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  • Blog • #Mioveni, le monde de #Dacia-#Renault

    Un beau #livre sur un monde qui n’est pas toujours forcément beau, c’est ainsi que l’on pourrait présenter, si on voulait faire vite, l’album d’#Anne_Leroy et #Julia_Beurq sur Mioveni, la petite ville roumaine dont quelque 14 000 habitants sur les 32 000 recensés (enfants et retraités compris) sont salariés dans l’usine où l’on fabrique les fameuses #Logan et autres #Duster [1].

    Si on devait classer ce livre dans les rayons d’une librairie, ce serait plutôt parmi les « beaux livres » en raison de la qualité exceptionnelle de ses photos et de la présentation soignée de l’ensemble. Mais un doute ne manquera pas de s’insinuer : qu’ont-ils de si beau ce site industriel, les immeubles type HLM qui l’entourent et leurs habitants qui se prêtent au jeu proposé par la photographe en se laissant captés par sa camera ? La difficulté à apporter une réponse tranchée à une telle question annonce en quelque sorte l’intérêt particulier que présente cet album. En effet, nous sommes ici loin des clichés en noir et/ou blanc si fréquents s’agissant de la Roumanie de l’après-Ceauşescu et des mutations en cours dans ce pays.

    A voir et revoir ces photos d’Anne Leroy, à lire et relire les pages qui les accompagnent de Julia Beurq, la gêne occasionnée par l’impression de kitsch qui se dégage du décor ambiant désuet, des lieux publics qui rappellent l’atmosphère des films est-européens des années 1970 ou encore des poses figées adoptées par les hommes et les femmes confrontés à la caméra est vite chassée par le regard tendre posé par la photographe qui nous réconcilie en quelque sorte avec tout un monde qui vit à sa façon, selon ses règles, en fonction de sa propre histoire et qui doit faire face à des contraintes dont on réalise par ailleurs difficilement la pesanteur… Saisi dans son humanité, ce monde se révèle non seulement attachant mais beau aussi, à sa façon. Il occupe une position intermédiaire entre un passé communiste qui n’est pas prêt à s’effacer et le modèle capitaliste occidental qu’il est désormais appelé à suivre. A vrai dire, les deux s’entremêlent, même si le premier semble l’emporter. On s’en rend compte à travers les images de certaines scènes du restaurant municipal de la ville aux grandes tables et aux regards tristes des convives ou encore aux chaises couvertes de housses blanches décorées à l’occasion des fêtes. Seule touche occidentale, si l’on veut, et encore en net décalage dans le temps, la statue d’Elvis, « en blanc et bleu délavé qui se dresse face à une discothèque poussiéreuse » (p. 58) dans laquelle se produit un ancien ouvrier de l’usine devenu une célébrité locale en interprétant les tubes du « King ».

    “Un cordon ombilical relie Mioveni à Dacia. Si l’usine ferme, Mioveni disparaît.”

    Les propos des personnes interrogées nous apprennent en revanche à quel point elles vivent bien dans leur temps. Il y a nettement moins de commentaires nostalgiques pour l’époque du « răposatul » (le « défunt », c’est ainsi qu’on appelle fréquemment Ceauşescu) que dans le reste du pays, et pour cause : grâce à la reprise de Dacia par Renault en 1999, la ville-usine de Mioveni a survécu à l’abandon des fleurons de l’industrie roumaine bradés lors de la privatisation sauvage qui avait frappé de plein fouet tant d’autres cités mono-industrielles. Les rares ouvriers qui ont accepté de parler, alors que leurs conjointes et les retraités ont été plus coopératifs, ne se plaignent pas de leur sort comme tant de leurs compatriotes, souvent plus mal lotis. Cătălin, qui travaille au pressage, se dit par exemple « chanceux d’avoir un emploi stable et un salaire plus que correct comparé à la moyenne roumaine ». Pourtant les pressions ne manquent pas. « On nous demande d’aller toujours plus vite », raconte-t-il. En effet, relève Julia Beurq, à l’entrée de chaque section, des panneaux indiquent le nombre de pièces produites par minute, la moyenne d’âge des employés, la proportion d’hommes et de femmes, le pourcentage des robots, etc. (p. 30). La photo de l’« employé du mois » y figure aussi en sorte que les méthodes capitalistes modernes de gestion ne sauraient choquer outre-mesure ceux qui se rappellent encore de l’organisation socialiste du travail d’antan. Le droit de grève est assuré et, si les ouvriers prêts à courir le risque d’en faire usage sont peu nombreux, tous se souviennent de la « grande grève » de 2008 qui après dix-neuf jours a fait plier « les Français ». Le chantage à la délocalisation reste dissuasif : « Un cordon ombilical relie Mioveni à Dacia. Si l’usine ferme, Mioveni disparaît », fait remarquer le responsable du Syndicat automobile Dacia.
    Un monde tiraillé entre un passé révolu et un avenir incertain

    La photo reprise sur la quatrième de couverture représente en premier plan un champ en friche puis, en second plan, les nouveaux bâtiments de l’usine au pied desquels on aperçoit les Dacia fraîchement sorties des ateliers. Entre les deux, on aperçoit d’énormes conduits de gaz rouillés en plein air comme il y en a encore tant à l’Est. Nous avons là un aperçu du « mélange des genres » omniprésent en Roumanie : l’usine flambant neuf, les vieilles installations héritées du passé et la nature qui a repris ses droits à force d’être oubliée pendant la longue transition… Enfin, pour compléter le tableau, signalons la photo du berger faisant paître ses moutons au bord de la route reliant Mioveni à Piteşti (p. 39) qui suggère l’état actuel des campagnes roumaines, tandis que celle des bâtiments désaffectés de l’ancienne usine automobile ARO de Câmpulung, ville située non loin de Mioveni (p. 33), est nettement plus représentative pour l’état actuel de l’industrie roumaine que les photos prises dans les ateliers de l’usine reconstruite et mise aux normes par Renault (p. 24 et 25).

    La profusion d’icônes qui ornent ce qui est présenté comme le bureau du maire de la ville (p. 66) mais aussi les scènes de recueillement lors de la célébration de la saint Nicolas (p. 61 62, 63, 64 et 65) montrent le poids considérable de l’Église orthodoxe ou plutôt d’une certaine religiosité populaire en Roumanie, y compris dans une ville assez prospère comme Mioveni. Tiraillé entre un passé révolu et un avenir incertain, le monde roumain tel qu’il apparaît dans le livre de Julia Beurq et Anne Leroy semble y trouver l’apaisement et la convivialité que le monde moderne auquel il a accès ne semble pas à même de lui fournir. S’il assure à nombre de Roumains une capacité d’endurance étonnante à bien des égards, cet encrage dans la « tradition » est aussi le signe de leur fragilité.

    https://www.courrierdesbalkans.fr/Mioveni-le-monde-de-Dacia-Renault
    #industrie_automobile #Roumanie #photographie
    ping @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere

  • Le président de la Loire-Atlantique réclame un référendum sur la réunification de la Bretagne
    https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/saint-nazaire-44600/info-ouest-france-philippe-grosvalet-reclame-un-referendum-sur-le-reuni

    Il en appelle carrément à Emmanuel Macron. « Alors que la Loire-Atlantique est intégrée aux Pays de la Loire depuis plusieurs décennies, organiser une consultation sur son seul périmètre serait nier les partenariats très forts et les synergies nouvelles qu’elle a su construire. Ce périmètre dépasse la seule Loire-Atlantique. L’ensemble des habitants des deux régions concernées doit pouvoir se prononcer. »

    coucou @simplicissimus

  • « Gilets jaunes » : véhicules incendiés, permanences vandalisées... Au moins 15 députés LREM agressés ou menacés depuis le début du mouvement france infaux 9 Décembre 2018

    Dernier exemple en date : la voiture d’une députée LREM de Dordogne, Jacqueline Dubois, a été incendiée samedi soir devant son domicile de Vezac.
    https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-vehicules-incendies-permanences-vandalisees-au-moins-15-d

    Pas facile d’être député macroniste en plein mouvement des "gilets jaunes". Depuis le début de la mobilisation, plusieurs élus LREM ont subi des agressions, insultes ou menaces. Dernier exemple en date : la députée de Dordogne Jacqueline Dubois https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/la-voiture-d-une-deputee-lrem-de-dordogne-et-celle-de-son-mari-incendie a vu son véhicule incendié samedi soir, devant son domicile. Depuis le début du mouvement mi-novembre, franceinfo a recensé au moins 15 exemples. 

    La permanence d’Anne-Laure Cattelot (Nord) dégradée
    Dans le Nord, c’est la permanence de la jeune députée Anne-Laure Cattelot qui a été prise pour cible par les "gilets jaunes". Dans la nuit du 17 au 18 novembre, son local a été tagué et recouvert d’affiches où était écrit : "En marche racketteur", selon L’Opinion. https://www.lopinion.fr/edition/politique/deputes-macronistes-dans-viseur-gilets-jaunes-169391 "C’est très inquiétant pour notre démocratie et notre société", a-t-elle réagi sur BFMTV, en évoquant d’autres menaces auprès de ses collègues députés. 

    Des gilets jaunes accrochés devant le domicile de Carole Bureau-Bonnard (Oise)
    Le 20 novembre, la députée de l’Oise Carole Bureau-Bonnard, elle, a vu débarquer une trentaine de "gilets jaunes" devant son domicile à Noyon. Scandant des slogans tels que "Bonnard au placard", selon le Courrier picard, http://www.courrier-picard.fr/150612/article/2018-11-21/polemique-noyon-apres-lactionchez-la-deputee-carole-bureau-bonnard les manifestants ont ensuite accroché leurs gilets jaunes à la grille de la maison. "J’entends et je peux comprendre la colère qui s’exprime, mais pas les violences verbales et physiques", a réagi l’intéressée dans les colonnes du quotidien régional.

    Un cercueil devant la permanence d’Olivier Gaillard (Gard)
    A Quissac (Gard), des "gilets jaunes" se sont retrouvés le 22 novembre devant la permanence du député macroniste Olivier Gaillard. Alors qu’ils devaient rencontrer l’élu, les manifestants ont déposé un cercueil avec une pancarte "Macron, Gaillard : dehors", raconte Midi libre. https://www.midilibre.fr/2018/11/22/des-gilets-jaunes-deposent-un-cercueil-devant-la-permanence-dun-depute-gar "Sur les réseaux sociaux, le député LREM n’a pas été épargné par les manifestants : insultes et menaces ont été largement diffusées, partagées et commentées", relève le quotidien. ’Il est le prochain sur la liste noire’, assure ainsi un individu, proche voisin de l’homme politique."
    "Il s’agit d’une situation anormale au-delà de ma seule personne. J’en appelle à la responsabilité collective et individuelle des manifestants. Je suis un élu local, de terrain, proche des gens. Il faut renouer le dialogue", a appelé le député face à ses menaces.

    Huguette Tiegna (Lot) subit des insultes racistes
    Elle a porté plainte le 23 novembre pour propos racistes et incitation à la haine raciale. Députée du Lot, Hugues Tiegna a été traîtée de "grosse négresse macroniste" en commentaire d’une vidéo postée par un site de la fachosphère, mettant en scène des symboles nazis et des "gilets jaunes", rapporte France 3 Occitanie. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/lot/cahors/traitee-grosse-negresse-macroniste-deputee-marche-du-lo Pour Huguette Tiegna, "les gilets jaunes n’ont pas inventé le racisme et n’ont pas le monopole de l’injure mais, parmi eux, certains profitent de la manifestation pour montrer leur vrai visage, avec des propos racistes et des appels à la haine".

    Christophe Lejeune (Haute-Saône) menacé à son domicile
    Le même jour, une vingtaine de "gilets jaunes" ont tenté de forcer l’entrée du domicile du député Christophe Lejeune, élu en Haute-Saône. Selon France Bleu Besançon, https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-depute-lrem-haute-saone-menace-par-des-gilets-jaunes-a-son-domicile-15 les individus auraient également "cadenassé la porte d’entrée du domicile de l’élu". Selon le député, les manifestants tenaient des "propos hostiles au président Macron et aux députés".
    "Face au nombre, j’ai appelé la gendarmerie et le préfet", a précisé Christophe Lejeune. "La ligne rouge a été franchie", a encore réagi le député, dénonçant un acte "totalement inacceptable et inexcusable".

    Le domicile de Mireille Robert (Aude) envahi par des hommes cagoulés
    Dans la nuit du 23 au 24 novembre, Mireille Robert a été victime d’une intrusion à son domicile. "Quarante hommes casqués et cagoulés" se sont introduits dans la propriété privée de cette députée LREM de l’Aude, comme l’élue le raconte sur Twitter.
    Agressée et ma famille menacée quand nous sommes perdus en pleine campagne, alors que je venais de recevoir le responsable des #GiletsJaunes à la permanence. Casqués, masqués, violents, ils se lancent dans une fuite en avant qui dessert leur cause. Plainte déposée #récupération pic.twitter.com/4sphmbmGl1
    -- Mireille Robert (@MRobert_11) 24 novembre 2018
    La famille de la députée a tenté de parlementer avec des intrus qui filmaient la scène, mais ils ont quitté "les lieux avant l’arrivée de la gendarmerie", selon France 3 Occitanie. https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aude/carcassonne/gilets-jaunes-quarantaine-hommes-masques-cagoules-deput "Inutile de dire que je poursuis aujourd’hui mes engagements comme si de rien n’était. Ce genre de chantage renforce au contraire mes convictions démocrates, ma volonté de servir la République et de réformer notre pays si malade", a réagi l’élue sur Twitter. Elle a porté plainte. 

    La permanence d’Adrien Morenas (Vaucluse) murée en pleine nuit
    A Carpentras (Vaucluse) le 27 novembre, le député Adrien Morenas a pour sa part retrouvé l’entrée de sa permanence murée par des parpaings colmatés avec de la mousse expansive, raconte France 3 Provence Alpes Côte d’Azur. https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/vaucluse/carpentras/carpentras-gilets-jaunes-murent-permanence-du-depute-lr Quelques heures plus tôt, il avait rencontré des "gilets jaunes" dans une ambiance tendue. "C’est aussi navrant que condamnable. Je continuerai cependant à honorer mon mandat", a réagi le député sur son site internet.

    La permanence du député LREM Adrien Morenas murée dans la nuit du 26 au 27 novembre 2018, à Carpentras (Vaucluse). (MAXPPP)

    La permanence de Claire O’Petit (Eure) attaquée à coups de masse
    Le 29 novembre, c’est au tour de la permanence de Claire O’Petit, députée LREM de l’Eure, d’être vandalisée à coups de masse à Vernon (Eure). "L’individu" qui a commis les actes est décrit comme "ganté, cagoulé et vêtu de noir" par le chef du commissariat de la ville.
    La députée a dénoncé sur son site internet https://twitter.com/LCI/status/1067896626080112641 "cet acte terrible de violence dans notre démocratie". Et de relier ces faits à sa participation à une émission organisée la veille sur LCI et consacrée aux "gilets jaunes". "Si vous ne voulez pas avoir des personnes encore plus pauvres qu’il y a trois semaines, réfléchissez à ce que vous faites", avait-elle notamment reproché à des membres du mouvement. "Mon discours n’a pas plu à certains et ils ont voulu se venger, a-t-elle réagi après la vandalisation de sa permanence. Ce sont des actes inadmissibles et je porterai plainte dès demain."

    Des poubelles devant la permanence de Patricia Gallerneau (Vendée)
    A La Roche-sur-Yon, la députée vendéenne Patricia Gallerneau a eu la mauvaise surprise de retrouver une dizaine de poubelles déversées et entreposées devant sa permanence parlementaire. Selon Ouest-France, https://larochesuryon.maville.com/actu/actudet_-la-roche-sur-yon.-des-poubelles-devant-la-permanence cette action a eu lieu en marge d’une marche de "gilets jaunes" qui a rassemblé 400 personnes dans les rues de la ville.

    Des poubelles déversées devant la permanence parlementaire de la députée Patricia Gellerneau à La Roche-sur-Yon (Vendée), le 2 décembre 2018. (DELPHINE BLANCHARD / MAXPPP)

    Elise Fajgeles (Paris) reçoit des menaces de mort et des messages antisémites
    Quelques jours plus tard, c’est la députée parisienne Elise Fajgeles qui a affirmé avoir reçu des menaces de mort. En cause, selon elle, sa prestation le 3 décembre sur le plateau de CNews, où elle a reconnu ignorer le montant du smic. Face à elle, les représentants des "gilets jaunes" avaient vivement réagi. "Et après vous me dites que vous êtes représentative du peuple, s’était écrié l’un d’eux. On devrait vous faire passer un CAP pour être député, c’est hallucinant ce que j’entends !" 
    Reconnaissant "une faute", Elise Fajgeles a cependant estimé que cela "ne justifiait pas de recevoir des menaces de mort".
    Ne pas arriver à dire le montant du #SMIC https://twitter.com/EliseFajgeles/status/1069626381783453696?ref_src=twsrc%5Etfw sur un plateau télé est une faute. Ce n’est ni mépris ni condescendance envers ceux qui galèrent. Je me suis moi-même retrouvée seule avec mon petit garçon au RMI il y a quelques années. Ça ne vaut pas les menaces de mort que je reçois.
    -- Elise Fajgeles (@EliseFajgeles) 3 décembre 2018

    Le flot ne s’est pas tari. Samedi 8 décembre, l’élue parisienne a publié sur Twitter des exemples de messages antisémites, menaces et insultes qu’elle a reçus, et s’est dit "atterrée par le niveau de haine dans le débat public".
    Atterrée par le niveau de haine dans le débat public. Est ce que "entendre la colère", c’est accepter l’antisémitisme, le racisme, l’homophobie décomplexés, la détestation des élus, la légitimation de la violence ? Est-ce que démocratie, respect, fraternité ont encore un sens ? pic.twitter.com/7DnJydtWRD
    -- Elise Fajgeles (@EliseFajgeles) 8 décembre 2018

    Florian Bachelier (Ille-et-Vilaine) intimidé physiquement
    Le député d’Ille-et-Vilaine Florian Bachelier a de son côté confié au Parisien http://www.leparisien.fr/politique/des-deputes-ouvertement-menaces-par-des-gilets-jaunes-06-12-2018-7962663. faire l’objet d’intimidations physiques. "Lundi dernier [3 décembre], vers 7h30 du matin, je sortais de mon domicile à Rennes pour me rendre à ma permanence pour recevoir une nouvelle délégation de ’gilets jaunes’, quand un homme cagoulé posté devant chez moi me lance une mise en garde sans ambiguïté. Il me prévient que si je continue à défendre la politique d’Emmanuel Macron, je prends des risques énormes."
    Toujours auprès du Parisien, l’élu de La République en marche a expliqué que ces menaces proférées de vive voix ont été précédées de "tombereaux d’insultes courageusement anonymes sur Facebook ou Twitter", puis de "messages nominatifs sur [son] adresse personnelle qui [lui] sont envoyés accompagnés de menaces de mort", pour lui comme pour sa famille.

    Des lettres de menaces envoyées à Bruno Questel (Eure)
    Elu en Normandie, le député Bruno Questel a lui aussi reçu des menaces. "Je recevais des déferlantes de menaces de mort par mail, raconte-t-il au Parisien http://www.leparisien.fr/politique/des-deputes-ouvertement-menaces-par-des-gilets-jaunes-06-12-2018-7962663. le 6 décembre. De la lâcheté exprimée derrière un clavier. Maintenant, ce sont des lettres de haine non anonymes et marquées par des discours de combat. On m’écrit, par exemple, ’Le peuple crève, donc tu vas crever’."
    "Les députés LREM n’ont pas rejoint Emmanuel Macron pour être menacés de mort au bout de quinze mois de mandat", a-t-il encore regretté sur BFMTV.

    Benoît Potterie (Pas-de-Calais) reçoit une balle et des menaces de mort
    Elu à Saint-Omer (Pas-de-Calais), Benoît Potterie, lui, a carrément reçu une cartouche de fusil accompagnée de menaces de mort en ouvrant son courrier, raconte La Voix du Nord : http://lavdn.lavoixdunord.fr/502589/article/2018-12-07/la-prochaine-fois-tu-te-la-prends-entre-les-deux-yeux-le-depute-p "La prochaine fois, tu te la prends entre les deux yeux", était-il écrit dans l’enveloppe.
    « La prochaine fois ce sera entre les deux yeux »
J’ai toujours été ouvert au dialogue mais ces menaces sont inacceptables. Je ne me laisserai pas intimider et continuerai mon travail de député avec la même motivation, l’intérêt général, et la même méthode, échange et dialogue pic.twitter.com/sJiofhXi7D
    -- Benoit Potterie (@BenoitPotterie) 7 décembre 2018

    "C’est un peu lâche de s’attaquer à un représentant de la nation, c’est inquiétant pour nos institutions et la nation. Nous sommes dans un climat délétère", a regretté le député LREM du Pas-de-Calais auprès du quotidien régional. Il a porté plainte.

    La voiture de Jacqueline Dubois (Dordogne) incendiée
    Le 8 décembre, la voiture de la députée LREM de la Dordogne, Jacqueline Dubois, ainsi que celle de son mari, ont été incendiées dans la soirée, a révélé le président du groupe LREM à l’Assemblée.
    Une nouvelle fois, une députée de notre groupe @LaREM_AN, @Jacqlinedubois (Dordogne), victime d’une agression. Sa voiture et celle de son mari incendiées il y a une heure devant leur domicile. Condamnation sans réserve et pensées amicales à notre collègue.
    -- Gilles Le Gendre (@GillesLeGendre) 8 décembre 2018 https://twitter.com/GillesLeGendre/status/1071546226850574337?ref_src=twsrc%5Etfw

    Les faits se sont produits devant le domicile de la députée, dans la commune de Vezac (Dordogne). L’élue a appelé à "faire la part des choses" et a dit "ne pas accuser les gilets jaunes". Elle a rappelé qu’elle avait rencontré des "gilets jaunes" samedi matin, une rencontre qui de son propre aveu s’est "très très bien passée" avec des "personnes formidables qui sont venues vers moi et qui m’ont exposé leurs difficultés".

    La permanence de Marc Delatte (Aisne) vandalisée
    A Chauny (Aisne), la permanence du député Marc Delatte a été vandalisée, le 8 décembre. Sur la vitrine de son local, des inscriptions à la bombe de peinure blanche ont été taguées dans l’après-midi, en marge de la manifestation des "gilets jaunes", rapporte France 3 Hauts-de-France. "Démission FDP, gilet jaujaune", a-t-il été écrit. 
    "Ce n’est pas à prendre à la légère. Mais c’est vraiment dommage", a regretté l’élu auprès du journal L’Union. http://www.lunion.fr/20454/article/2018-12-09/chauny-la-vitrine-de-la-permanence-du-depute-delatte-vandalisee

    • Permanence dégradée, Gilets Jaunes accrochés.
      Les drapeaux et autres panneaux publicitaires, ça y ressemble pas ? Ah, c’est vrai, il n’y en pas chez eux

      Menaces à son domicile
      Refuse un compteur linky, tu vas voir les menaces, les vrais.

      Domicile envahi par des hommes cagoulés
      Chez nous on appelle ça une descente de police.

      Des poubelles devant la permanence de
      Dans ma rue, des poubelles devant toutes les maisons. Où est le problème ? Faut sortir de temps en temps.

      Menaces de mort et messages . . .
      C’est la vie courante des militant.es BDS, par exemple

      intimidation physique
      Contrôles d’indemnités, de titres de transport, dans les gares, les transports en commun, c’est notre quotidien.

      Une balle par la poste
      T’as vu la tête de la cartouche ? Son oxydation ? Ca se trouve au kilo dans l’Aisne, le pas de Calais . . Vaut mieux pas l’utiliser, si on trouve le fusil qui va avec, ça le ferait exploser.

      Voiture incendiée
      Bientôt les concours de Noel et de la Saint Sylvestre. Bienvenue dans les banlieues.

  • Paris : les universités de la Sorbonne et de Tolbiac bloquées par des étudiants
    Mercredi 5 décembre 2018
    à 8:06
    Par Martine Bréson, France Bleu Paris et France Bleu

    Le blocus ce mercredi de Tolbiac a été voté mardi : les étudiants protestent contre l’augmentation des frais d’inscription à la faculté pour les jeunes étrangers. Le président de La Sorbonne, bloquée mardi, rappelle que vendredi dernier le conseil d’administration a déjà dit non à ce projet.

    #blocus #Tolbiac #étudiants #frais_inscription #université #faculté #étrangers #Sorbonne

  • « GiletsJaunes » : les entreprises chiffrent leurs pertes avant la mobilisation de samedi Antoine Garbay - 29/11/2018 - Le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/29/20002-20181129ARTFIG00295-gilets-jaunes-les-entreprises-chiffrent-leurs-per

    « Le mouvement des ‘gilets jaunes’ ne peut continuer dans cette voie de la menace et du blocus. Il serait suicidaire pour nos entreprises que le week-end prochain perpétue incivilités et entraves »
    François Pélissier, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Meurthe-et-Moselle

    Les « gilets jaunes » ont à nouveau prévu de descendre dans la rue samedi. Après les débordements de la semaine dernière et les blocages à rallonge, les acteurs de l’économie tirent la sonnette d’alarme.

    Alors que les « gilets jaunes » ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation samedi partout en France et sur les Champs-Élysées, le patronat s’inquiète. Lundi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait annoncé des mesures de soutien aux entreprises affectées par le mouvement, notamment un étalement des échéances sociales et fiscales et des mesures de chômage partiel. Il avait promis que le gouvernement « ferait en sorte » d’assurer la liberté de commercer et de circuler. Il semble toutefois que ces annonces n’ont pas suffi à rassurer les représentants du secteur commercial.

    Ce jeudi, les membres du patronat reçus à Matignon ont en effet mis en garde contre l’impact économique du mouvement de grogne. « Quand les ‘gilets jaunes’ s’en prennent aux entreprises, clairement ils se trompent de cible et ils se tirent une balle dans le pied », a ainsi plaidé Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
    Un troisième week-end de blocage serait « catastrophique » pour le commerce
    Dans un communiqué, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) affirme quant à elle qu’un troisième week-end de « blocage des magasins et des entrepôts » serait « catastrophique » pour le commerce. « Les blocages que notre pays connaît depuis désormais 12 jours ont eu des conséquences extrêmement négatives pour le commerce : magasins bloqués ou fermés, baisse de la fréquentation par les clients qui ne peuvent plus circuler, livraisons impossibles du fait du blocage des entrepôts, rupture sur de nombreux produits, sabotage des pompes à essence... », déplore la FCD.

    La fédération, qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution, affirme que les ventes dans le secteur ont enregistré un « recul massif de 35% » le premier samedi de mobilisation, et de 20% au cours du week-end dernier, « sans espoir de report notamment pour les produits frais ». « Les conséquences en sont particulièrement lourdes pour nos clients qui ne peuvent plus faire leurs achats à la veille des fêtes, pour nos fournisseurs qui ne peuvent plus nous livrer, pour nos salariés empêchés de travailler et qui risquent d’en subir les conséquences financières ou sur leur emploi, et pour nos magasins, qui enregistrent de lourdes pertes », souligne la FCD. Elle demande aux pouvoirs publics « de tout faire pour que la liberté de circulation et l’accès à nos magasins et entrepôts soient totalement respectés. C’est un droit fondamental qui ne peut souffrir d’exception », souligne la fédération.
    Dans certains secteurs d’activité « les pertes de chiffre d’affaires oscillent entre 40 % et 80 %»
    De son côté, le Conseil du commerce de France (CDCF) déplore que « dans certains secteurs d’activité, comme le jouet ou l’équipement de la personne, les pertes de chiffre d’affaires oscillent entre 40% et 80% ». De plus, « dans le secteur alimentaire, des commerces de proximité, surtout en centre-ville, doivent fermer faute d’approvisionnement. Sans compter les pertes d’exploitation liées aux invendus de produits frais ». « La situation actuelle n’est pas tenable économiquement et socialement pour le commerce. Le mois de décembre est la période d’activité la plus importante de l’année pour tout le secteur. C’est aussi une période d’embauches pour renforcer les équipes dans les magasins et les entrepôts pour satisfaire les clients plus nombreux. Aujourd’hui, ces embauches sont suspendues. Certaines enseignes, notamment dans le secteur du bricolage et de la jardinerie, ont déjà dû mettre une partie de leurs équipes au chômage partiel », précise par ailleurs le président du CDCF, William Koeberlé.
    Entre 20.000 et 25.000 réservations annulées en décembre dans les hôtels franciliens
    L’hôtellerie n’est pas non plus épargnée. « Les images retransmises dans le monde entier ont entraîné un certain nombre de touristes à annuler leur voyage », souligne le cabinet MKG, expert du secteur hôtelier, dans un communiqué, évoquant « un manque à gagner sur le chiffre d’affaires des hôtels pouvant aller jusqu’à 20%, soit une estimation de 10 millions d’euros ». « Les événements du 24 novembre ont mis un « sérieux coup de frein au tourisme francilien », note MKG. Le cabinet estime entre 20.000 et 25.000 le nombre de nuitées annulées pour le mois de décembre, avec des pics durant les week-ends, notamment celui de la Saint-Sylvestre.

    Le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Meurthe-et-Moselle a également tiré la sonnette d’alarme ce jeudi sur les blocages des gilets jaunes dans le département, évoquant des « conséquences désastreuses » pour l’économie. « Le mouvement des ‘gilets jaunes’ ne peut continuer dans cette voie de la menace et du blocus. Il serait suicidaire pour nos entreprises que le week-end prochain perpétue incivilités et entraves », a prévenu François Pélissier, président de la Chambre depuis 2011, dans un communiqué. « Revendiquer des transformations de notre société et interpeller l’État est une chose, mais (...) on ne peut accepter des opérations irresponsables de blocage des approvisionnements et des accès à nos zones d’activités et commerciales », a estimé François Pélissier, évoquant un « sabotage en règle » du tissu économique.

    Selon la CCI, le chiffre d’affaires des grands et des petits commerces du département a reculé de « 60 à 80% pour certains » depuis le 17 novembre.

    #GiletsJaunes

  • #GiletsJaunes : une "non-délégation", "non-élue", de "communicant-e-s" a donc vu le jour samedi #24novembre et a présenté un "communiqué officiel" https://www.facebook.com/maxime.nicolle/posts/10217637190218899 issu d’un sondage qu’ils ont mis en place https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeQSvmKCLWrG3KfLPihY5ZMPorfXpt_1Q3Mz4BvE-GzCXPtOA/viewform?entry.927807786=oui et qui aurait recueilli plus de 30.000 participations. Il serait intéressant et urgent de voir et pouvoir quantifier les réponses...

    Ce groupe censé pouvoir porter ensuite les revendications qui auront émergé à Emmanuel Macron est issu de la structuration du mouvement sur facebook, et de celleux qui ont tout organisé pour le #17novembre. Suite à la désignation de 44 délégués de régions, ceux-ci se sont concertés à une "trentaine par vision-conférence" pour choisir 8 personnes "représentatives", aux manettes depuis le début, qu’elles soient devant les caméras ou dans l’ombre.

    Aux personnes qui estiment qu’elles ne représentent rien, comme aux personnes qui réfutent les bases brunes de ce mouvement, le nombre d’abonné-e-s, de partages, de groupes TRÈS actifs, de signatures de la pétition basée sur un refus des taxes, etc. donne sérieusement à réfléchir. Nier leur nombre, leur travail, leurs réflexions (quoi qu’on en pense) serait tout aussi insultant que présenter le "peuple" ou l’ensemble des #Gilets_Jaunes sous une seule sensibilité, bête et/ou beauf et partir du principe qu’ils pensent mal par manque de culture politique. Au demeurant, ce #24novembre encore, le nombre de personnes, très sympas, qui expliquent avoir voté Le Pen est assez affolant. Bien sûr aucun-e n’est fiché eStrême, comme le signale la préfecture, biaisant la perception politique, mais dès que les propos vont plus loin, il est bien question de préserver et privilégier les français face à l’immigration, bien plus souvent que face aux multinationales pilleuses, et de pouvoir encore plus consommer...

    J’avais commencé cette publication sous forme de complément à la recension https://seenthis.net/messages/736409 mais vu l’ampleur des éléments à consigner, j’en fais une publication séparée (et qui sera complétée au fur et à mesure, elle aussi)

    La création d’une « délégation » de huit gilets jaunes a été annoncée ce matin dans un communiqué.
    https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/qui-a-choisi-les-huit-porte-parole-des-gilets-jaunes-que-veulent-ils_1694

    Depuis ce lundi, un « communiqué officiel des gilets jaunes » circule sur Facebook. Celui-ci annonce la création d’un comité qui veut rencontrer « le président de la République, le Premier ministre et son gouvernement ». Les huit porte-parole, ou « messagers » sont Eric Drouet, Maxime Nicolle, Mathieu Blavier, Jason Herbert, Thomas Miralles, Marine Charrette-Labadie, Julien Terrier et Priscillia Ludosky...

    Checknews fait aussi leurs portraits, mais ils sont très très incomplets : https://www.liberation.fr/checknews/2018/11/26/courtier-ex-journaliste-serveuse-portraits-des-huit-porte-parole-des-gile
    L’article de Mariane du 4 novembre donne beaucoup plus d’info sur leurs origines et la structuration du mouvement : "Hausse du carburant et mobilisation du 17 novembre : ne leur dites pas qu’ils sont d’extrême droite !" : https://www.marianne.net/societe/mobilisation-du-17-novembre-des-organisateurs-sans-etiquette-en-lutte-cont

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    Éric Drouet, créateur de l’évènement du 17 novembre, déjà signalé plusieurs fois comme meneur issu de la fachosphere : https://www.facebook.com/eric.drouet et gestionaire de la page "La France enervée" : https://www.facebook.com/eric.drouet77

    Eric Drouet, gilet jaune ou chemise brune ? :
    http://observatoiredesreseaux.info/2018/11/25/eric-drouet-gilet-jaune-ou-chemise-brune

    si celui-ci se déclare apolitique et n’affiche effectivement aucune appartenance partisane sur sa page Facebook, il y a déjà posté des publications anti-migrants assez typées.

    Il a décidé de se retirer de la "délégation" : https://www.facebook.com/eric.drouet77/posts/118570562427178 mais il appelle au prochain rassemblement "Acte 3 Macron démission" https://www.facebook.com/events/591420981275639 où un sondage montre que la "délégation" n’est pas si bien accueillie que ça : https://www.facebook.com/events/591420981275639/permalink/594110001006737

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    Maxime Nicolle alias Fly Rider, ancien militaire breton, intérimaire, reçu un peu partout, dont chez Hanouna : https://www.facebook.com/maxime.nicolle (profil visiblement nettoyé, privatisé à l’occasion de sa médiatisation) et gestionnaire du groupe "Fly Rider Infos Blocage" : https://www.facebook.com/groups/113011902965556
    Sauf que deux "porte-parole" du mouvement des gilets jaunes à #Saint-Brieuc s’étonnent de cette nomination car ils ne le connaissent pas.
    Il est spécialiste de l’info-intox-vidéo-virale sur facebook, des heures et des heures à visionner. Malin et déterminé, il prône des méthode d’autogestion et d’horizontalité et il a appris ce qu’il était possible de dire et (à peu près) quand s’arrêter pour ne pas cliver... Décryptage d’une de ses dernières video par Sylvain Ernault : https://twitter.com/SylvainErnault/status/1067115394610200578

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    Mathieu Blavier : https://www.facebook.com/mathieublavier
    Etudiant en droit (par correspondance ?) devenu entrepreneur (fabricant de jus de pomme) pour financer ses études (tout en poursuivant celles de Mécanicien cellule d’aéronefs ? https://fr.linkedin.com/in/mathieu-blavier-8a0b6a127 )
    Son profil est celui du parfait futur winner, avec plein de pages suivies où lui aussi montre qu’il est fan d’air soft, lui aussi membre de Debout la France et fier d’être français et chrétien, quitte à être prosélyte (https://www.facebook.com/Christianisezvous ...)

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    Jason Herbert : Membre du Conseil National des journalistes de la CFDT-Journalistes (et comme les autres ne le savaient pas, sic, il "va dégager" : https://twitter.com/SylvainErnault/status/1067128957873651714
    Son profil facebook ne montre pas grand chose hormis qu’il aime le sport, les Insoumis, #Fakir et en même temps la République En Marche, et en même temps #Spoutnik et #Ruptly et la dissidence française et... : https://www.facebook.com/herbert.jason
    Son profil professionnel montre son niveau de communicant sur les réseaux : http://fr.viadeo.com/fr/profile/jason.herbert

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    Thomas Miralles : chef d’entreprise, spécialisé dans la finance. Il s’est présenté en 2014 aux élections municipales sous la bannière Canet Bleu Marine : https://www.lindependant.fr/2018/11/26/le-porte-parole-catalan-des-gilets-jaunes-etait-candidat-sur-une-liste-

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    Julien Terrier : ancien militaire de l’armée de l’air, fan d’air soft (et d’armes), son profil laisse peu de suspens sur sa sensibilité : https://www.facebook.com/julien.terrier.359
    Présenté par les médias comme le leader du mouvement de #Grenoble, où Il habite dans la banlieue super bourgeoise de Corenc (là où on trouve facilement une piscine par maison, avec vue dégagée sur toute l’agglomération...) ses derniers propos dans le groupe local ne laissent, eux non plus, pas trop de suspens :

    Il est temps de passer à l’attaque, la période pacifiste est révolue car nous ne sommes plus dans un état de droits.

    https://www.facebook.com/groups/602597793476259/permalink/616172352118803

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    Enfin, les deux seules femmes de la "non-délégation" :
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    Marine Charrette-Labadie : se présente comme "proche de la de gauche", elle est "très active sur l’aspect organisation", présentée par Libé comme créatrice de la plus grosse page, "La France en colère !!!" , qui en fait s’avère être un groupe rassemblant plus de 200000 abonné-e-s : https://www.facebook.com/groups/277506326438568 (on ne la trouve pourtant pas dans les admin, là aussi elle doit intervenir sous pseudo. Mais elle est jeune, femme (et noire) "ça pose problème à certains. Ils ont du mal à concevoir qu’une femme puisse les conseiller"

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    Priscillia Ludosky : à l’initiative de la pétition « pour une baisse des prix du carburant à la pompe » qui frôle le million de signatures : https://www.change.org/p/pour-une-baisse-des-prix-%C3%A0-la-pompe-essence-diesel
    Elle aussi jeune, femme, noire, elle s’exprime peu sur sa page où elle partage beaucoup d’infos : https://www.facebook.com/priscillia.ludosky

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    Concernant les tous premiers :

    Benjamin Cauchy : sur-médiatisé et rapidement grillé, il a été désavoué et n’est plus porte-parole de sa région ni du mouvement : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-gilets-jaunes-rejettent-benjamin-cauchy-qui-se
    Pour se venger (et continuer à faire parler de lui) il lance l’association "Les Citrons" (!). Il se définit comme "gaulliste", est encarté à "Debout la France" mais présente un profil bien plus sombre : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/toulouse-qui-est-vraiment-porte-parole-gilets-jaunes-be
    Il estime désormais que les "communicants" désignés seraient "proches de la France insoumise". Il dit souhaiter « encore être le porte-parole des GJ » (LCI).
    Il affirme regretter la radicalisation pro-violence d’une partie des GJ (BFM).

    Frank Buhler : lui aussi initiateur du premier rassemblement, lui aussi sur-médiatisé, lui aussi encarté à Debout la France, suspendu du FN pour propos racistes, lui aussi débarqué du mouvement.
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/tarn-et-garonne/montauban/initiateur-gilets-jaunes-franck-buhler-avait-ete-suspen

    Jacline Mouraud, toute première initiatrice, a beaucoup attaquée depuis. Elle indique qu’elle ne s’est jamais présentée comme le « porte-parole des GJ » mais comme le « porte-voix d’une France qui souffre ». https://www.facebook.com/jacline.H/posts/10218435160489800

    #fachosphere #confusionnisme

    • Décryptage (à venir) : Sondage : Propositions en cas de rencontre avec les membres du Gouvernement auquel plus de 30.000 personnes auraient répondu par oui ou non :
      https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSeQSvmKCLWrG3KfLPihY5ZMPorfXpt_1Q3Mz4BvE-GzCXPtOA/viewform?entry.927807786=oui

      1-Transport – Ecologie / Développement d’une Transition écologique viable, réfléchie et durable
      – Réduction de le TICPE ainsi que de la taxe carbone
      – Suppression de projet de loi visant à interdire le Gasoil Non Routier « fioul rouge » (pour les agriculteurs)
      – Interdiction du glyphosate
      – Annulation du projet de loi du biocarburant à l’huile de palme (gaz de schiste, OGM)
      – Abandon du projet de renouvellement du parc automobile français en électrique et mise sur le marché de bio-carburants

      2- Election - Lois - Citoyenneté / Pour que la voix du citoyen soit réellement prise en compte
      Consultation du peuple plus fréquente, par voie de referendum national mais également local
      – Mise en place d’une Assemblée citoyenne participative et renouvelable tous les 6 mois
      – Suppression du sénat (système parlementaire bicaméral)
      – Reconnaitre et comptabiliser le vote blanc aux différents scrutins électoral
      – Promulgation des lois par les citoyens eux-mêmes

      3- Emploi – Entreprises / Augmentation du pouvoir d’achat et revalorisation du travail
      Baisse des charges patronales
      – Augmentation des aides financières publiques pour l’embauche en CDI et CDD ainsi que pour les contrats d’apprentissage (plus particulièrement accentuée pour l’embauche des personnes à mobilité réduite et favorisant les emplois non précaires)
      – Augmentation du smic alloué et revaloriser en conséquence le calcul du quotient familial
      – Exonération des heures supplémentaires (pour encore plus de pouvoir d’achat)
      – Aide au retour à l’emploi ou à la reconversion professionnelle grâce à des formations efficaces et valorisantes
      – Respecter la parité homme/femme : alignement de la qualification et du poste occupé à rémunération égale

      4- Précarité
      – Augmentation des retraites
      – Retraite au calcul identique pour tous
      – Augmentation des aides financières aux étudiants pour l’installation, la mobilité et la culture
      – Réévaluation de l’Allocation pour le logement (APL)
      – Fin des régimes spéciaux (retraite)

      5- Réduction du budget des comptes public
      – Réduction significative des salaires des membres du gouvernement
      – Suppression des privilèges (salaires après mandats, emplois fictifs..)
      – Contrôle des notes de frais des élus
      – Présence physique obligatoire des élus en Assemblée

      DIVERS SUJETS DE SOCIETE
      / EDUCATION - CULTURE – SUCCESSION - SANTE
      Création d’un vrai POSTBAC

      – Inclusion des personnes handicapées dans tous les domaines de la société
      – Accès à la culture pour tous
      – Diminution de l’assistanat
      – Suppression de l’article 80 (ambulanciers)
      – Refonte proportionnelle totale du barème des droits de successions

  • Correctionnalisation des meurtres de femmes

    Il tente d’enterrer sa compagne encore vivante dans un trou au fond du jardin
    https://www.midilibre.fr/2018/09/19/il-tente-denterrer-sa-compagne-encore-vivante-dans-un-trou-au-fond-du-jard

    Lors d’une soirée plutôt alcoolisée, un homme a voulu enterrer sa compagne, samedi 16 septembre, dans le Var. Elle a été sauvé de justesse alors qu’elle gisait recouverte de terre dans un trou. L’homme doit être jugé ce mercredi en comparution immédiate.

    Un homme va comparaître ce mercredi 19 septembre au tribunal correctionnel de Toulon : il a, samedi soir après une soirée un peu trop arrosée, essayé d’enterrer la femme qui partage sa vie, alors que cette dernière était encore en vie, selon nos confrères de France Bleu Provence.
    Un coup de pelle, elle tombe inanimée

    Le couple était connu des services de police. Des disputes et des bagarres fréquentes, les policiers étant déjà intervenus. Mais cette fois-ci, un nouveau cap a été franchi. Alors que la soirée est alcoolisée samedi dernier, le ton monte entre les deux. L’homme s’est alors levé, a saisi une pelle et lui a asséné un coup très violent. Sous la violence du choc, la femme s’écroule et perd connaissance.
    Un trou creusé au fond du jardin

    L’homme, en état d’ivresse, a sûrement cru qu’elle était décédée. Il a alors traîné son corps jusqu’au fond du jardin et l’a jeté dans un trou préalablement creusé pour accueillir les corps de deux chiens morts. Il a commencé à la recouvrir de terre, donc à l’enterrer vivante.
    Un voisin intervient de justesse

    Au moment où il ne restait plus que la tête à ensevelir, un voisin aperçoit le corps recouvert de terre et intervient. Il a pu la sortir de terre. Le mari a été placé en détention provisoire. Il sera jugé ce mercredi 19 septembre en comparution immédiate.

    Si cet assassin est passé en comparution immédiate c’est qu’on a correctionnalisé ce crime. Une tentative d’homicide est un crime autant qu’un homicide. La correctionnalisation des viols est tellement ordinaire, le féminicide tellement banal que c’est devenu un simple un délit. D’autre part, les circonstances aggravantes sont utilisées comme circonstances atténuantes : être sous l’emprise de l’alcool, s’en prendre à sa conjointe... On peu pensé aussi facilement que le crime était prémédité puisque ce mec avait une tombe creusé dans son jardin et un lourd passif de violences répétés contre sa conjointe.

    #féminicide #sexisme_d'Etat

  • « Prisonniers du passage » : une ethnographie de la #détention_frontalière en #France

    A partir des années 1980, les conditions d’entrée dans les pays européens deviennent plus restrictives. Amorçant ce qui est désormais devenu la norme en Europe quels que soient les gouvernements, les politiques publiques migratoires se caractérisent par l’arrêt de l’immigration de travail, le durcissement des critères d’attribution de l’asile politique, l’expulsion des étrangers irréguliers ou ayant reçu une condamnation pénale et les modifications du code de la nationalité. Par ailleurs, dans le processus de construction européenne, la gestion des circulations s’organise à travers un régime double et différentiel, de libre circulation des personnes à l’intérieur de l’espace européen, et de construction renforcée des frontières extérieures. Ce cadre européen met en place un espace stratifié et complexe qui saisit les acteurs de la circulation dans un quadrillage de pratiques et de normes. Cet espace est fait de superpositions, de différences nationales, selon la culture et l’histoire de chaque pays européen, et d’homogénéisations – notamment à travers les accords de Schengen en 1985 et 1990 et le règlement de Dublin1 dont la troisième mouture est en vigueur, la quatrième en préparation.
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    Dans ce contexte, le contrôle des voyageurs et des migrants passe couramment par leur enfermement dans des espaces plus ou moins pénitentiaires. En France, la zone d’attente est une zone extraterritoriale de détention où les étrangers refusés à la frontière sont maintenus en attente de leur admission ou de leur « refoulement » pour une période allant jusqu’à vingt jours. Les zones d’attente sont situées dans ou à proximité des zones internationales aéroportuaires, portuaires, routières ou ferroviaires. En tant qu’assistante juridique pour l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), j’ai eu accès à l’intérieur de la zone d’attente, où j’ai mené une observation de 2004 à 20082 . Cette ethnographie d’une forme particulière de contrôle s’offre comme point de départ pour réfléchir sur le régime mis en place en Europe depuis quelques décennies en partant des différents espaces par lesquels ce régime procède.
    « Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus »
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    Comment se retrouve-t-on détenu « à la » frontière ? Que s’y passe-t-il ? Comment en sort-on ? Et qu’y a-t-il de l’autre côté ? La mise au ban dont témoignent les centres fermés aux frontières est une réalité difficile à saisir : les barrières instituées de l’illégalité, les enjeux de clandestinité, d’anonymat, d’identification font qu’en pratique, ce parcours ne se raconte pas et se dérobe face à l’observation empirique. En s’appuyant sur les expériences vécues d’enfermement et de circulation qui se tissent autour du maintien en zone d’attente, il s’agit d’approcher cette réalité en sondant les lieux par où les individus transitent et les techniques qui mettent en branle leur circulation faite de passages, d’immobilisations et de retours. Cette « errance individuelle »3 , dans la rugosité de ses parcours improbables, nous renseigne en retour sur l’évolution de l’espace public, du rapport au temps et au (non-)lieu qui fondent une modalité inédite de l’inclusion dans l’organisation politique étatique. Imaginons donc un parcours fait de multitude de parcours : un collage d’expériences qui fait surgir les nœuds du voyage et trace les possibles, suit les bifurcations, pointe les tensions. Entrons dans le dispositif.

    Kadiatou Fassi est née à Conakry en Guinée il y a seize ans. Son père était venu d’un village pour étudier dans la capitale, qu’il n’a plus quittée. Sa mère a rejoint son mari en ville après le mariage, mais « elle n’a pas duré » : elle est morte un peu après la naissance de sa fille. Le père de Kadiatou tenait un commerce, et la situation n’était pas mauvaise. Lors des grèves de 20074 , alors qu’on avait déclaré l’état de siège et le couvre-feu – Kadiatou préparait le dîner dans la cour – Monsieur Fassi est blessé par balle lors d’une émeute dans la rue commerçante où se trouve sa boutique. Il meurt.
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    Après l’enterrement de son père, Kadiatou rencontre un de ses anciens clients, qui lui propose de l’aider à partir du pays. Kadiatou sait qu’une cousine maternelle est en France, et elle rêve de s’appuyer sur cette cousine pour venir en France elle aussi. Elle explique son projet, pour lequel elle dispose de l’héritage laissé par son père. L’homme répond que cela tombe bien : il doit aussi se rendre en France. Il lui demande où est sa cousine. Elle ne le sait pas, mais elle a son numéro de téléphone. Kadiatou possède cinq millions de francs (CFA). Le client lui demande trois millions et fait fabriquer un passeport pour Kadiatou : il va devoir changer sa date de naissance pour qu’elle apparaisse comme majeure. Kadiatou accepte. Le client vient ensuite chercher le reste de l’argent : 2 millions. Kadiatou Fassi prend l’avion avec le client de son père, qui s’est occupé de ses papiers d’identité, de son billet d’avion, pour lequel il faut présenter un passeport et un visa, et de leur passage aux comptoirs de vérification à l’aéroport de Conakry.
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    Ils débarquent dans un pays dont elle n’a jamais entendu parler : l’Ukraine. Elle ne connaît personne et ne comprend pas la langue ; elle demande au client de l’emmener chez sa cousine. Il lui demande d’attendre. Il la loge à Kiev, à l’arrière d’un restaurant. Il vient la voir parfois. Deux semaines passent : Kadiatou redemande au client de l’emmener chez sa cousine, comme c’était prévu. Les visites du client s’espacent. Puis il revient, accompagné d’autres hommes. Il déclare à Kadiatou qu’elle doit payer le reste de son voyage. Un jour, il lui rend son passeport, le billet de retour et lui annonce qu’elle rentrera seule le mardi suivant. Elle lui répond qu’elle ne sait pas prendre l’avion. L’homme la fait monter dans un taxi et l’accompagne à l’aéroport : il écrit le nom de la compagnie aérienne, avec lequel Kadiatou Fassi embarque sans encombre pour le voyage du retour : Kiev-Conakri avec une escale à Paris5 .

    Jana Fadhil, son mari Iman et son fils de quatre ans sont arrivés de Damas où ils s’étaient installés après leur départ de Bagdad. Celui qui a organisé leur voyage leur demande de l’attendre à la descente de l’avion, le temps d’emmener leurs passeports et leurs formulaires de douane auprès de ses « connaissances » parmi les policiers, pour les faire tamponner. Leur voyage a coûté 13 000 euros, payables en deux fois. Ils ont avec eux 5 000 euros, la deuxième partie de la somme, qu’ils remettent comme convenu à leur accompagnateur dès leur arrivée à Roissy, et quelques centaines d’euros pour leur séjour. Au bout de quelques heures, voyant que l’homme ne revient pas, Iman part le chercher de-ci, de-là dans le terminal : perdus dans l’aéroport, ils tournent en rond et marchent. Ils restent à attendre dans le hall du terminal avant les douanes jusqu’au soir. Jana Fadhil est enceinte de sept mois. Elle et son fils s’allongent sur le sol ; son mari dort sur une chaise. Ils se nourrissent au comptoir snack du terminal : une bouteille d’eau coûte 4,5 euros, un gâteau, 1,5 euro. Le jour suivant, ils ont déjà dépensé 260 euros en nourriture et téléphone et commencent à être à court d’argent. Dans l’après-midi suivant, Jana fait un malaise et prend peur de perdre son bébé : ils se dirigent vers les postes de douane. Ils restent deux heures devant un poste en essayant de capter l’attention des officiers qui vont et viennent. Finalement, l’un d’eux se tourne vers eux ; Iman lui dit en anglais :

    - Un homme nous a laissés ici.

    - Venez avec nous.

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    En escale à Paris, Kadiatou Fassi ne prend pas la correspondance pour Conakry. La police l’intercepte dans le terminal : elle est emmenée au poste pour un interrogatoire. Les policiers la questionnent sur son accompagnateur, lui demandent où il se trouve à présent. Dans l’après-midi, ils la conduisent au prochain vol vers Conakry. Kadiatou refuse de monter dans l’avion : elle dit à la police qu’elle ne sait plus comment vivre chez elle : comme elle a donné son argent pour venir, elle a été délogée de sa maison. Les policiers lui demandent à nouveau de monter dans l’avion, en la menaçant de lui mettre des menottes s’il elle ne le fait pas. Elle a peur et se met à pleurer. Ils la reconduisent dans le poste de police. Kadiatou attend dans une cellule fermée à clé, une vitre donne sur le couloir du poste. Il y a un banc en ciment et un téléphone au mur qui ne marche pas. Sans trop savoir de quoi il s’agit, Kadiatou Fassi se souvient qu’en Guinée, certains disaient qu’« il y a l’asile qu’on demande pour ne pas qu’on te retourne ». Un policier ouvre la porte quelques heures plus tard : elle lui demande de « l’aider à demander l’asile ». Au comptoir du poste, un policier imprime une série de documents, lui demande d’en signer certains et lui tend la pile de ses « papiers de police ». Trois agents la conduisent, en compagnie de plusieurs autres hommes, femmes et enfants, dans le centre de Zapi 3. Une employée de la Croix-Rouge les accueille à l’étage : elle leur donne à chacun des draps et une serviette, et leur montre leur chambre. Kadiatou Fassi a une chambre seule, dans la partie réservée aux « #mineurs_isolés ».

    Djibril Ba attend dans le couloir, assis sur le rebord d’une cabine de douche. En fin de matinée, une voix lui demande en anglais de descendre avec ses papiers de police. Il se rend au bureau de la Croix-Rouge qui se trouve à quelques mètres en disant qu’il vient d’être appelé. Une médiatrice lui dit qu’il doit descendre et sonner à l’interphone dans le hall, la police lui ouvrira. En bas, un policier lui ouvre : « police papers », puis l’accompagne le long d’un couloir au plafond immense jusqu’à une double porte électrifiée qu’il ouvre à l’aide de cartes magnétiques. Il se trouve dans un hall d’attente, dans lequel la lumière du jour entre par une porte vitrée qui donne sur une deuxième salle d’attente, à l’entrée du centre. Deux policiers sont assis à une petite table et discutent entre eux. Le hall donne sur plusieurs pièces : certaines sont réservées aux visites entre les maintenus et leur famille ou leur avocat ; d’autre aux entretiens de demande d’asile avec un agent de la division asile à la frontière. Djibril Ba attend sur les chaises alignées du hall, il est seul avec les deux policiers assis devant le petit bureau. Une porte s’ouvre au fond du couloir, un des policiers appelle Djibril et le fait entrer dans le bureau de l’agent de l’Ofpra. L’homme d’une trentaine d’années est assis derrière un ordinateur, dans un bureau très clair garni d’une grande fenêtre à poignées qui donne sur des haies d’arbustes. L’agent de l’Ofpra laisse d’abord Djibril parler, puis il lui pose quelques questions factuelles. Il fait des photocopies de sa carte de militant et de photos que Djibril Ba a emmenés avec lui. L’entretien dure une heure, puis Djibril est reconduit à travers les sas et les couloirs vers le centre d’hébergement à l’étage. Dans l’après-midi, Djibril Ba entend à nouveau son nom au haut-parleur : on lui demande de descendre avec ses papiers de police. Un policier le reconduit vers les bureaux de l’Ofpra, où l’attend le même agent :

    - Avez-vous un dernier mot à ajouter ?

    - Non, tout ce que je voulais dire, je l’ai dit. Je veux avoir l‘asile, car j’ai des problèmes dans mon pays.

    - Ok. Je photocopie tous vos documents et je les mets dans votre dossier pour le ministère de l’Intérieur. Mon avis est consultatif, mais ce sont eux qui prennent les décisions.6

    Djibril Ba remonte dans sa chambre. Dix minutes plus tard, il est appelé à descendre et il est reçu encore une fois dans le bureau par l’agent qui est accompagné cette fois d’un autre officier. On lui pose de nouvelles questions : Pourquoi a-t-il fui le Mali mais est-il arrivé par la Côte d’Ivoire ? Pourquoi est-il entré dans la rébellion ? À la fin de l’entretien, on lui redemande pourquoi il demande l’asile. Il l’explique à nouveau. Les deux hommes s’interrogent du regard et le second opine : « Ce sera tout merci ». L’entretien dure quelques minutes.

    Le lendemain de son entretien, James est appelé en bas avec ses papiers de police et ses bagages. Il a peur. Il ne veut pas descendre. Il me demande plusieurs fois pourquoi il doit descendre avec son sac. James est petit et coquet, un béret beige sur la tête, des bottines en crocodiles, une valise rigide grise métallisée. Il sent la crème hydratante. Il était syndicaliste à Lagos, au Nigeria. Il a demandé l’asile et attend une réponse. Il a retranscrit son récit d’asile sur quatre feuilles qui traînent sur sa table de nuit. Très peu de Nigérians obtiennent l’asile politique : le Nigeria fait partie des « principales nationalités des déboutés » de l’asile en France entre 2003 et 20077 . Il fait calmement, minutieusement son sac. Il me demande de l’attendre : il va aller aux toilettes. Après cinq bonnes minutes, il finit de boucler sa valise, plie les feuilles et les met dans sa poche. On descend ensemble. Je veux vérifier que sa notification de refus de demande d’asile ne lui sera pas remise au moment où ils vont l’emmener pour un embarquement forcé. Si c’est le cas, il faudra se plaindre à la police, car la notification doit avoir lieu avant l’embarquement. Mais ça ne changera rien pour James. Le problème est que je ne connais pas le nom de famille de James : ça sera difficile de déposer une plainte sans pouvoir donner le nom de famille du maintenu. Je n’ai pas le temps de demander le nom de James ; on est arrivé dans le hall du rez-de-chaussée, James a sonné, un policier a ouvert et lui a demandé ses papiers de police :

    - Oui c’est bon, veuillez me suivre.

    - Excu…

    J’essaie de placer un mot, mais la porte s’est déjà refermée sur moi. Je le laisse partir, je ne peux rien dire. Légalement, il n’y a rien d’anormal à ce qui vient de se passer. Louis, un demandeur d’asile nigérian que j’ai rencontré tout à l’heure nous a suivi dans le hall :

    - Qu’est-ce qui est arrivé à mon collègue ?

    - Je ne sais pas.

    Il me le demande plusieurs fois. Un policier en tenue d’escorte8 passe devant nous. Je lui demande s’il sait « où est parti le Nigérian ». « Quel Nigérian ? Quel est son nom ? Vous avez son numéro de MZA9 ? » Il ne peut pas m’aider s’il ne connait pas son nom ; mais il sait qu’un Nigérian a eu l’asile politique aujourd’hui. C’est rare. Je me demande si c’est James. Plus tard, depuis la fenêtre du bureau, je vois James mettre sa valise grise dans une voiture de la Croix-Rouge. Elle va le conduire au kiosque d’orientation de l’aéroport de Roissy pour ceux qui ont été admis à demander l’asile en France.
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    Au Terminal 1 de l’aéroport, au niveau des arrivées, derrière la porte à deux battants nº 24, accessible par les escaliers réservés au personnel technique, se trouve le bureau de la Croix-Rouge où Halima Seyum a été conduite après avoir été admise à sortir de zone d’attente au titre de l’asile. Une employée de la Croix-Rouge lui a remis une feuille listant les numéros de téléphone utiles pour son parcours d’asile : France terre d’asile, pour la domiciliation, la préfecture de la Seine Saint-Denis, pour le dépôt de sa demande, la Cimade, ouverte tous les mardis matins à partir de 8 h (prévoir d’être sur place une heure avant), si elle a besoin de conseil juridique. L’employée explique à Halima que la police lui a remis un « récépissé » de demande d’asile. Elle doit absolument se présenter à la préfecture d’ici huit jours pour enregistrer sa demande (l’examen en zone d’attente est une présélection qui l’a uniquement admise à présenter sa demande d’asile : la procédure reste entièrement à faire). Elle doit d’abord disposer d’une adresse. À ce sujet, elle devra se présenter à l’association France terre d’asile, qui la domiciliera : elle passera tous les deux jours vérifier le courrier administratif qui lui sera dès lors envoyé à cette adresse. Mais il reste à trouver un hébergement. Je reçois l’appel d’une assistante sociale de la Croix-Rouge à Roissy, de la part d’Halima Seyum. En effet, oui, je la connais : je l’ai aidée à préparer son entretien de demande d’asile (je l’ai « briefée ») et je lui ai laissé mes coordonnées. Halima ne sait pas où dormir ce soir : ils n’ont pas de place pour elle, est-ce que je pourrais l’accueillir ? Je dis que c’est impossible (je loge moi-même chez un ami).

    C’est bien ce que je pensais… On va essayer de lui trouver une place à l’Aftam 93, les foyers pour demandeurs d’asile ; mais tout est plein en ce moment. Au pire, on lui trouvera une chambre d’hôtel pour ce soir.

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    À 6 h du matin, un groupe de maintenus est conduit de la zone d’attente vers le Tribunal de grande instance. En début d’après-midi, les maintenus sont accompagnés par une dizaine de policiers dans la salle des audiences du 35 quater, où un juge des libertés et de la détention examine la légalité de leur procédure de détention, et se prononce sur le prolongement de leur maintien en zone d’attente. Jana Fadhil a été hospitalisée le lendemain de son transfert en zone d’attente ; l’avocat commis d’office présente au juge le certificat médical établi à l’hôpital en insistant sur les problèmes de santé de Jana, enceinte, et d’Iman, diabétique. Le juge décide de ne pas prolonger le maintien de la famille. À la sortie de l’audience, Jana, Iman et leur fils se font indiquer la direction du métro vers Paris.

    La cousine de Kadiatou Fassi est venue à l’audience du 35 quater avec les documents que l’avocat lui a demandé d’apporter : un certificat de naissance pour attester de ses liens de famille avec Kadiatou ; un avis d’imposition qui prouve qu’elle a des ressources suffisantes pour s’en porter garante. Mais Kadiatou n’est pas présentée au juge ce jour-là. Sa cousine appelle la zone d’attente, où un officier lui explique que Kadiatou Fassi a « bien été réacheminée » vers Conakry la veille.

    Djibril Ba a contacté un avocat avec l’aide d’un cousin en France dont il avait les coordonnées. Celui-ci lui a demandé 900 euros d’honoraires et a exigé l’intégralité de la somme d’avance. Durant l’audience, il soulève quelques points de procédure ; le juge décide cependant de maintenir Djibril Ba (comme toutes les autres personnes qui lui sont présentées ce jour-là) en zone d’attente, « attendu que l’intéressé a formé une demande d’asile [qui] est en cours d’examen ».
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    Quatre jours après avoir eu un entretien d’asile, Abdi Hossein est appelé par la police. L’officier qui lui ouvre le fait entrer et l’accompagne jusqu’à un bureau. Un agent imprime deux feuilles, et lui demande de signer en bas de la seconde. Puis on le raccompagne dans le hall.

    Considérant que X… se disant M. Abdi Hossein déclare qu’il serait de nationalité somalienne, qu’il serait né et résiderait à Afgoy, qu’il serait cultivateur, qu’il serait membre du clan minoritaire Sheikhal et du sous-clan Djazira, que le clan Habar Guidir serait majoritaire à Afgoy, que par crainte pour sa sécurité il ne serait pas beaucoup sorti de son domicile, qu’en décembre 2006, son père aurait été assassiné par balle en sa présence, devant la porte de sa boutique, par un groupe armé appartenant au clan Habar Guidir qui voulait extorquer son argent ; que ces miliciens connaîtraient ce quartier, viendraient enlever des personnes et les déposséder de leur bien, que suite à cet événement et en raison de la guerre civile, il aurait décidé de quitter son pays ; qu’un ami de son père lui aurait conseillé de se rendre en France afin d’y solliciter l’asile et aurait organisé son voyage via le Kenya ;

    Considérant toutefois que le récit de l’intéressé qui prétend être de nationalité somalienne et fuir son pays afin de sauvegarder sa sécurité n’emporte pas la conviction, que ses déclarations revêtent un caractère convenu, imprécis et dénué de spontanéité, notamment en ce qui concerne les circonstances dans lesquelles son père aurait été assassiné, en sa présence, en décembre 2006, par des personnes armées appartenant au clan de Habar Guidir, que de plus il reste très évasif à propos de la politique récente à Afgoy où il affirme pourtant avoir toujours résidé et de cette zone géographique – il ignore jusqu’aux noms des principaux quartiers de sa ville, que de surcroît il n’est guère plus explicite s’agissant des conditions dans lesquelles il aurait quitté son pays, qu’enfin il n’apport aucune explication sur son départ du Kenya et se borne à indiquer qu’il aurait suivi le conseil d’un ami de son père lui recommandant de solliciter l’asile en France, que l’ensemble de ces éléments incite à penser que contrairement à ce qu’il affirme, il n’est pas originaire de Somalie, que dès lors, sa demande ne saurait aboutir ;

    Qu’en conséquence, la demande d’accès au territoire français formulée au titre de l’asile par X… se disant M. Abdi Hossein doit être regardée comme manifestement infondée.

    Considérant qu’il y a lieu en application de l’article L.213-4 du Code d’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, de prescrire son réacheminement vers le territoire de la Somalie ou, le cas échéant, vers tout territoire où il sera légalement admissible.

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    Abdi Hossein se rend au bureau de la Croix-Rouge pour comprendre ce qu’il y a écrit sur le document que la police vient de lui remettre. Un employé de la Croix-Rouge lui conseille d’aller au bureau de l’Anafé, au fond du couloir. Lise Blasco, bénévole à l’Anafé, reçoit Abdi et lui explique son rejet de demande d’asile, avec l’aide d’un traducteur bénévole en somali, contacté par téléphone. Elle décide de présenter un recours juridique devant le Tribunal administratif pour contester le rejet de la demande d’asile d’Abdi. À nouveau, elle interroge longuement Abdi Hossein avec l’aide de l’interprète. Puis elle l’accompagne à l’infirmerie du centre, afin que le médecin de garde lui établisse un certificat médical attestant des impacts de balle qu’Abdi dit avoir reçu dans chaque jambe. Ensuite, Lise Blasco ferme la porte du bureau à clé et se met à rédiger le référé qu’elle faxe aux greffes du Tribunal administratif en début de soirée. Quelques heures plus tard, Abdi Hossein est appelé à descendre avec ses bagages.
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    Amadou Mporé arrive ému dans le bureau. Il s’assoit devant moi et sort de sa poche une boule de tissu, un débardeur déchiré, en sang, qu’il pose sur la table.

    À 10 h du matin, je suis appelé en bas avec mes bagages. Je descends avec mon sac et je sonne à l’interphone. Le policier me fait entrer dans une salle d’attente et me demande de patienter. Je reste assis deux heures. À l’appel du repas de midi, le policier me dit d’aller manger en laissant mon sac ici et me demande de revenir sonner après le repas. Il me raccompagne dans le hall où je rejoins les autres qui vont au réfectoire. À table, des gens me demandent ce que je faisais avec la police, où j’étais et pourquoi. Je ne parle pas : je ne les connais pas, et puis un policier surveille le réfectoire. Je reviens dans la salle d’attente vers 12 h 30. Deux policiers en uniforme bleu-marine, avec des Rangers aux pieds, des gants en cuir noir, une matraque à la ceinture, entrent peu après. Il me disent qu’ils vont m’emmener à l’aéroport : ‘Tout se passera bien si tu te tiens tranquille, mais si tu fais des difficultés, on va t’attacher’. Je crie, je ne veux pas qu’on m’attache. Les policiers se dirigent vers moi, ils sont au nombre de six. Ils ont été rejoints par leurs collègues en chemise bleu ciel et képi, qui étaient assis dans la salle d’attente. Ils ont commencé à m’attacher avec des bandes. Je criais : ‘Laissez-moi ! Laissez-moi !’ J’ai pleuré. J’ai enlevé ma chemise, je me suis trouvé en débardeur. Les policiers m’ont pris par le cou et m’ont renversé en avant. Je suis tombé le visage à terre, je me suis ouvert la lèvre. Ils se sont mis à frapper : ils ont piétiné ma jambe avec leurs chaussures, le tibia, le genou gauche, le pied droit. L’un d’entre eux a mis son genou sur ma joue, il a plaqué mon visage contre le sol. La bagarre a duré entre dix et vingt minutes peut-être. Une camionnette de police est venue se garer devant la porte de sortie qui relie le poste de police au parking, mais on ne m’y a pas emmené. Je suis allé m’asseoir. Certains policiers en tenue d’escorte et d’autres en chemise bleue claire ont voulu me donner un verre d’eau. J’ai dit : ‘Non, je ne veux pas d’eau’. J’ai pleuré, pleuré. Le jeune policier qui m’a donné l’eau m’a conseillé :

    - Prends un avocat.

    - Si j’avais volé, vous pouviez me faire ça. Mais je n’ai pas volé. Vous ne pouvez pas me faire ça. Je vais prendre un avocat. Je vais prendre un avocat.

    Les policiers me disent d’attendre. Je leur dis que je veux me laver. Un policier en bleu marine (un métis, costaud) m’a accompagné chez le médecin. Lui n’était pas là en même temps que les autres, il est venu plus tard avec la camionnette ; lui ne m’a pas touché. Dans le cabinet médical, une infirmière prend ma tension, un médecin m’ausculte, il me demande où j’ai mal. Il me donne un comprimé contre la douleur. Non, il ne me donne pas de certificat médical : ce qu’il a écrit, il l’a gardé pour lui. Puis je suis monté directement chez toi ici.

    Six jours après son arrivée en zone d’attente, Djibril Ba est appelé à descendre avec ses bagages. Il est menotté et escorté par trois agents de l’Unité nationale d’escorte, de soutien et d’intervention (UNESI) vers Bamako, où il est remis aux mains des officiers de la police locale.
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    À 23 h 15, Abdi Hossein est placé en garde à vue. Il comparaît deux jours plus tard devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel pour « infraction d’entrée ou séjour irrégulier et soustraction à l’exécution d’une mesure de refus d’entrée en France ». Il est condamné à un mois de prison ferme et transféré à la prison de V.
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    Halima Seyum me rappelle depuis un foyer Emmaüs dans le 14e arrondissement de Paris. Elle y est logée pour une nuit seulement, car c’est un foyer d’urgence pour les gens sans domicile. Elle attend d’être placée dans un foyer Aftam 93. Je vais la voir dans son foyer vers 16 h. Il ressemble à une vieille école, un bâtiment qui date du début du vingtième siècle, une esthétique de lieux publique des années 1960 : linoléum gris, meubles en bois véritable dépareillés, chaises d’école aux barreaux gris vert métallisés, odeur de gras. Nous allons boire un café dans le réfectoire, sur des tables longues couvertes de nappes en plastique. Tout est propre et patiné, pas encore aligné sur les matières plastiques et les formes rondes grossières que l’on trouve partout dans le neuf aujourd’hui, et aussi en zone d’attente. Son récépissé de huit jours, dans le délai desquels elle doit faire une demande d’asile à la préfecture, expire le lendemain. Le responsable du centre dit qu’ils enverront d’ici là sa demande d’asile à la préfecture, le cachet de la poste faisant foi.
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    Quelques jours plus tard, le téléphone sonne. C’est un employé de l’hôtel « Première Classe » à D. qui m’appelle à la demande de Halima Seyum. Elle n’a pas eu de place au foyer Aftam, mais elle a désormais une chambre jusqu’au 30 avril dans cet l’hôtel, où l’Aftam a logé, sur le même étage, d’autres demandeurs d’asile n’ayant pas pu être hébergés en foyer. Situé à une sortie du périphérique extérieur, l’hôtel ressemble à un « Formule 1 » de luxe, avec des orchidées sur le comptoir, une salle à manger propre et avenante, des distributeurs de café, de gâteaux et toutes les commodités nécessaires à un service sans personnel. Des cars de touristes sont alignés sur le parking. Halima est inquiète pour la nourriture. À l’Aftam, on lui a donné vingt euros pour la semaine, et la semaine prochaine, on lui donnera encore vingt euros. Ce n’est pas beaucoup. Quand elle est revenue de l’Aftam, elle avait très faim, elle se sentait mal. Alors elle a acheté une part de pizza dans la rue, mais elle a dépensé quatre euros sur les vingt qu’elle possède pour la semaine ! Elle voudrait partir en Angleterre : elle parle l’anglais, mais pas un mot de français, et sa compagne de chambre lui a dit qu’on pouvait travailler là-bas. Demandeuse d’asile renvoyée de Belgique sous le règlement « Dublin II », cette dernière est en Europe depuis quelques années déjà, et connait la ville.
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    Il faut bien réfléchir à cette question de départ vers l’Angleterre. Halima a été admise à la frontière comme demandeuse d’asile, ce qui indique qu’elle a de bonnes chances d’obtenir l’asile – l’examen aux frontières est paradoxalement réputé plus difficile que l’examen de fond de la demande d’asile par l’Ofpra. Nous avons pris du café, nous sommes montées dans sa chambre, nous nous sommes assises sur son lit, dans une belle lumière de fin d’après-midi :

    La guerre entre l’Érythrée et la Somalie a fait beaucoup de morts. La guerre est bête. Nous vivons ici, eux vivent là-bas, et l’on décrète qu’il y a une frontière, là, et pour cette frontière, juste pour une ligne, on va s’entretuer, on va faire la guerre et tuer des milliers de gens. Pour cette ligne. Une frontière, c’est quoi ? Juste une ligne, rien de plus. La Somalie et l’Érythrée se sont disputées pour cette ligne, ils ont envoyé beaucoup de monde à la guerre, beaucoup de gens sont morts. Mes deux frères ont été envoyés à la guerre. Les deux : d’abord un, et puis ils sont venus chercher d’autres jeunes et ils ont pris le deuxième. Mes frères et sœurs avaient peur. On n’a eu aucune nouvelle. On ne savait pas où ils étaient : personne ne disait rien et les nouvelles non plus ne disaient rien. Il y a eu beaucoup de morts. Un jour, un train est arrivé, tout le monde est allé à la gare et l’on attendait les noms : ils lisaient une liste, et ceux qui étaient sur la liste, on savait qu’ils étaient morts. J’avais peur. J’ai attendu dans la peur et quand j’ai entendu le nom de mon frère, j’ai pleuré. Et je restais encore devant la liste. Et puis ils ont dit le nom de mon deuxième frère et je me suis évanouie. Les voisins m’ont ramenée à la maison. Mon père était très malade déjà à ce moment-là… Ah, ce ne sont pas des choses gaies. Excuse-moi, je t’ennuie en te racontant ces choses. Toi tu es ennuyée, mais moi ça me fait du bien, ça me soulage le cœur.

    On s’est dit au revoir en début de soirée. On s’est rappelées plus tard : je partais quelques semaines au Canada. Halima m’a souhaité bon voyage et m’a dit que si l’on ne se revoyait pas d’ici mon départ, elle me disait au revoir. Je suis passée à l’hôtel avant de partir, mais elle m’avait prévenue qu’elle ne serait sans doute pas là, parce qu’elles allaient, avec sa compagne de chambre, à l’Armée du salut pour chercher de la nourriture. Pas encore rentrée ? Déjà partie ? À mon retour du Canada en mai, j’ai appelé Pierre Gilles, du foyer Emmaüs, qui m’a amicalement donné le contact de la personne qui s’occupait de Halima à l’Aftam. Je l’ai appelé pour avoir des nouvelles ; il m’a dit un peu sèchement : « elle a disparu dans la nature ».

    #Confinement et #subjectivation

    Comment le contrôle frontalier fonctionne-t-il au quotidien ? Quelles fonctions garde-t-il dans une perspective à plus long terme de parcours dans le pays d’accueil ? Comment les gestions institutionnelles de la circulation produisent-elles de nouvelles façons de gouverner les non-nationaux, aussi bien « étrangers » qu’« apatrides » : ceux dont le lien à l’État et à la Nation est de fait suspendu ? Voici quelques questions qui se posent au regard des parcours esquissés. Chacun bien sûr entre dans ces apnées administratives avec son bagage : ses connaissances, ses résistances, ses références, ses ressources, ses peurs. Fereydoun Kian mesure deux mètres pour une centaine de kilos : il sera directement placé en garde à vue sans subir de tentative de renvoi sous escorte. Sylvie Kamanzi s’en tient fermement aux connaissances administratives qu’elle a développées au cours de dix ans d’exils successifs entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) : d’abord, ne pas laisser savoir que l’on est rwandaise ; ensuite, face aux extorsions et aux violences de la police, toujours refuser de se rendre à un interrogatoire et garder le silence. Ces leçons tirées de l’expérience la mèneront très vite à un malentendu indénouable avec l’administration et à son refoulement dans le premier avion du retour.
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    Si les personnes placées dans des centres de rétention administrative (CRA) pour les sans-papiers arrêtés sur le territoire français ont toutes fait l’expérience, quoique différente, d’une vie en France et souvent d’un parcours administratif10 , ceux qui débarquent des avions ne partagent aucune expérience commune. Il n’existe pas de seuil, même minimal, de connaissance partagée de la culture administrative nationale, de la culture matérielle globale qui prévaut dans les aéroports et les nouveaux centres aseptisés11 , des codes moraux et humanitaires de la démocratie occidentale12 ; pas de continent commun, de langue commune ni de formation politique identique. Comment comprendre l’expérience intime du maintien en zone d’attente en s’attachant à des situations et des trajets si variés, dont le vécu s’inscrit dans des grammaires culturelles, un univers symbolique, des savoirs pratiques différents ? Est-ce que le même mot de « maintenus » est suffisant pour conférer une situation commune à ce kaléidoscope d’expériences qui se croisent dans le temps court de la détention frontalière ?

    https://www.politika.io/fr/notice/prisonniers-du-passage-ethnographie-detention-frontaliere-france
    #frontières #rétention #détention_administrative #zone_d'attente #MNA #mineurs_non_accompagnés #disparitions #Guinée_Conakry #aéroport #Zapi_3 #Ofpra #asile #migrations #réfugiés #Croix-Rouge #Aftam_93 #police #violences_policières #Unité_nationale_d'escorte_de_soutien_et_d'intervention #UNESI #hébergement #logement #CRA #débouté #sans-papiers

  • #Bleu_pétrole

    Le combat d’un homme pour que les pollueurs soient les payeurs.

    16 mars 1978 : le pétrolier #Amoco_Cadiz s’échoue sur les rochers de #Portsall, dans le #Finistère. 220 000 tonnes de #pétrole brut sont déversées sur près de 400 kilomètres de côtes bretonnes, provoquant l’une des plus grandes marées noires du siècle. Léon, le maire de la petite commune, décide de poursuivre les responsables et engage la lutte contre la firme propriétaire du chargement de l’Amoco, jusqu’aux procès aux États-Unis qui durera quatorze ans. À ses côtés, sa fille Bleu vit de plein fouet la catastrophe et s’en fait le témoin. Elle nous livre ses souvenirs : leur vie de famille et les liens qui les unissent. L’espoir. La persévérance. Bleu Pétrole est leur histoire.


    https://www.angle.fr/bd-bleu-petrole-9782818941898.html
    #BD #bande_dessinée #marée_noire #Bretagne #France #marée_noire #résistance #procès #justice #livre #pollution

  • Intimidations de la part de l’industrie agro-chimique

    Eric Andrieu a décidé de rompre la loi du silence ! L’euro-député socialiste, qui préside depuis quelques mois à Bruxelles une commission d’enquête sur les pesticides, affirme être victime de pressions et d’intimidations de la part de l’industrie agro-chimique. Il était notre invité ce vendredi.

    Des propositions de rendez vous confidentiels, des coups de fils inquiétants, ou encore son propre ordinateur qui renvoie automatiquement à la poubelle des mails dans lesquels apparaît le mot “cancer”.

    Depuis qu’il préside à Bruxelle une commission d’enquête parlementaire sur les procédures d’homologation des pesticides, l’euro-député socialiste du sud-ouest, Eric Andrieu, affirme faire l’objet de fortes pressions et de tentatives d’intimidation, sur lui et son entourage.

    Il était l’invité de France Bleu Hérault Matin ce vendredi.

    https://peertube.heraut.eu/videos/watch/d062d02f-4890-4b50-9a77-f52541878d62

    #lobby #industrieagrochimique #Europe #Bruxelles #EricAndrieu #podcast #peertube #francebleu #radiofrance #radio #video

  • Un migrant se suicide au centre de rétention de Cornebarrieu, près de Toulouse
    samedi 22 septembre 2018 à 6:00 Par Mathieu Ferri, France Bleu Occitanie
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-migrant-se-suicide-au-centre-de-retention-de-cornebarrieu-pres-de-toul

    Un jeune migrant s’est donné la mort ce vendredi au centre de rétention administrative (CRA) de Cornebarrieu, au bord des pistes de l’aéroport Toulouse-Blagnac.

    L’information est confirmée à l’Agence France Presse par la préfecture de la Haute-Garonne. Elle avait été dévoilée un peu plus tôt par « Le cercle des voisins », une association de riverains opposée à l’existence du CRA.

    « Une enquête judiciaire a été ouverte, cela relève désormais de la justice » a indiqué une source préfectorale, sans donner d’indication sur l’âge et la nationalité de la victime. Selon l’association « Le cercle des voisins du centre de Cornebarrieu », il s’agirait d’un Tunisien de 31 ans, arrivé au CRA vers le milieu du mois d’août.

    Ce migrant, dont la rétention administrative avait été prolongée de 15 jours dimanche dernier, se serait donné la mort par pendaison ce vendredi vers 17h40. L’association évoque une « probable faille de sécurité » dû à un nombre « trop important de retenus ». « Il y a trop de monde dans ce centre : les policiers sont débordés, tout le monde est débordé » peste « Le cercle des voisins ».

    Le CRA de Toulouse-Cornebarrieu a accueilli 1.069 retenus en 2017, selon le rapport annuel de la Cimade publié en juin.

    #migrant #CRA

  • Correctionnalisation et hiérarchie des viols
    + correctionnalisation du féminicide

    « J’ai l’impression d’être une demi-victime »... Le viol digital à l’épreuve de la justice
    https://www.20minutes.fr/justice/2266327-20180514-impression-etre-demi-victime-viol-digital-epreuve-justice

    « Je n’ai pas de souvenirs d’un procès devant une cour d’assises pour une pénétration digitale. » Véronique Le Goaziou a beau chercher dans ses souvenirs, aucun exemple ne lui revient en tête. Cette sociologue de la délinquance, chercheuse associée au Lames - CNRS, s’est penchée avec une équipe de sociologues et juristes sur quelque 600 plaintes pour viol dans plusieurs juridictions afin d’étudier leur traitement judiciaire. S’il n’existe aucune statistique officielle, ses travaux ont permis d’établir que les deux tiers des plaintes pour viol sont classées sans suite. Parfois parce que les faits sont prescrits, le plus souvent parce que l’infraction n’est pas suffisamment caractérisée. En clair : les preuves manquent pour prouver le crime. Sur le tiers restant, environ 30 % des affaires sont criminalisées, les autres sont renvoyées devant un tribunal correctionnel, poursuit la chercheuse.

    « Pour schématiser, on envoie aux assises lorsqu’on est quasiment sûr de gagner », abonde une magistrate. Et pour gagner, s’il n’y a pas d’aveux, mieux vaut être bien armé. De l’ADN, des traces de GHB, des expertises médicales… C’est bien là toute la difficulté pour les viols digitaux : dans la majorité des dossiers, ces éléments manquent cruellement. « Ca m’est arrivé plusieurs fois d’être convaincu qu’il y avait bien eu un viol mais de devoir requalifier les faits en agression sexuelle car on ne parvenait pas à le démontrer », poursuit-elle. Un autre précise : « Nous savons que ces viols sont aussi traumatisants que d’autres mais nous sommes confrontés à un principe de réalité : si on a plus de chance d’obtenir une condamnation en correctionnelle car on estime que l’agression sexuelle est plus qualifiée que le viol, on privilégie cette voie. » En clair : il vaut mieux une condamnation pour agression sexuelle qu’un acquittement.

    Une partie des correctionnalisations se fait d’ailleurs d’un commun accord avec les plaignants. « Si le ministère public estime qu’il obtiendra une condamnation similaire aux assises à ce qu’il peut espérer pour une agression sexuelle en correctionnelle, il se dirige vers cette option », explique la sociologue. La procédure est plus rapide, le procès (un peu) moins éprouvant. Aux assises, les débats sont plus longs, les plaignants plus exposés à des questions sur leur passé, leur attitude au moment des faits. L’interprétation du jury est également redoutée. « Dans les représentations collectives, un viol digital ne va pas être considéré comme quelque chose d’aussi grave qu’un viol pénien, assure Véronique Le Goaziou. Même si la loi ne fait pas de distinction, il y a une hiérarchie implicite des types de viol. »

    La question se posera-t-elle encore dans quelques années ? Pas sûr. Le gouvernement s’apprête à tester des tribunaux criminels. Exit les jurés citoyens, le tribunal sera uniquement composé de magistrats professionnels. Objectif : désengorger les cours d’assises mais également limiter les correctionnalisations.

    Amélie ne devrait pas pouvoir en bénéficier, mais elle est décidée à se battre jusqu’au bout pour que son affaire ne soit pas correctionnalisée. Une manière de se reconstruire. L’adolescente qui a aujourd’hui 16 ans est encore en proie à des cauchemars et des crises d’angoisse. « Si je me retrouve dans un ascenseur avec un inconnu, je panique complètement. » Idem, lorsque quelqu’un lui pose une main sur l’épaule. L’an dernier, lorsqu’elle a commencé à ne plus oser sortir de chez elle, sa mère lui a offert un superbe berger allemand. A une seule condition : le promener tous les jours pour l’obliger à sortir. « Certains jours, c’est dur, mais je ne veux pas me laisser abattre, ça voudrait dire qu’il aurait un peu gagné. »

    #culture_du_viol #injustice #justice

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    Correctionnalisation du féminicide

    https://www.midilibre.fr/2018/09/19/il-tente-denterrer-sa-compagne-encore-vivante-dans-un-trou-au-fond-du-jard

    Lors d’une soirée plutôt alcoolisée, un homme a voulu enterrer sa compagne, samedi 16 septembre, dans le Var. Elle a été sauvé de justesse alors qu’elle gisait recouverte de terre dans un trou. L’homme doit être jugé ce mercredi en comparution immédiate.

    Un homme va comparaître ce mercredi 19 septembre au tribunal correctionnel de Toulon : il a, samedi soir après une soirée un peu trop arrosée, essayé d’enterrer la femme qui partage sa vie, alors que cette dernière était encore en vie, selon nos confrères de France Bleu Provence.
    Un coup de pelle, elle tombe inanimée

    Le couple était connu des services de police. Des disputes et des bagarres fréquentes, les policiers étant déjà intervenus. Mais cette fois-ci, un nouveau cap a été franchi. Alors que la soirée est alcoolisée samedi dernier, le ton monte entre les deux. L’homme s’est alors levé, a saisi une pelle et lui a asséné un coup très violent. Sous la violence du choc, la femme s’écroule et perd connaissance.
    Un trou creusé au fond du jardin

    L’homme, en état d’ivresse, a sûrement cru qu’elle était décédée. Il a alors traîné son corps jusqu’au fond du jardin et l’a jeté dans un trou préalablement creusé pour accueillir les corps de deux chiens morts. Il a commencé à la recouvrir de terre, donc à l’enterrer vivante.
    Un voisin intervient de justesse

    Au moment où il ne restait plus que la tête à ensevelir, un voisin aperçoit le corps recouvert de terre et intervient. Il a pu la sortir de terre. Le mari a été placé en détention provisoire. Il sera jugé ce mercredi 19 septembre en comparution immédiate.

    MIDI LIBRE

    Si cet assassin est passé en comparution immédiate c’est qu’on a correctionnalisé ce crime. Une tentative d’homicide est un crime autant qu’un homicide. La correctionnalisation des viols est tellement ordinaire, le féminicide tellement banal que c’est devenu un simple un délit. D’autre part, les circonstances aggravantes sont utilisées comme circonstances atténuantes : être sous l’emprise de l’alcool, s’en prendre à sa conjointe... On peu pensé aussi facilement que le crime était prémédité puisque ce mec avait une tombe creusé dans son jardin et un lourd passif de violences répétés contre sa conjointe.

    #féminicide #sexisme_d'Etat

    • Cet art qui doit tant au labeur des artisans de tout l’Orient n’est pas l’expression de l’ « excellence française » mais d’un brassage millénaire de savoir-faire et il est particulièrement mal venu à l’heure où l’Occident se referme comme une huître pourrissante face aux migrations que son économie provoque, de s’instaurer en représentants d’une excellence nationale, quelle qu’elle soit.

      Bravo !

    • Hier, me promenant. Vu l’espace public squatté par le privé, m’a fait pensé que c’est dès Louis XIV qu’il eut fallut trancher, car son héritage de petit nantis de province perdure encore.
      J’ai vérifié que le parc Raymond VI restait ouvert jusqu’à 20h30 tous les jours. Pourtant les grilles d’accès le long de la Garonne sont fermées, celles vers la Grave aussi. De loin on voit bien un groupe de pingouins qui pérorent au soleil sur l’esplanade de la Garonne et se goinfrent de petits fours tandis que s’affaire une armée de serveurs autour de tables dressées pour l’occasion. Ils montent et descendent les escaliers avec des plateaux, un cordon entoure leur forfait. Il faut vous dire qu’il y a à cet endroit un musée d’art, une sorte d’extension de la royauté qui recompose sans cesse son adoration contemporaine du veau d’or, un entre soi culturel loin du peuple mais avec son argent.
      Leurs voitures rutilantes sont d’ailleurs garées dans la cour du musée, en épi comme il se doit. Et le petit personnel de toute sorte ne manque pas. A l’entrée principale du parc, dont les grilles sont à peine entrouvertes, sont postées en faction des femmes habillées d’un même uniforme, juchées sur des talons pour que leurs fesses paraissent plus galbées, carnet en main pour recevoir les invités. Tout cela donne l’impression que le parc, en sus de la partie musée, a été privatisé pour une réception de haut vol. Mais en fait, pas du tout, il me suffit de pousser la grille pour entrer. Sauf qu’il faut faire ce geste rapidement et avancer d’un pas assuré, être prête à défendre ce petit espace public de promenade, je m’étonne d’avoir le cœur qui bat la chamade. Je m’attends à me faire arrêter par les hôtesses, rien de rien, je passe. Dans l’herbe il y a quelques inconscients, l’intimidation a réussi, le monsieur qui promène d’habitude son petit chien dans les allées du parc a poursuivi par le trottoir et n’a pas osé entrer.

  • Le jour de la honte – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/04/03/le-jour-de-la-honte

    Le CRIF ou l’obligation pour les députés français d’être solidaires des crimes du gouvernement d’Israël

     De crainte que les médiacrates n’aient pas l’idée de vous en informer ni d’organiser des débats sur le sujet, nous donnons à lire ici un texte écrit sur du vécu. On y découvre comment dix députés, ceints de leur écharpe, menacés par une milice braillarde hurlant des slogans homophobes et des « Israël vaincra ! », ont quitté « la marche blanche » sur ordre de la police et sous le regard indifférent des hautes autorités, dont François de Rugy, président de l’Assemblée nationale.
    LGS

                                                         Quelle étrange semaine que celle-ci. Le jeudi 22, j’avais chaussé mes bottes de militant et je rechargeais ma batterie au contact des cheminots qui descendaient de la gare de l’Est. Le pays était à l’unisson. Le fond de l’air était social et le malaise s’épanchait à gros bouillons sur la place publique.

    Un jour plus tard, à Trèbes et Carcassonne, un épisode majeur de la tragédie du terrorisme bousculait de fond en comble le pays. Le même jour encore, un assassinat, déclaré antisémite par la justice, celui d’une vieille dame rescapée des camps nazis, mettait le pays en sidération.

    Pourtant, sitôt close la cérémonie des Invalides à la mémoire du Colonel Beltrame, la marche qui devait exprimer l’unité de la communauté républicaine fut déchirée par un particularisme communautariste arrogant et sans pudeur. Un chef communautaire, nommé Kalifat, ayant fulminé une interdiction de paraître à la marche, contre l’avis même de la famille, le ministre de l’intérieur ayant reproché à la LFI ses « péchés », toute dignité collective du système s’effondra. Dix députés en écharpes furent exfiltrés sur ordre de la police devant une milice braillarde dans l’indifférence des hautes autorités qui passaient devant la scène en détournant les yeux et en se bouchant les oreilles. À trois mètres fusaient pourtant les menaces, la violence et les injures sexistes. Jour de honte. Non pour nous, les élus de « la France insoumise ». Au contraire ! Venus à dix députés sur dix-sept, seuls sous l’outrage communautariste, nous avons honoré notre mandat républicain en répondant à l’appel que nous avions lancé avec tous les autres groupes parlemenatires de l‘Assemblée nationale.

    La honte est pour ceux qui nous ont abandonnés à la vindicte de la milice du CRIF. Les officiels, la police, le cabinet du ministre de l’Intérieur alerté depuis le matin à tous les étages de responsabilité, les hautes autorités morales gorgées de leur importance portant crète haute, bras dessus bras dessous dans la veulerie, laissant le drapeau être foulé aux pieds devant eux. La honte n’est même pas pour « la ligue de défense juive » non plus. Dans cette circonstance, elle défend à sa façon d’extrême droite traditionnelle et violente ce qu’elle défend tous les jours avec l’approbation des « institutions » communautaires juives et la bienveillante complicité des autorités de l’État. Elle avait annoncé son coup de force sur son site. Sur le terrain, elle maîtrisa de bout en bout son action comme si elle était certaine d’obtenir ce qu’elle voulait sans que nul ne s’y oppose : l’expulsion de la LFI et la réintégration dans le cortège des dirigeants du FN. Pourtant, nous étions dix députés en cortège et en écharpe bleu-blanc-rouge. En face, une quarantaine d’énergumènes vociférant des injures sexistes et des menaces sur nous et nos enfants. Mais c’est pourtant à nous qu’a été donné l’ordre de partir.

    Eh, vous autres, les parfumés, les bien notés, les « grandes consciences », les Ponce Pilate drapés dans vos toges de comédie, vous croyez peut-être que c’est là juste un incident de manif qui concerne « les extrêmes » comme vous le cancanez dans vos dîners en ville ? Ce jour-là, vous avez accepté que soient rompues des digues symboliques essentielles. Vous avez accepté que nous soyons mis dans le même sac que l’extrême droite. Vous avez accepté que les écharpes tricolores soient expulsées sur ordre des communautaristes. Vous avez cautionné le raisonnement de Kalifat : pour défendre la France, c’est-à-dire son unité nationale par-delà les confessions, il faut être solidaire de la politique d’un État étranger et des crimes de son gouvernement. Vous avez cautionné qu’une milice obtienne sous les injures, les menaces et les coups l’expulsion d’un groupe de l’Assemblée nationale en écharpe.

    La leçon doit être retenue et comprise au pied de la lettre. La blessure qu’elle a ouverte en moi ne cicatrisera pas de sitôt. Je ne demande pas que les lâches l’admettent. Leur opinion m’indiffère dorénavant davantage encore qu’hier. Je voudrais qu’ils comprennent quels chiens ils ont lâché. Entendez bien : ce flot que vous avez libéré ne fera pas le tri. Pour y échapper, vous serez poussés d’une abjection à l’autre puisque vous avez pris le chemin de la soumission au communautarisme. Bien sûr, j’ai la prudence de ne pas écrire davantage de ce que je pense quant au fond sur le danger qu’est pour la patrie républicaine ce type de communautarisme.

    Mais pour nous, la leçon doit être retenue. Ni écharpe, ni onction du suffrage universel, ni rien, ni personne ne nous protège de rien dans ce pays désormais. La bonne société adore nos paroles de paix et d’unité nationale mais elle nous hait si profondément qu’elle est prête à nous abandonner au premier groupuscule ethnique venu, se réclamant des intérêts d’un État étranger, écharpe tricolore ou pas. Je le dis sans oublier les personnes, les intellectuels, les journalistes et les amis de toutes sortes, de toute religion et de toutes convictions qui n’ont pas accepté cette honte et qui l’ont dit. Je ne parle pas de ceux qui ont attendu deux jours et des rappels à l’honneur pour le faire. Je parle du NPA, du rabbin Fahri, du journaliste Attal, de Gérard Miller, des militants de l’Union des étudiants juifs de France venus nous protéger de coups et de combien d’autres heureusement. Je parle de ceux du tout de suite, ceux qui étaient là non pour faire des phrases mais pour aller eux aussi au bout de leurs convictions. Je parle de Richard Ferrand, adversaire politique et président du Groupe « La République en Marche » mais qui a préféré quitter la marche plutôt que de cautionner par sa présence l’agression contre ses collègues.

    Ce jour-là, cette heure-là, tenant par le bras Danièle Obono et Clémentine Autain accablées d’injures les plus vulgaires, mes collègues du groupe parlementaire confrontés à une violence dont ils n’avaient jamais eu idée, scrutant du regard l’avis des plus vieux militants parmi nous, avec nos pauvres dix camarades de service d’ordre, je refusais de sortir de l’endroit où nous nous tenions, au rendez-vous donné par l’Assemblée nationale, en face du café « Le philosophe ». Je n’acceptais de partir, pour finir, que sur ordre des policiers inquiets pour eux-mêmes. Nous n’avons donc pas quitté la marche. Nous avons reçu l’ordre de la police de la quitter. Ce n’est pas du tout la même chose. La volonté d’une milice était donc plus forte pour ce groupe de la police nationale, d’ailleurs abandonnés par ses chefs, que le devoir de protéger des députés répondant à l’appel de l’Assemblée nationale.

    Nombreux sont ceux qui ont compris comme moi que le pire n’était pas le traitement qui nous était réservé quoiqu’il soit inacceptable. Mais monsieur Kalifat, le CRIF et son bras armé de la LDJ ont proclamé devant le pays une singularité communautaire radicale dont je doute qu’elle soit beaucoup appréciée par la masse du peuple français. Le peuple français, quelle que soit sa religion, ses « racines », et ainsi de suite comme on le dit dans la novlangue obscurantiste de notre temps, n’aime pas le sectarisme communautariste. Et encore moins l’allégeance de principe à un gouvernement étranger et à sa politique quelle qu’elle soit. Kalifat et la LDJ ont fait plus pour l’antisémitisme à cette occasion que des dizaines de basses besognes des vecteurs antisémites. Notre devoir reste entier : y faire échec. Non pour eux, mais pour nous.

    Ce pays est à nous, les républicains. Aucune secte communautaire ne doit y avoir le dernier mot. Quoiqu’en pense le CRIF et Kalifat, les personnes de religion ou de culture juive en France sont des citoyens de la République commune et sont unis par la loi commune à tous les autres Français. Ils ne doivent en être distingués d’aucune façon, sinon par le soin particulier dont on doit les entourer compte tenu des crimes que la superstition, le fanatisme religieux et le racisme leur ont fait endurer sur ce territoire depuis plus de 1 000 ans. La République n’accepte pas que leur soit attribué une mise à part, même par ses propres chefs communautaires : ils n’ont pas d’autre patrie, d’autres députés, d’autre gouvernement ni d’autre drapeau que celui du peuple français tout entier auquel ils participent. Il est interdit de les distinguer des autres personnes et à plus forte raison de les persécuter et molester à raison de leur religion ou de leurs mythes culturels identitaires.

    De cela, il ne faut démordre d’aucune façon. Ceci est l’essence de notre victoire de 1789. L’universalisme a vaincu en France. La France n’est pas une collection d’indigènes. Non parce que l’histoire n’en aurait pas produit mais parce que nous avons décidé qu’il en irait autrement.

    Dans ce moment où je me sens si mortifié par la face hideuse de mon pays que je viens de voir me cracher à la figure et m’insulter, la France des lâches et des violents, je lis pour me consoler de cette grande douleur les mots du dernier livre de Timothy Tackett sur les fêtes qui précédèrent le 14 juillet 1790. Le pays tout entier s’auto-organisait contre la pagaille résultant de l’effondrement de l’ancien régime et des ligues se formaient pour « fédérer » les actions. « Avec le temps, écrit Tackett, il y eut une évolution des motifs et de l’esprit de ces fédérations. L’accent fut mis non seulement sur le maintien de la loi et de l’ordre, mais aussi sur les expressions de fraternité et de dévotion partagée à la Patrie et à la Révolution en général. Des gardes nationaux se regroupèrent à Besançon en novembre, à Valence en janvier, en Anjou et en Bretagne en février. Dans ce dernier cas, ils déclarèrent “que désormais ils n’étaient ni bretons ni angevins, mais Français” ».

    Ici, le mot « Français » désigne l’appartenance commune à la seule « communauté commune » : celle de la loi qui s’applique à tous en pleine liberté. Peut-être ergotera-t-on et moquera-t-on une fois de plus sur mon adhésion à la religion républicaine qui anime ma vie et donne son sens à mon engagement. Chacun va sur le chemin commun avec son paquetage. Le mien en vaut d’autres, non ? Le chemin se fait en cheminant, il n’y a pas de République sans républicain, ni de courage sans courageux comme l’enseigne le geste du colonel Beltrame. En voyant de Rugy, président en papier mâché de l’Assemblée nationale, détourner la tête tandis qu’un de mes jeunes collègues lui lançait un appel du regard, j’ai reçu une rude blessure. Elle ne cicatrisera pas davantage que quelques autres des plus fondamentales qui m’ont construit comme homme et comme citoyen engagé. Je fais la part des choses. de Rugy est un tout petit bonhomme voué au parjure et aux coups bas comme le montre sa trajectoire politique. Mais je n’oublierai pas qui a foulé le drapeau, qui a laissé faire et pourquoi ces gens-là agissaient de cette manière.

    Deux jours plus tard, une armée de tueurs tiraient sur une foule sans défense en Palestine. Les injures et les menaces ne m’empêcheront pas de condamner ce crime, ceux qui l’ont ordonné, ceux qui l’ont commis et ceux qui se taisent.

    Jean-Luc MELENCHON
    (Lundi 2 avril 2018).

    Logo : La fête de la fédération, célébrée le 17 juillet 1790 (Crédits photo : Bibliothèque nationale de France).

     » » https://melenchon.fr/2018/04/02/le-jour-de-la-honte
    URL de cet article 33149
    https://www.legrandsoir.info/le-jour-de-la-honte.html

  • Perpignan : une famille a vécu 12 ans sans eau pour un impayé de 300 euros
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14603-perpignan-une-famille-a-vecu-12-ans-sans-eau-pour-un-impaye-de-300-

    La compagnie des eaux Saur a été condamnée par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine), le 15 janvier, à rétablir l’eau à une mère de famille de Perpignan (Pyrénées-Orientales), selon les informations jeudi de France Bleu Roussillon et franceinfo.

    La Saur a été condamnée, le 15 janvier 2018, par le tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine).

    (Photo dillustration). (MAXPPP)

    Douze ans sans eau courante. C’est la situation vécue par une mère de famille de Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, selon les informations recueillies par franceinfo et France Bleu Roussillon, jeudi 8 mars. Devant l’impossibilité de régler une facture d’eau de 300 euros, le robinet du domicile de cette cliente a été coupé par son fournisseur d’eau, la Saur. L’entreprise vient (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Collision de Millas : les barrières du passage à niveau au centre de l’enquête
    https://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20171215.OBS9320/collision-de-millas-les-barrieres-du-passage-a-niveau-au-centre


    Tu vois déjà poindre l’enquête pas orientée du tout pour dédouaner le fait que la SNCF, en phase avancée de privatisation, n’a peut-être plus les moyens de la maintenance de ses voies secondaires.

    « Il est largement prématuré d’indiquer si les barrières étaient levées ou baissées », a précisé le procureur, interrogé sur un éventuel « dysfonctionnement » des barrières du passage à niveau et un possible « vol de batteries » qui aurait conduit à un mauvais fonctionnement.

    Un père d’élève, Samuel Conegero, a pour sa part affirmé à France-Bleu Hérault, se basant sur une photo prise par son fils, que « la barrière est complètement relevée et il n’y a pas de barrière cassée ».
    ""Sur la photo, on voit effectivement le bus qui est vraiment coupé en deux et les barrières qui sont levées.""
    Soudain abaissées, selon des collégiens

    La grand-mère d’une collégienne qui était à l’avant du bus a également déclaré à France 3 que, selon la jeune fille, « la barrière ne s’est pas refermée » et « les clignotants rouges ne se sont pas allumés » au niveau du passage à niveau.

    Le quotidien régional « l’Indépendant » relate :
    ""Certains collégiens témoins de la scène affirmeraient que les barrières auraient été levées au moment où le bus se serait engagé sur la voie, et qu’elles se seraient soudain abaissées sur le véhicule au moment où il était sur les rails.

    D’autres témoins évoquent un vol de batterie qui aurait pu provoquer une défaillance technique des barrières. Enfin, certains rapporteraient qu’un commerçant de Millas aurait signalé depuis plusieurs jours des problèmes sur ce passage à niveau.""

    • De toute façon il est malheureusement connu des victimes des passages à niveau que la SNCF ne veut jamais reconnaitre sa faute, préfère charger les victimes (rare sont ces accidents avec témoin) cherche tout les moyens pour culpabiliser les familles. Sachant que le cynisme est à son comble, payer l’assurance aux familles coute moins cher à la SNCF que sécuriser les passages à niveaux.
      Courage aux victimes.
      #blame_the_victim

  • Election de Miss Chaudasse, réalisation d’un film porno... Un syndicat dénonce le bizutage à la fac de médecine de Caen
    http://www.francetvinfo.fr/societe/justice/election-de-miss-chaudasse-realisation-d-un-film-porno-un-syndicat-deno

    Que se passe-t-il à la fac de médecine de Caen ? La présidence de l’université a annulé le week-end d’intégration des étudiants après des soupçons de bizutage potentiellement graves, rapporte France Bleu Normandie, mardi 24 octobre. A la fin septembre, le syndicat SUD Education Calvados avait envoyé un dossier avec des témoignages, photographies et vidéos pour alerter les autorités. Franceinfo revient sur ces actions qui pourraient tomber sous le coup de la loi.
    Une affiche « incitant au viol »

    L’enquête du syndicat remonte à février dernier. A cette époque, deux jeunes étudiantes alertent le syndicat SUD-éducation, après la diffusion d’une affiche faisant la promotion du gala des étudiants en médecine. L’image est inspirée d’une toile du XIXe siècle représentant une scène de martyre chrétien, sur laquelle avait été ajoutée des scènes grivoises « représentant Marisol Touraine, un professeur de l’université et la responsable de la prévention », révèle Le Monde. Au centre, une femme nue entourée d’hommes la montrant du doigt était représentée. « Une quasi-incitation au viol », selon le syndicat.

    Le président de l’université ordonne alors le retrait de l’affiche et l’élaboration d’une charte sur l’organisation des événements festifs par les instances étudiantes. Mais le syndicat d’étudiants va constater des actions de bizutage encore plus graves, héritées des promotions précédentes et qui auraient dû probablement se renouveler cette année.
    Soixante-neuf commandements

    Sur un groupe Facebook privé, le syndicat découvre l’existence de « commandements » imaginés par « La Corpo », l’association des étudiants en médecine qui organise le week-end d’intégration. Il s’agit de soixante-neuf actions, en majorité à caractère sexuel et délictuel, que les étudiants de deuxième année étaient incités à réaliser et à filmer, en vue de gagner des points pour le week-end bizutage, en 2016, rapporte Le Monde.

    Parmi ces actions, les étudiants devaient mimer une masturbation, exploser un préservatif avec le nez, exhiber leur pénis en regardant une fille droit dans les yeux, courir nu en centre-ville, ou encore, "se faire bifler par Rosy [un salarié de « La Corpo »] avec son gode", selon un étudiant. « J’ai pris plaisir à réaliser les commandements », écrit un étudiant en sixième année, au Monde.

    Parmi les « activités » proposées aux étudiants de deuxième année par la promo précédente, on retrouve aussi l’élection de « Miss Chaudasse » et l’affichage de photocopies de la poitrine d’étudiantes. « Ça va jusqu’à la réalisation d’un film porno », s’alarme notamment Clément, membre du syndicat étudiant, à Sud Ouest.

    #bizutage #sexisme #misogynie #médecine #violences_médicales #culture_du_viol #domination_masculine #violences_sexuelles #université

    Exemple de la formation d’agresseurs sexuels par milliers en 2017.
    #éducation

    • En fac de médecine, de l’« intégration » à l’« humiliation »
      http://www.liberation.fr/france/2017/10/24/en-fac-de-medecine-de-l-integration-a-l-humiliation_1605453

      Ces week-ends, plus ou moins extrêmes, ont lieu dans la plupart des facs de médecine. Interrogée par Libération, une ancienne étudiante de Lille explique ainsi : « Quand on passe en deuxième année, on ne connaît pas beaucoup de monde car il y a très peu de gens de la première année qui réussissent. On se met dans des groupes d’intégration où chacun a son parrain ou sa marraine. C’est un moyen de se faire des amis. » Pendant une semaine, il y a donc les fameux défis et beaucoup de soirées qui débouchent sur le week-end d’intégration. « On commence à boire dès le début de la journée mais ce n’est pas forcé. » Rien d’ailleurs, selon elle, n’est imposé. Ni les flambys gobés sur les seins des étudiantes - elles peuvent demander que l’on réalise l’opération sur leur ventre - ni les séances de verres avalés cul sec sur un tourniquet. Selon l’étudiante lilloise, il y a bien des rumeurs - un étudiant aurait sodomisé un poulet l’année avant la sienne -, des actes de violence - un autre s’est vu « enfoncer une fourchette dans les fesses » l’année après la sienne -, mais généralement « c’est bon enfant ». « Il faut se mettre dans l’esprit », juge-t-elle.

      La plupart des étudiants interrogés ont le même discours : ce sont simplement « deux ou trois connards qui font n’importe quoi ». Normalement, rien n’est jamais forcé et il est de toute façon possible de ne pas aller aux soirées. « Le nouveau n’a pas vraiment le choix, il n’a pas envie de se mettre en marge », juge de son côté Marie-France Henry, présidente du Comité national contre le bizutage.

      Chaque année offre en tout cas son lot de faits divers sordides et certains récits décrivent ce qui s’apparente plutôt à un système. Se répètent, comme une tradition, les insultes et les défis humiliants et écœurants, le tout sur fond de sexisme. Il y a par exemple l’élection de « miss chaudasse ». « Il y a des femmes qui se font harceler, voire agresser sexuellement, et ce dans le plus grand secret. Enfin non, en fait, parce que ce n’est pas secret pour les autres étudiants qui parfois assistent à la scène sans broncher. Mais il règne dans ce milieu un tel déni de considération des femmes et un tel système de protection des personnalités "populaires" de la promo ou des supérieurs, que c’est souvent la victime elle-même qui est blâmée dans ces cas-là », décrit ainsi une étudiante.

      « Défouloir ».
      « En médecine, il y a un type de bizutage assez tourné sur la nudité, des bizutages sexistes et sexuels », confirme Marie-France Henry. En guise de défense, beaucoup d’étudiants convoquent « l’esprit carabin ». Les carabins, ce sont les aspirants médecins et l’esprit qui va avec, un concentré de blagues sexuelles et morbides. « Dès que l’internat a été créé, au début du XIXe siècle, des activités sont nées pour faire office de défouloir et se sont ritualisées, explique Emmanuelle Godeau, anthropologue et médecin qui a travaillé sur le sujet. Ce sont des études pendant lesquelles on travaille sur des gens morts, nus. On est confrontés à des tabous qui s’expriment ensuite dans le groupe par des pratiques coutumières. Les étudiants aujourd’hui vont chercher dans ces rites qui participent à la construction symbolique du personnage du médecin ».

      « On aime bien les trucs à connotation sexuelle, teintés de tradition carabine, confirme un ancien étudiant, aujourd’hui médecin. On a beaucoup de chansons paillardes par exemple. Il y a un folklore autour du sexe et de la mort censé être un exutoire. » Un « folklore » qui, parfois, franchit les limites.

      –----
      Etre "intégré" dans la corporation médical c’est donc apprendre à se défoulé sur les femmes via la violence sexuelle. Le rituel de bizutage permet d’éduquer à la domination. Les étudiant·e·s qui arrivent et ne sont pas encore admis dans la corporation sont humilié. Ca envoie le message que l’humiliation des personne qui ne sont pas diplomés de médecine est normal/possible et ca envoie aussi le message que selon la hierarchie, les individus du bas de la pyramide sont là pour que le haut de la pyramide se "défoule".
      C’est pas par hasard que la plus parts des étudiants interrogés parlent d’amusement bon enfant et que la plus part des étudiantes parlent de violences sexuelle, de honte et de dégoût.

    • “Bourrées, elles sont plus faciles à bourrer.”
      Ecole - Aube - Une phrase parmi d’autres, sur un post du groupe Facebook de l’école, accompagné d’une photo de l’auteur de la “blague”, tout fier, avec des bouteilles de bière à la main.

      “Je les fait boire pour les faire taire.”
      “L’alcool c’est comme les femmes, il faut les déboucher pour que ça mousse.”
      https://payetafac.tumblr.com/post/166812717826/bourr%C3%A9es-elles-sont-plus-faciles-%C3%A0-bourrer

  • Un contrôleur SNCF demande à Philippe Croizon, amputé de ses quatre membres, de présenter sa carte d’invalidité

    http://mobile.francetvinfo.fr/economie/transports/sncf/un-controleur-sncf-demande-a-philippe-croizon-ampute-de-ses-quatre-membres-de-presenter-sa-carte-d-invalidite_2386197.html#xtref=http://nuzzel.com

    Samedi, lors d’un contrôle de billets sur un TER reliant Rouen à Paris, le contrôleur a insisté à plusieurs reprises pour voir la carte d’invalidité de l’homme amputé de ses quatre membres. "Moi je n’ai rien dit, mais les passagers se sont fâchés. Ils ont dit que c’était n’importe quoi", a expliqué Philppe Croizon, notamment connu pour avoir traversé la Manche à la nage. Devant le tollé suscité par sa demande, le contrôleur a finalement abandonné sa requête et a poursuivi son contrôle de voyageurs, précise France Bleu Poitou.

  • http://cettesemaine.info/breves/spip.php?article2464&lang=fr - Brève Du Désordre

    Nouvel incident à la prison de Valence avec des détenus perchés sur les paniers de basket

    France Bleu Drôme-Ardèche, lundi 11 septembre 2017

    Des détenus de la partie maison d’arrêt de la prison de Valence ont refusé ce lundi de réintégrer leurs cellules. Ils sont montés sur les paniers de basket dans la cour de promenade. Il a fallu faire intervenir les ERIS pour les faire descendre.

    C’est un incident sans gravité mais il a perturbé le fonctionnement du centre pénitentiaire de Valence durant plus de trois heures. Vers 11 heures ce lundi matin, une quinzaine de détenus en maison d’arrêt ont refusé de réintégrer leurs cellules après la promenade. Après négociations avec les surveillants, certains sont rentrés mais cinq détenus ont grimpé sur les paniers de basket de la cour sous les applaudissements des autres détenus depuis les fenêtres des cellules.

    Echelles et matelas pour faire descendre les détenus

    Installés là-haut, ils étaient impossible à déloger sans risquer de les blesser. Ce sont donc des membres des Eris (équipes régionales d’intervention et de sécurité) qui sont intervenus avec échelles et matelas. La situation est finalement rentrée dans l’ordre en début d’après-midi.

    Demande de retrait des paniers de basket

    Cet incident intervient après une série d’évènements ces dernières semaines : drone dans la cour,feu d’artifice à l’extérieur... Pour l’UFAP, « c’est fatigant » pour les surveillants. Le syndicat va demander que les paniers de basket soient retirés. Les détenus n’avaient déjà plus de ballon. Sylvain Royère de l’UFAP souligne : « comme les boules de pétanque prévues à l’origine, on savait qu’ils ne s’en serviraient pas pour jouer au basket ».

  • Encore un tué par la police.

    Une video tournée cet après-midi à #Montargis est apparue sur les réseaux sociaux. Pas de détail sur le contexte pour l’instant.

    dit "AlertesInfos sur leur blue bird.

    On voit une dizaine de policiers qui, après avoir essayé d’interpeller, sans succès...

    tirent une vingtaine de fois contre une tentative de fuite alors qu’aucun keuf n’était menacé... L’#impunité_policière, eux, ils n’en doutent pas. La vidéo montre une séance collective de ball-trap au sol sur la caisse à une distance de quelques mètres...
    https://twitter.com/AlertesInfos/status/899022772487303174

    puis, parait ensuite :

    L’homme armé d’un couteau et menaçant a été abattu à Chalette-sur-Loing près de #Montargis. Il aurait blessé des policiers. (BFMTV)

    C p’têtre un terroriste, un voyou, force doit rester à la loi !, se disent-ils. Désarmer ? Viser les pneus ? Noway #éxécutionextrajudiciaire

    #tué_par_la_police #police #justice

  • Dans le Lauragais, près de Toulouse, les élus votent la taxe “couches culottes” France 3 - Aubin Laratte - 24 Juillet 2017
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/lauragais-pres-toulouse-elus-votent-taxe-couches-culott

    C’est une taxe dont devront s’acquitter chaque assistante maternelle de la communauté de communes de Terres Lauragais. Les élus ont voté une taxe de 92 euros par an. La logique ? Elles jettent plus de couches que les autres foyers et devraient donc payer en conséquence.

    Car elles s’occupent d’enfants, les assistantes maternelles mettent davantage de couches dans les poubelles que les autres foyers. Et la communauté de communes de Terres Lauragais compte bien leur faire payer : le 11 juillet, ses élus ont voté une taxe annuelle de 92 euros pour chacune d’elles, selon France Bleu Toulouse francebleu.fr/infos/societe/pres-de-toulouse-les-assistantes-maternelles-vont-bien-payer-la-taxe-couches-culottes-1500906224 .

    L’idée de cette taxe « couches culottes » remonte à plus d’un an. Lorsque les élus en avaient émis l’idée en mai 2016, les assistantes maternelles étaient montées au créneau. Sur une pétition, réunies derrière un collectif, elles avaient recueilli près de 15 000 signatures. http://www.mesopinions.com/petition/enfants/taxe-suppl-mentaires-assistantes-maternelles-ordures/19811

    « Vous n’êtes pas sans savoir que durant la garde de l’enfant chez l’assistante maternelle, ce dernier n’est pas à son domicile et donc ne produit pas de déchet chez ses parents. Il y a donc transfert de déchets alors que la redevance de ces derniers est déjà financée par les parents », expliquaient-elles dans cette pétition.

    Les professionnelles se disent prêtes à saisir le tribunal administratif pour faire annuler cette décision. L’intercommunalité répond elle, de son côté, être dans son droit et faire respecter le principe d’égalité devant l’impôt

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/pres-de-toulouse-les-assistantes-maternelles-vont-bien-payer-la-taxe-couc

    #Lauragais #PS #taxe #Bébé #assistantes_maternelles

    • Mais en plus c’est complètement débile, puisque ces mêmes enfants, s’illes étaient chez leurs parents, auraient le même nombre de couches à la journée, et les couches seraient juste réparties dans plus de poubelles différentes, mais le nombre total resteraient le même. Enfin je sais pas, c’est du bon sens, des maths de base, ya strictement aucune augmentation du nombre jeté…
      (Après qu’on utilise trop de couches, ça oui, c’est un vrai problème, mais sans rapport avec qui s’en occupe.)

    • Ca touche des populations déjà discriminées en plus. Les gardes d’enfants ne sont pas connues pour être les mieux rémunérées. Ce mode de garde sert à pallié au manquements de l’état qui ne met pas assez de places en crèche pour les besoins des familles. C’est encore un exemple de #guerre_aux_pauvres

    • La Communauté de communes des Terres du Lauragais, c’est 58 communes et près de 40000 habitants dont le niveau d’intelligence de ces #représentants_politiques frise effectivement le degré zéro.

      Ça s’appelle aussi du #sexisme, parce que les assistantes maternelles ce ne sont pas simplement des assistant·es parentales. Dans ce pays de bouseux profonds qu’est la france avec ces petites provinces paumées ou s’expriment les pouvoirs de quelques nantis constitués en agrégat mafieux, permettre aux mères d’aller bosser ou de faire autre chose que de s’occuper de leur progéniture c’est rendre esclaves d’autres femmes. Alors des femmes qui aident d’autres femmes, vous n’y pensez pas mon bon monsieur, il faut aussi leur faire payer le caca des bambins qu’elles gardent.

    • Près de Toulouse : les assistantes maternelles vont bien payer la « taxe couches culottes »
      https://www.francebleu.fr/infos/societe/pres-de-toulouse-les-assistantes-maternelles-vont-bien-payer-la-taxe-couc

      Cette redevance représente environ 10.000€ par an de recettes fiscales sur un budget de 1.7 million d’euros. Les assistantes maternelles, elles, menacent déjà de répercuter cette redevance sur les frais demandés aux parents : 30 centimes d’euro par jour et par enfant, sachant que la redevance elle-même est forfaitaire et s’applique quel que soit l’âge de l’enfant et le nombre d’heures durant lequel il est gardé chaque semaine.

      En juin 2016, les élus de l’époque avaient préféré attendre les avis nécessaires pour la faire passer. 108 nounous s’étaient réunies en collectif et avaient fait tourner une pétition, qui avait obtenu 15.000 signatures pour s’opposer à ce qu’elle considéraient comme injuste : leur faire payer une redevance pour des ordures comme les couches culottes qui sont déjà financées par les parents qui habitent le même secteur et paient eux aussi une redevance.

    • C’est une Communauté de communes, donc les habitants n’ont donc strictement rien à dire sur la nomination des dirigeants de cette Communauté de communes.
      C’est la même chose dans toutes la France.

      On remarquera que le locataire à titre gratuit de l’Elysée veut multiplier ces Communauté de communes.

      Sur wikipédia : Projets et réalisations de la Communauté de communes des Terres du Lauragais : Cette section est vide
      Pas d’informations sur les salaires des nominés à cette Communauté de communes.

      Monsieur Christian Portet Maire de Calmont appartient au #PS.
      Les membres de ce parti se sont toujours distingué par leur #HAINE envers les habitant(e)s de leurs contrées. Surtout envers les plus faibles.
      Dans mon coin, Madame martine_aubry prouve tous les jours qu’elle est à égalité avec Monsieur Christian Portet sur ce plan.
      A Paris, anne_hidalgo c’est pas mal non plus.
      L’égalité homme femme existe pour certaines partie de la société française.

      L’intercommunalité, c’est fantastique, c’est feutré, y a pas les habitants
      Confiscation du pouvoir démocratique, comment ça marche ?
      A écouter : La politique confisquée - Fabien Desage / David Guèranger
      – L’intercommunalité, c’est fantastique, c’est feutré, y a pas les habitant(e)s.

      Renaud - Le tango des élus (Audio officiel)
      https://www.youtube.com/watch?v=q5bLdVJ86TE

  • Ardennes : des salariés licenciés doivent rembourser une partie des indemnités... 9 ans après avoir quitté leur usine
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13782-ardennes-des-salaries-licencies-doivent-rembourser-une-partie-des-i

    Tout juste dégeulasse...., c’est vraiment de la ’com’ et une austérité à géométrie variable, par ce que pour DONNER 2 milliards d’€uro à la côte d’Ivoire, ça il y as pas de soucis...

    Des salariés de l’entreprise Ardennes Forge à Charleville-Mézières (Ardennes) le 5 janvier 2007. (MAXPPP)

    Les 47 ex-salariés d’Ardennes Forge de Nouzonville (Ardennes) ont été condamnés, jeudi par la Cour de cassation, à rembourser une partie des indemnités de licenciement qu’ils ont perçus, il y a neuf ans.

    Neuf ans après la fermeture de l’usine Ardennes Forge à Nouzonville, dans les Ardennes, les 47 ex-salariés sont condamnés à rendre une partie des indemnités de licenciement qu’ils ont perçues, rapporte France Bleu Champagne-Ardenne, jeudi 20 juillet. La décision a été prise par la (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • #Amiens : #expulsion de la #Maison_Cozette
    https://fr.squat.net/2017/07/10/amiens-expulsion-de-la-maison-cozette

    Le mercredi 5 juillet 2017, le squat de la Maison Cozette a été expulsé dans la matinée. Une dizaine de personnes étaient à l’intérieur à ce moment-là. Huit cars de CRS sont intervenus vers 6h. Flem, une squatteuse expulsée de la Maison Cozette, a déclaré sur France Bleu Picardie : [En me réveillant] « ma première image […]