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  • En Chine, pas de réveil démographique

    http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2017/01/03/en-chine-pas-de-reveil-demographique_5056937_3216.html

    La fin de la politique de l’enfant unique ne suffit pas à freiner le vieillissement accéléré de la population chinoise.

    Un an après la fin de la politique de l’enfant unique, la tendance est peu encourageante. Alors que tous les couples sont désormais autorisés à avoir deux enfants, les naissances ont progressé d’à peine 6 % en 2016 par rapport à 2015. Selon les statistiques officielles chinoises, l’année qui s’achève a enregistré 17,5 millions de naissances, contre 16,55 millions en 2015. Ce million de bébés supplémentaires ne suffira pas à empêcher le vieillissement accéléré de la population.

    La Chine devrait commencer à perdre des habitants après 2030. A son pic, sa population aura atteint 1,45 milliard. D’ici là, la part des plus de 65 ans aura quasiment doublé : de 10 % aujourd’hui, à 18 % en 2030. C’est à peu près la proportion actuelle de personnes âgées en France (18,4 %). Mais en France ce vieillissement s’est déroulé sur plus de soixante ans.

    La politique des deux enfants en vigueur depuis le 1er janvier 2016 devrait cependant permettre de ralentir le déclin de la population chinoise. En 2050, les Chinois devraient être 1,42 milliard, contre 1,27 milliard si les limitations actuelles avaient perduré, estime l’étude « Les effets de la politique universelle des deux enfants », publiée en octobre 2016 dans la revue médicale The Lancet. Surtout, la fin de la limitation à un enfant permettra à « l’écrasante majorité des couples d’avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent », mettant un terme aux « éléments les plus répressifs de la politique de l’enfant unique », comme les avortements forcés, écrivent les auteurs.

    « Trop d’énergie »

    D’après les démographes chinois, il en faudra davantage pour convaincre les jeunes couples d’avoir un second enfant. Une étude de la Fédération nationale des femmes de Chine publiée le 22 décembre 2016 révèle que 53,3 % des familles avec un bambin de moins de quinze ans ne souhaitent pas de second enfant. Sur les plus de 10 000 familles interrogées à travers le pays, 20,5 % en désirent un autre, alors que 26,2 % hésitent.

    Ces chiffres n’étonnent pas Ji Yingchun, la directrice du Centre de recherche sur le genre, la famille et la santé, à l’université de Shanghaï. « Après plus de trente ans de limitation, l’enfant unique est devenu une norme, et les gens l’acceptent comme tel. Les études sur la taille idéale de la famille, indépendamment des contraintes pratiques, le montrent, observe la chercheuse. Dans la plupart des sociétés industrielles, c’est deux enfants : un garçon, une fille. Mais en Chine, c’est un enfant en moyenne dans des grandes villes comme Shanghaï. » Le taux de fécondité chinois, d’à peine 1,7 enfant par femme, est inférieur au seuil de renouvellement des générations, établi autour de 2,1 enfants par femme.

    Forcés à n’avoir qu’un enfant, les Chinois des villes se sont habitués à investir toutes leurs ressources sur lui. « Un deuxième ? Non ! Ce serait trop d’énergie, et bien sûr, tropd’argent », lance Guan Wenyun, une Shanghaïenne de la classe moyenne supérieure. Malgré le revenu familial annuel d’environ 750 000 yuans (100 000 euros), Guan Wenyun et son mari, 31 ans tous les deux, estiment qu’ils n’ont pas les moyens d’avoir un second enfant. Déçus par le système d’éducation chinois, ils envoient leur fils, Bowen, 3 ans, dans une école internationale. Coût de la scolarité : 150 000 yuans par an. « L’éducation, ça n’a pas de prix », commente-t-elle.

    Ce couple aisé, qui bénéficie de l’aide des grands-parents pour s’occuper de leur fils, a bien intégré la norme de l’enfant unique. « Un enfant unique, cela veut dire qu’il aura plus de ressources, de la part de ses parents et de ses grands-parents », explique la mère, qui a pourtant quitté son travail pour s’occuper de Bowen.

    Changer les habitudes nécessitera plus que la fin de la limitation à un enfant. Dans un Livre vert sur la population et le travail publié début décembre 2016, l’Académie chinoise des sciences sociales, un institut de recherche affilié au gouvernement, recommande l’abandon complet de la politique de contrôle des naissances. Les autorités n’y semblent pas prêtes. En janvier 2016, le vice-ministre de la santé et du planning familial, Wang Pei’an, avait déclaré : « La réalité, c’est que la Chine aura toujours une importante population, c’est pourquoi le pays doit conserver sa politique de planification familiale pour vingt à trente ans. »
    Donner du temps

    Le temps sans doute nécessaire pour adapter les infrastructures à des familles plus larges. Pour Ji Yingchun, de l’université de Shanghaï, la Chine doit améliorer l’offre pour la petite enfance. « Il n’y a quasiment pas d’infrastructures pour les moins de trois ans. »« La santé des enfants, c’est ce qui préoccupe le plus les parents en Chine », insiste notamment la chercheuse. Les scandales sanitaires touchant notamment des vaccins, ou les cas de contamination de lait infantile, ont un impact sur la confiance des Chinois dans leur système. « L’offre doit aussi être abordable, pour les familles de la classe ouvrière et de la classe moyenne, poursuit Ji Ying­chun. Ce sont les plus nombreuses. Pour augmenter le niveau de fertilité du pays, ces gens-là doivent avoir un deuxième enfant. »

    Pour la directrice du Centre de recherche sur le genre, la famille et la santé, un autre problème se pose pour les femmes qui décideraient d’avoir un second enfant, celui de la discrimination au travail. « Les mères sont l’objet de discriminations, par rapport aux hommes, ou aux femmes célibataires. Elles assurent aussi davantage de travail domestique, affirme Ji Yingchun. Dans ces conditions, un enfant, passe encore, mais deux, cela peut paraître trop. Si rien n’est fait pour améliorer l’égalité au travail, et dans les foyers, elles risquent leur carrière. »

    Si les chiffres des naissances de 2016 ne marquent pas de réel tournant, c’est peut-être parce qu’il faut donner un peu de temps aux jeunes couples. D’après des démographes, deux ou trois ans seront nécessaires pour que la nouvelle politique fasse pleinement effet. A la pause déjeuner, dans un café du centre de Shanghaï, un père de famille discute avec un couple qui attend son premier enfant. Choix de la maternité, jardin d’enfants, lait maternisé… tous les sujets sont passés en revue. Les trois trentenaires sont affirmatifs : « Autour de nous, beaucoup d’amis parlent d’avoir un deuxième enfant. »

    Et le jeune père de deux enfants de rassurer : « La pression n’est pas si lourde. Nos parents nous aident. » Sa femme et lui sont tous les deux des enfants uniques. A ce titre, ils ont pu bénéficier du premier assouplissement de la politique de contrôle des naissances, en 2013, qui prévoit que les couples dont un membre est enfant unique peuvent avoir un autre enfant. « On trouvait tous les deux qu’en tant qu’enfants uniques on avait manqué de frères et sœurs. Nos enfants sont très heureux. »

  • Plus de moyens pour la #recherche, mais peu de nouveaux #médicaments - #Santé - LeVif.be
    http://www.levif.be/actualite/sante/plus-de-moyens-pour-la-recherche-mais-peu-de-nouveaux-medicaments/article-normal-410959.html

    Les docteurs Casadevall et Bowen mentionnent également des incitations « perverses » qui poussent des chercheurs à sur-simplifier leurs #recherches de manière à ce qu’elles soient plus facilement acceptées dans les plus prestigieuses #publications médicales.

    Cette pratique a entraîné ce que les auteurs appellent « une épidémie de rétractations » et de résultats qui ne peuvent pas être reproduits car ils se révèlent scientifiquement incorrects.

    « La littérature médicale n’est pas d’aussi bonne #qualité qu’avant », juge le Dr Casadevall.

    Selon une autre analyse récente, plus de 28 milliards de dollars sont dépensés annuellement dans la recherche pré-clinique publique et privée aux Etats-Unis, dont les résultats ne peuvent pas être reproduits. Et la moitié de ces études se retrouvent publiées dans les revues spécialisées.

    28 milliards inutilisables

    « Nous avons un nombre sans précédent de revues médicales et de recherches publiées, mais le nombre de publications biomédicales a très largement surpassé le nombre de nouveaux médicaments qui sont essentiels pour améliorer la #santé_publique, surtout pour des maladies où il n’existe pas de traitement efficaces », pointe le Dr Bowen.

    #incitations_perverses

  • Quand les États-Unis envoyaient des milliards de dollars en liquide en Irak, sans pouvoir trop justifier à quoi servait cet argent dont une importante partie a « disparu ». Investigation Into Missing Iraqi Cash Ended in Lebanon Bunker
    http://www.nytimes.com/2014/10/12/world/investigation-into-missing-iraqi-cash-ended-in-lebanon-bunker.html

    Mr. Bowen said that Brick Tracker, his office’s most sensitive investigation, began in 2010 when Wael el-Zein, a Lebanese-American on his staff, received a tip about stolen money hidden in Lebanon. An informant told him about the bunker, which in addition to the cash, was believed to also have held approximately $200 million in gold belonging to the Iraqi government.

    But by this time, official Washington had long since forgotten about the flights from Andrews. The C.I.A. expressed little interest in pursuing the matter, and the F.B.I. said it lacked jurisdiction, Mr. Bowen recalled. And when Mr. Bowen and his staff tried to conduct an investigation of the missing cash in Lebanon, they also met with resistance from the United States Embassy in Beirut.

    Mr. Bowen was not allowed to travel to Lebanon on official business. Two of his investigators who did travel to Lebanon were denied permission from the embassy to see the bunker themselves because it was too dangerous. When Mr. Bowen’s staff members met in Beirut with Lebanon’s prosecutor general, Said Mirza, he initially agreed to cooperate on an investigation, but later decided against it.

    Cette histoire de « bunker secret au Liban » sent vraiment le coup tordu (dans un sens ou dans l’autre). L’article ne tente à aucun moment de dire à qui pourrait appartenir ce bunker, ni même qui contrôle la zone en question, ce qui est très étrange.

    • On sait au moins où est partie une partie de l’argent en 2006,

      US in secret gun deal
      http://www.theguardian.com/world/2006/may/12/usa.iraq

      The Pentagon has secretly shipped tens of thousands of small arms from Bosnia to Iraq in the past two years, using a web of private companies, at least one of which is a noted arms smuggler blacklisted by Washington and the UN.

      According to a report by Amnesty International, which investigated the sales, the US government arranged for the delivery of at least 200,000 Kalashnikov machine guns from Bosnia to Iraq in 2004-05. But though the weaponry was said to be for arming the fledgling Iraqi military, there is no evidence of the guns reaching their recipient.

      Senior western officials in the Balkans fear that some of the guns may have fallen into the wrong hands.

      A Nato official described the trade as the largest arms shipments from Bosnia since the second world war.

      The official told Amnesty: “Nato has no way of monitoring the shipments once they leave Bosnia. There is no tracking mechanism to ensure they do not fall into the wrong hands. There are concerns that some of the weapons may have been siphoned off.”

      European administrators in Bosnia, as well as NGOs working to oversee the stockpiling and destruction of weapons from the Bosnian war of the 1990s, are furious that the Pentagon’s covert arms-to-Iraq programme has undermined the disarmament project.

      “It’s difficult to persuade people to destroy weapons when they’re all holding back and waiting for Uncle Sam to arrive with a fistful of dollars,” said Adrian Wilkinson, a former British officer overseeing a UN disarmament programme in former Yugoslavia.

      The international administration running Bosnia repeatedly sought to impose an arms export moratorium, but under US pressure it was suspended several times to enable the arms shipments to go ahead. The British government is funding a programme to destroy 250,000 small arms, a legacy of the Bosnian war, but the project is faltering because people are reluctant to surrender weapons that might mean money.

      Nato and European officials confirm there is nothing illegal about the Bosnian government or the Pentagon taking arms to Iraq; the problem is one of transparency and the way the arms deals have been conducted.

      “There are Swiss, US and UK companies involved. The deal was organised through the embassies [in Bosnia] and the military attaché offices were involved. The idea was to get the weapons out of Bosnia where they pose a threat and to Iraq where they are needed,” the Nato official said.

      Mr Wilkinson said: “The problem is we haven’t seen the end user.”

      A complex web of private firms, arms brokers and freight firms, was behind the transfer of the guns, as well as millions of rounds of ammunition, to Iraq at “bargain basement prices”, according to Hugh Griffiths, Amnesty’s investigator.

      The Moldovan air firm which flew the cargo out of a US air base at Tuzla, north-east Bosnia, was flying without a licence. The firm, Aerocom, named in a 2003 UN investigation of the diamonds-for-guns trade in Liberia and Sierra Leone, is now defunct, but its assets and aircraft are registered with another Moldovan firm, Jet Line International.

      Some of the firms used in the Pentagon sponsored deals were also engaged in illegal arms shipments from Serbia and Bosnia to Liberia and to Saddam Hussein four years ago.

      “The sale, purchase, transportation and storage of the [Bosnian] weapons has been handled entirely by a complex network of private arms brokers, freight forwarders and air cargo companies operating at times illegally and subject to little or no governmental regulation,” says the report.

      The 120-page Amnesty report, focusing on the risks from the privatisation of state-sponsored arms sales worldwide, says arms traffickers have adapted swiftly to globalisation, their prowess aided by governments and defence establishments farming out contracts.

      The US shipments were made over a year, from July 2004, via the American Eagle base at Tuzla, and the Croatian port of Ploce by the Bosnian border.

      Aerocom is said to have carried 99 tonnes of Bosnian weaponry, almost entirely Kalashnikov AK-47 assault rifles, in four flights from the Eagle base in August 2004, even though, under pressure from the EU, the firm had just been stripped of its operating licence by the Moldovan government because of “safety and security concerns”. Amnesty said there was no available record of the guns reaching their destination.

      Mr Griffiths contacted the coalition authorities in Baghdad, who denied all knowledge of any weapons purchases from Bosnia. The contracts are said to have been arranged by the military attache of the time, at the US embassy in Sarajevo. Bosnian documentation named “coalition forces in Iraq” as the end users for five arms shipments.

      The Amnesty report says the command force in Iraq, the coalition group training Iraqi security forces, and the overseeing US general, had claimed “not to have ... received any weapons from Bosnia,” the report says. Mr Wilkinson said: “What are the control mechanisms? How is it all verified?”

      The fate of the arms cargo appears to have been buried in the miasma of contracting and subcontracting that have characterised the deals.

      The Pentagon commissioned the US security firms Taos and CACI - which is known for its involvement in the Abu Ghraib prison controversy in Iraq - to orchestrate the arms purchases and shipments. They, in turn, subcontracted to a welter of firms, brokers, and shippers, involving businesses based in Britain, Switzerland, Croatia, Moldova, and Bosnia.

      “The [Pentagon] and its principal US contractor, Taos, appear to have no effective systems to ensure that their contractors and subcontractors do not use firms that violate UN embargos and also do not use air cargo firms for arms deliveries that have no valid air operating certificates,” Amnesty said.

      Global traffic in weapons
      A Dutch timber trader is in custody in Rotterdam awaiting trial on charges of complicity in crimes against humanity. Guus van Kouwenhoven was arrested last year, suspected of brokering the supply of large quantities of arms to Liberia from China in breach of a UN arms embargo.

      The case is the first instance of an alleged arms trader facing trial accused of war crimes on an international scale.

      For Amnesty International, the Dutch case highlights the risks emerging from the flourishing trade in largely state-sponsored arms deals where governments increasingly farm out the business to the private sector, which includes brokers, arms dealers, freight companies and shippers.

      The Amnesty study points out that 35 of the world’s wealthiest countries are responsible for at least 90% of the world’s arms trade.

      Since the end of the cold war there have been at least 50 armed conflicts worldwide, mostly in poor, “developing”, countries, while the arms supplies and money fuelling these conflicts stem largely from wealthy countries.

      National and international law is failing to keep up with the globalisation of the arms trade. Arms traffickers are prime beneficiaries of government-to-government business as military industries are increasingly “outsourced”.

      The Amnesty International UK director, Kate Allen, said: “Arms brokers and transporters have helped deliver the weapons used to commit human rights abuses all over the world. Yet only 35 states have laws to regulate brokers. Countries need to get tough ... we need an arms trade treaty to bring the whole industry under controls. The trade is out of control and costing hundreds of thousands of lives every year.”