« Une cascade de dysfonctionnements » : un journaliste fait parler les grands absents du procès Tarnac - Tarnac (19170) - La Montagne
▻https://www.lamontagne.fr/tarnac/justice/correze/2018/03/27/une-cascade-de-dysfonctionnements-un-journaliste-fait-parler-les-grands-a
L’ancien journaliste David Dufresne, qui a rencontré les principaux protagonistes de l’affaire Tarnac pour un livre, a décrit mardi les pressions politiques et la guerre des services de police qui ont pesé dans l’enquête sur les sabotages de lignes SNCF.
Pour son ouvrage « #Tarnac magasin général », David Dufresne a eu accès à plus de témoins clef du dossier que le tribunal ne pourra en entendre, ces derniers ayant invoqué le secret défense ou un emploi du temps chargé pour ne pas se déplacer à l’audience.
Parmi eux figurent des responsables du renseignement, dont l’ex-patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) Bernard Squarcini, l’ancien procureur de Paris Jean-Claude Marin ou encore Michel Delpuech, l’ex-directeur de cabinet de la ministre de l’Intérieur Michèle Alliot-Marie et actuel préfet de police de Paris.
C’est donc par la voix de M. Dufresne que ces hautes personnalités ont fait irruption mardi dans la salle du tribunal correctionnel de Paris où huit membres de la communauté libertaire de Tarnac sont jugés notamment pour association de malfaiteurs et la dégradation d’une ligne SNCF.
]]>Affaire de Tarnac : mais où est donc passée Michèle Alliot-Marie ? - Challenges.fr
On sait que le discrédit qui frappe les politiques vient notamment de ce qu’ils n’assument pas leurs responsabilités. Michèle Alliot-Marie, aujourd’hui députée européenne Les Républicains, vient d’en donner une nouvelle et piteuse illustration. Elle s’est en effet déclarée indisponible pour ce procès du groupe de Tarnac, qui se tient ces jours-ci à Paris. Il eut été pourtant indispensable d’entendre ses explications, voire l’aveu des errements et erreurs qu’elle a provoqués, puis couverts. Ministre de l’Intérieur, elle fut particulièrement active dans la dénonciation et la traque de ce « gruppetto » de post-situationnistes installés en Corrèze qu’elle s’employa à faire passer « pour une mouvance d’ultra gauche en lien avec des sabotages ». A tour de bras et de déclarations, elle fit monter la mayonnaise, qui retomba une première fois lorsque la justice refusa de poursuivre pour terrorisme, et qui aujourd’hui tourne au ridicule au cours de ces audiences où apparaît sous le trop plein le vide de l’enquête et la fabrique paranoïaque de faux coupables d’une « prétendue association de malfaiteurs ».
Elle aurait donc mérité une place centrale, cette ex-chef de la police, ainsi que quelques autres fantômes qui se sont soigneusement défilés eux aussi, tel Bernard Squarcini, ex-chef de la direction de la sécurité intérieure, ou encore Jean-Claude Marin, procureur général de Paris qui, lui, avait cru voir dans cette communauté anarchiste « un lieu d’endoctrinement, une base arrière aux actions violentes ». Mais, à tout seigneur tout honneur, Michèle Alliot-Marie donna une impulsion politique décisive à cette affaire de sabotage d’une ligne de TGV, dont elle fit une menace terroriste d’ampleur nationale. Avec le concours ardent de médias qui voyaient du « rouge » et fonçaient dans le panneau, les suspects étaient transformés en coupables, puisqu’ils avaient participé à une réunion d’anarchistes à New York, qu’ils se cachaient dans une base arrière auvergnate, et que l’un d’entre eux avait rédigé un ouvrage fumeux mais au titre provocateur, « L’insurrection qui vient »... Tout cela puait le montage à mille lieux.
]]>Au procès du groupe de Tarnac, Michèle Alliot-Marie ne veut pas témoigner
▻https://www.huffingtonpost.fr/2018/03/13/au-proces-du-groupe-de-tarnac-michele-alliot-marie-ne-veut-pas-temoig
Citée seulement comme témoin, elle a parfaitement le droit de ne pas être présente. Ce sont les avocats de la défense qui réclamaient l’audition de Michèle Alliot-Marie.
Ils sollicitaient aussi celle de Bernard Squarcini, le patron de la DCRI qui venait d’être créée au moment de cette affaire de sabotage de lignes SNCF en région parisienne. Il n’était pas plus disponible. Idem pour Jean-Claude Marin alors procureur de la République de Paris, compétent pour une affaire de terrorisme ; ou Thierry Fragoli, qui était le principal juge d’instruction au début de l’affaire.
]]>Procès de Tarnac – Jour 1 par Ingrid Merckx | Politis
▻http://www.politis.fr/articles/2018/03/proces-de-tarnac-jour-1-38498
Ce premier jour du procès de #Tarnac, l’audience doit en grande partie régler des questions d’organisation. Mais celles-ci glissent très vite sur le fond du dossier. Le simple énoncé par la présidente des témoins cités met en évidence un nombre important d’« absence de réponse » : chez les policiers, mais aussi chez des responsables comme Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, Thierry Fragnoli, juge d’instruction, Bernard Squarcini, ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur ou Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur de l’époque… « Pas de réponse ! » répétent les avocats de la défense en alignant des défections accueillies par des ricanements.
]]>Tarnac, le procès d’un sabotage et d’un fiasco judiciaire
▻http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/03/12/tarnac-le-proces-d-un-sabotage-et-d-un-fiasco-judiciaire_5269545_1653578.htm
Pour Me Marie Dosé, avocate de Yildune Lévy, les prochaines semaines seront « le procès d’une instruction qui s’est émancipée des grands principes de prudence et de présomption d’innocence ». Me Jérémie Assous, qui défend les sept autres prévenus, se réjouit quant à lui de faire « le procès de l’antiterrorisme ». Il est toutefois peu probable que Michèle Alliot-Marie, Jean-Claude Marin ou encore l’ancien patron de la #DCRI Bernard Squarcini, tous cités comme témoins par la défense, se présentent à la barre.
La juge Corinne Goetzmann s’attachera à maintenir les débats sur les faits. Mais il lui sera difficile de déshabiller ce procès de toute sa charge symbolique, laquelle sera d’autant plus forte que, à quelques semaines du déménagement du tribunal de grande instance de Paris dans le 17e arrondissement, #Tarnac sera la dernière grande affaire en correctionnelle jugée sur l’île de la Cité.
]]>Procès Merah : les déficiences du « FBI à la française »
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/221017/proces-merah-les-deficiences-du-fbi-la-francaise
Bernard Squarcini, ancien patron de la #DCRI © Reuters Entendu comme témoin par le tribunal de Paris, #Bernard_Squarcini, l’ancien patron de la DCRI, s’est dédouané de tout raté dans l’enquête Merah. Des propos en complète contradiction avec ceux de ses subordonnés. Au-delà des petits arrangements avec la vérité d’un réputé « grand flic », ces auditions révèlent en creux les problèmes structurels du service de contre-espionnage français.
#France #Abdelkader_Merah #DGSI #Mohamed_Merah #Nicolas_Sarkozy
]]>Procès Merah : autopsie du « FBI à la française »
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/221017/proces-merah-autopsie-du-fbi-la-francaise
Bernard Squarcini, ancien patron de la #DCRI © Reuters Entendu comme témoin, #Bernard_Squarcini, l’ancien patron de la DCRI, s’est dédouané de tout raté dans l’enquête Merah. Des propos en complète contradiction avec ceux de ses subordonnés. Au-delà des petits arrangements avec la vérité d’un réputé « grand flic », ces auditions révèlent en creux les problèmes structurels du service de contre-espionnage français.
#France #Abdelkader_Merah #DGSI #Mohamed_Merah #Nicolas_Sarkozy
]]>Affaire libyenne : la Sarkozie sur écoute
▻http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/droit-et-justice/affaire-libyenne-la-sarkozie-sur-ecoute_2027990.html
Bernard Squarcini : "Deux champs de pétrole au Kazakhstan, à vendre. Ça t’intéresse ?"
Alexandre Djouhri : "Ouais, ben OK, ben ouais bien sûr, ben évidemment".
Bernard Squarcini : "L’ami de Londres, il va me balancer de la « doc » et je vais te la rebalancer".
Alexandre Djouhri : "Ouais, ben impec’, top !"
Bernard Squarcini : "C’est pour ça que moi quand il m’a dit ’est-ce que vous connaissez quelqu’un’, j’ai dit : ’y’en a qu’un qui peut gérer cette affaire c’est lui’, il me dit : ’ok il prend sa com’ et nous on prend la nôtre et voilà’, ok ?"
Alexandre Djouhri : "OK ben ouais, à l’attaque !"
Bernard Squarcini : "Je te tiens au courant Papy !"
Alexandre Djouhri : "Ouais, allez bye, je t’embrasse".
Bernard Squarcini : « Allez, va à la pêche hein, ciao ».
De retour au Quai d’Orsay, Boris Boillon est renvoyé devant la justice
Simon Piel et Joan Tilouine, Le Monde, le 21 novembre 2016
►http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/11/21/de-retour-au-quai-d-orsay-boris-boillon-est-renvoye-devant-la-justice_503538
Proche de Nicolas Sarkozy, le diplomate, mêlé aux affaires libyennes, avait été arrêté gare du Nord à Paris en 2013, avec 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide.
En tant qu’ambassadeur de France à Tunis en 2011, M. Boillon a contribué, selon une note de la Direction générale de la sécurité extérieure, à l’exfiltration de Bechir Saleh, ancien directeur de cabinet de Kadhafi, soupçonné de détenir les secrets des relations financières franco-libyennes. La Libye s’enfonce alors dans la guerre, et le patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini, a chargé son ami l’intermédiaire Alexandre Djouhri de mener cette opération sensible. Boris Boillon est en lien téléphonique avec M. Saleh, à qui il aurait fourni une voiture de l’ambassade de France pour le récupérer à la frontière entre la Tunisie et la Libye. Puis Bechir Saleh sera reçu par Boris Boillon à Tunis le 15 novembre 2011. Il sera discrètement hébergé à la résidence de l’ambassade de France, avant de rejoindre pour deux nuits un hôtel cinq étoiles réglé par M. Djouhri, qui l’exfiltrera en jet privé à Paris.
#France #Boris_Boillon #Bernard_Squarcini #Alexandre_Djouhri #Barbouzes #corruption #Renseignements #Nicolas_Sarkozy #Services_secrets #Secret_défense #parrains #caïds #Libye
]]>Comment Djouhri manœuvre la presse pour étouffer l’affaire libyenne - Page 1 | Mediapart
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/141116/comment-djouhri-manoeuvre-la-presse-pour-etouffer-l-affaire-libyenne?ongle
Au cours de l’enquête financière, la police a aussi retrouvé un virement de 250 000 euros envoyé le 29 mars 2010 au groupe du site d’investigation #Bakchich par l’avocat Mohammed Aref, pour le compte d’Alexandre Djouhri. Les apports de fonds de l’intermédiaire au journal avaient été révélés en septembre 2011 par Pierre Péan dans un livre consacré à Djouhri, mais ils étaient à l’époque contestés par le directeur de Bakchich, Nicolas Beau, un ancien journaliste du Canard enchaîné.
Dans un livre paru le mois dernier (Les Beurgeois de la République, Seuil), le journaliste reconnaît finalement l’épisode. L’entrée au capital de Bakchich, pour un total de 400 000 euros, a été scellée lors d’une rencontre organisée par Bernard Squarcini, patron des services de renseignement intérieur sous Sarkozy, à l’hôtel Bristol avec l’intermédiaire, raconte-t-il. « L’accord fut conclu au troisième verre de Bordeaux », précise-t-il, sans regrets apparents. Ces fonds facilitent il est vrai la relance du titre – et le lancement d’une nouvelle formule en mars 2010 – jusqu’à son dépôt de bilan en janvier 2011. Mais ils permettent surtout à Djouhri de ne plus retrouver son nom dans le journal qui avait jusqu’alors publié à son sujet plusieurs articles offensifs, et très documentés.
Bien trouvé, le nom du journal.
]]>Des mails secrets de Squarcini relancent le scandale #LVMH
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/141116/des-mails-secrets-de-squarcini-relancent-le-scandale-lvmh
Bernard Squarcini. © Reuters Des centaines de mails piratés de l’ancien patron de la #DCRI sont accessibles sur Internet. Ils révèlent les petites et grandes manœuvres de l’ancien maître espion. De l’espionnage de la famille #Hermès par le groupe LVMH jusqu’au lobbying en faveur du #Kazakhstan dans le dossier Abliazov, en passant par les affaires de son fils Jean-Baptiste au Gabon.
]]>Squarcini, l’homme à tout faire
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/141116/squarcini-l-homme-tout-faire
Bernard Squarcini. © Reuters Des centaines de mails piratés de l’ancien patron de la #DCRI sont accessibles depuis quelques semaines sur Internet. Ils révèlent les petites et grandes manœuvres de l’ancien maître espion. De l’espionnage de la famille #Hermès jusqu’au lobbying en faveur du #Kazakhstan dans le dossier Abliazov, en passant par les affaires de son fils Jean-Baptiste au Gabon.
#France #Bernard_Squarcini #Corruption #LVMH #Mukhtar_Abliazov
]]>Alexandre Djouhri, le petit caïd devenu l’encombrant ami de Sarkozy
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/05/alexandre-djouhri-un-petit-caid-devenu-l-encombrant-ami-de-sarkozy_5025847_3
10 avril 1986, 16 h 10. Ahmed Djouhri ne desserre pas les dents devant les enquêteurs de la brigade criminelle venus l’entendre à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Non, il ne sait pas pourquoi son ami David Tordjman, proche du milieu franco-tunisien, gérant en sous-main de plusieurs discothèques parisiennes, a été victime un an plus tôt d’une tentative d’assassinat.
Non, il ne sait pas non plus pourquoi il a lui même été la cible d’une tentative de règlement de comptes à Paris quelques jours plus tôt. Il s’est défendu en faisant « largement usage d’une arme à feu de calibre 9 mm », notent les policiers. « Je ne me connais pas d’ennemi », leur dit M. Djouhri, qui nie avoir fait feu.
Ce n’est pas l’avis des policiers, habitués à la loi du silence dans le milieu. « Les événements violents qui sont intervenus par la suite semblent indiquer qu’un contentieux important oppose le clan Tordjman-Djouhri à une autre bande », indique un rapport de synthèse de la brigade criminelle. Faute d’éléments probants, aucune enquête n’aboutit. Les fonctionnaires noteront toutefois : « Djouhri Ahmed, plus communément appelé “Monsieur Alexandre”, individu de moralité douteuse et dont les activités paraissent aussi lucratives qu’obscures, ne pouvait ignorer qu’il était la cible de tueurs. »
20 janvier 2015. Ahmed Djouhri s’appelle désormais officiellement Alexandre – en hommage, dit-on, à Alexandre le Grand. Il ne tutoie plus les calibres, mais un ancien président de la République. Au téléphone, il presse Nicolas Sarkozy de lui organiser un rendez-vous avec le président russe Vladimir Poutine pour « éventuellement le voir un peu plus rapidement ? Au lieu qu’on poireaute ?
– On en parle demain, hein ? », répond prudemment l’ancien chef de l’Etat, qui craint d’être sur écoutes.
Alexandre Djouhri est aujourd’hui au cœur de l’enquête démarrée en 2013 sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Trente ans séparent les deux scènes. Trente ans durant lesquels le flamboyant M. Djouhri n’a cessé de gagner en influence, au point de devenir sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy l’un des hommes les plus introduits et les plus craints de la république des affaires. Celle où se nouent, dans l’atmosphère feutrée des grands hôtels, des contrats de plusieurs dizaines de millions d’euros. Celle où il faut savoir se rendre incontournable, surtout si l’on est fils d’immigrés kabyles – un père soudeur, une mère au foyer –, si l’on est né à Saint-Denis dans une fratrie de dix et que l’on a grandi à Sarcelles. La meilleure manière est encore de se trouver des parrains ; Alexandre Djouhri l’a compris très tôt.
« Valeur montante du milieu »
Au milieu des années 1980, las de traîner au café La Javanaise à Sarcelles, de jouer les caïds avec son frère Boulam et sa petite bande du Val-d’Oise, Alexandre Djouhri commence à fréquenter l’univers des nuits parisiennes, où il ne sort jamais sans son culot. L’Eclipse d’abord, une discothèque du quartier Beaugrenelle où se retrouve tout ce que Paris compte de malfrats. L’Apocalypse, Le Palace ou Chez Régine, ensuite. Plus chic et plus utile pour cultiver son entregent.
Il y fait la connaissance d’Antony Delon, fils turbulent de l’acteur, avec qui il tentera sans succès de lancer une marque de vêtements. Entendu par la police dans l’enquête sur la tentative d’homicide de David Tordjman, Anthony Delon dira de Djouhri « qu’il donne des coups de main pour la société [de prêt-à-porter], principalement de la manutention ». Les enquêteurs, qui le gardent dans leur radar, le voient circuler en Jaguar. Ils notent que « cette valeur montante du milieu », sans activité professionnelle connue, « dispose de revenus occultes ».
C’est la rencontre avec le jeune Farah M’Bow, fils du Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, ancien directeur général de l’Unesco, qui lui ouvre les portes des réseaux de la Françafrique. A Paris, « Monsieur Alexandre » fréquente désormais des fils de diplomates africains. A Brazzaville, à Malabo ou à Libreville, il s’élève au rang d’intermédiaire, maniant à merveille les mots « baril », « brut » et « commissions ».
Confident des puissants
Il est à la bonne école des réseaux africains de Charles Pasqua et de son « Monsieur Afrique », l’ancien policier Daniel Léandri. « Djouhri était un bonimenteur qui promettait des financements et voulait des mandats pour négocier des contrats pétroliers au nom du Congo », se souvient Claudine Munari, alors directrice de cabinet du président congolais Pascal Lissouba (1992-1997). A Brazzaville, il peut compter sur le tradeur pétrolier Dominique Ngouabi Ossere, fils de l’ancien président Marien Ngouabi, assassiné en 1977.
En 1995, Jacques Chirac accède à la présidence et ce sera sa chance. Il bluffe les uns et les autres, utilise la séduction ou la menace, sait se revendiquer d’illustres aînés et passe de table en table pour finir à celle des décideurs.
Son talent impressionne des politiques et des grands patrons qui retrouvent en lui leur ambitieuse jeunesse. Il se lie ainsi avec Michel Roussin, l’un des « Monsieur Afrique » de Jacques Chirac, avec Alfred Sirven et André Tarallo, dirigeants d’Elf qui se retrouveront quelques années plus tard au cœur du scandale éponyme. Il se rapproche aussi de l’ancien juge Alain Marsaud, aujourd’hui député Les Républicains, ainsi que de l’avocat pénaliste Francis Szpiner, qui l’aurait introduit auprès de Dominique de Villepin, avec qui se noue une amitié qui dure encore.
Alexandre Djouhri poursuit son chemin. « A l’attaque », comme il dit parfois. Au milieu des années 1990, il fonde une petite agence de presse euro-arabe et euro-africaine. Une carte de visite plus qu’une réelle activité. Elle lui permet, dit-il, de rencontrer celui qui deviendra un proche, Bechir Saleh, directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi.
Le voilà confident des puissants. Il commence, comme il le dit alors, « à voir tout en grand ». A Alger, au début des années 2000, il reçoit au Sheraton. Il représente alors, en Algérie, la société Tag Aeronautics Ltd, liée à la famille du milliardaire saoudien Akram Ojjeh, homme d’affaires, notamment dans l’armement, longtemps très en cour en France.
Avec sa peau hâlée hiver comme été, sa faconde et ses manières de parrain au langage fleuri, « Monsieur Alexandre » navigue en jet privé de Paris à Genève, de Dubaï à Riyad, de Djibouti à Moscou, maniant affaires, politique et espionnage dans les palais présidentiels ou les salons d’armement avec simplement écrit, sur son badge, « Iskandar » (Alexandre en turc ou en persan).
Les règlements de comptes dans les faubourgs parisiens des années 1980 sont bien loin. Cajolé par les réseaux chiraquiens, Alexandre Djouhri s’impose avec de grands contrats comme la vente de douze Airbus et de missiles Milan à la Libye en 2004 – un marché évalué à près de 2 milliards d’euros.
« A l’époque, tout ce petit monde, Djouhri compris, se moquait de Sarkozy qu’ils surnommaient “Zébulon” », se souvient un proche. C’est pourtant le quinquennat de l’actuel candidat à la primaire de la droite qui sera son acmé.
Toujours dans l’ombre
Alexandre Djouhri tient salon au Bristol, à deux pas de l’Elysée où il s’invite régulièrement, sans prévenir. Son emprise la plus manifeste s’exerce sur Claude Guéant, alors secrétaire général de Nicolas Sarkozy. « Il est très séduisant », a reconnu M. Guéant, qui dit avoir fait sa connaissance en 2006, un an avant que son patron soit élu président.
« Je le connais assez bien, mais je ne sais pas exactement ce qu’il fait. Je crois que c’est un apporteur d’affaires », a déclaré M. Guéant aux enquêteurs. Tout juste reconnaîtra-t-il avoir « travaillé sur certains dossiers politiques afin de mettre du liant entre le ministre [Sarkozy] et certains des amis de M. Djouhri ».
Des amis, « Monsieur Alexandre » en a beaucoup. Mais une amitié n’a jamais fait une association de malfaiteurs, pourrait-il dire. De grands industriels, comme Serge Dassault, qu’il appelle « Sergio Bin Marcel », Patrick Kron (Alstom), François Roussely (EDF), Henri Proglio (Veolia puis EDF) ou Antoine Frérot (Veolia). Il travaille pour eux, toujours dans l’ombre. Mais l’aventurier du commerce international n’oublie jamais de réclamer son « dû ».
Mandaté en 2006 et en 2007 par Jean-Paul Gut, chargé notamment des affaires internationales d’EADS (aujourd’hui Airbus Group) pour négocier des contrats en Libye et au Qatar, M. Djouhri n’apprécie guère que son successeur, Marwan Lahoud, refuse de lui verser des commissions.
« Il avait demandé à me voir, car il réclamait le versement de sommes qu’il pensait dues par EADS en lien à la vente d’Airbus à deux compagnies aériennes libyennes », a expliqué M. Lahoud aux magistrats. « Il me dit : “Ok. Avec ton prédécesseur, on s’était entendu, tu me dois 12-13 millions. Donc, maintenant, il faut payer.” Je lui ai répondu : “Si j’ai un contrat, je paye. Si j’ai pas de contrat, je ne paye pas.” Il a commencé à s’agiter, à dire que ça n’allait pas se passer comme ça. Il commence à me balancer des noms censés m’impressionner, il me parle de Jacques et Nicolas en faisant clairement référence à messieurs Chirac et Sarkozy. »
« Maintenant, il faut payer »
M. Lahoud indique que Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, est intervenu. « De mémoire, c’était en 2009. (…) Il m’a très poliment indiqué qu’Alexandre Djouhri prétendait qu’on lui devait de l’argent. Claude Guéant me demandait de regarder. Je lui ai répondu que s’il y avait un contrat, il serait payé. Cela s’est arrêté là. » Depuis, EADS a toujours assuré qu’aucune commission n’avait été payée à l’intermédiaire.
L’ancien conseiller justice de Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, a aussi subi la colère de Djouhri pour s’être opposé à ce que l’Elysée protège Pierre Falcone, homme d’affaires alors empêtré dans le procès de l’Angolagate. « Avec son format [en parlant de M. Ouart], une balle ne peut pas le rater », aurait dit Alexandre Djouhri, qui travaillait alors pour le régime angolais soucieux d’éviter la prison à M. Falcone. Des menaces parvenues à M. Ouart, qui les a aussitôt rapportées au président de la République.
Pas de quoi écorner l’amitié entre « Monsieur Alexandre » et Nicolas Sarkozy. Ils continuent de déjeuner parfois ensemble et ils s’appellent régulièrement au téléphone. « Gourdault-Montagne me l’avait présenté, se souvient un ancien ministre de Sarkozy. Je n’ai jamais compris sa fascination pour ce personnage dangereux car pas contrôlable ». L’ancien chef de l’Etat ne s’est pour sa part jamais exprimé publiquement sur ses relations avec Alexandre Djouhri.
Bernard Squarcini est un autre de ses amis. En 2005, alors préfet de police de Marseille, il lui rédige une attestation de bonne moralité. Une carte de visite de plus pour « Monsieur Alexandre ». Puis, à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), il lui sous-traite des missions sensibles en Libye, comme l’exfiltration de Bechir Saleh et sa famille au lendemain de la révolution libyenne, en 2012, à quelques jours de la victoire de François Hollande.
Flambeur en société, Alexandre Djouhri fait preuve d’une grande discrétion pour gérer ses millions dans un lacis de circuits financiers complexes. L’argent liquide est de mise et très peu de comptes bancaires portent son nom. Il préfère recourir à des hommes de paille ou à des société-écrans. La famille saoudienne des Bugshan, ses principaux partenaires en affaires en Arabie saoudite, est ainsi soupçonnée par les enquêteurs d’avoir mis à disposition de M. Djouhri certains de ses comptes en banque, qui auraient accueilli de l’argent libyen.
L’alternance a toutefois fait pâlir l’étoile Djouhri. Il le reconnaît lui-même. « Le pouvoir de gauche, je le connais pas. Si c’était le pouvoir de droite, oui », répond-il en mars 2013 à une ancienne conseillère de Mouammar Kadhafi qui sollicite son aide.
« Valls est dans le coup »
Les affaires continuent néanmoins, en mode mineur. Le 4 décembre 2013, il demande à son ami Alain Marsaud s’il peut lui fournir 10 000 euros en billets de 100. Le député accepte volontiers, en précisant : « Faut que j’aille chercher le pognon à la banque quand même ! Dans ma banque à l’Assemblée. » Et un autre ancien magistrat antiterroriste, Jean-Louis Bruguière, l’appelle pour discuter de « très grosses opérations dans un pays du Golfe ».
Lorsque Bernard Squarcini, qui l’appelle affectueusement « bandit », se reconvertit dans le privé, ils vont ensemble à Alger, maudissent ces « socialos pourris jusqu’à la moelle », qui, selon Alexandre Djouhri essayent d’obtenir des confidences de Bechir Saleh sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
« Ces enculés du Quai d’Orsay ont envoyé des mecs et Valls est dans le coup, hein, euh, pour demander… pour dire à Bechir qu’ils peuvent enlever le mandat d’Interpol [de M. Saleh] s’il dit qu’il y a eu, euh, évidemment un financement et que… », lâche, en mai 2013 M. Djouhri. « Je te raconterai, c’est des “trous de baise” », dit-il dans le langage fleuri qu’il affectionne.
Lorsqu’un article de presse lui déplaît, il s’emporte et fustige là encore la gauche. Comme le 13 mai 2013 lors d’une conversation téléphonique toujours avec Bernard Squarcini. « Moi, je vais aller voir Valls avec une kalachnikov et de la coke qui vient des quartiers nord de Marseille et puis je vais lui dire que j’arrive avec arme et bagage ». Et de poursuivre : « T’inquiètes pas, Bernard, je vais mettre ma bite en double page, euh (…) et sans trucage ».
Les orages arrivent en 2015
De plus en plus, il se tourne vers la Russie. Son fils, Germain, a épousé la fille du maire de la ville de Nijni Taguil (Oural), Serguei Nosov, lui-même proche de Serguei Tchemezov, un influent industriel russe. Il n’est pas rare qu’avec Claude Guéant, ils se rendent chez les « Popov », pour affaires.
Les orages arrivent en 2015. Sa villa de Chênes-Bougeries, commune huppée qui jouxte Genève, est perquisitionnée. Claude Guéant et Khaled Bugshan sont mis en examen pour blanchiment dans l’enquête sur l’argent libyen. Dés mars 2015, il ne met plus les pieds en France ou seulement le week-end, comme il le confie à Alain Marsaud « pour éviter une garde à vue ».
S’il assure avoir rencontré François Hollande et Laurent Fabius, « un truc classe de chez classe de chez ben classe » (sic) – ce qu’a démenti l’Elysée –, ses protections au sommet de l’Etat se font rares. Mi-octobre, Alexandre Djouhri a été vu à l’hôtel Kempinski de Djibouti, le pays natal de son « ami » l’avocat Mohamed Aref, un proche du président Ismaïl Omar Guelleh. « [C’était] sans moi, et je ne peux pas vous dire ce qu’il y fait », se défend M. Aref. Selon d’autres sources, il y aurait rencontré Ahmed Osman, gouverneur de la banque centrale.
On le dit aujourd’hui à Alger avec Ali Haddad, le puissant patron des patrons algériens. « Non je ne suis pas avec lui mais je le connais bien, c’est un ressortissant algérien et un ami », répond ce dernier au Monde. Cela ressemble de plus en plus à une cavale. M. Djouhri redoute qu’un mandat d’arrêt soit délivré contre lui depuis qu’il a refusé d’honorer sa convocation devant les juges qui enquêtent sur l’argent libyen. Contacté à de multiples reprises, il n’a pas souhaité répondre à nos questions.
]]>Enquête sur Bernard Squarcini, le maître-espion des réseaux sarkozystes
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/04/les-methodes-peu-orthodoxes-de-l-ex-espion-bernard-squarcini_5025157_3224.ht
Ils appartiennent à un cercle très fermé, celui des hauts gradés de la police nationale. Proches de Nicolas Sarkozy, virés par la gauche, ils sont membres, aujourd’hui, d’une confrérie secrète, dissimulée derrière des noms mystérieux, les « Happy few » ou le « club de Quenza », un village de Corse-du-Sud, dînent les uns chez les autres…
Ils s’appellent Frédéric Péchenard, Michel Gaudin, Claude Guéant, Ange Mancini, Christian Flaesch… Recasés auprès de l’ancien président de la République ou dans le privé, ils forment un réseau informel, très bien renseigné et toujours influent. Ils patientent, priant pour un retour en grâce électorale de leur mentor.
Parmi ces hommes, il en est un qui fait office de courroie de transmission avec le cœur du réacteur sarkozyste : c’est Bernard Squarcini, l’ancien patron de la Direction centrale du renseignement intérieur – DCRI, devenue Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
Longtemps, il s’est agité dans l’ombre, après son départ forcé, au printemps 2012, de la DCRI. Mais c’était avant que la justice ne mette au jour ses méthodes peu orthodoxes. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi l’ont mis en examen, le 28 septembre, pour, notamment, « entrave aux investigations », « compromission », « trafic d’influence », « faux en écriture publique », « détournement de fonds publics »…
Le Monde a eu accès à leur enquête, notamment aux écoutes judiciaires pratiquées en mars et avril 2013 sur le téléphone portable de M. Squarcini. On y découvre l’étendue d’un... #paywall @#@1& !!
]]>Financement libyen de la campagne de Sarkozy : l’enquête impossible
▻http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/03/financement-libyen-de-la-campagne-de-sarkozy-l-enquete-impossible_5024793_32
Les indices s’accumulent sur un possible versement de fonds par Mouammar Kadhafi lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.
Trois ans et demi d’investigations poussées, toujours pas l’ombre d’une preuve définitive, mais de forts soupçons. Les juges du pôle financier Serge Tournaire et Aude Buresi tentent depuis avril 2013 de déterminer si la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy a bien fait l’objet d’un financement illicite libyen. Ils disposent désormais de centaines de documents : notes des services déclassifiées, interceptions téléphoniques, témoignages sous X… Tous les ingrédients d’une sorte d’enquête impossible, à laquelle Le Monde a eu accès.
Il en ressort une impression troublante. Ainsi, les enquêteurs ont obtenu pas moins de sept témoignages qui accréditent l’hypothèse du versement de fonds par Mouammar Kadhafi à l’équipe de Nicolas Sarkozy, appuyés par le carnet accusateur d’un ancien ministre libyen du pétrole. Beaucoup de fausses pistes et de témoignages invérifiables. Les magistrats doivent en outre compter avec une forte adversité, appuyée sur des réseaux tant politiques que médiatiques.
En témoigne cette confidence, qui les concerne directement, interceptée en mars 2015. « Oui, ils cherchent le lien avec Kadhafi mais ils ne cherchent pas au bon endroit. » Ces propos tenus au téléphone par l’avocat franco-djiboutien Mohamed Aref sur un possible financement par la Libye de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy ont fait sursauter les policiers qui écoutaient discrètement la conversation.
Caisse noire
Ce vendredi 27 mars 2015, M. Aref rassure au téléphone son confrère malaisien Siva Rajendram, tétanisé. Ce dernier a versé 500 000 euros sur le compte de Claude Guéant contre une prétendue vente de deux tableaux de l’artiste Andries van Eertvelt. Il fuit les autorités françaises qui le soupçonnent d’être l’un des maillons d’un possible financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy – plutôt qu’un simple amateur de peinture baroque flamande. « Dis-leur simplement que tu n’as rien à voir avec eux », lâche sèchement M. Aref, lui-même inquiet. Contacté par Le Monde, M. Aref assure pourtant « n’avoir jamais parlé du dossier libyen avec M. Rajendram ».
En ce début d’année 2015, les magistrats veulent, semble-t-il, accélérer la procédure. L’ancien secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a été mis en examen samedi 7 mars, de même qu’un richissime homme d’affaires saoudien, Khaled Bugshan, soupçonné d’avoir mis à disposition ses circuits financiers pour opacifier les injections de liquide libyen. Non loin de Genève, à Chêne-Bougeries, les villas d’un banquier franco-djiboutien, Wahib Nacer, et de son voisin, Alexandre Djouhri, l’intermédiaire préféré de la Sarkozie, ont été perquisitionnées. Tous sont soupçonnés d’avoir mis leurs compétences au service d’une caisse noire pour la campagne de Nicolas Sarkozy, remplie de cash venu de Tripoli. Tous attendent aujourd’hui avec inquiétude le résultat des investigations.
Les juges disposent de témoignages troublants. L’ambassadeur de France en Libye entre janvier 2008 et février 2011, François Gouyette, leur a ainsi indiqué avoir entendu parler d’un possible financement de la campagne de Nicolas Sarkozy, mais ces rumeurs lui sont parvenues après 2011 et le début de la révolution libyenne. Deux personnes lui en ont fait état. Moftah Missouri, l’ancien interprète du guide, et une autre personne dont il a préféré taire le nom devant les magistrats. L’un d’eux parlait de 5 millions d’euros, l’autre de 50. Mais les magistrats n’ont pas pu recouper les faits révélés.
« Les “mecs” en chemin ont détourné l’argent »
Fin septembre, le site Mediapart a relancé l’affaire en dévoilant l’existence d’un carnet d’un ancien ministre du pétrole libyen, Choukri Ghanem, qui mentionnent plusieurs versements pour un montant de 6,5 millions d’euros. Ce dignitaire du régime de Mouammar Kadhafi faisait aussi fonction de patron de la société pétrolière nationale et avait la manie de noter scrupuleusement les comptes rendus de ses entretiens. Le 29 avril 2007, durant l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française, il résume les échanges tenus dans la ferme de Bechir Saleh, directeur de cabinet de Kadhafi, et, à ce titre, détenteur de bien des secrets, à une quarantaine de kilomètres de Tripoli. En voici la retranscription exacte :
« A midi, j’ai déjeuné avec El-Baghdadi [premier ministre] et Bachir Saleh à la ferme de Bachir. Bachir a parlé, disant avoir envoyé 1,5 million d’euros à Sarkozy quand Saïf [Al-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen] donnait 3 millions d’euros. Mais on leur a dit que l’argent n’était pas arrivé. Il semblerait que les “mecs” en chemin l’ont détourné, tout comme ils lui ont pris 2 millions en provenance de Abdallah Senoussi [chef des services de renseignement libyen]. »
Choukri Ghanem écrit ses doutes quant à l’impact de ces 6,5 millions d’euros : « J’ignore s’ils croient vraiment qu’ils peuvent changer la politique de la France moyennant cet argent. D’abord, les montants qu’ils engagent sont dérisoires à l’échelle de l’Europe. Et puis d’autres pays paient bien plus. »
Contacté par Le Monde, Bechir Saleh, 70 ans, qui vit à Johannesburg, en Afrique du Sud sous la protection du président Jacob Zuma autrefois proche de Kadhafi, a un trou de mémoire : « Je ne suis pas au courant de cette réunion, ça ne me dit rien. » Choukri Ghanem, lui, a été retrouvé mort le 29 avril 2012 dans le Danube, en Autriche. Une crise cardiaque, selon les enquêteurs autrichiens. De quoi terroriser un peu plus les protagonistes de cette sombre histoire.
Bechir Saleh a été convoqué le 7 septembre par les enquêteurs français qui avaient tenté, en vain, de l’entendre par visioconférence quelques mois plus tôt. Mais il n’a pas quitté Johannesburg. Un homme lui rend parfois visite à l’improviste. M. Saleh lui doit la vie (et beaucoup de ses ennuis) pour avoir été exfiltré de Libye en 2011, en pleine guerre, vers Paris, via Djerba, en Tunisie.
Ce visiteur s’appelle Alexandre Djouhri. C’est un proche du patron des services de renseignement intérieur (DCRI) de l’époque, Bernard Squarcini, qui a mené cette mission délicate en lien avec l’ambassadeur de France à Tunis, Boris Boillon. Le tandem Alexandre Djouhri et Bernard Squarcini a ensuite orchestré l’exfiltration secrète de Saleh de Paris vers l’Afrique du Sud, en passant par le Niger, entre les deux tours de l’élection présidentielle française de 2012 et alors qu’il était visé par une notice rouge, un mandat d’arrêt d’Interpol.
C’est Mohamed Aref, l’avocat franco-djiboutien, proche de Djouhri, qui a réglé, à travers la société Datco, la facture du jet privé dans lequel s’est envolé Bechir Saleh. Ce qu’il dément formellement.
« Je connais cette société Datco, mais ce n’est pas à moi et je n’apparais pas dans les statuts, se défend M. Aref qui se dit plus proche de François Hollande que de la Sarkozie. Que certains aient utilisé mon nom pour brouiller les pistes, c’est une hypothèse. »
Alexandre Djouhri, qui apparaît comme un personnage central, est cité depuis une décennie dans nombre d’enquêtes sans jamais avoir été inquiété. Convoqué, lui aussi, le 7 septembre par les juges, il ne s’est pas présenté. Depuis mars 2015 et la mise en examen de Claude Guéant, Alexandre Djouhri a prudemment choisi de ne plus poser un pied en France. Tout au plus, confiait-il à son ami, le député Les Républicains Alain Marsaud, qu’il y passerait peut-être « un week-end » pour éviter une garde à vue.
En octobre, il séjournait à l’Hôtel Kempinski, à Djibouti, pays d’origine de Mohamed Aref, où il a pris le temps de déjeuner avec le gouverneur de la banque centrale, Ahmed Osman, un proche du président Ismaïl Omar Guelleh. Au bord des eaux turquoise du golfe de Tadjourah comme dans sa résidence suisse ou en Russie où son fils a épousé une descendante d’oligarque, il suit de près les avancées de l’enquête.
« Le plus tôt serait le mieux »
Convaincu que Bechir Saleh constituait une porte d’entrée idéale vers la Libye, ses affaires et surtout son argent, Alexandre Djouhri a toujours pris soin de lui. Les enquêteurs ont ainsi mis en évidence qu’il l’avait invité à plusieurs reprises à séjourner au Ritz, à Paris, en 2007 et en 2008, pour un montant avoisinant… les 60 000 euros. Avec discrétion : l’argent de son compte à l’hôtel, ouvert au nom de son fils, avait été abondé de 500 000 euros issus d’un compte bancaire de l’un des membres de la puissante famille saoudienne Bugshan.
Dans le même temps, Alexandre Djouhri fait son possible pour que l’enquête sur l’argent libyen n’avance pas. Djouhri en est convaincu : les « socialos » ont pris attache avec Bechir Saleh pour qu’il « raconte des conneries » en échange de la levée de son mandat d’Interpol délivré à la demande des nouvelles autorités libyennes.
Le 11 mars 2014, « Monsieur Alexandre », comme il se fait appeler, retourne voir Bechir Saleh à Johannesburg. Il appelle dans le même temps un de ces hommes liges, Hervé Seveno, un ancien policier reconverti dans le privé à qui il demande de rédiger une lettre signée… Bechir Saleh qui innocente Nicolas Sarkozy. Selon les propres termes de M. Djouhri, l’idée de cette lettre est de « démentir catégoriquement toute implication dans le moindre financement de la campagne électorale de M. Nicolas Sarkozy ». Lui se chargera de la faire parvenir aux juges. L’idée n’est pas de lui. Elle vient de Nicolas Sarkozy en personne et a été soufflée par son directeur de cabinet, l’ancien préfet de police Michel Gaudin, à Djouhri. Ce dernier s’interroge néanmoins sur la pertinence de la démarche lors d’une discussion téléphonique avec M. Gaudin le 21 mars 2014 :
« A mon avis, ça serait pas opportun pendant les municipales là… Non ?
– Compte tenu de l’accélération des choses (…). Après, on voit, mais vous pensez que ça pourrait se faire vite, donc, d’après ce que je comprends, répond M. Gaudin.
– Moi, je m’en fous, dit Djouhri. Posez-luila question [à M. Sarkozy] et moi, j’attaque. »
Deux heures s’écoulent. Michel Gaudin le rappelle pour lui préciser que, selon « le président », « le plus tôt serait le mieux ». L’on ignore aujourd’hui si cette lettre sera finalement envoyée aux magistrats.
Alexandre Djouhri est diablement efficace. Il obtient en temps réel des informations sur les procédures, grâce notamment à Hugues Moutouh, un ancien conseiller de Claude Guéant au ministère de l’intérieur. Aujourd’hui président du directoire de Guy Dauphin Environnement, il est soupçonné d’avoir transmis des informations confidentielles, émanant des « services ». Comme lors de l’arrestation d’un Saoudien en août 2014 sur lequel il communique des éléments. Ce qu’il dément avec vigueur.
« Je n’ai jamais transmis une information à Alexandre Djouhri, c’est pour moi une atteinte très grave à ma fonction d’alors. Je n’ai jamais œuvré pour entraver l’enquête. Je suis choqué et scandalisé. Je n’ai rien à voir avec cette affaire de financement libyen », affirme-t-il au Monde.
Les révélations médiatiques sont surveillées de près par l’entourage de l’ancien président, voire par Nicolas Sarkozy lui-même. Le 12 février 2014, alors que L’Express publiait un nouvel épisode du dossier, Nicolas Sarkozy demandait à son directeur de cabinet Michel Gaudin de « surveiller l’affaire de nos amis d’outre-Méditerranée ». A chaque article sur le soupçon de financement libyen, M. Djouhri agite aussi ses réseaux dans les médias. Il commande à des journalistes « amis » des papiers favorables ou appelle directement les hiérarques – comme le communicant Ramzi Khiroun, conseiller spécial d’Arnaud Lagardère – pour se plaindre s’ils sont trop critiques.
« Vous m’interrogez sur un cousin ? Vous êtes fou »
Dans une conversation du 17 mars 2015, dix jours après la mise en examen de Claude Guéant, il appelle Rudi Roussillon, conseiller du Groupe Dassault et président du conseil de surveillance de la Société du Figaro. « Moi je pense quand même que tu devrais quand même faire faire un édito (…) que Thréard [Yves Thréard, directeur adjoint du Figaro] l’appelle, qu’il lui, qu’il prépare un papier. » « Je vais organiser un truc pareil », acquiesce le conseiller médias de Serge Dassault. Le quotidien se contentera d’une brève pour évoquer la mise en examen de M. Guéant mais invitera ce dernier au « Talk Le Figaro » où il aura tout loisir de dénoncer « une volonté de [l]’abattre ».
Alexandre Djouhri apparaît peu à peu comme le chef d’une « organisation ». Dans les écoutes, il parle d’« équipe » ou de « famille » dont le noyau dur se compose de deux personnes, en plus de lui-même : Mohamed Aref, cet avocat franco-djiboutien de 64 ans qui dit avoir rencontré « il y a trois ans » M. Djouhri, devenu un « ami » et un « client », et qui fait office de trésorier. Et un spécialiste des montages financiers, Wahib Nacer, 72 ans, banquier franco-djiboutien à la retraite, ancien de la filiale suisse du Crédit agricole – par ailleurs cousin germain et beau-frère de M. Aref. Ce dernier s’emporte lorsqu’on l’interroge sur M. Nacer : « Vous m’interrogez sur un cousin ? Vous êtes fou. Ne faites plus cela ! » Tous trois sont domiciliés à Chêne-Bougeries, une commune coquette près de Genève. Contacté à plusieurs reprises, M. Djouhri n’a pas donné suite. De son côté, M. Nacer n’a pu être joint.
Location d’une « chambre »
Sur la comptabilité tenue par Wahib Nacer, le nom de M. Djouhri ne figure nulle part, selon les éléments de l’enquête. Monsieur Alexandre n’a que des espèces. Quand il n’en retire pas par millions au guichet d’une banque genevoise, il sollicite sa fille ou un autre « fournisseur », un employé de l’hôtel de luxe de La Cigogne surnommé « Spiros ».
Seules ses initiales, « AD », et ses alias, « Alpha », « El Attas » ou « Iskandar » (Alexandre en turco-perse) figurent sur les relevés saisis chez Wahib Nacer. Pour ses circuits complexes, « AD » a recours aux comptes bancaires de prête-noms. L’une des hypothèses des enquêteurs est que M. Djouhri ait été utilisé pour blanchir dans ses propres circuits financiers le cash libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy. Ils ne sont pas parvenus pour l’heure à l’établir de manière certaine. Un élément les intrigue particulièrement. Pourquoi Claude Guéant a-t-il loué entre le 21 mars et le 31 juillet 2007 un coffre de grande taille, une « chambre » dans le jargon, à l’agence Opéra de la BNP ? Pour entreposer des archives avait assuré l’intéressé, sans convaincre. Contactés par l’intermédiaire de leurs avocats, Nicolas Sarkozy et Claude Guéant n’ont pas donné suite.
Trois jours de révélations sur le système Sarkozy
Le Monde révèle, au cours de trois publications successives, l’existence d’un vaste système délictueux, impliquant de hautes personnalités liées à Nicolas Sarkozy. Ce réseau, (dé)voué à la protection de l’ancien chef de l’Etat, est composé de policiers ou magistrats restés fidèles à l’ex-président, mais aussi d’hommes d’affaires, d’intermédiaires, de diplomates et même de journalistes. Une structure informelle qui apparaît aujourd’hui en pleine lumière, à la faveur de plusieurs enquêtes judiciaires, toutes conduites par le juge parisien Serge Tournaire, et auxquelles Le Monde a eu accès - en sus de nos propres investigations.
Elles mettent en lumière les dessous d’une organisation mise en place dès l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, en 2002, renforcée lors de son accession à l’Elysée en 2007, et qui s’est perpétuée après sa défaite en 2012.
]]>Barbouze un jour...
▻http://survie.org/billets-d-afrique/2016/261-octobre-2016/article/barbouze-un-jour-5171
On savait, au vu de son amitié avec Michel Tomi (surnommé « le parrain des parrains ») que l’ancien patron de la DCRI sous Sarkozy, Bernard Squarcini, cultivait les relations "particulières". On a récemment appris qu’après avoir été remercié, il s’est mis à son compte et au service du dictateur congolais alors que ce dernier préparait sa "réélection". Croyant savoir qu’un « mouvement insurrectionnel » visant à « déstabiliser » Denis Sassou Nguesso était en préparation, il fournit aimablement « le nom des (...)
/ #Nicolas_Sarkozy, Renseignements / Services secrets, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, #Secret_défense, (...)
]]>Dans Le Canard Enchaîné du 12 octobre 2016, cette info :
Lors de la perquisition au domicile de Bernard #Squarcini, la police y a découvert de nombreux documents dont l’original du dossier #Djouhri qui avait totalement disparu des archives…
Pas vraiment de reprise dans les MSM… Juste en cherchant un peu, cette info au détour d’un article de Marianne du 10 octobre qui mentionne uniquement des « éléments de procédure » et reprend les arguments de B. Squarcini pour justifier de la présence de ces éléments chez lui.
Pourquoi l’affaire Squarcini inquiète la DGSI (et le sommet de l’Etat)
▻http://www.marianne.net/pourquoi-affaire-squarcini-inquiete-dgsi-sommet-etat-100246971.html
Il y a aussi le fait que les enquêteurs aient ramassé dans la cave de Bernard Squarcini une impressionnante quantité de documents classifiés, aujourd’hui entre les mains de la commission consultative du secret de la défense nationale, qui doit rendre illisibles un certain nombre de noms avant d’intégrer ces éléments dans un dossier judiciaire. Sur ce point, la défense de l’ancien chef espion se résume ainsi : contrairement aux usages, qui veulent qu’un patron a environ quinze jours pour faire ses cartons, il a eu 48 heures pour faire ses valises, l’Elysée exerçant à l’époque une énorme pression sur Manuel Valls, qui continuait à l’époque de le recevoir à intervalles réguliers Place Beauvau, sans lui proposer le moindre poste. C’est donc avec l’aide de chauffeurs du service qu’au printemps 2013, il a transporté jusqu’à chez lui les cartons dans lesquels avait été jeté tout ce qui était entreposé dans son bureau. Coupures de journaux, courriers et documents internes du service, dont des éléments de procédure concernant l’intermédiaire préféré de la Sarkozye, Alexandre Djouhri, provenant, selon les explications fournies par le policier, d’une offre de preuve déposée par un journaliste qu’il poursuivait en diffamation… Déménagement effectué sans chercher à faire le moindre tri. Une recension précise aurait du être effectuée plus tard avec l’aide de son ancien service, mais on ne lui a pas fait signe, a-t-il expliqué à l’IGPN. Pas plus qu’on n’aurait réclamé à Bernard Squarcini son badge d’accès aux locaux de Levallois-Perret, mais que l’on se rassure : le policier avait bien rendu son arme de service… Comme le rappelle cependant un juriste, seul le service émetteur des documents classifiés, en l’occurrence la DGSI, sera à même d’apprécier le préjudice subi…
]]>Du « sang sur les mains » : Philippe de Villiers accuse encore la classe politique française - France Révolution
▻http://france-revolution-investigative-reporter.over-blog.com/2016/10/du-sang-sur-les-mains-philippe-de-villiers-accuse-encore-la-classe-politique-francaise.html
Le Vendéen souverainiste réitère ses accusations. Pour lui, la génération actuelle de dirigeants politiques, dont Nicolas Sarkozy et François Hollande, sont responsables selon lui du terrrorisme et de l’islamisation de la France.
« François Hollande fait partie de cette génération politique qui a accepté la conquête et la colonisation et qui a sous les yeux maintenant une France où les Français se sentent étrangers », s’est alarmé Philippe de Villiers au micro de RTL Matin, ce 12 octobre, avant de préciser, en pesant ses mots : « Cette génération politique : Sarkozy, Hollande.. depuis Giscard en fait, pour moi ils ont du sang sur les mains. »
Une classe politique aux affaires depuis une quarantaine d’années qu’il accuse d’avoir implanté un « peuple dans le peuple » et favorisé l’apparition et la multiplication de « parcelles de plus en plus nombreuses », lesquelles « vivent avec leur religion avec leur mœurs » et sont « en train de faire sécession », constate Philippe de Villiers, venu présenter son nouveau livre Les cloches sonneront-elles encore demain ?présenté comme un pamphlet contre l’islam.
VIDEO :
▻https://youtu.be/aLloZKHbRyg
Depuis des années et des années, ils ont refusé de voir la réalité, de comprendre qu’il n’y a pas avec l’islam de compromis possible », poursuit-il, avant de conclure : « Il y a des musulmans modérés mais il n’y a pas d’islam modéré ».
« Du sang sur les mains », bis
Aussi, l’ancien député européen et secrétaire d’Etat de Jacques Chirac a-t-il repris l’accusation de son livre vendu à plus de 180 000 exemplaires, Le moment est venu de dire ce que j’ai vu.
Réagissant aux attentats de Paris et du Bataclan de novembre 2015, Philippe de Villiers s’en prenait alors vivement à Manuel Valls, accusé de n’avoir pas pris en compte une liste de terroristes proposée par les services secrets syriens, en raison de l’absence de relations diplomatiques entre la France et le gouvernement syrien. « Si on avait rétabli les relations diplomatiques avec la Syrie, on aurait eu le renseignement sur le cerveau des attentats », avait-il lancé en plateau sur BFMTV en février 2016.
« Les diplomates le savent, les services français le savent, les hommes politiques le savent », a-t-il martelé faisant référence aux révélations de Bernard Squarcini, ancien chef du renseignement français et reprises par Valeurs actuelles en novembre 2015.
VIDEO :
▻https://youtu.be/MF-UviKjzfQ
« Nous allons devoir affronter la guerre que nous ne voulons pas nommer. Et la classe politique va connaître le chaos », avait alors prévenu Philippe de Villiers, une semaine à peine après les attentats de Paris.
]]>Documentaire : Les gangsters et la Republique - Planetes360
▻https://planetes360.fr/documentaire-gangsters-republique
← ← ← LE LIVRE EN VENTE ICI
Les voyous traqués par la République, c’est la version officielle. Les gangsters connaissent la face cachée de cette Histoire de France. Une suite de services rendus et de compromissions. De 1945 à nos jours, les liaisons dangereuses qui unissent caïds, police et politiques ont marqué l’histoire nationale et continuent de façonner le banditisme français. William Le Grand, Tony l’Anguille, Michel Le Gros, Dodo La Saumure, Sakho, … Ils sont braqueurs de banque, as du chalumeau, proxénètes, dealers, inventeurs du go-fast ou banquiers de cercle de jeu,… Si dans le Milieu la parole est rare, ces témoins privilégiés ont décidé de se lâcher. Ils livrent la version officieuse depuis l’âge d’or de la voyoucratie pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par le SAC, la guerre d’Algérie, les années Defferre à Marseille jusqu’à l’arrivée de la drogue et la prise du pouvoir des caïds dans les banlieues. Face à eux, les témoignages exclusifs de politiques : l’ancien directeur du SAC, Charles Pasqua, la sénatrice de Marseille Samia Ghali, l’adjoint au maire marseillais Renaud Muselier ; de policiers et procureurs, Lucien Aimé Blanc, ancien de la Mondaine, Bernard Squarcini, ex patron des RG, Jacques Dallest, procureur de la République ; mais aussi d’historiens, Jean-Marc Berlière, Charles Diaz, et de professeur de criminologie, Alain Bauer.
Episode 1 : AU NOM DU DRAPEAU
La France a toujours eu besoin des voyous pour effectuer les basses besognes, mais jusqu’à quel point les politiques sont-ils prêts à aller pour l’amour de la patrie ? Joe Attia, Georges Boucheseiche, Henri Lafont, comment les grands noms de la Carlingue reprendront-ils du service pendant les années De Gaulle pour jouer les barbouzes pour l’Etat ? De l’affaire Ben Barka pendant la guerre d’Algérie, aux affaires des indépendantistes corses de Bastelica et l’assassinat d’Orsoni, à chaque fois que l’intégrité de la nation s’est trouvée menacée les politiques ont eu recours aux caïds. Les voyous racontent ces liaisons dangereuses solidement tissées pendant le Seconde Guerre mondiale, ses risques, ses réussites et ses dérapages. Petits arrangements entre amis
Episode 2 : PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS
Proxénétisme, braquage et jeux : les trois grands secteurs de la voyoucratie française. De la grande époque des maisons closes, quand la Mondaine fermait les yeux en échange de précieux renseignements, à celle des cercles de jeu parisiens, généreusement octroyées au Milieu corse par l’Etat au lendemain de la Libération, en passant par le Marseille Defferre-Guérini, comment flics, voyous et politiques se croisent, se servent, sans jamais oublier de se renvoyer l’ascenseur ? Par le menu, les caïds décryptent l’organisation de la société du crime, ses règles, son code de l’honneur, son aristocratie.
Episode 3 : LA LOI DE LA DROGUE
Cannabis, cocaïne, héroïne : la drogue a inondé le marché imposant sa loi et ses méthodes. De l’ancienne garde des barons de la French Connection, à la nouvelle génération des dealers de cités, en passant par l’inventeur des go-fast entre Marbella et Paris, ils racontent. Comment le trafic s’est-il épanoui aux Etats-Unis avant de s’emparer de l’Espagne sous couvert des autorités espagnoles, à l’époque de l’ETA ? Aujourd’hui, avec plus d’un milliard de bénéfice par an rien qu’en Seine-Saint-Denis, comment cette machine à cash est devenu un contre-pouvoir, quand les caïds de quartiers échangent la paix sociale contre la mainmise sur leurs territoires ?
]]>Bernard Squarcini a besoin de notre soutien
▻https://paris-luttes.info/bernard-squarcini-a-besoin-de-6817
L’ancien directeur du renseignement intérieur a été placé en garde à vue puis mis en examen la semaine dernière pour « violation du secret de l’enquête », « trafic d’influence » et « détournement de fonds publics ». Le site Lundi matin lui a écrit une petite lettre de (...) — Répression - prisons, anti-terrorisme, DGSI (ex-DCRI)
]]>#Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce jeudi 29 septembre 2016
▻https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/12405-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna
►https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png
Bonjour ! J’espère que vous allez bien, comme à l’accoutumée j’ai fait mon petit tour de l’actu et voici ce que j’ai pu glaner.
Bonne lecture,
Amicalement,
f.
Actualités françaises :
29.09.2016
887 usines fermées depuis 2012 : les raisons d’une débâcle industrielle (l’Humanité.fr)
Loi Sapin 2 : la dernière chance pour mettre fin à l’opacité (l’Humanité.fr)
Bernard Squarcini mis en examen pour trafic d’influence et recel de violation du secret professionnel (France Info)
Un sans-abri sur dix est diplômé de l’enseignement supérieur (Le Monde.fr)
L’Assemblée rétablit la durée de validité des chèques à un an contre le gouvernement (Le Monde.fr)
Consommation : comment obtenir des produits frais et locaux en dehors des marchés (France Info)
28.09.2016
Buisson règle ses comptes (...)
]]>Bernard Squarcini a besoin de notre soutien
▻https://lundi.am/Bernard-Squarcini-a-besoin-de-notre-soutien
« Cher Bernard, Faut-il que la sagesse de ce monde soit devenue folle pour qu’à ton tour, tu te retrouves en garde-à-vue ! Toi, l’honnête homme, toujours prêt à rendre service à un ami en difficulté. »
]]>L’ancien directeur du 36, quai des Orfèvres Christian Flaesch en garde à vue
▻http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/09/26/l-ancien-patron-du-36-quai-des-orfevres-christian-flaesch-en-garde-a-vue_500
C’est un nouveau coup dur pour le 36, quai des Orfèvres. Christian Flaesch, ancien directeur régional de la police judiciaire parisienne, a été placé en garde à vue lundi 26 septembre par des enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), selon une information de RTL, confirmée au Monde. Il était entendu dans le cadre d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris. Les motifs de la garde à vue n’ont pas été précisés. Une perquisition a également été menée à son domicile, rapporte RTL.
M. Flaesch avait été nommé en 2007 à la tête du « 36 », succédant à Frédéric Péchenard, devenu directeur de la police nationale à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, dont il est un proche.
]]>Antiterrorisme : la destruction du renseignement
"La DGSI, et même le renseignement extérieur, semblent sourds et aveugles à ce qui se trame au Moyen-Orient en général – et en Syrie en particulier. Et même impuissants à exploiter les informations transmises par d’autres centrales. Les services français avaient pourtant bénéficié, avant les attentats du vendredi 13 décembre 2015, d’« informations que plusieurs services de renseignement arabes ont transmises à leurs homologues occidentaux », et selon lesquelles « six capitales ont été ciblées en priorité par l’État islamique : Paris, Londres, Moscou, Le Caire, Riyad et Beyrouth ». Selon ces renseignements, plusieurs « émirs » étaient chargés de superviser des opérations dans chaque zone visée et disposaient d’une large autonomie opérationnelle. Ils ne répondaient qu’à Abou Ali al-Anbari, le chef du Conseil de sécurité et de renseignement de l’État islamique.
Selon les mêmes informateurs, Abdelhamid Abaaoud était chargé d’organiser des attentats terroristes en France, en Espagne et en Italie. Un autre « émir » terroriste, d’origine pakistanaise, serait chargé de la Grande-Bretagne. Cette stratégie de la terreur aurait été décidée lors d’une réunion tenue autour d’Abou Bakr al-Baghdadi, fin juin 2015, à Mossoul. Dès lors, les opérations terroristes en Europe devaient être menées par des djihadistes aguerris en Irak ou en Syrie, placés directement sous les ordres de cadres du Conseil de sécurité et de renseignement de l’État islamique et non plus par des groupes spontanés ou autres « loups solitaires », comme jusqu’en janvier 2015.
De même, le lundi 16 novembre 2015, un responsable gouvernemental turc affirmait, on l’a dit, que la police de son pays avait alerté la police française par deux fois, en décembre 2014 et en juin 2015, à propos d’Ismaël Mostefaï, l’un des terroristes kamikazes du Bataclan, mais qu’elle n’avait reçu aucun retour. Pourtant, son cas était particulièrement inquiétant : « Les services secrets savaient dès 2009 qu’Ismaël Mostefaï, l’un des kamikazes du Bataclan, s’était radicalisé à Chartres, dans un groupe dirigé par un vétéran du djihad, cerveau d’un attentat au Maroc en 1994. Au printemps 2014, la DGSI a perdu la trace de Mostefaï après l’avoir repéré à Chartres, quelques mois après son probable retour de Syrie. Il avait franchi la frontière turque le même jour qu’un autre kamikaze du Bataclan, Samy Amimour. »
Les services français auraient également reçu des signalements du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le service algérien, à propos d’Ismaël Mostefaï. Le DRS aurait repéré le futur tueur du Bataclan et l’aurait surveillé fin 2014. Le service algérien avait en effet découvert qu’il était membre d’une cellule de recrutement de djihadistes pour la Syrie, au nom de laquelle il aurait été chargé de transporter des messages, de l’argent et des faux documents. Par ailleurs, le site d’information Mondafrique évoquait, en novembre 2015, un signalement du DRS à la DGSE, en octobre. Mais, une fois encore, ces informations n’auraient pas été sérieusement exploitées.
Enfin, la communication entre les différents services français de renseignement et de police semble avoir été catastrophique jusqu’au bout. À l’automne 2015, plusieurs responsables de la lutte antiterroriste se plaignaient ainsi de la rétention d’informations pratiquée par la DGSI, laquelle avait visiblement le plus grand mal à partager ses fiches « S » (atteinte à la sûreté de l’État). La DRPP, la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire, mais aussi la DNRED et Tracfin s’en plaignaient clairement, surtout depuis les attentats de janvier 2015. Même la DGSE semblait souffrir de cette rétention d’informations, alors qu’une cellule de liaison entre ce service de renseignement extérieur et le renseignement intérieur était logée au siège de la DGSI, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine).
Et pourtant…
« J’ai acquis la conviction que les hommes de Daech ont l’ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement en organisant des actions d’ampleur, incomparables à celles menées jusqu’ici. Je le dis en tant que technicien : les jours les plus sombres sont devant nous », prévenait le juge d’instruction Marc Trévidic, le 30 septembre 2015, dans Paris Match, alors qu’il quittait le pôle judiciaire antiterroriste, après dix ans d’enquêtes. Le vendredi 13 novembre 2015, son avertissement devint prédiction.
Et pourtant, surtout depuis les tueries de Mohamed Merah, en mars 2012, les gouvernements ont multiplié les réformes du dispositif judiciaire antiterroriste. Pas moins de quatre lois ont été votées en quatre ans, et les décrets d’application de la plus récente, la loi sur le renseignement promulguée le 24 juillet 2015, ont été publiés à peine plus d’un mois avant les attentats de novembre 2015. En réponse à la tentative de fusillade du 21 août 2015 dans le Thalys Amsterdam-Paris, l’Assemblée nationale devait même commencer, mardi 17 novembre 2015, l’examen d’un nouveau projet de loi élargissant les pouvoirs de fouille des agents SNCF, RATP et des policiers dans les transports. Vendredi 13 novembre, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, présentait un plan de lutte contre les filières d’armement du banditisme et du terrorisme, à la préfecture des Hauts-de-Seine.
Et pourtant, encore, la loi relative au renseignement promulguée le 24 juillet 2015 avait considérablement étendu les pouvoirs des services de renseignement, en légalisant des techniques de surveillance très intrusives, comme la sonorisation de locaux et de domiciles, les IMSI-catchers, ces valises qui imitent le fonctionnement d’une antenne-relais sur laquelle se connectent donc les téléphones mobiles proches et qui permettent l’interception de conversations…
Les moyens financiers et en effectifs des services du renseignement avaient également été renforcés. Transformée en DGSI, en juin 2014, et placée directement sous la tutelle du ministre de l’Intérieur, la DCRI s’était vu promettre 432 postes supplémentaires ainsi qu’un budget supplémentaire de fonctionnement de 12 millions d’euros par an. Le plan antiterroriste annoncé par le Premier ministre Manuel Valls, en janvier 2015, y ajoutait un renfort de 1 400 policiers et gendarmes supplémentaires sur trois ans, dont 1 100 pour le renseignement intérieur…
Et pourtant, enfin, en juillet, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait créé et placé sous son contrôle direct un état-major opérationnel de prévention du terrorisme (EMOPT) censé coordonner les différents services et éviter que de nouveaux djihadistes ne passent entre les mailles du filet du renseignement. L’EMOPT « est chargé de piloter la totalité du dispositif de détection et de suivi des individus radicalisés susceptibles de commettre un acte terroriste », soulignait Bernard Cazeneuve, le 29 octobre 2015, à l’Assemblée nationale.
« Sponsors » de l’État islamique
Dans son entretien avec Frédéric Helbert, le juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic insistait : « La menace est à un niveau maximal, jamais atteint jusqu’alors. D’abord, nous sommes devenus pour l’État islamique l’ennemi numéro un. La France est la cible principale d’une armée de terroristes aux moyens illimités. » Or, la question des « moyens illimités » du terrorisme islamiste est le tabou par excellence de la communication politique. Un tabou que les vrais experts du renseignement n’ont parfois plus le cœur de respecter.
Alain Chouet a été le chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, de 2000 à 2002, après avoir été en poste à Beyrouth, Damas, Rabat, etc. Au lendemain des attentats du 13 novembre 2015, il affirmait ne pas avoir été surpris par ceux-ci : « Cela fait au moins un an que les spécialistes du renseignement agitent le drapeau pour prévenir du risque imminent d’attentat. Il faut bien comprendre que l’État islamique ayant une vraie stratégie pour se développer sur le terrain en tant qu’État, et commençant à perdre pied quand ses ressources se tarissent, opère une transition vers le terrorisme international, comme Al-Qaïda à son époque. Il s’agit pour l’État islamique de garder sa crédibilité, ses sponsors et ses soutiens. »
À propos de ces « sponsors » et « soutiens » du terrorisme projeté par l’État islamique, Alain Chouet ne mâchait pas ses mots : « Oui, il y a les sponsors idéologiques et financiers du terrorisme. Les pétromonarchies du Golfe, qui essayent par tous les moyens – et en particulier par la diffusion de l’idéologie salafiste – d’empêcher la constitution d’un axe chiite du Liban jusqu’à l’Iran, qui ont un problème de légitimité musulmane, et qui veulent empêcher toute dérive démocratique. L’Arabie saoudite, par exemple, s’emploie depuis trente ans à distiller le message salafiste et wahhabite en Europe, à travers des écoles et des fondations, et le résultat est là aujourd’hui. » Le propos est on ne peut plus clair et net. J’y reviendrai précisément un peu plus loin.
Comme pratiquement toutes mes autres sources au sein du renseignement, l’ex-chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE dénonçait aussi vigoureusement la bureaucratisation du métier : « À la DGSE, aujourd’hui, il doit y avoir 4 500 à 5 000 personnes, dont 1 000 qui font de l’administratif. Le problème n’est pas tant les effectifs que la qualité et l’utilisation des effectifs, comme à la DGSI. J’ajoute qu’à la gendarmerie, il y a 80 000 personnes qui, à une époque, quadrillaient le territoire et parlaient à tout le monde. On les a reconvertis en percepteurs d’impôts et pères fouettards sur le bord des routes, au lieu de créer un corps spécifique, une police des routes. Du coup, le maillage territorial du renseignement et la défense opérationnelle du territoire ont été affaiblis. »
Destruction du renseignement financier
Mais ce qui a sans doute été le plus affaibli, pour ne pas dire tout simplement brisé, c’est le renseignement financier. Le jeudi 26 novembre 2015, Aleph me le dit, une nouvelle fois, crûment : « Lorsque les RG travaillaient sur le financement du terrorisme, ses enquêteurs tombaient aussi souvent sur d’autres malversations : évasion fiscale, financement politique illégal, corruption… Je suis convaincu que le démembrement et l’absorption des RG par la DST, lors de la création de la DCRI, en 2008, ont été voulus par Nicolas Sarkozy et ses généreux amis qui avaient beaucoup à craindre du renseignement financier. » Résultat : les arcanes du financement d’un terrorisme toujours très coûteux sont plus obscurs et impénétrables que jamais pour le renseignement français.
Aleph confirme ainsi les analyses contenues dans un document confidentiel d’une rare sévérité, rédigé par un collectif d’officiers de la DCRI, ce « FBI à la française ». Rédigé sur 14 pages, en style parfois télégraphique, ce véritable audit du service de renseignement, mais aussi de nombreuses autres directions de la police nationale compétentes en matière de délinquance financière, a été remis le 16 février 2013 aux parlementaires du groupe de travail sur les exilés fiscaux, constitué un mois et demi plus tôt. « Avant la réforme de 2008, les renseignements généraux disposaient d’un réseau territorial de remontées d’informations économiques et financières. Ses services centraux disposaient d’un accès aux déclarations Tracfin et apportaient des éléments de travail à Tracfin. Les RG avaient mis en place un maillage au sein des employés des établissements bancaires pour faire remonter de l’information financière en amont de Tracfin et recueillir des informations non filtrées. Lors de la réforme des services de renseignement survenue en 2008, la recherche du renseignement financier a été centralisée au sein de la sous-direction en charge de la protection du patrimoine économique et financier de la DCRI… » Et dès lors, les informations recueillies sont tombées dans les oubliettes du « secret défense ».
Aussi, la note très précise des officiers de police encourageait les élus à interroger, si possible dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire, les anciens et actuels patrons ou responsables de la DCRI (dont Bernard Squarcini, Gilles Gray, Éric Bellemin-Comte…), notamment celles et ceux qui étaient et sont encore chargés du renseignement économique et financier. Les auteurs du document suggéraient même aux parlementaires des questions lourdes de sens, révélant, d’une part, la surveillance étroite opérée par la DCRI sur l’organisation de la fraude fiscale internationale et dénonçant, d’autre part, la non-transmission à la justice des informations considérables recueillies lors de cette surveillance.
Bernard Squarcini, Gilles Gray, Éric Bellemin-Comte… Dans le cadre d’une esquisse d’enquête sur la destruction du renseignement français, quelques questions sur leurs itinéraires professionnels se posent tout naturellement."
▻https://blogs.mediapart.fr/antoine-peillon/blog/230316/antiterrorisme-la-destruction-du-renseignement
]]>Affaire UBS : le policier viré parce qu’il en savait trop
▻http://www.lemonde.fr/evasion-fiscale/article/2016/02/19/affaire-ubs-le-policier-vire-parce-qu-il-en-savait-trop_4868161_4862750.html
Au-delà d’un système sophistiqué de fraude fiscale généralisée, l’affaire UBS met en lumière le rôle trouble joué en coulisses par le contre-espionnage français, entre 2009 et 2012. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, devenue DGSI) avait découvert, au moins dès 2009, soit deux ans avant que la justice n’en soit informée, tous les détails du processus frauduleux mis en place, en France, par le géant bancaire suisse pour approcher de riches Français et les convaincre d’ouvrir un compte en Suisse. Pourtant la DCRI, à l’époque très proche du pouvoir politique, s’est bien gardée de saisir l’autorité judiciaire. Quant à l’enquêteur susceptible de mettre au jour le scandale, il a été limogé en mai 2012…
Tout commence au printemps 2009 lorsque Hervé Preuilh, capitaine de police, affecté depuis un an à la sous-direction « K », chargée de la protection du patrimoine économique à la DCRI, est alerté par une connaissance, Nicolas Forissier, cadre à UBS France, de l’existence d’un mécanisme de fraude fiscale transfrontalier élaboré par la banque. Le capitaine rédige immédiatement une note dans laquelle il écrit, déjà, que « pour pouvoir gérer les opérations clients dissimulées par ce stratagème transfrontalier dit “transborder”, le dirigeant d’UBS France SA tenait un listing informatique et manuel dit “carnet du lait” dans un fichier informatique “Vache”. »(...)
« Confidentiel Défense »
Pour le fonctionnaire de police, les ennuis commencent. « M. Bellemin-Comte, rapportera-t-il au juge, m’indique déjà connaître les mécanismes de fraude fiscale que pratique UBS ainsi que sa connaissance de l’existence des fichiers “carnet du lait” et “Vache”. » Pour le moins étonné, M. Preuilh pense alors se mettre en retrait du dossier : « Ma hiérarchie connaissant le sujet, pour ne pas aller au-delà de mes attributions professionnelles et éventuellement ne pas empiéter sur le travail d’un autre service dans le domaine de la recherche financière, je n’insiste pas davantage. »
Les mois suivants néanmoins, le policier continue d’entretenir le contact avec sa source chez UBS. Durant cette période, la DCRI, effectivement très bien informée, produit plusieurs notes de renseignement, classées « Confidentiel Défense », d’une grande précision. Le 14 avril 2009, le contre-espionnage décrit par exemple sur dix pages un « système d’évasion fiscale structuré », signalant même que certains de ses aspects ont fait l’objet d’une « dénonciation à la Commission bancaire par l’ancien directeur de l’agence UBS de Strasbourg. »
La note affirme que « UBS France s’est livré à des démarchages massifs de ses clients afin de leur proposer un système d’évasion fiscale à destination de la Suisse » et évoque un rapport d’audit interne à la banque, « remis à la direction d’UBS France le 24/09/2007 » et soulignant des « anomalies », notamment un écart considérable « entre les chiffres fournis par le contrôle de gestion et ceux enregistrés par le département commercial, (...) indice probant d’une activité occulte d’UBS France SA ». « Le système d’évasion fiscale mis à disposition des clients français d’UBS était directement organisé depuis la Suisse », conclut la note, qui contient nombre d’indications techniques, relatives au mécanisme délictueux, parfaitement détaillées.
« Sujet sensible »
D’autres notes de renseignement tout aussi bien informées seront produites les mois suivants par la DCRI, qui écrit ainsi, le 24 septembre 2009 : « Il semble se confirmer que de nombreux pays ont été la cible d’un système d’évasion fiscale organisé par UBS depuis la Suisse. Outre la France et les Etats-Unis, on peut ainsi citer la Grande-Bretagne, l’Italie, le Canada et la Turquie. »
Mais au sein de la DCRI, « l’activisme » du capitaine Preuilh, qui continue à s’intéresser au dossier et à échanger avec sa source, semble indisposer. Le 24 novembre 2009, il est convoqué par son chef. « M. Bellemin-Comte me reproche immédiatement de ne pas lui avoir indiqué que je connaissais un cadre d’UBS France », rapportera M. Preuilh au juge. Au cours de l’entretien, son supérieur aurait même mis « en évidence sa connaissance d’échanges de conversations » qu’il aurait eues avec Nicolas Forissier : « Il cite mot pour mot certaines des phrases que j’ai tenues. Il insiste également pour connaître la date à laquelle M. Forissier m’a informé de la fraude, ce qui semblait avoir une importance pour lui, mais je ne sais pas laquelle. A la fin de l’entretien, M. Bellemin-Comte me demande de ne plus revoir M. Forissier et de ne plus travailler sur ce sujet », affirme encore M. Preuilh. « Le sujet UBS et fraude fiscale était déjà connu de ma sous-direction. (...) Le sujet était suffisamment sensible pour qu’on me demande de ne plus travailler dessus. J’ajoute que lors de l’entretien du 24 novembre, à aucun moment M. Bellemin-Comte ne m’a demandé ce que je connaissais réellement de la fraude fiscale », révèle-t-il.
L’après-midi même, afin de se « couvrir », le capitaine Preuilh rédige un courrier à l’intention de son supérieur dans lequel il rappelle avoir découvert, grâce à « un ancien cadre de la banque UBS Paris », « un système occulte de fraude ou d’évasion fiscale pour les clients français fortunés ». Evoquant le listing informatique support du système occulte, il conclut à l’adresse de M. Bellemin- Comte : « J’avais eu l’occasion de m’entretenir avec vous sur ce “carnet du lait” et la fraude commise par UBS, à l’époque vous m’aviez indiqué que vous aviez déjà connaissance de ce mécanisme. »
Mis sur la touche
Marginalisé à la DCRI, le capitaine Preuilh, qui voit sa notation baisser, sera finalement mis sur la touche juste avant le second tour de l’élection présidentielle de 2012. Son éviction lui est notifiée par le chef du contre-espionnage, Bernard Squarcini. L’homme de confiance de Nicolas Sarkozy dans les services indique ainsi au directeur des ressources de la police nationale, le 4 mai 2012, qu’il « ne peu[t], pour des raisons de sécurité, maintenir en fonctions » à la DCRI le capitaine Preuilh.
Au juge Daïeff, ce dernier confiera : « Je pense que ce qui m’était reproché, c’est qu’ayant, à la différence de la plupart de mes collègues, travaillé en police judiciaire, je me préoccupais de la transmission à l’autorité judiciaire du renseignement, lorsqu’il avait une nature pénale. Or, autant dans le terrorisme il y a une pratique de judiciarisation du renseignement, autant dans le domaine économique je n’en connais pas à la DCRI. »
L’attitude de la DCRI à l’époque est pour le moins intriguante. Le juge a d’ailleurs saisi, en 2013, une note remise par un collectif d’officiers de renseignement et de police à Yann Galut, député socialiste du Cher, qui travaillait sur l’évasion fiscale. « Pourquoi, après avoir découvert cette infraction pénale [commise par UBS], la sous-direction K de la DCRI ne l’a-t-elle pas dénoncée au procureur de la République ? Pourquoi la sous-direction K a-t-elle axé son travail de surveillance sur les cadres d’UBS qui dénonçaient le système de fraude plutôt que sur ceux à l’origine du système ? », se demandaient ces policiers. En d’autres termes, craignait-on la révélation de certains noms, comme celui de Valeria Bruni-Tedeschi, la belle-sœur de Nicolas Sarkozy, ou celui de Liliane Bettencourt ?
Enquête préliminaire en mars 2011
Ces interrogations font écho à une affaire similaire, le scandale HSBC : initiée par Le Monde, l’opération « SwissLeaks » a notamment permis de révéler que le patron de la Direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF), Roland Veillepeau, avait été écarté, exactement à la même période, au cours de l’été 2009, pour s’être montré, lui aussi, beaucoup trop curieux. Parmi les bénéficiaires d’avoirs occultes à HSBC Genève, figuraient par exemple... Liliane Bettencourt et son gestionnaire de fortune, Patrice de Maistre. Des noms que l’on retrouve dans l’affaire UBS : c’est en effet via des comptes occultes détenus chez UBS AG, à Genève, via la Fondation Schueller-Bettencourt ou la holding Clymène – deux structures gérées par M. de Maistre – que furent rapatriées, en France, des sommes considérables. Certaines d’entre elles, au cœur de l’affaire Bettencourt, bénéficièrent à des personnalités politiques de droite...
Une chose est certaine, s’agissant d’UBS, c’est seulement en mars 2011 que le parquet de Paris, saisi d’une dénonciation de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) – l’autorité administrative indépendante chargée de surveiller l’activité des banques et des assurances en France –, a ouvert une enquête préliminaire sur des faits que le contre-espionnage connaissait pourtant depuis des années.
Evincé de la DCRI par le pouvoir socialiste dès mai 2012, M. Squarcini a assuré au Monde ne pas avoir « conservé un souvenir particulier de cette affaire UBS, qui ne devait donc pas être très sensible ! Je suis certain en revanche n’avoir jamais reçu la moindre instruction ni subi aucune pression de qui que ce soit. De manière générale, dans le domaine économique, lorsque nous découvrions des éléments concrets, ils étaient transmis à Tracfin », l’organisme anti-blanchiment de Bercy.
S’agissant du cas de M. Preuilh, M. Squarcini a indiqué : « Son nom ne me dit rien du tout. Si j’ai écrit qu’il ne pouvait rester à la DCRI pour des motifs de sécurité, cela signifie qu’il avait perdu son habilitation secret-défense à la demande de son supérieur hiérarchique, M. Bellemin-Comte. Lui seul pourrait vous dire pourquoi. » Sollicité par Le Monde, M. Bellemin-Comte a invoqué ses actuelles fonctions de coordinateur national du renseignement à l’Elysée, estimant qu’elles lui interdisaient de s’exprimer.
]]>Le mythe de la « bonne volonté » et de l’« impuissance » de la diplomatie française en Syrie…
Il est certes heureux qu’on s’autorise (enfin) à critiquer médiatiquement le bilan de Laurent Fabius au Ministère des affaires étrangères ; mais il me semble que ces critiques restent très largement dans l’idée que Fabius aurait adopté une posture réellement morale, sans avoir les moyens d’imposer ses positions de principe, essentiellement en Syrie. C’est, à mon avis, passer à côté du sujet syrien… Cette critique colle d’ailleurs toujours parfaitement avec cette idée que ce serait parce que les pays « Amis de la Syrie » ne seraient pas intervenus massivement depuis des années que la situation serait aussi catastrophique.
Ça me rappelle d’ailleurs les critiques de l’invasion américaine de l’Irak fondées sur l’idée que les États-Unis auraient échoué – malgré leur bonne volonté – à installer la démocratie durable et le nation building que les néoconservateurs avaient « sincèrement » promis.
Voici donc des éléments largement connus (en se contentant d’éléments sortis dans des médias « reconnus ») permettant de douter du manque d’intervention de la France en Syrie et, surtout, de l’« impuissance » française à faire valoir sa position sincèrement « droit-de-l’hommiste »… (amis de Seenthis, si vous en avez d’autres, je compléterai la liste)
– fin février 2012 (avant Fabius), des mercenaires français à Homs (selon Malbrunnot)
►http://seenthis.net/messages/315495
En fait, si les journalistes ne veulent pas sortir, c’est parce qu’ils ne sont pas seuls. Dans Homs, sous les bombes, un petit groupe de mercenaires français est présent, aux côtés des rebelles, le groupe Abou Baqir. L’information nous a été confirmée par la DCRI , et les renseignements syriens. […] Journalistes et mercenaires quitteront Homs séparément via Al-Qoussayr et le Liban où les services de renseignement les recueilleront. Leur sortie a été négociée par la DGSE et les services libanais, selon Bernard Squarcini, avec l’aide de l’Armée syrienne libre précisera Etienne Mougeotte.
– Fabius dirige le ministère des affaires étrangères depuis mai 2012.
– des valises de billets livrées par l’ambassadeur Eric Chevallier (septembre 2012) – les valises de billets dans un pays en guerre, c’est pour acheter de la farine…
►http://seenthis.net/messages/141999
Chevallier se rend de temps en temps à la frontière syrienne pour apporter des fonds à des opposants jugés sûrs. Via des informateurs en contact avec Paris, des représentants des régions libérées de l’emprise de Bachar El-Assad font connaître leurs besoins de médicaments ou d’argent pour réparer les canalisations, renouveler les stocks de farine, gérer les ordures qui s’entassent mais, du moins l’assurent-ils, pas pour acheter des armes.
Tous se retrouvent discrètement dans un appartement ou dans une petite chambre d’hôtel. Comme dans un film d’espionnage, le diplomate leur remet plusieurs centaines de milliers de dollars sortis d’une valise. Des photos sont prises, les Syriens promettent d’en envoyer d’autres montrant l’avancée des projets menés grâce à la France. Des informateurs rapporteront la réalité des actions engagées. Avant de quitter l’ambassadeur, les Syriens signent même un reçu. Scène surréaliste à quelques kilomètres d’un pays à feu et à sang.
– état major en Turquie, livraisons d’armes, formation militaire (août 2012, Richard Labévière)
►http://seenthis.net/messages/81260
Avec le « service action » de la DGSE, la France mène en revanche des opérations de formation et de soutien à l’Armée syrienne libre et à d’autres groupes armés. Sur le plan des transmissions et de l’artillerie : mortiers, missiles antichars et canons de 105 mm. Plusieurs dizaines de conseillers militaires participent déjà à un état-major commun turc, américain et français à Charnagh (Turquie), qui bénéficie d’une aide britannique à la frontière syrienne.
– livraisons d’armes violant l’embargo européen (commence fin 2012)
▻http://seenthis.net/messages/368061
La France a fourni des armes à des groupes rebelles syriens dès 2012 alors que l’Union européenne avait imposé un embargo sur de telles livraisons. Et c’est le président Hollande qui le dit lui-même dans un livre à paraître le 13 mai aux Editions de l’Archipel, intitulé Dans les coulisses de la diplomatie française, de Sarkozy à Hollande, écrit par le journaliste Xavier Panon.
« Nous avons commencé quand nous avons eu la certitude qu’elles iraient dans des mains sûres », explique le chef de l’Etat à l’auteur du livre, en mai 2014. Les livraisons ont débuté dès la fin de l’année 2012, alors que l’embargo européen, établi à l’été 2011, est toujours en vigueur. Il ne sera levé qu’à la fin du mois de mai 2013.
Ce cavalier seul contraint l’Elysée à la prudence. Officiellement, la France se contente d’envoyer de l’équipement non-létal : gilets pare-balles, outils de communication cryptée, masques contre les armes chimiques, lunettes nocturnes. Mais c’est un tout autre matériel qu’elle dépêche sur place : canons de 20 mm, mitrailleuses, lance-roquettes, missiles anti-chars. Seuls les missiles anti-aériens restent tabous. François Hollande n’en enverra pas car ils s’avéreraient trop dangereux si des djihadistes venaient à s’en emparer.
– promotion active d’Al Nusra (décembre 2012) : « sur le terrain, ils font du bon boulot »
►http://seenthis.net/messages/284012
En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que « tous les Arabes étaient vent debout » contre la position américaine, « parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot ». « C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne », a ajouté le ministre.
+ entrefilet dans le Canard Enchaîné, Fabius essaie de les faire retirer de la liste des organisations terroristes à l’ONU (mais je ne retrouve pas)
– mystérieuse affaire de contrebande en Israël (septembre 2013)
►http://seenthis.net/messages/173542
De fait, en fouillant la voiture les douaniers israéliens découvrent, outre 500 kilos de tabac, quelque 152 kilos d’or, des chèques pour un montant total de deux millions de dollars, et 800 téléphones portables.
[…]
Tout juste explique-t-on qu’il s’agit, sans doute, d’une affaire crapuleuse et non d’un quelconque financement du terrorisme.
on n’entendra évidemment pas plus parler de l’affaire similaire en février 2016 (on ne sait quelle ambassade est concernée cette fois-ci)
▻http://seenthis.net/messages/458246
Sinon, des éléments pour lesquels je ne retrouve pas de liens :
– France seule invitée au sommet GCC, sans doute sensibles aux positions de Fabius sur les Droits humains…
– liens Fabius/Qatar
– Haytham Manna devenu persona non grata à Paris (ainsi que les autres membres de l’opposition « de l’intérieur ») ; il me semble que Manna raconte que lui et ses amis, soudainement, ne pouvaient plus obtenir de visas pour venir en France.
« Il va falloir se poser des questions sur les dispositifs d’intervention multi-#attentats, constate un policier parisien. Nous avons été dépassés sur tout. »
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/191115/comment-manuel-valls-ete-exfiltre-300-metres-des-tirs
« C’est de la communication », commente un haut responsable policier à Paris.
▻http://lemonde.fr/police-justice/article/2015/11/23/dans-le-val-d-oise-recit-d-une-perquisition-musclee_4815543_1653578.html
]]>Exclusif. Bernard Squarcini accuse Valls d’avoir refusé la liste des terroristes français offerte par la Syrie !
▻http://www.brujitafr.fr/2015/11/exclusif-bernard-squarcini-accuse-valls-d-avoir-refuse-la-liste-des-terror
Dans « Valeurs Actuelles » dejeudi 19 novembre : « la Syrie avait en 2013 la liste des djihadistes français opérant sur sol syrien et l’a proposée aux Français. Mais Manuel Valls, ministre de l’Intérieur de l’époque, l’a refusée ». Yves de Kerdrel, directeur...
]]> » SCANDALE D’ÉTAT ? : Valls a refusé la liste des djihadistes français proposée par la Syrie !
▻http://www.les-crises.fr/scandale-detat-valls-aurait-refuse-la-liste-des-djihadistes-francais-prop
18 novembre 2015
Yves de Kerdrel, directeur de la publication de Valeurs actuelles, révèle l’information inédite de l’interview de Bernard Squarcini (ancien chef du renseignement français) qui paraîtra dans l’édition de ce jeudi 19 novembre :
L’ancien directeur de la DCRI y affirme que :
les services secrets syriens ont la liste des combattants djihadistes français opérant en Syrie,
qu’ils l’ont proposée à la France il y a deux ans,
que Manuel Valls a répondu “pas question, nous n’échangeons pas d’informations avec un régime tel que la Syrie”
Kerdrel commente “cette information a de quoi faire sauter un certain nombre de personnes en France” – tu m’étonnes !
▻http://www.dailymotion.com/video/x3ecx2g_l-instant-m-yves-de-kerdrel-valeurs-actuelles-squarcini-revele-
]]>Bernard Squarcini : L’Arabie saoudite a financé le terrorisme en Syrie et en Algérie
▻http://www.brujitafr.fr/2015/10/bernard-squarcini-l-arabie-saoudite-a-finance-le-terrorisme-en-syrie-et-en
Bernard Squarcini, ancien patron des renseignements intérieurs français, révélait il y’a presque 2 ans que « L’Arabie saoudite finançait le terrorisme en Syrie et en Algérie ». Ce qui était connu concernant le financement du terrorisme en Algérie, en Syrie...
]]>Comment #Sarkozy et #Djouhri ont exfiltré de #Libye leur « ami commun » -
▻http://www.mediapart.fr/journal/international/230915/comment-sarkozy-et-djouhri-ont-exfiltre-de-libye-leur-ami-commun
Comment Sarkozy et Djouhri ont exfiltré de Libye leur « ami commun »
23 septembre 2015 | Par Fabrice Arfi et Karl Laske
Des notes de la DGSE obtenues par Mediapart retracent l’épisode de la défection de #Bachir_Saleh, le directeur de cabinet de Mouammar #Kadhafi, lors de la chute du régime libyen en 2011. L’homme clé des financements occultes demande aux agents français l’aide de l’homme d’affaires Alexandre Djouhri. Ce dernier a récemment été perquisitionné par le juge Tournaire dans l’affaire des financements libyens.
C’était un épisode encore très secret de la guerre de Libye. Comment s’est déroulée la défection de Bachir Saleh, l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi et homme clé des financements occultes du régime libyen ? Les juges parisiens René Cros et Emmanuelle Legrand ont involontairement éventé le secret en obtenant, le 5 mai 2015, la déclassification de notes établies par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).
Les magistrats voulaient vérifier la position prise par la DGSE sur l’authenticité d’un document libyen publié par Mediapart en avril 2012, concernant la mise en place d’un financement occulte à l’occasion de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Deux notes leur ont été communiquées – du 30 avril et du 27 novembre 2012 – qui mentionnent cette publication. Elles sont factuelles : l’authenticité du document n’y est pas mise en doute un instant.
Par ailleurs, douze autres notes, rédigées entre le 6 mai et le 16 novembre 2011, retracent le déroulement et la prise en charge par la France du départ de Bachir Saleh, également ancien président du fonds souverain Libya Africa Portfolio for Investment (LAP), du territoire libyen et des conditions qu’il a posées.
Selon l’un des rapports de la DGSE, daté du 25 août 2011, l’ancien homme de confiance de Kadhafi demande notamment à l’ambassadeur de France à Tripoli « d’entrer en contact avec Eskander Djouhri, ami commun de Nicolas Sarkozy et de BS [Bachir Saleh – ndlr] afin de lui demander de téléphoner au président français pour le rassurer sur son sort ».
L’homme en question est Alexandre Djouhri, alias “Eskander” dans les notes de la DGSE. Il a été, dès 2007, l’un des pivots des relations secrètes de l’équipe Sarkozy auprès des autorités libyennes, à travers Saleh justement. Son rival historique, Ziad Takieddine, avait joué le même rôle entre 2005 et 2007, de manière peut-être plus décisive, via un autre officiel, Abdallah Senoussi, beau-frère du “Guide” et patron des services spéciaux extérieurs (voir notre dossier).
[...]
La boucle semblait donc bouclée pour l’ancien directeur de cabinet de Kadhafi. Il allait pouvoir rester quelques mois en France. Jusqu’à ce que Mediapart publie, en avril 2012, une note libyenne sur le financement de la campagne de Sarkozy, provoquant son départ en catastrophe de la capitale. Un départ organisé par Alexandre Djouhri, avec le soutien du patron de la DGSI d’alors, Bernard Squarcini, alors que Saleh était sous le coup d’un mandat d’arrêt d’Interpol (voir ici).
Reconverti dans le conseil, l’ancien ambassadeur Boris Boillon sera pour sa part intercepté par les douaniers, le 31 juillet 2013, gare du Nord à Paris, porteur d’un sac contenant 350 000 euros et 40 000 dollars en espèces, alors qu’il s’apprêtait à rejoindre Bruxelles à bord d’un Thalys. L’enquête se poursuit sur l’origine de ces sommes, que l’ancien diplomate avait « enterrées » dans sa cave.
]]>28 minutes | ARTE | du 8.1.2015
▻http://www.arte.tv/guide/fr/051912-075/28-minutes?autoplay=1
Bernard Squarcini, préfet et ancien Directeur Central du Renseignement Intérieur (DCRI)
Dans l’émission c’est vers 31:00 que cet ancien chef de service secret parle des conditions de vie des gens qui deviennent jihadistes et que c’est la faut de « notre système » auquel il faudrait changer quelque chose. C’est la seule fois depuis mercredi que j’ai entendu cette réflexion alors qu’elle devrait s’imposer naturellement.
]]>Guerre en Libye : les vérités qui dérangent d’un homme de l’ombre - Page 3 | Mediapart
▻http://www.mediapart.fr/journal/france/291014/guerre-en-libye-les-verites-qui-derangent-d-un-homme-de-l-ombre?page_artic
Est-ce que vous pensez que cette fouille a pu être motivée par la crainte que vous reveniez avec des documents susceptibles d’inquiéter le pouvoir en place à l’époque ?
Je réponds “oui”, catégoriquement. Je suis systématiquement contrôlé à mon entrée en France, aux aéroports, lors de mes déplacements, mais cela ne va jamais au-delà. Je n’ai jamais eu droit à une fouille comme cela. Cette fois, cela a été une fouille et une saisie.
Malgré cette fouille, à votre retour en France, vous aviez ce message à faire passer. Qu’est-ce que vous faites ?
Effectivement, on a transmis le message des Libyens à notre contact, Marc German, qui nous servait de passerelle avec la DCRI et faisait suivre toutes nos informations en haut lieu. Il était, nous disait-il, en relations avec “le Squale” [surnom de Bernard Squarcini, ancien directeur de la DCRI – ndlr] et avec Claude Guéant, puisqu’un jour, il nous a clairement indiqué qu’il avait rendez-vous avec lui pour lui amener un message. C’était patriotique, pour nous, d’informer de la sorte les plus hautes autorités de l’État. Et c’est le jeu quand on travaille dans la sécurité militaire privée. Par ailleurs, on pensait vraiment que ce qui était proposé par les Libyens était la bonne solution : Kadhafi n’était plus le guerrier qu’il avait été et le fait qu’il accepte de se mettre à l’écart pouvait permettre de régler la situation.
Et votre contact transmet les informations ?
Oui.
Que se passe-t-il ensuite ?
Pierre Marziali repart à Benghazi. Et à son retour, nous rédigeons ensemble en France une note de synthèse destinée à la présidence de la République. Dans cette note, nous indiquons plusieurs choses. On expose que la « route du sel » qui va du centre de l’Afrique jusqu’en Italie en passant par Benghazi va se rouvrir si on “explose” la Libye. Kadhafi a fermé cette route, qui a été celle des cigarettes, des armes, de la drogue puis celle des migrants. On signale aussi la création à 45 kilomètres de Benghazi d’un centre de formation obligatoire pour les migrants dans une ville où la charia est déjà appliquée et où, en réalité, les migrants sont formés à l’islam radical et pour certains, préparés au maniement d’explosifs.
Dans cette note, nous expliquions la dangerosité de la situation, en soulignant que le Conseil national de transition (CNT) est composé à 40 % d’intégristes proches d’Al-Qaïda, à 40 % d’anciens kadhafistes, pour certains impliqués dans des exactions, et 20 % de démocrates dont on tire les ficelles et qu’on met en avant à la télé. Enfin, nous signalons la disparition de 1 200 ogives de gaz sarin dans une caserne de la ville de Ghat, dans le Fezzan, le lieu où elles ont transité, et le fait qu’elles étaient destinées au Hezbollah, au Liban.
Vous faites donc savoir à l’Élysée, d’une part, qu’une solution diplomatique est possible et, d’autre part, que le CNT n’est pas un bloc homogène et animé des meilleures intentions…
Transmettre cette note était peut-être naïf. L’idée était de dire : “Attention, vous vous laissez entraîner sur un terrain dangereux par des gens qui ne connaissaient pas la réalité du terrain.” Il était peut-être encore temps de s’arrêter. La note est tellement importante pour nous que l’on sollicite nos réseaux pour qu’elle soit transmise en mains propres à l’Élysée. Un ami franc-maçon nous met en relation avec un commissaire divisionnaire en poste à l’Élysée. Il assure la permanence du ministère de l’intérieur à la présidence de la République. C’est un service qui est chargé, 24 heures sur 24, d’aviser le secrétaire général ou le président en cas d’événement majeur.
Donc nous sommes allés à l’Élysée. Ce commissaire a lu la note devant nous, puis il a nous dit : “Je vais transmettre, c’est trop important.” Le soir même, je reçois un mail de ce commissaire me disant que la note a été remise aux deux personnes qui avaient à en connaître, à savoir MM. Sarkozy et Guéant. J’ai gardé le mail.
Vous avez un retour ?
Le retour, c’est que notre relation avec le gouvernement ne semble pas mauvaise. Et que notre intermédiaire avec l’État, Marc German, nous recommande d’aller à Benghazi, dans la perspective de l’arrivée du président Sarkozy sur place, pour rendre visible l’antenne de notre société de sécurité sur place. On a fait un geste et il y a un retour positif. Nous croyons que c’est un adoubement. Par ailleurs, nos deux contacts officieux nous assurent qu’ils ont un feu vert pour venir eux aussi, et nous accompagner.
Vous voulez vous implanter dans une zone que vous décrivez vous-mêmes dans votre note à l’Élysée comme très dangereuse. Vous prenez donc un risque important. Vous pouviez être perçus par l’insurrection comme des espions de Kadhafi, non ?
Je ne crois pas. L’objectif de Pierre Marziali, qui était un technicien en matière militaire, était de créer une société militaire privée sur le modèle américain de Blackwater, qui avait si bien réussi en Irak. Il souhaitait s’implanter à Benghazi et ouvrir un couloir jusqu’à l’Égypte, pour sécuriser les déplacements de diplomates et d’hommes d’affaires.
Au sein du CNT, les anciens du régime Kadhafi nous connaissaient. Ils savaient que nous étions des amis de la Libye et que nous étions là pour faire des affaires. Les autorités de Tripoli étaient elles aussi informées de nos projets. Mais il est possible qu’une information différente ait été diffusée pour nous nuire. Je ne l’exclus pas. La veille de la remise de notre note à l’Élysée, des membres du CNT étaient reçus par la présidence. Notre note a peut-être foutu le bordel sans que nous le sachions.
Pour vous, la version officielle concernant la mort de Pierre Marziali n’est donc pas bonne. Quelle est votre hypothèse ?
Son assassinat a été, on va dire, orienté…
Par la France ?
Je vois mal par qui d’autre.
Parce que vous en saviez trop ?
Certainement parce que nous étions des empêcheurs de tourner en rond. On venait mettre de la complexité et indiquer que tout ça n’était pas blanc, mais plutôt gris, presque noir, alors que BHL chantait sur les toits que les gars du CNT étaient des anges, alors qu’il ne les connaissait que depuis deux jours. Et la suite nous a donné raison, je crois.
Mouammar Kadhafi, le jour de son exécution, le 20 octobre 2011Mouammar Kadhafi, le jour de son exécution, le 20 octobre 2011 © Reuters
Comment interprétez-vous l’entêtement français à ne pas privilégier la solution pacifique, également défendue par l’Union africaine ?
D’après moi, Kadhafi était condamné à mort depuis le départ. C’est certain. Nous n’avons pas été les seuls à faire remonter les mêmes informations. Il y avait des diplomates, des agents. Pourquoi ces informations n’ont-elles pas été étudiées sérieusement ? Parce qu’il fallait à tout prix supprimer Kadhafi. La mise à mort était programmée. Le CNT ne pouvait pas mettre en place une opération pareille. Pour intercepter son convoi à Syrte, il fallait d’abord le géolocaliser. Le CNT n’en avait absolument pas les moyens. Kadhafi a ensuite été abattu et rien n’a été fait pour le garder vivant et le juger. Surtout pas. Trois ans après, j’espère que les langues vont se enfin délier dans les services. Je peux vous assurer qu’on leur a fait faire des choses qu’ils ne voulaient pas.
Vous pensez que nous sommes dans un grand mensonge d’État ?
J’en suis persuadé, oui. C’est la raison d’État
]]>el otro, el mismo
►http://otromismo.blogspot.fr/2012/05/des-heros-eternels-auxhologrammes.html
Des héros éternels aux hologrammes immortels : Chronique d’une mêmification annoncée
Le pseudo-silence dont notre écran se remplit lorsque la bouche de merah s’ouvre sur une dentition de prédateur insatiable, pure et parfaite, n’est rien d’autre qu’un tumulte. Le tumulte de notre frénésie à cliquer, déclencher, commenter, dérouler, produire... tous ensemble. Et chacun devant son écran pris en flagrant mimétisme de l’horreur qui se déroule devant ses yeux de reproduire étroitement ce pseudo-silence, ce petit bruit médiatique qui vient s’agglutiner à tous les autres. Dans le cyberespace, personne n’entend personne crier Le cri est devenu aussi obsolète que l’humain traversant d’un regard froid et morne le labyrinthe envahi de 0 et de 1 de son existence en quête d’un alien, ou d’un minotaure, à exterminer et qui trouve devant lui une forme de vie parfaite ; le terroriste islamiste, ou Bernard Squarcini, ou la centrale nucléaire de Fukushima, ou que sais je encore, le président de la république sortant. Pour autant au milieu de ce labyrinthe, car le labyrinthe ne peut exister comme tel que s’il possède un centre, ne se trouve pas autre chose que le reflet de chacun d’entre nous sur l’écran qui surplombe nos bureaux.
]]>Mohamed Merah, un loup pas si solitaire
►http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/08/23/mohamed-merah-un-loup-pas-si-solitaire_1748746_3224.html
Ces notes permettent de se faire une idée des liens que le djihadiste de 24 ans avait tissés à travers le monde, et elles mettent à mal l’argument avancé par l’ex-patron de la DCRI, Bernard Squarcini, selon lequel Mohamed Merah se serait « radicalisé seul » et qu’il n’appartenait « à aucun réseau » (Le Monde du 24 mars). Il semble que la police française n’ignorait quasiment rien du parcours du jeune djihadiste toulousain.
]]>Qui pour remplacer les chefs de la #DCRI et de la #DGSE ? - Le Point
►http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/qui-pour-remplacer-les-chefs-de-la-dcri-et-de-la-dgse-12-05-2012-1460822_53.
Les services de renseignements français sont dans l’expectative, attendant les futures décisions de François Hollande sur le remplacement, ou non, des chefs de service. « Patron » de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur), le préfet et ex-policier Bernard Squarcini ne se fait pas d’illusions sur son sort, et des noms circulent pour lui succéder.
]]>Qui pour remplacer les chefs de la DCRI et de la DGSE ?
►http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/jean-guisnel/qui-pour-remplacer-les-chefs-de-la-dcri-et-de-la-dgse-12-05-2012-1460822_53.
Les services de renseignements français sont dans l’expectative, attendant les futures décisions de François Hollande sur le remplacement, ou non, des chefs de service. « Patron » de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur), le préfet et ex-policier Bernard Squarcini ne se fait pas d’illusions sur son sort, et des noms circulent pour lui succéder.
]]>Affaire Merah : le gouvernement refuse que le Sénat entende les chefs du renseignement (via @rezo)
►http://www.liberation.fr/societe/01012399452-le-senat-n-entendra-pas-les-chefs-du-renseignement-apres-l-af
Le gouvernement a refusé vendredi l’audition des chefs des services du renseignement prévue par la majorité PS du Sénat après les tueries de Mohamed Merah, suscitant l’indignation du président de cette assemblée, Jean-Pierre Bel (PS).
La commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois, présidée par David Assouline (PS), souhaitait notamment entendre le mardi 3 avril Erard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), et le mercredi 4 avril Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI).
Les ministres de la Défense, Gérard Longuet, et de l’Intérieur, Claude Guéant, « ont décidé de ne pas donner de suite favorable à cette demande, les fonctionnaires concernés n’ayant pas de responsabilité en matière d’évaluation des lois, et étant par ailleurs, en cette période pré-électorale, tenus à un strict devoir de réserve ».
« Pré-terrorisme » et spectacularisation | davduf (Davduf.net)
►http://www.davduf.net/Pre-terrorisme-et.html
Nicolas Sarkozy a fait sienne la théorie du « préterrorisme », défendue par Bernard Squarcini, un proche qu’il a nommé à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Un concept total, et totalement flou, qui, sous prétexte de prévenir les risques, pénalise les intentions. « S’intéresser à » devient un acte de « complicité ». Avec Sarkozy, la curiosité devient pénalement répréhensible. Dans sa nouvelle Minority Report, l’écrivain Philip K. Dick avait anticipé le mouvement. La brigade « Pré-Crime » sillonnait nos consciences. Dans l’affaire dite « de Tarnac », qui devait être le lancement de produit de la maison DCRI, c’est ce qui s’est déroulé : à force d’invoquer le « préterrorisme », à force de prévenir plutôt que de rassembler des preuves, le Politique, pour ses intérêts, avait amplifié une menace qui n’existait pas encore. (...) Source : Davduf.net
]]>Le secret des sources percées | Laurent Berneron
►http://owni.fr/2011/10/26/le-secret-des-sources-percees
En février 2010, le procureur de Marseille a demandé les fadettes de deux journalistes enquêtant sur les dossiers corses. Rien à voir selon lui avec la mise en cause de Bernard Squarcini. Contestable.
#Barbouzeries #Medias #Pouvoirs #Reportage #Bernard_Squarcini #Corse #DCRI #Le_Monde #marseille #protection_des_sources
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