person:caryl férey

  • Caryl Férey, Indien du polar
    paru dans CQFD n°141 (actuellement en kiosque)
    par Sébastien Navarro
    http://cqfd-journal.org/Bouquin-Caryl-Ferey-Indien-du

    Entre correction d’épreuves et virée en Équateur, Caryl Férey, globe-trotter du roman noir, nous cause de Condor, son nouveau polar à paraître le 17 mars.

    Des Maoris aux Indiens Mapuches en passant par les Zoulous, d’où te vient cette fascination pour ces peuples dits autochtones ?

    J’ai pas réfléchi à pourquoi je préférais le rock à la variété. C’est des choses que tu ressens. Quand j’étais gamin, j’étais déjà fasciné par les Indiens d’Amérique du Nord. À travers tous ces peuples rencontrés, on retrouve les mêmes problématiques. Chez nous Occidentaux, la terre nous appartient. On met du barbelé et on dit ça c’est à moi. Pour eux, c’est une ineptie totale : c’est nous qui appartenons à la terre. On est absolument irréconciliables.

    En 500 ans de colonisation, ces peuples ont beaucoup souffert. Quand je vois une population opprimée qui a tant de choses à nous apprendre, c’est comme si on tuait une part de nous-mêmes. Un chef sioux, au soir de sa vie, a dit : « Nous ne savions pas mentir, nous n’étions pas civilisés. » J’adore. Le mensonge pour eux, c’est le déshonneur total. Imagine si nos sociétés occidentales pouvaient assimiler un tant soit peu ce message, ça changerait quand même pas mal de trucs. Imagine un Cahuzac chez les Sioux : il serait banni à vie !

  • Bouquin : Caryl Férey, Indien du polar
    http://cqfd-journal.org/Bouquin-Caryl-Ferey-Indien-du

    Entre correction d’épreuves et virée en Équateur, Caryl Férey, globe-trotter du roman noir, nous cause de Condor, son nouveau polar à paraître le 17 mars. Fair-play et déconneur, il n’exige pas de relire ses propos : « Je te fais confiance, hein, tu vas pas raconter que j’appelle à voter Fillon ? » (...) — CQFD n°141 (mars 2016), Bouquin, 1, 2

  • Is Caryl Férey’s novel “#Zulu” any good?
    http://africasacountry.com/zulu

    Caryl Férey’s 2008 crime novel Zulu won the French Grand Prix prize for best crime novel. The #FILM version, starring Forrest Whittaker and Orlando Bloom, closed the Cannes Film Festival. (Originally, there was talk Djimon Hounsou would star. Sean talked about it here.) The French-South African production received less than stellar reviews post-Cannes. The film is not yet out in the U.S., France, #South_Africa (...)

    #BOOKS #Forest_Whitaker #Inkatha

    • As though the #clichés and extreme #violence were not enough, as Zulu progressed, it started to seem eerily familiar. SPOILER ALERT. As Férey reveals that the gangsters responsible have been working for a shadowy former “Third Force” Afrikaner operative now in cahoots with international big pharmaceuticals, one gets the feeling that they might have heard this story somewhere before. Perhaps in another crime thriller set in Africa? Perhaps in that one novel also made into a major motion picture? Ah, that’s it, John le Carré’s The Constant Gardener.

      #afrique_du_sud

  • Peuple de la Terre.

    « Les Mexicains descendent des Aztèques, les Péruviens des Incas, les Colombiens des Mayas, les Argentins descendent du bateau. »

    http://myboox.f6m.fr/images/livres/reference/0021/11/mapuche-caryl-ferey-9782070130764.gif

    Caryl Férey , pour notre plus grand plaisir, a pris la bonne habitude de nous emmener dans des contrées lointaines.
    Après la Nouvelle-Zélande avec "Haka" et "Utu" , l’Afrique du Sud avec "Zulu" , nous voici en Argentine avec "Mapuche" .

    Un Mapuche est un indien d’Amérique du Sud.
    Mapuche signifie « peuple de la Terre ».
    Les indiens mapuches habitent le sud de la région andine entre le Chili et l’Argentine.

    Jana est mapuche, "fille d’un peuple sur lequel on avait tiré à vue dans la pampa".

    « Ecrasés militairement lors de la Grande Battue à travers la pampa comme des lapins à coups de Remington, livrés aux écoles religieuses ou comme esclaves. »

    Elle est sculptrice dans un squat d’une ancienne gare.
    Jana sculpte des bouts de ferraille. De la récup’.
    En boucle, elle écoute Jesus Lizard , groupe mythique de « noise rock ». De bon goût, ma foi.
    Elle a 28 ans et un look de guerrière. Elle garde près d’elle le couteau mapuche que lui a légué son arrière grand-mère.

    Ruben est détective privé. La quarantaine coquette.
    Son père, poète célèbre et sa petite soeur sont torturés.
    Ils vont mourir...presque devant ses yeux.
    Atroce !

    En pleine Coupe du monde de football. En 1978. Deux ans après le coup d’Etat de Videla.
    L’Argentine sera sacrée championne du monde.
    C’est Videla, chef de la junte militaire, qui remet la coupe au capitaine argentin.
    Les insouciants houras des supporters couvrent les horribles cris des suppliciés à deux pas du stade.

    Nous sommes à présent dans la nouvelle Argentine, celle d’après la dictature, celle d’après la crise.

    « Les banques et des multinationales avaient fait les poches du cadavre politique du pays... »

    Un cadavre encore chaud, brûlant.
    Les tortures, les meurtres des opposants et les disparitions d’enfants volés du Général Videla et de sa complice église catholique argentine.
    C’était il y a plus de 30 ans et pourtant...

    Jana et Ruben, ces deux blessés à vif, au passé ensanglanté, vont se retrouver mêlés à une sordide histoire.
    Normal nous sommes dans un thriller, brrrrr...
    "Ancêtres ou disparus, ils couraient tous les deux après la même chose : des fantômes."

    L’Histoire de l’Argentine.
    Toute l’Histoire de l’Argentine et ça va nous économiser au moins des tonnes et des tomes de livres d’Histoire assoupissants et prétentieux. (V’là déjà une bonne nouvelle !)

    Celle des conquistadors "qui avaient recherché en vain ces fabuleuses mines d’argent dont parlait la légende, et qui avaient donné le nom de cet eldorado dépressif : l’Argentine."

    Celle des Mères de la Place de Mai et des Abuelas.
    Celle des militaires sanguinaires.
    Celle des Vols nocturnes de la Mort où les « subversifs » endormis au Penthotal sont jetés d’avion en pleine mer.
    "Un mort, c’est un chagrin. Un million, une information."
    Celle d’une traite église.
    "Iglesia ! Bassura ! Vos sos la dictatura !" (je vous laisse traduire)

    Férey excelle à nous raconter des histoires dans l’Histoire.
    L’écriture maîtrisée et efficace de Férey (trois années d’écriture non-stop) reste toujours émouvante et poignante.
    Certes certains passages du livre sont difficilement supportables.
    Mais cette littérature là sait nous montrer les hommes tels qu’ils sont...parfois, trop souvent : cruels et bêtes, sadiques et pervers, aveuglés et soumis !

    « Le soleil grimpait dans le ciel bleu roi quand Jana quitta l’escalier, ses sacs à l’épaule. La Ford attendait devant la grille. Elle referma la porte coulissante sans écouter les supplices du prêtre. La Mapuche huma l’air du jardin des sculptures. Une odeur de gibier flottait quelque part, entre plaines et hautes herbes : c’était l’heure de la chasse... »

    Jana la mapuche est une guerrière sur la piste de la vengeance.
    Suivez-la bien...

    Terrible !
    Remarquable !
    Impressionnant !

    "Comme dans « Haka » et « Utu », une deuxième partie se profile (qui n’est pas une suite) : elle se déroulera au Chili, plus spécifiquement autour des Mapuches et des lois anti-terroristes dont ils font l’objet. Mais c’est une autre histoire..."

    annonce Caryl Férey.

    Caryl Férey devient, au fil de ses livres, un véritable écrivain qui compte aujourd’hui...comme on dit d’un auteur de talent !

    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=mIERMxKaKCQ#t=51s