Nonna Mayer : “Reprendre les thèmes du Front national est la pire solution” - Idées - Télérama.fr
▻http://www.telerama.fr/monde/nonna-mayer-reprendre-les-themes-du-front-national-est-la-pire-solution,135
Quand, en 2012, j’ai travaillé avec Céline Braconnier auprès de personnes socialement précaires, elles nous disaient que Marine Le Pen ça changeait des « costard-cravate », qu’elle « faisait moins bourge » et que, au moins, quand elle parle, « on comprend ce qu’elle dit ». Les élus de la gauche et de la droite apparaissent coupés des gens, qui ont le sentiment qu’ils allument la lumière de leurs permanences politiques quinze jours avant l’élection et l’éteignent dès que les urnes sont rangées. Ils vont devoir faire de la politique autrement, réinventer la démocratie locale. Et se garder de deux erreurs majeures face au Front national. La première consiste à reprendre ses thèmes, c’est la pire solution. Placer l’immigration et le discours sécuritaire au coeur du débat légitime les idées du Front national. Quand on se bat, on entraîne l’adversaire sur son terrain, on ne va pas sur celui où il veut vous emmener. Aujourd’hui, la droite donne l’impression de courir derrière le FN. La seconde erreur consiste à faire la morale, à diaboliser le FN et ses électeurs. Réduire la politique à un combat contre le mal est absurde, la morale n’appartient à personne, il y a d’évidence des bons et des méchants dans tous les camps. La diabolisation de l’adversaire lui permet de se poser en victime, ce que Marine Le Pen ne manque pas de faire.
#fn
]]>Sanitas, Rabaterie, Rabière : abstention massive dans les quartiers populaires de l’agglomération
▻http://larotative.info/sanitas-rabaterie-rabiere-1324.html
Dans les « quartiers prioritaires » de l’agglomération tourangelle, les chiffres de la participation aux #élections régionales des 6 et 13 décembre sont parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne du département. Cette non-participation s’explique notamment par la ségrégation dont ces quartiers font l’objet.
« Forte #abstention » au premier tour de l’élection, « sursaut de la participation » au second tour... Tous les médias nationaux se sont penchés sur ce phénomène, qui revient à chaque scrutin : une forte proportion de la population ne se mobilise pas les jours d’élections.
En Indre-et-Loire, une personne inscrite sur deux ne s’est pas déplacée jusqu’à son bureau de vote au premier tour des élections régionales. Au deuxième tour, la participation a progressé de 10 points, passant à près de 60 %. Des chiffres en ligne avec ceux observés au niveau national.
Mais ces grandes moyennes masquent de fortes disparités en fonction des territoires. Dans l’agglomération tourangelle, l’examen des résultats des bureaux de vote situés dans les « quartiers prioritaires » montre des taux de participation parfois inférieurs de plus de 20 points à la moyenne départementale. Et même si la participation y a progressé au second tour, dans la même proportion qu’à l’échelle nationale, elle reste fortement en retrait.
Dans le bureau 16-26, on a donc un taux d’abstention de 78,8 %, contre 50,65 % au niveau du département. (...) Au premier tour, le taux d’abstention dans les bureaux de vote de La Rabaterie est de 65,5 %, 15 points au-dessus du taux d’abstention dans le canton (51,5 %).❞
Durement touchés par le chômage et la précarité, ces quartiers connaissent une ségrégation sociale qui se traduit également par une une « ségrégation électorale ». C’est ce que notent Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen dans un article du Monde diplomatique intitulé Ce que s’abstenir veut dire :
« Avec leur population jeune et défavorisée, les quartiers de grands ensembles et d’habitat social connaissent ainsi une non-participation (non-inscription et abstention) qui peut atteindre des proportions impressionnantes. (...) Plus jeunes, moins diplômés, plus affectés que la moyenne par le chômage, les habitants interrogent l’utilité d’un geste qui ne conduit pas à améliorer leurs conditions d’existence. »
« Les territoires où la participation a été la plus faible au premier tour de 2014 (..) dessinent une France des grands ensembles, de l’immigration et de la précarité au sein de laquelle la ségrégation sociale et ethnique produit une ségrégation électorale. Villiers-le-Bel (où l’abstention atteignait 62,2 %), Vaulx-en-Velin (62,1 %), Evry (61,3 %), Stains (61 %), Clichy-sous-Bois (60,2 %) et Bobigny (59,4 %) — cinq banlieues de Paris et une de Lyon — comptent parmi les dix villes les plus abstentionnistes de France. »
Avec des tableaux et du @mdiplo dedans.
Le Front national dans les élections, 1973-2015
▻http://visionscarto.net/le-front-national-elections
Titre : Le Front national dans les élections, 1973-2015 Mots-clés : #Extrême-droite #France #Front_national #FN #Élections #Politique Apparition(s) : Carte inédite. Source : Ministère de l’intérieur. Auteur : Philippe Rekacewicz Date : 2015. #ressources_pédagogiques
]]>Ce que s’abstenir veut dire - par Céline Braconnier & Jean-Yves Dormagen
►http://www.monde-diplomatique.fr/2014/05/BRACONNIER/50381
Depuis près de trente ans, à chaque consultation, l’abstention bat un nouveau record. Seule la présidentielle échappe — pour l’instant — à cette loi d’airain. Lors des municipales de 1983, 20,3 % des inscrits s’étaient abstenus au second tour ; en mars dernier, ils étaient 37,8 %.
Si l’on ajoute les personnes qui ne sont pas inscrites sur les listes (7 % de la population qui pourrait l’être), le non-vote avoisine les 50 % lors des scrutins européens, régionaux, cantonaux, et même législatifs et municipaux. Cette crise de la participation, en passe de devenir le fait majeur des élections en France, est encore plus frappante dans les communes urbaines, où les votants sont d’ores et déjà minoritaires : au premier tour des municipales de 2014, la participation n’a été que de 56,5 % dans les neuf cent quatre-vingts villes de plus de dix mille habitants. Et elle a même chuté à 53,8 % dans les villes de plus de cent mille habitants. Si l’on comptabilise la non-inscription, les conseils municipaux des plus grandes villes ont été désignés par une minorité de citoyens en âge et en droit de voter.
[...]
Il est tentant de relier les deux facteurs les plus constants de la vie politique : le caractère systématique de l’alternance entre droite et gauche et la progression régulière de l’abstention. Excepté en 2007, aucune majorité sortante n’a remporté les législatives depuis 1978. Plus largement, le camp du premier ministre en exercice est toujours battu lors des élections intermédiaires. Cette mécanique de l’alternance est à la fois cause et conséquence de l’abstention : en suscitant des désillusions, elle contribue au désenchantement politique et éloigne la population des isoloirs ; et, si les sortants sont systématiquement battus depuis trente ans, c’est souvent parce que leurs anciens électeurs ont cette fois préféré s’abstenir...
]]>Les Inaudibles, de Nonna Mayer et Céline Braconnier on Vimeo
▻https://vimeo.com/123207646
Nonna Mayer est directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes de Sciences Po. Céline Braconnier est professeure de science politique à l’Université de Cergy-Pontoise et directrice de Sciences Po Saint-Germain-en-Laye. Interview de l’une et de l’autre à propos de leur ouvrage « Les Inaudibles » sur le vote des #précaires en France, publié aux Presses de Sciences Po.
Avant lecture... Mais pour avoir entendu Braconnier, leur taff pêche d’emblée car les auteures considèrent que le #précariat n’existe pas en raison de l’#hétérogénéité des populations/situations concernées. Or il suffit de faire un peu d’histoire pour constater que « la » classe ouvrière n’a pas eu pour principe de constitution une condition sociale homogène mais une (des) activités pratiques, théoriques communes.
]]>« La hausse du vote frontiste est de plus en plus plausible »
►http://www.liberation.fr/politiques/2013/05/09/la-hausse-du-vote-frontiste-est-de-plus-en-plus-plausible_901880
INTERVIEW La politologue Céline Braconnier commente la montée de l’abstention, sur fond de crise et d’affaires. Pae JONATHAN BOUCHET-PETERSEN
Professeure de sciences politiques à l’université de Cergy-Pontoise, Céline Braconnier (photo) est l’auteure, avec Jean-Yves Dormagen, de La Démocratie de l’abstention (Gallimard, 2007).
Alors que se profilent des élections municipales et européennes en 2014, une partie de la population ne vote plus…
Au cours des vingt dernières années, la hausse de l’abstention est forte et affecte la quasi-totalité des scrutins. On a enregistré des records historiques successifs d’abstention à l’occasion des dernières municipales (34% en 2008), des dernières européennes (59,5% en 2009) comme des dernières législatives (43% en 2012). La présidentielle étant pour l’instant épargnée, c’est surtout la progression du vote intermittent et très intermittent qui est notable, plus que le décrochage complet d’une catégorie de citoyens. Bien des inscrits ne se déplacent plus qu’à l’occasion des scrutins de très forte intensité, emmenés vers les urnes par les campagnes les plus mobilisatrices. Et si seulement 7% de la population électorale potentielle n’est pas inscrite, jusqu’à 25% des inscrits - parce qu’ils ne se sont pas réinscrits près de chez eux après un déménagement - doivent fournir un effort supplémentaire pour voter. Cette « malinscription » alimente largement l’abstention.
]]>Céline Braconnier : « La progression du vote intermittent et très intermittent »
►http://www.liberation.fr/politiques/2013/05/09/la-hausse-du-vote-frontiste-est-de-plus-en-plus-plausible_901880
Comme les abstentionnistes, les votants les plus intermittents appartiennent aux catégories les plus jeunes, les plus fragiles économiquement et les moins diplômées. Aux dernières municipales, plus d’un jeune de 18-25 ans sur deux n’a pas voté, alors que c’était le cas de moins de deux citoyens âgés de 55 à 65 ans sur dix. L’abstention était aussi deux fois plus forte dans la catégorie des chômeurs et des travailleurs intermittents que chez les fonctionnaires. A chaque fois que l’abstention est forte, (...)
]]>Le spectre de l’abstention guette | Céline Braconnier et Jean-Yves Dormagen (Le Monde)
►http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/09/le-spectre-de-l-abstention-guette_1682628_3232.html
La certitude, attestée par les présidentielles de 2002 et 2007, tient dans le fait que le basculement dans le non-vote de larges pans de la population n’est pas irrémédiable. L’abstention contemporaine se nourrit davantage de la généralisation d’une participation électorale intermittente que de la rupture d’une fraction de la population avec l’acte de vote. Plus de trois décennies d’alternance droite/gauche systématique, porteuses d’un fort désenchantement démocratique, ainsi que tout le scepticisme qui s’exprime quant à la capacité du politique à améliorer la vie n’ont pas conduit à une sortie radicale de la civilisation électorale. Aujourd’hui encore, les abstentionnistes constants représentent moins de 10 % des inscrits (...) Source : Le Monde
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