person:catharine mackinnon

  • Préface de l’ouvrage Freedom Fallacy | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2018/05/05/preface-de-louvrage-freedom-fallacy

    Avec l’intérêt croissant que suscite tout ce qui a trait au féminisme, il s’est produit une course pour promouvoir une marque populaire de « féminisme-light » ou de « féminisme-fun » qui n’offense pas ou ne menace pas ouvertement les structures de pouvoir existantes. L’institutionnalisation de la marque féministe a réduit le mot « féministe » à un dérisoire autocollant que tout le monde peut maintenant arborer, principalement parce qu’il a perdu toute rigueur intellectuelle ou force de contestation politique. Cette version du féminisme populiste priorise par-dessus tout les notions d’autonomisation, de choix personnel et d’individualité. Elle a surtout été façonnée par le féminisme libéral, que les contributrices à cet ouvrage désignent également comme féminisme de la troisième vague, féminisme populaire ou féminisme du choix personnel.

    L’individualisme est au cœur du féminisme libéral, glorifiant les avantages du « choix » et l’hypothèse que la liberté est à portée de main, ou parfois, qu’elle existe déjà si les femmes choisissent de la revendiquer. Cet individualisme va jusqu’à prétendre – tantôt ouvertement et tantôt furtivement – qu’une égalité substantielle est déjà-là et qu’il ne tient qu’aux femmes d’en réaliser les possibilités. Le féminisme libéral a contribué à recadrer notre libération comme un effort individuel et privé plutôt qu’une lutte qui prend acte des lacunes structurelles des systèmes de pouvoir et de privilège existants, ceux qui continuent à maintenir les femmes opprimées, en tant que classe. Notre libération a ainsi été réduite à une série de déclarations personnelles quant à l’appréciation ou non par les femmes de tels ou tels aspects particuliers de leur personnalité ou de leur vie.

    Ce problème n’est pas nouveau. En 1990, les contributrices à l’ouvrage The Sexual Liberals and the Attacks on Feminism déploraient essentiellement le même problème : que le « féminisme » était passé d’une critique de l’oppression patriarcale – et d’une résistance collective à cet égard – à un modèle libéral individualisé de « libre choix ». Ainsi, Catharine MacKinnon, dans son chapitre intitulé « Liberalism and the Death of Feminism » [Le libéralisme et la mort du féminisme], postulait que le libéralisme est l’antithèse même d’un mouvement de libération des femmes. Comme elle l’indique :

    Là où le #féminisme était collectif, le #libéralisme est #individualiste… Là où le féminisme est ancré socialement et critique, le libéralisme est naturaliste, attribuant l’oppression des femmes à la sexualité naturelle des femmes, la faisant « nôtre ». Là où le féminisme critique les façons dont les femmes ont été socialement déterminées, dans l’espoir de changer cette contrainte, le libéralisme est volontariste, en ce sens qu’il agit comme si nous disposions de choix que nous n’avons pas. Là où le féminisme se base sur la réalité concrète, le libéralisme se base sur un univers idéal, présent seulement dans la tête. Et là où le féminisme est rigoureusement politique, parlant du pouvoir et de son absence, le meilleur qui puisse être tiré de ce nouveau1 mouvement est une forme diluée de moralisme : ceci est bon, ceci est mauvais, mais sans la moindre analyse du pouvoir et de l’absence de pouvoir2.

  • #Miranda_Kiraly et #Meagan_Tyler : Préface de l’ouvrage Freedom Fallacy
    https://tradfem.wordpress.com/2018/02/25/preface-de-louvrage-freedom-fallacy


    L’individualisme est au cœur du féminisme libéral, glorifiant les avantages du « choix » et l’hypothèse que la liberté est à portée de main, ou parfois, qu’elle existe déjà si les femmes choisissent de la revendiquer. Cet individualisme va jusqu’à prétendre – tantôt ouvertement et tantôt furtivement – qu’une égalité substantielle est déjà-là et qu’il ne tient qu’aux femmes d’en réaliser les possibilités. Le féminisme libéral a contribué à recadrer notre libération comme un effort individuel et privé plutôt qu’une lutte qui prend acte des lacunes structurelles des systèmes de pouvoir et de privilège existants, ceux qui continuent à maintenir les femmes opprimées, en tant que classe. Notre libération a ainsi été réduite à une série de déclarations personnelles quant à l’appréciation ou non par les femmes de tels ou tels aspects particuliers de leur personnalité ou de leur vie.

    Ce problème n’est pas nouveau. En 1990, les contributrices à l’ouvrage The Sexual Liberals and the Attacks on Feminism déploraient essentiellement le même problème : que le « féminisme » était passé d’une critique de l’oppression patriarcale – et d’une résistance collective à cet égard – à un modèle libéral individualisé de « libre choix ». Ainsi, Catharine MacKinnon, dans son chapitre intitulé « Liberalism and the Death of Feminism » [Le libéralisme et la mort du féminisme], postulait que le libéralisme est l’antithèse même d’un mouvement de libération des femmes. Comme elle l’indique :

    Là où le féminisme était collectif, le libéralisme est individualiste… Là où le féminisme est ancré socialement et critique, le libéralisme est naturaliste, attribuant l’oppression des femmes à la sexualité naturelle des femmes, la faisant « nôtre ». Là où le féminisme critique les façons dont les femmes ont été socialement déterminées, dans l’espoir de changer cette contrainte, le libéralisme est volontariste, en ce sens qu’il agit comme si nous disposions de choix que nous n’avons pas. Là où le féminisme se base sur la réalité concrète, le libéralisme se base sur un univers idéal, présent seulement dans la tête. Et là où le féminisme est rigoureusement politique, parlant du pouvoir et de son absence, le meilleur qui puisse être tiré de ce nouveau mouvement est une forme diluée de moralisme : ceci est bon, ceci est mauvais, mais sans la moindre analyse du pouvoir et de l’absence de pouvoir.

    Traduction : #Tradfem

    #féminisme_libéral #féminisme_radical #mobilisations

  • Décrypter le langage du sexe
    https://feministoclic.olf.site/sous-le-consentement-la-contrainte

    Le minou, la nenette, la foufoune… Autant de mots employés, tant par les hommes que par les femmes, pour désigner le sexe féminin. Mais ces expressions que l’on entend partout, par qui ont elles été introduites ? Et surtout, que révèlent-elles de notre vision du sexe féminin et, plus globalement, de la sexualité ? Dans l’imaginaire collectif, le sexe féminin est avant tout un trou : il est un vide, un néant à combler par le coït. Pour preuve, ne parle-t-on pas dans tous les manuels d’anatomie d’ »entrée du vagin’’, ou de « vestibule » pour en désigner la partie basse ? Ne serait-il pas plus judicieux de parler de « sortie du vagin » puisque le sang des règles, les pertes blanches et même les nouveaux-nés en sortent ? Cette dénomination est clairement issue d’une perspective de pénétration, masculine et coïtale. Le mot vagin lui-même vient du latin vagina, qui n’est autre que le fourreau de l’épée. Il est donc défini uniquement comme le complément, le logement du pénis. La “fente” autre terme pour désigner le sexe féminin renvoie à l’idée de déchirure par la pénétration. Un point de vue encore masculin d’un phallus conquérant. Quant aux expressions souvent employées comme synonymes de ”faire l’amour”, elles renvoient souvent à un vocabulaire de colonisateur, réifiant violemment les femmes (“lui bourrer le sac”…) Les mots comptent : pour poser les bases une sexualité égalitaire, non-violente et épanouissante, la transformation de notre langage est nécessaire.

    Lucile

    #féminisme #femmes #langage #vocabulaire #sexisme #sexe #sexualité #vagin #domination_masculine
    Sur ce lien il y a aussi un texté sur le #consentement

    • Si une personne le qualifie comme du viol, c’est une notion à prendre en compte. Muriel Salmona dit qu’il faut un consentement enthousiaste et explicite afin d’évité toutes les notions flous de la sexualité patriarcale.

  • Définition du monde en fonction de l’expérience des hommes | Citations féministes
    https://femcitations.wordpress.com/2014/05/25/definition-du-monde-en-fonction-de-lexperience-des-hommes

    La physiologie des hommes définit la plupart des sports, leurs besoins définissent la couverture de l’assurance auto et de l’assurance santé, leurs biographies socialement construites définissent les attentes du monde du travail et les profils de carrières prospères, leurs points de vue et leurs préoccupations définissent la qualité dans le système de bourses d’étude, leurs expériences et obsessions définissent le mérite, leur objectivation de la vie définit l’art, leur service militaire définit la citoyenneté, leur présence définit la famille, leur incapacité à s’entendre les uns avec les autres -leurs guerres et leurs règnes – définit l’histoire, leur image définit Dieu, et leurs organes génitaux définissent la sexualité.

    Catharine MacKinnon
    Difference and Dominance : On sex discrimination

    http://faculty.gvsu.edu/walhofd/mackinnon.pdf

    Men’s physiology defines most sports, their health needs define insurance coverage, their socially designed biographies define workplace expectations and successful career patterns, their perspectives and concerns define quality in scholar- ship, their experiences and obsessions define merit, their military service defines citizenship, their presence defines family, their inability to get along with each other- their wars and rulerships-defines history, their image defines god, and their genitals define sex.

    • The only question is what is and is not a gender question. Once no amount of difference justifies treating women as subhuman, eliminating that is what equality law is for. In this shift of paradigms, equality propositions become no longer propositions of good and evil, but of power, and powerlessness, no more disinterested in their origins or neutral in their arrival at conclusions than are the problems they address. There came a time in Black people’s movement for equality in this country when slavery stopped being a question of how it could be justified and became a question of how it could be ended. Racial disparities surely existed or racism would have been harmless, but at that point-a point not yet reached for issues of sex-no amount of group difference mattered any more. This is the same point at which a group’s characteristics, including empirical attributes, become constitutive of the fully human, rather than being defined, as before, as exceptions to or by distinction from the fully human. It incarnates partial standards to one-sidedly measure one group’s differences against a standard set by the other. The point at which one’s particular qualities become part of the standard by which humanity is measured is a millennial moment.