallab, véhiculant approximations, procès d’intention et mensonges à son sujet. Cette campagne virulente n’a pas uniquement visé l’association. Ses militantes ont été personnellement victimes d’un attirail de cyberviolences : surveillance sur les réseaux sociaux, recherche et diffusion en ligne d’informations privées, menaces de viol, de meurtre, insultes, raids de cyberharceleur·se·s. Ces méthodes, nourries par le sentiment d’impunité de ceux qui s’y adonnent, résultent en une culpabilisation des victimes, une silenciation des concerné·e·s, et, plus préoccupant encore, entraînent une banalisation d’attitudes et de propos islamophobes.

      La cyberviolence a porté en partie ses fruits. Sans en discuter d’abord avec l’association, l’Agence du service civique a annoncé le retrait des annonces pour les trois candidatures, avant de rétropédaler, face à une réaction massive de soutien à Lallab sur les réseaux sociaux. Selon l’agence, ce retrait n’ait été motivé que par des problèmes techniques. Cela doit cesser. En plus de menacer la structure de l’association et ses activités militantes, ces violences ont un impact physique et psychique massif sur les bénévoles. Nous ne pouvons rester silencieux·ses face à un tel acharnement. Se taire serait se rendre complices. C’est la raison pour laquelle, après avoir manifesté individuellement notre soutien à Lallab, nous nous rassemblons pour cosigner cette tribune et montrer notre détermination à défendre l’association, ses membres et ses valeurs, contre les responsables des raids virtuels dirigés contre elles.

      A l’origine des trois campagnes dirigées contre Lallab, on trouve des membres de l’extrême droite et de groupes identitaires, mais aussi des personnes prétendant défendre une vision « intransigeante » de la laïcité et de l’universalisme républicain. En plus de reposer sur une compréhension erronée de la loi de 1905, cette supposée intransigeance est en réalité une intolérance, voire une paranoïa, qui s’exerce à l’égard d’une seule religion : l’islam. Cette vision les rend complices de l’extrême droite, les amène à hurler avec elle, et à défendre une vision raciste et sexiste de la société. À cet égard, nous dénonçons la responsabilité particulière du Printemps républicain, ou encore du site Ikhwan Info. Supposément de gauche, féministe, universaliste et laïque, ce mouvement s’en prend ici à une association qui rassemble des femmes directement concernées par la misogynie et le racisme, et qui s’auto-organisent pour lutter contre. Ces structures passent par l’approximation et la manipulation pour défendre un universalisme abstrait et une République qui dissimule mal ses inégalités.

      Lallab s’inscrit dans une démarche bienveillante et inclusive. Nous refusons que ses militantes et tant d’autres avec elles, soient constamment scrutées, agressées, acculées et menacées. Nous exigeons que les responsables de ces campagnes rendent des comptes sur les mensonges et les agressions dont ils et elles sont directement ou indirectement responsables. Et, par-dessus tout, nous nous inquiétons de la façon dont les institutions étatiques s’engouffrent systématiquement dans les brèches ouvertes par ces campagnes calomnieuses, compromettant le travail essentiel mené par Lallab contre l’islamophobie qui s’exerce, en France, avec une virulence préoccupante, contre les femmes musulmanes.

      Signataires : Leïla Alaouf, auteure, militante féministe et antiraciste ; Zahra Ali, sociologue à la Rutgers University ; Rebecca Amsellem, cofondatrice des Glorieuses ; Pouria Amirshahi, ancien député, co-fondateur du Mouvement commun ; Christian Andreo, directeur général adjoint de Aides ; Armelle Andro, enseignante à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne ; Judith Aquien, cofondatrice de Thot ; L’association Act Up Paris ; L’association A nous la nuit ! ; L’association En avant toute(s) ; L’association KÂLΠ; L’association FéminiCités ; L’association Les Dégommeuses ; L’association Identité plurielle ; L’association Stop harcèlement de rue ; Pénélope Bagieu, auteure ; Radia Bakkouch, présidente de Coexister ; François.e Blanchon dit.e Fraka ; Alice Barbe, entrepreneuse sociale, directrice Singa France ; Lauren Bastide, journaliste et productrice de podcasts ; Elsa Bastien, journaliste ; Julien Bayou, porte-parole de EE-LV ; Assia Benziane, adjointe au maire de Fontenay-sous-Bois ; Nargesse Bibimoune, auteure, militante antiraciste et féministe ; Fred Bladou, activiste sida ; Sirma Bilge, professeure au département de sociologie de l’université de Montréal ; Laurent Bonnefoy, chercheur au CNRS ; Lucas Bolivard, président de Génération progressiste ; Pascal Boniface, universitaire ; Guillaume Bonnet, fondateur de l’Accélérateur de la mobilisation citoyenne ; Joséphine Bouchez, cofondatrice de Ticket for Change ; Mathilde Boudon-Lamraoui, militante associative ; Anaïs Bourdet, graphiste et créatrice de Paye ta shnek ; Laura Carpentier-Goffre, doctorante au Centre de recherches internationales (Ceri) de Sciences-Po ; Silvia Casalino, ingénieure et militante lesbienne ; Rébecca Chaillon, metteuse en scène, performeuse et artiste associée au Centre dramatique national de Normandie-Rouen ; Ismahane Chouder, co-présidente du Collectif des féministes pour l’égalité ; Aya Cissoko, auteure et ancienne athlète de haut niveau ; Clumsy, militante antiraciste ; Le collectif Asiatopie ; sensibilisation au racisme anti-asiatique ; Le collectif Des Raciné·e·s ; Le collectif Féministes contre le cyberharcèlement ; Le collectif Féministes par inadvertance ; Le collectif Ferguson in Paris ; Le collectif Garçes ; Le collectif Globule Noir, groupe de soignant·e·s luttant contre les discriminations au sein des institutions hospitalières ; Les collectifs Paye ton bahut, Paye ta blouse, Paye ton couple, Paye ta famille, Paye ton gynéco, Paye ton IVG, Paye ton jeu, Paye ton journal, Paye ton psy, Paye ta race, Paye ta soirée, Paye ta truelle, Paye ta police ; Le collectif de la Pride de Nuit ; Le collectif ROSA ; Le collectif du magazine féministe Simonae.fr ; Le collectif Team Bagarre ; Le Comité de luttes et d’actions queer (CLAQ) ; Alice Coffin, militante féministe et lesbienne ; Virginie Combe, militante pour l’égalité des droits ; Le Couvent de Paname : les sœurs de la perpétuelle indulgence ; Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, Professeure émérite à l’université Paris VII Diderot ; Laurence De Cock, historienne ; Karima Delli, députée européenne EE-LV ; Christine Delphy, sociologue et auteure chez Les Mots sont importants (LMSI) ; Magali Deval, militant·e écologiste et LGBT ; Rokhaya Diallo, écrivaine et journaliste ; Tara Dickman, entrepreneure sociale, formatrice de formateurs sur la laïcité pour les agents du service public ; Lucia Direnberger, militante féministe et sociologue ; Angeline Dorzil, diplômée en Genre, changement social et politiques ; Eva Doumbia, metteure en scène ; Emma, blogueuse féministe ; Eric Fassin, sociologue à l’université Paris VIII ; Gwen Fauchois, lesbienne, blogueuse et activiste ; Amandine Gay, réalisatrice ; Camille Gelpi, journaliste ; Clara Gonzales, activiste féministe ; Nacira Guénif, sociologue à l’université Paris VIII ; Alain Gresh, journaliste ; Samuel Grzybowski, fondateur du mouvement Coexister ; Leïla H., militante féministe et créatrice de Check tes privilèges ; Malika Hamidi, sociologue et auteure de Un féminisme musulman et pourquoi pas ? ; Benoît Hamon, fondateur du Mouvement du 1er Juillet ; Samia Hathroubi, enseignante et militante associative ; Antoine Henry, militant de la lutte contre le sida ; Alix Heuer, militante féministe, cofondatrice de W(e) Talk et des Glorieuses ; Anne-Charlotte Husson, blogueuse et chercheuse sur le genre ; Siham Jibril, entrepreneure, fondatrice de Génération XX ; Hanane Karimi, sociologue et féministe antiraciste ; Rachel Khan, auteure et comédienne ; Azadeh Kian, professeure de sociologie, directrice du Centre d’enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes (Cedref) de l’université Paris-VII Diderot ; Léopold Lambert, rédacteur en chef de The Funambulist ; Stéphanie Lamy, cofondatrice du collectif Abandon de famille - Tolérance zero ; Mathilde Larrère, historienne ; Jehan Lazrak-Toub, cofondatrice de W(e) Talk ; Elisabeth Lebovici, critique d’art et auteure ; Anaïs Lecoq, journaliste ; Cécile Lhuillier, activiste LGBTI+ et féministe ; Johanna Luyssen, journaliste et cheffe du service web à Libération ; Grâce Ly, auteure, productrice ; Maeril, illustratrice et directrice artistique ; Myriam Marzouki, metteure en scène ; Philippe Marlière, politiste ; Jérôme Martin, activiste LGBTQI, professeur, ex-Act Up Paris ; Elsa Miské, co-fondatrice de Slice Up ; Morgane Merteuil, militante féministe ; Madjid Messaoudene, élu de Saint-Denis en charge de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité femmes-hommes ; Khadija Moussou, journaliste à Elle.fr ; Céline Mouzon, journaliste à Alternatives économiques ; Mrs Roots, auteure et blogueuse militante afroféministe ; Musulmans inclusifs de France ; Nadia et Nora, fondatrices du magazine Dialna.fr ; Diariata N’Diaye, créatrice de l’application App-Elles ; Hawa Ndongo, étudiante ; Océanerosemarie, auteure, comédienne, réalisatrice ; Les Ourses à plumes, webzine féministe intersectionnel ; Ovidie, réalisatrice documentariste ; Julie Owono, avocate et directrice exécutive d’Internet sans frontières ; Julie Pascoët, activiste, chargée de plaidoyer à l’European Network Against Racism ; Ndella Paye, militante afroféministe et antiraciste ; Lorraine Poncet, chargée d’étude à l’université Paris-I Panthéo-Sorbonne ; Dorothée Prud’homme, chercheure associée au Centre Emile Durkheim, Sciences-Po Bordeaux ; Sandra Regol, porte parole EE-LV ; Valérie Rey, dite « Crêpe Georgette », militante féministe ; Meriem Rodary, anthropologue et féministe antiraciste ; Emilia Roig, directrice du Intersectional Center for Justice ; Diane Saint-Réquier, militante féministe ; Julien Salingue, docteur en sciences politiques ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Geneviève Sellier, universitaire ; Rachid Sguini, illustrateur, auteur du blog Les Gribouillages de Rakidd ; Patrick Simon, démographe ; Laura Slimani, conseillère municipale de Rouen, ancienne présidente des Jeunes socialistes ; Charlotte Soulary, militante féministe ; Pierre Tévanian, professeur de philosophie, auteur chez LMSI ; Elise Thiébaut, auteure ; Sylvie Tissot, sociologue, auteure chez LMSI ; Emilie Tôn, journaliste ; Françoise Vergès, docteure en sciences politiques, titulaire de la chaire « Global South(s) » à la Maison des sciences de l’homme, présidente du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, auteure ; Nils Wilcke, journaliste à Alternatives Economiques ; Women’s March Barcelona ; Women’s March Geneva ; Women’s March Global ; Women’s March London ; Women’s March Netherlands ; Women’s March Paris.

  • Penser le travail de demain (4/4) : la nécessité d’un changement radical | La plume d’un enfant du siècle
    https://marwen-belkaid.com/2017/08/22/penser-le-travail-de-demain-44-la-necessite-dun-changement-radical

    Popularisé et mis au centre des débats au cours des derniers mois par Benoît Hamon, le revenu universel nous est présenté comme une véritable panacée pour lutter contre la pauvreté et répondre aux mutations du travail. Ledit revenu universel a été farouchement attaqué par François Fillon, par Emmanuel Macron mais aussi par des membres du même parti que le candidat socialiste à la présidentielle. Pour eux, le revenu universel conduirait à une « société du farniente » et à « l’oisiveté » qui va à l’encontre de leur sacro-sainte vie active. D’autres voix s’élèvent contre le revenu universel en considérant que celui-ci est un véritable piège, une « trappe sociale » selon Jean-Luc Mélenchon. Je suis totalement d’accord avec une telle conception et, en allant plus loin, je crois que le revenu universel est le dernier piège du capitalisme néolibéral financiarisé, sa dernière roue de secours. Quand je dis dernier cela ne veut pas dire ultime mais plutôt plus récent (le latest en anglais et non pas le last). Le revenu universel s’inscrit en effet pleinement dans la nouvelle dynamique à l’œuvre depuis des décennies et qui a progressivement substitué la lutte contre la pauvreté à la lutte contre les inégalités. Pour résumer, il ne s’agit plus de combattre les inégalités mais bien de donner un revenu décent à celles et ceux qui seraient en situation de domination. En somme, cela revient à acheter une forme de paix sociale en permettant dans le même temps aux plus riches de devenir toujours plus riches puisque les inégalités ne sont plus présentées comme un problème mais comme la norme.

    #rdb

    • Déjà impliquée dans l’affaire dite de « Las Vegas », dans laquelle elle est soupçonnée de #favoritisme...

      on rappelle que #Muriel_Pénicaud était membre de la direction de Danone, de Dassault, du MEDEF, mais aussi de Business France, l’entreprise qui devait "valider" les dépenses du ministre de l’économie en 2016 (un dénommé Emmanuel Macron) lors de son déplacement d’une seule soirée à Las Vegas, sans appel d’offres, qui aurait coûté près de 400.000 Euros, donc 100 000 Euros d’hôtel...

      Soirée de Macron à Las Vegas. Pénicaud admet « une erreur de procédure »
      Ouest France, le 28 juin 2017
      http://www.ouest-france.fr/societe/justice/soiree-de-macron-las-vegas-penicaud-admet-une-erreur-de-procedure-50957

      Déjà là :
      https://seenthis.net/messages/608526

      Compilation ici :
      https://seenthis.net/messages/599891

      #Emmanuel_Macron #gouvernement_macron
      #Conflit_d'Intérêt #collusion #connivence #corruption #pantouflage
      #EnMarcheVersLeFN

    • Suite :

      Réactions en « stock » dans l’affaire Pénicaud
      Gérard Le Puill, L’Humanité, le 31 juillet, 2017
      https://seenthis.net/messages/619218

      Mais aussi sur #Christophe_Castaner, secrétaire d’Etat chargé des #relations_avec_le_Parlement et #porte-parole_du_gouvernement

      Né en 1961, ce député socialiste des Hautes Alpes, passé au service de Macron dès le lancement de son mouvement, a d’abord travaillé comme juriste à la BNP. Mais, dès 1995, il est directeur de cabinet du maire du Xème arrondissement de Paris .Il sera ensuite chef de cabinet de Catherine Trautmann au ministère de la Culture en 1997, puis de celui de Michel Sapin à la Fonction publique en 2000.

    • Pénicaud au Pré Catelan, le bois de Boulogne aux fainéants !
      Ludivine Bantigny, historienne ; Jacqueline Balsan, Présidente du MNCP ; Jérôme Baschet, historien ; Eric Beynel, porte parole de Solidaires ; Philippe Borrel, réalisateur ; Annick Coupé, syndicaliste et altermondialiste ; Sylvain Creuzevault, metteur en scène ; Alain Damasio, écrivain, ; Alessi dell’Umbria, écrivain et cinéaste ; Laurence De Cock, historienne, militante pédagogique ; Bernard Friot, économiste ; Gérard Delteil, écrivain ; Sylvain George, cinéaste, écrivain, metteur en scène, ; Noël Godin, entarteur, écrivain et encyclopédiste ; Eddy Guilain, militant CGT ; Manu Haze, syndicaliste paysan ; Jean-Yves Lesage, CGT du Livre ; Daniele Linhart, sociologue ; Philippe Marlière, politiste ; Xavier Mathieu, Comédien ex Conti ; Gérard Mordillat, écrivain et cinéaste ; Ugo Palheta, sociologue ; Élisabeth Perceval et Nicolas Klotz, cinéastes ; Théo Roumier, syndicaliste Solidaires, Cahiers de réflexions Les Utopiques ; Yves Simon, syndiqué SNJ-CGT.
      Médiapart, le 21 septembre 2017
      https://seenthis.net/messages/631851

    • Petition. Une inspectrice du travail suspendue pour avoir critiqué la politique de Macron
      Révolution Permanente, le 6 décembre 2017
      https://seenthis.net/messages/650732

      La répression anti-syndicale devient-elle une pulsion du ministère du travail ?
      Médipart, le 13 décembre 2017
      https://seenthis.net/messages/650732

      Premiers signataires :
      Philippe Martinez, secrétaire général CGT ; Eric Beynel, co-délégué Union syndicale Solidaires ; Bernadette Groison, secrétaire générale FSU ; Laurence Blisson, Secrétaire générale du Syndicat de la magistrature ; Laurence Roques Présidente du SAF ; Jean-Luc Mélenchon, Député France Insoumise ; Benoît Hamon, Génération (s) ; Alain Coulombel, secrétaire national adjoint, EELV ; Pierre Dhareville, député PCF ; Pierre Cours-Salies, Ensemble ! ; Philippe Poutou, NPA ; Nathalie Arthaud, Lutte Ouvrière ; Adèle Dorada, Alternative libertaire ; Malik Salemkour, président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) ; Bruno Lamour, président du Collectif Roosevelt ; Jean-Baptiste Eyraud, DAL ; Jacqueline Baalsan, MNCP ; Pierre Khalfa, coprésident de la Fondation Copernic ; Anne Eydoux, économistes atterrés ; Dominique Plihon, porte-parole d’ATTAC ; Arno Bertina, écrivain ; Emma, Dessinatrice ; Véronique Champeil-Desplats, juriste ; Philippe Corcuff, sciences politiques ; Benjamin Coriat, économiste ; Alexis Cukier, philosophe ; Emmanuel Dockès, juriste ; Stéphanie Hennette-Vauchez, juriste ; Frédéric Lordon, économiste ; Marie Laure Morin, juriste ; Olivier Neveux, historien du théâtre ; Michèle Riot-Sarcey, historienne.
      Clémentine Autain, Députée France Insoumise ; Guillaume Balas, Génération (s) ; Louis-Marie Barnier, Observatoire de la discrimination et de la répression syndicale ; Ludivine Bantigny, historienne ; Arno Bertina, écrivain ; Mathieu Béraud, économiste ; Eric Berr, économiste ; Pierre-Emmanuel Berthier, juriste du travail ; Olivier Besancenot, NPA ; Frédéric Boccara, économiste ; Vincent Bonnin, juriste du travail ; Mireille Bruyère, économiste ; Pascal Cherki, Génération (s) ; Pierre Cohen, Génération (s) ; Yves Contassot, Génération (s) ; Maxime Combes, économiste ; Annick Coupé, Solidaires ; Nathalie Coutinet, économiste ; Florence Debord, juriste du travail ; Véronique Dubarry, conseillère municipale – L’Île-Saint-Denis ; Josepha Dirringer, juriste du travail ; Adèle Dorada, Alternative libertaire ; Florence Fouvet, juriste du travail ; Alain Frappier, auteur de bande dessinée ; Désirée Frappier, autrice de bande dessinée ; Carole Giraudet, juriste ; Didier Gelot Observatoire de la discrimination et de la répression syndicale ; Cécile Gondart-Lalanne, co-déléguée Union syndicale Solidaires ; Laurène Gratton, juriste ; Philippe Guillaume, économiste ; Jean-Marie Harribey, économiste ; Sabina Issehnane, économiste ; Esther Jeffers, économiste ; Anja Johansson, juriste ; Aurore Lalucq, Génération (s) ; Dany Lang, économiste ; Mathilde Larrère, historienne ; Nathalie Lebrun, SNESUP-FSU ; Jean-Yves Lesage, Livre-CGT ; Jonathan Marie, économiste ; Matthieu Montalban, économiste ; Claire Monod, Génération (s) ; Jean-Pierre Mercier, CGT PSA ; Thomas Porcher, économiste atterrés ; Mathilde Panot, Députée France Insoumise ; Michel Pigenet, histoire contemporaine ; Michel Pigenet, historien ; Christine Poupin, NPA ; Raphaël Pradeau, porte-parole d’ATTAC ; Michel Pouzol, Génération (s) ; Bastien Recher, Génération (s) ; Sandra Regol, porte-parole EELV ; Barbara Romagnan, Génération (s) ; Théo Roumier, Cahiers de réflexions Les Utopiques ; Stéphane Sirot, historien ; Henri Sterdyniak, économiste ; Morgan Sweeney, juriste ; Marie Toussaint, déléguée Europe et Jeunesse, EELV ; Aurélie Trouvé, porte-parole d’ATTAC ; Marie-Pierre Vieu, députée européenne PCF ; Xavier Vigna, histoire contemporaine ; Marc Vericel, juriste du travail, Pierre Laurent, Secrétaire national PCF…

      Pénicaud, ministre à responsabilité limitée
      Frustration, le 16 décembre 2017
      https://seenthis.net/messages/650732

    • « Ni Macron, ni Mélenchon », le PS au stade suprême du Hollandisme

      Le Parti socialiste vient de se doter d’une nouvelle direction. Il est dit d’elle qu’elle est « collective ». C’est là un euphémisme sur lequel peu de commentateurs se sont arrêtés. D’où tient-on qu’autrefois cette direction n’était pas « collective ». C’est tout le contraire. Il y a toujours eu un secrétariat national, un bureau national et ce n’est pas par hasard que le titre de « secrétaire général » de la SFIO avait été transformé en « premier secrétaire » à la création du « nouveau PS » en 1971. Cela voulait dire de ce personnage qu’il était « premier parmi ses pairs ». Le rang de « premier » voulait signifier davantage l’ordre de la file que la hiérarchie. En tout cas c’était l’idée. Mais naturellement ce premier avait un rôle bien particulier et une autorité qui en résultait : entraîner la file et donc la mettre en ordre. Certains socialistes avaient même tiré la conclusion que le premier secrétaire devait nécessairement être le candidat à l’élection présidentielle. Le raisonnement était que, du jour où cela cesserait, commencerait alors une ère d’incertitude fondamentale sur le rôle et l’identité du parti lui-même.

      Finalement ce n’était pas si faux. En tout cas, dire aujourd’hui que cette direction est « collective », ce n’est pas seulement défigurer le passé du PS. C’est surtout annoncer qu’il n’y a plus de « premier de cordée ». Ce n’est donc pas une concession à je ne sais quel esprit « collectif », c’est plutôt une façon de tirer l’échelle. Le PS a toujours eu une direction collective même si le collectif n’était pas toujours à l’endroit que l’on croyait. Mais elle a toujours eu une tête pour incarner ce collectif. Dire qu’il n’y a plus de tête c’est une autre manière de dire qu’il n’y a plus de collectif. Les 28 membres de ce « collectif » n’en forment pas un et il leur est impossible d’en constituer un. Et cela ne tient pas à la qualité des personnes mais à l’absence de feuille de route. Le PS n’a plus de premier de cordée pour la raison qu’il ne sait pas où il va. Je ne le dis pas en considérant ce qui lui reste d’idéologie affichée. Sur ce plan tout a déjà été dit. Je le dis parce que le PS, en parti parlementaire, qui se gargarise si fréquemment de sa vocation à « gouverner », ne peut se définir ailleurs que dans la géographie parlementaire. Et celle-ci ne connaît que deux positions : la majorité gouvernementale où l’opposition. Or, au moment décisif du vote à l’Assemblée nationale, seuls cinq députés socialistes ont voté contre la confiance. Tout le reste s’est abstenu. Ceux-là ont ainsi renoncé à se définir aux yeux de l’opinion qu’ils sont censés représenter. À moins qu’ils ne les aient trahis une nouvelle fois.

      J’avais fait de cette question du vote de la confiance le « ticket d’entrée » pour ouvrir le dialogue politique que certains nous suggéraient d’avoir avec le PS. Ce point ne fut pas relevé tant il est devenu difficile aujourd’hui de percer le ronronnement moutonnier des éditorialistes. Dans ce domaine, des records ont été battus récemment. Par exemple quand que le journal Les Échos se référaient il y a encore un mois au « Front de gauche » qui a pourtant cessé d’exister depuis deux ans ! Un sommet dans ce domaine vient encore d’être atteint. En effet, quatre jours après le vote sur la confiance, le journal « Le Monde » publie une interview bilan avec Jean-Christophe Cambadelis en passant tranquillement à côté des toutes les questions sur l’identité politique du PS après le désastre.

      Ainsi ne lui est-il posé une seule question sur le changement de nom du groupe parlementaire PS. Il est devenu le groupe « nouvelle gauche » abandonnant sans crier gare l’identité socialiste de sa présence ! Aucune question sur le contenu du discours de son président Olivier Faure affirmant partager les grands objectifs du gouvernement. Ni sur l’abstention du groupe parlementaire du PS dans le vote sur la confiance à Édouard Philippe. Dans la majorité ? Dans l’opposition ? Socialiste ou pas ? Telles sont les questions qui se posent concrètement. Le Monde ne s’en est pas inquiété. Une question demande pourtant « Est-il toujours possible, quand on est socialiste, de discuter avec Mélenchon ? ». On devine sans peine le contenu méprisant de la question. Et surtout, on comprend que l’alternative suggérée, c’est de discuter avec « d’autres », par exemple les macronistes. On comprend cela d’un journal qui n’a jamais reculé devant aucun moyen pour nous flétrir et dédiaboliser le Front national.

      Mais s’il s’agissait d’une démarche professionnelle, et non de parti-pris hargneux, on aurait pu s’attendre à entendre demander : « Mélenchon a posé comme condition du dialogue avec vous le refus de voter la confiance au gouvernement. Que lui répondez-vous ? Le vote de votre groupe n’a-t-il pas fermé la porte à ce dialogue ? » La question ne fut pas posée. La réponse de Cambadélis a donc pu dérouler ses refrains glauques sans être interrompue : « C’est de plus en plus difficile. Il m’a l’air de filer vers le gauchisme autoritaire et le populisme le plus échevelé. » Bien sûr, les interrogateurs complaisants se gardent bien de lui demander à quel moment ce fut « facile », et à quoi Cambadélis se réfère à propos de « gauchisme autoritaire ». Le lecteur qui a payé 2,50 € pour acheter ce journal est donc invité à penser que si le dialogue est impossible ce n’est pas à cause du refus du PS de se situer dans l’opposition au gouvernement Macron mais du fait de mon « gauchisme autoritaire » et de mon « populisme échevelé » à propos desquels il ne recevra d’ailleurs aucune précision. Tel est le journalisme politique à cette heure.

      Les habitudes mentales de la sphère médiatique sont tellement enkystées que la signification essentielle du macronisme, et donc du type d’opposition qu’il est contraint de recevoir, sont tout simplement ignorés. Pourtant c’est si simple ! Au-delà des circonstances, usages, et institutions évidemment différents d’un pays à l’autre, le macronisme incarne la ligne politique qui a triomphé partout en Europe : la « grande coalition » entre la droite et le PS. En France, cette coalition n’a jamais pu se réaliser sous la forme d’une alliance de partis en bonne et due forme. Cela tient au fait que le PS comme la droite étaient surplombés d’un « sur-moi », comme le disaient les commentateurs, sur sa gauche pour le PS sur sa droite pour la droite. La forme Macroniste de la « grande coalition », c’est l’amalgame, dans un parti unique assumé, des composantes de celle-ci.

      « La république en marche » c’est avant tout une coalition de personnes venant de LR et du PS entouré de gens qui acceptent de les suivre. Dès lors ce qu’il reste du PS et de la droite sont promis à une dynamique permanente de dissolution sur leurs flancs. Naturellement la situation n’est pas la même pour la droite dans la mesure où ses députés restent nombreux et où son influence sur la ligne gouvernementale est totale comme le montre l’identité politique du Premier ministre venu de ses rangs. Pour le PS, effondré électoralement, sans ligne fédératrice, explosé en bataille de chefs, et surtout flanqué d’une alternative familière et attirante comme celle de « la France insoumise », la situation est bien différente. C’est pourquoi tous les responsables socialistes ont quand même trouvé un point commun. Ils psalmodient à l’unisson un mantra désormais rituel : « ni Macron ni Mélenchon » ! Mais la formule tient plus de l’exorcisme que de la ligne d’action.

      « Ni Macron ni Mélenchon », on a déjà vu ce que cela donnait. C’était la ligne de Benoît Hamon en campagne présidentielle et cela n’a convaincu que 6 % des électeurs. Celui-ci persiste d’ailleurs et assume toute la logique agressive et sectaire de la formule. Il va de soi, donc, que cette orientation destructrice reçoit tous nos encouragements. Bien sûr, si Macron s’écroule, le PS ira à la plus grande facilité : le retour dans l’opposition frontale. Alors nous aurons gagné la partie. Mais si Macron ne s’écroule pas, le PS sera progressivement aspiré dans le vortex macroniste. Et cela nous permettra de travailler plus confortablement à la construction d’une alternative politique libérée des tractations avec des gens incohérents.

      Je le répète donc ici : le ticket du entrée du dialogue avec nous, c’est le passage dans l’opposition au gouvernement Macron. Naturellement, il ne s’agit pas d’une opposition sur le style, le ton, l’équilibre dans la ligne du « gagnant–gagnant » ou du « ni ni », ces trous noirs du hollandisme qui ont progressivement privé le PS de tout objectif discernable et de toute stratégie praticable. Il est clair à cette heure que le « ni Macron ni Mélenchon » montre toute la profondeur de l’enracinement du hollandisme dans les habitudes mentales des dirigeants du PS. Faute de présenter ce ticket d’entrée, il ne peut être question de « discipline républicaine » et autres supercheries telle que « vote utile », ni aucune des variantes de la « ligne Castor » où il est question de « faire barrage à… » des gens dont on reprend le reste du temps la ligne politique.

      La question des alliances, des accords, des dialogues n’est donc pas posée aujourd’hui avec le PS non du fait de notre « populisme échevelé » mais parce qu’il est impossible de parler sérieusement avec quelqu’un qui ne sait ni qui il est, ni où il va. Il faut donc attendre avec patience que cette question soit tranchée par le prochain congrès de cette organisation. Et d’ici-là, il faut cependant continuer à agir et à fédérer. C’est pourquoi la main reste tendue vers tous ceux qui veulent la saisir honnêtement c’est-à-dire sans commencer par des injures ou des mises à distance ou des préalables psychologisant sur ma personne qui bloquent ensuite toute discussion.

      Quoi qu’il en soit, nous continuerons à accueillir dans le cadre de « l’espace politique » de la France insoumise tous les groupements de militants qui souhaitent s’associer à notre opposition au gouvernement sur la base du programme « L’Avenir en commun ». Nous le ferons sous le label dont nous proposons l’usage en commun : « La France insoumise ». D’ores et déjà, de nombreux et fructueux dialogues ont commencé qui donneront peut-être bientôt leurs fruits. Rien ne sert de se hâter et de prendre le risque le mal se comprendre. Je sais trop combien la logique qui est celle d’un « mouvement » n’est pas dans les réflexes intellectuels ordinaires des formations de gauche qui viennent à notre rencontre. Et je ne dis pas que nous ayons nous-mêmes des réponses aussi claires que nous-mêmes nous le souhaiterions à bien des questions posées. Il faut accepter l’idée de tâtonner. Les nuques raides du virilisme politique ne sont plus de saison.

  • Benoît Hamon veut enterrer le PS
    https://reporterre.net/Benoit-Hamon-veut-enterrer-le-PS

    « J’ai décidé de quitter le Parti socialiste. » Benoît Hamon a fait son choix, et espère rafraîchir la gauche écologiste. Il a lancé le Mouvement du 1er Juillet. Reportage dans une foule partagée entre le fatalisme et l’espoir.

    Le ciel maussade aurait pu les décourager. Près de dix mille militants, sympathisants et curieux sont pourtant venus arpenter les pelouses humides de Reuilly pour assister au lancement du « Mouvement du 1er juillet » de Benoît Hamon.

  • Benoît Hamon veut « inviter toute la gauche à discuter, sans sectarisme » | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290617/benoit-hamon-veut-inviter-toute-la-gauche-discuter-sans-sectarisme?onglet=

    C’est un défi colossal qui est devant nous, et il est avant tout sociologique. Or le PS a laissé de côté la sociologie pour privilégier la psychologie et l’économie. Aujourd’hui, il y a un électorat populaire qui se retrouve dans le choix de radicalité de Mélenchon, et un électorat plus bourgeois qui se retrouve dans la modernité de Macron. À nous de retrouver une forme de synthèse, de projet commun interclassiste, entre catégories populaires et classes moyennes, favorisées et défavorisées, autour de l’environnement, du travail, des services publics, des solidarités, de l’école, de la République, pour reconstituer la base sociale et électorale qui nous manque désormais.

    Hum, hum... interclassiste ou alliances de classe : ce choix de mots a une histoire, malheureusement.

    Notre mouvement, et on le verra ce week-end, ne part pas d’un amphithéâtre universitaire ou d’une grande salle historique où se retrouvent des gens qui se connaissent déjà depuis longtemps et cherchent indéfiniment la pierre philosophale de la gauche. Notre approche est citoyenne et militante, et je sais que nous aurons une base importante, bien au-delà du PS et des partis classiques de la gauche française.

    J’aimais bien l’idée, j’avais une approche empathique... mais ce mépris pour ceux qui cherchent depuis toujours... Y’a quelque chose qui ne sonne pas clair.

    #politique #France

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce lundi 3 juillet 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13725-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, lundi 3 juillet 2017, back to business, j’espère que vous avez passée un aussi bon week end que le miens, ; )))

    Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée. ; )

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    03.07.2017

    #Macron Macron oppose "les gens qui réussissent" et ceux "qui ne sont rien", tollé dans l’opposition (L’Obs)

    Macron devant le Congrès pour fixer le cap de son quinquennat (L’Express.fr)

    #ordonnances Inspecteurs du Travail, ils dénoncent l’atteinte aux droits fondamentaux des travailleurs ! #loitravailXXL (Agoravox.fr)

    L’Assurance-maladie met sur la table 2 milliards d’économies (Les Echos.fr)

    Emploi : 1,6 million de primes à l’embauche ont été accordées aux PME (Les Echos.fr)

    Benoît Hamon quitte le Parti (...)

    #En_vedette

  • Ce matin je prends en note le rêve
    Sur une feuille de papier libre
    Appuyée sur mon ardoise numérique

    Le rêve de la visite
    Immobilière
    De la maison de mes rêves

    La maison de mes rêves
    Est en Bretagne
    Région que je déteste !

    Dans la maison de mes rêves
    Tout autour
    L’odeur du lisier

    La maison de mes rêves
    En rêve
    Est un cauchemar

    Mon rêve noté
    La satisfaction du devoir accompli
    Mon psychanalyste sera content, c’est bête !

    Mon rêve noté
    Je finis de lire la trentaine de pages
    De Reniement d’Alain Spiess

    Je refuse de fermer la fenêtre
    De ma chambre
    Avant l’automne

    Il fait
    Froid la nuit
    Juillet

    L’abruti qui klaxonne un dimanche matin
    À sept heures, je suis déjà levé
    Je lui jette la pierre

    Toujours garder
    Des pierres cévenoles
    Sur le rebord de sa fenêtre

    http://www.desordre.net/musique/mehldau.mp3

    A la fin de The Art Of Trio de Mehldau
    On entend les musiciens descendre de scène
    On se croirait au Tracé provisoire !

    A l’automne
    Je retournerai
    Au Tracé

    Au marché
    Il pleut
    Sur les fruits d’été

    Au marché, une vieille dame apporte
    Des herbes de son jardin.
    Assailli par l’odeur de la sarriette

    Retour de marché, je remets un disque
    Je lance un café, qui percole
    Au moment des applaudissements

    Retour du marché
    Sur mes doigts
    L’odeur des fruits mûrs

    http://www.desordre.net/musique/ellington.mp3

    Je démarre la voiture
    L’autoradio envoie pile
    Le début de Take The A Train

    Genuine
    Erectile
    Vitamins

    Benoît Hamon
    Annonce
    Qu’il quitte le Parti Socialiste


    N’as-tu donc rien d’autre à faire
    Que d’écouter de la musique
    Et de bouquiner ce matin ? Non !

    N’es-tu donc rien d’autre à faire
    Que de préparer une compote
    De rhubarbe ce matin ? Non !

    En découpant
    Des tronçons de rhubarbe
    Une odeur de vanille !

    N’as-tu donc rien d’autre à faire
    Ce matin que d’écosser des pois
    Pour le dîner avec Émile ce soir ? Non !

    N’as-tu donc rien d’autre à faire
    Ce matin que de boire des cafés
    En regardant par la fenêtre ? Non !

    N’as-tu rien d’autre à faire
    Ce matin que d’écrire des poèmes ?
    Non, rien d’autre de mieux à faire !

    Exposition des Dioramas
    Au Palais de Tokyo
    L’œuvre de Mathieu Mercier

    La pièce de Mathieu Mercier
    Avec un couple d’axolotls
    Représente rien moins que l’évolution

    Avoir rarement été en présence
    D’une telle œuvre que celle
    De Mathieu Mercier avec ses axolotls

    L’œuvre de Mathieu Mercier avec ses axolotls
    Ecrase toute le reste, J. Fontcuberta, P.Sorin, A. Kiefer,
    R. Baquié, A. Gisinger, H. Sugimoto, J. Wall et T. Trouvé

    Tu n’as rien vu
    Au palais de Tokyo
    Après Mathieu Mercier

    Dans le métropolitain, un jeune homme
    Te laisse sa place assise, tu n’y prêtes plus
    Attention, habitué, presque, vieux !

    Les yeux de B.,
    Ses gestes, son sourire
    Que de regrets !

    Avec B.
    Nous rions
    À propos de certains souvenirs

    B.
    Me demande
    Des nouvelles des enfants

    Ce que Macron veut faire
    De son Congrès à Versailles,
    Lundi (on s’en fout un peu non ?)

    Une gare, c’est un lieu
    Où on croise des gens qui réussissent
    Et des gens qui ne sont rien
    (E. Macron)

    Geri Allen est morte
    Silence , Charlie Haden
    Montréal Tapes

    Non, rien d’autre de mieux à faire !
    Mathieu Mercier, axolotls
    Des gens qui ne sont rien

    #mon_oiseau_bleu

  • La citation du dimanche [n°270] Benoît Hamon
    http://www.perdre-la-raison.com/2017/07/la-citation-du-dimanche-benoit-hamon.html

    “Il faut reconnaître que tout ce qu’il fait, il le fait avec méthode et habileté. Mais il n’en reste pas moins un libéral-autoritaire, ce que beaucoup à gauche redoutaient dans Valls, qui incarnait agressivement cette synthèse, ils vont l’avoir avec un Macron souriant”

  • #Benoît_Hamon pelouse de Reuilly : « J’ai décidé de quitter le #PS »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/010717/benoit-hamon-pelouse-de-reuilly-j-ai-decide-de-quitter-le-ps

    Benoît #Hamon pendant son discours à Paris samedi © CG Candidat PS défait dès le 1er tour de la #présidentielle, Benoît Hamon lançait samedi 1er juillet son mouvement dans un parc du XIIe arrondissement. Lors d’un discours offensif, devant environ 10 000 personnes, il a annoncé son départ du #parti_socialiste et la constitution de son Mouvement du 1er juillet. Un mouvement en soutien duquel devraient rapidement se constituer des comités locaux partout en #France.

    #gauche #Jean-Luc_Mélenchon #Mouvement_1717 #mouvement_1er_juillet

  • François de Rugy au perchoir : le choix du pragmatisme et des équilibres politiques
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/06/28/francois-de-rugy-au-perchoir-le-choix-du-pragmatisme-et-des-equilibres-polit

    François de Rugy au perchoir : le choix du #pragmatisme et des équilibres politiques

    Dictionnaire du Monde :

    Pragmatisme : nm, trahir la parole ou la signature donnée devant le peuple français dans le cadre de processus démocratique, pour satisfaire le camps de l’argent.

  • Mme Badinter, allez porter une robe à fleurs à l’Assemblée !

    Burkinis, cafés non-mixtes, voile à l’Université, harcèlement de rue... d’inlassables polémiques ne cessent de faire courir la même petite musique : le problème de la condition des femmes en France, ce serait l’islam ou les étrangers. Autant de tentatives de dédouaner nos hommes autochtones ou sévissant dans les beaux quartiers.
    Pendant la Primaire de la droite où il ne fut pas besoin d’un quelconque voile pour souligner la quasi-invisibilité des femmes, ces messieurs ont vanté leurs valeurs laïques et féministes. Pourtant, rien sur l’ingérence politique de mouvements conservateurs comme la Manif Pour Tous et le très fillonniste Sens commun. Rien sur celle du Pape gendarmé contre la théorie du genre à l’école. Rien sur la participation de Jean-Frédéric Poisson à leur compétition, candidat ouvertement opposé au droit à l’avortement. Évidemment rien sur la publicité sexiste qui ne cesse de nous réduire à l’état d’objets sexuels, comme Yves-Saint Laurent, ou qui promeut la culture du viol comme Bagelstein.
    Pendant ce temps, les candidats aux législatives LR outrés contre le harcèlement de rue dans le nord de Paris ne comptent que 39% de femmes. Leur groupe a systématiquement voté contre tous les projets de délibération sur le genre et l’espace public au Conseil de Paris. Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a diminué de plus de la moitié son soutien financier aux actions pour l’égalité femmes-hommes !
    À gauche, Manuel Valls a tenté d’attaquer son concurrent aux primaires Benoit Hamon sur le terrain des droits des femmes et de la laïcité. Lui qui s’était pourtant fait remonter les bretelles par le Conseil d’État désapprouvant les arrêtés hors-la-loi anti-burkini. Là aussi, quelle surprise de voir tous ces maires devenir de fervents défenseurs des droits des femmes alors que nous ne les avons jamais vu s’opposer à tous ceux qui tirent profit à millions sur le dos des violences faites aux femmes, publicitaires, marques de luxe, alors que l’affichage dans l’espace public est dans leurs prérogatives. Nous le réaffirmons, contraindre les femmes à se dévêtir comme à se rhabiller n’est qu’une humiliation et une violence sexiste de plus.
    Ainsi, dans notre pays où 120 femmes ont été tuées par leurs compagnons en 2016, où seules 14% des 220 000 femmes battues ont osé porter plainte, où une femme sur cinq subit un harcèlement sexuel au travail, où 230 sont violées chaque jour, où 100% sont harcelées dans l’espace public, le patriarcat serait le fait des étrangers ? Est-on entrain de créer implicitement un sexisme acceptable labellisé Made in France ?
    Féministes, nous nous insurgeons contre l’instrumentalisation de notre combat par une classe dominante au service de ses intérêts xénophobes et oligarchiques. En pointant du doigt le sexisme des autres, des étrangers, des classes sociales dominées, ils veulent dissimuler celui des puissants, garantir leur impunité par diversion voire alimenter leurs campagnes électorales.
    On vous le confirme : les femmes sont en insécurité partout, dans la rue, au foyer, au travail, en politique et jusque dans l’hémicycle du Palais Bourbon comme le dénonce le collectif des assistantes parlementaires "Chair collaboratrice". Pourquoi ? Parce que dans tous ces lieux, il y a des hommes, de toutes les couleurs, de toutes les classes sociales, élevés en société patriarcale avec des valeurs misogynes. Et quand on essaye d’en inculquer d’autres via des programmes scolaires contre le sexisme, les mêmes féministes de la dernière heure hurlent à la théorie du genre !
    Oui, le harcèlement sexiste sévit et jouit d’une quasi-totale impunité dans tous les environnements à forte concentration masculine, les places au soleil, des terrasses de cafés, les manifestations en passant près des cortèges syndicaux très masculins, les partis qui sont souvent des zones d’omerta, les festivals, les RDV d’hommes puissants en cols blancs au Carlton où ils ont fait subir des "boucheries" à des personnes prostituées, dans le milieu journalistique comme le dénonce le collectif "Prenons la Une" etc.
    Bref, de la mèche rousse de Donald Trump aux boucles brunes de Maxime Hamou, la misogynie est la tare la plus partagée entre les hommes ! Les violences sexistes n’ont ni pays ni frontières, n’ont d’autre lieu de naissance que le Patriarcat. Elles sont le résultat de tout un écosystème qui suppose l’existence d’inégalités sociales et de rapports de domination qui n’épargnent en rien les structures de pouvoir, au contraire, car plus on les pénètre, plus on se rapproche du système des « dominants », plus les violences contre les femmes sont manifestes... mais dissimulées. Avez-vous déjà regardé les vidéos des actions du collectif "la Barbe" dans les lieux de pouvoir ? Les interjections sexistes qu’elles reçoivent en pluie n’ont rien à envier à celles qui peuvent aussi arriver en longeant des terrasses de café.
    Loin de nous l’idée d’euphémiser quoique ce soit, où que ce soit, dans le Nord de Paris comme dans la baignoire hollywoodienne de Roman Polanski ou dans une chambre d’hôtel à New-York. En effet, mieux vaut éviter de porter des robes, des jupes ou des décolletés dans tous les endroits très masculinisés, paramètre qui a tendance à accentuer un rituel de construction de l’identité virile par la violence, la domination et l’humiliation des femmes.
    Ni la surenchère policière, ni les happenings de campagne racistes, ni la persécution des pauvres, ni la militarisation des quartiers, ni les contrôles au faciès, ni la chasse aux sans papiers, ne tireront d’affaire les femmes face aux violences masculines. Seules l’éducation, nos luttes, notre autodéfense et notre audace à briser la loi du silence nous permettront de défendre notre intégrité physique et morale. Grâce à l’insolence des féministes si souvent taxées de pisse-froid, le traitement de l’affaire Baupin en 2016 n’a pas été le même que celui de l’affaire DSK en 2011. Ses victimes n’ont pas été moquées comme l’avait été Tristane Banon. Maxime Hamou a écopé d’un bad buzz. Michel Sapin a dû s’excuser et s’expliquer. On avance grâce à notre intransigeance, et les années à venir nous donnent déjà raison.
    Qu’il plaise à la 67ème fortune de France, la grande bourgeoisie Badintériste, "féministe" qui signe des contrats juteux avec l’Arabie Saoudite, de nous faire croire qu’elle a peur de mettre des jupes lorsqu’elle va à la supérette à 22h porte de la Chapelle - on la croit -, on ne peut que l’inviter à faire cette brillante intervention à l’Assemblée en portant la robe à fleurs bleues de Cécile Duflot !

    – Fatima-Ezzahra Benomar - Porte-parole des effronté-e-s
    – Héloïse Raslebol - Cofondatrice du collectif Stop harcèlement de rue
    – Hanane Karimi - Ancienne porte-parole des Femmes dans la Mosquée
    – Sonia Nour - Afroféministe
    – Lorraine Questiaux - Secrétaire Générale du Mouvement du Nid
    – Charlotte Soulary- Cofondatrice du collectif Chair collaboratrice

    http://www.humanite.fr/texte-collectif-madame-badinter-allez-porter-une-robe-fleurs-lassemblee-637

  • ​Oui, il y a bien un « Mélenchon-bashing » médiatique
    https://www.marianne.net/debattons/tribunes/oui-il-y-bien-un-melenchon-bashing-mediatique

    En outre ce qui pose problème n’est évidemment pas l’existence d’un regard critique, voire dur, envers Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise, car cela est normal et nécessaire dans le débat public d’une démocratie. Ce qui pose problème en revanche, c’est le déséquilibrage colossal du traitement médiatique de notre vie politique en défaveur de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise, déséquilibrage qui va s’aggravant. Il nous révèle en effet ceci : il y a en France non pas un manque de neutralité (illusoire) des médias, mais bien un manque de pluralisme des points de vue qu’ils expriment.

    De fait, alors que l’électorat de la « gauche du Non » aux politiques économiques actuelles a atteint au premier tour de l’élection présidentielle environ un quart des voix (scores de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon), nous manquons singulièrement de médias écrits, radios, télévisés, web, ainsi que d’émissions, d’experts et d’éditorialistes sur ces divers supports, qui expriment cette ligne politique.

    Au-delà de l’utilité d’un rééquilibrage de nos médias pour le pluralisme de notre vie démocratique, c’est d’ailleurs aussi un enjeu dans la concurrence entre médias et entre émissions. Bis repetita : un Français sur quatre est d’accord avec cette ligne éditoriale. Et ce « 1 Français sur 4 » est aujourd’hui laissé en jachère. Donc un journal, un hebdomadaire, une radio, une chaîne info, une émission audiovisuelle, qui choisirait de laisser de la place à cet autre regard, verrait nécessairement son audience augmenter. Il ne faut pas chercher plus loin l’explication des succès d’audience des programmes de la chaîne YouTube de Jean-Luc Mélenchon. Si des médias mainstream ne se repositionnent pas rapidement sur cette ligne éditoriale ancrée à gauche, peut-être est-ce d’ailleurs cette chaîne-là qui se muera progressivement en multimédia de la gauche antisystème.

    #Manque_de_pluralisme_des_points_de_vue #Mélenchon-bashing

  • Dans le #Doubs, une Frondeuse sortante coincée entre une Insoumise et une Marcheuse
    https://www.mediapart.fr/journal/france/270517/dans-le-doubs-une-frondeuse-sortante-coincee-entre-une-insoumise-et-une-ma

    Comme un air de déjà-vu. Dans la première circonscription du Doubs, #Barbara_Romagnan, députée #PS candidate à sa réélection, soutien de Benoît Hamon pendant la présidentielle, subit les foudres de la candidate de La #France insoumise et voit la candidate d’En Marche ! tracer son sillon de manière inattendue.

    #EELV #élections_législatives #En_Marche ! #La_France_insoumise #législatives #PCF

  • Les « communs numériques », thème de campagne
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/04/20/l-avenir-en-communs_5114260_3232.html

    Certains y voient un nouveau modèle de production capable de bousculer le capitalisme, d’autres une réponse aux dérèglements écologiques, d’autres encore une issue à la crise de nos démocraties. La notion de « communs », au carrefour des sciences politiques, du droit, des sciences sociales et de l’économie, connaît ces dernières années une popularité croissante. Et la campagne présidentielle en France ne reste pas étrangère au phénomène – surtout à gauche.

    Benoît Hamon préconise de constitutionnaliser les « biens communs » tels que l’eau, l’air ou la biodiversité, pour les soustraire à « toute dégradation ou risque de captation privée ». Jean-Luc Mélenchon élargit la notion à des « communs universels » telles la monnaie et la santé, que l’Etat doit sanctuariser. Mais l’attention se concentre aussi sur le champ numérique.

    Des fondations en faveur du logiciel libre comme Mozilla et Wikimédia appellent les candidats à défendre les « communs de la connaissance » et la liberté d’accès aux ressources cognitives sur le Web. Elles voient dans le développement de ces « communs numériques » une alternative à l’opacité des algorithmes et à la privatisation des données, voire un outil pour reconquérir une souveraineté numérique face aux Etats-Unis.

    Qu’entend-on par cette appellation de communs ?

    #communs

  • A propos du gouvernement Macron et de ses multiples conflits d’intérêts :

    (désolé @nicolasm, encore une #recension, je n’y peux rien, c’est mon cerveau qui est comme ça, si je ne regroupe pas, je ne retrouve pas !)

    #gouvernement_macron
    #Conflit_d'Intérêt #pantouflage #collusion #connivence #corruption #favoritisme #détournement_de_fonds_publics
    #EnMarcheVersLeFN

    Des articles qui abordent un peu tout ça :

    De Trump à Macron : une collusion de plus en plus manifeste entre pouvoirs publics et grands intérêts privés
    Aurélie Trouvé, Frédéric Lemaire, Basta, le 30 mai 2017
    https://seenthis.net/messages/602498

    Ces sept affaires qui minent le projet de moralisation promis par Emmanuel Macron
    Didier Kottelat, RTS, le 1 Juin 2017
    https://seenthis.net/messages/603276

    UNE SOCIÉTÉ CIVILE TRÈS PRIVÉE
    La Brique, le 9 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/605649

    Être banquier et haut fonctionnaire : peut-on éviter les conflits d’intérêts au sommet de l’État ?
    Agnès Rousseaux, Basta, le 27 juin 2017
    https://seenthis.net/messages/610411

    Augmentation des rémunérations en cabinets ministériels : « Choquant », selon Dosière
    Le Point, le 31 octobre 2017
    https://seenthis.net/messages/641709

    La privatisation de postes clefs de la République
    Laurent Mauduit, Médiapart, le 23 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/646910

    L’accession d’ #Éric_Lombard à la tête de la Caisse des dépôts, de #François_Villeroy_de_Galhau à la Banque de France ou de #Catherine_Guillouard à la RATP

    #rétro-pantouflage
    =========================

    #Les_amis_de_Macron lui même :

    A Rundinara, Bunifaziu. Villas Ferracci : pas de démolition !
    U Levante, le 6 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/613485

    #Corse

    Une intrigante nomination à la présidence de l’Autorité des marchés financiers
    Laurent Mauduit, Médiapart, le 12 juillet 2017
    https://seenthis.net/messages/614397

    #Autorité_des_marchés_financiers #Robert_Ophèle #Julien_Denormandie

    Un rapport accablant – et enterré- plombe Jean-Paul Delevoye, l’ex-président du CESE devenu lieutenant d’Emmanuel Macron
    Cédrik Viala, LPLD.fr, le 3 mai 2017
    https://seenthis.net/messages/628316

    #haut-commissaire_chargé_de_la_réforme_des_retraites
    #Jean-Paul_Delevoye

    ==========================

    #Patrick_Strzoda, directeur de cabinet :
    https://seenthis.net/messages/598275

    #Edouard_Philippe, premier ministre, le #Nucléaire, #Areva, #Young_Leaders entre autres :
    https://seenthis.net/messages/598581
    https://seenthis.net/messages/598846
    https://seenthis.net/messages/598990
    https://seenthis.net/messages/599276
    https://seenthis.net/messages/599703
    https://seenthis.net/messages/653663

    #Marlène_Schiappa, secrétariat d’État chargée de l’#Égalité entre les femmes et les hommes :
    https://seenthis.net/messages/599251
    https://seenthis.net/messages/599390
    https://seenthis.net/messages/600020
    Et un gros travail de recension ici aussi :
    https://seenthis.net/messages/600951

    #Nicolas_Hulot, ministère de l’#Ecologie :
    https://seenthis.net/messages/599284
    https://seenthis.net/messages/599398
    https://seenthis.net/messages/599424
    https://seenthis.net/messages/599604

    #Gérard_Collomb, ministère de l’#Intérieur :
    https://seenthis.net/messages/599311
    https://seenthis.net/messages/599386
    https://seenthis.net/messages/599821
    https://seenthis.net/messages/658783

    #Muriel_Pénicaud, ministère du #Travail :
    https://seenthis.net/messages/599535
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    #Sylvie_Goulard, puir #Florence_Parly, ministère de la #Défense :
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    #François_Lecointre, chef d’état-major des #armées :
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    #Jean-Michel_Blanquer, ministère de l’#Education_nationale :
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    #Agnès_Buzyn, ministère de la #Santé :
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    #Richard_Ferrand ministre de la #cohésion_des_territoires
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    #Jacques_Mézard, puis #Stéphane_Travert, ministre de l’#Agriculture
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    #Gérald_Darmanin, ministre de l’action et des #comptes_publics
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    #Christophe_Castaner, secrétaire d’Etat chargé des #relations_avec_le_Parlement et #porte-parole_du_gouvernement
    https://seenthis.net/messages/619218

  • La France d’en bas n’est plus ce qu’elle était | Jack Dion
    https://www.marianne.net/debattons/editos/la-france-d-en-bas-n-est-plus-ce-qu-elle-etait

    Au fil des élections, certains avaient fini par considérer que la France d’en bas avait vocation à voter FN. Les privilégiés en étaient rassurés, tant l’épouvantail d’extrême droite s’est révélé d’une rare efficacité pour attirer les électeurs mécontents dans une impasse. Depuis le premier tour de la présidentielle, la donne est différente. On peut parler d’un tournant, même s’il est encore difficile d’en mesurer les conséquences, lesquelles se vérifieront (ou non) à l’occasion des législatives de juin prochain.

    Certes, en se hissant au second tour et en gagnant 1,2 million de voix par rapport à 2012 (+ 3,4 %), Marine Le Pen a confirmé son implantation, même le résultat est loin des prévisions initiales. Mais la percée de Jean-Luc Mélenchon a dessiné une nouvelle carte du vote populaire, dont la première victime a été l’extrême droite. Si la résistible ascension de Marine Le Pen a été stoppée dans les esprits et dans les urnes, c’est d’abord à lui qu’on le doit. Mieux vaudrait ne pas l’oublier. Cela éviterait les procès d’intention et les leçons de morale.

    Non seulement l’ex-ministre de François Mitterrand a gagné 3 millions de voix (+ 8,48 %) par rapport à 2012, mais, en laissant Benoît Hamon sur le carreau, il a inversé une courbe électorale qui semblait inéluctablement conduire la gauche de rupture à la marginalisation. Il a réussi ce pari fou en modifiant en partie le vote de classe. Si Marine Le Pen arrive toujours en tête chez les ouvriers (34 %), elle est suivie par Jean-Luc Mélenchon (24 %). Chez les chômeurs, Marine Le Pen réalise 30 % des voix, talonnée par Jean-Luc Mélenchon (27,5 %). De même, chez les employés, la candidate FN est en tête (30,1 %), devant le candidat des « insoumis » (23,1 %). Ajoutons que Jean-Luc Mélenchon a ravi la première place au FN chez les 18-24 ans (30 %). Son style de campagne, couplé à une utilisation décapante des réseaux sociaux, a bousculé l’ordonnancement désuet des vieilles machines, devenues des repoussoirs pour la nouvelle génération...

    @sinehebdo

  • We need to talk about Benoît Hamon ...

    Jean GADREY » Blog Archive » L’échec de Benoît Hamon s’explique (aussi) par son programme
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2017/05/10/l%e2%80%99echec-de-benoit-hamon-s%e2%80%99explique-aussi-pa

    Pourquoi Benoît Hamon n’est-il pas du tout parvenu à attirer une fraction de l’électorat populaire en souffrance du fait des politiques néolibérales suivies depuis plus de vingt ans, tentée par un vote FN protestataire, alors que Mélenchon y est manifestement parvenu, réduisant ainsi le poids du FN, ce qui fait partie de ses mérites politiques ? Pourquoi l’enthousiasme et les mobilisations populaires et citoyennes ont-t-ils été bien moindres pour Hamon que pour Mélenchon alors que le premier était encore en tête des intentions ?

    Ma réponse, évidemment hypothétique, ne se situe pas d’abord sur le plan des personnalités des leaders, qui ont pu jouer, mais sur celui des projets et des programmes, à commencer par le thème économique le plus médiatisé par Benoît Hamon : la raréfaction du travail conduisant à défendre le revenu universel et la taxe sur les robots. Je suis désolé, mais ces thèmes-là ça ne marche pas du côté de la gauche populaire, syndicale, du côté du monde du travail et plus largement encore. Ce sont des sujets de société à débattre et à ce titre je m’y suis souvent intéressé sur ce blog, mais c’était pour montrer qu’il y a erreur de diagnostic sur la raréfaction du travail et que les besoins d’emplois utiles, socialement et écologiquement, se chiffrent par millions.

    #travail #salaire #emplois #précarité #revenu_de_base

    • Contrairement à ce qu’ont pu dire Valls ou Le Guen, Hamon n’a pas échoué parce que son programme était trop « gauchiste ». Il a échoué d’une part parce que gens comme Valls, Le Guen, Hollande et d’autres ont tout fait pour qu’il échoue, d’autre part parce que les idées qu’il a délibérément mises en avant comme constitutives de son originalité ne répondaient pas bien aux attentes de ce qu’on appelle parfois « le peuple de gauche ». Et si j’en crois ce qu’il a exprimé ce matin (10 mai) sur France Inter, il s’entête malheureusement dans cette voie. Sympa mais entêté (lui aussi) Benoît ?

      Non, les jeunes des milieux populaires de 18 à 25 ans, les femmes et bien d’autres exclus ou aux marges de l’emploi n’attendent pas d’abord un petit revenu sans boulot, mais du boulot procurant des revenus décents, ET LES BESOINS D’EMPLOIS RÉPONDANT À DES EXIGENCES ÉCOLOGIQUES ET SOCIALES SONT IMMENSES. Je suis favorable à un RSA jeune, à la revalorisation du RSA et des autres minimas sociaux, mais cela n’a rien à voir avec un revenu (présenté comme) universel accompagnant une prétendue raréfaction du travail, une idée fondée sur un déterminisme technologique qui ne peut pas « faire battre le cœur de la France ».

      P.S. Pour que les choses soient (encore plus) claires, je n’ai pas voté pour B. Hamon mais pour J.L. Mélenchon. Pour son programme, le meilleur selon mes critères, plus que pour sa personnalité dont je crains qu’elle nous conduise, nous, « les gens », à un désastre aux législatives. A moins que l’exigence d’un rassemblement finisse par l’emporter sur les calculs d’appareils au sommet.

  • Benoît Hamon : « Je suis et serai dans l’opposition... La gauche existe encore »
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20/l-invite-de-8h20-10-mai-2017

    Je n’ ai aucune hostilité contre Emmanuel Macron je lui souhaite de réussir. Les questions sont lourdes, mais je ne crois pas son projet capable de répondre aux transitions qui nous attendent. Je suis et serai dans l’opposition. Le nouveau président de la république ne croit plus à la gauche et à la droite, mais je crois que la gauche existe encore.
    […]
    Ses choix politiques, qui consistent à croire que si on licencie facilement, on embauchera facilement, cela crée de la pauvreté. Les ordonnances, c’est une forme de déni de démocratie. Commencer par légiférer par ordonnance n’est pas un bon signal.

  • Guillaume Balas : « sans alliance avec Mélenchon, il y a un risque de disparition de la gauche »

    Le député européen reproche à Emmanuel Macron, qu’il trouve d’une « complaisance inquiétante » avec l’Allemagne, de manquer d’ambition sur l’Europe. Il souhaite que Jean-Luc Mélenchon propose une alliance globale à la gauche.

    Guillaume Balas est député européen et membre du Parti socialiste. Pendant la campagne présidentielle, il a été coordinateur du projet du candidat Benoît Hamon.

    Qu’avez-vous pensé du débat de l’entre-deux tour qui a opposé Marine Le Pen et Emmanuel Macron ?

    Marine Le Pen s’est effondrée. Elle n’a su montrer qu’une capacité à dénoncer, mais à aucun moment elle n’a montré de cohérence. Elle a perdu beaucoup dans ce débat. Emmanuel Macron a gardé son calme et a affiché une maitrise des dossiers.

    Cependant, je suis en désaccord avec la philosophie générale de son programme, qui est inspiré du vieux libéralisme avec des idées comme davantage de flexibilité, plus d’autonomie au niveau local, etc. Et ne répondant jamais aux enjeux centraux comme la mutation du travail ou l’écologie, dont on n’a pas réussi à faire une question centrale durant la campagne.

    En 2002, Jacques Chirac avait refusé ce débat de l’entre-deux tour face à Jean-Marie Le Pen. Pensez-vous qu’aujourd’hui face à l’extrême droite le débat était nécessaire ?

    Oui. Je ne comprends pas du tout ce débat-là. J’avais d’ailleurs regretté que Jacques Chirac ne le fasse pas en son temps. Le Front national, c’est comme un vampire, il meurt sous l’effet de la lumière dessus. Je pense que ce débat aura montré, et de manière surprenante, la désinvolture complète de Marine Le Pen sur les questions fondamentales qui se posent au pays. Elle a démontré que la dédiabolisation du FN était une escroquerie. Donc c’était un débat utile.

    Le sujet de l’Europe a occupé une partie non négligeable du débat, notamment concernant la sortie de l’euro défendue par Marine Le Pen. Pensez-vous que Macron puisse être celui qui relance le projet européen ?

    Pendant la campagne présidentielle, à chaque fois que la sortie de l’euro a été abordée par des candidats, ils se sont retrouvés empêtrés dans leurs contradictions. Cela a été assez vrai avec Jean-Luc Mélenchon, mais encore plus manifeste hier avec Marine Le Pen qui est incapable d’expliquer quelle serait sa politique par rapport à l’euro.

    La contradiction, c’est que les Français ne veulent pas sortir de l’euro. Même ceux qui sont critiques envers l’Union européenne ne voient pas forcément la sortie de l’euro comme une solution.

    De son côté, Macron c’est le « mainstream » européen. Il n’a pas dit grand-chose sur des dossiers comme la gouvernance de la zone euro. Quel est le chemin qui est tracé par Macron pour l’Europe ? Aujourd’hui on ne sait pas. On voit qu’il est attaché à l’Europe et à l’euro, mais c’est tout.

    Il y a deux manières de sortir de l’Europe : celle que propose Madame Le Pen, le Frexit. La deuxième est de ne rien faire. Et les divergences profondes entre les pays européens continueront de s’accroitre jusqu’à l’implosion. Et Emmanuel Macron ne me rassure pas aujourd’hui dans la manière dont il aborde les questions européennes. Il n’a aucune ambition. Je ne crois pas qu’on puisse encore passer un mandat sans qu’il se passe rien, l’UE ne s’en remettra pas.

    Emmanuel Macron n’est donc pas véritablement pro-européen ?
    Emmanuel Macron dit qu’il veut faire avancer l’Europe, mais on ne sait pas sur quoi. Il a le plan de la dissertation, mais pas le contenu. Il reprend les grands principes de sociaux-démocrates sur lesquels nous sommes tous d’accord : un cercle concentré autour de la zone euro, un gouvernement économique de la zone euro, un renforcement du contrôle démocratique, une politique d’investissement, etc.

    Mais regardez ce qu’il dit sur le CETA : mettre en place une commission pour réévaluer le traité commercial avec le Canada, ça n’a aucun sens. Jamais il n’aura l’assentiment pour amender ce texte. Il fallait s’y opposer avant sa ratification par le Parlement européen, qui valide 90% du traité. Ce qu’il faut, c’est renégocier la politique commerciale de l’UE.

    Il a en tout cas réussi à faire l’unanimité en Allemagne, à droite comme à gauche…

    Je trouve Emmanuel Macron d’une complaisance inquiétante avec l’Allemagne. S’il entame le débat de cette manière, je ne vois pas pourquoi l’Allemagne aurait un quelconque effort à faire par rapport à la France dans la foulée de cette élection, notamment concernant l’orientation macro-économique au niveau européen.

    C’est inquiétant, cette unanimité en Allemagne autour de Macron. À force de ne vouloir heurter personne, Emmanuel Macron s’est mis dans la situation d’avoir le soutien de Wolfgang Schauble comme de Sigmar Gabriel. De ce point de vue, il n’a pas été courageux. Cette campagne était le moment de donner sa vision de l’Europe, quitte à déplaire à certains de ses soutiens outre-Rhin.

    Que pensez-vous du bilan européen de François Hollande ?

    Je pense que le quinquennat de François Hollande a été celui de l’espérance fantôme. Il y avait un vrai espoir qu’un homme pro-européen comme lui, insoupçonnable sur le sujet, rouvre le débat. Il incarnait pour des pays comme l’Italie, la Belgique, le chef d’État français qui allait poser le débat d’une réorientation de l’UE sur la table de Merkel. Or, de ce point de vue-là, à part quelques sujets comme l’Union bancaire, La France a été complètement absente pendant 5 ans des propositions politiques.

    En Europe, il y a avait une vraie attente que Hollande devienne le maitre d’œuvre d’une réorientation douce de l’Europe. Il a créé une déception très forte. C’est pour ça que je suis un peu inquiet quand je vois Emmanuel Macron être si prudent et si peu ambitieux.

    Le résultat de Benoît Hamon a été extrêmement décevant au premier tour. Cela va-t-il remettre en cause l’alliance entre les socialistes et les écologistes pour les prochaines élections législatives ?

    C’est très difficile à dire, car la psychologie des électeurs pour ces élections est insaisissable. Je crois qu’il est très important qu’il y ait un nombre important de députés de gauche. D’ailleurs si Jean-Luc Mélenchon tirait les leçons de son propre score, il proposerait une alliance globale avec l’ensemble des forces de gauche pour garantir une position forte à l’Assemblée nationale.

    Si ça n’est pas le cas, un tiers de la population ne serait pas représenté et on se retrouverait dans un déséquilibre démocratique majeur.

    Comment la gauche française peut-elle se recomposer après ces résultats ?

    Le score de Benoit a été très faible, c’est aussi de notre responsabilité et pas seulement l’effet du double vote utile. Mais l’espace politique de ce qu’il a porté va bien au-delà des 6% de voix qui l’ont choisi.

    Aujourd’hui, il y a d’un côté la France Insoumise, qui se vit comme une contre-société qui n’a pas de vocation majoritaire, et de l’autre côté ceux qui ont décidé d’abdiquer toute forme de lecture critique du capitalisme pour rejoindre Macron. C’est ça qui nous a tué pendant le premier tour.

    Si l’on disjoint la radicalité nécessaire et l’utopie de transformation sociale de la capacité de gestion gouvernementale, il y a un risque de disparition de la gauche. Il faut donc s’atteler à créer une nouvelle synthèse pour recréer une nouvelle gauche du réel. Après est-ce que ça se fait avec le Parti socialiste ou pas ?

    https://www.euractiv.fr/section/elections/interview/guillaume-balas-sans-alliance-avec-melenchon-il-y-a-un-risque-de-disparitio