person:catherine d'ignazio

  • Les vidéos de la conférence #Information+ 2018 sont en ligne

    https://vimeo.com/302828789

    >> si vous voulez voir et écouter Sandra Rendgen (sur Minard), Sol Kawage (sur al couleur), Jessica Bellamy (sur l’utilisation de la visualisation de données pour le peuple), Fernanda Viégas (sur la visualisation du #machine_learning et de ses biais), Valentina D’Efilippo (sur les cartes du monde tracées de tête), Nadieh Bremer (sur le projet “Bussed Out”), ou encore Catherine D’Ignazio (#data_feminism) … et bien d’autres…

    https://vimeo.com/informationplus

  • Data Feminism, by Catherine D’Ignazio and Lauren Klein (Book preview — call for comments)
    https://bookbook.pubpub.org/data-feminism

    Welcome to the community review site for Data Feminism. Thank you for your generosity and time in choosing to read and comment on this manuscript draft. The review period for this draft will close on January 7, 2019, although the ability to leave comments will still be available after that point.

    #data_feminism le livre !
    cf. https://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe pour une intro rapide

  • Gaîté Lyrique | Données fantômes : ce qui n’est pas compté et qui compte
    https://gaite-lyrique.net/article/donnees-fantomes-ce-qui-nest-pas-compte-et-qui-compte

    Certaines données sont collectées, d’autres sont manquantes. Qu’est-ce qui préside à ce choix ? L’artiste et chercheuse nigérienne-américaine Mimi Onuoha interroge les façons dont les individus sont catégorisés. Elle s’attache à mettre en évidence que la collecte, l’enregistrement et l’archivage des données sont liés aux questions de contrôle et de pouvoir.

    Le fait qu’un groupe de fans inconditionnels de la comédie musicale Hamilton ait créé un document partagé recensant l’intégralité des paroles avant même que la bande originale du spectacle ne soit commercialisée méritait par exemple de figurer dans cette liste. Autre exemple : en 2016, un utilisateur de Reddit a mis à disposition les métadonnées de toutes les histoires publiées à ce jour sur fanfiction.net, un site connu pour ses fictions écrites par des fans.

    Et ainsi de suite : le nombre de ballons de football produit quotidiennement par l’usine Wilson Sporting Goods de la ville d’Ada, dans l’Iowa (soit 4000 en 2008) ; le nombre de hot-dogs avalés par les Américains à chaque fête de l’Independance Day (soit 150 millions selon les dernières estimations) ; l’emplacement de toutes les toilettes publiques d’Australie (plus de 17000)."
    Qu’est-ce qu’une donnée ?

    "Mitchell Whitelaw, universitaire australien, définit les données comme « des mesures extraites du flux de la réalité ». En général, lorsqu’on pense à de grands ensembles de données, il s’agit de choses importantes : le recensement d’une population, les données de l’Organisation mondiale de la santé, et toutes les informations amassées par les grandes entreprises comme Google, Amazon ou Facebook.

    De ce point de vue, cette définition est admirablement concise et efficace. L’emploi du verbe « extraire » désigne avec pertinence les données comme des matières premières. De la même manière que Shosana Zuboff parle de « capitalisme de surveillance » en expliquant que le capitalisme actuel monétise des données recueillies par le biais d’une surveillance généralisée, la formulation de Mitchell Whitelaw évoque la conception des entreprises : les données sont des ressources à exploiter. Dans une société capitaliste, enregistrer des données ne peut être que bon pour les affaires. Le monde est ainsi enregistré, classifié, rendu déchiffrable, rentable.

    Plus loin dans le livre, les auteurs soulèvent un point déterminant de cette classification du monde. « Aucun système de classification n’est capable d’organiser la réalité pour tout le monde », préviennent-ils. « Exemple : le rouge, l’orange et le vert des feux tricolores ne fonctionnent pas pour les personnes non voyantes, elles ont besoin d’un signal sonore. Si l’on considère ces schémas de classification comme le moyen d’organiser le passé, il est facile d’oublier ceux qui en ont été exclus. »

    Quant à ma liste, son rapport direct avec ces concepts d’extraction de ressources et de surveillance omniprésente n’est pas forcément évident. Elle regroupe des ensembles de données qui sont peut-être assez inédits, mais ils sont le summum de la quantification, ce sont des faits extraits de pans insolites de la réalité. Une définition plus simple me vient à l’esprit.

    Données : choses que nous mesurons et qui comptent à nos yeux.

    C’est ce qui fait toute la beauté de cette étrange liste. Si la définition de Mitchell Whitelaw décrit le monde comme n’étant qu’une immense source de matières premières à extraire pour remplir les cellules bien alignées d’un fichier Excel, la mienne affirme l’inverse : tous les ensembles de données sont créés par des êtres humains dans un but bien précis.❞

    Missing Datasets : les informations manquantes

    "Voici quelques exemples de données que nous ignorons :

    Le nombre de personnes vivant dans des sous-locations illégales à New York,
    La traçabilité des armes vendues aux États-Unis et les informations sur leurs propriétaires,
    Le nombre de gens expulsés des États-Unis selon l’État où ils vivaient,
    Le nombre de Rohingyas en Birmanie.

    J’emploie le terme « Missing Datasets », pour désigner ces informations manquantes, angles morts d’un monde qui semble aujourd’hui criblé de données. Autant de fantômes qui font penser à la liste scotchée sur un coin de mon bureau. Ces données représentent tout autant la réalité de notre monde, summum d’une quantification qui a été mise de côté. Nous ne mesurons que les choses qui nous intéressent suffisamment. Les données manquantes ont aussi de la valeur, mais elles ne peuvent pas être mesurées.

    La complexité et le désordre de ces données sont passionnants, car elles trahissent un certain type de pouvoir. Une absence toujours remarquée laisse entrevoir le spectre d’un autre monde, où les priorités seraient différentes. Aucune donnée n’existe sur les violences policières faites aux Amérindiens, mais que se passerait-il si c’était le cas ?

    Ces données manquantes n’apportent aucune réponse, mais elles font office de rappel cinglant : nous sommes responsables de la manière dont nous cataloguons le monde. En choisissant les données à prendre en compte et en leur allouant une crédibilité, nous déterminons les limites de notre monde. Si tel est le cas, alors nous sommes aussi capables de changer cet état de fait, et à chaque instant, de changer notre monde."

    #Données #Données_manquantes #Classification

    merci @fil, c’est passionnant

  • Pour une pratique féministe de la visualisation de données - Catherine D’Ignazio
    https://visionscarto.net/visualisation-donnees-feministe

    Ce texte sans prétention claque en fait comme un manifeste et un programme d’action.

    Si les infographies — je ne parle pas ici des outils de recherche et d’exploration, mais des représentations publiques et populaires — excellent à présenter des mondes entièrement contenus, elles ne savent pas représenter visuellement leurs limites. Où sont les lieux où l’enquête n’est pas allée, qu’elle n’a pas pu atteindre ? Comment les indiquer ? Comment représente-t-on les données manquantes ?

    Ce qui donne à cette carte son caractère dissident, c’est le titre, formulé par les jeunes Noirs qui ont produit la carte. « Où les banlieusards qui rentrent du boulot écrasent les enfants noirs ». Un titre qui n’est pas neutre. On est loin de « Localisation des accidents de la route dans le centre de Detroit », titre qui aurait probablement été donné à la carte si elle avait été élaborée par des consultants extérieurs employés par la ville. Mais du point de vue des familles noires dont les enfants avaient été tués, il ne faisait aucun doute que les enfants étaient noirs, les banlieusards blancs, et les événements décrits comme des « meurtres » plutôt que des « accidents ».

    #cartographie_critique #méthodologie #féminisme #savoirs_situés

    traduit par @fil — en mémoire de Nathalie Magnan, traductrice de Donna Haraway (https://monoskop.org/Donna_Haraway)

  • What would feminist data visualization look like?, by Catherine D’Ignazio
    https://medium.com/@kanarinka/what-would-feminist-data-visualization-look-like-aa3f8fc7f96c
    https://civic.mit.edu/feminist-data-visualization

    The God Trick! Is this not the rhetorical premise and the seductive promise of most data visualization? To see from the perspective of no person, no body? Our appetite for such perspectives is fierce, “gluttonous”, as [Donna] Haraway characterizes it.
     
    And yet, there are ways to do more responsible representation. There are ways to “situate” data visualization and locate it in concrete bodies and geographies. Critical cartographers, counter-mapping artists, indigenous mappers and others have experimented for years with these methods and we can learn from them. 

    Here are some beginning design thoughts about what #feminist_data_visualization could do:
     
    1. Invent new ways to represent uncertainty, outsides, missing data, and flawed methods

    While visualizations - particularly popular, public ones - are great at presenting wholly contained worlds, they are not so good at visually representing their limitations.
     
    2. Invent new ways to reference the material economy behind the data.

    (...) What are the conditions that make a data visualization possible? Who are the funders? Who collected the data? Whose labor happened behind the scenes and under what conditions? (...)
     
    Data visualizations often cite data sources as fact on a legend but we could do more. What if we visually problematized the provenance of the data? The interests behind the data? The stakeholders in the data?

    (...)

    3. Make dissent possible

    (...) as we know from Wikipedia editing wars and GoogleMap Controversies the world is not actually bracketed so conveniently and “facts” are not always what they appear to be.

    –---

    Catherine D’Ignazio is an Assistant Professor of Data Visualization and Civic Media at Emerson College who investigates how data visualization, technology and new forms of storytelling can be used for civic engagement.
    http://www.kanarinka.com

    #visualisation #méthodologie #féminisme #donna_haraway