person:bernard arnault

  • Les allégeances du gouvernement français - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
    http://www.brujitafr.fr/article-les-allegeances-du-gouvernement-fran-ais-110438976.html
    http://www.interieur.gouv.fr/sections/le_ministre/manuel-valls/biographie/manuel-valls/downloadFile/photo/manuel-valls.jpg

    La classe politique est souvent accusée d’incompétence dans l’exercice du pouvoir.

    Jugés incapables, les politiques sont ainsi, en quelques sortes, « exonérés » de leurs trahisons et des dévoiement de leurs mandats. C’est là une erreur d’appréciation fondamentale : les échecs des gouvernements successifs dans la réalisation des programmes qu’ils proposèrent à leurs électeurs ne proviennent que rarement d’une incompétence, parfois profonde il est vrai, de tel ou tel ministre.

     La réalité est donc autre. Le décalage entre les promesses électorales, les projets présidentiels, et les réalisations effectives du gouvernement au cours du quinquennat s’explique avant tout par les allégeances respectives des membres de ce gouvernement. Les dirigeants politiques le savent : pour gravir les échelons, il faut prêter serment. Non au Peuple et à la Nation, mais à ceux qui détiennent les clés de la réussite de leurs carrières. Les lobbys, les groupes de pression financiers, militaro-industriels, européiste et atlantiste, la communauté sioniste, et bien sur la Franc-Maçonnerie sont ainsi les véritables décideurs. L’intensification de la crise et l’absence de véritable réponse politique pour y remédier relève donc non d’une incompétence fantasmée mais bien d’une collaboration avérée des gouvernants avec ces structures de l’ombre.

     Leurs échecs politiques si éprouvants pour notre Peuple sont des réussites aux yeux de ceux dont la devise est « Ordo ab chao ». Ce n’est en effet pas un hasard si, de façon systématique, les gouvernements successifs laissent la France dans un état pire que celui qu’ils trouvèrent à leurs arrivée. L’oligarchie a établi des axes directeurs auxquels doivent se soumettre les gouvernements. De « droite » ou de « gauche », ils s’y soumettent, et précipitent ainsi la France dans l’abîme d’un mondialisme qui dissout les nations et les peuples dans un magma a-culturel, reniant ainsi des identités millénaires. Le règne du capitalisme financier et des quelques centaines d’oligarques dont il émane, trouvent dans ces gouvernements des relais serviles qui leur doivent tout.

     Il est donc fondamental de sortir du prêt-à-penser matraqué par la propagande médiatique (dont les mensonges et omissions systématiques s’expliquent en fait simplement), et de comprendre les allégeances des principaux ministres du nouveau gouvernement. Comprendre ainsi pourquoi Hollande ne relèvera pas la France, et trahira – comme les autres – la confiance que lui accordèrent naïvement les Français…

     

     

    ____________________________________

    Manuel Valls – Ministre de l’Intérieur : Né à Barcelone en 1962. N’a acquis la nationalité française que par naturalisation en 1982. Ami avec Alain Bauer – qui est le parrain de l’un de ses fils – Grand Maitre du Grand Orient de France de 2000 à 2003. Le 4 Février 2008, il vote pour la réforme de la Constitution permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Se définit comme « blairiste » et « clintonien ». Favorable à l’instauration de la TVA Sociale ; favorable à l’allongement de la durée de cotisation pour le droit à une retraite à taux plein ; favorable à l’alignement des régimes spéciaux de retraites avec le régime général. En 2010, il se déclare favorable au contrôle par la Commission Européenne des budgets nationaux. Participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Il se prétend « lié de manière éternelle à Israël », et s’est opposé à la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU. Intervenant au CRIF, notamment lors du « congrès des amis d’Israël en France » de 2012. Membre du club Le Siècle.

    Pierre Moscovici - Ministre de l’Economie : Issu d’une famille juive. Soutien historique de Dominique Strauss-Kahn. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Directeur de campagne de François Hollande durant la campagne de 2012, il est Vice-Président du Cercle de l’Industrie (Lobby patronal européen, en lien avec le MEDEF), dont Strauss-Kahn fut également Vice-Président et initiateur avec Raymond H.Lévy (PDG de Renault), et Maurice Lévy (président du directoire de Publicis, participant aux réunions du Groupe Bilderberg). Les principales entreprises représentées au sein de ce lobby sont celles du CAC40 (PDF). Participe à la rencontre entre Manuel Valls, François Hollande et Richard Prasquier, président du CRIF, lors d’une entrevue où Hollande s’engagea à « combattre fermement l’antisémitisme et l’antisionisme ». Membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).
     

    Michel Sapin – Ministre du Travail : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Durant la campagne de François Hollande, il est chargé du programme présidentielle de François Hollande. A propos du Traité de Maastricht, qui préfigure le Traité de Lisbonne, il déclare : « Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé ». Lors du Congrès de Versailles en 2008, il vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne.Lors du vote qui permit la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Il participe aux diners du CRIF, en particulier en 2003 où il est présent aux « 12 heures pour l’amitié France-Israël » avec François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche et Benyamin Netanyahou (1er ministre de l’entité sioniste). Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg, notamment en 1992 aux côtés de Jacques Toubon, Ernest-Antoine Seillière, Philippe Villin, André Levy-Lang ou encore Bernard Arnault.
     

    Vincent Peillon – Ministre de l’Education Nationale : Issu d’une famille juive par sa mère (lui-même nomme ses quatre enfants Salomé, Maya, Elie et Izaak), son père fut banquier (directeur général de la Banque Commerciale d’Europe du Nord). Marié à la journaliste Nathalie Bensahel. Militant trotskyste à ses débuts. Soutien de Dominique Strauss-Kahn en 2011, il se rallie ensuite à François Hollande. Sioniste, il est Franc-Maçon membre du Grand Orient de France. Il prône une « république spirituelle », considérant « la Franc-Maçonnerie et la laïcité » comme « religions de la république ». Il soutient la ratification du Traité de Lisbonne par la France, et milite pour le fédéralisme européen, et « une harmonisation politique, économique et fiscale au sein de l’Europe ». Au Parlement Européen, il défend les intérêts sionistes et collabore activement au projet de déstabilisation de la Syrie (lien).
     

    Jean-Yves Le Drian – Ministre de la Défense : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Européiste, il se prononce en 2005 pour la ratification du Traité Constitutionnel Européen. En 2008, il avait menacé de quitter le PS si ses « camarades » ne ratifiaient pas le Traité de Lisbonne. Milite pour une « harmonisation européenne des politiques de défense », donc pour la perte de la souveraineté militaire de la France. Sioniste, il est proche du CRIF. Le piratage de la base de donnée du site du CRIF mentionna Le Drian parmi la liste des utilisateurs abonnés (lien).
     

    Stéphane Le Foll – Ministre de l’Agriculture : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Sioniste, déclare à propos du diner du CRIF « On n’avait pas de raison de dire non, c’est le genre de dîner où tout le monde va. (…) Le CRIF, on y est allé quasiment tout le temps, c’est comme ça, il y a des choses qui s’installent ». Il participe également au groupe de liaison CRIF-PS mis en place en 2006, aux cotés notamment de Richard Prasquier (président du CRIF), François Hollande, Razzye Hammadi, Malek Boutih. Il se prononce en faveur de la ratification par la France du Traité de Lisbonne. Il est l’un des rares parlementaires socialistes à avoir oser se prononcer pour le Mécanisme Européen de Stabilité. En février 2012, il déjeuna avec l’ambassadeur des Etats-Unis, accompagnés notamment de Michel Sapin.
     

    Laurent Fabius - Ministre des Affaires Etrangères : Issu d’une famille juive. Opère le « tournant de la rigueur » au début des années 80 en tant que 1er Ministre de Mitterrand, entrainant la rupture des communistes avec le PS. Il est mis en cause à cette époque dans l’affaire tragique du Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace dynamité par des agents de la DGSE (lien). Également mis en cause dans la sinistre affaire du sang contaminé, au cours de laquelle des poches de transfusion sanguine ont été contaminées par le virus du sida, faute de mesures préventives (lien). Il est ministre sous Jospin lors du passage à l’euro et de la création d’Areva. Lors du Congrès de Versailles de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il ne prend pas part au vote. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme les autres parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Au début de l’année 2012, il se rend en Israël où il rencontre le Président Shimon Peres et le Ministre de la Défense Ehud Barak. Il participe au diners organisés par le club Le Siècle. Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Il prend part aux diners du CRIF. Il participe à des réunions maçonniques, son appartenance à la Franc-Maçonnerie n’est pas officielle mais évidente.
     

    Arnaud Montebourg – Ministre du Redressement Productif : Franc-Maçon, membre de la French-American Foundation (fondation atlantiste). Il ne prend pas part au vote lors du Congrès de Versailles de 2008 qui modifia la Constitution pour permettre la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, à l’instar de la plupart des parlementaires socialistes, il s’abstient. Lié au CRIF, en particulier par sa compagne Audrey Pulvar qui en est l’auxiliaire zélée.
     

    Marisol Touraine - Ministre de la Santé : Fille du sociologue Alain Touraine, aux accointances maçonniques de notoriété publique. Elle est membre du club Le Siècle. Européiste, elle vote en 2008 pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient comme la majorité des parlementaires socialistes, permettant ainsi son adoption à la majorité absolue.
     

    Aurélie Filippetti - Ministre de la Culture : Participe aux diners du CRIF. Lors du Congrès de Versailles de 2008, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote permettant l’adoption du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient. Elle milite contre l’antisionisme et se revendique ouvertement sioniste. Interrogée par Robert Ménard sur le voyage de Dieudonné en Iran, elle explique « qu’il existe des personnes plus légitimes que d’autres pour parler des droits de l’homme […] et que Dieudonné ne s’est pas beaucoup illustré dans le respect des droits de l’homme » (lien).
     

    Nicole Bricq – Ministre de l’Energie et du Développement Durable : En 1991, elle soutient la Guerre du Golfe. En 2008, en tant que sénatrice PS, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Elle s’est déclarée favorable à l’instauration du Mécanisme Européen de Stabilité, et s’est abstenue comme les autres parlementaires socialistes. Elle fit partie des signataires de la lettre ouverte envoyée à Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, lui demandant de ne pas reconnaître l’État Palestinien à l’ONU. Elle est membre du très sioniste (lien) Cercle Léon Blum, comme Pierre Moscovici, Aurélie Filippetti, Julien Dray… (lien).
     

    Jérôme Cahuzac - Ministre du Budget : Probable appartenance au Grand Orient de France. Frère d’Antoine Cahuzac, qui fut président du directoire de HSBC Private Bank France (avant d’être nommé en Janvier à la tête d’une importante filiale d’EDF). Lors du vote de la réforme constitutionnelle de 2008 permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote à propos du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient. Afin de « préserver la confiance des investisseurs », il se prononce pour une rigueur budgétaire, précisant que cet« objectif interdit la création de postes dans la fonction publique durant le prochain quinquennat ». Il fait de la« confiance des marchés » sa priorité.

    Jean-Marc Ayrault – Premier Ministre : Notable du PS depuis près de 4 décennies. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote parlementaire sur le Mécanisme Européen de Stabilité (qui brade une nouvelle fois un pan de la souveraineté Française aux instances européistes), il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes dont il dirige le groupe, permettant ainsi l’adoption du MES à la majorité absolue. Est mandaté durant la campagne par François Hollande pour traiter la question du vote juif et récupérer les voix, et surtout le soutien, de la communauté. En 1997, il est condamné à 6 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour une affaire de favoritisme dans l’attribution d’un marché public, et a depuis 2007 obtenu une « réhabilitation » « exposant quiconque évoquant ces faits à des poursuites ». En 2008, maire de Nantes, il fait voter une subvention de 400 000€ destinée à la rénovation et à l’agrandissement du local servant aux « réunions » de 7 loges maçonniques (face aux critiques de l’opposition, il dû finalement abandonner le projet). Il est membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).

    François Hollande - Président de la République : Franc-Maçon du Grand Orient de France, il prône l’intégration de la « laïcité » dans la Constitution. Millionnaire, il déclare une fortune d’1,17 Million d’euros, omettant la Société Civile La Sapinière, qu’il gère avec Ségolène Royal, dont le capital s’élève à plus de 900 000 € (lien). Membre du club Le Siècle. Sioniste, il participe à plusieurs reprises aux diners du CRIF, qui salue sa victoire. Il est également membre de la fondation atlantiste French-American Foundation (lien). En 2005, il fit campagne pour le « Oui » au référendum visant à ratifier le Traité Constitutionnel Européen. Lors du vote de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du traité de Lisbonne, il s’est abstenu. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’est également abstenu. Il est élu Président de la République avec moins de 40% des suffrages exprimés (lien). Il est mis en cause par la plainte d’Emmanuel Verdin, qui l’accuse d’avoir couvert les agissements pédophiles qui auraient été perpétrés par Jack Lang (lien).

    Vincent Vauclin – la-dissidence.org

  • Comment l’Etat et Safran vont rebattre les cartes de la sécurité numérique
    http://www.lesechos.fr/industrie-services/air-defense/0211283008219-comment-letat-et-safran-vont-rebattre-les-cartes-de-la-securi

    Cinq candidats déposent vendredi une offre finale de rachat sur la filiale en biométrie de Safran. Celui-ci dispose, avec l’Etat actionnaire, de trois options : consolider le leader, créer un duopole ou faire émerger un challenger. Qui du champion français de la sécurité numérique Gemalto, du numéro deux du secteur Oberthur, des entrepreneurs derrière Jacques Veyrat et KKR (Xavier Niel, Bernard Arnault, GBL, le holding du milliardaire Albert Frère...) ou des tout-premiers joueurs du (...)

    #Gemalto #Safran #biométrie_oculaire #biométrie #iris #tatouages #facial #surveillance #Safran_Identity_&_Security

    ##Safran_Identity_&_Security

  • Serge Halimi lit-il trop vite "en diagonal" ou est-il simplement de mauvaise foi ?
    À propos d’un article de @mdiplo :

    « Ahmadinejad, mon héros », par Serge Halimi (Le Monde diplomatique, août 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/HALIMI/56087

    et de la controverse portée ici même :

    A propos de votre critique (parue dans le dernier numéro du Diplo, et réservée aux abonnés) du livre de Houria Bouteldja Les blancs, les juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire.

    Tout d’abord, parler du « petit monde intellectuel et médiatique » au sujet de Houria Bouteldja et de son livre, paru aux éditions La Fabrique (au passage, merci à Eric Hazan pour son ouverture d’esprit) m’a juste fait sourire.

    Parce qu’à mon sens, Houria Bouteldja est loin de faire partie de ce monde-là (Eric Hazan non plus) elle y est même plutôt persona non grata. C’est vade retro satanas pour la plupart des gens, même et surtout pour ceux qui ne se sont pas donné la peine de la lire.

    En parlant du petit monde intellectuel et médiatique, peut-être évoquiez-vous, outre Pascal Bruckner, tous les autres éditocrates qui, comme la plupart des intellectuels (« de gauche » ou non) auraient pu avoir une (saine ?) réaction à ce livre que comme eux, vous n’envisagez que comme une « provocation » (vous employez d’ailleurs ce mot à plusieurs reprises) ce qui est pour le moins réducteur.

    Vous titrez votre article « Ahmadinejad, mon héros », c’est au pire une insinuation malhonnête (rejoignant en cela la plupart des critiques de ce livre, mais passons), au mieux une pure contre-vérité au sujet du contenu du livre.

    Vous m’avez habituée à autre chose, et je trouve ça dommage. Je tenais donc à vous faire part de quelques remarques.

    • Une critique polie un peu plus détaillée : UNE INDIGÈNE AU VISAGE PÂLE, Compte-rendu du livre de Houria Bouteldja : Les Blancs, les Juifs et nous. Vers une politique de l’amour révolutionnaire
      https://lundi.am/Une-indigene-au-visage-pale

      Vous remarquerez à la lecture de la provocatrice #identitaire Bouteldja les nombreuses reprises de topos FN : "détail de l’histoire", "ma famille plutôt que mon voisin", l’original à la copie", du point de vue "#indigène" (terme qui s’applique au pdt de la république iranienne, sans doute lui aussi "opprimé" par "le prolo blanc"), quand ce n’est pas directement un mot d’ordre OAS "Fusillez Sartre !" qui set de titre à la première partie d’un livre qui se conclue par « Allahou akbar ! ».
      Selon elle, « Le combat consiste à faire redescendre ceux qui commettent le sacrilège de s’élever au niveau de #Dieu. »
      Bonne descente.

    • Le problème restant le fait d’une lecture sélective d’un-e auteur-e. J’ai pas d’exemple qui me viennent à l’esprit juste là mais le monde de la critique médiatique pullule de ces malhonnêtetés. Ou quand on veut noyer son chien ... on l’instrumentalise.

    • Je me suis infligé la lecture de ce « livre ». Le narcissisme exacerbé de cette auteure qui nous tutoie et prétend que la seule égalité possible réside dans la soumission à dieu, ça pue. Le texte de Segré n’est pas une lecture médiatique à la façon de l’imbécile Halimi, il n’en dit pas assez mais mieux vaut le lire avant de le ranger dans cette catégorie.

    • Ce que dit Ivan Segré :

      L’auteure a manifestement étudié l’arabe et le Coran, dont elle maîtrise les principaux concepts ; enfin, disons qu’elle a en poche une ou deux citations du Coran. Pour le reste, c’est à prendre avec des pincettes. Je ne prétends pas être un fin lettré musulman, mais il me semble bien que dans l’islam, comme dans le judaïsme et le christianisme, la « supériorité des hommes sur les animaux et la nature » est un axiome fondamental plutôt qu’une théorie blasphématoire. Je dirai même plus : ranger « la supériorité de l’homme sur les animaux et la nature » dans la même catégorie – celle des « théories blasphématoires » - que « la supériorité des Blancs sur les non-Blancs », ou « des hommes sur les femmes », est aux yeux de tout musulman qui se respecte non seulement une ânerie, mais un blasphème. Cela dit, il se trouvera peut-être un théologien musulman pour me contredire. In cha Allah.

      Ce que dit Houria Bouteldja dans son bouquin :

      le gros reste à faire, et toutes les autres utopies de libération seront les bienvenues, d’où qu’elles viennent, spirituelles ou politiques, religieuses, agnostiques ou culturelles, tant qu’elles respectent la Nature et l’humain, qui n’en est fondamentalement qu’un élément parmi d’autres.

      La pensée d’un-e auteur-e ne se limite pas à des « petites phrases sorties de leur contexte », non ?

    • Bouteldja, ses « sœurs » et nous par Mélusine
      @sombre hermano

      https://blogs.mediapart.fr/melusine-2/blog/200616/bouteldja-ses-soeurs-et-nous

      Il faut goûter l’ironie de la mystification à laquelle se livre Bouteldja dans « Nous, les femmes indigènes ». Nous la connaissons bien, c’est celle que la gauche communiste et traditionnelle a si longtemps opposée aux féministes : la lutte contre le patriarcat n’étant qu’une diversion produite et encouragée par le capital pour diviser les forces de la classe ouvrière, les travailleuses doivent rentrer dans le rang et refuser de donner prise au véritable ennemi. Décorant cette arnaque éculée des apprêts du combat décolonial, c’est la même capitulation à laquelle Bouteldja exhorte les femmes racisées au nom de ce qu’elle appelle l’amour révolutionnaire. Elle ne nie pas l’existence de la domination masculine et la minorité à laquelle sont réduites les femmes, en particulier racisées. Elle les reconnaît – et les déplore, mais demande à ses « sœurs » un pragmatisme résigné face au « patriarcat indigène » : si les hommes racisés sont « machos », écrit-elle, c’est en réaction à la violence de l’hégémonie blanche qui veut les mettre à genoux en niant leur virilité. Ils sont d’autant plus violents avec « leurs » femmes que leur dignité d’homme – leur moustache, Bouteldja ne risque pas une image plus osée – est insultée. (...) Il nous faut refuser à la fois la simplicité de l’analyse et la conclusion politique révoltante à laquelle elle conduit : puisque ces formes patriarcales « indigènes » sont des réactions de défense et de résistance contre le racisme, les femmes racisées, même si elles en sont les premières victimes, doivent se montrer compréhensives et indulgentes. « Il faudra deviner dans la virilité testostéronée du mâle indigène, la part qui résiste à la domination blanche » écrit Bouteldja. Autrement dit : distinguer, accepter et préserver la part de cette violence masculine qui résisterait au pouvoir blanc – malgré ses victimes collatérales éventuelles, « parce que c’est moins la réalité de la domination masculine qui pose problème que sa déshumanisation ». Celles qui subissent quotidiennement cette réalité apprécieront : il n’est pas certain que la gifle ait une saveur différente selon qu’elle soit blanche ou authentiquement indigène.

      Sa conclusion : " Je crois que ce dont nous avons besoin : que nous cessions d’attendre l’adoubement de telle ou telle frange de la gauche radicale et progressiste, (...) pour enfin ouvrir le débat entre nous, les femmes racisées. Pour chercher ensemble une troisième voie, entre l’arnaque de l’allégeance communautaire et l’illusion des chevaliers blancs universalistes. La sororité ne se décrète pas au nom du sang, elle se construit politiquement. "

      https://seenthis.net/messages/501962

    • Revendiquer un monde décolonial

      Jusqu’où : ne plus s’autoriser à se marier avec un blanc ?

      http://www.vacarme.org/article2738.html

      Quelle serait la perspective décoloniale du mariage mixte ?

      La perspective décoloniale, c’est s’autoriser à se marier avec quelqu’un de sa communauté. Rompre la fascination du mariage avec quelqu’un de la communauté blanche. C’est tout sauf du métissage — une notion que je ne comprends pas d’ailleurs, je ne sais pas ce que c’est. Pour des générations de femmes et d’hommes, je parle surtout des maghrébins, le mariage avec un blanc était vu comme une ascension sociale. Pour les filles, les hommes blancs étaient vus comme moins machos que les arabes ; pour les garçons, une fille blanche, c’était une promotion. La perspective décoloniale, c’est d’abord de nous aimer nous-même, de nous accepter, de nous marier avec une musulmane ou un musulman, un noir ou une noire. Je sais que cela semble une régression, mais je vous assure que non, c’est un pas de géant.

      Y a-t-il beaucoup d’hommes indigènes qui trouvent que les femmes ici ne sont plus assez musulmanes et qui veulent se marier avec des musulmanes qui n’ont pas été transculturalisées ?

      Ça ne date pas d’aujourd’hui. Cela fait partie des pressions que les hommes indigènes font peser sur les femmes. C’est normal, puisque l’idéologie coloniale les fait passer pour des sauvages. Mais cela offre une perspective décoloniale pleine d’ambivalences. Ce que je veux dire c’est que les femmes répondent aussi à ce malaise lorsqu’elles se « réislamisent » : « Pas la peine d’aller chercher les femmes au bled puisqu’on est là. Vous dites qu’on est occidentalisées mais pas du tout ». C’est aussi une réponse au patriarcat blanc qui tente de conquérir les femmes non blanches. C’est pour ça que le premier pas, c’est d’abord de nous aimer nous-mêmes. Que les femmes indigènes reprennent confiance dans « leurs hommes », et réciproquement. Mais en réalité ce processus existe déjà depuis longtemps. À partir du moment où l’accusation de déloyauté est tombée, une réponse sociale est apparue : « Nous sommes de vraies musulmanes, nous ne trahissons pas la communauté ». Ça, c’est décolonial je trouve.

      Revenons sur la question du métissage. Vous disiez « je ne comprends pas bien ce que c’est » .

      Comme projet politique ou comme projet social, je ne le comprends pas. L’idéologie selon laquelle les couples mixtes, la rencontre entre deux cultures, c’est beau est vraiment pourrie. Si on parle dans l’absolu, il n’y pas de raison de ne pas adhérer à ça. Sauf qu’il y a des rapports de domination entre les cultures. Entre l’Algérie et la France, le contentieux historique est trop fort et le rapport de domination traverse ces couples mixtes et leurs enfants. Est-ce qu’il sera plutôt musulman ou plutôt français ? Est-ce qu’il va manger du porc ou pas ? Dans quelle culture on va les élever ? Il y a des processus de soumission de l’un à l’autre qui vont se mettre en place. Tu vas avoir ceux qui vont surinvestir le religieux ou ceux qui vont surinvestir la blanchité...

    • « Ahmadinejad, mon héros », par Serge Halimi

      http://www.monde-diplomatique.fr/2016/08/HALIMI/56087

      Seulement, Bouteldja ne s’amuse pas ; elle entend donner des leçons d’émancipation à la gauche. Laquelle est sommée de tout subordonner — la domination sociale, la domination masculine, la persécution des minorités sexuelles — au combat contre l’hégémonie « blanche ». Et de le faire adossée à une réflexion théorique ne comportant en définitive qu’une variable, « Occident » contre « Indigènes », symétriquement conçus en blocs presque toujours homogènes, solidaires, immuables.

      Entre le salarié de M. Bernard Arnault, ouvrier mais « blanc » comme son patron, donc responsable au même titre que lui du crime colonial, et l’homme « indigène » qui bat sa sœur ou sa compagne, Bouteldja a choisi. La condition de dominé du premier ne l’intéresse pas vraiment, puisqu’il est par ailleurs solidairement coupable du pire. Le second doit en revanche être, sinon encouragé, en tout cas « protégé » par ses victimes, que Bouteldja invite à « deviner dans la virilité testostéronée du mâle indigène la part qui résiste à la domination blanche » afin de canaliser sa violence vers d’autres destinataires. Mais, en dernière analyse, priorité « à ma famille, à mon clan, à mon quartier, à ma race, à l’Algérie, à l’islam ».

      Une analyse qui me parait juste.

    • LA CHRONIQUE des éditions La Fabrique (13/09/2016)
      http://www.lafabrique.fr/chronique.php

      Des vieux staliniens du Monde diplomatique aux totos de Montreuil, des bien pensants du Nouvel Observateur aux ex-gauchistes de Libération, tous sont tombés d’accord : le livre d’Houria Bouteldja, Les Blancs, les Juifs et nous, est raciste, identitaire, homophobe, ignorant de l’histoire, balayé par des torrents essentialistes et religieux et – l’adjectif qui tue – antisémite. Il est inutile de faire remarquer que toutes ces critiques sont étayées par des phrases tronquées et sorties de leur contexte, que par bêtise ou mauvaise foi l’ironie du livre est prise au premier degré, que le mot « race » est absurdement pris au sens biologique, bref que toutes ces lectures sont truquées. Inutile parce que la religion de ces gens-là est faite : Houria Bouteldja est intolérable – comme femme, comme militante d’un mouvement qui fait entendre des vérités désagréables, et comme arabe, ce qui est vraiment un comble. On s’étonne que nous ayons publié ce livre, et même on nous en fait reproche, violemment parfois. Nous considérons au contraire qu’il a bien sa place chez nous, dans un catalogue consacré aux voies diverses menant à l’émancipation des opprimés.

  • Que c’est beau la photographie : Presse qui roule
    http://kecebolaphotographie.blogspot.fr/2016/07/presse-qui-roule_77.html

    Parmi les actionnaires majoritaires de la presse et des médias français, on retrouve 7 des 10 premières fortunes de France (la 1ère avec Bernard Arnault et LVMH et la seconde avec la famille Bettencourt qui possède une participation dans le journal l’Opinion) et 14 au total sont classés dans les 300 premières du classement du magazine Challenge (qui au passage est la propriété du groupe Perdriel). On trouve aussi 2 banques : le Crédit Mutuel et le Crédit Agricole, dont on se demande ce qu’elles foutent là exactement. Toutes les 2 sont massivement présentes, dans ce qu’on appelle la PQR, presse quotidienne régionale qui reste aujourd’hui encore la plus lue en France, face à des quotidiens nationaux anémiques et à la presse gratuite, mais est-il besoin de mentionner cet ultime avatar de l’irruption du libéralisme dans le monde de l’information qui s’en serait bien passé ? Outre cela 2 groupes ayant des liens avec le secteur de l’armement sont toujours bien présents, dont un adossé à un fond d’investissement du Qatar.

  • Hollande voudrait cracher sur nos tombes
    http://anticapitalisme.tumblr.com/post/147016150818/hollande-voudrait-cracher-sur-nos-tombes

    <i>Le Président de tous les reniements a choisi le quotidien économique et financier du milliardaire Bernard Arnault, Les Echos, pour donner une interview-fleuve où il liquide toutes les références de la gauche, même réformiste.</i><p>Dans cette interview publiée ce 30 juin, Hollande, avec une assurance de façade, définit à la fois ce que sera son action dans l’année qui va jusqu’à la présidentielle, et esquisse le profil de sa future campagne.<p>Face au Brexit et à ce qu’il traduit, il ne fait pas la …

  • Bettencourt, Arnault, Guerlain... le Canard enchaîné publie la liste des milliardaires qui contournent l’ISF
    Mercredi 08 Juin 2016
    http://www.marianne.net/bettencourt-arnault-guerlain-canard-enchaine-publie-liste-milliardaires-qu

    (...) Le « Palmipède » publie en effet une liste, concoctée par les bons soins de Bercy, des 50 contribuables qui ont bénéficié en 2015, en toute légalité, d’un abattement massif sur leur Impôt de solidarité sur la fortune (ISF). En moyenne 90 %. Soit un manque à gagner pour l’Etat, pour ces 50 contribuables, d’un peu plus de 199 millions d’euros cette année-là...

    Tout droit sorti de la Direction des finances publiques, ce document révèle le côté ubuesque de notre système fiscal avec un impôt, l’ISF, censé ramener un peu de justice fiscale... et neutralisé par la notion « d’impôt confiscatoire » développé par le Conseil Constitutionnel depuis 2005. Impossible en France de prélever au-delà des 75 % des revenus. Selon l’hebdo, Jean-Marc Ayrault y aurait aussi participé involontairement. Dès 2012, alors Premier ministre, il se lance dans sa grande réforme fiscale qui comprend, entre autres, la taxation à 75 % des revenus supérieurs à 1 million d’euros et l’intégration dans le calcul de l’ISF des revenus ou bénéfices capitalisés, c’est-à-dire disponibles mais pas encore perçus. Les sages du Conseil constitutionnel retoquent ces deux dispositions. Conséquence, la réforme tronquée serait devenue plus avantageuse que le « bouclier fiscal » de Sarko !
    Liliane Bettencourt, 1ère fortune française, ne paye pas d’ISF

    Résultat, tout en haut de cette liste, on retrouve, ô surprise, Liliane Bettencourt. L’héritière paye en tout et pour tout à l’Etat, au nom de l’ISF la modique somme de... 0 euros. Malgré une fortune estimée à 32 milliards d’euros, Madame Bettencourt qui devrait théoriquement débourser 61 millions au nom de cet impôt, voit son ardoise effacée. Ils sont onze à ne s’acquitter d’aucun impôt sur la fortune, dont la veuve d’Edouard Leclerc, le fondateur des supermarchés du même nom.

    Autres noms présents dans la liste de Bercy : Bernard Arnault, feu Jean-Claude Decaux, Hélène Darty ou encore Christiane Guerlain, héritière du fondateur des parfums qui ont, eux, bénéficié d’une sacrée ristourne.

    Sur les un peu plus de 219 millions d’euros d’ISF supposés aller dans les caisses de l’Etat, seuls 21 millions arrivent à bon port. Soit un taux de recouvrement de 9,66 %... Quelle efficacité !

  • « Le Luxembourg ne vit que de la fraude fiscale »
    Invitée sur « Europe 1 », l’eurodéputée écologiste a évoqué son nouveau livre sur Jean-Claude Juncker, « l’homme des paradis fiscaux placé à la tête de l’Europe » .
    http://www.lessentiel.lu/fr/luxembourg/story/20594653

    L’eurodéputée Verts-ALE Eva Joly , ancienne candidate à l’élection présidentielle française, publie « Le loup dans la bergerie- Jean-Claude Juncker, l’homme des paradis fiscaux placé à la tête de l’Europe », un livre où elle parle de l’ancien Premier ministre luxembourgeois. Invitée sur Europe 1 vendredi soir, elle a explicité ce livre à charge contre le nouveau président de la Commission européenne, qui est surnommé « Al Capone ». « Et on ne croit pas à une justice où Al Capone dirige la Cour d’Assises », explique-t-elle. « Juncker est l’homme qui, pendant son règne, criminalise le secret des affaires. On a poussé le tax ruling entre les multinationales et le Luxembourg. Le Luxembourg a vendu sa souveraineté et permet aux entreprises de payer très peu d’impôts. C’est réellement du vol de produit fiscal des pays où la plus-value est produite », lâche-t-elle.

    Tout en rappelant l’histoire du Luxembourg, « très pauvre » à la sortie de la guerre, elle explique comment le pays est devenu « le plus riche au monde par PIB par habitant, avec 110 000 euros par habitants (112 000 dollars en réalité, ndlr), le double de la France ». « Ils n’ont qu’une mono-industrie, et ce n’est pas la place financière ». « C’est la fraude fiscale », ajoute l’écologiste. Si la manœuvre n’est pas propre au Luxembourg, à la différence de l’Angleterre ou des Pays-Bas, il n’y a « aucun autre pays (que le Luxembourg) qui ne vit QUE de ça ».

    ...
    Revenant sur l’affaire LuxLeaks et le procès d’Antoine Deltour (elle rappelle notamment que l’affaire LuxLeaks a éclaté cinq jours après la nomination de Juncker), elle avoue tout de même le début d’un changement dans l’opinion publique. « Et parce qu’on a eu des lanceurs d’alerte ». Mais, selon elle, tous les chefs d’États ont toujours été au courant. « Tout le monde se sert (du Luxembourg) depuis les années 50 » pour contourner les réglementations. « La France l’a utilisé pour les rétro commissions sur les contrats d’armement ».

    ...
    Ça fait 40 ans que la criminalité économique n’est pas punie car il y a des liens . Si on regarde le nombre de société offshore créées et les personnes derrière, ce n’est pas accidentel. L’élite mondiale, dans tous les domaines, capture illégalement de la la richesse et la cache dans les paradis fiscaux. Il ne serait pas possible de blanchir les fonds de la corruption si l’on ne pouvait pas ouvrir les sociétés à travers les banques luxembourgeoises. Un quart de ces sociétés du Panama Papers ont été ouvert à la demande d’une banque luxembourgeoise. C’est criminel et ça permet à une élite de ne pas payer d’impôts. »

    #Union-Européenne #Fraude-fiscale #Paradis-fiscaux #dette #refus-du-droit #Eva-Joly #Antoine-Deltour #LuxLeaks #Jean-Claude-Juncker #corruption #banques #finance #criminalité-économique-mondiale #caste-politico-médiatique

  • Nuit debout, un ramassis de mouvements politiquement « récupérés » et anti-ouvriers
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/mai2016/nuit-m07.shtml
    Sans déconner, j’ai l’impression que ce papier vient du même endroit qu’un autre que j’avais épinglé il n’y a pas très longtemps sur le même sujet, avec des attaques très directes contre Ruffin et Lordon.
    Tout mouvement social est critiquable, mais bon, j’ai tout de même la sensation persistante qu’il y a tout un mouvement politique qui se pense et vit comme détenteur de LA #vérité à #gauche et qui, du coup, discrédite systématiquement toute initiative gauchiste n’ayant pas reçu leur #blanc-seing de la pureté idéologique absolue, autrement dit Toutes les initiatives de gauche, sans se soucier de laisser le champs libre à droite.

    Tous ces dénigrements systématiques de #nuit-debout me font en fait penser à une opération de #sabotage permanente de toute tentative de faire émerger une #alternative #politique autrement que dans le #chaos et le sang, lesquels sont rarement les préludes d’une #démocratie réelle.

    Cette ineptie étant devenue visible après quelques jours, Nuit debout s’est structuré en commissions où sont à présent discutés les projets tenant à cœur à ceux qui y donnent le ton. On y traite de la création de nouvelles institutions bourgeoises (citoyens constituants), de l’économie politique (souverainisme), de l’écologie et du climat, et du féminisme.

    Ruffin et Lordon ont déclaré qu’ils sont indifférents au résultat de la mobilisation des jeunes et des ouvriers contre la loi El-Khomri. Parlant de la loi, Lordon a dit lors d’un meeting à Tolbiac : « nous ne revendiquons nullement qu’elle soit modifiée ou réécrite, nous ne revendiquons pas de droits, nous ne revendiquons pas du tout d’ailleurs… » Le passage d’une telle loi aurait des conséquences désastreuses sur l’emploi, les salaires et les conditions de travail de la classe ouvrière.

    Ruffin étale régulièrement son mépris de la classe ouvrière dans son journal satirique Fakir et défend expressément les intérêts de la petite bourgeoisie. Selon lui, celle-ci doit se servir de la classe ouvrière pour défendre ses intérêts spécifiques à l’intérieur du capitalisme.

    Il a expliqué ainsi son idée quelques semaines avant le début de Nuit debout : « Tant qu’on y va de manière séparée, on a de bonnes chances d’être foutus. L’une des leçons du film [‘Merci Patron !’] c’est de se dire que si on n’a pas la jonction de la petite bourgeoisie que j’incarne et des classes populaires incarnées par les Klur dans le film, on n’arrive pas à perturber [l’oligarque] Bernard Arnault ».

    Lordon, très applaudi dans les assemblées générales de Nuit debout, défend le nationalisme économique et insiste sur le rôle central de l’Etat bourgeois qu’il entend renforcer. Il est pour un retour à une politique protectionniste. Le Monde caractérise sa politique ainsi : « le défaut de l’Etat sur sa dette, la sortie de la monnaie unique, la prise de contrôle des banques en faillite par la puissance publique et la régulation des échanges avec l’étranger » une politique qui, comme il fut question en Grèce en 2015, ne peut être appliquée que par des mesures dictatoriales. Ces positions le rapprochent du souverainiste Jacques Sapir, qui avait en août dernier proposé une alliance entre « la gauche souverainiste » (entre autres Mélenchon et le Front de Gauche) et le FN.

    Ce n’est pas un hasard si on observe à Nuit debout la présence d’éléments et même de banderoles de l’extrême droite.

  • « Merci patron ! », un film d’action directe, par Frédéric Lordon (Le Monde diplomatique, février 2016)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/02/LORDON/54740

    Le secrétaire général du groupe, un hiérarque du Parti socialiste, convaincu que le progressisme consiste essentiellement en la progression des dividendes, est à lui seul un résumé sur pattes de toute l’histoire de son parti, doublé d’un fameux cornichon, dont toutes les savantes manœuvres vont conduire Bernard Arnault à la double déconfiture : payer et la publicité !

  • François Ruffin, les patrons ne lui disent pas merci - Cinéma - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/cinema/francois-ruffin-les-patrons-ne-lui-disent-pas-merci,138889.php

    Au-delà du baume au coeur des militants, vertu à ne pas négliger en ces temps de renoncements gouvernementaux, Merci patron ! apporte la preuve incontestable à ceux qui en doutaient que la lutte des classes n’a pas disparu avec la mondialisation. « Quand LVMH investit dans les médias et achète de la publicité, il ne font rien d’autre qu’acheter du silence, attaque François Ruffin. Créer la fondation LVMH, c’est aussi acheter du silence sur l’origine de la fortune du patron. La description de Bernard Arnault en prédateur date des années 80, où il était l’égal d’un Tapie. Aujourd’hui, il se refait une virginité grâce à l’art contemporain. Et tous les médias applaudissent. Sans la caméra cachée, le groupe LVMH aurait acheté le silence des Klur pour 41 000 euros, ce qui représente deux minutes de l’enrichissement de Bernard Arnault en 2015. Pour deux minutes de ton temps de travail, le calcul est vite fait. C’est comme de filer deux euros à un clodo en bas de chez toi pour qu’il te foute la paix. »

  • « Merci patron ! » : le film qui fait tanguer l homme le plus riche de France
    http://endehors.net/news/merci-patron-le-film-qui-fait-tanguer-l-homme-le-plus-riche-de-france

    Lu sur Basta ! : "David peut-il encore l emporter contre Goliath ? Des pieds nickelés picards faire tanguer la multinationale LVMH, premier groupe de luxe au monde, et effrayer son PDG, Bernard Arnault, l homme le plus riche de France ? Le premier film de Fakir, « journal fâché avec tout le (...) — Actualité

  • « Merci patron ! » : le film qui fait tanguer l’homme le plus riche de France
    http://www.bastamag.net/Merci-patron-le-film-qui-fait-tanguer-l-homme-le-plus-riche-de-Frane

    David peut-il encore l’emporter contre Goliath ? Des pieds nickelés picards faire tanguer la multinationale LVMH, premier groupe de luxe au monde, et effrayer son PDG, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France ? Le premier film de Fakir, « journal fâché avec tout le monde ou presque », sort en salle le 24 février. Un film-remède à la morosité ambiante, à gauche, dans les syndicats, les entreprises, les villages, les chaumières... Qui redonne un peu de sourire, d’espoir, donne l’exemple et libère (...)

    ça bouge !

    / #Inégalités, #Fractures_sociales, #Luttes_sociales, #Arts_et_cultures

    #ça_bouge_ !

  • « Merci patron ! », l’arnaque qui fait du bien | Citazine, Le Magazine urbain tendance et culturel
    http://www.citazine.fr/article/merci-patron-arnaque-qui-fait-bien

    La méthode d’infiltration des AG du groupe LVMH n’aboutissant à rien, François Ruffin invite les Klur — Jocelyn, Serge et leur fils Jeremy — à rédiger des lettres expliquant leur situation, sept missives au total qu’il menace d’envoyer à des politiques (François Hollande, Jean-Luc Mélenchon…) et à des médias nationaux. Et le plus incroyable c’est que cela fonctionne ! Inquiet de la mauvaise publicité, le clan Arnault mord à l’hameçon et dépêche un commissaire des renseignements généraux chez les Klur pour étouffer dans l’oeuf la révolte. Un accord financier est alors proposé à Jocelyn et Serge Klur, à condition qu’ils n’en parlent à personne et surtout pas à la presse ou aux syndicats. Comme le fait comprendre l’émissaire de Bernard Arnault : il ne faudrait pas que tous les salariés remerciés lors de délocalisations viennent réclamer une part du gâteau !

    • Chez Fakir, si ça s’trouve, ils ont été payés par LVMH pour qu’on parle d’eux, selon l’adage, que l’on parle en bien ou en mal, l’important est qu’on en parle. Fakir, ils sont comme le PS. Tout ce qui les intéresse, c’est qu’on parle d’eux. Y-a qu’à voir la personnalisation autour de Ruffin. Il est tout seul à Fakir ou quoi ? On n’entend parler que de lui, quand on cause de Fakir. Ruffin, il doit manger à la même table que Arnault. Et ils doivent bien se fendre la poire en pensant à nous là qui nous extasions. On m’la fait pas à moi...

  • François Ruffin, un chevalier sans peur et sans remords face à LVMH

    http://www.lemonde.fr/culture/article/2016/02/22/francois-ruffin-un-chevalier-sans-peur-et-sans-remords-a-l-assaut-de-lvmh_48

    Bizarre. Lorsqu’on appelle LVMH, qui semble dans le film si prompt à réagir, personne n’a l’air d’avoir vu Merci patron ! Des avant-premières publiques sont pourtant données dans les grandes villes de France. Olivier Labesse, qui est chargé de la communication du groupe chez DGM Conseil, nous demande, vaguement intéressé, de lui raconter ce qu’il y a dans le film. Oh, trois fois rien : un couple, les Klur, dont la maison va être saisie faute de revenus depuis que l’homme a été licencié d’une filiale textile du groupe en 2008, écrit à Bernard Arnault pour le menacer d’alerter la presse sur leur situation s’ils ne reçoivent pas une aide de sa part : 35 000 euros et un emploi. Surprise : cela marche. Un ancien commissaire des renseignements généraux, employé de LVMH, prend contact pour négocier. Le groupe accède à leurs volontés en échange de leur silence. Or tout cela est filmé en caméra cachée.

    Même Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil (Eure), socialiste fabiusien et secrétaire général de LVMH, a l’air de tomber des nues lorsqu’on le joint au téléphone pour lui parler du réalisateur. « Un article sur François Ruffin ? Qui vous a parlé de moi ? » On trouve étonnant de devoir lui expliquer qu’il est dans le film, faisant les missi dominici de Bernard Arnault, affirmant des choses dont on sait, nous, spectateurs, qu’elles sont fausses, et jouant benoîtement au poker alors qu’on voit tout son jeu. Marc-Antoine Jamet a promis de nous rappeler, mais, malgré nos efforts, il ne répondra plus au téléphone.
    Olivier Labelle le directeur de la communication,lui, donnera la position groupe : pas de réaction. C’est plus prudent.

    Une gauche irréductible

    « C’est toujours bien d’être pris pour un con », s’amuse François Ruffin, que l’on retrouve devant un café noir. Nez allongé, sourire franc, il parle vite. Tous me l’ont dit : il est rapide, cultivé, malin et n’aime rien tant que les croisades. Car derrière les Klur, il y a ce journaliste d’Amiens. C’est lui qui a monté cette « machination » (le mot est de lui) qui ravira les aficionados des films-manifestes de Michael Moore, des impostures radiophoniques de Jean-Yves Lafesse et des sketches de Raphaël Mezrahi pour lesquels il professe une admiration. Et plus largement toute la France qui rêve de voir les grands de ce monde se prendre les pieds dans le tapis.

    François Ruffin est encore en fac de lettres lorsqu’il crée en 1999, dans sa ville, Fakir, autoproclamé depuis (et ce n’est pas un mensonge) « journal fâché avec tout le monde ou presque ». Puis c’est le CFJ, l’école de journalisme de la rue du Louvre à Paris. Quand il en sort, il publie aussitôt un livre pour dénoncer ladite école, fabrique des Petits Soldats du journalisme. Il a lu Serge Halimi. Se situe dans son sillage. Une gauche dénonciatrice qui se veut irréductible. Il écrira occasionnellement dans Le Monde diplomatique et sera un collaborateur régulier, voire très proche, de Daniel Mermet, sur France Inter.

    A Amiens, la mort d’un travailleur sur un chantier d’insertion de la ville est l’occasion pour lui de lancer une campagne contre la mairie de Gilles de Robien. Quatorze ans après, de procès en manifs, l’affaire n’est pas close. « Il les a embarqués dans un combat sans fin. Si la famille d’Hector Loubota n’est toujours pas indemnisée après tout ce temps, affirme le bâtonnier Hubert Delarue, avocat de la partie adverse, c’est hélas pour une grande part sa responsabilité. » Graphomane, François Ruffin écrit comme il respire. Une douzaine de livres à son actif. Et, quand il n’écrit pas, il part en guerre contre les délocalisations qui ont transformé son pays, le Nord, en files de chômeurs. Sûr de lui, imprévisible, d’une ironie mordante... Quelle est donc cette colère qui le tient debout contre vents et marées ? Qui lui permet de résister aux pressions, de ne pas dévier de son cap, quel qu’en soit le prix à
    payer ?

    François Ruffin est né il y a quarante ans à Calais. Côté maternel, on y tient un café charbon à Zutkerque. Côté paternel, une paysannerie pauvre dont le rejeton est poussé vers les études par un instituteur – il fera l’Agro, pour finir cadre chez Bonduelle. François Ruffin en parle dans un long texte publié le 8 juillet 2013 en défense de Daniel Mermet, alors attaqué dans la revue Article 11 par une partie de ses collaborateurs sur sa gestion humaine despotique.

    Avec Mermet, écrit-il, « j’ai retrouvé un peu mon père. Exigeant. Des colères froides à l’occasion. Avec qui l’expression était retenue, jamais pleinement libre. (...) Avec qui, en tout cas, les désaccords étaient compliqués. Et cette espèce d’énergie, de hargne que l’âge n’efface pas. Ni chez l’un ni chez l’autre. Qu’est-ce qui le poussait, mon père, à se lever à 5 heures du matin jusqu’à sa retraite pour partir à l’usine (comme cadre) ? Ou à consacrer ses week-ends à des tableaux Excel pour mesurer le rendement des petits pois ? Qu’est-ce qui pousse Daniel, à 70 ans maintenant, à tenir sa quotidienne, l’esprit préoccupé, constamment, toujours aux aguets d’un sujet ? L’un vient du lumpenprolétariat, l’autre de la lumpenpaysannerie. »

    François Ruffin n’aime guère qu’on psychologise. Pas son truc. Sa vision du monde est au mieux bourdieusienne. Et sa colère, forcément « sociale ». S’en dévier serait se perdre. Et pourtant, le schéma est saisissant. La question de la place, l’image du chef qu’on combat et qu’on admire. De Gilles de Robien, il dit : « Ce fut un grand maire, mais il a fait preuve dans l’affaire qui nous opposait d’une arrogance de classe. » A Bernard Arnault, sa bête noire, il envoie une carte postale chaque fois qu’il part en vacances. A propos du commissaire dans le film, il affirme : « Je l’aime bien », alors qu’il sait pertinemment que le film le grille définitivement.

    Combattant infatigable

    Lui-même, en combattant infatigable, n’est-il pas dans la reproduction du modèle paternel ? Dans le même texte cité plus haut, il raconte : « Sur ma porte, les collègues [de Fakir] ont gentiment collé une étiquette “Staline”. Et, à l’accueil des nouveaux, je préviens d’office : “Ici, c’est pas l’autogestion. Chacun fait pas ce qu’il veut : y a un chef, et c’est moi.” »

    « La colère repousse plus qu’elle n’embrasse », admet-il. Pour la conjurer, dans ses enquêtes toujours à charge, il lui applique un antidote : l’humour. Un humour populaire pour y faire adhérer le plus grand nombre. Dans Merci patron !, il multiplie les références à « La Petite Maison dans la prairie » et à Robin des bois, personnage auquel il se compare allègrement. Le titre même du film est une référence à une chanson des Charlots. Et la caméra cachée a sans doute autant pour fonction ici de piéger les coupables que de séduire le spectateur. Un Jean-Luc Mélenchon qui aurait pris des cours chez Patrick Sébastien.

    Nourredine Gaham, lui, des années après, enrage encore. Il habite ce Quartier nord d’Amiens sur lequel François Ruffin a publié un livre en 2006 chez Fayard. Personnalité de la communauté harkie, Nourredine Gaham a monté plusieurs entreprises. Dont une société de sécurité, la First. A l’époque du livre, celle-ci a fermé et il tient un restaurant. Est-ce ce qui lui vaut sous la plume de Ruffin le patronyme de Garbi ? « Comme le couscous ! Ce mec, il dit qu’il a de l’empathie pour les gens, mais ce n’est pas vrai. » Ce n’est pas pour ce sobriquet que Nourredine Gaham a poursuivi François Ruffin pour diffamation, mais parce que le journaliste l’accusait, lui et sa société de gardiennage, d’être à l’origine de coups de poing qu’il faisait mine ensuite de calmer. « Il sait broder, le gars, mais c’est du n’importe quoi. Il dit qu’il s’est infiltré, mais les gens lui ont ouvert leurs portes. Je ne sais pas ce qu’il cherchait. A mon avis, il voulait être une victime, il voulait sa fatwa. Il s’est planté, il a eu un procès, comme tout le monde. » Que Nourredine Gaham a gagné.

    « Leur redonner prise »

    Pas facile d’être Robin des bois. De savoir ce qui est bon pour les autres et d’être remercié pour son action. Entre vœu de sincérité et péché de toute-puissance. Politiquement, François Ruffin se définit comme antimondialiste. Son terrain de combat, c’est le local, et, à ce prisme, il est ferme : « Je suis pour des taxes aux frontières, des barrières douanières, des quotas d’importation. » L’Europe, il a voté contre. L’immigration ? Calais, cette ville dont il vient ? Ce n’est pas son sujet, lui, c’est la défense des travailleurs. « Pour mon livre La Guerre des classes, j’interrogeais un politologue, Patrick Lehingue. Il expliquait : “Quand ça va mal, les gens reviennent à une lecture binaire du monde. Avant, c’était les pauvres contre les riches, les petits contre les gros... C’est devenu : les Français contre les étrangers, le public contre le privé, les jeunes contre les vieux...” Eh bien, moi, je suis pour restaurer comme conflit politique central le capital contre le travail. »

    Quand on lui oppose qu’il n’a pas forcément dans son film magnifié les Klur, la famille dont il se fait à la fois le porte-drapeau et le marionnettiste dans la plus grande tradition léniniste (Je sais ce qui est bon pour vous et je vais vous sortir de là), François Ruffin répond : « J’aurais fait du cinéma documentaire où j’aurais pleuré misère avec les Klur, on aurait trouvé que je les respectais. Mais sitôt qu’on mène une action, cela devient impur. Oui, c’est moi qui leur mets le bâton dans la main. Et alors ? On n’essaye pas d’agir avec les gens ? Moi, ce qui me navre, c’est ce sentiment d’impuissance et de résignation qui nous habite, qui fait que l’on ne peut plus rien faire, soit collectivement, soit individuellement. Les gens ont le sentiment de ne plus avoir prise sur leur existence. Les Klur, j’essaye de leur redonner prise. »

    « Son narcissisme fait sa force, soupire un ancien ami. François a toujours eu un flair incroyable pour trouver des façons différentes de traiter l’information et d’arriver à ses fins. » Propos anonymes. La force polémique de François Ruffin fait peur. L’homme aux caméras cachées et aux diatribes acerbes a la solidité de celui qui n’a peur que d’une chose : le silence. « C’est le mâle dominant, poursuit notre interlocuteur, à l’ego surdimensionné, au combat obsessionnel... Vous verrez, il finira patron. »

  • Merci patron ! Europe 1 déprogramme François Ruffin - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/Merci-patron-Europe-1-deprogramme-Francois-Ruffin

    Le 24 février prochain sort en salle Merci Patron, le premier #film de François Ruffin, directeur du journal Fakir. Le film, dont le succès a été spectaculaire lors des dizaines d’avant premières partout en France, a pour héros le milliardaire et première fortune de France, Bernard Arnault, patron de LVMH, qui possède notamment Les Echos ou Le Parisien.

    François Ruffin, qui assure actuellement la #promotion du film, devait être l’invité de l’émission « Europe 1 social club » de Frédéric Taddéi le 23 février. Invitation lancée il y a trois semaines et confirmée par mail aujourd’hui même à 12h03. Or cinq minutes plus tard, nouveau message, cette fois-ci très lapidaire « Désolé, je viens tout juste d’apprendre que l’interview était annulée… ». La direction d’Europe 1, propriété d’Arnaud Lagardère, a décidé que François Ruffin n’était pas le bienvenu sur son antenne.

    #censure

  • Une « publi-exposition » Vuitton dénoncée dans une tribune du « Monde »... - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2016-01-20/Une-publi-exposition-Vuitton-denoncee-dans-une-tribune-du-Monde-id84

    Faites ce que je dis, faites pas ce que je fais ? Une tribune publiée hier dans Le Monde dénonce une « exposition publicitaire qui ne dit pas son nom » sur Louis Vuitton au Grand Palais. Exposition qui présente une histoire de la marque de luxe expurgée de ses aspects les plus génants, comme sa proximité avec le régime de Vichy. Mais Le Monde oublie de préciser que le mois dernier, @si découvrait qu’un supplément du journal avait été commandé et payé par Louis Vuitton... sans que ce ne soit précisé.

    Après le publi-rédactionnel, la publi-exposition. Actuellement au Grand Palais deux affiches géantes indiquent les expositions du moment : « Picasso.mania » et « Volez, Voguez, Voyagez – Louis Vuitton », notait hier le fondateur du site « d’info citoyenne sur les musées », Louvre pour tous, Bernard Hasquenoph dans une tribune publiée par Le Monde. Aucune différence à part le thème, a priori, puisque la promotion, ou la mise en scène des expos sont à peu près similaires. Mais la première est payante (14€), alors que la seconde est gratuite. Et pour cause : « Un fossé invisible les sépare. La première [Picasso] est organisée par l’établissement public gestionnaire des lieux, la Réunion des musées nationaux-Grand Palais, la seconde par une entreprise privée, la marque Louis Vuitton, propriété du groupe LVMH. Pour cette dernière, il s’agit en fait d’une location d’espaces, ce que le public ignore. »

    Et pour Hasquenoph ça change tout, puisque "sous couvert de raconter « l’aventure de la Maison Louis Vuitton, de 1854 à aujourd’hui », [l’expo] masque une opération de communication à visée commerciale". Ainsi, le « conte de fée » raconté par le Grand Palais gomme tous les aspects les plus gênants de l’histoire du groupe de luxe. « L’exposition s’offre comme une ode à la famille Vuitton sur plusieurs générations, ce qui ne manque pas de sel quand l’on sait comment Bernard Arnault, en génial stratège, s’est emparé en 1989 de l’empire LVMH que celle-ci avait créé, évinçant sans pitié ses héritiers pour ne conserver dans ses murs qu’un descendant savamment mis en avant dans les médias. »

    Pire, l’expo fait aussi l’impasse sur les liens troubles entre la marque… et le régime de Vichy. « Gaston-Louis Vuitton, largement évoqué dans l’exposition, dirigeait alors la société et était acquis aux idées de la Révolution nationale. Il n’hésita pas à mettre à disposition du régime de Vichy une usine pour fabriquer des objets à la gloire du Maréchal Pétain dont ses bustes officiels. En retour, une seule boutique était autorisée à rester ouverte au rez-de-chaussée de l’hôtel du Parc où siégeait le gouvernement : Vuitton. » D’ailleurs la marque avait déjà eu recours à ce procédé, puisque le site Louvre pour tous a compté en tout cinq publi-expos de Louis Vuitton, à Paris, Pékin ou Moscou, depuis 2010.

    Les prétentions culturelles du complexe mode-beauté
    http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=149#chap03

    #culture #mode #publicité #médias

  • https://www.youtube.com/watch?v=RYoGJV_OLFA


    « Merci patron ! » en tournée
    http://www.fakirpresse.info/Merci-patron-en-tournee.html

    On espère que vous allez vous régaler, que ça vous donnera envie d’y entraîner cousins, copains collègues, lors de la sortie nationale, au printemps.

    Et que ça vous redressera le moral. Parce que, c’est pas la joie.

    C’est le bordel dans la gauche, et les militants ont le moral miné.

    Alors voilà, contre cette morosité, on vous propose cette « Arnaque » en version lutte des classes, une bande de pieds nickelés ch’tis qui a, pour de vrai, piégé le groupe LVMH et son PDG, Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France.

    Cette farce, menée par des ouvriers, une déléguée CGT, redonne de la joie. Ça ranime le moral. Ça chasse, pour une heure au moins, la morosité.

    @rezo @fil #journalfakir #ruffin #cinéma #documentaire #ilovebernard

    • Sérieux ? Ça redonne de la joie ? Un truc réalisé par un mec qui se comporte dans ses initiatives comme le mec qu’il prétend dénoncer ? Et après avoir piégé l’homme le plus riche de France dans leur arnaque géniale et bien rigolé autour d’une bonne bière, ils proposent quoi de constructifs les pieds nickelés ?

    • Non @odilon je pense que les nanas peuvent aussi apprécier.
      Et pour te répondre @reka, sur les questions de comportement, entre Bernard et François on peut noter qu’il y a une différence certaine de pouvoir. Après il reste l’éternelle question de l’écart entre une oeuvre et son auteur : Lars Von Trier, John Ford, Eastwood... Tous ces mecs avec qui je n’apprécierais guère boire un café (d’autant plus qu’avec John ce sera dur) et dont je trouve les films d’une grande beauté.

      Ce film là : Merci patron ! a le mérite d’être un film de lutte sans te foutre dans la gueule deux heures d’argumentaire qui auraient plus sa place sur un tract syndical que dans une salle de ciné.

    • Mais oui bien sur. Et je crois qu’il est absolument urgent d’arrêter de considérer des films pour autre chose que ce qu’ils sont : des films. On le sait bien, des soirées débats dans le cinéma art et essai du coin ne convainquent plus personne, et depuis bien longtemps, ceux et celles qui y vont sont déjà convaincus. Alors à part déprimer sur notre triste situation sociale ou écologique...Pas grand chose.
      Là, ce film respecte bien la devise du journal « Fâché avec tout le monde, ou presque ».
      Petite anecdote : ce film comporte des séquences de caméra cachée. Et il faut savoir que dans la petite aristocratie qu’est le milieu du cinéma documentaire de création, la caméra cachée est un outrage impardonnable, je veux dire un blasphème absolu. Et ça, c’est rigolo. De même, en changeant de paradigme, ce film militant, comme le dit @reka non seulement ne propose rien, mais en plus ne nous apprends pas grand chose. Alors un film militant qui n’apprend rien mais se contente de faire jaillir, sous nos yeux le réel de l’insupportable domination quotidienne et le voir à plusieurs et en parler à plusieurs en se voyant tous dans le même bateau au lieu de nous renvoyer à nos petites responsabilités individuelles, c’est ça le cinéma auquel je crois moi.

    • Ouais, je comprends bien ce qui peut plaire dans une telle approche, et au fond, on est d’accord sur l’essentiel, Arnault est une espèce très nuisible de prédateur, comme ses autres copains du cac 40 (il y en a de moins visibles qui sont d’ailleurs beaucoup plus nuisibles). De la même manière, je suis aussi révolté par les impostures de l’espèce BHL, Finkielkraut, Minc, etc... Comme toi sans doute, comme beaucoup dans mon entourage. Et je respecte ta position qui est de croire en ce cinéma là, je sais que chacun trouve dans l’art, le cinéma ou la littérature « ce qui lui va bien », ce qui permet d’avancer dans une réflexion personnelle, de trouver les voies qui répondent à ds interrogations ou des angoisses existentielles

      Moi, cette approche de potache avec des méthodes de flics m’emmerde parce que je la trouve médiocre, bien plus destructive que constructive, plus mortifère que réjouissante (et je n’ai pas forcément besoin qu’on propose quelque chose de concret d’ailleurs, je n’aurai pas du écrire ça comme ça, parce que quand ils proposent quelque chose, c’est encore plus désespérant et ça fait vraiment pas envie).

      Si au moins il y avait derrière une communauté de pensée un peu généreuse, un peu partageuse, un peu ouverte, un peu plus progressiste et un peu moins ancrée dans le passé... Seulement voilà, dans les cuisines de Ruffin et ses copains, c’est vaniteux, fermé et opaque, et ça gère leur petit pouvoir (sans partage) comme les maitres des forges du XIXe.

      Ce qui m’est très désagréable, c’est que j’ai suivi et soutenu (de près) ces mouvements que je pensais être « résistant » aux éditocrates et aux grand patrons voraces jusqu’à ce que je m’aperçoivent que leurs méthodes, leur pensée étriquée ne valaient pas mieux que celle de ceux qu’ils détruisent depuis des années, et que leur « entre soi » vaut largement celui des autres.

      Voilà, je suis effondré deux fois, en somme. Et on peut se réjouir que Fakir presse ou CQFD ou le Diplo s’attaquent aux exécrables conditions de travail chez Emaüs ou dans telle ou telle autre entreprise, mais ce serait pas mal qu’avant ils fassent eux même un petit retour introspectif sur la manière dont ils gèrent leurs propres journaux et les gens qui y travaillent avant de venir donner des leçons de bonne conduite à la terre entière. C’est franchement pas mieux.

      Cela dit, je découvre (avec plaisir) qu’il y a des initiatives alternatives (nombreuses) auxquelles on peut se raccrocher, participer et que l’on peut développer collectivement dans des rapports qui excluent que « les uns » imposent un quelconque pouvoir sur « les autres », et qui au lieu de consacrer une immense énergie à détruire, se concentrent sur la création d’idées nouvelles, la construction de projets fédérateurs et vraiment passionnants qui se font en dehors de cet univers désespérant et dans des conditions de fonctionnements très nouvelles qui s’inventent même parfois au fur et à mesure qu’on progresse dans les travaux et la recherche. C’est à ça que je crois, moi : et ça marche bien. Ça me fait simplement penser que Arnauld L., François P., Bernard A. Minc, BHl and Co. aussi bien que les Ruffins et les ex du Plan B sont, dans ce contexte un peu plus universel et ouvert, devenus totalement inutiles.

  • Rémunérations : les petits extras cachés des grands patrons français
    http://multinationales.org/Remunerations-les-petits-extras-caches-des-grands-patrons-francais

    Le niveau extrêmement élevé des rémunérations des grands patrons ne cessent d’alimenter la polémique, en raison de leur disproportion manifeste avec le sort réservé aux salariés et de leur déconnexion de toute réalité économique objective. Une enquête de Yann Philippin pour #Mediapart montre qu’en plus de leur rémunération officielle, certains grands patrons s’offrent un petit bonus caché à travers les honoraires de « consultance » qu’ils facturent à leur propre groupe. Chacun sait que Bernard Arnault, première (...)

    Actualités

    / Mediapart, #France, #LVMH, #salaires, #transparence, #dirigeants_d'entreprises, #Groupe_Arnault, ARNAULT (...)

    #ARNAULT_Bernard
    « http://www.mediapart.fr/journal/economie/070515/les-cagnottes-pleines-de-conflits-dinterets-des-grands-patrons »
    « http://www.mediapart.fr/journal/economie/150515/la-bonne-fortune-du-consultant-antoine-arnault »

  • L’imaginaire monumental des milliardaires, par Johan Popelard (Le Monde diplomatique, avril 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/04/POPELARD/52869

    Inaugurée à Paris en octobre 2014, en bordure du Jardin d’acclimatation, la Fondation Louis Vuitton a pu tourner la page du long feuilleton juridico-politique qu’avait suscité, de 2007 à 2012, le permis de construire accordé par M. Bertrand Delanoë, alors maire de la capitale — dont le chargé de la culture, M. Christophe Girard, était également employé par le groupe Moët Hennessy-Louis Vuitton (LVMH)—,et qui ne dut d’être validé que par la grâce d’une astuce législative. Tout est oublié, place à un déluge d’éloges médiatiques. Rien de très surprenant étant donné la puissance financière du maître d’œuvre Bernard Arnault, le rayonnement de la marque et la renommée de l’architecte. Consacrée à l’art contemporain et créée par un groupe présent dans l’industrie du luxe et les médias (1), la fondation se joue des frontières : elle a pu, dans les journaux, accaparer les pages de mode comme les rubriques culturelles et people, faire l’objet d’analyses politiques aussi bien qu’économiques. Mais c’est d’abord et surtout le bâtiment signé par Frank Gehry — un « faiseur de rêves », selon le site de la fondation — qui s’est trouvé immédiatement enveloppé de métaphores : immense voilier, grand oiseau sur le point de s’envoler, nuage étincelant... Le président de la République n’a pas été en reste. Il a rendu, lors de l’inauguration, un hommage vibrant au « mécène » qui offre « l’art contemporain au regard de tous » —même si le premier mécène, en l’occurrence, est le contribuable, puisque 66 % des sommes investies dans une fondation sont déduites des impôts. Et il s’émerveilla « C’est un palais, un palais de cristal pour la culture. »

    Tout le monde n’a pas cet enthousiasme, et il n’est plus tout à fait singulier de souligner que, derrière l’emballage philanthropique, cette fondation, comme bien d’autres, vise à enrichir l’image des marques LVMH, même s’il s’agit moins de gains économiques que de « retombées émotionnelles », pour citer M. Jean-Paul Claverie, conseiller de M.Arnault (The New York Times, 10 mai 2014). Mais en quoi peut bien consister cet enrichissement-là ?

    A visiter le bâtiment, on constate qu’il y a en réalité deux Fondations Louis Vuitton, qui ne coïncident qu’imparfaitement. On peine en effet à reconnaître dans l’édifice le corps glorieux fabriqué par la photographie et les métaphores. Tel est sans doute le destin de l’architecture entrée dans la logique du star-système : elle ne se réalise et ne se consomme pleinement que dans la photographie. Comme l’écrivait le théoricien marxiste Fredric Jameson, l’intérêt pour l’architecture postmoderne exprime un « appétit de photographie » ; « c’est la valeur du matériel photographique que vous consommez d’abord et avant tout, et non celle de l’objet (2) ».

    Cette déception est renouvelée quand on compare le produit final aux dizaines de maquettes préalables produites par l’agence d’architecture. Lumineuses et cristallines, elles manifestent une vitalité fragile que n’atteint jamais le bâtiment : agrandie, l’architecture est saisie par ce que Friedrich Nietzsche appelait « l’éloquence de la puissance (3) ». L’examen de cette « éloquence » permet d’observer que la Fondation Louis Vuitton n’est pas seulement l’alibi culturel de logiques économiques, mais aussi la mise en signes du capitalisme financiarisé, la démonstration publique de sa force.

    La Fondation Guggenheim, à Bilbao, se veut à l’image des vagues du fleuve ; la Fondation Louis Vuitton évoque un nuage ou un voilier ; la future Fondation Luma, créée à Arles par Mme Maja Hoffmann, héritière d’un groupe pharmaceutique, prétend s’inspirer de la touche de Vincent Van Gogh : les architectures de Gehry déploient un imaginaire de la fluidité. Ses structures élastiques et ses armatures aériennes, qui se revendiquent du souvenir des serres et des pavillons, sont aux antipodes de certaines architectures impérieuses du capitalisme du XXe siècle ; loin, par exemple, de la massivité du Rockefeller Center. « A l’image d’un monde qui change en permanence, nous voulions un bâtiment qui évolue en fonction de l’heure et de la lumière, afin de créer une impression d’éphémère et de changement », affirme Gehry sur le site de la Fondation Louis Vuitton. Ou encore : « Cette architecture doit être comme un rêve (4). » Fluidité, élan aérien... en correspondance avec l’actuel maître-mot du capitalisme, la mobilité, et son appel pressant à la réinvention permanente contre la « rigidité » des structures.

    Même l’intérieur témoigne de cette aspiration : une fois passé le hall monumental vitré, le visiteur accède par une série de rampes, d’escaliers et de couloirs, à la logique indéchiffrable, aux vastes salles encore vides ou presque, aux angles souvent déroutants — le commanditaire a quand même exigé que les murs soient droits pour accueillir les œuvres de sa collection, quand elles arriveront. Des terrasses étagées permettent d’examiner, près d’un palmier en pot, l’extérieur des cubes tordus qui abritent les salles. Le bois de Boulogne ou la tour Eiffel apparaissent dans l’interstice des voiles, tandis que sous l’édifice s’épand le bassin féerique du Grotto... Plus que les collections, c’est l’édifice dans sa totalité, reflets, labyrinthe, qui est l’œuvre : le registre ancien de la stabilité, la solidité de l’ordre classique des XIXe et XXe siècles, quand Bourse, banques, musées copiaient à travers le monde le Parthénon, sont « dépassés ».

    Volutes, plis et torsions, la théâtralité baroque de Gehry correspond avec élégance au « nouvel esprit du capitalisme (5) » : il ne s’agit plus d’incarner la sécurité et la dignité, mais le mouvement perpétuel et l’audace. L’engouement des puissants pour ses créations tient précisément en partie à leur capacité à « performer » « les rituels d’une culture de la circulation », comme l’écrit par exemple l’historienne de l’architecture Joan Ockman (6), où « la vitesse, l’étendue et l’intensité des transformations économiques globales ont renversé les logiques antérieures de la représentation ».

    A travers cette esthétique, ce n’est donc pas seulement « la marque qui parle », mais, plus profondément, ce fantasme de la « liquidité (7) » propre au capitalisme tardif, chantre de la circulation ininterrompue des capitaux et du « désir qui s’engage en sachant pouvoir se désengager, selon l’économiste Frédéric Lordon, qui investit sous la garantie de pouvoir désinvestir, ou qui embauche avec l’idée de pouvoir débaucher (8) ».

    Rowan Moore, critique d’architecture à The Observer, l’un des rares à formuler des réserves, déplore que les grandes voiles vitrées qui enveloppent le bâtiment en brouillent la lecture et brisent l’accord entre structure et façade. Sans elles, selon lui, la fondation « aurait pu être la version adulte, magnifiée, du théâtre de Guignol d’un parc pour enfants (9) ». Le critique anglais aurait voulu voir le bâtiment s’en tenir à la logique rationnelle d’un projet utile. Or l’architecture de Gehry devait nécessairement excéder ces limites. Inutiles, coûteuses et peut-être nuisibles sur un plan architectonique, les voiles n’en remplissent pas moins un rôle indispensable sur le plan sémantique. Elles sont l’« emblème » voulu par le mécène. L’œuvre offre ainsi la figure d’un monde où l’ordre des choses pourrait sans cesse être recomposé. Comme l’écrit Jameson, les éléments « flottent à une certaine distance les uns des autres en une stase, une suspension miraculeuse, qui, comme les constellations, va immanquablement se désunir la minute suivante (10) ». La fondation se donne à voir par une série de profils successifs, de fragments, qui se dérobent les uns après les autres, sans jamais se rejoindre. « Je pense cela comme un chaos contrôlé que je relie à l’idée de démocratie pluraliste, envisagée comme lieu d’une collision des idées (11) », écrit l’architecte. Autrefois, Victor Gruen, l’inventeur du shopping mall, chez qui le jeune Gehry fit ses premières armes dans les années 1950, voulait faire du centre commercial une « agora moderne (12) »...

    Mais cette architecture subjugue plus qu’elle ne libère. Le spectateur n’est jamais maître de ce jeu de recomposition incessante. Comme dans un conte fantastique où les parois se meuvent en permanence, interdisant au personnage toute certitude spatiale, il est le jouet, plus ou moins admiratif, de la machine à effets construite par l’architecte, et se tient dans le rêve d’un autre. Comme le souligne l’historien de l’art américain Hal Foster, la liberté créatrice de l’architecte n’a certainement pas pour résultat la liberté parallèle du visiteur (13).

    Si le bâtiment de la Fondation Louis Vuitton est bien, comme l’indique l’accueil qui lui a été fait, un monument emblématique, il l’est de la puissance du commanditaire plutôt que de sa générosité, de la consommation spectaculaire plutôt que de l’idée démocratique, d’une fastueuse mise en forme des valeurs du libéralisme financier plutôt que d’un art pour tous... Arrivés à ce point de déploiement des utopies liquides et des architectures de rêve, on ne peut alors qu’aspirer à la récupération de l’autonomie des institutions publiques de la culture, à une organisation des artistes sur le mode des coopératives de production ou à la démocratisation de la commande contre le monopole des mécènes (14). Afin que s’ouvrent d’autres voies pour l’art que celle qui mène au jardin d’acclimatation du capitalisme.

  • L’adjudant Kronenbourg est Charlie : lettre ouverte d’un ouvrier du Livre à quelques ministres
    http://larotative.info/l-adjudant-kronenbourg-est-charlie-793.html

    On peut se réjouir du déblocage d’un million d’euros par le ministère de la Culture pour aider Charlie Hebdo. D’autres médias, gavés de pub, propriétés de financiers aisés, n’ont pas eu à attendre que leur rédaction soit décimée à la kalachnikov pour bénéficier de la manne publique.

    Jusqu’ici, Charlie Hebdo survivait par ses seules ventes, sans pub, et sans l’aide de l’État, si ce n’est une aide minorée à l’affranchissement, chichement accordée, tout comme Siné Hebdo, le Monde Diplomatique ou encore la presse syndicale.
    Les Échos, propriété de Bernard Arnault, première fortune de France, s’est vu doté de 4 millions d’euros, Serge Dassault, cinquième fortune de France, reçoit lui aussi une aide conséquente, 16 millions d’euros, pour le Figaro, qui peine à vivre. Le journal l’Opinion, appartenant à Nicolas Beytout et relayant le point du vue du MEDEF est aussi aidé par l’État, pour informer, cultiver, sans doute.

    Selon le ministère de la Culture les aides publiques à la presse concourent à la modernisation et la diffusion partout dans le pays d’une presse pluraliste et diverse. Cela explique sans doute que le Journal de Mickey, Gala, Closer ou « Prions en église » bénéficient d’aides publiques lorsque Charlie Hebdo et d’autres journaux d’information en sont privés.

    Défiler avec des censeurs (doux euphémisme) et soutenir la presse de l’argent ne sont nullement des maladresses ou des obligations de circonstance. C’est le choix politique de l’actuel gouvernement et du parti socialiste. Ce choix a pour conséquence de mettre sur la paille les journaux qui concourent à l’information la plus impartiale .

    Aujourd’hui, la République des costauds renforce Vigipirate et l’arsenal sécuritaire existant. L’heure est à la législation antiterroriste haut de gamme. Il semble cependant que les barrières devant les écoles, les catcheurs enfouraillés en treillis patrouillant dans les gares et les métros, les nombreuses arrestations au délit de faciès ont fait choux blanc. Quel est le bilan de Vigipirate au 7 janvier, un peu avant midi ? Quel est son coût en choix budgétaire, à l’heure où nous fermons des classes et des hôpitaux ?

    #aides_publiques #presse #vigipirate #Dassault_mon_amour

  • Bernard Arnault, saint patron des arts

    « Les capitalistes ne sont pas émus que par les dividendes – par la culture aussi », écrivait Frédéric Lordon en 2006 :
    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/04/LORDON/13372

    Nouvel exemple ces jours-ci à Paris avec l’ouverture de la Fondation Louis Vuitton, que la capitale devra à l’admirable générosité de Bernard Arnault, grand amateur d’art et de beauté, en même temps que première fortune de France.

    Loués soient nos mécènes
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2014-10-23-fondation-vuitton

    • Fondation Vuitton : le bal des courtisans
      http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/231014/fondation-vuitton-le-bal-des-courtisans?onglet=full (#paywall)

      Mais pas un mot, ni ici ni ailleurs, même si le déluge d’articles a pu me faire manquer certains paragraphes, sur l’histoire coloniale de ce jardin d’acclimatation, qui fut le haut lieu de la sinistre et effarante histoire des zoos humains, ces exhibitions de « sauvages » qui se tinrent du XIXe siècle jusqu’en 1931..

      Gommer ce récit, c’est non seulement mutiler l’histoire de ce lieu, mais enterrer la possibilité que, sous la fondation Vuitton ou à proximité, se trouvent certains restes humains de ces expositions coloniales. Dans l’exposition Exhibitions, l’invention du sauvage, qui s’est tenue en 2011 au musée du Quai Branly, un cartel était ainsi rédigé : « Il reste à écrire l’histoire de tous ceux qui sont morts "en exhibition", dont les corps sont encore présents sur différents lieux d’exhibition ou les restes conservés dans nos musées ou collections privées. »

      Dans le Canard :

      – du 15 octobre 2014, sous le titre “L’art de la pub se travestit au bois de Boulogne” :

      Dans la presse française, aucun questionnement, aucune mise en perspective. Aucun rappel de la guerre du luxe entre Bernard Arnault et François Pinault. Aucun rappel de ses velléités d’exil fiscal en Belgique, aucune analyse de la stratégie industrielle de LVMH, qui cherche à se racheter une conduite depuis sa condamnation par l’AMF pour ses raids manqués sur Hermès.

      – du 26 février 2013 : Un astucieux montage permet à Bernard Arnault, la plus grosse fortune de France, d’éviter 6 milliards de droits de succession
      https://app.box.com/s/1mzzvqlgcxgrxxkbb3zg

      – du 27 avril 2011 : Bernard Arnault, le roi du quadrillage (arrosage) de la politique et de la presse
      https://app.box.com/shared/yvuao8lfem