person:bernie sanders

  • Russel Banks : « Nous allons au désastre »

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/11/03/russel-banks-nous-allons-au-desastre_5024733_3232.html

    L’écrivain américain Russell Banks, 76 ans, est l’auteur d’une douzaine de romans. L’un d’eux, Continents à la dérive, paru pour la première fois en France en 1987 sous le titre Terminus Floride, vient d’être réédité chez Actes Sud dans une nouvelle traduction de Pierre Furlan. Il met en scène la rencontre dramatique de deux personnages, un Américain et une Haïtienne, sur fond de mondialisation. A la veille des élections américaines, cet auteur considéré comme de gauche commente la situation politique et constate que les problèmes décrits dans ce livre se sont aggravés en trente ans.

    Trump et Sanders, les deux faces d’une même médaille

    « Au départ, je me disais que Donald Trump voulait se faire de la pub, comme quand il met son nom sur ses immeubles… J’ai été stupéfait de le voir gagner les primaires les unes après les autres. Mais pour être honnête, il y a un an et demi, la candidature de Bernie Sanders ne me paraissait pas beaucoup plus crédible. Sanders est un homme respectable dont j’ai suivi la carrière depuis 1985 – j’ai même un peu fait campagne pour lui cette fois-ci –, mais quelqu’un qui se dit socialiste ne semblait pas pouvoir aller bien loin dans un pays comme les Etats-Unis.

    En fait, ces candidats correspondent aux deux faces d’une même médaille. Trump souffle sur les braises du sentiment d’abandon de la population, qui se sent lâchée par le gouvernement, les pouvoirs économiques et l’institution scolaire. Sanders, lui, répond aux mêmes peurs mais en fournissant une réponse de gauche, progressiste. Une part importante de la population américaine souffre des conséquences de la mondialisation économique et de la crise de 2008, du fossé de plus en plus profond qui sépare les plus riches du reste du pays, et a l’impression que le gouvernement est contrôlé par les grands groupes et les lobbys, que les politiques n’arrivent pas à faire face au terrorisme.

    A droite, les électeurs réagissent aussi aux changements sociaux considérables qui ont eu lieu dans les dernières décennies, notamment au fait que le peuple américain est de plus en plus métissé ou que les mœurs ont évolué avec l’extension du mariage gay. Mais ce qui m’étonne, c’est que Trump ait pu à ce point capitaliser là-dessus. Parce qu’il semble littéralement fou. Pas seulement incohérent, mais dingue. Incompétent, ignorant, paresseux. Nous n’avons jamais eu un candidat à la présidence aussi dangereux. »

    Une femme à la présidence

    « Je ne suis pas d’accord avec beaucoup des positions de Hillary Clinton, je la trouve trop prudente, conservatrice, complaisante envers les intérêts des grands groupes, mais elle, au moins, est rationnelle et pragmatique. De plus, la campagne lui aura sans doute été utile. Elle a vécu presque toute sa vie d’adulte à proximité du pouvoir, entourée d’amis riches, dans une bulle sans contact avec la réalité. Là, pendant un an et demi, elle a rencontré beaucoup de gens ordinaires. Ce qui m’ennuie, en revanche, c’est qu’elle est plus agressive qu’Obama en matière de politique extérieure. Peut-être parce qu’elle est une femme et qu’elle doit prouver qu’elle est plus coriace qu’un homme.

    D’une certaine manière, 2016 est l’année des femmes – ou disons qu’elle pourrait l’être si Hillary Clinton parvenait à mobiliser les électrices jeunes qui ont soutenu Bernie Sanders lors des primaires, ce dont elle n’a pas été capable jusqu’ici. Peut-être qu’elle leur rappelait un peu trop leur mère, alors que Bernie Sanders, lui, ne leur rappelle jamais leur père – plutôt le prof de philo qu’elles adoraient au lycée, avec ses charmants costumes froissés, son pull et ses cheveux blancs ébouriffés. Mais, ces dernières semaines, quelque chose a changé : il y a eu la diffusion de la vidéo dévastatrice dans laquelle Trump tient ce qu’il appelle des “propos de vestiaire”, le fait qu’un nombre croissant de femmes – jeunes, pour la plupart – ont raconté les agressions sexuelles dont elles ont été victimes de la part du candidat républicain et, enfin, les trois débats télévisés durant lesquels il a traité sa rivale de “méchante femme”.

    Au bout du compte, Trump pourrait bien avoir fait le boulot de Hillary Clinton à sa place. Une solidarité est née entre les femmes, jeunes et vieilles, blanches et noires. C’est une bonne nouvelle pour Hillary Clinton, et une douce ironie, mais n’oublions pas que tout se périme vite, ces temps-ci. Le 28 octobre, le directeur du FBI a annoncé qu’il relançait l’enquête sur les e-mails privés de la candidate démocrate. Or tout est parti des messages sexuels envoyés à une adolescente de Caroline du Nord par l’ex-mari d’une des plus proches conseillères de Hillary Clinton. Après cela, les jeunes électrices pourraient aussi bien décider de rester chez elles le 8 novembre.

    Si Hillary Clinton gagne, l’image d’une femme commandante en chef sera normalisée, comme l’a été celle d’un président noir avec Obama. Cette élection ne changera pas les mentalités ni les a priori des misogynes grand teint, pas plus que l’élection d’Obama n’a effacé les préjugés des racistes endurcis. Mais la vision du monde et les espoirs des plus jeunes s’en trouveront sûrement transformés. Ceux qui auront grandi avec l’image d’un Noir président puis d’une femme présidente ne comprendront pas pourquoi on a fait une telle histoire de ces questions. Ce sera le cas de ma petite-fille blanche et de mon petit-fils noir, qui sont l’avenir des Etats-Unis. Mais si Clinton perd cette élection, mes petits-enfants ne verront peut-être jamais une femme au poste de président, à moins qu’elle ne soit issue de l’extrême droite du Parti républicain. »

    Un roman prémonitoire

    « Continents à la dérive, écrit au tout début des années Reagan, décrit la situation actuelle, pas seulement dans un petit coin des Etats-Unis mais dans le monde entier. Aujourd’hui, non seulement la situation ne s’est pas améliorée, mais les choses ont encore empiré dans certains domaines : crise des réfugiés, mondialisation économique, dette, pauvreté, inégalités, facilité d’accès aux armes à feu, discrimination raciale… C’est très déprimant.

    Reagan avait joué sur la nostalgie d’un temps où les Américains étaient supposés être tous blancs, protestants, parlant anglais et vivant dans des maisons aux palissades blanches… A l’époque, déjà, ce tableau était en décalage avec la réalité, il l’est encore davantage de nos jours. La classe moyenne s’est appauvrie, les Américains ne croient plus que leurs enfants vivront mieux qu’eux, ni même aussi bien, mais la nostalgie est encore là. A sa manière tordue, Trump essaie de renouer avec un rêve américain prétendument menacé par des gens venus de l’extérieur, des musulmans, des Mexicains, des Chinois.

    Le roman permet de situer un destin individuel, avec tous ses détails, dans une réalité plus large. Je regarde mes personnages à la façon d’un anthropologue. Dans Continents à la dérive, on voit Bob Dubois, l’un des personnages principaux, quitter sa vie ordinaire, tomber amoureux, tenter de renouer avec son frère, mais on sent aussi qu’il se bat avec des forces supérieures, hors de son contrôle et dont il n’a pas conscience : la situation économique notamment, ou le fait qu’il vit dans un monde où les populations évoluent, deviennent différentes, plus sombres de peau… C’est la grande différence avec la pop fiction superficielle et les soap operas qui présentent des drames quotidiens hors contexte. Ils peuvent être attirants, émouvants, mais ils sont toujours un peu limités. »

    Vers le désastre

    « L’époque est intéressante, et l’endroit d’où je l’observe aussi. Comme écrivain, je suis chanceux. Mais comme citoyen américain, je suis pessimiste. La manière dont le pays abuse de l’énorme pouvoir acquis au sortir de la seconde guerre mondiale est devenue très destructrice. Je pense à la prolifération des bases militaires américaines ou au contrôle de l’économie internationale par les Etats-Unis à leur bénéfice exclusif. Je suis aussi catastrophé par notre manque de respect pour l’environnement. Nous allons au désastre.

    En tant qu’écrivain, le seul changement que je puisse espérer, c’est toucher le cœur d’un seul lecteur à la fois. Faire passer quelque chose de ma vie intérieure secrète à celle de quelqu’un d’autre. Je n’ai pas d’intention idéologique. Je me suis d’ailleurs toujours efforcé de séparer mon travail d’écriture de mes responsabilités de citoyen. Parfois, ça se recoupe un peu, mais je me bats pour que ces interférences soient le plus limitées possible. Et c’est difficile. Car dès qu’on est en colère, tracassé ou effrayé par une situation de la vie réelle, on est tenté d’utiliser l’écriture comme porte-voix, ce qui finit toujours par donner de mauvais livres. Les romans ne sont pas des messages. »

  • Etats-Unis : Coup de tonnerre, le FBI lance la procédure RICO contre Hillary Clinton - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/etats-unis-coup-de-tonnerre-le-fbi-lance-la-procedure-rico-contre-

    Énorme ! Ce pourrait être le plus grand scandale politique depuis le Watergate, c’est vous dire l’ampleur des dégâts que pourraient occasionner les résultats de cette nouvelle enquête dans laquelle sont impliquées des personnes très proches de l’ancienne première dame américaine, Hillary Clinton, mais qui pourrait également ternir l’image duFBI.

    La procédure RICO (pour Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act) est tout sauf anodine, puisqu’il s’agit d’une Loi sur les organisations mafieuses et la corruption. A seulement quelques jours des élections présidentielles américaines, ce pourrait être un coup fatal pour la candidate qui, contrairement à ce que nous raconte la presse atlantiste, est au coude à coude avec un Donald Trump qui ne va pas manquer de saisir l’occasion pour lui asséner le coup de grâce.

    Comme le souligne un article de OuestFrance, l’ampleur du travail pour étudier des milliers de messages rend peu probable que le FBI parvienne à de nouvelles conclusions d’ici au 8 novembre, mais pour autant, quel que soit le résultat des élections, l’enquête en cours ne s’arrêtera pas pour autant, et ce pourrait être alors un mandat de courte durée pour Hillary.

    Le businessmen Trump déclare sans surprise (et à juste titre) de son coté que « Hillary aurait dû être condamnée il y a bien longtemps », et de plus en plus d’éléments tendent à le prouver. Quand on voit chez nous en France se représenter aux élections un Nicolas Sarkozy, dont la responsabilité est mise en cause dans de nombreuses affaires malhonnêtes, peut-t-on espérer voir la justice faire enfin son travail correctement ?

    J’aimerais pouvoir vous affirmer que oui, mais les grands mécènes qui tirent les ficelles de ces marionnettes ne sont certainement pas décidées à voir leurs plans échouer, et feront une fois encore tout ce qui est en leur pouvoir pour continuer en toute impunité. Que voulez-vous, on ne change pas le monde en signant des pétitions, et pour reprendre un autre passage de Ouestfrance citant une déclaration de Sean Spicer :

    On les a vus faire pendant 30 ans. Le zèbre ne va pas changer ses rayures...
    Le Veilleur

    Le FBI a activé la procédure RICO contre le crime organisé, pour rouvrir l’enquête sur Hillary Clinton

    Coup de tonnerre, revirement spectaculaire, à 11 jours de l’élection présidentielle, le FBI rouvre son enquête sur le scandale des emails d’Hillary Clinton.

    Selon les premières informations disponibles, des milliers d’emails assez préoccupants pour rouvrir l’enquête — alors que James Comey a décidé de ne pas faire inculper Hillary Clinton en juillet dernier malgré les charges accablantes — ont fait surface sur les ordinateurs et smartphone d’Anthony Weiner et de sa femme Huma Abedin.

    Huma Abedin, la personne la plus proche d’Hillary Clinton, son bras droit, sa confidente, sa conseillère, sa collaboratrice politique, est sérieusement mise en cause. Lors de l’enquête du FBI sur les emails, Abedin a été entendue sous serment, et a été amenée à fournir aux enquêteurs l’ensemble des appareils sur lesquels elle avait pu échanger des mails avec Clinton.

    Il semble maintenant confirmé qu’elle a menti aux enquêteurs, puisque des milliers d’emails ont été découverts, lors de l’enquête du FBI sur le second scandale sexuel qui implique son mari, Anthony Weiner.

    Quatre appareils : un ordinateur partagé avec son mari pédophile visé par une enquête du FBI pour s’être engagé dans des activités sexuelles avec une mineure, deux smartphones de Weiner, et un smartphone appartenant à Huma Abedin contenant des milliers d’emails ont été découverts.

    Tremblement de terre constitutionnel

    L’enquête va se prolonger bien au-delà de l’élection, ce qui fait qu’en cas d’élection, une présidente élue sera sous les projecteurs d’une enquête du FBI, et pourra être mise en accusation à tout moment. Quid de la validité des décisions qu’elle prendra ? Quid de sa légitimité ? Quid de l’image de l’Amérique, un nouveau Vénézuéla ?

    Hypocrisie et mensonge

    Après avoir appris que le FBI rouvre son enquête, Hillary Clinton a demandé que le policier fédéral rendu public les emails concernés.

    Étrange demande de transparence venant d’une femme qui a détruit plus de 30 000 emails, a chargé une société informatique d’effacer le contenu des disques dur des serveurs de mail, a fait détruire à coups de marteau, certains de ses BlackBerry, et a refusé pendant des mois de rendre public le contenu de ses emails, au prétexte qu’il s’agissait de mails de yoga ou d’organisation du mariage de Chelsea.

    Hypocrisie également de la gauche américaine en panique, qui maintenant accuse James Comey d’être vendu aux républicains, après avoir, en juillet dernier, déclaré qu’il est un grand homme, intègre, que l’Amérique doit être fière d’avoir à la tête du FBI.

    Hillary Clinton, qui n’est pas à un mensonge près, a déclaré que toute l’affaire était suspecte, car seuls les députés républicains ont été informés par le courrier de James Comey de la réouverture de l’enquête. En réalité, démocrates et républicains ont reçu sa lettre.

    Spéculations

    Au point où nous en sommes, avec le peu d’informations disponibles, on ne peut que faire des spéculations sur ce qui a pu motiver Comey de reprendre l’enquête. En voici quelques-unes :

    Il est sous une formidable pression de la part des agents du FBI dégoûtés qu’à lui seul il ait pu détruire la réputation de l’agence.
    Anthony Weiner, l’ex-député démocrate et mari d’Huma Abedin qui fait l’objet d’une enquête du FBI, et risque 15 à 20 ans de prison pour cette nouvelle affaire de pédophilie, a peut-être passé un accord avec le FBI : sa liberté ou une réduction très substantielle de peine contre les ordinateurs et smartphone qu’Huma Abedin a dissimulées aux enquêteurs. Ce peut être aussi, en partie, une vengeance contre Abedin qui l’a quitté en plein scandale.
    D’un autre côté, les emails peuvent n’être que des doublons de ce que le FBI a déjà découvert. Comey ne lâcherait pas une telle bombe atomique à 11 jours de l’élection. Mais que peuvent-ils bien contenir d’éléments nouveaux, alors que des dizaines de milliers sont passés entre les mains des enquêteurs sans que Clinton ne soit mise en accusation.
    Wikileaks s’apprête peut-être à publier des emails qui accusent Hillary Clinton si lourdement, qu’ils mettent directement en cause la probité de James Comey, déjà extrêmement fortement entamée par la légèreté avec laquelle il a conduit l’enquête, bafouant tous les standards de rigueur de l’agence.
    Les agents qui enquêtent dans le dossier Weiner ont peut-être trouvé des emails si compromettants que James Comey a craint qu’en refusant de rouvrir l’enquête, les documents fuiteraient à la presse, et ruinerait non seulement sa carrière, mais son futur, voire pire si Trump est élu.
    Beaucoup ont suggéré que James Comey n’a pas voulu recommander l’inculpation d’Hillary Clinton, car il ne voulait pas être celui qui influence une élection présidentielle. Son annonce, à 11 jours de l’élection, rend caduque cette hypothèse.
    Procédure de la loi RICO

    La Loi sur les organisations mafieuses et la corruption (RICO), votée en 1970, offre aux différentes agences chargées d’enquêter, un outil pour lutter contre le crime organisé, et permet de poursuivre et faire condamner toute personne impliquée dans une affaire de corruption ou de racket à propos d’une enquête en cours.

    Sont considérées comme activité de racket par la loi : la corruption, la contrefaçon, le blanchiment d’argent, le détournement de fonds, etc.

    Le chercheur Frank Huguenard, un chroniqueur et supporter de Bernie Sanders, a publié un papier dans le Huffington Post expliquant que « Hillary Clinton va être mise en accusation selon la procédure RICO ». Son article a été supprimé du site et son compte a été fermé par le HuffPost sans explication.

    Huguenard affirme que selon ses sources au sein du FBI, l’agence envisage de se servir de la procédure RICO contre Hillary Clinton.

    Carl Bernstein, l’un des journalistes du Washington Post qui a fait éclater l’affaire du Watergate contre Nixon dans les années 70, pense que le FBI ne rouvrirait pas l’enquête à moins que les documents qu’il a découverts sur les smartphones et l’ordinateur d’Anthony Weiner ne fussent pas « nucléaires ».

    Andrew C. McCarthy, l’ex procureur général en charge du dossier de l’attentat contre le World Trade Center en 1993 dans article publié dans laNational Review, affirme que :

    Mme Clinton semble avoir transformé le bureau du Secrétariat d’Etat en une entreprise de racket. Il s’agit d’une violation de la loi RICO — la Loi sur les organisations mafieuses et la corruption de 1971 — Code pénal sections 1961 et suivantes
    McCarthy poursuit :

    Sous la loi RICO, une « entreprise » peut être une association formelle ou informelle, légitime ou illégitime, entre plusieurs personnes —ce peut être une famille mafieuse, une fondation caritative, ou un département du gouvernement. Il y a racket [au sens de RICO] si ses affaires montrent une répétition d’activités de racket. 

    On entend par « répétition » le fait d’avoir violé deux lois fédérales ou plus, quand elles s’ajoutent à la liste des délits répertoriés dans l’enquête.

    Dans le cas présent, la liste des délits comprend la corruption, la fraude et l’obstruction de la justice. 

    La fraude consiste par exemple à avoir levé des fonds sous de fausses raisons (la fondation Clinton par exemple, qui aurait camouflé des dons ayant des retombées politiques illégales) et des comportements destinés à priver les Américains de leur droit d’obtenir un service honnête de la part d’un employé de l’Etat (par exemple en offrant des avantages à des personnes en échange de sommes d’argent). 

    La fraude et l’obstruction envers la justice peuvent être démontrées par de faux témoignages —qui peuvent être des déclarations publiques (par exemple « j’ai remis l’ensemble de mes emails professionnels au Département d’Etat ») ou des mensonges proférés à des employés du gouvernement (par exemple dissimuler des dons « humanitaires » reçus de pays étrangers après avoir promis de les divulguer, ou prétendre ne pas savoir que le symbole « » dans un document du gouvernement veut dire que le document est classé confidentiel).

    Les révélations de WikiLeaks au travers des emails piratés sur le compte email de John Podesta, le président de la campagne électorale de Clinton, accumulent les preuves que la fondation Clinton était organisée dans le but d’enrichir personnellement les Clinton en utilisant les pouvoirs dont disposait alors la Secrétaire d’Etat Clinton. Hillary a systématiquement conduit ses affaires sur un serveur email extérieur au gouvernement. Elle a fait de faux témoignages devant le public, devant la Maison-Blanche, devant le Congrès, devant les tribunaux, et devant le FBI. 

    Elle a détruit des milliers d’emails —alors qu’ils faisaient l’objet d’une demande du Congrès, et d’une demande au nom de la loi sur la liberté de l’information — et ce dans le but de dissimuler (entre autres) les interactions choquantes entre le Département d’Etat et la fondation Clinton.

    Selon la loi fédérale, ce sont les caractéristiques d’une entreprise de fraude, de corruption et d’obstruction prévues par la loi RICO.

    En cas de confirmation, l’obligation d’appointer un juge indépendant qui mène une enquête criminelle crédible est criante.
    Par Jean-Patrick Grumberg - Dreuz.info

    Le-veilleur.com - Article libre de reproduction à condition de laisser le lien pointant vers cette page

    Note

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

     Par Le-veilleur - Article libre de reproduction à condition de laisser le lien pointant vers cette page.

  • La guerre politique éclate à Washington - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/la-guerre-politique-eclate-a-washington.html

    La guerre politique éclate à Washington

    1 Novembre 2016, 10:52am |

    Publié par S. Sellami

    Une semaine seulement avant le jour des élections, la crise qui frappe la classe dirigeante et l’État américains, qui est marquée par des conflits internes et insurmontables, a éclaté en une guerre politique ouverte.

    La lettre envoyée par le directeur du FBI, James Comey, au Congrès vendredi dernier pour annoncer de nouvelles « mesures d’enquête » contre Hillary Clinton a mené les tensions sous-jacentes au point d’ébullition. Elle a mis à nu les conflits qui font rage au sein du FBI et de tout l’appareil de sécurité national.

    La lettre sommaire de Comey reconnaît que le FBI n’a pas réellement examiné de nouveaux courriels qui « semblaient pertinents » pour son enquête précédente entourant l’utilisation par Clinton d’un serveur de courriels privé pour ses affaires personnelles alors qu’elle occupait le poste de secrétaire d’État. L’agence, écrit-il, « ne peut évaluer à ce point-ci si ce matériel est important ». Cet aveu étonnant rend encore plus extraordinaire la décision de Comey de révéler publiquement la découverte de nouveaux courriels, onze jours seulement avant les élections.

    Dans une série de développements qui ont déboulé ce weekend, des responsables du Département de justice américain ont révélé s’être opposés à la décision de Comey d’envoyer la lettre, affirmant qu’elle violait un principe de longue date selon lequel aucune action du Département de justice ou du FBI qui puisse affecter un candidat ne devrait être entreprise moins de 60 jours avant une élection.

    L’équipe de campagne de Clinton et les démocrates du congrès ont fustigé la décision de Comey de rendre publique sa lettre à ce moment. Lors d’un rallye de campagne à Daytona Beach en Floride, Clinton a dit que le geste de Comey était « non seulement étrange, mais sans précédent ». Elle a aussi écrit sur « Twitter » que le « directeur du FBI Comey plie sous la pression partisane », suggérant que la lettre visait à rassurer les leaders républicains au Congrès opposés à la déclaration de Comey en juillet dernier qu’il n’y avait aucun fondement pour porter des accusations criminelles contre Clinton en lien avec l’utilisation de son serveur personnel.

    Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a envoyé une lettre à Comey dans laquelle il l’accuse d’avoir violé la loi interdisant aux employés de l’État d’utiliser leurs positions pour influencer le résultat d’une élection. « Je vous écris pour vous informer que mon cabinet a déterminé que ces actions violent possiblement la loi Hatch », a-t-il écrit. « Par vous actions partisanes, vous avez possiblement violé la loi ».

    Il a ajouté que Comey avait « appliqué de manière troublante deux poids deux mesures dans le traitement de cette information sensible, ce qui semble être une tentative claire de favoriser un parti politique par rapport à un autre », parce qu’il a renouvelé la controverse entourant Clinton tout en demeurant silencieux sur ce que Reid qualifie d’ « information explosive » liant supposément le candidat républicain Donald Trump aux responsables du gouvernement russe.

    Les propos de Reid s’inscrivent dans la propagande anti-Russie qui a été au cœur de la campagne de Clinton suite à la publication par WikiLeaks de dizaines de milliers de courriels et autres documents envoyés ou reçus par le responsable de la campagne, John Podesta, y compris des renseignements incriminants montrant comment Bill Clinton s’est servi de la Fondation Clinton pour être engagé et grassement payé à titre de conférencier auprès de grandes entreprises. Les porte-paroles de la campagne ont refusé de discuter du contenu des courriels, affirmant qu’ils ont été piratés par des agents du gouvernement russe et ensuite transmis à WikiLeaks dans le but de nuire à Clinton et aider Trump.

    NBC News a rapporté dimanche que le FBI a maintenant obtenu un mandat de perquisition pour passer au peigne fin les 650.000 courriels trouvés dans l’ordinateur portable de l’ancien membre du Congrès Anthony Weiner, l’ex-mari de la plus proche assistante de Clinton, Huma Abedin. Weiner fait l’objet d’une enquête du FBI pour avoir supposément envoyé des messages SMS au contenu sexuellement explicite à une jeune fille mineure.

    Le Wall Street Journal a donné plus de précisions, dans un article publié dimanche après-midi sur son site web, sur la crise interne explosive qui sévit au sein du FBI et qui a provoqué l’envoi de la lettre au Congrès par Comey. Selon cette explication, une lutte agressive prend place dans le FBI entre le FBI et le département de la Justice, non seulement sur l’enquête des courriels de Clinton, mais aussi sur d’autres enquêtes distinctes impliquant quatre bureaux régionaux du FBI (New York, Washington DC, Los Angeles et Little Rock en Arkansas) dans les activités de la Fondation Clinton.

    Il y a plus de huit mois de ça, des agents du FBI ont présenté à des procureurs du département de la Justice des plans pour une enquête plus agressive sur la fondation, mais leur proposition a été rejetée sous prétexte que les preuves étaient insuffisantes. Les bureaux du FBI ont tout de même continué leurs enquêtes, qui ont été intensifiées après l’arrêt de l’enquête sur les courriels de Clinton en juillet.

    L’article du Journal laisse entendre qu’une faction considérable au sein du FBI était convaincue que de hauts représentants du FBI tentaient de camoufler des activités criminelles d’Hillary et Bill Clinton, ou bien que des dissidents du FBI, dans des visées politiques, ont utilisé les ressources de l’agence pour miner la campagne présidentielle d’Hillary Clinton, ou même les deux.

    Lorsque de hauts représentants du FBI et du département de la Justice se sont opposés à ces enquêtes, une rébellion a éclaté, exprimée par des fuites au Wall Street Journal ciblant particulièrement le directeur adjoint du FBI Andrew McCabe, dont la femme a été candidate démocrate perdante au Sénat de l’État de Virginie l’an dernier. D’après certains reportages, Comey a envoyé sa lettre au Congrès la semaine dernière, car il était convaincu que l’information allait être rendue publique de toute façon par d’autres fuites venant de subordonnés au FBI.

    La guerre ouverte dans laquelle est entraînée Washington à la veille de l’élection présidentielle révèle à quel point le système politique au complet et l’appareil d’État lui-même sont rongés par des tensions et des conflits si profonds et intenses qu’ils ne peuvent être contenus dans le cadre traditionnel des élections bourgeoises. La convergence des crises économique, géopolitique, politique et sociale alimente ces tensions.

    Plus de huit ans après le krach de Wall Street de 2008, l’économie américaine et mondiale stagne, et l’on craint de plus en plus que les politiques des banques centrales visant à soutenir les banques et à faire grimper le cours des actions conduisent à une autre catastrophe financière. La crise économique alimente la colère et l’aliénation sociales envers tout le système politique, comme cela est reflété de différentes façons dans l’appui de masse pour la campagne anti-Wall Street du soi-disant « socialiste » Bernie Sanders, ou dans la campagne pseudo-populiste « les États-Unis d’abord » de Donald Trump.

    Vingt-cinq années de guerre sans interruption et quinze années de « guerre contre le terrorisme » n’ont pas permis aux États-Unis d’assurer leur hégémonie au Moyen-Orient et n’ont fait qu’augmenter les craintes au sein de l’élite dirigeante que l’impérialisme américain perd du terrain devant ses rivaux comme la Russie et la Chine. La confusion de la politique américaine en Syrie, en particulier, provoque d’intenses conflits et de sévères critiques envers cette politique, et plusieurs exigent une escalade majeure de violence militaire, non seulement en Syrie, mais à travers le Moyen-Orient. À ces demandes s’ajoutent les appels pour une confrontation plus agressive avec la Russie et la Chine.

    Le grave danger est que ces conflits sont menés à l’insu de la classe ouvrière par différentes factions de la même classe dirigeante réactionnaire. Sans l’intervention de la classe ouvrière en tant que force politique et révolutionnaire indépendante, luttant pour ses propres intérêts en opposition à tous les partis et factions de la classe capitaliste, la crise va entraîner inévitablement des politiques de plus en plus à droite au pays et des guerres toujours plus vastes à l’étranger, jusqu’à une nouvelle guerre mondiale.

    Le système bipartite capitaliste n’offre que deux options réactionnaires : le milliardaire fascisant Trump, qui exige une vaste augmentation des dépenses militaires et des formes de pouvoir autoritaire, et la multimillionnaire Clinton, la candidate favorite de Wall Street et de l’appareil militaire et de renseignement, qui poursuivrait et intensifierait les politiques de droite de l’administration Obama.

    Toutes les factions de l’élite dirigeante sont d’accord qu’il faut cacher à la classe ouvrière les conséquences de la crise capitaliste mondiale. Ce qui explique le caractère dégénéré de la campagne électorale bourgeoise, dans laquelle toute discussion sérieuse de la crise sociale et du danger de guerre est étouffée par le sensationnalisme des médias et un torrent de scandales sexuels et de propagande anti-russe.

    Le Parti de l’égalité socialiste se présente dans les élections américaines pour préparer la classe ouvrière aux convulsions politiques qui sont déjà en cours, avant même le décompte des votes le jour de l’élection. Nos candidats, Jerry White à la présidence et Niles Niemuth à la vice-présidence, expliquent sans relâche que les campagnes capitalistes visent à dissimuler la crise et désarmer les travailleurs. L’objectif premier de la campagne électorale du PES n’est pas la récolte de votes, mais la construction d’une direction politique dans la classe ouvrière pour les grandes luttes à venir.

    Nous exhortons tous les lecteurs du World Socialist Web Site à appuyer activement la campagne du PES. Il n’y a pas de temps à perdre. Il faut prendre position contre l’inégalité sociale, la répression politique et la guerre.

    Le PES et les Étudiants et jeunes internationalistes pour l’égalité sociale organisent une conférence ce samedi 5 novembre à l’Université Wayne State de Detroit, intitulée « Le socialisme contre le capitalisme et la guerre » (Socialism vs. Capitalism and War). Le but de cette conférence est d’établir les fondements politiques d’un mouvement contre la guerre impérialiste, à l’échelle nationale et internationale, basé sur la classe ouvrière et la lutte pour le socialisme. Venez participer à la conférence en vous inscrivant aujourd’hui.

    (Article paru en anglais le 31 octobre 2016)
    Par Patrick Martin et Barry Grey
    1 novembre 2016 http://www.wsws.org/fr

  • Aux Etats-Unis, les cols blancs menacés par la fin du travail

    http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/10/27/aux-etats-unis-les-cols-blancs-menaces-par-la-fin-du-travail_5021513_829254.

    La raréfaction de l’emploi due aux avancées technologiques ne touche plus seulement les ouvriers. Et l’idée d’un revenu universel fait son retour, notamment pour compenser la perte d’activité.

    Au début des années Obama, Andrew Stern, le président de l’Union internationale des employés de service (SEIU), était le syndicaliste le plus puissant des Etats-Unis. Sous sa direction, le SEIU était devenu le syndicat qui monte, le seul à gagner des adhérents dans un environnement en déclin. Avec ses 2 millions de membres, il avait déployé une force de mobilisation qui n’avait pas été pour rien dans la réélection de Barack Obama.

    En 2010, après s’être consacré pendant trente-huit ans à la défense des employés de fast-food, des vigiles et des salariés du nettoyage, Andrew Stern a créé la surprise en quittant le syndicalisme. A quoi sert de défendre l’emploi quand c’est la nature du travail elle-même qui est en jeu ? « Les bons emplois disparaissaient, explique-t-il, interrogé à San Francisco. Et je n’avais pas de réponse. »

    Pendant trois ans, il a mené l’enquête sur ce qu’il appelle les « Etats-Unis de l’anxiété ». Il en est revenu avec un livre (Raising the Floor : How a Universal Basic Income Can Renew Our Economy and Rebuild the American Dream, Public Affairs, non traduit) et une mise en garde. Tout comme les armées ou les entreprises pré­parent des plans d’urgence pour parer aux éventuelles crises, les Etats-Unis doivent s’atteler à des scénarios catastrophes : « Faire des plans pour le jour où il n’y aura plus de travail. »

    L’ancien syndicaliste se défend d’être un techno-sceptique. Mais c’est un « tsunami » qu’il voit arriver sur le marché du travail. « Non pas une autre récession ou un mauvais moment à passer : un changement radical de la manière dont le travail et l’économie vont opérer. » Exemple : les chauffeurs de camion. La profession – premier pourvoyeur d’emplois dans 29 Etats – est menacée par les véhicules sans conducteur (ceux-ci ont commencé à faire leur apparition sur les routes du Nevada en mai 2015) : 3,9 millions d’emplois sont menacés, affirme-t-il. Et plusieurs millions d’emplois induits – dans les assurances, la réparation mécanique, la restauration – vont être affectés.

    Accompagner la transition

    Selon Andrew Stern, les Américains subissent actuellement les effets de la mondialisation et de l’aggravation des inégalités. Mais la « prochaine grande vague de souffrance » va venir de la révolution technologique. Si rien n’est fait pour accompagner la transition vers la nouvelle économie, il prévoit une époque troublée, dont la colère actuelle, qui s’est traduite par la montée de Donald Trump ou de Bernie Sanders, ne donne qu’un aperçu. Pourquoi ? Parce que, cette fois, les cols blancs sont affectés, pas seulement les ouvriers.

    Il fait l’analogie avec les guerres du Vietnam et d’Irak. « A l’époque du Vietnam, la contestation a gagné la société parce que les jeunes Blancs de l’élite ne pouvaient pas échapper à la conscription. Pour l’Irak, c’était une armée de métier. La classe moyenne s’est sentie moins concernée : leurs enfants n’étaient pas en danger. » Il en va de même pour les destructions d’emplois. « Quand la technologie a d’abord frappé les cols bleus, dans l’acier, dans l’automobile, les gens ont dit : c’est un problème de formation. Maintenant, ce sont les comptables qui perdent leur emploi, les avocats, les analystes financiers, toutes les professions où les calculs sont remplacés par les algorithmes. Là où il y avait un problème de cols bleus, comme l’Irak, ça devient un problème de cols blancs, comme le Vietnam. C’est une évolution qui pourrait, de la même façon, entraîner une révolution politique. »

    Selon lui, la classe politique s’enlise, incapable de penser au-delà du mantra traditionnel : « Le marché va résoudre le ­problème. » Ou au-delà de sa confian­ce aveugle dans les vertus de la croissance. « Comme si c’était la solution à tous nos problèmes. Mais on voit bien que la croissance ne résout rien ! En dépit de la croissance, non seulement les salaires n’augmentent pas, mais le nombre d’emplois stables non plus, déplore-t-il. C’est pour cela que les Américains sont aussi en colère. »
    Dans son livre, Andrew Stern prend fait et cause pour l’« UBI » (universal basic income, revenu de base universel), un moyen de compenser la fragmentation du travail entraînée par l’ubérisation de l’économie ou, comme on le dit plus volontiers aux Etats-Unis, « l’économie à la demande » (gig economy). Le syndicaliste n’est pas le seul à s’être converti. Dans un pays traditionnellement rétif à l’intervention des pouvoirs publics dans l’économie, l’idée de revenu de base universel s’est propagée à une allure étonnante. Libertariens, « techies » de la Silicon Valley, figures progressistes, sont en train de s’y rallier : « D’étranges compagnons de route », reconnaît Andrew Stern.

    The « next big thing »

    Depuis quelques mois, colloques et prises de position se succèdent sur l’UBI. « Les camionneurs sont-ils une espèce en voie de disparition ? », lance le Lincoln Network, le think tank techno-conservateur de la Silicon Valley. Le site Reddit consacre un forum à ce qu’il qualifie de « next big thing » (« le prochain grand sujet »). « Qu’une coalition aussi large soit en train de se former autour de la même idée est un ­signe du futur », estime Tim O’Reilly, autorité dans le monde de la « tech », qui avait organisé un panel sur ce thème lors de la conférence annuelle de sa maison d’édition, O’Reilly Media, mi-octobre à San Francisco.
    Dans la Silicon Valley, le jeune prodige du capital-risque, Sam Altman, est passé des paroles aux actes. Après avoir puissamment contribué par ses investissements à l’ubérisation de l’économie, il a décidé de financer une expérience de revenu minimum qui va porter sur 1 000 personnes pendant cinq ans, à Oakland (Californie).

    C’est le premier projet de recherche sur ce sujet aux Etats-Unis. « Sam Altman est aux premières loges pour ce qui est des changements technologiques. Il est conscient des emplois qui sont perdus à cause des logiciels. Comme lui, la Silicon Valley a commencé à se rendre compte qu’il faudra peut-être à l’avenir distribuer les ressources de manière différente », justifie Elizabeth Rhodes, une chercheuse qui a abandonné Harvard pour se consacrer à l’expérience d’Oakland. Le projet n’est encore que dans sa phase pilote et ne porte que sur 100 personnes. Il faut régler des questions bureaucratiques, d’impôts, d’assurance-santé… Le revenu distribué devrait être de 2 000 dollars par mois.

    S’habituer à travailler moins

    A Washington, c’est l’intellectuel libertarien Charles Murray qui porte le fer pour le revenu universel. Très opposé à l’Etat-providence, chroniqueur parfois controversé du déclin de la classe moyenne blanche, il vient lui aussi de publier une nouvelle édition de son livre In Our Hands. A Plan to Replace the Welfare State (Rowman & Littlefield, non traduit), dans laquelle il plaide pour l’octroi d’un chèque de 10 000 dollars déposé chaque mois sur le compte en banque des Américains.

    Un montant apparemment généreux – Andrew Stern ne plaide que pour 1 000 dollars mensuels dans un premier temps – mais qui est censé compenser la disparition totale de l’aide sociale et des transferts de revenus, de la retraite aux subventions à l’agriculture. « Faisons un grand compromis avec la gauche », proposait-il début octobre à Andrew Stern, lors d’un forum du Cato Institute, le think tank libertarien de Washington.

    Quelles que soient leurs divergences idéologiques, l’intellectuel de droite et l’ancien syndicaliste font le même constat : un nombre « très important » d’emplois va disparaître. Les programmes de formation ne seront d’aucun secours. Il faudra que les Américains, tout stakhanovistes qu’ils soient, s’habituent à mener des vies « satisfaisantes » en travaillant moins.

    Le prochain chapitre de l’économie américaine, met en garde Andrew Stern, pourrait ressembler au film Hunger Games, qui met en scène une compétition féroce : « Le changement est iné­vitable. Ce qui ne l’est pas, c’est le progrès. »

  • #Marie-Noëlle_Lienemann : « Bernie Sanders, c’est un peu mon parcours »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231016/marie-noelle-lienemann-bernie-sanders-c-est-un-peu-mon-parcours

    La sénatrice #PS de l’Essonne est candidate à la primaire de la « Belle Alliance populaire » de janvier 2017. Elle se présente en candidate de la « cohérence », socialiste et pas sociale-démocrate : celle qui a toujours dit non depuis le début du quinquennat. Elle juge sévèrement #François_Hollande, #Manuel_Valls et Emmanuel Macron. La #gauche, dit-elle, « doit être à la hauteur de l’Histoire ».

    #France #Front_de_gauche #Jean-Luc_Mélenchon #parti_de_gauche #politique #primaires

  • Chomsky à Chicago : la pauvreté de l’argument du « moindre mal »
    http://www.wsws.org/fr/articles/2016/oct2016/chom-o17.shtml

    Au début de son discours, Chomsky a affirmé que « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, il est nécessaire de prendre une décision cruciale : la vie humaine organisée continuera-t-elle d’exister sur terre, ou non. Il ne s’agit pas ici d’un avenir indéterminé, mais du futur immédiat. »
    Les deux grandes menaces à la « survie décente de l’humanité », a dit Chomsky, sont celles de la guerre nucléaire et de la catastrophe environnementale. Mais tout en critiquant certains aspects de la politique étrangère américaine et de la politique environnementale, Chomsky a constamment tenté de présenter le Parti républicain en général et Trump en particulier comme une menace bien plus grande que Clinton et le Parti démocrate, affirmant, « Considérant les risques, il est justifié de se demander s’il n’y a jamais eu une organisation plus dangereuse que le Parti républicain d’aujourd’hui. »
    Dans des conditions où il existe une désillusion grandissante avec le Parti démocrate, où des millions de travailleurs et jeunes ont subi huit années de guerre perpétuelle et un déclin de leurs conditions de vie sous l’administration Obama, Chomsky déploie son image de « gauche » pour prévenir à tout prix une rupture avec les démocrates. Dans cette entreprise, il trouve cause commune avec le sénateur Bernie Sanders, qui est présentement en tournée pour inciter ses anciens partisans à appuyer Clinton qui est largement détestée, et ce avec raison, pour son passé pro-Wall Street et proguerre.

  • L’escroquerie démocratique : Hillary ou Trump ? (Counterpunch)Luciana Bohne

    http://www.legrandsoir.info/l-escroquerie-democratique-hillary-ou-trump-counterpunch.html

    « Pensez-vous que nous serions mieux sous Hillary ou Trump, » m’ont demandé les membres de mon groupe d’écriture, lors d’une réunion en Octobre. « Ce n’est pas une question de l’un ou l’autre. Je ne peux pas vous donner une réponse courte. » Finalement, j’ai rédigé la réponse que voici

    .

    Aux Etats-Unis, nous avons la démocratie politique mais la démocratie économique est rare. Nous avons les structures politiques de la démocratie, mais elles vacillent sur des fondations faites de clauses d’exception. Ces exceptions limitent les progrès de la démocratie d’en bas. Nous avons la démocratie pour quelques-uns et l’exclusion pour tous les autres. Nous avons le socialisme pour le capital et le capitalisme pour le reste. D’ailleurs, tout droit ou liberté politique est provisoire. Ils sont accordés avec des clauses d’exception rédigées en petits caractères ou avec des lacunes accumulées au fil du temps qui attribuent à l’État le privilège de les résilier.

    Nous avons une démocratie qui se contredit depuis sa création. Elle professait que « tous les hommes » étaient nés égaux, sauf les sous-hommes qui n’étaient que du bétail légalisé et qui appartenaient à ceux qui les avaient achetés. Cette démocratie naissante limitait le droit de vote aux propriétaires, en encourageant l’appropriation par le vol des terres appartenant aux sous-hommes des peuples autochtones. Ce modèle de dépossession est évident aujourd’hui dans la violence systématique qui s’exerce contre les jeunes Noirs. Les hommes noirs constituent 6,6 pour cent de la population mais 40 pour cent des 2,3 millions de la population carcérale, contre 375.000 en 1970. Six millions de citoyens qui ont purgé leur peine n’ont pas le droite de voter.

    La nature de notre démocratie
    C’est la propriété, et non la démocratie, qui fut intégrée comme le nec plus ultra des intérêts vitaux dans l’ADN de notre organisme constitutionnel. C’est l’ostracisme qui régnait au sommet de la colline blanche post-coloniale des Etats-Unis. Pour être un membre à part entière de cette enclave utopique et exalté de profiteurs zélés, il fallait voler, posséder et profiter.

    L’éthique de la cupidité et de la concurrence n’assure guère l’harmonie sociale. Celle-ci est garantie par l’achat de l’opinion publique. Cela signifie la construction d’une superstructure de contrôle idéologique. Cela signifie conditionner le public à adopter les valeurs et les intérêts de l’élite dirigeante. Par conséquent, la croyance inculquée de la sacralité de la propriété privée induit chez les dirigés à croire que « la poursuite du bonheur » consiste à accumuler de biens matériels – contrairement aux penseurs des Lumières qui défendaient le droit au développement personnel nié par les structures sociales rigides de la féodalité.

    Dans le capitalisme, la notion de propriété s’appuie sur l’exploitation. Elle n’est pas la garantie du bien-être public, de l’harmonie et de la sécurité. La propriété est la mère du racisme, de la guerre, du génocide, et de l’inhumanité. Nous avons, dans notre démocratie de bonimenteurs, de bons citoyens qui s’opposent aux guerres et au racisme. Mais l’opposition aux guerres et au racisme dans un état obsédé par la propriété est comme un opposition au feu en Enfer. Le Feu est la nature de l’Enfer tout comme la Propriété est la nature de notre état. C’est l’abolition de l’enfer qu’il faut exiger.

    « Il est tout à fait évident » , écrit le jeune Frederick Engels dans son premier livre publié, La situation de la classe laborieuse en Angleterre : https://www.marxists.org/francais/engels/works/1845/03/fe_18450315_pref.htm
    , en observant la démocratie naissante de l’ère industrielle en Angleterre, « que toute la législation est calculée pour protéger ceux qui possèdent contre ceux qui ne possèdent pas »

    L’escroquerie
    Lorsque vous avez la démocratie politique sans justice économique, vous avez le forme sans le contenu. Karl Marx, qui, avec Engels, a étudié les constitutions émergentes de l’Europe libérale, surtout après les révolutions de 1848-1849, a tout écrit à ce sujet dans La Sainte Famille (https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm ), et a qualifié cette démocratie partielle d’ « escroquerie démocratique ». Il considérait les Etats-Unis comme le pays modèle de cette « escroquerie », le pays le plus démocratique dans la forme constitutionnelle et le plus efficace pour réguler les passions du peuple dans les limites des intérêts de classe au pouvoir, assurant la paix sociale dans l’étau de son étreinte libérale brutale.
    Pour sûr, notre Constitution était la plus démocratique de cette ère libérale émergente.

    En Europe, par exemple, les constitutions libérales naissantes furent ruinées par une impulsion réactionnaire pour préserver certains degrés de despotisme. Pas la nôtre. Noir sur blanc il était écrit que nous répudions les rois et les despotes. Nous étions « nous le peuple ». Nous gouvernions. Nous n’étions plus des sujets mais des citoyens.

    L’illusion du pouvoir entre les mains du peuple fut un brillant canular. « Pour l’amour de Dieu, laissez-les voter ; n’ayez pas peur des élections », chuchotèrent à la fin du 19ème siècle les élites étasuniennes à leurs homologues européens. « Qu’ils s’imposent leur propre soumission par le vote. Laissez-les croire qu’ils gouvernent. L’harmonie sociale vous coûtera moins cher que tous ces donjons et gendarmes ».

    L’Europe a prêté l’oreille parce que les mouvements socialistes avaient véritablement décollé à la fin du 19ème siècle, en exigeant la justice sociale et économique. Elle a prêté l’oreille parce que le socialisme international menaçait d’unir, dans un combat commun contre l’impérialisme, les peuples soumis des colonies avec les masses de la patrie impériale. Les masses laborieuses de l’Europe réalisèrent que si le soleil ne se couchait jamais sur l’Empire britannique, il ne se levait pas pour autant sur les taudis britanniques.

    Pour réaffirmer l’harmonie sociale, des concessions furent faites. Puis le mouvement socialiste fut éliminé lors de la Première Guerre mondiale qui fut à la fois une guerre de classe et une guerre inter-impérialiste. La marée montante de la prise de conscience de l’oppression générale retomba et s’échoua dans la boue des Flandres et les tranchées du front occidental. Sur le front de l’Est, la marée a tenu bon, en anéantissant l’autocratie Russe, et une expérience du pouvoir par le peuple a débuté. Une chose que les impérialistes n’avaient pas pris en compte lorsqu’ils excitaient les peuples de chaque nation à se massacrer entre eux était que les guerres sont les creusets de la révolution. S’il existe une lueur d’espoir dans la boucherie en cours des guerres modernes de l’Occident contre les ex-colonies, elle réside dans l’espoir que l’histoire se répétera avec un retour de manivelle provoqué par la révulsion et une révolte mondiale.

    L’apparition du néolibéralisme.
    Depuis 1945, le système des deux partis étasuniens a brillamment réussi à maintenir un ordre social sous contrôle, en jouant au jeu de l’alternance fictive entre conservatisme et progressisme. En réalité, le jeu était joué pour confiner les gens dans un cadre politique extrêmement étroit où tout véritable choix politique se voyait étouffé et dans lequel on attendait des gens qu’ils se retournent les uns contre les autres à propos d’une concession mineure quelconque, ou qui ne mangeait pas de pain, que l’Etat jetait en pâture à tel ou tel groupe social. Les maintenir en agitation mais sous contrôle ; leur donner l’impression qu’avec la dissidence et le débat, ils vivaient dans une société libre. Voilà ce que les dirigeants aiment : des gens divisés mais faisant partie du troupeau. Il est vrai que parfois certains s’en échappent et descendent dans la rue, mais des concessions minimales seront faites et ils retourneront dans leur cadre étroit où ils se chamailleront sur leurs mérites ou démérites respectifs.

    Dans les années 1970, les dirigeants ont pris une décision capitale. Ils ont noté que le taux de profit sur les investissements au sein de l’État-providence était plat. Ils ont remarqué que le maintien d’une économie industrielle générait trop de frais. Ils ont remarqué que les concessions faites pour assurer l’harmonie sociale s’étaient accumulées au point de mettre en péril la liberté des capitaux. Alors ils ont décidé de tout reprendre : l’investissement industriel au service du développement d’un pays ; les droits des travailleurs ; les services sociaux ; les réglementations sur les banques ; les restrictions sur les opérations financières hasardeuses et risquées. En bref, ils voulaient le retour de l’économie de casino débridée de Wall-Street de l’époque avant la Grande Dépression.

    Ils savaient qu’ils s’engageait dans une guerre sociale. Ils savaient que les gens allaient souffrir mais ils avaient confiance que les ravages de la politique de la terre brûlée néolibérale mettrait du temps à faire sentir ses effets à domicile. La révolte prévisible contre la paupérisation pouvait être retardée par le communautarisation de la société en groupes d’identité compartimentés, chacun cherchant l’attention de l’Etat sur un sujet précis. Nous sommes devenus une nation balkanisée de minorités parce que l’État sait que notre force, notre seule arme – est l’unité. Notre éparpillement est gérable.

    A la fin des années 1970, l’industrie sidérurgique a quitté Pittsburgh pour le Brésil, bien que le taux de profit était de 12%. La région fut économiquement dévastée. Dans les années 1980, en tant qu’enseignement à 180km au nord de Pittsburgh, je lisais des essais rédigés par des étudiants d’une université publique de la classe ouvrière où j’enseignais. Les essais racontaient des histoires déchirantes de pères en détresse - des métallos qui avaient perdu leur emploi, buvaient, se querellaient avec leurs épouses, qui divorçaient.

    Plus pénible à lire, cependant, étaient les causes que les étudiants attribuaient à l’insécurité de leurs jeunes vies. Ils citaient des lois environnementales trop strictes ; une fiscalité des entreprises excessive ; la cupidité des syndicats. Ils avaient abandonné leur raison et cédé à la passion des flammes du ressentiment que le Parti Républicain attisait avec le tisonnier du racisme. Ils supposaient que la démocratie était allée trop loin avec la discrimination positive, favorisant un groupe au détriment d’un autre. Ils étaient d’accord que « le gouvernement était trop envahissant » et la protection sociale trop somptueuse. Les philistins du Parti républicain compensaient leur confiance dévoyée avec des élucubrations pédantes sur la famille et les valeurs religieuses, le « caractère sacré de la vie », la sobriété de la peine de mort comme mesure de discipline sociale – autant de mesures qui ne réduisent ne serait que d’un centime ni le budget de la défense ni les subventions accordées aux entreprises. Le complexe pénitentiaire est devenu une activité lucrative pour l’investissement et l’exploitation – l’équivalent des workhouses (*) britanniques du 19ème siècle.

    Le Parti Démocrate, quant à lui, a prêché la tolérance raciale, mais a adopté des lois draconiennes incarcérant les personnes les plus vulnérables, les jeunes, les pauvres et, de façon disproportionnée, les Noirs. Ils « reformèrent » la protection sociale puis ont laissé croire aux Blancs que les Noirs avaient volé leurs allocations. En réalité, la plupart des bénéficiaires de la protection sociale étaient des Blancs pauvres. Le Parti Démocrate a lancé le discours sur le multiculturalisme, ghettoïsant ainsi les groupes sociaux autour de questions sociales uniques, élargissant les fractures de la cohésion sociale, de la solidarité et de la coopération.

    Ce qui gisait sous les décombres, enseveli sous les discours sur les valeurs et l’identité, était la classe sociale, l’inavouable, le proscrit. La classe ouvrière a cessé d’exister en tant qu’entité linguistique dans le discours public et intellectuel. Il a cessé d’exister politiquement, parce que lorsque la langue meurt, l’histoire, la culture et la conscience des gens meurent aussi. Ainsi, les Démocrates ont adopté l’ALENA et l’ALEAC, des actes d’agression économique contre le monde du travail, ici et ailleurs. Ils ont abrogé la loi Glass-Steagall et ouvert la porte aux dérives financières sans entraves, ce qui nous a valu le crash de 2007-8, lorsque les conneries des deux partis ont fini par déborder. La masse, jusqu’ici divisée et apathique, explosa de colère contre « les riches ». Voilà que l’inculture politique du peuple, si assidûment cultivée par les deux partis, s’éveillait à une perception de la classe comme relation sociale inégale de pouvoir au sein de la société.

    L’harmonie sociale se décompose
    Dans la campagne électorale présidentielle en cours, nous avons assisté à une relâche du contrôle exercé par les deux partis. Les beaux jours de la conciliation de classe et de coopération active de la population avec les intérêts des élites économiques ont clairement atteint une sorte de début de la fin. Les électeurs somnambules qui autrefois s’alignaient derrière le candidat retenu par leurs partis respectifs - Républicains à votre fausse droite et Démocrates à votre fausse gauche - se sont soudainement réveillés, leur apathie éclatant dans un désordre, une débauche et une indiscipline inattendue.

    Douze millions d’électeurs ont rejoint la campagne d’un « indépendant », le sénateur Bernie Sanders, qui se présenta comme candidat du socialisme démocratique. 13,3 millions sont devenus partisans du milliardaire entrepreneur immobilier Donald Trump, le candidat voyou parvenu du Parti Républicain. En réalité, aucun des deux candidats n’a reconnu l’ampleur du problème du capitalisme mondial en crise qui est la cause du retour au capitalisme rapace prôné par le néolibéralisme. Ni compris ou avoué que le néolibéralisme était une nécessité pour la survie du capitalisme. Ainsi, tous les deux ont proposé de retourner à une époque où le pays connaissait une prospérité, Sanders à l’économie du New Deal ; Trump à l’époque du fordisme industriel, toutes deux spécifiquement saccagées par le néolibéralisme. Hillary Clinton, en tant que partenaire néolibérale, à la fois dans l’idéologie et la pratique, de Bill Clinton, comprend que le néolibéralisme est la dernière bataille pour l’hégémonie mondiale du capital international. Voilà pourquoi elle est la candidate des néoconservateurs.

    Mais les gens, poussés par leurs conditions matérielles de plus en plus difficiles, en ont finalement eu assez. Les années Obama ont ruiné tout espoir de changement – et les derniers espoirs dans les promesses des deux partis. Les guerres se sont poursuivies et se sont intensifiées, augmentant le budget de la défense à plus de $600 milliards ; le complexe militaro-industriel a amassé des fortunes à faire pâlir d’envie Crésus ; la surveillance s’est intensifiée ; les banques ont récupéré et profité, en abandonnant au peuple les miettes de l’austérité ; les capitaux se sont précipitamment exportés à la recherche d’investissements ; le marché du travail n’offre plus que des emplois précaires et sous-payés ; des accords de commerce internationaux anti-travail et anti-souveraineté se sont multipliés. La corruption. La violence policière. Les immigrés boucs-émissaires, les déportations massives. le contrôle des médias. Les mensonges. La belligérance. La politique étrangère destructrice : agressions militaires et changements de régime. Le démantèlement du droit international et des traités internationaux. Le faux humanitarisme. La perte de la « bonne opinion du monde, » que la Constitution demandait avec tant d’insistance au peuple des États-Unis de cultiver. Au lieu d’entretenir des relations de bon voisinage, nos dirigeants aspirent à devenir les propriétaires abusifs de la planète.

    Les gens ont honte. Dans un coin de leur conscience embrumée, ils ont honte de leur pays. L’augmentation de la pauvreté les prive de leur dignité. Ils doivent se sentir honteux de leurs conditions de vie et de l’état du pays. Et ça, ce n’est pas bon pour les dirigeants : la honte est une émotion où la conscience révolutionnaire germe. Qui peut vivre longtemps sans le respect de soi avant de recourir à la révolte ou de succomber à la haine de l’humanité de manière à déplacer le dégoût de soi, à la manière des fascistes ? Par-dessus tout, qui peut vivre longtemps dans une société où la violence endémique est un symptôme évident de la douloureuse absence d’amour ?

    Conclusion
    Trump ou Hillary ? Mauvaise question. Au contraire, nous devons réaliser que dans la mesure où il s’agit d’un choix proposé par les dirigeants, c’est un piège auquel nous ne pouvons plus échapper, mais qui pourra servir de leçon pour l’avenir. Dans la culture libérale dans laquelle nous avons tous été éduqués - Républicains ou Démocrates - nous avons été habitués à chercher le sauveur suprême. Nous emboîtons le pas des puissants. Nous espérons que l’émancipation viendra d’en haut alors que le changement radical et la démocratisation ne viendront que d’en bas. C’est ça la difficulté, c’est ça qui nous fait peur. Nous sommes paisibles parce que nous ne connaissons pas notre propre force, et aussi longtemps que nous l’ignorerons, nous serons des sujets et non des citoyens.

    Nous devrions voir dans le rejet des partis traditionnels que représentent les candidatures de Trump et Sanders, la possibilité – la nécessité, en fait - d’organiser un parti du peuple. On pourrait même l’appeler Parti des Déplorables, car si l’on exclut les « masses désordonnées » (selon Marx et Engels, pour se moquer du mépris dont elles faisaient l’objet de la part de l’élite arrogante), on admettra que la démocratie n’a aucune chance. Elles sont « désordonnées », mais sont-elles à blâmer, elles qui ont cessé de compter, ou même d’exister, sur le front de la guerre de classe qui a été lancée contre la démocratie – c’est-à-dire contre nous tous ?

    Les lignes de division ethniques doivent disparaître. C’est un impératif pour l’unité. Aux Etats-Unis, le racisme est une peste endémique et récurrente. Il est à la racine de nos divisions politiques. Voilà donc la première tâche : l’éradiquer par l’éducation. Engels, qui a partagé sa vie avec Mary Burns, une Irlandaise républicaine radicale, avait bien compris le racisme contre les Irlandais qui imprègnait la classe ouvrière anglaise. Ce n’était pas un simple trouble psychologique. Il est apparu parce que les usines des Midlands importaient des travailleurs irlandais pour briser les grèves. Néanmoins, il voyait dans la classe ouvrière anglaise la force nécessaire pour mener une révolution sociale :

    « L’Angleterre démontre que plus une classe se trouve en bas de l’échelle sociale et plus elle est « inéduquée » dans le sens habituel du mot, plus sa relation avec le progrès est forte et plus son avenir est grand. »
    J’ai tenté « d’expliquer patiemment » - maxime de Lénine - et, au cours de cette explication qui n’est même pas une réponse « claire et précise », j’ai peut-être épuisé la patience du lecteur, mais il est important de savoir que si nous votons pour l’un ou l’autre de ces deux candidats, nous le faisons sans illusion. Si nous votons pour le « moindre mal », que ce soit la dernière fois, car c’est bien pour le mal que nous voterons.

    Luciana Bohne
    Luciana Bohne est co-fondatrice de Film Criticism, une revue des études de cinéma, et enseigne à l’Université Edinboro en Pennsylvanie.
    (*) NdT : lire ce texte de F. Engels sur les « workhouses » britanniques : https://www.marxists.org/francais/engels/works/1845/03/fe_18450315_11.htm

  • Les facettes d’Hillary Clinton (2/4) : réfugiée dans sa forteresse
    https://www.mediapart.fr/journal/international/121016/les-facettes-d-hillary-clinton-24-refugiee-dans-sa-forteresse

    Hillary Clinton embrasse Bernie Sanders juste avant son premier débat contre Donald Trump. La jeune femme derrière est #Huma_Abedin. La candidate démocrate est entourée d’un petit cercle de fidèles conseillers étroitement liés au couple Clinton depuis des années voire des décennies et très bien introduits à Washington. Les plus proches forment même un barrage entre la candidate et l’extérieur.

    #International #Amérique_du_nord #Clintonworld #élections_présidentielles_américaines_2016 #Etats-Unis #Hillary_Clinton #John_Podesta

  • Malmenée Par Des Révélations De WikiLeaks, Clinton Accuse la Russie d’Ingérence
    http://www.lci.fr/international/malmenee-par-des-revelations-de-wikileaks-clinton-accuse-la-russie-d-ingerence-2

    Et pour cause, la relation qu’entretient Clinton avec les grandes banques a de quoi refroidir les militants de Bernie Sanders, et de nombreux démocrates. Se considérant elle-même « éloignée » de la réalité de ses concitoyens du fait « des fortunes dont [elle] profite avec son mari », la candidate démocrate donne une image contradictoire aux valeurs d’honnêteté et de solidarité qu’elle défend.

    Wikileaks révèle le positionnement ambigu d’Hillary Clinton en fonction de ses interlocuteurs, et son manque de transparence. « Si tout le monde était au courant de ce qu’il se passe en coulisses, des accords conclus, les gens seraient énervés. En politique, il faut avoir une position publique et une position en privé », aurait déclaré la candidate en 2013.

  • Le paradoxe de la social-démocratie : l’exemple des États-Unis – Période
    http://revueperiode.net/le-paradoxe-de-la-social-democratie-lexemple-des-etats-unis

    Qui n’a jamais entendu un camarade défendre la nécessité de « travailler de l’intérieur » dans la social-démocratie ? Aux États-Unis, le débat autour de Bernie Sanders a vu se déployer une nouvelle fois cette antienne d’une partie du mouvement radical : pousser la social-démocratie sur sa gauche pour renforcer les luttes. Dans cet article devenu classique, Robert Brenner expose dans le menu détail l’impossibilité de mener une telle politique. Il dégage ainsi des dynamique structurelles du réformisme, qui le rendent particulièrement résistant aux tentatives de « gauchisation », mais aussi les épisodes historiques de radicalisation à gauche et de canalisation social-démocrate aux États-Unis. Brenner singularise avec une extrême précision les traits dominants du réformisme : une attitude spontanée du prolétariat, des dirigeants syndicaux et une classe moyenne noire dont la priorité n’est pas l’action de masse mais la poursuite de la prospérité. En définitive, le réformisme bute toujours sur une question simple : refusant de se mesurer au pouvoir du capital, la réforme doit toujours se subordonner à la bonne santé des capitalistes. L’alternative réforme/révolution se réduit en fait à celle-ci : ou bien imposer les besoins radicaux du prolétariat, ou bien s’accommoder des caprices du taux de profit.

    #réformisme #révolution #capitalisme

  • Le paradoxe de la #Social-démocratie : l’exemple des États-Unis
    http://revueperiode.net/le-paradoxe-de-la-social-democratie-lexemple-des-etats-unis

    Qui n’a jamais entendu un camarade défendre la nécessité de « travailler de l’intérieur » dans la social-démocratie ? Aux États-Unis, le débat autour de Bernie Sanders a vu se déployer une nouvelle fois cette antienne d’une partie du mouvement radical : pousser la social-démocratie sur sa gauche pour renforcer les luttes. Dans cet article devenu classique, Robert Brenner expose dans le menu détail l’impossibilité de mener une telle politique. Il dégage ainsi des dynamique structurelles du #réformisme, qui le rendent particulièrement résistant aux tentatives de « gauchisation », mais aussi les épisodes historiques de radicalisation à gauche et de canalisation social-démocrate aux États-Unis. Brenner singularise avec une extrême précision les traits dominants du réformisme : une attitude spontanée du (...)

    #Uncategorized

  • USA élections Hillary étant gravement malade, elle serait remplacée par Bernie Sanders
    http://vilistia.org/archives/12033

    lundi 12 septembre 2016 Le Parti démocrate a tenu une réunion d’urgence dimanche 12/9 pour discuter d’un éventuel remplacement de la candidate Hillary Clinton après son effondrement pneumonique. Le DNC envisage Bernie Sanders comme un remplaçant possible pour l’ex-secrétaire d’Etat, … Lire la suite →

    #ELECTIONS_2016

  • How Russia Often Benefits When Julian Assange Reveals the West’s Secrets - The New York Times
    http://www.nytimes.com/2016/09/01/world/europe/wikileaks-julian-assange-russia.html?smid=tw-share&_r=0

    Notably absent from Mr. Assange’s analysis, however, was criticism of another world power, Russia, or its president, Vladimir V. Putin, who has hardly lived up to WikiLeaks’ ideal of transparency. Mr. Putin’s government has cracked down hard on dissent — spying on, jailing, and, critics charge, sometimes assassinating opponents while consolidating control over the news media and internet. If Mr. #Assange appreciated the irony of the moment — denouncing censorship in an interview on Russia Today, the Kremlin-controlled English-language propaganda channel — it was not readily apparent.

    Now, Mr. Assange and #WikiLeaks are back in the spotlight, roiling the geopolitical landscape with new disclosures and a promise of more to come.

    In July, the organization released nearly 20,000 Democratic National Committee emails suggesting that the party had conspired with Hillary Clinton’s campaign to undermine her primary opponent, Senator Bernie Sanders. Mr. Assange — who has been openly critical of Mrs. Clinton — has promised further disclosures that could upend her campaign against the Republican nominee, Donald J. Trump. Separately, WikiLeaks announced that it would soon release some of the crown jewels of American intelligence: a “pristine” set of cyberspying codes.

  • « Bernie Sanders a su traduire la colère populaire »
    http://www.lecourrier.ch/141433/bernie_sanders_a_su_traduire_la_colere_populaire

    Sans hésitation : la colère. Par ses mots, Sanders a su exprimer la colère des citoyens devant leur situation, contre la montée des inégalités, face à la catastrophe écologique. Il a compris que si la gauche ne traduisait pas politiquement cette colère qui couve dans la population, la droite le ferait. Sanders a canalisé ce mécontentement contre les vrais responsables de la situation, contre les puissants. Son discours traduit une polarisation de la société, entre classes sociales, chose très rare chez un politicien aux États-Unis. Il s’agira de ne pas l’oublier, si l’on veut prolonger l’effet « Bernie ».

  • Commentary: The real reason Washington calls Putin a #thug | Reuters
    http://www.reuters.com/article/us-commentary-putin-vanburen-idUSKCN10D03T

    It seems the word “thug” is a sort of dog whistle that when blown signals Americans and their media to psyche up for a new fight. For example:

    Secretary of State John Kerry on Syrian President Bashar al-Assad: “A thug and murderer.” Kerry also said, "Daesh [Islamic State] is in fact nothing more than a mixture of killers, of kidnappers, of criminals, of thugs ...”

    Then-President George W. Bush on al Qaeda: “If we let down our guard against this group of thugs, they will hurt us again.” Bush also thought Saddam Hussein was a thug.

    Democratic presidential candidate Bernie Sanders on Muammar Gaddafi: “Look, everybody understands Gaddafi is a thug and murderer.”

    Madeleine Albright found thugs in Somalia and the Balkans for the wars of her era as secretary of state.

    But why Putin, and why now? Perhaps what we’re seeing is preparation for the next iteration of America’s perpetual state of war.

    #Etats-Unis #guerre_perpétuelle

  • Sanders : Game over ?
    https://www.ensemble-fdg.org/content/sanders-game-over

    Les conventions des deux grands partis américains se sont donc terminées comme il était prévu. Les Républicains, dans une ambiance assez peu consensuelle, ont fini par désigner Donald Trump, qui a su rassurer son monde en choisissant un conservateur bon teint, vieux routier du parti, comme vice-président. A Philadelphie, la convention Démocrate a désigné, dans la douleur et la désunion, Hilalry Clinton, qui a déçu encore une fois les partisans de Bernie Sanders en choisissant un apparatchik modéré, Thomas Kaine, sur son ticket de campagne. La Convention du parti Démocrate qui se tient à Philadelphie jusqu’au 28 juillet a été le théâtre des dernières batailles des partisans de Bernie Sanders. L’objectif du Comité National Démocrate (DNC) était clairement d’unifier les camps des partisans de Clinton et de (...)

  • “The Two-Party System Is the Worst Case Scenario” – An Interview With the Green Party’s Jill Stein | Alice Speri
    https://theintercept.com/2016/07/29/the-two-party-system-is-the-worst-case-scenario-an-interview-with-the-

    As the Democratic convention in Philadelphia progressed, and hopes of a revolution on the floor quickly faded for the thousands of Bernie Sanders supporters, support for another figure began to emerge on the streets: Green Party candidate Jill Stein. By the end of the week, Vote Jill signs where everywhere in the city, her name often scribbled directly over old Sanders posters and T-shirts. Bernie’s revolution had taken an unexpected turn, and as more protesters and delegates called for a “Demexit,” talk of a third-party option suddenly gained ground at a major party convention. On Thursday, as Clinton prepared to accept her party’s nomination, The Intercept spoke with Stein at an improvised South Philly campaign headquarters. Source: The (...)

  • Aux #États-Unis, le soutien de Sanders à Clinton donne des ailes à la candidate écolo
    https://reporterre.net/Aux-Etats-Unis-le-soutien-de-Sanders-a-Clinton-donne-des-ailes-a-la-cand

    A la Convention du Parti démocrate qui s’est ouverte à Philadelphie lundi 25 juillet, la majorité des partisans de Bernie Sanders rejoignent le soutien à Hillary Clinton. Mais nombre d’entre eux ont choisi de se tourner vers le #Green_Party de Jill Stein. La candidate écolo voit sa popularité monter en flèche depuis quelques jours.