Le parquet n’a pas « de temps à perdre »
Contacté par Rue89, le parquet de Tours souhaite (toujours) ne faire « aucun commentaire ». Celui de Paris confirme qu’il n’y a aucun policier noir blessé mais maintient sa version initiale :
« Ce n’est pas la tête d’un homme noir que l’on distingue sur la photo, mais une cuisse ou des fesses. »
Également interrogé sur les nombreuses contradictions entre les témoignages d’habitants et ceux de la police, le parquet antiterroriste s’agace :
« Cela fait un mois que vous êtes dans votre théorie du complot, nous n’avons pas de temps à perdre. »
Loin d’être dans la théorie du complot, Rue89 a seulement pointé les nombreuses questions laissées en suspens :
pourquoi le procureur de Tours a affirmé que le commissariat n’était pas équipé de caméras alors que nous avons révélé l’existence d’un système de vidéo-surveillance ?
Pourquoi le parquet antiterroriste de Paris ne diffuse pas les bandes de vidéosurveillance censées prouver que non, Bertrand Nzohabonayo n’a pas été interpellé par les policiers avant l’attaque ?
Pourquoi le procureur de Tours ne communique plus sur l’affaire et ne souhaite pas nommer un juge d’instruction indépendant ?
Fin décembre, Bertrand N. dit « Bilal » attaque le commissariat de Joué-lès-Tours au couteau en criant « Allahu akbar ». Il est abattu par les policiers. Sauf que personne, à Joué, ne croit à cette version. Enquête autour du commissariat et dans le quartier de La Rabière à la recherche de l’autre histoire de Bertrand alias « Bilal ».
Reportage : Olivier Minot
Réalisation : Emmanuel Geoffroy