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  • Rapport #2018 sur les centres et locaux de rétention administrative

    24 centres de rétention sont passés au crible : #statistiques précises, témoignages et spécificités locales. Analyses et #chiffres inédits pour décrypter une politique migratoire menée au détriment des #droits_fondamentaux des personnes étrangères.

    Rapport commun sur les centres de rétention administrative par ASSFAM Groupe SOS Solidarités, Forum réfugiés-Cosi, France terre d’asile, La Cimade, Ordre de Malte France et Solidarité Mayotte.

    Les six associations intervenant dans les centres de rétention administrative présentent leur neuvième rapport commun sur ces lieux anxiogènes marqués par la violence, résultat d’un durcissement de la politique d’éloignement.

    L’année 2018 a été marquée par une utilisation importante de l’#enfermement des personnes étrangères en centres de rétention administrative, y compris les plus vulnérables. Ainsi, plus de 45000 personnes ont été placées dans des lieux de rétention administrative, en métropole et en outre-mer. Le gouvernement a également décidé d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté avec 480 places supplémentaires en métropole (de 1069 à 1549) par le moyen d’ouvertures de #LRA, de réouvertures de #CRA, d’extensions des centres déjà existants.

    Cette #politique_d’enfermement s’est encore renforcée à travers l’adoption de la loi du 10 septembre 2018 qui a instauré au 1er janvier 2019 le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours. Aucun gouvernement français n’avait jusque-là proposé une telle durée de privation de liberté pour tenter d’éloigner des personnes étrangères.

    Dans ce rapport, nos associations font le constat alarmant d’une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées. Nos associations en appellent donc au gouvernement pour que cessent le recours prioritaire à l’enfermement dans la politique d’éloignement des personnes étrangères et la violation des droits qui s’attachent, en toute circonstance, à la privation de liberté.


    https://www.lacimade.org/publication/rapport-2018-centres-locaux-retention-administrative
    #rétention #détention_administrative #France #migrations #asile #réfugiés #rapport

    • Les centres de rétention administratives fonctionnent à plein régime

      Dans un rapport publié ce mardi, six associations dont la Cimade et France Terre d’Asile s’inquiètent du nombre élevé d’étrangers placés en rétention en 2018

      Les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018, indiquent six associations dans un rapport présenté ce mardi.
      Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, contre 46.800 en 2017. La durée moyenne de rétention a en revanche augmenté.
      « La grande promiscuité, conjuguée à l’enfermement de personnes en grande précarité ou affectées de troubles psychologiques pour certaines, ont abouti à des tensions très fortes », soulignent les auteurs du document.

      Elles tirent la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié ce mardi, six associations (Assfam-Groupe SOS, Forum Réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, Cimade, Ordre de Malte, Solidarité Mayotte) estiment que les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018. Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, dont 26.614 en métropole, contre 46.800 en 2017. Mais la durée moyenne de rétention a augmenté. Elles s’inquiètent notamment d’« une détérioration des droits » des étrangers enfermés dans ces lieux dans l’attente de leur éventuelle expulsion.

      Lors d’une conférence de presse, David Rohi, en charge des questions de rétention à la Cimade, a notamment dénoncé une « une banalisation de l’enfermement qui s’est fortement aggravée depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron ». Le rapport de 132 pages pointe un « usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures ». « La France demeure le pays européen qui a le plus recours à l’enfermement des personnes étrangères en vue de les éloigner », est-il écrit.
      « Remplir davantage les CRA »

      Ces associations rappellent que le gouvernement a décidé l’an dernier « d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté » avec 480 places supplémentaires en métropole (portées à 1.549). Un tel développement « n’avait plus été constaté depuis plus d’une décennie », assurent-elles. Selon elles, « les préfets ont reçu pour instruction de remplir davantage » les centres de rétention administrative (CRA) et « cet usage intensif de la rétention s’est encore accentué au second semestre et a généré des conséquences graves pour les personnes enfermées ».

      « Cette année, des révoltes inédites ont eu lieu dans les CRA : des émeutes, des feux de lits, des grèves de la faim, des automutilations et même un suicide », énumère David Rohi. Il s’agit, dit-il, « d’actes de désespoir » provoqué par un « sentiment d’injustice extrêmement fort ». Il appelle par conséquent le gouvernement « à changer de politique d’enfermement ».

      « On enferme et puis on voit ensuite »

      Par ailleurs, les auteurs du rapport remarquent que la durée moyenne de rétention a « sensiblement » augmenté l’an dernier, à 14,6 jours, et que le « nombre de personnes enfermées durant plus de 30 jours a explosé, passant de 2.468 en 2016 à 4.432 en 2018 ». Les associations redoutent une aggravation de cette tendance en 2019 avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la loi asile-immigration, qui a doublé de 45 à 90 jours la durée maximale de la rétention.

      Directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry est un peu pessimiste. Le « diagnostic ne s’arrange pas », observe-t-il. « On enferme et puis on voit ensuite », complète Céline Guyot d’Assfam-Groupe SOS. Les associations s’inquiètent également du « nombre élevé de familles avec enfants enfermées en rétention » au cours de l’année 2018 : 1.221 enfants à Mayotte et 114 familles comptant 208 enfants en métropole. Pour Laetitia N’Diaye de l’Ordre de Malte, « les enfants sont traumatisés par cet univers carcéral : troubles du sommeil, angoisses fortes, mutisme, perte d’appétit… »

      https://m.20minutes.fr/amp/a/2532871
      #machine_à_enfermer

    • Centres de rétention pour migrants : les associations dénoncent une « #banalisation de l’enfermement »

      Les conditions de vie dans ces centres, où sont enfermés des étrangers que la France ne veut pas garder sur son territoire, se dégradent, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi.

      En France, plus de 45 000 migrants ont été enfermés dans des centres ou des locaux de rétention administrative en 2018. Un chiffre stable par rapport à 2017, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi 4 juin. Les associations dénoncent une « banalisation de l’enfermement » dans ces lieux de rétention et constatent « une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées ».

      En France métropolitaine, près de 40% des personnes enfermées ont ainsi été libérées par des juges, en raison du non-respect de leurs droits par les autorités. « L’usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures s’accompagne trop souvent d’un défaut d’examen approfondi des situations personnelles », explique le rapport.
      Un « déficit » de protection des femmes

      En 2018, près de 500 places supplémentaires ont été créées en France métropolitaine. Un développement inédit depuis une décennie, qui s’accompagne d’un allongement de la durée de rétention. En moyenne, une personne enfermée dans un centre reste près de 15 jours contre 12,8 jours en 2017. Le rapport dénonce également le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours depuis le mois de janvier, ainsi que les procédures abusives d’enfermement.

      Stress, pression, sentiment d’injustice, violences : les conditions de rétention sont de plus en plus difficiles, précise le rapport. Certains migrants enfermés ont manifesté, selon les associations, de fortes atteintes sur le plan psychologique. La rétention reste majoritairement masculine, 93% d’hommes et 7% de femmes. Les associations pointent du doigt « un déficit de protection des femmes victimes de la traite des êtres humains. » Certaines femmes ont été ou en sont victimes au moment de leur placement en rétention en centre. Quand elles manifestent « leur volonté de sortir du réseau, leur situation administrative prévaut trop souvent sur leur statut de victimes », explique le rapport.

      https://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/centres-de-retention-pour-migrants-les-associations-denoncent-un

  • @philippe_de_jonckheere me conduisant à refoutre le nez dans le bordel qui règne dans mes disques de stockage, je sui parvenu à arracher au quasi néant (ça vieillit très mal, les DVDs, et ce que je cherchais datait de 2003 et 2007) le deuxième numéro de Chutes que je croyais paumé définitivement.
    Un fichier qu’avait pas le bon nom, dans un tiroir qu’avait pas le bon nom, dormait dans un DVD avec rien d’écrit dessus.
    Bref, afin que ça n’arrive plus, je me suis dit que le meilleur moyen de le sauvegarder vraiment était de le foutre sur tous vos disques durs. Comme ça, si je le reperds, je pourrai vous le demander.

    C’est là : http://www.le-terrier.net/chutes

    avec Céline Guichard, Philippe De Jonckheere, Antoine Ronco, Dr. C., Jean-Luc Guionnet, Mardi Noir, Bertoyas, Stéphane Batsal, Alain Hurtig

  • Des éoliennes accusées de tuer des vaches L’essentiel/afp - 24 Mai 2019
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/france/story/des-eoliennes-accusees-de-tuer-des-vaches-16134698
    Des dizaines de vaches meurent chaque année sans explication, refusent la traite et se comportent bizarrement... Depuis 2012, un village français vit un cauchemar.

    Des dizaines de vaches qui meurent chaque année sans explication, refusent la traite et se comportent bizarrement... Depuis l’arrivée d’éoliennes en 2012, c’est le cauchemar dans deux élevages de Loire-Atlantique, et le casse-tête pour les experts qui s’avouent désemparés. Avec environ 250 vaches de race normande perdues depuis 2013, l’élevage de Didier et Murielle Potiron, installés depuis 1989, est l’un de ceux qui a le plus été passé au peigne fin par les experts.
    « Les problèmes ont commencé fin 2012 avec les travaux de fondation des huit éoliennes du parc de Nozay, dont l’une se trouve à 600 mètres de la stabulation », raconte Murielle Potiron, 52 ans. Baisse de la production laitière, difficultés à vêler, retards de croissance, mais aussi, dans l’exploitation voisine de quatre kilomètres de Céline Bouvet, vaches qui refusent d’avancer sur une partie de la route qu’elles empruntaient pourtant quotidiennement pour aller au pré... Les éleveurs se plaignent eux de maux de tête, de douleurs aux jambes et d’insomnies.

    Fuites de courant électrique dans le sol

    Depuis avril, ils sont suivis par le CHU de Nantes, comme une vingtaine de riverains affirmant ressentir des troubles similaires. Les éleveurs accusent les éoliennes dont ils avaient pourtant volontiers accepté l’installation sur leur champ, et les fuites de courant électrique dans le sol. « Notre robot de traite est au croisement de deux failles d’eau dans un sous-sol riche en fer et en étain, le tout à quelques centaines de mètres d’un câble 20 000 V enterré à 60 cm qui relie les éoliennes entre elles. Cela ne fait pas bon ménage », assure Didier Potiron, qui confie « ne pas pouvoir tenir une année de plus » et réclame un « arrêt total du parc pendant trois semaines », pour déterminer la responsabilité des éoliennes.

    Une hypothèse jugée trop coûteuse, l’exploitant réclamant selon lui un dédommagement de 80 000 euros par jour. En Allemagne, première puissance éolienne d’Europe, la Fédération des producteurs laitiers interrogée par l’AFP dit n’avoir jamais entendu parler de problèmes similaires sur des vaches. « Il devrait y avoir des cas partout en France où 8 000 éoliennes ont été installées », renchérit France Energie Eolienne (FEE), qui représente la filière.

    À Conquereuil, bourgade située à 20 kilomètres au nord, Sylvie Bignon, 48 ans, raconte aussi avoir subi une baisse de la qualité de son lait et ressenti d’importants maux de tête après l’arrivée de cinq éoliennes. Dans la Somme, l’ancien éleveur Yann Joly, installé depuis 1995, affirme lui avoir vécu « une descente aux enfers » depuis la construction de 12 éoliennes en 2011 à 1,8 km de sa ferme.

     #énergie #éoliennes #électricité #éolien #éoliennes_industrielles #résistance #énergie_éolienne#environnement #énergie_renouvelable #éolienne #rte #capitalisme #edf

  • « Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue. »
    Le sport, une police du genre  ? Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne

    Par Mickaël Correia et Céline Picard

    https://www.jefklak.org/elle-va-trop-vite-elle-est-trop-musculeuse-elle-est-poilue

    Depuis quelques semaines, l’athlète sud-africaine Caster Semenya défraye la chronique. La triple championne du monde du 800 mètres conteste une mesure qui oblige les sportives qui ont un taux élevé de testostérone à le faire baisser pour participer aux compétitions. La Fédération internationale d’athlétisme cherche ainsi à tout prix à sauvegarder l’illusion d’une certaine équité, entreprise d’autant plus vaine qu’aux inégalités de conditions de vie et d’entraînement s’ajoute l’infinie diversité des morphologies. Parmi les outils en usage dans le milieu sportif, la catégorisation selon le sexe est à la fois le réceptacle et le relais des pires préjugés de genre.

    Pour Jef Klak, Anaïs Bohuon retrace l’histoire sociale et politique des tests de féminité et des contrôles de genre dans le sport où l’on constate que les cas échappant aux moules médicaux grossiers peuvent devenir des révélateurs de l’arbitraire scientifique, et même des armes de domination géopolitique.

    Cet entretien est issu du cinquième numéro de la revue papier Jef Klak, « Course à pied », encore disponible en librairie.

  • Néandertal et son génome - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=vLCtJIhSWgA

    Conférence du 13 juin 2018, avec la paléogénéticienne Céline Bon. Qu’est-ce que révèle l’ADN ancien sur Néandertal, son histoire et son mode de vie ? La découverte du génome de Néandertal a ouvert la voie à l’étude génétique de cette espèce éteinte. Un réseau de relations complexes entre Néandertal et Sapiens se dessine, ainsi qu’une structuration profonde de l’espèce néandertalienne. Avec --- Céline Bon, paléogénéticienne au Muséum national d’Histoire naturelle - Musée de l’Homme.

  • Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/04/19/entre-douleur-et-delire-les-cathos-se-sentent-aimes_1722477

    Si les croyants ont vu dans l’incendie de Notre-Dame un signe funeste, ils ont aussi été rassurés par la réaction de la population et des politiques de tous bords.

    Entre douleur et délire, les cathos se sentent aimés

    Plusieurs jours après l’incendie ravageur, l’émotion étreint encore. « Nous avons vécu un traumatisme », n’hésite pas à dire Priscilla. Lundi soir, tandis que les premières flammes dévoraient les combles et la toiture de la cathédrale, la quinquagénaire sortait à peine de son bureau de la maison diocésaine, rue du Cloître-Notre-Dame, tout près de l’édifice. Trois heures durant, elle n’a pu détacher ses yeux du brasier, envoyant à intervalles réguliers des photos et des nouvelles à la directrice de la communication du diocèse, Karine Dalle, et à l’archevêque de Paris, Michel Aupetit(lire ci-contre).

    Chaque catholique, cette nuit-là, a eu peur. « Je me suis couché lorsqu’on a appris à la télévision que la cathédrale était sauvée », raconte l’avocat Jean-Pierre Mignard. « Nous avons tous ressenti une émotion difficilement contrôlable », appuie de son côté l’éditeur Marc Leboucher. Il y a ceux qui se sont mis à prier. Parfois même sur les ponts de la Seine, gardant à portée de regard, dans la nuit, les deux tours encore debout, indifférents aux caméras du monde entier qui retransmettaient en direct les dernières nouvelles de la catastrophe.

    Alors, ce soir du 15 avril, devant le brasier, un immense fatalisme a d’abord prédominé chez les catholiques. De quoi l’effondrement de la flèche construite au XIXe siècle par l’architecte Eugène Viollet-le-Duc était-il le signe ? « Nous avons eu le sentiment que tout pouvait s’écrouler. La cathédrale brûlait, rien ne nous était épargné », raconte Erwan Le Morhedec, alias « Koz », un catholique très influent sur les réseaux sociaux.
    « Dramatisation »

    Etait-ce le signe avant-coureur de la fin de l’Eglise catholique en France ? L’incendie, comme l’aboutissement de mois horribles ? Confronté à la crise des abus sexuels, le catholicisme français n’en finit pas de trembler sur ses bases, secoué par les procès, la condamnation du cardinal Philippe Barbarin, les révélations sur les viols commis à l’encontre de religieuses ou encore le dévoilement de l’homosexualité des prélats du Vatican. Pour beaucoup, la date de l’incendie a aussi un sens. « Lundi, c’était le début de la semaine sainte, contribuant à la dramatisation de l’événement », remarque Marc Leboucher. A l’extrême, certains ont même évoqué un temps de persécution, se référant à la vague de profanations d’églises qui a eu lieu ces derniers mois, voire, dans une vision très apocalyptique, à une gigantesque bataille entre le bien et le mal. « J’ai quand même l’impression que ces lectures-là sont marginales », tempère Marc Leboucher.

    Mais l’affliction née de la catastrophe s’est aussi doublée d’une certaine consolation. Notre-Dame, ce n’est pas seulement un lieu de culte catholique. Loin de là, comme l’a montré l’émotion qui a saisi l’opinion face au brasier. La preuve vivante et spontanée que par son histoire, la cathédrale de Paris incarne une sorte d’« église de la nation ». « L’affection portée à Notre-Dame est multiple. Chacune s’alimente à différentes sources et chacune est légitime », reconnaît Jean-Pierre Mignard. Même le très laïc Jean-Luc Mélenchon a communié : « L’incendie de Notre-Dame poignarde l’esprit de tous », tweetait-il.

    Lundi soir, contenant ses larmes, le recteur de la cathédrale, Patrick Chauvet, est apparu aux côtés de la maire de Paris, Anne Hidalgo, qu’il appelait par son prénom. Dans ses heures sombres, la République se tenait aux côtés de l’Eglise. La détresse des catholiques, c’était celle de la France tout entière. Erwan Le Morhedec : « Je me suis dit alors que l’Eglise catholique n’était pas, cette fois-ci, associée à quelque chose de négatif. Quelque chose demeurait qui pouvait nous rassembler, le catholicisme n’était pas encore arrivé à un point de rejet total. »
    « Frustrés »

    De fait, a posteriori, l’incendie du 15 avril apparaît comme un moment où le catholicisme, vilipendé et marginalisé, a réintégré le récit national. En cinquante ans, l’Eglise catholique a vécu une révolution silencieuse. Les temps de la chrétienté étant désormais révolus, elle est entrée dans une culture de la minorité. « Ce qu’on a vu, ces derniers jours, c’est que le catholicisme demeure encore un registre d’expression du sentiment national », estime le sociologue Yann Raison du Cleuziou. « Pour les catholiques, cela a été un soulagement, poursuit la sociologue des religions Céline Béraud. Ces milieux sont souvent frustrés du manque de reconnaissance de ce qu’ils apportent à la société. »

    Politiquement, le moment est quand même périlleux. A l’instar d’un Philippe de Villiers qui dit dans l’hebdomadaire conservateur Famille chrétienne que l’incendie est « un signe que la France peut mourir », les milieux identitaires catholiques ont la tentation de ressusciter la rhétorique polémique et exclusiviste des racines chrétiennes. Sans trouver encore réellement d’écho. L’obsession identitaire se focalise sur la question d’une reconstruction à l’identique de la cathédrale, défendue toutes griffes dehors par les très catholiques Laurent Wauquiez et François-Xavier Bellamy, tête de liste LR aux élections européennes. « Une droite catholique essaie de prendre le train en marche, remarque Yann Raison du Cleuziou. La réaffirmation des racines chrétiennes est une manière pour elle de contrer la marginalisation sociale du catholicisme. »

    Prudemment, soucieuse de ne pas se faire récupérer, la hiérarchie épiscopale se tient à l’écart de ces débats. Pour elle (et la majorité de ses ouailles), loin des instrumentalisations politiques, le véritable enjeu qui se joue ces temps-ci est que le catholicisme demeure vivant. Le vrai drame serait qu’il ne soit plus qu’un patrimoine culturel. Avec le risque d’être réduit en cendres en quelques heures…

    #catholicisme

  • Juan Branco et nos oligarchies derrière Macron
    http://www.dedefensa.org/article/juan-branco-et-nos-oligarchies-derriere-macron

    Juan Branco et nos oligarchies derrière Macron

    Sur Macron on a déjà tout dit, alors on va se répéter. Juan Branco a bien retracé – comme Aude Lancelin dans son Putsch du CAC 40 – les turpitudes qui ont mené notre petit homme aux manettes. Et ça donne en conclusion :

    « Le lecteur suspicieux demandera à cet instant : et alors ? Cela n’était-il pas, à défaut d’être dit, compris ? »

    Je trouve important de commencer par cette conclusion. Car en effet, comme on dit à la radio, le Français moyen n’en a rien à foutre de s’être fait avoir comme ça. Il n’y a qu’à lire Céline, Toussenel ou Drumont pour comprendre. On cite Céline :

    « Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes.

    Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, (...)

  • En raison de problèmes de santé, Bruxelles arrête l’installation de la 5G - Pour l’instant
    https://www.crashdebug.fr/high-teck/15863-en-raison-de-problemes-de-sante-bruxelles-arrete-l-installation-de-

    Par B.N. Frank

    Selon le Brussels Times

    En juillet, le gouvernement a conclu un accord avec trois opérateurs de télécommunications pour assouplir les normes strictes de rayonnement à Bruxelles. Mais selon la Région, il est maintenant impossible d’estimer le rayonnement des antennes nécessaires au service.

    "Je ne peux pas me réjouir d’une telle technologie si les normes de radioprotection, qui doivent protéger les citoyens, ne sont pas respectées, 5G ou non ", a déclaré la ministre de l’Environnement Céline Fremault (CDH) à Bruzz. "Les Bruxellois ne sont pas des cobayes dont je peux vendre la santé à profit. Nous ne pouvons rien laisser au doute ", a-t-elle ajouté.

    Un projet pilote n’est pas réalisable avec les normes de rayonnement actuelles, et Mme Fremault a dit à (...)

    #En_vedette #Actualités_High-Tech #High_Tech

  • Dans la jungle des contrats courts, Anne Rodier, Bertrand Bissuel
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/24/dans-la-jungle-des-contrats-courts_5440588_3234.html

    Dans la jungle des contrats courts

    En 2017, 1,2 million de personnes occupaient, en France, un contrat de moins de trois mois, d’après l’Insee. Le phénomène préoccupe le gouvernement, qui doit dévoiler dans les prochains jours le contenu de sa réforme.

    Il sait ce que le mot précarité veut dire. Durant une dizaine d’années, jusqu’à la fin 2011, Bachir, qui témoigne sous un prénom d’emprunt, fut employé comme maître d’hôtel par Lenôtre, l’un des traiteurs français les plus renommés. On faisait appel à lui pour des « extras » – de courtes périodes d’activité, parfois de quelques heures seulement, sur une journée. Puis la relation s’est éteinte, dans un climat conflictuel. Aujourd’hui âgé de 68 ans, Bachir a fait valoir ses droits à la retraite, tout en continuant à travailler, en tant que serveur dans un grand hôtel de l’hypercentre de Paris. Là encore, il exerce son métier dans l’instabilité, en qualité d’intérimaire.

    « Je fais six à sept jours dans le mois », confie-t-il. Ça lui permet de compléter sa « petite pension » et de subvenir aux besoins du foyer : ses deux filles sont encore à la maison, il a un emprunt sur le dos… Etre intérimaire implique de se mettre « à la disposition » de l’entreprise, rapporte Bachir : « “Ils” n’aiment pas qu’on refuse les missions. Si c’est le cas, ils vous oublient pendant une ou deux semaines et vous restez sur le carreau. » Difficile, dans ce contexte, « de prévoir quelque chose », de « mener une vie normale ». Des plannings sont certes distribués, « à l’avance », mais « parfois, ils rajoutent des jours ou ils en retirent ».

    Chaque année, ils sont des centaines de milliers à signer des contrats courts – c’est-à-dire d’un mois ou moins, selon la définition la plus courante. Cette forme d’emploi a été multipliée par 2,5 entre 2000 et 2016. En 2017, 1,2 million de personnes – soit 5,1 % de la population salariée – occupaient un contrat court, d’après l’Insee, qui retient d’autres critères pour le caractériser (il dure moins de trois mois et prend en compte l’intérim).

    Les enjeux sont aussi d’ordre financier

    La montée du phénomène préoccupe le gouvernement. Pour des raisons sociales, tout d’abord : « Les salariés concernés bénéficient moins que d’autres de formations qualifiantes, alors qu’ils sont moins qualifiés et plus éloignés du marché du travail, explique Gilbert Cette, professeur associé à l’université d’Aix-Marseille. De surcroît, ils ont plus de difficultés à accéder aux prêts bancaires et aux logements locatifs. » Les enjeux sont aussi d’ordre financier. Les personnes abonnées aux contrats courts passent régulièrement par la case assurance-chômage, ce qui a un coût : un peu moins de 2,9 milliards d’euros par an, en tenant compte des intermittents du spectacle et des missions d’intérim de moins d’un mois, selon l’Unédic.

    Au début de l’automne 2018, le premier ministre, Edouard Philippe, a demandé aux partenaires sociaux de s’attaquer au sujet dans le cadre d’une négociation interprofessionnelle. Peine perdue ! Les discussions, étalées sur trois mois et demi, se sont soldées par un échec, à la mi-février, le patronat et les syndicats étant incapables de s’entendre sur des mesures susceptibles de traiter le mal. L’exécutif reprend donc la main sur le dossier et doit dévoiler, dans les prochains jours, le contenu de sa réforme, sur une problématique complexe, qui n’est pas circonscrite à la France.

    De nombreux pays développés sont touchés, mais la France l’est davantage – ainsi que la Belgique –, d’après M. Cette. Au hit-parade de la volatilité de la main-d’œuvre, trois secteurs émergent, dans l’Hexagone : l’hôtellerie-restauration, l’hébergement médico-social et une catégorie fourre-tout appelée « autres activités spécialisées scientifiques et techniques », dans laquelle figurent notamment les instituts de sondage.

    Un recours vital, selon les entreprises

    Comment en est-on arrivé là ? Parallèlement à la tertiarisation de l’économie, la consommation de services s’est fragmentée et les commandes de produits passées au dernier moment ne cessent de s’amplifier. De tels usages plongent les entreprises dans une imprévisibilité croissante et les forcent à moduler leurs effectifs en fonction de ces à-coups.

    Au sein de plusieurs branches professionnelles, le recours aux CDD de quelques jours est présenté comme la seule réponse à des contraintes spécifiques. « Dans notre profession, les contrats courts sont indispensables : beaucoup d’entreprises ont souvent besoin de quelqu’un un jour par-ci, un jour par-là, témoigne Pascal Pelissier, président de la branche café-bar-brasserie du GNI, l’une des organisations patronales du secteur. En “extra”, on essaie de prendre toujours la même personne, pour des questions de confiance et de gain de temps. » Près d’un contrat court sur deux est en emploi de façon quasi continue et 70 % d’entre eux sont réemployés par la même entreprise.

    Dans le secteur médico-social, le discours est similaire : « Le contrat court est structurellement vital pour les établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes [Ehpad]. C’est un secteur féminisé à 85 %, avec beaucoup de congés maternité et d’arrêts-maladie, et qui forme énormément. Or toutes ces absences imposent des remplacements immédiats, du fait de la continuité des soins », plaide Céline Fabre, directrice des ressources humaines du groupe DomusVi.

    « Le secteur nécessite une professionnalisation constante. Nous avons 475 000 heures de formation prévues en 2019 pour 8 500 équivalents temps plein », ajoute-t-elle. En volume, « on conclut 70 000 contrats courts par an, dont six contrats en moyenne par personne. En service de proximité, c’est fondamental d’avoir ses propres salariés, à l’égard des patients et de la clientèle. Un tiers de nos recrutements sont des transformations de CDD en CDI, mais de plus en plus de directeurs d’établissement se heurtent à des salariés qui refusent les CDI ; 60 % des contrats courts sont sur les filières soins, qui sont en grande pénurie. »

    Le besoin de main-d’œuvre dans ce champ-là s’accroît car il y a de plus en plus de personnes fragiles ou d’un grand âge susceptibles d’être accompagnées, complète Sébastien Darrigrand, délégué général de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES).

    « Plus fréquents dans les emplois routiniers »

    Les mutations technologiques en cours pèsent aussi sur le comportement des patrons. « Bon nombre de sociétés anticipent des transformations majeures en recourant aux contrats courts, car elles sont en train de numériser leurs process et savent que des emplois vont disparaître, estime Alain Roumilhac, président du spécialiste de l’intérim ManpowerGroup France. L’économie française ne pourrait pas fonctionner sans cette forme d’emploi. »

    Les exonérations de charges sur les bas salaires ont également contribué à l’envolée de la précarité, comme l’a souligné une récente étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques

    Les exonérations de charges sur les bas salaires ont également contribué à l’envolée de la précarité, comme l’a souligné une récente étude de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) : ces allègements de charges ont favorisé la création de postes peu qualifiés, « ce qui a eu une incidence à la hausse sur les contrats courts, car ceux-ci sont plus fréquents dans les emplois routiniers », décrypte l’économiste Eric Heyer. Autre élément à mentionner : la diffusion des CDD d’usage (CDDU), un statut ultra-flexible dont les entreprises raffolent – y compris celles qui n’y sont pas éligibles, théoriquement.

    Enfin, les règles de l’assurance-chômage sont également pointées du doigt : « Environ 25 % des demandeurs d’emplois indemnisés gagnent davantage en alternant chômage et activité que s’ils travaillaient en continu dans la même activité », affirme Gilbert Cette – une donnée que le gouvernement a également mise en avant, fin février, en se fondant sur une recherche conduite par Pôle emploi. Autrement dit, dans certaines situations, l’entreprise et le salarié noueraient une sorte de pacte qui privilégierait le CDD fractionné, la première y gagnant en agilité et le second en retirant un avantage financier.

    Mais un point dans ce diagnostic ne convainc pas l’exécutif : c’est celui, répété à l’envi par le patronat, qui consiste à soutenir que certains employeurs ne peuvent pas faire autrement que de conclure beaucoup de CDD très temporaires. « Il serait absurde et aveugle de dire que l’utilisation des contrats courts n’est qu’une question de contraintes économiques », martèle un collaborateur de la ministre du travail, Muriel Pénicaud. « Dans tous les secteurs », poursuit-il, les pratiques peuvent être très différentes entre des sociétés dont la taille et le modèle économique sont identiques. C’est la preuve, pour le ministère du travail, que « la qualité de l’organisation du travail et la pratique managériale » jouent aussi un rôle déterminant dans le turn-over des effectifs.

    Dans un premier temps, le gouvernement a joué la carte du dialogue en exhortant, en 2018, les branches professionnelles à prendre des mesures. Quelques-unes se sont prêtées à l’exercice. Dans la métallurgie, par exemple, un compromis a été trouvé qui prévoit, notamment, de réduire les périodes de carence entre deux CDD ou deux missions d’intérim (ce qui revient à diminuer le nombre de jours durant lesquels la réembauche d’une personne sur un poste donné est interdite).

    Mais le bilan de ces accords « est maigre », considère Marylise Léon, numéro deux de la CFDT : « Peu de chambres patronales ont joué le jeu et véritablement inscrit à l’ordre du jour la qualité de l’emploi. Seuls quelques secteurs – comme la propreté – s’y sont attelés, en articulant cette problématique avec l’organisation du travail. C’est indispensable ! » D’une manière générale, les confédérations de salariés trouvent que le Medef et ses alliés ne sont pas très allants pour résorber la précarité.

    Le gouvernement, qui semble partager cet avis, envisage, aujourd’hui, de manier la carotte et le bâton, par le biais du bonus-malus. Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce dispositif module les cotisations d’assurance-chômage des entreprises en fonction du nombre de fins de contrat donnant lieu à une inscription à Pôle emploi : plus les séparations sont nombreuses, plus le patron est mis à contribution, et inversement, selon le principe du pollueur-payeur. Un mécanisme ardemment défendu par plusieurs économistes de premier plan : Jean Tirole, Pierre Cahuc…

    Un dossier bordé par des « lignes rouges »

    Seule petite ombre au tableau : les mouvements d’employeurs s’y opposent. « Nous sommes sceptiques sur cette option d’une taxation, déclare Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism’emploi, l’organisation qui représente les sociétés d’intérim. Elle risque d’avoir des effets inopportuns puisque les études montrent qu’une hausse de 1 % du coût du travail non qualifié se traduit par une diminution du volume d’emploi. »

    Président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Jacques Chanut pense que le bonus-malus peut changer « le modèle économique et social » de la profession : à l’intérim se substitueraient le travail au noir et le recours aux autoentrepreneurs, afin d’affronter les pics d’activité. Thierry Grégoire, de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), rappelle que la majoration des cotisations, décidée en 2013 pour certains types de CDD, n’a nullement stoppé leur prolifération.

    L’autre piste à l’étude pour juguler l’inflation des CDD courts vise à revoir les règles de l’indemnisation chômage, afin que le demandeur d’emploi ait toujours intérêt à reprendre une activité durable. Un scénario, là aussi, très critiqué, mais par les syndicats, cette fois-ci, qui redoutent une réduction des droits pour les inscrits à Pôle emploi.

    Autrement dit, le dossier est bordé par des « lignes rouges », qu’il ne faut pas franchir aux yeux des partenaires sociaux. Les solutions consensuelles paraissent introuvables alors que tous les protagonistes s’accordent à reconnaître l’acuité du problème. Le défi est de taille pour le gouvernement.

    #travailleurs_précaires #chômeurs #revenu

  • Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/21/le-nombre-de-femmes-qui-vivent-a-plus-de-45-mn-d-une-maternite-a-double-en-v

    La mobilisation des élus et d’une partie de la population n’y a rien changé. Après Die (Drôme), Creil (Oise), Saint-Claude (Jura), Le Blanc (Indre), la maternité de Bernay (Eure) a à son tour dû définitivement fermer ses portes, lundi 11 mars, obligeant les femmes enceintes qui devaient y accoucher à se rendre à Lisieux (Calvados), à trente minutes de route, ou à Evreux (Eure) à cinquante minutes.En un peu plus de vingt ans, entre le 1er janvier 1997 et le 11 mars 2019, la France a perdu 338 maternités (413 fermetures et 73 ouvertures) sur 835. A l’issue de cette colossale refonte de la carte sanitaire, le nombre de femmes en âge de procréer se trouvant à plus de quarante-cinq minutes d’une maternité a plus que doublé, passant de 290 000 à 716 000, soit 430 000 de plus. Le nombre de celles se trouvant à plus de trente minutes a, lui, augmenté de près de deux millions, passant de 1,9 million en 1997 à 3,7 millions en 2019.

    • MATERNITÉS AGNÈS BUZYN MET LES SAGES-FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE, Sylvie Ducatteau
      https://www.humanite.fr/maternites-agnes-buzyn-met-les-sages-femmes-en-premiere-ligne-669747

      La ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité »,
      Interrogée jeudi sur BFMTV et RTL, la ministre de la Santé a assuré vouloir « trouver une solution pour qu’il n’y ait plus cette angoisse d’accoucher loin d’une maternité », alors que 35 de ces établissements ont été fermés récemment ou sont menacés de disparaître au prétexte de pénurie de pédiatres et d’obstétriciens. Agnès Buzyn a promis qu’il y aura « en permanence une sage-femme pour accompagner les femmes enceintes » et les « sécuriser ». Des taxis et des chambres d’hôtel seront également mis à disposition des femmes dont les accouchements sont programmés. Une déclaration qui intervient alors qu’au Blanc (Indre), où se déroulent jusqu’à dimanche des états généraux « des maternités en colère », un nourrisson est né au domicile de ses parents dans la nuit de mardi à mercredi, après que la maternité de la ville a été fermée. La mère de famille n’a pas pu rejoindre le site où elle devait accoucher, distant de 70 kilomètres. S. D.

      suite de : Le nombre de #femmes qui vivent à plus de 45 min d’une #maternité a doublé en 20 ans et compléments (Le Monde)

      Ces chiffres inédits, issus d’une étude réalisée pour Le Monde par le géographe de la santé Emmanuel Vigneron, et qui diffèrent des données produites par la Drees, le service statistiques du ministère de la santé, ne manqueront pas d’alimenter le débat autour des hôpitaux de proximité, l’une des mesures-phares de la loi santé dont l’examen a débuté dans l’Hémicycle le 18 mars. Ces établissements – au nombre de 500 à 600 – ne compteront ni chirurgie ni maternité. Couplée à une réforme des activités de soins et d’équipements lourds, la loi devrait donc à terme entraîner de nouvelles fermetures ces prochaines années.

      « On continue à fermer et à concentrer, on a l’impression que ça ne finira jamais », déplore Rosine Leverrier, la vice-présidente des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, à la veille des états généraux des maternités de proximité qui se tiendront les 22 et 23 mars au Blanc.

      Les autorités sanitaires, elles, mettent en avant la sécurité des femmes pour justifier ces fermetures, invoquant un manque de médecins spécialistes et des « trous » dans les listes de garde. Une position qui a récemment reçu le soutien d’une vingtaine de syndicats de médecins et de collèges professionnels. « La proximité n’est pas gage de sécurité », avaient-ils fait valoir lundi 25 février, jugeant que la fermeture de certaines maternités est une « nécessité pour préserver la qualité et la sécurité des soins ».

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi
      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis
      « Il y a quelques endroits où l’éloignement devient trop grand pour être supportable, ce qui condamne les territoires à des morts lentes », juge Emmanuel Vigneron. Pour le géographe, « il faudrait définir une architecture d’ensemble et fixer dans la loi vingt ou trente exceptions territoriales sur la base de critères objectifs, de manière à rendre les fermetures plus acceptables ».
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      Note méthodologique

      Avec 716 000 femmes en âge de procréer habitant à plus de 45 minutes de la maternité la plus proche, le géographe Emmanuel Vigneron donne un résultat différent de celui de la direction des études statistiques du ministère de la santé (Drees), qui nous indique un effectif de 326 000. Le rapport 2016 de l’enquête nationale périnatale, cosigné de l’Inserm et de la Drees, indique pour sa part que 7,2 % des femmes ayant participé à l’enquête ont mis 45 minutes ou plus, ce qui correspondrait à un million de femmes. A l’appui de ses calculs, M. Vigneron a utilisé les données de l’Insee, en prenant compte des maternités fermées jusqu’au 11 mars 2019 et des modifications communales survenues entre 1997 et aujourd’hui.

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      Au Blanc, dans l’Indre, maternité en sursis , Frédéric Potet, 30 juin 2018
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/30/au-blanc-dans-l-indre-maternite-en-sursis_5323586_3232.html

      Dans sa chronique, notre journaliste Frédéric Potet revient sur l’obligation faite à la maternité de la ville du Blanc, dans l’Indre, de fermer l’été, obligeant les parturientes à aller accoucher à plus d’une heure de chez elles.

      Chronique. Le glas a sonné, mercredi 27 juin, à 18 heures précises, au clocher de l’église Saint-Génitour, au Blanc, dans l’Indre. Au même moment, la sirène de la mairie retentissait à l’unisson, cependant que les compagnies d’ambulance jouaient du klaxon de leur côté. Pareil tintamarre n’est pas habituel dans cette petite cité de 6 500 habitants, située loin de tout centre urbain. Mais il fallait cela pour protester devant l’obligation, pour le moins insolite, faite à la maternité de la ville : suspendre toute activité pendant juillet et août.
      Un peu plus tôt dans la journée, un enfant naissait au Blanc : Ryan, 3,570 kg. La population redoute que celui-ci soit le dernier à voir le jour en ville ; que la maternité, en clair, ne rouvre jamais. A 18 h 30, une chaîne et un cadenas étaient posés par la direction de l’hôpital sur la porte de la salle d’accouchement. La photo de ce verrouillage symboliquement mis en scène n’allait pas tarder à enflammer les réseaux sociaux.


      À 18 h 30, mercredi 27 juin 2018, une chaîne et un cadenas étaient posés sur la porte de la salle d’accouchement par la direction de l’hôpital du Blanc (Indre), en raison de la suspension de toute activité de la maternité pendant juillet et août.

      Si elle n’est pas une première en France, cette fermeture estivale est l’ultime épisode d’un feuilleton qui agite, depuis sept ans, ce coin reculé du Berry. La décision a été prise par l’hôpital de Châteauroux – qui gère celui du Blanc depuis la fusion des deux établissements en 2017 –, au regard des plannings des praticiens. Une modification du système de gardes a fait apparaître des trous dans les tableaux du personnel, composé en partie d’intérimaires. Estimant que la sécurité n’était pas suffisamment assurée, la direction a décrété une suspension temporaire, en accord avec l’Agence régionale de santé (ARS).

      Si l’inquiétude est grande, parmi les habitants, de voir l’interruption se prolonger après l’été, toute aussi vive est la colère provoquée par la méthode mise en œuvre : « Une stratégie fallacieuse de démolition, dénonce la maire de la commune, Annick Gombert (PS). Les autorités de tutelle ne cessent de laisser entendre, depuis des années, que la maternité va fermer. Comment voulez-vous que des praticiens viennent s’installer durablement chez nous face à une telle menace ? »

      Les premières « attaques » remontent à 2011. L’ARS avait alors voulu supprimer l’activité de chirurgie de l’hôpital pour des raisons budgétaires, ce qui aurait entraîné de facto la fermeture de la maternité. Un moratoire avait alors été obtenu par les élus auprès du ministère de la santé, à la suite d’une forte mobilisation de la population.

      « Tous les arguments possibles ont été avancés, au fil des années, pour justifier une fermeture : les finances au début, le nombre insuffisant d’accouchements par la suite – environ 270 par an –, aujourd’hui la sécurité. Il est difficile de ne pas y voir une forme d’acharnement », estime l’ancien maire et député Jean-Paul Chanteguet (PS), partie prenante d’un comité de défense au côté d’un ex-adversaire politique de droite, Jean-Michel Mols.

      L’ARS a beau insister sur le caractère « temporaire » de la suspension, précisant qu’un nouveau point sur les plannings sera effectué en août, le doute s’est installé : « Cette fermeture pendant l’été est un moyen de nous préparer psychologiquement à une fermeture définitive », est persuadée Annick Gombert.

      Les parturientes, en attendant, font grise mine devant les temps de trajet nécessaires pour rejoindre les maternités les plus proches, à Châtellerault (52 km) dans la Vienne, Châteauroux (59 km) et Poitiers (61 km). Toutes étaient situées, « jusque-là », à plus ou moins une heure de route… Elles seront encore un peu plus distantes avec la nouvelle limitation de vitesse à 80 km/h, effective à partir du dimanche 1er juillet.

      Une heure de transport imposée

      Si le code de la santé publique se garde bien de fixer un temps légal maximal pour accéder à une maternité, les professionnels évaluent généralement à quarante-cinq minutes la limite à ne pas dépasser. Cette heure de transport imposée aux habitantes du Blanc passe mal : « C’est une violence faite aux femmes », dénonce la maire de la ville, pour qui l’ARS aurait dû trouver des praticiens remplaçants au lieu de mettre les patientes devant le fait accompli.

      Un malheur n’arrivant jamais seul, la ville doit faire face, en parallèle, à une autre menace de fermeture : celle d’une classe de primaire. Tout comme pour la maternité, une mesure « suspensive » a été prise à l’encontre de l’école Jules-Ferry qui devra, à la rentrée prochaine, s’assurer de compter 175 élèves dans ses effectifs. En deçà, une des sept classes de l’établissement sera condamnée. La commune paierait alors le prix d’une démographie en baisse régulière, et aurait une occasion supplémentaire de fustiger la déliquescence des services publics en milieu rural.

      Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie »
      Le Blanc en connaît long sur le sujet depuis 1953, année qui vit sa gare accueillir son dernier train de voyageurs. Ces deux dernières décennies ont été particulièrement douloureuses avec l’arrêt d’une section électrotechnique au lycée de la ville et la fermeture de l’antenne locale de Pôle Emploi. L’hôtel des impôts a, lui, diminué drastiquement ses horaires d’ouverture, alors que la sous-préfecture ne compte plus qu’une poignée de salariés.

      Une cessation de la maternité porterait un coup violent à ce bassin de population classé parmi les plus pauvres de la région Centre-Val-de-Loire. Elle entraînerait dans son sillage la disparition de l’institut de formation en soins infirmiers, la seule formation post-bac de la ville, redoutent les élus et les collectifs de défense.

      Ceux-ci font assaut d’initiatives pour mobiliser l’opinion : dépôt d’une requête en référé au tribunal administratif de Limoges, « appel citoyen » (le 18 juin) devant la sous-préfecture sur l’air de La Marseillaise, mise en scène d’un faux accouchement sur le pont qui enjambe la Creuse, envoi d’une pétition signée par 43 maires au premier ministre… Une lettre a même été adressée à Brigitte Macron au motif qu’elle a été « plusieurs fois maman et mamie ». Elle est signée d’un « groupe de femmes en colère » ayant accouché au Blanc. Ou qui espéraient le faire.

      A Saint-Claude, dans le Jura, un premier hiver sans la maternité, François Béguin, 12 février 2019

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/12/a-saint-claude-dans-le-jura-un-premier-hiver-sans-la-maternite_5422296_82344

      « Quand l’Etat s’en va » 2/5. La maternité de Saint-Claude, dans le Jura, a fermé en avril 2018, à cause de la désaffection des patients et les difficultés de recrutement.

      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier.
      Sur la route entre le centre hospitalier de Saint-Claude et celui de Lons-le-Saunier (Jura), distants de 60 km, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR

      [Alors que, à l’écart des grandes métropoles, monte chez les Français un sentiment d’abandon fortement mis en avant dans le cadre du grand débat, Le Monde propose une série sur ces lieux qui souffrent de la fermeture des services publics, transports, écoles, perceptions ou hôpitaux.]

      La neige est tombée drue la nuit précédente sur le Haut-Jura. Installée dans un café à l’entrée de Saint-Claude, Doriane Gardel, 37 ans, le ventre arrondi par cinq mois de grossesse, fait défiler sur l’écran de son portable les photos de la petite route en lacets sur laquelle elle a dû rouler « au pas » quelques heures plus tôt pour se rendre au travail.

      A cause du vent qui a « soufflé » la neige sur la chaussée, les quelques kilomètres qui séparent Septmoncel – la commune de 700 habitants où elle vit – de Saint-Claude lui ont pris cinquante minutes, soit plus du double du temps habituel. Si elle avait dû ensuite rejoindre la maternité d’Oyonnax (Ain), où elle doit accoucher début juin, cela lui aurait demandé dans ces conditions une heure de plus.

      Elle a beau savoir que les routes seront dégagées le jour « J », au printemps, elle n’est pas sereine depuis la fermeture, en avril 2018, de la maternité de l’hôpital Louis-Jaillon, à Saint-Claude. C’est là qu’elle est née en 1981 et c’est là qu’elle a eu son premier enfant en 2014. « J’en ai eu des contractions de stress, je n’arrêtais pas de penser que je pouvais accoucher au bord de la route, explique-t-elle. Après l’annonce de la fermeture, je me suis même posé la question d’un deuxième enfant. Je me suis demandé jusqu’à quand je pouvais le concevoir pour être sûre qu’il n’arrive pas en hiver. »
      Ce raisonnement, Doriane Gardel n’est pas la seule à le faire dans cette région vallonnée, où les temps de transport (quarante minutes de route pour Oyonnax), peuvent très vite s’allonger l’hiver. « On avait convenu avec mon mari que si je n’étais pas tombée enceinte en novembre-décembre, on arrêtait tout », assure Estelle Villaldea Martin, 39 ans, qui vit dans un petit village à côté de Saint-Laurent-Grand-Vaux, à quarante-cinq minutes de la maternité de Lons-le-Saunier, « quand les routes sont bonnes ». Le terme de sa sixième grossesse est prévu en juillet. « Partir à la maternité sur une route enneigée, ce serait un stress énorme », dit-elle.
      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier.


      A Lavans-lès-Saint-Claude (Jura), au 9ème des 60 km qui séparent le centre hospitalier Louis Jallon de saint-Claude de celui de Lons-le-Saunier, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « Mépris » du gouvernement

      Dans cette région enclavée du Jura, où l’on vit de l’industrie, du tourisme et de la proximité avec la Suisse, la décision prise à l’été 2018 par l’agence régionale de santé (ARS) de fermer la maternité, la pédiatrie et la chirurgie conventionnelle (nécessitant une hospitalisation) pour des raisons de sécurité ne passe toujours pas.

      « Au ministère de la santé, à Paris, ils ont une réflexion d’urbain, ils n’arrivent pas à se rendre compte de ce que c’est ici après une chute de neige, avec l’hélicoptère qui ne peut pas venir à cause de la tempête, c’est cette France qu’on oublie », lance Jean-Louis Millet, le maire (divers droite) de Saint-Claude, en conduisant sa voiture sur le plateau enneigé des Rousses, au milieu des forêts et des pistes de ski de fond, quasi désertes à cette saison.

      Depuis deux ans, l’élu ne ménage pas sa peine pour empêcher la fermeture de l’établissement où 342 enfants étaient nés en 2016. Trois recours ont été déposés devant la justice administrative. « J’en suis à quatre-vingts courriers à Buzyn, Hulot, Schiappa, Le Maire… Pas un ne m’a répondu sur le fond », déplore M. Millet.

      Pour protester contre ce « mépris » du gouvernement, il a décidé de boycotter le grand débat national. Une « mascarade », selon lui. Au second tour de l’élection présidentielle, en 2017, M. Millet, qui se présente comme un « villiériste de la première heure », avait publiquement demandé : « Faut-il voter [Marine] Le Pen pour sauver l’hôpital ? », après avoir constaté qu’en réponse à ses courriers, seule la candidate du Front national s’était prononcée en faveur du maintien de la maternité.

      « Ras-le-bol de cette médecine à deux [combien ?! ndc] vitesses »

      Une interrogation qui n’a pas empêché sur ce dossier l’union sacrée des élus municipaux. Dès les premières menaces, M. Millet a reçu le soutien de son opposant historique, l’ancien maire communiste Francis Lahaut qui s’était battu en 1995 pour le maintien des urgences. « Sur cette terre de résistance, il y a une unité absolue autour de la maternité », assure l’hôtelier André Jannet, le président du comité de défense de l’hôpital.

      En lieu et place du grand débat, le comité a organisé, les 26 et 27 janvier, un « référendum d’initiative populaire » dans trente et une communes du Haut-Jura. Plus de 6 000 personnes se sont déplacées pour dire leur attachement à leur hôpital, soit davantage encore que les 5 000 qui avaient manifesté dans les rues de Saint-Claude en mai 2017 à l’appel du comité. « On craignait qu’il y ait une usure mais le soutien de la population ne se dément pas », se félicite M. Millet.

      Dans des « cahiers de doléances et de propositions citoyennes » installés à côté des urnes, des dizaines d’habitants ont couché leur inquiétude et leur colère sur les inégalités d’accès aux soins. « Est-ce que notre santé vaut moins que celle des citadins ? », interroge une femme. « Ras-le-bol de cette médecine à deux vitesses, nous voulons pouvoir bénéficier de soins sans nous poser la question de savoir comment nous rendre dans un hôpital », écrit une autre.

      A Saint-Claude, on sait qu’à travers l’hôpital, c’est une part de l’attractivité de la sous-préfecture du Jura qui se joue. En 2017, les quarante principaux employeurs industriels du bassin, représentant 2 800 emplois, avaient tous signé un texte pour dire leur « inquiétude » et s’opposer aux fermetures.

      « On joue notre survie économique »

      « Quelle absurdité de dégrader ce qui existe », se désole Olivier Jeantet depuis les locaux de son usine de pièces de caoutchouc installée dans le centre-ville depuis plus d’un siècle. « On joue notre survie économique en permanence, on se bat pour ne pas délocaliser nos productions et pendant ce temps, l’Etat détricote les services publics. Si on veut sinistrer la région, continuons comme ça », lance-t-il.

      A en croire le maire, après avoir subi de plein fouet la crise de 2008, l’industrie locale (fonderie, plasturgie) tournerait aujourd’hui à plein régime. « Les carnets de commandes sont pleins et les entreprises ont de gros soucis de recrutement, assure M. Millet. Cet été, certaines ont dû refuser des commandes parce qu’elles n’avaient pas suffisamment de main-d’œuvre. » Sous couvert d’anonymat, un responsable d’usine estime pour sa part qu’« il y a plein de choses qui font que les gens ne veulent pas venir à Saint-Claude : le centre-ville pas animé, la difficulté pour trouver un logement… Alors l’hôpital qui ferme, ça en rajoute une couche… »

      A la direction de l’hôpital, un vaste bâtiment posé en fond de vallée de cette ville construite sur plusieurs étages, on rappelle les raisons qui ont poussé à la fermeture. En octobre 2017, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté soulignait une « perte de confiance » de la population dans cet établissement et d’« importants taux de fuite » vers d’autres sites, plus de 40 % des jeunes mères du bassin de vie couvert par le centre hospitalier ayant choisi, en 2016, d’accoucher ailleurs. « Comme il y avait un fort turnover de remplaçants, les femmes se sont lassées de ne pas avoir d’interlocuteur fixe, et la rumeur de la fermeture a fait fuir beaucoup de monde », décrypte un ancien salarié de l’hôpital.

      C’est donc pour des raisons de sécurité liée à la démographie médicale que la maternité s’est vue retirer son autorisation. « Nous avions un problème sanitaire, nous n’avions plus les praticiens nécessaires, explique Guillaume Ducolomb qui dirige les hôpitaux de Saint-Claude et de Lons-le-Saunier depuis mai 2018. On a fonctionné avec un gynécologue à temps plein alors qu’il en fallait six, idem pour les anesthésistes. A la fin, on tournait à 100 % avec des intérimaires. Comment fait-on pour recruter des médecins ? Nous n’avons aucun moyen de contraintes. Quand vous n’avez pas de candidat, vous n’avez pas de candidat. »


      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier.
      Le centre hospitalier Louis Jallon de Saint-Claude (Jura), dont la maternité s’est vue retirer son autorisation, le 30 janvier. RAPHAEL HELLE / SIGNATURES POUR "LE MONDE"

      « On est dans la phase d’après »

      Aujourd’hui, M. Ducolomb assure avoir « tourné la page » de la maternité. « On est dans la phase d’après », dit-il, alors qu’une IRM devrait être installée d’ici à quelques mois à l’hôpital et qu’un projet de traitements de pathologies cancéreuses par chimiothérapie est en discussion pour la fin 2019-2020. « Je ne suis pas là pour fermer l’hôpital mais pour le faire évoluer », assure-t-il.

      Dans la région, tout le monde scrute avec attention comment se passe ce premier hiver sans maternité. Deux accouchements ont eu lieu en catastrophe ces derniers mois, l’un aux urgences, l’autre dans le véhicule du SAMU, sur le bord de la route, le 24 septembre. « Il y a des accouchements inopinés au cœur de Paris », fait remarquer M. Ducolomb, qui vient d’installer une chambre à la maternité de Lons-le-Saunier pour garder les parturientes dont le travail a commencé.
      Céline Champagne, 41 ans, une ex-sage-femme de la maternité de Saint-Claude, installée depuis novembre 2016 en libérale sur le plateau entre Septmoncel et Lamoura, était à la manœuvre le 24 septembre. Elle-même pompier volontaire, elle a formé depuis un an les pompiers « d’une bonne dizaine de casernes » aux accouchements inopinés. « Il faut arrêter d’entretenir cette phobie autour de la fermeture des petites structures », juge-t-elle, appelant à « une réorganisation complète de la répartition des médecins en milieu rural ».
      A la mairie, M. Millet ne désespère pas d’un revirement de l’ARS ou d’une décision favorable du tribunal administratif. Prudemment, il a tout de même mis un « deuxième fer au feu ». Après avoir démarché plusieurs cliniques privées, il espère que l’une d’elles fasse des propositions concrètes sur la chirurgie et l’obstétrique à l’ARS d’ici à la fin du mois.

      #WeDoNotCare

  • Les yeux grand fermés
    http://www.acsr.be/les-yeux-grand-fermes

    22 — 24.03.2019 Saint-Gervais 5, rue du Temple (Saint-Gervais) — Genève www.saintgervais.ch Les yeux grand fermés vient de la rencontre entre Marie Jeanson, Céline Carridroit et Clara Alloing, trois femmes praticiennes du son, mais aussi passionnées de radio. Les yeux grand fermés proposent une plongée auditive dans le monde de la création sonore et radiophonique.[...]

  • Réforme Blanquer : « Les changements sont gigantesques et violents »

    Entretien avec trois enseignant·es sur la réforme du bac et de l’école publique

    par Céline Moréno

    https://www.jefklak.org/reforme-blanquer-les-changements-sont-gigantesques-et-violents

    Loi sur l’autonomie des universités en 2007, Parcoursup en 2018, réformes des collèges en rafale ces dernières années, réorganisation des écoles primaires en 2008, mutations incessantes des programmes au lycée… L’enseignement public est la pâte à modeler des gouvernements qui se succèdent pour imposer leur vision de la société. Avec Macron, l’étau se resserre. La réforme des lycées et la loi dite « de l’école de confiance » en train d’être votée constituent un changement radical dans la définition de l’éducation publique. D’un côté le statut des enseignant·es se rapproche de celui des militaires, avec interdiction de critiquer l’institution, les drapeaux et les paroles de l’hymne national qui font leur entrée dans les salles de classe, et de l’autre côté, les lycéen·nes désormais trié·es dès la seconde, sans droit à l’erreur. Pendant que les établissements privés bénéficient d’une nouvelle logique de choix d’options à la carte, le métier d’enseignant·e se précarise à une vitesse folle sous prétexte d’austérité, la mise en concurrence des lycées accroît les inégalités territoriales et les conditions matérielles d’apprentissage se dégradent. Bref, la volonté de casser l’école publique, aussi vieille que le libéralisme, est en passe d’aboutir avec Emmanuel Macron et son ministre Blanquer. Les (futur·es) lycéen·nes sont bien entendu concerné·es, mais aussi toute personne qui voit dans l’éducation autre chose qu’une mise au pas de la jeunesse. Jef Klak a rencontré trois profs pour comprendre de quoi il retourne et comment lutter pour une école encore éprise de liberté, d’esprit critique et de justice sociale.

    + 1 brochure à imprimer dans les salles de prof ou les MJC, avec ce texte et celui sur la lutte des lycées à Los Angeles, ici :

    https://www.jefklak.org/wordpress/wp-content/uploads/2019/02/EnseignantesKlak2019_brochurea5.pdf

  • Céline Lafontaine, L’économie du vivant, 2015 | Et vous n’avez encore rien vu...
    https://sniadecki.wordpress.com/2019/02/14/lafontaine-vivant

    Ce qui est intéressant, c’est que l’on n’a pas vu qu’un des fondements de l’Holocauste, c’était l’industrialisation.

    LCD : Ce qui est l’argument de Zygmunt Bauman, par exemple.

    Et Jacques Ellul disait pareil aussi.

    #critique_techno #Céline_Lafontaine #cybernétique #technoscience

  • A l’#Université de #Nanterre, deux étudiants risquent l’exclusion de la fac pour s’être mobilisés contre l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants non-européens. La fac a convoqué une #section_disciplinaire, qui se tiendra à la fin du mois, et qui peut conduire à leur #exclusion. 95 enseignants de Nanterre ont rédigé une #lettre_ouverte à la présidence de cette #Université pour demander l’abandon des #poursuites contre les étudiants. Il est très important de signer la pétition et de la faire tourner, la #répression et l’#intimidation des étudiants mobilisés est intolérable.


    Voici le lien pour la pétition : https://www.change.org/p/jean-fran%C3%A7ois-balaud%C3%A9-militer-n-est-pas-un-crime-abandon-des-pours

    Voici le texte de la lettre ouverte ainsi que ses signataires :
    " Lettre publique à la Présidence de l’Université Paris Nanterre,
    « Nous, 95 enseignant-e-s, chercheur-e-s et personnel BIATSS de l’Université Paris Nanterre, constatons que deux de nos étudiants, l’un en L3 de sociologie, l’autre en M1 de science politique, ont reçu par la présidence de l’Université Paris Nanterre un arrêté décidant de leur interdiction du campus entre le 7 janvier et le 5 février 2019 à la suite de leur engagement dans le mouvement social étudiant sur le campus de Nanterre qui contestait, au mois de décembre, l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiant-e-s étranger-e-s extracommunautaires. Cette mesure, qui intervient au moment des partiels et des examens, risque de les pénaliser fortement dans leurs études.
    Nous contestons cette mesure, qui est disproportionnée par rapport à la situation actuelle sur le campus de notre université. L’AG étudiante a voté la non-reconduction du blocage à la rentrée. Punir rétrospectivement par arrêté deux étudiants pour leur engagement politique et syndical sur le campus constitue une sanction déguisée et une grave entrave à la liberté d’expression et de rassemblement. »
    Signataires :
    Karen Akoka MCF science politique (DSP)
    Marie-Hélène Bacqué, Pr en études urbaines (SSA)
    Laurent Baronian, MCF Économie (chercheur associé au Sophiapol)
    Maxime Bello, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Alessandro Benucci, MCF (LCE)
    Léa Billen, doctorant en études urbaines (SSA)
    Cécile Birks , MCF anglais (LCE)
    Giovanni Bonato, MCF en droit italien (LCE)
    Laurent Bonelli - MCF science politique (DSP)
    Isabelle Boucobza - Pr de droit (DSP)
    Thibaut Brouillet, MCF en psychologie (STAPS)
    Grégory Busquet, MCF de sociologie (SSA)
    Fanny Bugeja-Bloch - MCF de Sociologie (SSA)
    Véronique Champeil-Desplats (Pr droit. DSP)
    Brian Chauvel, Vacataire (SSA DSP)
    Céline Clément - MCF de Sociologie (SSA)
    Loréna Clément, doctorante études urbaines (SSA)
    Annie Collovald - PR science politique (DSP)
    Laurence Conty - Pr de psychologie (SPSE)
    Marine Cordier, MCF en sociologie (STAPS)
    Flore Coulouma, MCF anglais (LCE)
    Alexandre Coutté, MCF STAPS
    Yan Dalla Pria, MCF en sociologie (STAPS)
    Aurélien Dasré - MCF de démographie (SSA)
    Marielle Debos - MCF de Science Politique (DSP)
    Éva Debray, docteure en philosophie (Sophiapol)
    Julien Delord, IGE, (SRI)
    Emmanuel Dockès - Pr. de droit, (SSA)
    Claude Dorey MCF anglais, (LCE)
    Frédéric Dufaux - MCF de géographie (SSA)
    Stéphane Dufoix - Professeur de Sociologie (SSA)
    Hugo Dumoulin, doctorant en philosophie (Sophiapol)
    Mariana Echegaray doctorante en espagnol (LCE)
    Héloïse Facon, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Gabriel Faraud MCF Mathématiques (SEGMI)
    Sabine Fortino - MCF de sociologie (SSA)
    Anthony Fouet, doctorant sociologie (Sophiapol)
    Anne-Laure François, PRAG (LCE)
    Muriel Froment-Meurice - MCF de géographie (SSA)
    Leila Frouillou - MCF de Sociologie (SSA)
    Charles Gadéa - Pr. de Sociologie (SSA)
    Romain Gallart, doctorant en études urbaines (SSA)
    Charlotte Girard - MCF de droit (DSP)
    Antoine Giraud, doctorant en droit (DSP)
    Matthias Glenn, doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Emilie Hache, MCF Philosophie (Sophiapol)
    Florence Johsua - MCF de Science Politique (DSP)
    Mathilde Julla-Marcy, ATER en sociologie (STAPS)
    Thierry Labica MCF anglais (LCE)
    Nathalie Lalisse-Delcourt, PRAG espagnol, (LCE)
    Christian Lazzeri PR Philosophie (Philia)
    Frédérique Leblanc - MCF de Sociologie (SITEC)
    Christophe Le Digol - MCF de science politique (DSP)
    Anne le Huérou , MCF études Russes (LCE)
    Nathalie Leroux - MCF en sociologie (STAPS)
    Luca Marsi, MCF UFR LCE
    Christophe Mileschi, Pr en études italiennes (LCE)
    Eric Millard - Pr de droit (DSP)
    Virginie Milliot, MCF en anthropologie (SSA)
    Clara Mogno, docteur en Philosophie (Sophiapol - Università degli Studi di Padova)
    Delphine Mondout, IGE, DRED
    Alexandra Oeser- MCF de Sociologie (SSA)
    Julie Pannetier - MCF de Sociologie (SSA)
    Amélie Parienté, doctorante et vacataire en sociologie (SSA)
    Jean-Jacques Petit, conservateur, La Contemporaine Sandra Pommier, administrative, UFR (LCE)
    Véronique Rauline, MCF en anglais (LCE)
    Marie Reygnier- Professeure Agrégée en allemand (LCE)
    Stéphane Rican-MCF de géographie (SSA)
    Julie Robert, IGE, DRED
    Marjolaine Roccati - MCF de droit, (DSP)
    Michaël Roy, MCF, UFR LCE
    Patricia Rrapi - MCF de droit (DSP)
    Simon Ridley, vacataire en sociologie (SSA et NCEP)
    Daria Saburova, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simon Sarlin, MCF en histoire (SSA)
    Pierre Sauvêtre, MCF Sociologie (SSA)
    Maud Simonet, DR CNRS, sociologie
    Rémi Sinthon, enseignant vacataire en sociologie (SSA)
    Frédérique Sitri, MCF Sciences du langage (Phillia)
    Arnault Skornicki - MCF science politique (DSP)
    Bradley Smith, MCF en études anglophones (LCE)
    Adriano Souza de Athayde doctorant en sociologie (Sophiapol)
    Nicolas Tardits, doctorant science politique (DSP)
    Nial Tekin, doctorante (Sophiapol)
    Olivia Tersigni, doctorante en philosophie (Sophiapol)
    Simona Tersigni - MCF de Sociologie (SSA)
    Christophe Voilliot - MCF science politique (DSP)
    Zoé Vaillant - MCF géographie (SSA)
    Laurence Vanoflen MCF français (LCE)
    Margot Verdier, vacataire d’enseignement (SOPHIAPOL)
    Claire Vincent-Mory, docteure en sociologie (Sophiapol)
    Victor Violier, doctorant en science politique (ISP)
    Cécile Viollain, MCF anglais (LCE)
    Emmanuel Wallon, professeur de sociologie politique (DSP et SSA)
    Et aussi :
    La section FSU de l’Université Paris Nanterre
    Vincent Bruand - extérieur à l’université, conservateur de bibliothèque
    Benoit Meunier - extérieur à l’université - enseignant."

    Reçu via email, le 12.02.2019

    #frais_universitaires #France #taxes_universitaires #Mickaël #Victor

    v. aussi la métaliste :
    https://seenthis.net/messages/739889

  • ENTRETIEN Maud Simonet : « Le travail gratuit est l’un des visages du néolibéralisme »

    Maud Simonet
    sociologue à l’IDHE (CNRS)

    Du service civique à l’engagement citoyen, du bénévolat au workfare, le travail gratuit ou semi-gratuit est partout. Dans Travail gratuit : la nouvelle exploitation ? (éd. Textuel, 2018), la sociologue Maud Simonet revient sur ses multiples formes et les enjeux soulevés en prenant appui sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique. Entretien.

    Travail domestique, digital labor, blogueurs du Huffington Post, allocataires d’aide sociale dans les parcs publics new yorkais…, vous vous intéressez dans ce livre à toutes ces formes de travail gratuit. Pourquoi les rassembler ?

    Ce sont à chaque fois des terrains sur lesquels j’ai mené des enquêtes et entre lesquels j’ai trouvé des points communs. Le premier est que toutes ces formes de travail non rémunéré font vivre des associations, des services publics et des entreprises, elles font partie intégrante du fonctionnement du marché du travail actuel.

    Alors que l’on parle aujourd’hui beaucoup d’ « assistanat », tous ces exemples montrent l’inverse : une partie de nos organisations productives reposent sur du travail qui non seulement n’est pas rémunéré, mais qui n’est même pas reconnu comme travail.

    Qu’entend-on justement par travail gratuit ?

    Je m’appuie sur les analyses féministes des années 1970 sur le travail domestique, qui sont extrêmement riches, et je retiens cette définition : le travail gratuit n’est pas seulement une soustraction, ce n’est pas seulement un travail qui n’est pas rémunéré. C’est avant tout un déni de travail au nom d’autre chose. C’est un travail que l’on ne reconnaît pas comme travail, mais comme valeur : il est fait au nom de l’amour, de la maternité, de la famille, pour le travail domestique.

    C’est la même chose dans les autres formes de travail gratuit. Dans les services publics, c’est au nom de la citoyenneté, de l’engagement citoyen qu’on travaille gratuitement et qu’on ne reconnaît pas ce travail comme du travail. Sur internet, pour ce qu’on appelle le digital labor, c’est le même principe, cette fois autour de la rhétorique de la passion : ce n’est pas un vrai travail car on est passionné. On a tendance à opposer les valeurs d’un côté, le travail de l’autre. Les analyses féministes des années 1970 nous permettent de penser les deux ensemble : ce n’est pas parce qu’on y croit, qu’on aime ou qu’on est passionné·e qu’il n’y a pas d’enjeux d’exploitation.

    L’une des originalités du livre est de mettre l’accent sur le travail gratuit dans les services publics. Comment fonctionne cette mise au travail des usagers des services publics ?

    Elle mobilise la rhétorique de l’engagement citoyen. On le fait pour rendre à la communauté, pour l’intérêt général. Pourtant, les conséquences sur les conditions matérielles du travail sont concrètes et cela aboutit à une démultiplication des statuts des travailleurs des services publics.

    Je prends l’exemple des parcs publics new-yorkais, dans lesquels j’ai mené une enquête avec mon collègue John Krinsky. A New York, si vous prenez une photo dans un parc d’une personne tenant une pince servant à ramasser les déchets, cette personne peut être un employé de la ville, mais aussi un travailleur associatif, un bénévole, un allocataire des minima sociaux… Différents statuts coexistent, et bien sûr, différents droits attachés à ces statuts.

    En France aussi. On le voit avec la réforme des rythmes scolaires à l’école que j’ai étudiée avec Francis Lebon. Si vous poussez la porte d’une école le mardi après 15 heures, pendant les activités périscolaires, vous pouvez rencontrer un animateur municipal, qui peut être titulaire, vacataire ou contractuel, un animateur associatif, un enseignant qui sera payé en plus par la municipalité, un jeune en service civique1, un parent ou un grand-parent bénévole ou un autre bénévole. Une série de statuts entrent dans le service public, aux horaires du service public.

    Qu’est-ce que ça veut dire ?

    Cette gratuitisation du travail est le contraire de la privatisation des services publics. C’est une forme de néolibéralisation plus douce, moins visible, plus acceptable que la privatisation car on traite de valeurs, l’engagement citoyen, au service de sa communauté. C’est la face civique de la néolibéralisation du travail. Ce visage du néolibéralisme peut nous sembler plus supportable, mais il soulève des enjeux importants, qui sont plus difficiles à repérer et à combattre.

    La gratuitisation du travail dans les services publics est d’abord une attaque contre la fonction publique municipale. D’autant que les fonctionnaires municipaux eux-mêmes, dans l’exemple des parcs new-yorkais, doivent encadrer ces travailleurs gratuits sans être payés pour le faire. C’est aussi une attaque contre la syndicalisation, contre la possibilité de créer du collectif.

    De plus, il est très compliqué pour les syndicats de combattre le bénévolat. Cela revient à lutter contre des citoyens engagés qui se préoccupent de l’état de propreté de leur parc, des parents d’élèves qui s’impliquent dans les activités périscolaires. C’est compliqué aussi parce que les syndicats eux-mêmes fonctionnent en partie grâce au travail gratuit.

    Quant aux associations, elles sont à la fois contraintes par et actrices de ce développement. Lorsque l’Etat coupe les financements mais subventionne des services civiques, on peut raisonnablement s’attendre à ce qu’il y ait moins de CDI dans les associations et davantage de services civiques. Mais les associations cherchent aussi à développer ces formes d’engagement citoyen. Certaines d’entre elles ont beaucoup porté le service civique.

    Quel est le rôle de l’Etat ?

    La responsabilité de l’Etat est très forte. Le travail gratuit ou semi-gratuit est soutenu par une politique publique. Ce sont des choses pensées politiquement, construites, avec des financements, et des projets de loi qui sont votés.

    A leur création [en 2010, ndlr], les services civiques étaient très concentrés dans les associations. Depuis leur montée en charge, ils peuvent être déployés directement par les ministères, à l’hôpital, dans l’éducation nationale, par le ministère des Sports. Les administrations signent des conventions avec l’Agence du service civique. Dans une école, vous pouvez avoir un service civique par l’intermédiaire de la Ligue de l’enseignement, et un autre envoyé directement par le rectorat.

    C’est pourquoi, avec mon collègue Matthieu Hély notamment, nous sommes très critiques par rapport à l’idée d’un retrait ou d’un désengagement de l’Etat : celui-ci reste bien présent. L’école est toujours un service public, comme l’entretien des parcs new-yorkais est toujours un service public. On constate en revanche un retrait du fonctionnaire, de la figure du fonctionnaire comme agent de l’Etat. Cette représentation est attaquée et questionnée par ces transformations du travail et ces politiques publiques.

    Le bénévolat était pourtant vu dans les années 1980 comme un obstacle à l’emploi. Qu’est-ce qui a changé ?

    En 2011, Laurent Wauquiez parle du « cancer de l’assistanat » et formule la première proposition très explicite de workfare, qui consiste à demander aux allocataires du RSA de faire des travaux d’utilité sociale. En 2016, le département du Haut-Rhin veut imposer des heures de bénévolat (le terme est cette fois employé) aux allocataires du RSA. Dans les deux cas, les associations se mobilisent : « non, le cancer, c’est le chômage », « le bénévolat ne peut pas être obligatoire ».

    Mais vingt ans plus tôt, ces mêmes associations se mobilisaient pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat. Deux cas de chômeurs bénévoles menacés de radiation avaient fait du bruit. A l’époque, l’Unédic disait « quand on est chômeur, on doit être disponible et à la recherche d’un emploi, on ne peut donc pas faire du bénévolat ». Les associations répondaient : « comme tout le monde, les chômeurs ont le droit de faire du bénévolat ». La loi de 1988 sur l’exclusion intègre cette possibilité de bénévolat pour les chômeurs sous certaines conditions.

    En vingt ans, nous sommes passés d’une mobilisation pour permettre aux chômeurs de faire du bénévolat à une mobilisation pour ne pas obliger les allocataires du RSA à faire du bénévolat. Que s’est-il passé ? Le paradigme de l’emploi s’est transformé en peu de temps : au départ, le bénévolat était perçu comme un obstacle à la recherche d’emploi. Aujourd’hui, il peut être vu comme un substitut à l’emploi, ou a minima, comme une contrepartie à l’emploi qu’on n’a pas. Nous sommes passés de l’obstacle à la contrepartie.

    Comment ce passage a-t-il eu lieu ?

    Par la rhétorique du bénévolat comme tremplin vers l’emploi. Dans le monde anglophone, on parle de « sacrificial labor », « aspirational labor », « hope labor », le travail peu ou pas payé que l’on fait aujourd’hui dans l’espoir d’en avoir un ou un meilleur demain. Les chômeurs peuvent légitimement faire du bénévolat puisque cette expérience pourrait les amener à décrocher un emploi.

    Ce phénomène s’inscrit dans une transformation plus large des politiques de l’emploi. C’est un moyen de faire la démonstration de son employabilité mais aussi de sa bonne citoyenneté, à une époque, depuis les années 1990, où les chômeurs sont culpabilisés. Ce qu’a exprimé encore récemment la réponse d’Emmanuel Macron disant qu’il suffisait de « traverser la rue » : cela veut dire que le chômeur n’a pas cherché bien loin, et renforce l’idée d’une responsabilité individuelle. Le travail gratuit devient une preuve : la preuve qu’on est un bon chômeur, un bon allocataire, que l’on fait des choses pour sa communauté, qu’on ne reste pas chez soi.

    Le workfare n’existe pas en France, légalement du moins.

    Le workfare désigne l’obligation qui est faite aux allocataires de l’aide sociale de donner des heures de travail pour toucher leur allocation. Il n’existe pas en effet légalement en France. Mais des brèches ont été ouvertes. Dans plusieurs départements, des municipalités proposent des programmes de bénévolat pour les allocataires du RSA. Dans le Haut-Rhin, le tribunal administratif de Strasbourg a d’abord dit qu’on ne pouvait pas imposer de bénévolat aux allocataires du RSA. Mais quelque temps plus tard, le Conseil d’Etat est revenu partiellement sur cette décision en disant « dans certains cas, un département peut l’intégrer dans ses demandes aux allocataires ».

    Par ailleurs, des contraintes sociales existent en dehors de l’obligation légale. Lorsqu’un conseiller Pôle Emploi propose le service civique aux jeunes qui viennent à son guichet, cela construit une incitation. Quand un maire dit « si vous m’aidez à nettoyer la ville, je vous aide à trouver du travail », les gens l’intègrent comme une contrainte. « Papa doit le faire s’il veut trouver du travail ». C’est ainsi qu’une grand-mère l’a expliqué à sa petite-fille qui assistait à la réunion de présentation.

    Cela n’empêche pas de reconnaître l’importance que ce travail a pour les personnes. Comme pour le travail domestique. Dénoncer son exploitation ne signifie pas qu’il n’y a pas d’amour dans les foyers. Il faut pouvoir penser ensemble le registre des valeurs et le déni de travail qui est fait à ces acteurs et actrices-là. Oui, les personnes qui le font y trouvent une utilité sociale. Ne pourraient-elles pas pour autant être payées pour le faire ? Est-ce légitime que la société leur demande de le réaliser gratuitement ? Même si localement, ça peut marcher : huit mois de service civique ou six mois de stage permettent de décrocher un emploi. En attendant, ces formes de travail gratuit ou semi-gratuit font fonctionner le marché du travail tel qu’il existe aujourd’hui.

    Vous ouvrez votre livre sur les analyses féministes du travail domestique des années 1970. Pourquoi ?

    Ces analyses sont très puissantes théoriquement. Les féministes ont déjà posé toutes les questions que nous nous posons aujourd’hui sur le travail gratuit : comment le définir ? Quelles sont ses frontières ? Comment le rendre visible ? Comment est-il traversé par des rapports sociaux de genre et de classe ? Pourquoi le rendre visible ne suffit-il pas à changer les choses ? Comme la chercheuse Kylie Jarrett, qui l’exprime avec colère, je trouve qu’on ne rend pas suffisamment justice à cette pensée, à ces discussions très vives, très riches et très puissantes intellectuellement qui ont eu lieu dans les années 1970. Nous pourrions bien davantage nous emparer de ces outils.

    Plus précisément, quels enseignements peut-on en tirer ?

    Les féministes se sont demandé comment rendre visible le travail domestique. L’une des façons de procéder a été de lui attribuer une valeur monétaire, ce qui a été fait en 1981. Cela a fait l’effet d’une révélation. « Pour que le travail domestique devienne une « question sociale », il a fallu que son estimation emprunte les termes de l’économie dominante : la monnaie », écrit l’économiste Annie Fouquet dans un article de 2001 où elle revient sur cet épisode. Mais cette valorisation monétaire a aussi soulevé de nombreuses questions : comment la réaliser ? Ne laisse-t-on pas une dimension essentielle de ce travail de côté ? La mesure monétaire a aussi immédiatement posé la question des frontières du travail domestique : lorsque je promène le chien, est-ce du travail domestique ? Lorsque je fais l’amour ? Lorsque je lis une histoire à mon enfant le soir ?

    On voit aujourd’hui très bien comment ce débat se pose pour le digital labor : est-ce que je travaille lorsque je poste mes photos de vacances sur Facebook ? Quand j’écris un commentaire sur un site recensant les restaurants ? La seule différence, c’est que ces questions concernent aussi des hommes diplômés des classes moyennes. Mais l’idée que le capitalisme entre « dans nos cuisines et nos chambres à coucher », Silvia Federici et Nicole Cox l’écrivaient déjà en 1975.

    Le travail gratuit est aussi traversé par des rapports de classe.

    Les débats entre féministes sur l’émancipation par le travail rémunéré nous montrent aussi que le travail gratuit des un·e·s n’est pas celui des autres. C’est ce que rappelle bell hooks2 : les féministes blanches mainstream des années 1970 voulaient aller sur le marché du travail et voyaient dans l’accès à l’emploi une source d’émancipation. A quoi le black feminism a répondu : « C’est bien gentil, mais nous, les femmes noires et les femmes des classes populaires, ça fait bien longtemps qu’on va sur le marché du travail, et on n’y a jamais trouvé la moindre émancipation. » Pour beaucoup de femmes noires des classes populaires contraintes de quitter leur foyer pour aller au boulot, le travail domestique pouvait au contraire avoir une valeur politique et émancipatrice, à travers le fait de prendre soin des siens, d’un espace protégé et de transmettre une histoire, des savoirs et des savoir-faire.

    Le travail gratuit est pris dans des rapports sociaux de sexe et de classe. C’est toujours le cas aujourd’hui. Dans les parcs new-yorkais s’exercent plusieurs formes de travail gratuit, qui s’adresse de fait surtout aux femmes : l’un, au nom de la citoyenneté, s’impose aux femmes des classes moyennes et supérieures. L’autre, à travers le workfare, s’impose aux femmes des classes populaires. Dans le premier cas, ce travail est valorisé, sa dimension citoyenne est mise en avant, la bénévole est encensée comme une bonne citoyenne. Des cérémonies de remerciement sont organisées. De l’autre côté, les allocataires de l’aide sociale sont priées de faire ce travail au nom de la citoyenneté, mais avec l’idée que c’est la dernière chance de se racheter une citoyenneté quand on est dépendant·e. Le discours est moins valorisant.

    Quelles conséquences cela a-t-il ?

    Tout sépare la bénévole qui vit au-dessus de Central Park, et l’allocataire des minima sociaux qui vit dans le Bronx et vient nettoyer le parc de Brooklyn. Tout sépare la philanthrope qui a contribué à mettre en place l’association des bénévoles du parc et qui fait des réceptions pour lever des fonds et recruter, et l’allocataire de minima sociaux, prise dans des rapports paternalistes, parfois confrontée à du harcèlement sexuel, dépendante d’un encadrant, souvent un homme, qui peut lui donner une petite prime ou des heures supplémentaires. Ce sont des univers sociaux qui sont à mille lieux l’un de l’autre. Comment dès lors peut-on construire une alliance entre ces actrices ?

    Il en va de même pour le bénévolat en France : comment construire du commun entre le bénévolat d’un fonctionnaire retraité et celui d’un jeune des classes populaires qui essaie d’entrer sur le marché du travail et à qui l’on dit « tu n’as qu’à faire ça en attendant de trouver quelque chose, peut-être que tu pourras te faire remarquer »… Dans les deux cas, c’est du bénévolat, mais les enjeux en termes de rapports sociaux ne sont pas les mêmes : pour les uns, c’est une continuité, un plus, une manière de continuer à se sentir utile, pour les autres, c’est un moyen de prouver son employabilité afin de pouvoir avoir un jour accès à un emploi. Il est donc très difficile de construire un intérêt collectif.

    Que le travail gratuit soit traversé par des rapports sociaux de classe rend compte aussi des limites de la visibilisation. Il est essentiel de rendre ce travail visible, et pourtant, cela ne suffit pas à faire changer les choses. C’est aussi le cas avec le travail domestique : le seul fait de le mettre en lumière ne permet pas d’en venir à bout, même si c’est indispensable.

    Les débats des années 1970 n’ont pas été soldés à l’époque, et ne le sont toujours pas. Tous les enjeux du travail domestique, d’assignation d’une forme de travail aux un·e·s et pas aux autres, une telle approche féministe du travail a beaucoup à nous dire sur le travail aujourd’hui. Tout le monde pourrait s’en emparer, et pas uniquement pour regarder le travail des femmes. Nous sortirions ainsi du regard très masculin, très androcentré, sur le travail qui reste prédominant.

    1. Le service civique est encadré par une limite d’âge (entre 16 et 25 ans), indemnisé autour de 580 euros par mois et bénéficie d’une protection sociale complète, mais ne peut cotiser au chômage ni ne relève du droit du travail. On peut parler à son propos de travail semi-gratuit.
    2. Voir De la marge au centre – Théorie féministe, éditions Cambourakis, 2017 (cet ouvrage regroupe des textes écrits dans les années 1980 et 2000).

    PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE MOUZON

    https://www.alternatives-economiques.fr/maud-simonet-travail-gratuit-lun-visages-neoliberalisme/00087462

  • La musique de 2018
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/la-musique-de-2018

    ft. Ben LaMar gay, Cat Power, Céline Gillain, Field Music, Gruff Rhys, Jeunesse sombre et dorée, Khalab, Lucio Battisti, Mormor, Moses Boyd, Neko Case, Ravyn Lenae, Young Fathers

    + special xmas : Pocket Gods : Exit brexit for Xmas + Shonen Knife : Space Christmas

    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/la-musique-de-2018_05885__1.mp3

  • The New American Songbook: The oldies of the future.
    https://slate.com/culture/2018/10/the-new-american-songbook-the-oldies-of-the-future.html

    Oct 18, 2018 - Here are the hits of the past 25 years that we’ll be listening to for the next 100.

    What makes a song last? The history of popular music tells us that many masterpieces of songcraft—and even the most world-conquering smashes—are quickly forgotten.

    Meanwhile, many earworms burrow deep into the collective consciousness, where they take root, whether we like it or not.

    Which of today’s hits will be tomorrow’s classics?

    Who could have predicted that “Don’t Stop Believin’ ”—which was, upon its release in 1981, a commercial disappointment from a critically derided band—would become the 20th century’s best-selling digital download?* Or that it would be a “novelty” dance single, of all song varieties, that would become Billboard’s pick for the greatest single of all time?

    Separating the most durable tunes from the millions of other would-be classics is no easy task. So we asked critics, musicians, and industry professionals to predict which tracks from the past 25 years we’ll still be dancing and singing along to for the next 100 years. Some of these songs our children will belt in sports arenas. Others our grandchildren will dance to at their weddings.

    The New American Songbook is emphatically not a list of the best songs of the past quarter-century, although many of these tracks would make that list, too. As predicted by our panel, tomorrow’s oldies, like tomorrow’s America, will be a lot less male-dominated, and a lot more diverse. Less than a third of the songs on our list are fronted by white men, and no artists are featured more frequently than pop music’s first couple Beyoncé and Jay-Z. Classic rock will soon be rivaled by classic rap, and the Cole Porter of the next American songbook may be Max Martin.

    Below, find the Top 30 songs, in order, all of which were nominated by at least two of our panelists. You can also read the individual ballots of everyone from Chuck Klosterman to NPR’s Ann Powers to Drive-By Truckers’ Patterson Hood. Which of today’s hits will endure as tomorrow’s golden oldies? Here’s our best guess.

    30. Idina Menzel – “Let It Go”

    Producers: Kristen Anderson-Lopez, Robert Lopez
    Songwriters: Kristen Anderson-Lopez, Robert Lopez
    Year: 2013

    29. Liz Phair – “Fuck and Run”

    Producers: Liz Phair, Brad Wood
    Songwriter: Liz Phair
    Year: 1993

    28. Daft Punk ft. Pharrell Williams and Nile Rodgers – “Get Lucky”

    Producers: Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo
    Songwriters: Thomas Bangalter, Guy-Manuel de Homem-Christo, Nile Rodgers, Pharrell Williams
    Year: 2013

    27. Alanis Morissette – “You Oughta Know”

    Producer: Glen Ballard
    Songwriters: Alanis Morissette, Glen Ballard
    Year: 1995

    26. Old Crow Medicine Show – “Wagon Wheel”

    Producer: David Rawlings
    Songwriters: Bob Dylan, Ketch Secor
    Year: 2004

    25. Destiny’s Child – “Say My Name”

    Producer: Darkchild
    Songwriters: LaShawn Daniels, Rodney Jerkins, Fred Jerkins III, Beyoncé, LeToya Luckett, LaTavia Roberson, Kelly Rowland
    Year: 1999

    24. Israel Kamakawiwoʻole – “Somewhere Over the Rainbow/What a Wonderful World”

    Producers: Israel Kamakawiwoʻole, Jon de Mello
    Songwriters: Edgar Yipsel Harburg, Bob Thiele, George David Weiss
    Year: 1993

    23. Beyoncé ft. Jay-Z – “Crazy in Love”

    Producers: Rich Harrison, Beyoncé
    Songwriters: Beyoncé, Rich Harrison, Eugene Record, Shawn Carter
    Year: 2003

    22. Nine Inch Nails – “Hurt”

    Producer: Trent Reznor
    Songwriter: Trent Reznor
    Year: 1994

    Producers: Dr. Dre, Mike Elizondo
    Songwriters: Curtis Jackson, Andre Young, Mike Elizondo
    Year: 2003

    20. Adele – “Rolling in the Deep”

    Producer: Paul Epworth
    Songwriters: Adele Adkins, Paul Epworth
    Year: 2010

    19. Oasis – “Wonderwall”

    Producers: Owen Morris, Noel Gallagher
    Songwriter: Noel Gallagher
    Year: 1995

    18. Backstreet Boys – “I Want It That Way”

    Producers: Kristian Lundin, Max Martin
    Songwriters: Andreas Carlsson, Max Martin
    Year: 1999

    17. Rihanna ft. Calvin Harris – “We Found Love”

    Producer: Calvin Harris
    Songwriter: Calvin Harris
    Year: 2011

    16. The Killers – “Mr. Brightside”

    Producer: The Killers
    Songwriters: Brandon Flowers, Dave Keuning, Mark Stoermer, Ronnie Vannucci Jr.
    Year: 2003

    15. Céline Dion – “My Heart Will Go On”

    Producers: Walter Afanasieff, James Horner, Simon Franglen
    Songwriters: Will Jennings, James Horner
    Year: 1997

    14. Santana ft. Rob Thomas – “Smooth”

    Producer: Matt Serletic
    Songwriters: Itaal Shur, Rob Thomas
    Year: 1999

    13. Lauryn Hill – “Doo Wop (That Thing)”

    Producer: Lauryn Hill
    Songwriter: Lauryn Hill
    Year: 1998

    12. Drake – “Hotline Bling”

    Producer: Nineteen85
    Songwriters: Aubrey Graham, Paul Jefferies, Timmy Thomas
    Year: 2015

    11. Eminem – “Lose Yourself”

    Producers: Eminem, Jeff Bass, Luis Resto
    Songwriter: Marshall Mathers
    Year: 2002

    10. Carly Rae Jepsen – “Call Me Maybe”

    Producer: Josh Ramsay
    Songwriters: Carly Rae Jepsen, Josh Ramsay, Tavish Crowe
    Year: 2012

    9. TLC – “Waterfalls”

    Producer: Organized Noize
    Songwriters: Marqueze Etheridge, Lisa Lopes, Organized Noize
    Year: 1994

    8. The White Stripes – “Seven Nation Army”

    Producer: Jack White
    Songwriter: Jack White
    Year: 2003

    7. Mariah Carey – “All I Want for Christmas Is You”

    Producers: Mariah Carey, Walter Afanasieff
    Songwriters: Mariah Carey, Walter Afanasieff
    Year: 1994

    6. Mark Ronson ft. Bruno Mars – “Uptown Funk”

    Producers: Mark Ronson, Jeff Bhasker, Bruno Mars
    Songwriters: Jeff Bhasker, Philip Lawrence, Peter Hernandez, Mark Ronson, Nicholas Williams, Devon Gallaspy, Lonnie Simmons, Charles Wilson, Ronnie Wilson, Robert Wilson, Rudolph Taylor
    Year: 2014

    5. The Notorious B.I.G. – “Juicy”

    Producers: Poke of Trackmasters, Pete Rock
    Songwriters: Christopher Wallace, Hunter McIntosh, Sean Combs, Pete Rock, Jean-Claude Olivier, Samuel Barnes
    Year: 1994

    4. Kelly Clarkson – “Since U Been Gone”

    Producers: Max Martin, Dr. Luke
    Songwriters: Max Martin, Lukasz Gottwald
    Year: 2004

    3. Beyoncé – “Single Ladies (Put a Ring on It)”

    Producers: Christopher Stewart, Terius Nash, Beyoncé
    Songwriters: Christopher Stewart, Terius Nash, Thaddis Harrell, Beyoncé
    Year: 2008

    2. Jay-Z ft. Alicia Keys – “Empire State of Mind”

    Producer: Al Shux
    Songwriters: Angela Hunte, Alicia Keys, Alexander Shuckburgh, Bert Keyes, Janet Sewell-Ulepic, Shawn Carter, Sylvia Robinson
    Year: 2009

    1. Outkast – “Hey Ya”

    Producer: André 3000
    Songwriter: André 3000
    Year: 2003

    This future standard has the “best hook in history,” writes Powers. And it’s perhaps the strongest testament to Outkast’s world-conquering, genre-bending hit that you can’t help but mentally scroll through this perennial list-topper’s many catchy bits and respond, “Wait—which one?” Of course there’s the titular chorus, at once triumphant and melancholy. (While some panelists referred to it as “an expression of pure pop joy,” the lyrics find the singer worrying that all love is transient.) But there are also the hand claps putting three exclamation points on each couplet, the call-and-response section that lets the audience deliver the cooler-than-cool punchline, the “shake it like a Polaroid picture” bridge that people will be singing long after they’ve forgotten the purpose of shaking Polaroids, even the repetition of 14 straight “all rights” that embodies this song’s perfect combination of pop universality and André 3000 weirdness. (See also the time signature, which is either a standard 4/4 or a downright bizarre 11/4, depending on whom you ask.)

    And these hooks have already sunk themselves into subsequent generations. As Kois writes, “The first time I played this song for my kids it was as if they’d already heard it 1,000 times.” If what they say is “Nothing is forever,” “Hey Ya” might be the exception.

    #musique

  • Le Brésil perd 8300 médecins cubains pour des raisons purement politiques Céline Tzaud/afp/oang - 23 Novembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/monde/10017945-le-bresil-perd-8300-medecins-cubains-pour-des-raisons-purement-politiqu

    Les premiers des quelque 8300 médecins cubains exerçant au Brésil sont arrivés vendredi à La Havane. Leur départ, qui risque de provoquer des déserts médicaux, fait suite aux menaces du président brésilien élu Jair Bolsonaro.


    Les milliers de praticiens cubains concernés avaient été envoyés au Brésil depuis 2013 dans le cadre du programme « Mais Médicos » (Plus de médecins) initié par l’ancienne présidente de gauche Dilma Roussef pour remédier à la pénurie de médecins.

    Les premiers d’entre eux - partis jeudi du Brésil - ont été reçus avec les honneurs vendredi à La Havane. En blouses blanches et portant des drapeaux cubains et brésiliens, ils ont été accueillis à leur descente d’avion par le président Miguel Diaz-Canel.

    Hostilités déclenchées par le président élu brésilien
    Leur rapatriement, qui doit être achevé d’ici le 12 décembre, a été décidé par les autorités cubaines en réaction à des propos tenus par le président brésilien élu Jair Bolsonaro.

    Ce dernier avait prévenu qu’il allait conditionner la poursuite de ce programme à la mise en place d’un examen de compétences pour ces médecins et au versement de leur salaire intégral.

    L’accord conclu à l’époque prévoit en effet le versement, par le Brésil, d’un salaire mensuel de plusieurs milliers de francs à Cuba pour chaque médecin. Mais La Havane ne reverse que moins d’un tiers de ce montant aux praticiens. Farouche anticommuniste, Jair Bolsonaro a laissé entendre que ce système finançait la « dictature socialiste » cubaine.
    . . . . .
    Le programme continue toutefois dans une soixantaine de pays, principalement au Venezuela qui vient de renforcer sa collaboration.
    . . . . . .
    Les Noirs et les indigènes particulièrement touchés
    L’Affaire fait la Une des médias au Brésil, où de nombreuses régions périphériques défavorisées ou des zones rurales risquent de se transformer en déserts médicaux.

    Dans des Etats comme Bahia, on parle d’une perte de la moitié des médecins dans certaines villes.

    L’association nationale des maires du Brésil (FNP) a tiré la sonnette d’alarme, rappelant dans un communiqué que près de 80% des municipalités du pays « dépendent exclusivement du programme pour les soins médicaux et que 90% de la population indigène est traitée par des professionnels cubains ».

    De nombreuses populations risquent donc de n’avoir plus accès à des services médicaux. "Bolsonaro a provoqué cet acte raciste car ce sont principalement les Noirs qui en pâtiront, a dénoncé pour sa part l’ancienne superviseuse du programme Mais Médicos à Rio.

    #jair_bolsonaro #Brésil #Santé #Cuba #guerre_aux_pauvres

  • STÉPHANE FRANÇOIS « LA NÉOSORCELLERIE, ENTRE BRICOLAGE ET ÉCOFÉMINISME »
    https://laspirale.org/texte-588-stephane-francois- la-neosorcellerie-entre-bricolage-et-ecofeminisme.html

    STÉPHANE FRANÇOIS « LA NÉOSORCELLERIE, ENTRE BRICOLAGE ET ÉCOFÉMINISME »Qu’elles prétendent se dresser contre Trump ou le machisme ambiant, c’est un fait, les sorcières sont à la mode. De l’ouvrage que vient de leur consacrer la journaliste Mona Chollet à Sabrina, la dernière série pour adolescent.e.s, les adeptes du balai et des chaudrons occupent les têtes de gondoles et font la une de la presse culturelle.

    Une enquête de Stéphane François au cours de laquelle on croise de modernes occultistes (ou prétendus tels), des militantes écoféministes, un rosicrucien, membre de la Société Théosophique, le « Dieu Cornu » et la « Grande Déesse », un démonologue, quelques historiens, et enfin Heinrich Himmler et son Ahnenerbe, le centre de recherche de la SS.

    Un article de Stéphane (...)

    https://laspirale.org/texte-588-stephane-francois-%C2%A0la-neosorcellerie-entre-bricolage-et-ec
    #laspirale

    • Intéressant, merci ! Un exemple de plus de la résistance à reconnaître le rôle déterminant de la misogynie (avec des arguments bien faiblards). cc @mad_meg

    • Je trouve assez drole qu’il demande des noms d’universitaires et se plaigne que Michelet ne soit pas cité. Or Michelet est souvent cité dans les écrits féministes sur les sorcières, en particulier dans Caliban, il y a une partie pour salué son apport sur le sujet et sa compréhension de l’aspect misogyne de cette persécution. Le fait de demander des noms d’universitaires masculins, seuls reconnus par ce journaliste, alors que les féministes vont bien sur privilégié des recherches plus récentes et d’historiennes. D’autre part les féministes ne sont pas historiennes et n’en ont rien à faire de ses barbons d’universitaires.
      La partie sur le féminicide est idiote, le mot féminicide est construit sur la racine de -icide, pas génocide en particulier, mais aussi, homicide, matricide, parricide, infanticide, écocide...

      Par contre je suis d’accord sur la partie à propos de l’essentialisme dans le neo-paganisme, le wicca et certains ecoféminismes. Je suis très opposé à l’idée d’un matriarcat primordiale et les trucs de deesses mère nature me fatiguent beaucoup. J’aime pas les religions, même féministes.

      Après j’ai souris sur le fait qu’il dit qu’il y a des féministes radicales qui s’intéressent aux sorcières.
      En tout cas c’est une promo quand même des sorcières avec pas mal de noms pour se documenté mais avec une grosse couche de mansplanning.

    • Sans trop vouloir me dédouaner de cet article de Stéphane François publié sur le site de laspirale.org j’efface rarement ce qui arrive de ce site puisque j’ai inscrit son flux-RSS dans mes préférences.
      2 liens externes de laspirale :
      https://www.witchboston.org
      http://witchpdx.com
      Après ça, j’ai toujours pas lu ton livre @mona

      Stéphane François est docteur en sciences politiques et historien des idées. Aussi maître de conférence à l’IPAG (Institut de Préparation à l’Administration Générale) de l’Université de Valenciennes. Il fréquente les universitaires d’un peu trop près pour moi, même en dehors du féminisme, comme le remarque @mad_meg J’ai souvent trop de mal à suivre leurs thèses.
      https://seenthis.net/messages/710843
      https://comptoir.org/2017/04/03/stephane-francois-les-nationalistes-revolutionnaires-ont-toujours-ete-a-la
      https://tempspresents.com/author/stephanefrancois
      #Stéphane_François

    • Ok je comprend mieux la partie sur les SS et Himmler maintenant que j’ai quelques infos sur Stéphane François. Merci @vanderling
      J’avais pas relevé cette partie du texte qui est à mes yeux un grossier point godwin. Pour continuer dans son registre il aurais du ajouter que certains nazis étaient végétariens et que certaines féministes le sont aussi ! Il y a des nazis qui se sont intéressés à l’ésotérisme, au paganisme, à l’indouisme, à l’antiquité romaine. Est ce que les personnes qui s’intéressent à ces sujets sont affiliées aux nazis pour autant ? Et c’est un peu paradoxale de se servir d’un rapprochement pareil quant tu m’apprend à quel sujet il consacre son étude.

    • Je t’avoue mon ignorance @mad_meg je ne connais pas Jules Michelet, à part son nom et qu’il était historien. Suite au lien que tu as posté ci-dessus conférence sur les sorcières par des féministes. Voici un lien (qui en contient bcp d’autres) que j’ai trouvé sur le site de france culture avec les voix de Jacques Munier et Céline du Chéné qui me sont plus familières que celle de Michelet.

      Si la figure de la #sorcière paraît plus positive, c’est grâce à « La Sorcière » de #Jules_Michelet mais aussi aux mouvements féministes des années 1970 qui s’en sont emparés pour en faire un objet d’étude, il existe même une branche en gender studies intitulée witch studies.

      https://www.franceculture.fr/emissions/lsd-la-serie-documentaire/sorcieres-44-sorcieres-nature-et-feminismes

  • Every Body Electric

    Danse contemporaine et corps non normatifs

    Par Astrid Kaminski

    Traduit de l’anglais par Céline Gauthier

    http://jefklak.org/every-body-electric

    Le corps est le noyau irréductible de la danse. L’intérêt et l’obstination de la danse contemporaine à faire éclater les normes corporelles sur scène sont donc salutaires pour les imaginaires sociaux. De quoi entrer en résonance avec les luttes pour une meilleure visibilité de la marge en politique. De quelles manières ces interrogations chorégraphiques jaillissent hors de la scène ? Comment les spectateurs et spectatrices reçoivent les mises en mouvement des corps « non normatifs » ? Astrid Kaminski nous livre une réflexion ouverte sur les affects à l’œuvre, suscitée par la pièce Every Body Electric de Doris Uhlich.

  • Les habitants de Corseaux (VD) se plaignent de l’odeur du cannabis Céline Brichet - 10 Novembre 2018 - RTS

    https://www.rts.ch/info/regions/vaud/9982820-les-habitants-de-corseaux-vd-se-plaignent-de-l-odeur-du-cannabis.html

    Le petit village vaudois de Corseaux est le théâtre d’une guerre de voisinage entre ses habitants et un cultivateur de cannabis légal. En cause la forte odeur des plantes qui envahit les ruelles et les habitations.

    Olivier Murset a habité Corseaux toute sa vie. Mais il y a quelques mois il remarque pour la première fois chez lui une odeur si tenace qu’elle le réveille la nuit. « En juillet j’ai senti une odeur qui était un peu indéfinissable entre un problème d’égouts ou de pourrissement », explique-t-il au 19h30. « J’ai pensé à mon isolation périphérique de maison, j’ai reniflé un peu partout avant de comprendre que ça ne venait pas de chez moi. »

    Comme l’explique le journal 24 heures dans son édition du 2 novembre, l’odeur est en réalité celle du cannabis légal que cultive son voisin. Une culture de 4000 m2 située dans des serres sur les hauts du village. L’été, pendant la floraison, les plantes sentent particulièrement fort et le vent porte les effluves jusqu’au coeur de Corseaux.

    Interpellation déposée
    Inadmissible pour les habitants qui dénoncent le problème sur les réseaux sociaux : « C’est tous les soirs que ça pue ! On est presque obligé de dormir les fenêtres fermées ! » "Vive la chambre des enfants qui est polluée... juste plus envie d’aérer chez nous." Une interpellation est même déposée au Conseil communal de la commune.

    Mais les autorités le confirment, vérification faite, la plantation est légale, et son odeur aussi. « La seule chose que des plaignants pourraient faire c’est porter ça devant la justice civile et après ce sera à un juge de déterminer si ces odeurs sont soutenables ou pas », détaille Antoine Lambert, syndic de Corseaux. Une situation particulièrement épineuse puisqu’il n’existe pas de moyen de mesurer les odeurs de manière aussi précise que pour le bruit.

    « L’odeur, c’est la qualité »
    Le cultivateur et propriétaire des serres des « Jardins de Corseaux », Frédéric Gay, entend les plaintes de ses voisins mais n’y voit pas de solution autre que le déménagement de ses cultures. « L’odeur c’est la qualité pour nous. Nous faisons essentiellement des extractions pour des huiles essentielles, donc c’est ce qu’on recherche. On pourrait comparer avec une tomate, une tomate qui n’a pas de goût ça n’a pas de sens. »

    Les plants venant d’être récoltés, les odeurs ont pour l’heure disparu des rues du village. Elles reviendront l’été prochain, avec la nouvelle récolte.

    #MDR #nuisances #canabis #Suisse #agriculture

  • Libye, terre des #hommes_violés

    En Libye, le viol est une arme de guerre. Mais, contrairement à dʹautres pays qui connaissent aussi ce fléau, ce sont les hommes qui sont les premiers touchés. La juriste Céline Bardet a longtemps travaillé sur les crimes de masse au Tribunal pénal international de la Haye. Elle suit de près la situation libyenne. Entretien avec Guillaume Henchoz.

    https://www.rts.ch/play/radio/hautes-frequences/audio/libye-terre-des-hommes-violes?id=9899115&station=a9e7621504c6959e35c3ecbe7f6bed0
    #viol #hommes #Libye #viol_comme_arme_de_guerre #violences_sexuelles

    • Libye - Anatomie d’un crime
      https://www.arte.tv/fr/videos/065872-000-A/libye-anatomie-d-un-crime
      70 min
      Disponible du 23/10/2018 au 21/12/2018

      Le viol est devenu, depuis une trentaine d’années, une arme de destruction massive en Bosnie, au Rwanda, au Congo et en Syrie. Alors que les femmes et les enfants en sont les premières cibles, dans la poudrière libyenne, ce crime de guerre érigé en système frappe d’abord les hommes. Exilés libyens à Tunis, Emad, un militant, et Ramadan, un procureur, tentent dans la clandestinité de recueillir les preuves d’une barbarie dont les victimes restent emmurées dans l’indicible. À force d’opiniâtreté, ces activistes, aidés par Céline Bardet, une juriste internationale, obtiennent les premiers récits circonstanciés d’une poignée d’hommes qui ont subi ces supplices. Anéantis, le fantomatique Yacine, Nazir ou encore Ahmed livrent des bribes effroyables de leur histoire et de leur intimité saccagée. La voix brisée, ils racontent les prisons clandestines, la violence, les humiliations et les tortures commises par les milices armées dans un pays plongé dans le chaos depuis la chute de Kadhafi. Dans ce cycle sans fin d’horreur organisée, les migrants aussi sont utilisés. Détenu dans une dizaine de geôles, Ali, tout juste libéré, témoigne, lui, de la généralisation du viol qui vise systématiquement les Tawergha, une tribu noire ostracisée.

  • Je ne suis pas l’autre
    http://liminaire.fr/palimpseste/article/je-ne-suis-pas-l-autre

    Cela fait longtemps que je lis le blog texte et photo de Céline Saby que j’apprécie pour la sensibilité, la beauté de ses images et le troublant récit d’un quotidien décrit avec franchise et sensualité : Ma vie et celle des autres. Elle expose jusqu’au 23 septembre, au 59 rue Notre Dame de Nazareth, à #Paris dans le 3ème arrondissement. Cette exposition est l’occasion de découvrir ses plus récentes images mises en scène comme un bouquet sur les murs et l’espace de la galerie, et de lire son travail (...)

    #Palimpseste / #Lecture, #Art, #Architecture, #Écriture, #Livre, #Photographie, #Portrait, #Sicile, Paris, #Amour, #Corps, #Ciel, #Enfance, (...)

    #Biographie
    « https://cargocollective.com/celinesaby »
    « http://mavieetcelledesautres.tumblr.com »
    « http://dunelunel.com/index.html »
    « http://www.adriengodin.com »
    « https://cargocollective.com/celinesaby/Je-ne-suis-pas-l-autre »

  • Sibérie : Après les mammouths extraits du permafrost, voici les vers mais eux... ils sont vivants et ils ont 42.000 ans.

    Extrait de l’article de Futura sciences :

    Mais personne ne soupçonnait jusqu’ici que la durée de conservation soit aussi longue. « Notre découverte montre la capacité d’organismes multicellulaires à survivre à une cryoconservation de plusieurs milliers d’années », s’enthousiasment les chercheurs. Selon eux, les mécanismes de survivance de ces nématodes pourraient ouvrir la voie à des recherches sur la cryogénisation humaine. Cela vous dirait une petite hibernation pour voir à quoi ressemblera la planète dans 42.000 ans ?

    et il n’y a pas que les vers :

    The Arctic permafrost is a unique cryobank of genetic resources. Permafrost sediments contain a considerable taxonomic diversity of unicellular organisms remaining viable after the tens and hundreds of
    thousands of years in cryobiosis. Aerobic and anaerobic bacteria, cyanobacteria, actinomycetes, unicellular green algae, yeasts, mixomycetes, naked amoebas, heterotrophic f lagellates, infusorians, moss spores, and the seeds of higher plants capable of germinating after long-term natural cryopreservation have been found in the permafrost.

    Viable Nematodes from Late Pleistocene Permafrost of the Kolyma River Lowland | SpringerLink

    #Préhistoire #Asie #Permafrost #Pléistocène
    #académie_des_sciences_de_Moscou #université_d'Etat_de_Moscou
    #Higher_School_of_Economics_de_Pushchino_Moscou.
    #Université de Princeton

    DOI : 10.1134/S0012496618030079

  • L’EPFZ accusée de mener des recherches risquées au Nigeria Jean-Marc Heuberger/jgal - 31 Aout 2018 - RTS
    http://www.rts.ch/info/suisse/9812239-l-epfz-accusee-de-mener-des-recherches-risquees-au-nigeria.html

    L’Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) profiterait d’une législation plus laxiste en Afrique pour mener une expérience de dissémination d’OGM jugée dangereuse par plusieurs ONG suisses et nigérianes, révèle vendredi SRF.
    Cible des critiques, le projet de la biologiste Livia Stavolone qui étudie en conditions réelles du manioc génétiquement modifié à Ibadan, au Nigeria.


    « Cet essai est purement scientifique. Nous voulons savoir si les résultats obtenus en laboratoire à Zurich se confirment dans les conditions réelles », explique-t-elle à l’émission alémanique 10 vor 10. L’objectif est de rallonger la durée de conservation du manioc, l’un des aliments de base en Afrique, via génie génétique.

    Normes internationales « respectées »
    Malgré les mesures prises pour surveiller le terrain jour et nuit, le projet est vivement critiqué par Swissaid. L’ONG suisse juge le projet risqué et accuse l’EPFZ de profiter de la législation moins stricte au Nigeria pour s’épargner des contrôles de sécurité qui seraient exigés en Suisse.

    « Il faut s’assurer que les mêmes normes soient appliquées en Suisse comme à l’étranger », estime Céline Kohlprath, responsable de la politique de développement et médias pour Swissaid.

    Du côté de la haute école, on assure que « les risques sont très limités ». « Nous respectons les normes internationales. Toutes les plantes ont un code et à la fin nous brûlerons tout ce que nous avons amené », indique Livia Stavolone.

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