Cécile Alduy : « L’euphémisation permanente est un point essentiel de la sémantique macronienne »
▻https://humanite.fr/cecile-alduy-leuphemisation-permanente-est-un-point-essentiel-de-la-semanti
Cécile Alduy : « L’euphémisation permanente est un point essentiel de la sémantique macronienne »
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Ce côté « caméléon » ne doit pas surprendre : c’est le signe d’une parfaite maîtrise d’une règle d’or de la rhétorique comme art du langage : connaître son auditoire et s’y adapter pour « convaincre et séduire ». Pour autant cela comporte aussi un risque : celui d’apparaître du coup inauthentique, insincère voire manipulateur. Ce n’est jamais « Emmanuel » qui parle, mais toujours un rôle (le Président jupitérien ; le « Obama » français jeune et cool quand il est au Burkina Fasso, etc.). Cela va avec son goût des déguisements (aviateur, tennisman, joueur de l’OM) et de la mise en scène (intronisation au Louvre, discours depuis l’Acropole). L’autre risque, est que cet art du pastiche ne le fasse paraître condescendant, car toujours supérieur à ceux dont il imite les sociolectes [variétés de langues propres à un groupe social].
Les politiques partagent une langue très uniformisée. Sauf Mélenchon - L’Obs
▻http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/election-presidentielle-2017/20170119.OBS4025/les-politiques-partagent-une-langue-tres-uniformisee-sauf-melen
Parce qu’elle en avait marre des « petites phrases », la chercheuse Cécile Alduy a mouliné des millions de mots prononcés par les candidats à la présidentielle de 2017.
Quel est le danger le plus grave pour vous ?
L’accélération du temps médiatique. Qu’est-ce qu’on peut dire en quelques secondes à part « la France est en guerre » ? Tout le monde se voit servir la même petite phrase, mais une petite phrase ne fait pas une pensée. Il y a donc un amoindrissement de l’espace pour penser les problèmes. Presque personne ne fait l’effort de proposer une lecture, de raconter la France d’aujourd’hui. Il n’y a, de toute façon, presque plus d’espace médiatique pour le faire.
[…]
Un mot, c’est un signifié et un signifiant. Maintenant, des mots circulent comme des mèmes sur Internet sans que l’on ne creuse jamais ce que ça veut dire. Ils sont vidés de leur contenu dans le réel.
Étude linguistique sur Mélenchon, figure de style :
▻https://www.youtube.com/watch?v=dZLs_ln7C6Q
On Truth and Lies in a Pragmatic, Performative Sense (with my respects to Nietzsche) or why Reality Needs a Better PR Department.
– Medium
▻https://medium.com/@BiellaColeman/on-truth-and-lies-in-a-pragmatic-performative-sense-with-my-respects-to-niet
After all: anthropologists, along with their close kin in performance studies, have often been on the front lines of establishing and taking seriously categories of social fantasy, drama, and the powers of the “irrational” denigrated elsewhere in western academic traditions. But the stakes of the issue might be posed instead as a question: why should “democratic” politics be thought of as “above” the forces and powers of fantasy, enchantment, passionate sentiments, and drama when these characteristics are so fundamental to the workings of social life? The answer is they shouldn’t. And by insisting that the integrity of democratic institutions means civilizing and rationalizing them against these mystical forces, their reactionary powers might only be heightened.
#politique #journalisme #imaginaire
Evidemment, ayant écrit un livre sur le sujet, je suis un peu sensible à ses arguments
▻http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-R__ves_de_droite-9782355220111.html
@mona Livre, en question, qui avait été le vade mecum de la série Contre ►http://www.desordre.net/bloc/contre/index.htm
@aude_v Oui, mais dans son texte, le passage qui répond le mieux à cette objection (en citant Stephen Duncombe) est celui-ci je crois :
But journalists and those invested in political change are in desperate need of new, more radically open and flexible mindset that can accommodate and recognise the working of the following core idea offered by Stephen Duncombe: “With apologies to Galileo (who merely makes the mistake common to many modern Western thinkers), reality and fantasy don’t inhabit separate spheres, they coexist. Reality needs fantasy to render it desirable, just as fantasy needs reality to make it believable.”
@philippe_de_jonckheere Ah non, c’est un autre :)
@mona Tu ne fais pas référence à la Tyrannie de la Réalité ?
@philippe_de_jonckheere Non, à « Rêves de droite »
►http://www.editions-zones.fr/spip.php?page=lyberplayer&id_article=59
Crotte, j’ai lu trop vite. Désolé.
Ce que l’extrême droite ne nous prendra pas - Les blogs du Diplo
►http://blog.mondediplo.net/2013-07-08-Ce-que-l-extreme-droite-ne-nous-prendra-pas
La souveraineté vue de gauche, elle, n’a pas d’autre sens que la #souveraineté du peuple, c’est-à-dire l’association aussi large que possible de tous les intéressés à la prise des décisions qui les intéressent. Le souverainisme de #droite n’est donc rien d’autre que le désir d’une restauration (légitime) des moyens de gouverner mais exclusivement rendus à des gouvernants qualifiés en lesquels « la nation » est invitée à se reconnaître – et à s’abandonner. Le souverainisme de #gauche est l’autre nom de la #démocratie – mais enfin comprise en un sens tant soit peu exigeant.
Faute de ces élémentaires distinctions, une partie de la gauche en est venue à ostraciser l’idée de souveraineté quand elle prétend par ailleurs lutter pour une extension de la démocratie… qui n’en est que le synonyme ! Démocratie, souveraineté populaire : une seule et même idée, qui est celle de la maîtrise par une communauté de son propre destin. On mesure donc les effets de captation et de terrorisme intellectuels de l’extrême droite, et les effets de tétanie de la gauche critique, à cette aberration d’auto-censure et d’intoxication qui a conduit cette dernière à abandonner l’idée de souveraineté, faute d’être simplement capable de se souvenir que, sous l’espèce de la souveraineté populaire, elle est l’une de ses propres boussoles idéologiques depuis la Révolution française !
#Economie #Migrations #Néolibéralisme #idéologie #extrême_droite #parti_politique #FN
Cf. Dossier : les extrêmes droite à l’offensive (#2011/01)
►http://www.monde-diplomatique.fr/2011/01/A/20063
Mythologie du discours frontiste, par Cécile Alduy (Professeure de littérature et de civilisation françaises)
▻http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2013/07/06/mythologie-du-discours-frontiste_3443681_3232.html
Cécile Alduy (Professeure de littérature et de civilisation françaises)
#rhétorique #idéologie #conspirationnisme #complot #apocalypse #fascisme
toujours la même thématique du déclin : « délitement », « dégradation », « disparition », et surtout « destruction », avec son lot de verbes sinistres – « casser », « fracasser », « saper », « violer ». La violence surdétermine le discours lepéniste et structure les rapports humains, conformément à une vision hobbésienne de la société.
D’où ce mélange de langue technocratique et d’éloquence de prédicateur. D’où aussi la superposition de trames narratives venant de discours hétérogènes : une mythologie empruntée à son père et à l’extrême droite conservatrice, mais laïcisée et dépouillée de son ton moralisateur, et un bricolage de citations empruntées à toutes sortes de cautions intellectuelles. Dans son livre de 2012 défile tout un panthéon : intellectuels (Rosanvallon, Gauchet, Badinter, Halimi, Todd), universitaires, économistes, figures historiques (Roosevelt, Mendès France). Elle y cite Marx, et non Maurras. Le mythe se technocratise et gagne en légitimité intellectuelle.
Voir aussi #nation #france : ►http://www.laviedesidees.fr/Le-mythe-de-la-nation-francaise.html