person:brigitte senut

  • Colloque « Nouvelles perspectives pour l’histoire de l’humanité » - Chaire de Paléontologie humaine (2008-2011) - Collège de France - 03 juillet 2018 09:00
    https://www.college-de-france.fr/site/michel-brunet/p2102055078428340_content.htm

    Voici les titres des interventions en vidéo (vidéos en lecture ou téléchargement) :

    – Évolution des primates anthropoïdes : nouvelles perspectives asiatiques
    Yaowalak Chaimanee & Olivier Chavasseau

    – Origine et évolution des hominoïdes asiatiques : état des lieux !
    Jean-Jacques Jaeger & Yaowalak Chaimanee

    – Les hominoïdes du Miocène européen
    Louis de Bonis

    – Orrorin et les nouvelles perspectives sur l’histoire de l’humanité
    Brigitte Senut

    – Toumaï, le plus ancien représentant connu de la famille humaine (7 Ma, Tchad)
    Michel Brunet & MPFT (Mission Paléoanthropologique Franco-Tchadienne)

    – Retour à l’ouest du Rift (Koro-Toro, Tchad) : la vie d’Abel à 3.5 Ma
    Franck Guy & Michel Brunet

    – Un laboratoire naturel plio-pléistocène : la formation de Shungura, basse vallée de l’Omo, Éthiopie
    Jean-Renaud Boisserie & OGRE

    – Sous la dent : les labyrinthes de l’humanité. Origine du genre Homo en Afrique du Sud
    José Braga

    – La Préhistoire des origines
    Hélène Roche & Sonia Harmand

    – Comprendre le peuplement de l’Asie du sud-est au Pléistocène
    François Sémah

    – Expansion « out of Africa » : une contribution de la Turquie au carrefour eurasiatique
    Amélie Vialet, Sandrine Prat, Mehmet Cihat Alçicek

    – L’Homme de Tautavel il y a 450 000 ans
    Henry de Lumley

    – Paléoneurologie et imagerie 3D : le cerveau, de Toumaï à l’Homo sapiens
    Thibault Bienvenu

    – Néandertal et sapiens en Europe
    Silvana Condemi

    – La contribution de la parure châtelperronienne de la grotte du Renne à la remise en question de l’axiome d’une cognition propre à chaque espèce fossile
    Francesco d’Errico

    – Transition démographique néolithique et maladies infectieuses. L’apport de la vallée du Nil
    Eric Crubezy

    #colloque #Paléolithique #évolution

    • Je colle ici un commentaire de M. Fourteau paru dans le groupe « hominiés » sur fb :

      J’ai suivi cette affaire depuis son début, comme j’avais suivi la découverte d’Orrorin par Brigitte Senut et Martin Pickford d’Orrorin fin 2000. Orrorin a 6 Ma. On n’a pas de crâne, mes les os de ses jambes (en fait plusieurs individus, sans doute dévorés par le même fauve) montrent qu’il était un très bon bipède (beaucoup mieux que les Australopithèques, plus récents, ce qui pose un sacré problème !).

      B. Senut n’a jamais voulu reconnaître Toumaï comme un hominine, y voyant plutôt un hominidé côté gorille. Peut-être y a-t-il un peu de jalousie, mais il n’empêche qu’elle a quelques arguments. Le crâne de Toumaï est très déformé, et sa forme présumée a été reconstituée en Suisse à l’aide d’un programme informatique sophistiqué. Et on sait qu’on sort d’un ordinateur plutôt ce qu’on a rentré en amont sous une autre forme. Ce qui n’empêche que Michel Brunet a, lui aussi, des arguments.
      Mais pour moi le doute subsiste et personne ne peut être affirmatif de façon péremptoire. Par exemple, supposons que B. Senut ait raison, mais que le foramen magnum soit, comme le dit M. Brunet, en position plutôt basse. Peut-on pour autant en déduire avec certitude qu’il s’agit d’un hominidé à ranger du côté humain ? Peut-être ben qu’oui, peut-être ben qu’non.
      En effet, gorille, chimpanzé et homo ont un ancêtre commun, très antérieur à Toumaï (peut-être 10 MA, voire plus). Cet ancêtre commun était partiellement bipède. Comme je l’ai indiqué récemment, gorille et chimpanzé sont retournés dans la forêt, perdant l’essentiel de leur bipédie en marchant avec le « knuckle walking » (s’appuyant sur le dessus des phalanges et non la paume des mains). Mais il y a eu forcément une phase transitoire : l’ancêtre commun avait sans doute un foramen magnum en position relativement basse, caractère que n’aurait perdu le gorille (et le chimpanzé) que peu à peu. Donc, si B. Senut a raison, Toumaï pourrait effectivement être un ancêtre du gorille ayant un foramen magnum n’ayant pas encore totalement migré vers l’arrière.
      Je ne prétends pas avoir raison, mais tout ce qui précède montre, au moins, que les conclusions hâtives ne devraient pas être de mise ici. Comme d’ailleurs cela aurait dû l’être de nombreuses fois dans le passé pour d’autres domaines de l’évolution, avec d’innombrables conclusions définitives à jeter à la poubelle quelques années après...

    • Suite de la réflexion de Jean Fourtaux.

      Je ne pensais pas si bien dire dans ma modeste contribution d’il y a quelques jours. Coppens avait eu l’immense mérite de subodorer que les changements climatiques (refroidissement et assèchement) avaient contraint les hominidés à chercher un complément de leur pitance sur le sol en descendant des arbres. Mais il s’était trompé en supposant que cet ancêtre s’était peu à peu redressé au sol, et non dans les arbres. Quitte à paraître immodeste, j’indique que j’ai eu cette révélation dès 2002 ou 2003, simplement en raisonnant, et cela à l’époque où cette proposition s’est répandue, entre autres dans l’équipe de Jean-Jacques Hublin (j’ai pu l’entendre de la bouche d’une de ses collaboratrices qui donnait une conférence peu de temps après). Je ne suis qu’un paléontologue amateur (et qui n’est évidemment pas allé sur le terrain), mais la réflexion rendait l’hypothèse d’un début de bipédie, ou plus exactement de redressement du corps, au cours de la vie dans les arbres, nettement plus facile à expliquer qu’un redressement laborieux sur le sol de la savane. Ces singes, lourds, se déplaçaient en posant leurs pieds sur une branche inférieure et en s’agrippant avec les mains sur une autre située au-dessus. Ils devaient s’asseoir, le buste redressé, pour manger ou se chercher les poux. D’où l’acquisition, peu à peu, de ce redressement, exploité ensuite lorsqu’il a fallu poser les pieds sur le sol pour compléter sa nourriture. C’est ce qu’on appelle une « exaptation », c’est-à-dire le détournement d’une fonction ou d’une caractéristique anatomique pour un autre usage (autre exemple, les ailes des oiseaux qui ne servaient pas à voler à l’origine). Donc l’ancêtre commun avait des caractéristiques de bipède (certes très imparfait) ; aussi, comme c’est dit dans la vidéo et comme je le disais précédemment, des caractéristiques de bipédie révélées par un crâne, un fémur ou autre ne permettent aucune conclusions par elles-mêmes sur la position d’un fossile dans l’arbre généalogique commun des homininés et des grands singes. Et cette querelle sur ce fémur est ridicule : si on arrive à le caractériser, il s’agira très probablement d’un os de bipède au moins partiel, et il faudra d’autre découvertes pour aider à le situer dans la galerie des ancêtres. Et je m’en tiens contre vents et marées à mon hypothèse que gorilles et chimpanzés ont perdu les caractéristiques de bipède de leur ancêtre (qui est aussi le nôtre) peu peu, lorsqu’ils sont revenus dans la forêt ; une preuve, ou tout au moins un indice assez probant étant leur étrange appui sur les phalanges des mains et non la paume, comme chez les autres singes, acquis de façon convergente dans les deux espèces qui avaient perdu la souplesse de leurs poignets.

      #prehistoire #évolution

  • Classer les choses, penser les hommes (3/4)
    Tous fichés ?

    LSD, La série documentaire par Perrine Kervran – 17/01/2018
    https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/classer-les-choses-penser-les-hommes-34-tous-fiches

    http://rf.proxycast.org/1390971409584365568/10177-17.01.2018-ITEMA_21558541-0.mp3

    Des vies dans des serveurs et des noms sur des fiches

    Aujourd’hui nos vies ont des reproductions sous forme de données ou de traces dans des serveurs et sont répliquées partout dans le monde. De quoi sont faites ces données, comment sont-elles utilisées, qu’est-ce qu’elles racontent de notre identité ?

    2,5 millions de fiches et 600 000 dossiers constituent le fichier central de la sureté nationale, un incroyable « fossil archivistique » conservé aux archives nationales datant du 19ème siècle et qui raconte de manière administrative le destin de millions de personnes.

    Classer les signes visibles, marquer les gens, le fichage des êtres humains que ce soit économique ou politique suscite toujours des inquiétudes légitimes. Des serveurs de Pantin aux fichiers administratifs, réflexion autour du fichage et de l’identification.

    "Qu’est ce qui fait mon identité, la vôtre, qu’est ce qui fait que je suis différent de vous, qu’est ce qui fait que vous êtes unique et que personne ne vous ressemble ?

    Nous sommes à la fois là et dans le serveur.

    On a été des catégories maintenant nous sommes des comportements.

    Imaginons une situation où vous observez que chaque nuit la lumière chez telle personne s’allume et s’éteint 4 ou 5 fois, qu’est-ce que ça peut vouloir dire ?

    J’ai besoin de vivre dans une société dans laquelle des gens cachent des choses.

    Ces fichiers sont la seule trace de l’existence de millions de gens."

    AVEC

    Arnaud Laroche, directeur associé de la société EY
    Mokrane Lamari, directeur des opérations clients chez Equinix France
    Dominique Cardon, sociologue et directeur du laboratoire de recherche MédiaLab de Science Po
    Jean-Marc Berlière, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’université de Bourgogne et chercheur au CNRS
    Marion Veyssière, conservateur du patrimoine aux Archives Nationales et responsable du département de la justice et de l’intérieur
    Violaine Challeat-Fonck, conservateur aux Archives Nationales en charge des fonds du ministère de l’intérieur

    Une série documentaire de Laëtitia Druart, réalisée par Doria Zénine

    BIBLIOGRAPHIE

    A quoi rêvent les algorithmes ? Nos vies à l’heure des big data - Dominique Cardon, éditions du Seuil

    Histoire de l’identification des personnes - Ilsen About et Vincent Denis, éditions de La Découverte

    Fichés ? Photographie et identification du second empire aux années 60 - Catalogue de l’exposition sous la direction de Jean-Marc Berlière et Pierre Fournié

    EXTRAITS DES FILMS

    « Le prisonnier » de George Markstein et Patrick McGoohan (1967)

    « Alphaville » de Jean Luc Godard (1965)

    « Brazil » de Terry Gilliam (1985)

    EN PARTENARIAT

    Cette semaine, LSD, La série documentaire est en partenariat avec Tënk, la plateforme du documentaire d’auteur, qui vous permet de visionner le film de Philippe Ayme, intitulé Brigitte Senut, la dame aux fossiles.