person:caroline monnot

  • Face aux médias, le FN entre censure et tentative d’instrumentalisation | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290417/face-aux-medias-le-fn-entre-censure-et-tentative-d-instrumentalisation

    Pendant cette campagne, le Front national a élargi sa « liste noire » des médias interdits de suivre Marine Le Pen, confortant son attitude paradoxale : d’un côté il effectue un tri des journalistes, de l’autre il mène une stratégie de « dédiabolisation » qui passe beaucoup par l’utilisation des médias. Récit de deux journalistes ayant couvert le FN, Caroline Monnot (Le Monde) et Marine Turchi (Mediapart).

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Face aux #médias, le #FN entre censure et tentative d’instrumentalisation
    https://www.mediapart.fr/journal/france/290417/face-aux-medias-le-fn-entre-censure-et-tentative-d-instrumentalisation

    Marine Le Pen en déplacement à Nice, le 13 février 2017. © Reuters Pendant cette campagne, le #Front_national a élargi sa « liste noire » des médias interdits de suivre #Marine_Le_Pen, confortant son attitude paradoxale : d’un côté il effectue un tri des #journalistes, de l’autre il mène une stratégie de « dédiabolisation » qui passe beaucoup par l’utilisation des médias. Récit de deux journalistes ayant couvert le FN, Caroline Monnot (Le Monde) et Marine Turchi (Mediapart).

    #France #Liberté_de_la_presse

  • Le Monde
    France, mardi 9 février 2016, p. 7

    A Calais, la tentation du pire

    Le général Piquemal, qui a participé à une manifestation antimigrants interdite, est jugé en comparution immédiate
    A Calais, on vient parader, car c’est devenu une scène hautement politique. Samedi 6 février, alors que le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, avait interdit le défilé antimigrants de la branche française des Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (Pegida), le rassemblement a pourtant eu lieu dans la ville du Pas-de-Calais et le général Christian Piquemal s’y est invité.
    Cet ex-commandant de la Légion étrangère, ex-membre du cabinet militaire de trois premiers ministres, décoré des plus hauts honneurs de la République, devait être présenté en comparution immédiate lundi après-midi 8 février pour avoir bravé cet interdit. A ses côtés devaient aussi comparaître quelques membres de la squelettique Pegida France.
    Le général Piquemal avait dès le 4 février annoncé sa venue, entendant ainsi protester contre l’interdiction « arbitraire et abusive » de la manifestation de samedi. Il appelait au passage « tous les patriotes et associations patriotiques » à l’y rejoindre. Défenseur de « la France millénaire » et de ses valeurs, cet officier général, ancien du Tchad et de Bosnie, a présidé l’Union nationale des parachutistes (UNP), pendant dix ans, - « L’UNP a vu le jour en 1963 dans une armée divisée entre ceux qui avaient choisi l’honneur et les autres qui lui avaient préféré l’obéissance » rappelait-il dans un entretien en 2010.
    Il a toujours présenté sa démarche et celle du Cercle des citoyens patriotes qu’il anime désormais dans le Var comme « apolitique ». A plusieurs reprises, par le passé, il n’en a pas moins dit sa préoccupation pour « une France qui perd son âme et son identité ». « On recule devant tout, nous sommes dans un état de repentance permanente. La fierté disparaît au profit de la génuflexion » estimait-il, toujours en 2010.
    La colère a montéQu’ils le souhaitent ou non, par leur venue dans le Pas-de-Calais, ces renforts nationaux, à l’image du général Piquemal, légitiment les groupuscules qui agissent déjà sur la ville sur fond de climat de plus en plus délétère. Depuis plusieurs mois, de façon récurrente, un gang armé circulant en BMW sème la terreur auprès des migrants. Il repère des groupes de personnes isolées et les passe à tabac. La nuit du 20 janvier, des jeunes Syriens ont été frappés à la barre de fer en pleine ville. Ils ne sont pas les premiers. Entre juin et octobre 2015, neuf étrangers avaient subi ces mêmes agressions et porté plainte sans qu’aucune interpellation ne suive. Après la dernière opération, dont le modus operandi ressemble aux précédentes, le procureur de la République a ouvert une enquête.
    Ces derniers temps, la colère a monté, laissant place aux thèses anti-immigration du Front national. Comme un cri de désespoir de la troisième région la plus pauvre de France où une personne sur cinq vit au-dessous du seuil de pauvreté. Dans les rues ou les cafés, le Calaisien se définit d’emblée par rapport aux marqueurs de l’extrême droite. Partout dans la ville, les grands thèmes du FN semblent devenus l’unité de mesure du positionnement de chacun.
    Ce qui ne signifie pas que les non-racistes ont passé la main. Les bénévoles sont toujours là, qui redonnent espoir aux migrants, offrent l’humanité et la prise en charge qui fait défaut. Mais ils le disent à voix basse, car, comme le rappelle la journaliste Marie-Françoise Colombani, à l’issue d’une immersion de plusieurs mois dans la ville, pour écrire Bienvenue à Calais (Actes Sud, 56 pages, 4,90 euros), « un mouvement raciste local de plus en plus activiste » est en train de s’enraciner dans le lieu.
    Dans cette ville de 78 000 habitants, toutes les interviews commencent désormais par un « que les choses soient claires, je ne suis pas raciste, ni politisé », même si le discours qui suit est raciste et politisé... En général, quelle que soit son opinion, le Calaisien reste anonyme. Par peur du voisin, des représailles de ceux qui ne pensent pas comme eux. Au fil des mois, la ligne de démarcation entre les groupes ressemble de plus en plus aux barbelés et aux grillages qui longent les rocades, séparent la jungle et ses milliers de migrants, du reste de la ville. Calais se déchire, même si les plus extrémistes ne sont pas du cru.
    Le groupe « Sauvons Calais », qui a vu le jour en 2013, a fédéré beaucoup de citoyens antimigrants. Quelques temps supposé être le porte-parole du ras-le-bol du Calaisien non politisé, « Sauvons Calais » a rapidement montré un tout autre visage. Lors d’une manifestation coorganisée avec le Parti pour la France le 8 novembre 2015 un coran a été partiellement brûlé.
    Les liens entre les deux structures sont assez étroits, puisque Kevin Reche, fondateur de « Sauvons Calais », s’est présenté sous l’étiquette Parti de la France aux dernières départementales. Gaël Rougement, qui le 23 janvier a sorti un fusil contre les migrants (lors d’une manifestation promigrants migrants) et dont la vidéo a tourné sur Internet, a été plusieurs fois photographié avec lui et son père était à la manifestation. Poursuivi pour la non-déclaration de son arme, le jeune homme sera défendu par le député (Rassemblement Bleu Marine, Gard) Gilbert Collard. Autant d’éléments qui permettent de comprendre que ce groupe qui affiche plus de 20 000 mentions « J’aime » sur sa page Facebook, a dérivé vers le racisme.
    Face à ce glissement, une place a été laissée vacante pour un autre groupe, au départ moins politisé. « Apolitique et pour l’unité des Calaisiens face à l’insécurité due aux migrants ! Merci d’éviter tout racisme et incitations à la violence », c’est ainsi que se définissent « Les Calaisiens en colère ». Mais le blogueur Philippe Wannesson estimait récemment que " Comme « Sauvons Calais », « Les Calaisiens en colère » se radicalisent. Depuis plusieurs semaines ils patrouillent autour du bidonville de Calais, prétendent encourager la police, menacent les exilé-e-s « . Ce qui ne les empêche pas de cumuler plus 60 000 mentions » J’aime « .
    D’autres regroupements émergent et peinent à modérer les commentaires de leurs inscrits, tant la tentation du racisme est forte pour les Calaisiens qui n’en peuvent plus de la présence non encadrée de milliers de réfugiés venus de Syrie, d’Erythrée ou d’Afghanistan. » Nous ne voulons pas glisser sur cette pente que nous avons observée dans d’autres groupes. Calais a besoin d’informations. Nous souhaitons dénoncer ce qui se passe sans attiser la haine. Si l’on trouve une solution pour les migrants, elle bénéficiera aux Calaisiens « , rappelle la modératrice de » Calais Infos Calais « . Martin, père de deux enfants, s’est inscrit à cette page. » Ça me va parce que je ne suis pas raciste. Mais pour ne pas changer, je ne vais plus à l’hôpital à Calais, plus à la piscine et je ne viens plus dans le magasin où les migrants font leurs courses. J’ai changé ma vie pour ne pas devenir raciste « , conclut l’électricien.
    Aux régionales de 2015, le FN a recueilli 49,1 % des suffrages au premier tour. Au même scrutin, en 2010, le FN avait obtenu deux fois moins de voix. Le FN est une tentation nouvelle pour Calais, comme l’option de la dernière chance dans une ville qui a, 37 années durant, opté pour un maire communiste, et qui aux municipales de 2014 n’avait concédé que 12 % de ses voix au FN ; élisant confortablement Natacha Bouchart (LR). Le FN est resté à l’écart des manifestations contre les migrants : » Il y a un parti anti-immigration, c’est le Front. Plutôt que manifester, il faut voter ", indique Florian Philippot, vice-président du FN, lequel apporte cependant son soutien au général Piquemal.

    Maryline Baumard et Caroline Monnot

    #Calais #migrants

  • L’extrême droite à l’assaut des médias et de la critique des médias - Acrimed | Action Critique Médias
    http://www.acrimed.org/article3917.html

    « Jean-Yves Le Gallou lance un Acrimed d’extrême droite » titrent, sur le blog du monde.fr « Droite(s) extrême(s) », Abel Mestre et Caroline Monnot, journalistes au Monde. Un titre accrocheur qui, s’il vise un prétendu Observatoire des journalistes et de l’information médiatique, atteint par ricochet – maladresse ou perfidie ? – notre association. Nous y reviendrons.

    Notre attention avait été attirée depuis longtemps par la prolifération, sur les sites d’extrême droite, d’articles de dénonciation des médias, pas assez complaisants à leur goût avec leur « pensée ». Et depuis peu par l’annonce d’un nouvel Observatoire. Il vaut la peine d’y regarder de plus près.

    #médias #acrimed #extrême_droite