person:bernard-henri lévy

  • Politique étrangère : Hollande dans le « bain néoconservateur »
     
    Le « néoconservatisme » est un mouvement qui a émergé dans les années 1960 aux États-Unis, parti de la gauche anti-communiste jusqu’à former l’aile droite du parti républicain. Concrètement, les “néocons”, grands inspirateurs de la guerre en Irak, se moquent totalement de l’Onu, pensent qu’il faut défendre l’Occident, dont la pointe avancée est Israël, contre les puissances émergentes, méprisent les pays arabes, jugent que la démocratie est le meilleur régime parce qu’il garantit le plus sûrement la paix et la sécurité et qu’il faut l’instaurer, y compris militairement, à l’étranger.

    Mais ils sont tellement liés à une conception de l’Amérique et à une défense de la première puissance mondiale que parler de « néoconservateurs français » confine au contresens. Sauf qu’en France, un certain nombre d’intellectuels et de diplomates se sont inspirés de cette doctrine – c’est le cas de figures comme Bernard-Henri Lévy ou André Glucksmann et d’un petit groupe de fonctionnaires du Quai d’Orsay dont la plupart ont été en poste aux États-Unis et/ou en Israël au plus fort de la vague “néocon”, au début des années 2000. Ils ont même longtemps pensé avoir trouvé leur George W. Bush avec Nicolas Sarkozy, élu avec la volonté de rompre avec Jacques Chirac et de se rapprocher des États-Unis et d’Israël, et leur Donald Rumsfeld avec Bernard Kouchner. Ils ont été partiellement déçus.

    L’élection de François Hollande en mai 2012 aurait pu sceller leur marginalisation définitive. Pendant la campagne, deux courants s’opposaient dans l’entourage du candidat socialiste, entre, d’un côté, les “jospino-védriniens”, fidèles à la ligne dite gaullo-mitterrandienne, et, de l’autre, certains membres de l’entourage de Pierre Moscovici, plus poreux à certaines théories néoconservatrices. Mais “Mosco” n’a pas obtenu le Quai d’Orsay et, dans les cabinets, ce sont les premiers qui ont d’abord occupé les postes les plus importants, avec Paul Jean-Ortiz qui dirige à l’Élysée la cellule diplomatique et Denis Pietton, premier directeur de cabinet de Laurent Fabius au Quai d’Orsay. Tous deux furent conseillers d’Hubert Védrine dans le gouvernement de Lionel Jospin. L’ancien ministre socialiste des affaires étrangères qui exerce toujours une influence importante au PS s’est aussi vu confier, au lendemain du 6 mai, un rapport sur la France dans l’Otan – récemment, il en a coordonné un second, sur les échanges économiques avec l’Afrique.
    Sauf que, six mois à peine après l’arrivée de Hollande à l’Élysée, les premières inquiétudes se sont exprimées, mezza vocce d’abord, puis de plus en plus franchement. Le premier épisode a été celui de l’adhésion de la Palestine à l’Onu. Candidat, le socialiste avait promis de voter pour. Président, il a longuement hésité, avant de finalement tenir sa promesse. En voyage à Jérusalem et à Ramallah, le mois dernier, le président français a fini par rappeler la position historique de la France en faveur d’un État palestinien, mais après de longues discussions dans son entourage, et en restant plus réservé que Nicolas Sarkozy sur la colonisation. Son « chant d’amour pour Israël et pour ses dirigeants » a aussi fait grincer des dents (voir cette vidéo de Canal Plus).

    Aux côtés du premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou, François Hollande a également multiplié les déclarations très fermes à l’égard de l’Iran – un dossier sur lequel il avait choisi, dès son arrivée à l’Élysée, de conserver la même ligne que celle adoptée par Nicolas Sarkozy. Jusqu’à l’accord intérimaire trouvé fin novembre à Genève,la France, avec Laurent Fabius, a choisi d’être le pays négociateur mettant le plus en scène sa méfiance vis-à-vis du régime de Téhéran.
    En janvier 2013, quand il lance l’opération Serval au Mali, certains mots prononcés par le président laissent aussi pantois une grande partie des spécialistes des relations internationales. François Hollande parle alors de « lutte contre le terrorisme » et son ministre de la défense Jean-Yves Le Drian parle de « guerre contre le terrorisme », une expression tellement connotée que son emploi est confondant. Le chef de l’État appelle aussi à « détruire » les terroristes. « Vous vous demandez ce que nous allons faire des terroristes si on les retrouvait ? Les détruire », dit-il le 15 janvier.
    Ce sont encore les mots qui détonnent dans la bouche d’un président socialiste lorsqu’il annonce être prêt à envoyer l’armée française en Syrie, après le massacre à l’arme chimique commis fin août par le régime de Damas. « La France est prête à punir ceux qui ont pris la décision infâme de gazer des innocents », explique alors Hollande.« Punir » : le terme renvoie sans ambiguïté à la phraséologie morale des néoconservateurs, d’autant plus que le chef de l’État est alors disposé à employer la force sans l’aval de l’Onu, où la Chine et la Russie s’opposent fermement à toute intervention contre Bachar al-Assad.

    « Sur les autres dossiers, comme la Palestine à l’Onu ou le discours de Tunis où François Hollande a jugé l’islam compatible avec la démocratie, ses décisions ont été lentes et ouvertes jusqu’au dernier moment, mais elles ont, à chaque fois, fini par reprendre les constantes de la politique étrangère française. La vraie embardée, c’est l’aventure syrienne », explique un proche du président, aujourd’hui retiré des affaires. Un avis partagé par le chercheur Pascal Boniface, dans une tribune récente publiée dans La Croix. « Une telle action, illégale et contraire aux intérêts de la France comme membre permanent du Conseil de sécurité, aurait accrédité sérieusement l’idée d’un tournant néoconservateur », explique-t-il, avant de conclure finalement à une continuité de la politique étrangère sous Hollande.

    À chacun de ses épisodes sont aussi revenus du Quai d’Orsay les récits de l’opposition, historique, entre la direction Afrique du Nord-Moyen-Orient et celle des affaires stratégiques, surnommée « la secte » par ses contempteurs et accusée d’être noyautée par les “néocons” – c’est cette dernière qui est en pointe sur le dossier du nucléaire iranien. Les “védriniens” ou les tenants du “gaullo-mitterrandisme” s’inquiètent aussi de voir confirmer la carrière de certains diplomates influencés par les “néocons”. 

    C’est par exemple le cas de Gérard Araud, ambassadeur de la France à l’Onu, ancien directeur des affaires stratégiques et ex-ambassadeur en Israël dans les années 2000, dePhilippe Errera, nommé par la gauche directeur des affaires stratégiques du ministère de la défense après avoir été représentant de la France à l’Otan, ou de François Richier, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, passé lui aussi par les affaires stratégiques, et ambassadeur en Inde depuis 2011.
    Au Quai d’Orsay, Jacques Audibert, nommé par Bernard Kouchner, occupe toujours le poste clef de directeur des affaires politiques et de sécurité, et l’ambassadeur Éric Chevallier, proche de Kouchner, a la main sur la politique française en Syrie. Quant à Laurent Fabius, son cabinet a été fortement remanié en juin dernier, avec le départ de plusieurs arabisants et de Denis Pietton, directeur de cabinet pour le Brésil. Le ministre a depuis choisi comme directeur de cabinet adjoint un des visages de cette génération de diplomates, souvent jugés brillants et poreux aux thèses néoconservatrices, Martin Briens. 

    Ainsi, Mediapart citait en 2009 un diplomate européen à propos des négociations avec l’Iran : « L’équipe qui travaille aujourd’hui sur ce dossier à l’Élysée et au Quai d’Orsay reste sur la ligne ferme fixée avec l’administration Bush en 2003. Ce sont des gens comme François Richier, Martin Briens ou Philippe Errera, qui sont des idéologues assez durs. Ils ont été en poste à Washington à l’époque Bush et ils ont baigné dans l’atmosphère néoconservatrice de l’époque. »
    ançois Hollande, ont fait tiquer une partie du staff présidentiel, même si le président de la République a choisi à son arrivée à l’Élysée de renoncer à toute « chasse aux sorcières »dans les ministères, convaincu qu’il fallait s’en tenir à la vision, très française, d’une haute administration pérenne, au-delà des alternances politiques. « Hollande n’était pas néocon mais, effectivement, après le 6 mai, certains ont pu penser qu’il pourrait le devenir », témoigne un proche, aujourd’hui en poste dans un cabinet ministériel.
    La thèse fait bondir au Quai d’Orsay, parmi les proches de Laurent Fabius ou le ministre délégué au développement Pascal Canfin. « Les bras m’en tombent. Sur tous les points de doctrine de base des néocons, on fait l’inverse ! » dit-il d’emblée. L’écologiste en veut pour preuve le recours à l’Onu – au Mali et en République centrafricaine (RCA), la France intervient sous mandat international –, la coopération avec des forces africaines – « on n’intervient pas seul » – , et la volonté affichée lors du Sommet de l’Élysée début décembre de bâtir une force africaine d’intervention rapide pour que « les Africains assurent eux-mêmes leur sécurité ».

    « Et parler de “faucons” est également totalement faux. Au Mali et en RCA, notre intention première n’était pas d’intervenir. L’intervention militaire est le dernier recours pour la France. Simplement, la réalité nous rattrape », juge encore Pascal Canfin, qui vient de boucler son projet de loi sur le développement, le premier du genre en France, censé bâtir « une nouvelle relation avec l’Afrique », loin des démons de la Françafrique. « Nous avons une doctrine que nous essayons de bâtir. L’idée, c’est que la sécurité n’est pas possible sans développement et que le développement n’est pas possible sans sécurité », dit l’ancien député européen.

    Quant à la Syrie, et l’absence de mandat onusien sur lequel Hollande était prêt à s’asseoir, le ministre reprend l’argumentation de l’Élysée sur « l’épuisement de la réalité diplomatique de l’Onu face à Vladimir Poutine ». « Cela revenait à se condamner à l’impuissance », dit Canfin, dont le parti, les Verts, avait déjà défendu l’intervention française au Kosovo en 1999, sans le feu vert de l’Onu. C’est à peine s’il admet certains écarts de langage. « Sur les terroristes au Mali, ce qui était important, c’était d’éviter de les appeler “djihadistes” donnant l’idée d’une guerre contre les musulmans, menée au nom du choc des civilisations par des croisés chrétiens », rappelle le ministre.

    En réalité, les spécialistes interrogés s’accordent tous à dire que « la guerre contre le terrorisme » ou le « punir » syrien relevaient surtout de maladresses de langage, sans doute partiellement liées au « bain néocon » de certains conseillers, mais pas d’une doctrine établie au sommet de l’État. Comme en politique intérieure, François Hollande« est le contraire d’un doctrinaire », rappelle un ancien haut responsable du Quai d’Orsay : « Il a une grande confiance dans son sens tactique. Un peu comme en bureau national élargi (du PS - ndlr), il se demande ce qu’il peut faire avec Poutine ou Obama. Chez Hollande, la tactique l’emporte toujours sur le reste. »

    Elle l’emporte d’autant plus que François Hollande n’a jamais été un grand spécialiste des relations internationales (même s’il s’en est occupé quand il était premier secrétaire du PS) et, durant sa campagne, il avait évité de prononcer un grand discours sur le sujet.« Hollande n’est pas du tout néoconservateur. Cela impliquerait d’avoir des convictions claires et la volonté de les mettre en œuvre. Il est plutôt quelqu’un qui s’adapte à des situations de façon pragmatique », jugeJean-Paul Chagnollaud, directeur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée-Moyen-Orient (iReMMO). Y compris sur la Syrie, estime ce chercheur qui était favorable à une intervention militaire contre Bachar al-Assad.

    « Le terme “punir” était maladroit parce qu’il sous-entendait une substitution à la justice internationale, et parce qu’il renvoyait à la politique coloniale. Alors que l’action pouvait avoir du sens, on a pris un terme extrêmement maladroit. Tout cela relève d’un bricolage intellectuel », dit Chagnollaud. « Sur les armes chimiques, Hollande a eu une réaction émotionnelle. Il a considéré que la France se devait de fixer des lignes rouges parce que, plus que d’autres, elle avait souffert des armes chimiques… Hollande connaît les doctrines mais il s’en sent libre », dit aussi un proche du président. Avant d’ajouter : « François Hollande a une vision mais elle prend du temps à se développer. Il a aussi pris le temps d’entrer dans le costume présidentiel. »

    Dans ce flou idéologique, plusieurs fins connaisseurs de la politique étrangère du PS perçoivent d’ailleurs davantage « une résurgence inattendue de réflexes SFIO », selon l’expression d’un ancien haut responsable du Quai d’Orsay, qu’une conversion dogmatique au néoconservatisme. La SFIO, l’ancêtre du PS, avait, à l’époque, soutenu la diplomatie du président américain Wilson (le néoconservatisme est un « wilsonisme botté », selon l’expression rappelée par le chercheur et diplomate Justin Vaïsse), avant de défendre, avec Guy Mollet, l’expédition de Suez en 1956 et de s’opposer au retrait de l’Otan décidé par le général de Gaulle.

    Au bout du compte, c’est dans ce balancement permanent entre différentes inspirations que se meut continûment François Hollande, dans « un consensus mou qui ressemble à un “continuisme discret” », selon l’expression du chercheur Bertrand Badie. Et c’est dans sa réaction face à un événement historique qu’il se définira. L’accord scellé avec l’Iran n’est pour l’instant que provisoire. Dans six mois, il s’agira de le transformer définitivement. L’attitude de la France sera déterminante.

    Lénaïg Bredoux

    http://www.mediapart.fr/journal/international/151213/politique-etrangere-hollande-dans-le-bain-neoconservateur?page_article=1

  •  » [Reprise] Pas de guerre pour Bernard-Henri Lévy !, par Diana Johnstone + NPAC
    http://www.les-crises.fr/pas-de-guerre-pour-bhl

    Papier mordant de Diana Johnstone, universitaire et journaliste américaine – elle fût très active dans le mouvement contre la guerre du Viêt Nam dans les années 1970.

    Le peuple américain ne veut pas d’un engagement des forces armées US dans la guerre civile en Syrie. Les Nations Unies n’appuieront pas un bombardement de la Syrie par les Etats-Unis. Le parlement britannique ne veut pas s’engager dans le bombardement de la Syrie. L’opinion publique mondiale est opposée à un bombardement de la Syrie par les Etats-Unis. Même l’OTAN ne veut pas participer à un bombardement de la Syrie. Alors qui veut que les Etats-Unis bombardent la Syrie ?

    Les mêmes qui nous ont entraîné dans la guerre en Irak, pardi !

    Le 27 août, le Foreign Policy Initiative (FPI), une réincarnation du Project for the New American Century (PNAC) qui a dicté à Bush II sa politique étrangère désastreuse, a transmis son ordre de route à Obama. Dans une lettre ouverte au président, le FPI a insisté pour « une riposte décisive à l’emploi récent et massif d’armes chimiques par le dictateur syrien Bashar al-Assad ».

    Les « experts en politique étrangère » néocons ont laissé tomber le pathos destiné à provoquer un sentiment de culpabilité chez les Américains ordinaires parce qu’ils restent assis devant la télé à « ne rien faire ». Leur argument s’appuie plutôt sur une projection de puissance. Une fois la « ligne rouge » définie par Obama, il se doit de réagir pour « montrer au monde ».

    « Sans réaction, les attaques croissantes par armes chimiques du régime d’Assad montrera au monde que les lignes rouges de l’Amérique ne sont que des menaces creuses ».

    Le FPI a dit à Obama que les Etats-Unis devaient envisager « des frappes militaires directes contre les piliers du régime Assad, » et non simplement se débarrasser de la menace d’armes chimiques, « mais aussi miner ou détruire les capacités aériennes du régime Assad et autres moyens militaires traditionnels de commettre des atrocités contre des civils non-combattants. »

    Dans le même temps, « les Etats-Unis devraient accélérer leurs efforts pour équiper, former et armer les éléments modérés de l’opposition armée syrienne, avec l’objectif de les renforcer suffisamment pour gagner aussi bien contre le régime Assad que contre la présence croissante de factions rebelles liées à Al-Qaeda et autres extrémistes dans le pays. » Les Etats-Unis devraient « aider à modeler et influencer les fondations d’une Syrie post-Assad ».

    Bref, il est demandé un changement de régime en bonne et due forme, de se débarrasser à la fois du régime actuel et de sa principale opposition armée, et mettre au pouvoir de supposés « éléments modérés de l’opposition armée syrienne, » qui, de l’avis général, sont les plus faibles sur le terrain.

    Ainsi, après avoir échoué à produire des résultats aussi agréables et modérés en Irak ou en Afghanistan, il faudrait recommencer encore et encore.

    Les noms les plus familiers parmi les 78 signataires sont Elliott Abrams, Max Boot, Douglas J. Feith, Robert Kagan, Lawrence F. Kaplan, Joseph I. Lieberman, Martin Peretz, et Karl Rove. Aucune surprise.

    #Syrie

  • Par Burhan Ghalioun, écrivain, professeur à la Sorbonne, Subhi Hadidi, écrivain et journaliste, et Farouk Mardam Bey, éditeur.

    Bernard-Henri Lévy, épargnez aux Syriens votre soutien !

    Nous pensons exprimer l’opinion de la très grande majorité des démocrate syriens en exil en appelant nos amis syriens, arabes, français, européens, à boycotter SOS Syrie et à s’en démarquer publiquement

    « Bernard-Henri Lévy, épargnez aux Syriens votre soutien ! »

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270511/bernard-henri-levy-epargnez-aux-syriens-votre-s

  • La pâte à crêpe selon Bernard-Henri Lévy
    http://www.acrimed.org/article4104.html

    Bernard-Henri Lévy vient d’être nommé commissaire d’une exposition à Saint-Paul de Vence et à cette occasion il publie un livre – une sorte de catalogue/journal de l’exposition. Ce double événement – qui en soi n’a rien d’extraordinaire – est un nouveau prétexte pour le voir défiler partout dans les médias. La presse est enthousiaste et les animateurs audiovisuels déroulent le tapis rouge. Et notre observation méticuleuse des médias depuis près de vingt ans permet de l’affirmer : jamais une exposition (...)

  • Même la justice française condamne BHL… (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-04-26-BHL

    Depuis quarante ans, les élucubrations de Bernard-Henri Lévy lui ont valu les réprimandes et les sarcasmes d’intellectuels aussi divers que Raymond Aron, Pierre Vidal-Naquet, Gilles Deleuze, Pierre Bourdieu... Cela n’a nullement empêché le philosophe préféré des médias d’empiler les signes de reconnaissance de la bonne société et de multiplier les propos diffamatoires. Avec un argumentaire plutôt subtil : tous ses ennemis politiques seraient assimilables à des nazis...
    La liste des bourdes et des calomnies de notre intellectuel de parodie est longue et ancienne. Il a pour distinction de s’être à peu près trompé sur tout. Soucieux d’accomplir un travail de mémoire sur les impostures intellectuelles de BHL, Le Monde diplomatique a, il y a quelques années, regroupé et classé toutes ses calembredaines dans un dossier très détaillé.

  • Les gens sont méchants : BHL ne sera pas reçu à Tripoli
    http://www.rue89.com/2013/03/18/bhl-le-juif-ne-fera-pas-le-voyage-tripoli-avec-sarkozy-240661

    Dans un contexte sécuritaire qui reste tendu, la mairie redoutait un incident : Bernard-Henri Lévy est juif, et cela pourrait servir de prétexte aux milices islamistes pour attaquer la mairie, nous expliquait-t-on lundi à Tripoli

    Selon une source proche de BHL, Nicolas Sarkozy a failli annuler le voyage et Lévy l’aurait convaincu d’y aller quand même. Que c’était « effectivement un problème » mais que « leurs amis libyens étaient dans une posture délicate car ils devaient faire attention aux islamistes ».

    Attention, il va forcément y avoir des commentaires totalement à côté de la plaque à ce sujet. Ne pas perdre de vue :
    – que cette histoire se base sur très peu de données factuelles et concerne en premier lieu des manipulateurs professionnels ; les propabilités de montage médiatique sont ici maximales ;
    – que pour un sioniste et un néoconservateur, le fait que les pays arabes soient livrés à l’intolérance islamiste et qu’Israël soit le seul refuge des juifs du monde arabe (tandis que les chrétiens arabes, eux, devraient aller en Europe), ça n’est pas une catastrophe, mais plutôt une sorte de but pratique.

  • Libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy (II) - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-11-20-Liberer-les-Palestiniens-des-mensonges-de-Bernard

    L’homme est entré à Gaza sur les tourelles d’un char israélien début 2009, lors de l’opération « Plomb durci ». Il n’a rien vu à Gaza, aucun crime, aucune violation du droit international. Pour justifier une opération qui a fait plus de 1 400 morts du côté palestinien (en majorité des civils), il a utilisé les mêmes arguments, les mêmes mensonges qu’invoquait l’armée française durant la guerre d’Algérie — ces arguments que défendait le général Bigeard, à qui le gouvernement de gauche rend hommage ce 20 novembre, et certains intellectuels de l’époque (oui, il existait des intellectuels affirmant que la torture n’était pas pratiquée en Algérie).

  • Libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy (II) - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-11-20-Liberer-les-Palestiniens-des-mensonges-de-Bernard

    L’homme est entré à Gaza sur les tourelles d’un char israélien début 2009, lors de l’opération « Plomb durci ». Il n’a rien vu à Gaza, aucun crime, aucune violation du droit international. Pour justifier une opération qui a fait plus de 1 400 morts du côté palestinien (en majorité des civils), il a utilisé les mêmes arguments, les mêmes mensonges qu’invoquait l’armée française durant la guerre d’Algérie — ces arguments que défendait le général Bigeard, à qui le gouvernement de gauche rend hommage ce 20 novembre, et certains intellectuels de l’époque (oui, il existait des intellectuels affirmant que la torture n’était pas pratiquée en Algérie).

    J’avais, dans un précédent papier, appelé à libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy. Il remet cela aujourd’hui, dans une de ses chroniques du Point (22 novembre), intitulée « Obscénités ».

    #Gaza #BHL

  • Le serment de Toto - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    http://cqfd-journal.org/Le-serment-de-Toto

    Le serment de Toto

    paru dans CQFD n°101 (juin 2012), rubrique Médias, par François Maliet
    mis en ligne le 27/08/2012 - commentaires

    Le dernier film de Bernard-Henri Lévy (BHL) traite un peu de la Libye et – paraît-il – beaucoup de lui-moi-je. Malgré une campagne médiatique agressive, même les salles obscures fuient ce tout-à-l’ego. Nous ne saurons donc pas si l’œuvre élude certaines questions, comme celle que posent les relations entre le président soudanais – recherché pour génocide – et le Tripoli nouveau.

    En 2009, l’acteur Albert Dupontel avait envoyé paître en direct le journaliste de France 3 qui l’interviewait sans avoir vu son film. Alors, à CQFD, nous étions prêts à grever nos maigres émoluments pour voir Le Serment de Tobrouk, film retraçant les péripéties libyennes, de février à octobre 2011, du philosophe militaire par qui l’intervention de l’Otan est arrivée. Le bombardement promotionnel a été si intensif que l’on mourrait d’envie de guerroyer une heure quarante-six durant en compagnie de ce Davy Crockett germanopratin et sa toque en peau de raton laveur [1]. Toute la presse en a parlé : Le Monde du 26 mai et du 6 juin (BHL étant membre du conseil de surveillance du quotidien, il aurait été maladroit de ne pas), Libé du 25 mai (le quotidien étant partenaire du film, il aurait été maladroit de ne pas), Le Figaro du 25 mai, Les Inrocks du 7 juin, Le Point du 7 juin (BHL tenant son bloc-notes dans cet hebdo, il aurait été maladroit de ne pas)… Le 25 mai, dans Le Nouvel Obs, Laurent Joffrin a même osé évoquer – Laurent Joffrin ose tout – « un film d’action efficace, un thriller philosophique et stratégique ». À cette omniprésence dans la presse écrite, il faut ajouter de longs tunnels publicitaires sur TF1, France 2, France 3, i-télé, Europe 1, Canal Plus, BFM-TV, Arte (BHL étant président du Conseil de surveillance de la chaîne, il aurait été maladroit de ne pas)… N’en jetez plus, nous y allons. Sauf que… Ha. Non. Impossible. Le Serment de Tobrouk n’est pas distribué à Marseille [2] , comme dans d’autres grandes villes françaises.

    Dommage. Nous ne saurons si ce monument de narcissisme omet d’évoquer, par exemple, la relation de franche camaraderie qui lie le président du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil – ancien ministre de la Justice de Kadhafi –, et Omar El-Béchir, le assez peu avenant président du Soudan voisin. « Le peuple soudanais a apporté un soutien, humanitaire mais aussi en armes, qui est parvenu à tous les révolutionnaires libyens à Misrata, dans les montagnes de l’Ouest, à Zawiyah et dans toutes les régions de la Libye », aurait déclaré El-Béchir. Afin de le remercier pour cet élan de solidarité démocratique, Moustapha Abdeljalil a reçu le président soudanais à Tripoli en janvier dernier, lui promettant d’investir dans l’agriculture et l’immobilier de son pays. Simple relation de bon voisinage ? À ceci près que, entre 2003 et 2008, le conflit au Darfour a fait 300 000 morts dans l’est du Soudan selon l’ONU. Et que Omar El-Béchir est recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre, crime contre l’humanité et, excusez du peu, génocide. Moi-je le philosophe, qui par le passé a beaucoup glosé sur le Darfour, n’a a priori rien à redire quand le criminel de guerre présumé Omar papote affaires avec son pote Moustapha.

    Au journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur l’aspect peu démocratique d’une guerre décidée à deux, avec Nicolas Sarkozy, BHL a eu cette – hallucinante – réponse : « Il y a des situations d’urgence. Il y a des moments où, comme disait Walter Benjamin, il faut appuyer, très fort, et très vite, sur les freins d’une histoire devenue folle. Et là, c’est malheureux à dire, mais on n’a plus le temps de la bonne et belle délibération démocratique [3]. »

    Si notre flamboyant philosophe est aussi soucieux de la justice internationale qu’il l’est de « la bonne et belle délibération démocratique » – qu’il s’évertue pourtant à exporter à grands coups de Rafale –, Omar El-Béchir peut sans problème venir boire un caoua au Café du Flore. BHL apportera les croissants.

    Notes

    [1] Vous dites ? Ce sont ses vrais cheveux ? Ho, pardon.

    [2] La rédaction de CQFD, mensuel (inter)national, est basée à Marseille.

    [3] « Bernard-Henri Lévy : “En Libye, Sarkozy s’est conduit avec grandeur” », Le Figaro, 24 mai 2012.

  • Le serment de Toto par François Maliet
    http://cqfd-journal.org/Le-serment-de-Toto

    Le dernier film de Bernard-Henri Lévy (BHL) traite un peu de la Libye et – paraît-il – beaucoup de lui-moi-je. Malgré une campagne médiatique agressive, même les salles obscures fuient ce tout-à-l’ego. Nous ne saurons donc pas si l’œuvre élude certaines questions, comme celle que posent les relations entre le président soudanais – recherché pour génocide – et le Tripoli nouveau.

  • « Féminisme à la française » | Joan W. Scott (Libération)
    http://www.liberation.fr/politiques/01012342214-feminisme-a-la-francaise

    Dans les débats qu’a ouverts l’affaire DSK, celles et ceux qui ont pris le parti de ce dernier ont insisté (une fois de plus) sur le fait que les Américains confondaient les charmes de la séduction et la violence du viol. Bernard-Henri Lévy, par exemple, a dit de Dominique Strauss-Kahn qu’il était « un séducteur, un charmeur », pas un « violeur ». Parmi les spéculations sur le déroulement exact des faits eux-mêmes, le doute a été jeté sur la véracité du témoignage de la femme qui s’est déclarée être la victime : l’a-t-on payée pour qu’elle porte plainte ? A-t-elle mal interprété - il s’agit après tout d’une musulmane - les signaux qui montraient la nature du manège ? Ou, après y avoir consenti, a-t-elle changé d’avis ? Certains commentaires émis par la défense suggèrent que Dominique Strauss-Kahn plaidera le caractère consensuel de la relation sexuelle : pour des raisons que nous ignorons, cette femme aurait changé d’avis et ensuite menti sur ce qui s’était réellement produit. (...) Source : Libération

  • vu sur rezo :
    Quel barnum :-(
    Liste éclectique et au final assez drôle

    « Prendront la parole, entre autres, Laurent Fabius, Bertrand Delanoë, Cécile Duflot, François Bayrou, Rama Yade, Fadela Amara, Axel Poniatowski, ainsi qu’André Glucksmann, Bernard Kouchner, Kendal Nezan, Aalam Wassef et Bernard-Henri Lévy.

    L’opposition syrienne s’exprimera par la voix de plusieurs témoins récemment sortis de Damas ou d’autres villes de la Syrie martyre.

    Des témoignages écrits, également venus de l’intérieur de la Syrie, seront lus par les acteurs Xavier Beauvois et Jane Birkin. »

    sic ! Jane Birkin, de mieux en mieux, re-sic !!
    http://blogs.rue89.com/neo-arabia/2011/07/03/des-opposants-syriens-rejettent-le-soutien-encombrant-de-bhl-212044
    #cirque #bonneteau

  • Attali et BHL s’en vont en guerre - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2012-06-05-Attali-et-BHL-s-en-vont-en-guerre

    Le petit club des penseurs-stratèges et des intellectuels se prenant pour des chefs d’état-major s’élargit à mesure que s’aggrave la crise syrienne : à l’instar de Bernard-Henri Levy, auto-auréolé de son épopée libyenne, qui a enjoint ces jours-ci le nouveau pouvoir français de « dépasser le véto sino-russe au Conseil de sécurité » en envisageant une opération armée sans l’aval de l’ONU contre le régime de Bachar El Assad, voici qu’une autre grande conscience, un autre « sémaphore de la pensée », Jacques Attali [1], préconise tranquillement une intervention de l’OTAN… au Sahel, « avant que l’équivalent du 11 septembre 2001 ne vienne l’imposer ».

  • Bernard-Henri Lévy, accompagné par des vétérans libyens et deux opposants clandestins au régime de Damas
    http://www.purepeople.com/media/lors-du-photocall-du-film-documentaire_m859654

    Bernard-Henri Lévy, accompagné par des vétérans libyens et deux opposants clandestins au régime de Damas, lors du photocall du film documentaire Le Serment de Tobrouk au Festival de Cannes le 25 mai 2012

    (1) J’aime comment cette photo fait ressortir, par contraste, le courage physique de l’intellectuel engagé qui, lui, défie le régime syrien à visage découvert. Depuis un photocall sur la Croisette.

    (2) Mais alors, comment sait-on qu’il s’agit d’authentiques opposants syriens, et non de braves jardiniers marocains de la villa de l’intellectuel dépoitraillé ? (Tu as bien conscience que le Spiderman qui était présent à la première du film Spiderman, hé bien ça n’était certainement pas le vrai Spiderman ?)

    (3) Pourquoi ces supposés militants syriens se masquent-ils le visage (alors qu’il n’est pas difficile du tout de rencontrer une quantité fort respectable d’opposants syriens qui militent contre le régime depuis des années à visage découvert) ? Pour ne pas être reconnus par le régime de Bachar Assad, ou pour échapper à la honte d’être les deux seuls syriens au monde capables d’associer le drapeau syrien à l’intellectuel sioniste ?

  • Ooouuuuh la la la la la la !
    Le documentaire de Bernard-Henri Lévy sur la Libye en Séance spéciale au festival de Cannes | Next
    http://next.liberation.fr/cinema/2012/05/04/le-documentaire-de-bernard-henri-levy-sur-la-libye-en-seance-special

    Un documentaire sur la guerre en Libye réalisé l’an passé par le philosophe Bernard-Henri Lévy, sera présenté en Séance spéciale le 25 mai, a annoncé vendredi la direction du Festival de Cannes.

    « Le Serment de Tobrouk montre comment des convictions et des idées peuvent infléchir le cours de l’Histoire et rendre possible une ingérence humanitaire et politique qui semblait jusque-là impensable », écrivent dans un communiqué Gilles Jacob, le président et Thierry Frémaux, le délégué général du Festival. En accueillant la révolution libyenne dans leurs murs, les deux responsables entendent adresser un geste aux Syriens : le film-témoignage de Lévy, expliquent-ils, « rend d’autant plus troublant, et d’autant plus révoltant, le spectacle de la tuerie quotidienne qui se déroule, depuis presque la même date et encore aujourd’hui, dans la Syrie de Bachar El Assad ».

    ah ben oui, ça va en faire des beaux films de guerre tout ça ! Vite, vite, cours chercher ton fusil, tu feras parti de l’Histoire

  • Des nouveaux philosophes

    « De l’autre côté de la scène, de jeunes « entrants » dans le champ intellectuel de l’époque, les « nouveaux philosophes », font de l’« antitotalitarisme » leur fonds de commerce. L’année 1977 est celle de leur consécration médiatique. André Glucksmann et Bernard-Henri Lévy publient respectivement cette année-là Les Maîtres penseurs et La Barbarie à visage humain . La thèse des « nouveaux philosophes » est que tout projet de transformation de la société conduit au « totalitarisme », c’est-à-dire à des régimes fondés sur le massacre de masse, où l’État s’assujettit l’intégralité du corps social. L’imputation de « totalitarisme » est adressée non seulement à l’URSS et aux pays du « socialisme réel », mais à l’ensemble du mouvement ouvrier. L’entreprise « révisionniste » de François Furet en matière d’historiographie de la Révolution française, puis ses analyses relatives à la « passion communiste » au XXe siècle, s’appuient sur une idée analogue. Au cours des années 1970, certains « nouveaux philosophes » – dont beaucoup sont issus de la même organisation maoïste, la Gauche prolétarienne – conservent une certaine radicalité politique. Dans Les Maîtres penseurs, A. Glucksmann oppose la plebs à l’État (totalitaire) avec des accents libertaires que ne renieraient pas les adeptes actuels de la « multitude », et qui expliquent en partie le soutien qu’il reçut à l’époque de Michel Foucault. Le temps passant, ces penseurs se sont toutefois progressivement acheminés vers la défense des « droits de l’homme », de l’ingérence humanitaire, du libéralisme et de l’économie de marché. Au cœur de la « nouvelle philosophie », figure un argument relatif à la théorie. Cet argument a ceci d’intéressant qu’il provient de la vieille pensée conservatrice européenne, et particulièrement d’Edmund Burke. André Glucksmann le résume en une formule : « Théoriser, c’est terroriser ». Burke attribuait les conséquences catastrophiques de la Révolution française (la Terreur) à l’« esprit spéculatif » de philosophes trop peu attentifs à la complexité du réel, et à l’imperfection de la nature humaine. Selon Burke, les révolutions sont le produit d’intellectuels toujours prêts à accorder davantage d’importance aux idées qu’aux faits qui ont passé le « test du temps ». Dans une veine similaire, A. Glucksmann et ses compagnons soumettent à critique la tendance qui, dans l’histoire de la pensée occidentale, prétend saisir la réalité dans sa « totalité », et entreprend sur cette base de la modifier. Une tendance qui remonte à Platon, et qui, via Leibniz et Hegel, débouche sur Marx et le marxisme. L’assimilation de la « théorisation » à la « terreur » repose sur le syllogisme suivant : comprendre le réel dans sa totalité revient à vouloir se l’assujettir ; or, cette ambition conduit inéluctablement au goulag. On conçoit, dans ces conditions, que les théories critiques aient déserté leur continent d’origine à la recherche de contrées plus favorables. Le succès des « nouveaux philosophes » a valeur de symptôme. Il en dit long sur les transformations subies par le champ politique et intellectuel de l’époque. Ces années sont celles du renoncement à la radicalité de 1968, de la « fin des idéologies », et de la substitution des « experts » aux intellectuels. La création en 1982 de la Fondation Saint-Simon – qui fit se rencontrer, selon l’expression de Pierre Nora, « des gens qui ont des idées avec des gens qui ont des moyens » –, par Alain Minc, François Furet, Pierre Rosanvallon et quelques autres, symbolise l’émergence d’une connaissance du monde social supposée exempte d’idéologie.[...] L’atmosphère des années 1980 est à mettre en rapport avec les bouleversements « infrastructurels » qui affectent les sociétés industrielles depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’un des principaux est l’importance prise par les médias dans la vie intellectuelle. Les « nouveaux philosophes » furent le premier courant philosophique télévisé. Sartre et Foucault apparaissent certes eux aussi à cette époque dans des entretiens filmés, mais ils auraient existé, ainsi que leurs œuvres, en l’absence de télévision. Il en va autrement de Bernard-Henri Lévy et d’André Glucksmann. À bien des égards, les « nouveaux philosophes » sont des produits médiatiques, leurs ouvrages – en plus de signes reconnaissables : chemise blanche, mèche rebelle, posture « dissidente » – étant conçus en tenant compte des contraintes de la télévisionnote. L’intrusion des médias dans le champ intellectuel bouleverse les conditions d’élaboration des théories critiques. Elle constitue un élément supplémentaire expliquant le climat hostile qui s’instaure en France à partir de la fin des années 1970. Ainsi, l’un des pays où les théories critiques avaient le plus prospéré au cours de la période précédente, avec les contributions d’Althusser, Lefebvre, Foucault, Deleuze, Bourdieu, Barthes et Lyotard notamment, a vu sa tradition intellectuelle dépérir. Certains de ces auteurs ont continué à produire des œuvres importantes au cours des années 1980. Mille Plateaux de Deleuze et Guattari paraît en 1980, Le Différend de Lyotard en 1983, et L’Usage des plaisirs de Foucault en 1984. Mais la pensée critique française a alors perdu la capacité d’innovation qui avait été la sienne antérieurement. S’instaura alors une glaciation théorique, dont à certains égards nous ne sommes pas encore sortis. » (Razmig Keucheyan, Hémisphère gauche. Une cartographie des nouvelles pensées critiques )

    #Nouveaux_philosophes

  • Zemmour & Naulleau 02/12/2011 : Bernard-Henri Lévy et Michel Onfray

    http://www.youtube.com/watch?v=Ye2BRKDnwZE&feature=colike

    00:00 - BHL : « l’idiot utile » des islamistes ?
    Bernard-Henri Lévy, écrivain, romancier, philosophe, essayiste, metteur en scène, acteur, cinéaste et éditorialiste français

    35:40 - Michel Onfray : le philosophe militant
    Michel Onfray, philosophe

    #Zemmour_&_Naulleau, #Eric_Zemmour, #Eric_Naulleau, #Bernard-Henri_Lévy, #Michel_Onfray

  • #DSK : ce sont ses amis qui en parlent le mieux - CQFD, mensuel de critique sociale

    Bernard-Henri Lévy (le fameux philosophe) l’a dit le tout premier : non seulement Dominique Strauss-Kahn (aka DSK), qui est son ami, n’a pas (du tout) agressé Nafissatou Diallo, mais il n’a, plus mathématiquement, pas (du tout) pu agresser Nafissatou Diallo, pour la simple mais bonne raison que DSK est depuis vingt-cinq ans son « ami », à lui, Bernard-Henri Lévy, et que pendant ce conséquent laps de temps (vingt-cinq ans, ça fait quand même deux fois sept ans, plus huit ans, c’est pas rien), jamais (jamais, vous m’entendez ?) DSK ne lui a ne serait-ce que suggéré, fût-ce à mots très couverts, fût-ce par de compliquées circonlocutions, qu’il avait envie de forcer une femme de chambre de chez Sofitel – et alors vous, n’est-ce pas, je sais pas, mais moi, qui ai pour métier de penser (et qui ne suis pas, vous me concèderez, du genre qui se laisse facilement berner), toute cette histoire du bonhomme qui se lancerait tout d’un coup dans l’agression galante sans avoir au moins prévenu quelques potes ? Vous m’excuserez, mais j’y crois juste pas : ça tient pas la route une seconde. Puis, ’tendez : vous pensez vraiment que si Dominique était le « monstre » qu’a d’abord dit « la justice américaine » (avant de le blanchir), il serait mon ami ? Dites-moi : je suis qui, moi, au juste, pour que vous vous mettiez à m’insulter

    http://cqfd-journal.org/DSK-ce-sont-ses-amis-qui-en

  • Attention, tu risques de tomber de ta chaise : Libye : BHL s’est engagé « en tant que juif »
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/20/97001-20111120FILWWW00182-libye-bhl-s-est-engage-en-tant-que-juif.php

    Le philosophe Bernard-Henri Lévy a déclaré aujourd’hui que « c’est en tant que juif » qu’il avait « participé à l’aventure politique en Libye », lors de la première Convention nationale organisé par le Conseil représentation des organisations juives de France (Crif). « J’ai porté en étendard ma fidélité à mon nom et ma fidélité au sionisme et à Israël », a-t-il déclaré.

    […]

    Bernard-Henri Lévy, invité à s’exprimer sur ce thème a déclaré : « C’est en tant que juif que j’ai participé à cette aventure politique, que j’ai contribué à définir des fronts militants, que j’ai contribué à élaborer pour mon pays et pour un autre pays une stratégie et des tactiques ». « Je ne l’aurais pas fait si je n’avais pas été juif », a poursuivi le philosophe. « Ce que je vous dis là, je l’ai dit à Tripoli, à Bengazi, devant des foules arabes, je l’ai dit lors d’une allocution prononcée le 13 avril dernier sur la grand place de Benghazi devant 30.000 jeunes combattants représentatifs de toutes les tribus de Libye », a-t-il ajouté.

    Dire que j’étais passé à côté de ça (ça a une bonne semaine).

  • À lire sur le Akhbar version anglaise : “-Les croisades- Bernard-Henri Lévy vu par les Arabes”
    http://english.al-akhbar.com/content/bernard-henri-lévy-eyes-arab-commentators

    Algerian novelist and publisher Bashir Mufti thinks that Levy has his own political agenda. Mufti says that Levy belongs to the Israeli lobby that openly and fiercely defends Israel’s interests in France and Europe, and his past positions testify to that. “Levy contradicts himself in his support for the rights of the Libyan people to freedom and democracy, while opposing the Palestinian struggle for the same ends. Therefore, we approach him with caution and skepticism, or if it’s necessary to deal with him, we should at least do it with intelligence and awareness.”

  • Un Nobel arabe politiquement correct ? Epargnez aux Arabes un tel soutien ! | Yves Gonzalez-Quijano (Culture et politique arabes)
    http://cpa.hypotheses.org/2981

    On a envie de paraphraser la belle formule employée vers la fin du mois de mai dernier par trois intellectuels syriens exhortant Bernard-Henri Lévy, au regard de ses antécédents vis-à-vis de la question palestinienne, à bien vouloir s’abstenir de toute intervention sur ce qui se passe dans leur pays… Elle pourrait en effet très bien convenir aux jurés de l’académie suédoise dont on dit que les choix pourraient, dans quelques jour, consacrer une figure arabe ! Source : Culture et politique arabes