person:ce

  • #Violences_policières à #Calais, ce que le gouvernement ne montre pas - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=bEofCXw8iCU

    Depuis de nombreuses années, dans la région de Calais, la #police harcèle voire agresse les personnes migrantes et réfugiées, mais aussi, celles qui leur viennent en aide : les défenseurs des #droits humains.

    Ces défenseurs se sentent de plus en plus sous pression.

    Ils continuent pourtant de se battre pour défendre un principe simple : celui de la #solidarité.

    Pour ce nouvel épisode d’Éclairage, nous sommes partis à leur rencontre.

    #migrants
    #France

  • Facebook , gangster aux 55 milliards de dollars Pia de Quatrebarbes - 21 Juin 2019 - Solidaire
    https://www.solidaire.org/articles/facebook-gangster-aux-55-milliards-de-dollars

    Un chiffre d’affaire de plus de 55 milliards de dollars en 2018 : en quinze ans, le réseau aux 2,2 milliards « d’amis » a engrangé un paquet de fric sur nos informations, quitte à s’asseoir sur quelques lois. Un « #gangster_numérique », a tranché le parlement britannique dans un rapport au vitriol... Comment le réseau social qui voulait « rendre le monde meilleur » en est-il arrivé la ?


    Photo Wachiwit /iStock

    En 2008, quand Facebook débarque en France, c’est la ruée sur les « murs ». On y voit alors un formidable moyen de communiquer, partager des photos, personne ne s’y informe encore, mais on y dissémine naïvement des informations aux quatre vents : scolarité, opinion, statut amoureux....et déjà on #like. Rien de grave a priori, #Mark_Zuckerberg, le concepteur du réseau souhaite alors « rendre le monde meilleur ». Pas « le conquérir, seulement rendre les gens plus ouverts et connectés ».

    L’histoire est typique des innovations du web. 4 ans auparavant, dans sa chambre de Harvard, à Boston, le petit génie veut rencontrer des filles, il crée alors avec des camarades un #trombinoscope des étudiants, « The Facebook ». Les universités américaines s’y branchent, puis les lycées et collèges – Il suffit d’avoir 13 ans et une adresse mail. Et bientôt le monde entier : 2,2 milliards d’utilisateurs, un chiffre d’affaires de 55 milliards de dollars, et le 3e site internet le plus visité.

    De ses utilisateurs, il sait à peu près tout !
    Mais 15 ans après, sa firme est devenue un « gangster numérique au dessus des lois ». La sentence est venue mi-février de la Commission du numérique, de la culture et des médias du #Parlement_britannique. Pendant 18 mois, elle a planché sur le scandale #Cambridge_Analytica. Une centaine de témoins ont été auditionnés, mais le PDG de Facebook, lui, a refusé... A la lecture des 110 pages, on comprend pourquoi et comment #Mark_Zuckerberg a choisi « le profit avant la vie privée ».

    Comprenons bien : Que Facebook sait-il de ses utilisateurs ? A peu près tout ! « La pratique la plus problématique, c’est la captation systématique de nos données personnelles », explique Sylvain Steer, enseignant en droit et membre de l’association la Quadrature du Net. Pour les « amis », ce sont donc les contenus publics, les messages privés sur #Messenger, la listes des personnes, pages et groupes suivis, la façon dont on utilise le service et accède aux contenus et les informations sur l’appareil (adresse IP, fichiers présents, mouvements de la souris, accès au GPS et à l’appareil photo).

    Pour ceux qui n’ont pas de compte, la firme de Palo Alto a la solution : le « profil fantôme ». Les #cookies, les boutons « J’aime » et « Partager » affichés sur de nombreux sites, transmettent à Facebook les informations de navigation... En bref, Facebook s’accorde un pouvoir de surveillance de masse.

    Et quand Mark Zuckerberg répète à tout va, « Facebook ne vend pas les données », le parlement Britannique répond : il ment. En cause, le modèle économique : « la gratuité » pour l’utilisateur contre la monétisation de ses données. « Facebook vend aux annonceurs des catégories de publicité. Ce sont l’ensemble des caractéristiques sociales, économiques et comportementales que le réseau associe à chaque utilisateur afin de mieux le cibler », explique Sylvain Steer. « Avec l’argument fallacieux que c’est pour nous proposer des contenus de la façon la plus adaptée : sous entendu la plus subtile ». Facebook est donc avant tout « une #régie_publicitaire », analyse Yann Le Pollotech, chargé des questions numériques au PCF. 98 % de son chiffre d’affaires mondial provient de la publicité ciblée.

    L’accès aux données des téléphones
    Le réseau ouvre aussi ses données à des développeurs tiers contre rémunération « 250 000 dollars de publicités par an », écrivait le PDG dans un mail obtenu par les parlementaires britanniques. Facebook nie, explique que l’idée n’avait jamais été appliquée. En 2015, pourtant il restreint l’accès sauf pour une liste de 150 entreprises, dont Apple, Amazon, Netflix, ou Airbnb ou encore le site de rencontre #Tinder. Et là, c’est open bar ! Et Zuckerberg écrivait : « je ne vois pas de cas où des données ont été diffusées de développeurs à développeurs et ont causé un réel problème pour nous »... Raté ! 3 ans après, Cambridge Analytica allait prouver le contraire. La société, basée à Londres, a siphonné les données de 87 millions de comptes. La cheville ouvrière de la campagne numérique de Donald Trump en 2016, a réalisé un micro ciblage des électeurs.

    Parmi les autres pépites du rapport : l’accès aux données des téléphones. En 2015, la nouvelle version de l’application sur mobiles #Android pouvait avoir accès au journal des appels téléphoniques. Un cadre de Facebook s’inquiète dans un mail interne que les utilisateurs s’en rendent compte. « Ça serait très risqué : des journalistes (..) qui écrivent des articles sur “Facebook qui utilise sa mise à jour pour espionner votre vie privée” », écrit le cadre. Car le but de la firme, est bel et bien de tout savoir.... Pour cela, il faut capturer l’utilisateur et faire en sorte qu’il y reste. Et le pousser à partager toujours plus d’informations.

    Les #Fake_News rentrent dans cette catégorie. C’est parce qu’elles sont beaucoup plus partagées que Facebook les laisse se propager... Le sociologue Dominique Cardon limite leur portée dans un livre salvateur (1). Pendant la campagne américaine, ces « fake news » ont été le plus consultées par les 10% des électeurs les plus convaincus, y écrit-il. Pour Yann Le Pollotech aussi, « il faut se méfier de ce concept. Depuis que les hommes communiquent, il y a de la #désinformation. Mais ici, il y a aussi une sorte de racisme social : les fake news ne concerneraient que les moins diplômés.. et les gilets jaunes ! A chacun ses Fakes news ; celle des #CSP_+ [cadres supérieurs, NdlR], c’est que les cheminots partent à la retraite à 50 ans avec un pont d’or. Mais ce n’est pas à Facebook de décider ce qui est de l’ordre du complot ou de la #vérité. La seule manière de les éviter : c’est la délibération, le débat démocratique ».

    Mais ce n’est pas le programme du géant. Lui, il a un autre objectif : « enfermer les internautes dans son monde, son univers. Plus que du gangster, cela relève de la #mafia, au sens où c’est aussi une organisation sociale », continue Yann Le Pollotech. Dans ce système, Facebook compte aussi la messagerie #Whatsapp (1,5 milliard d’utilisateurs) et le site de partage de photos et vidéos #Instagram (1 milliard). Et avec elles, toutes leurs données ! En 2014, au moment du rachat de Whatsapp pour 19 milliards de dollars, Zuckerberg promettait « de ne pas combiner les données des comptes Facebook et Whatsapp. Bien sûr, il l’a fait deux ans après », continue Sylvain Steer.

    Depuis les scandales continuent : le 20 mars, Facebook reconnaissait ne pas protéger les #mots_de_passe de centaines de millions de comptes. En février, d’autres applications donnaient accès à Facebook à leurs données : une application pour suivre son cycle menstruel, de sport, de santé... En septembre, 50 millions de comptes étaient piratées.

    Un modèle basé sur l’illégalité
    Que font les législateurs ? En Europe, ils ont franchi une première étape avec le Règlement général pour la protection des données ( #RGPD ), entré en vigueur le 28 mai dernier. Ce dernier impose des formes de consentement éclairé et libre. Mais « Facebook continue de violer les textes, car tout son modèle économique est illégal », rappelle Sylvain Steer. Une plainte collective a été déposée, la CNIL Irlandaise – là où est le siège social de Facebook en Europe- l’examine. Sauf qu’elle prend son temps. « Bien sûr, Facebook comme les autres, fait un lobbying pour retarder sa mise en conformité et prolonger son business », continue-t-il.

    Le Parlement britannique veut la fin du far west... Sauf que Facebook, comme #Google « à force de ne pas être réglementés, se sont imposés comme des autorités centralisatrices sur internet. Les États au lieu de le limiter, continuent à lui déléguer des pouvoirs ». La France en tête, « les gouvernements, demandent à ces plateformes géantes de devenir juges et modérateurs des contenus en ligne. Ce qui devrait être de l’ordre de la justice ou du service public », poursuit Sylvain Steer ... Ou comment les gouvernements donnent à Facebook les clés de la censure. Zuckerberg, lui, s’excuse, encore une fois, et promet « de changer ». En attendant, le nombre d’utilisateurs recule, les jeunes désertent la plateforme... Mais pour Instagram. Et restent ainsi dans le monde clos de Facebook.

    Culture numérique, Dominique Cardon, Les presses de Sciences Po, sorti en février, 19 euros, 428 pages
    (Article paru dans le journal L’Humanité -Dimanche du 28 mars 2019)

    #facebook #surveillance #internet #algorithme #censure #réseaux_sociaux #publicité #données #bigdata #profiling #manipulation #marketing #domination #web #voleur de vies #escroc #gangster #fric

  • « On peut produire de l’hydrogène partout et de manière totalement propre » (Libération)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16147-on-peut-produire-de-l-hydrogene-partout-et-de-maniere-totalement-pr

    Je suis très content que l’option hydrogène ait le vent en poupe, c’est pour moi LA solution. Du reste la chine abandonne la voiture électrique pour se concentrer sur celles à hydrogène.

    Une pompe à hydrogène au salon international de l’auto canadien à Toronto, le 13 février 2019. Photo M.B. REUTERS

    Selon l’Agence internationale de l’énergie, qui vient de publier un rapport, l’hydrogène doit jouer un rôle clé dans la transition énergétique. Le spécialiste Daniel Hissel insiste sur la nécessité de développer l’utilisation et de moderniser la production de ce gaz.

    L’Agence internationale de l’énergie a présenté vendredi, dans le cadre du G20, un rapport sur l’hydrogène, réalisé à la demande du Japon. Ces 203 pages insistent sur la place majeure de ce gaz « propre » dans la lutte contre le (...)

  • Les nouveaux programmes de SES ou la programmation de l’impuissance (Jean-Yves Mas et Jean Lawruszenko, Blog Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/jy-mas/blog/140619/les-nouveaux-programmes-de-ses-ou-la-programmation-de-limpuissance-0

    Les nouveaux programmes de 2019 accentuent les tendances déjà présentes dans la réforme de 2010 : renforcement du cloisonnement disciplinaire, formalisme excessif, déclin du pluralisme idéologique. Ils sont en cela conformes au statut particulier de l’enseignement de l’économie dans le projet éducatif néo-libéral.
    […] Comme le montre C. Laval et Pierre Dardot, le néolibéralisme n’est pas un simple avatar du libéralisme visant à limiter le rôle économique de l’État au profit de l’initiative privée, mais un véritable projet de société dans lequel l’État participe activement à la diffusion de l’idéologie et des normes comportementales nécessaires à la formation du « sujet néo-libéral ». Dans ce projet, l’éducation, notamment à travers l’enseignement de l’économie, joue un rôle majeur […]
    Il est donc nécessaire d’enseigner la science économique orthodoxe afin de préparer l’opinion aux futures et incontournables réformes économiques même si celles-ci peuvent être « douloureuses » et entrainer la remise en cause de certains acquis sociaux.
    […]
    Au nom de la neutralité axiologique, les élèves n’entendront donc parler ni de libéralisme, ni de socialisme, ni de Keynes, et bien entendu ni des théories de la décroissance, de l’obsolescence programmée, de la filière inversée, de l’exploitation, de la frugalité volontaire, de la baisse du temps de travail, des délocalisations, des licenciements boursiers, du rôle des lobbys, du revenu d’existence, de la fin du travail ou du plafonnement des revenus.

    #éducation #lycée #programme #SES #économie #réforme #néolibéralisme

  • Dora, Minaverry — L’agrume
    http://lagrume.org/collections/litterature/dora

    Allemagne, 1960. Dora, jeune juive dont le père est mort en camp de concentration, travaille comme archi­viste au Berlin Document Center. Confrontée à l’horreur des crimes nazis, elle entreprend sa propre enquête. Elle rejoint sa mère en France, se lie à un groupe de jeu­nes communistes de Bobigny, puis fait la connaissance d’un espion israélien qui lui propose de partir en Argen­tine sur les traces de Mengele, le célèbre médecin nazi d’Auschwitz… À travers ces rencontres et ces aventures, Dora reconstitue une partie de sa propre histoire et passe de l’adolescence à l’âge adulte.

    Dora est une aventure passionnante qui nous entraîne dans le contexte géopolitique de l’après Seconde Guer­re mondiale. Chasse aux nazis rocambolesques à travers le monde, c’est aussi un récit historique et documentaire, et un roman d’apprentissage palpitant. Cet ouvrage a rencontré un grand succès d’estime et commercial en Argentine.

    • Dora - L’année suivante à Bobigny — L’agrume
      http://lagrume.org/collections/litterature/dora-2

      1962. L’Algérie s’apprête à devenir indépendante, mais en France les tensions sont exacerbées : entre les Français et les Algériens de métropole, entre les banlieues rouges et Paris… À Bobigny, dans la cité de l’Abreuvoir, Dora (de retour d’Argentine), Odile et le reste de la bande continuent leur apprentissage : l’engagement politique et la découverte de l’amour. Dora vit sa première expérience sexuelle avec une femme, Odile couche avec Didouche alors qu’il ne rêve qu’à Djamila… Parallèlement, Dora se rapproche d’une avocate pour mettre à sa disposition ses archives et l’aider à récolter des témoignages de victimes des nazis…

      Dans ce deuxième volet de la série, Minaverry déplace les points de vue en croisant les voix de trois narratrices. On ressent un grand plaisir et une grande maîtrise dans la narration : il développe ses personnages et en introduit de nouveaux : Geneviève, la belle gitane dont la famille a été exterminée par les nazis, la bande du Théâtre de poche, Béatrice Roubini, la chasseuse de nazis, étoffant ainsi la richesse romanesque de sa série. Selon ses propres mots : « l’intention de cet album est que les lecteurs arrêtent de se dire “Comme c’est bien documenté !”, et commencent à penser : “Je veux épouser Odile !” ».

    • Dora 3 – Maleńki sukole, une berceuse polonaise, Minaverry - L’Agrume
      http://lagrume.org/collections/litterature/dora-3

      Dans ce nouvel opus, Dora et ses collègues du Bureau d’investigation continuent leur chasse aux nazis et mènent l’enquête sur les chefs du camp de Drancy. En Allemagne, les procès contre les dirigeants et exécutants des camps de concentration se multiplient mais sont souvent décevants, car les accusés se présentent comme les victimes du nazisme. Au cours de ses recherches, Dora découvre l’existence des « Maisons Lebensborn », des structures qui accueillaient, pendant la Seconde Guerre mondiale, de jeunes enfants polonais enlevés à leurs familles pour les faire adopter par des familles allemandes. Au Service International de Recherche en Allemagne, en quête d’informations sur la déportation de la famille de son amie Geneviève et sur celle de son père, Dora fait une découverte frappante : son amie Lotte serait l’une de ces enfants enlevés. Les deux amies, accompagnées de Klaus, le mari de Lotte, décident alors de partir en Pologne, à la recherche de la mère de la jeune femme…

      Ce troisième volet de la saga Dora, brillamment mené par Minaverry, est un récit émouvant et rythmé, mêlant la grande Historie et l’histoire personnelle de l’héroïne dans une véritable quête d’identité et de vérité. Le puissant style graphique de l’auteur nous plonge au coeur de l’atmosphère pesante et sombre de la Guerre froide.

  • Newsletter juin 2019
    http://www.acsr.be/newsletter-juin-2019

    SALON D’ÉCOUTE Courage, fuyons ! | Celia Dessardo | 55min | 2019 Dimanche 2 juin à 17h au C.C. Jacques Franck à Saint-Gilles Et le 13 juin à 20h30 dans le cadre du festival Les yeux ouverts à La Générale — Paris. Nouvelle production Naufrage en pleine terre | Fanny Lacrosse | 48min56 | 2019 C’est[...]

  • Emission spéciale France Télécom : le procès de la souffrance au travail
    https://radioparleur.net/2019/06/06/emission-speciale-france-telecom-le-proces-de-la-souffrance-au-travail

    « Sans précédent », « inouï », « hors normes ». Ce sont les mots de Cécile Louis-Loyant, présidente du tribunal correctionnel de Paris, qui ouvrent le 6 mai 2019 un procès à part : celui de France Télécom et de sept de ses anciens dirigeants, en poste entre 2008 et 2011, à l’époque où 39 employé.es se sont donnés la mort. Le procès « de la pensée managériale ». Les invité.es de l’émission le reconnaissent : le procès France Télécom est inédit par sa forme et son fond. Deux mois et demi de procès, une quarantaine de journées d’audience, 10 ans d’instruction, 167 parties civiles constituées… du jamais vu pour un procès jugeant 7 anciens dirigeants et l’entreprise en tant que personne morale pour « harcèlement moral » ou « complicité de harcèlement moral ». En plateau, pendant la 1e partie : Pascal Vitte, syndicaliste, (...)

    https://podcast.ausha.co/radio-parleur/radioparleur-emission1-basta-francetel-001

  • Pas lu, mais on me dit du bien du dossier...

    Rap’s not dead
    Cécile Kiefer, Emilien Bernard, CQFD, le 21 mai 2019
    http://cqfd-journal.org/Rap-s-not-dead

    Pas si évident de garder une forme d’intégrité dans ce milieu. Parce qu’on parle bien sûr d’une industrie surpuissante, monstrueuse. Logique : plus de quarante ans après ses premiers pas dans le South Bronx à la fin des années 1970 (voir p. III), ce qu’on désignait alors comme hip-hop n’a plus de concurrent en France. Le rap, c’est l’immense majorité des ventes de disque hexagonales. Ce qui évidemment inclut un nombre de bouses sur-produites, de nullités Skyrock, de matraquages médiatiques bourrés d’Auto-Tune. Se cantonner à ça, c’est louper un coche. Tu peux le prendre dans tous les sens, le rap, c’est ce que tu en fais, ce que tu en gardes.

    Oui, le rap vit, proteste, gueule. On le voit en Algérie, où la scène locale a été centrale dans l’insurrection contre Bouteflika. Et même chez les Gilets jaunes, de nombreux rappeurs ayant affiché leur soutien au mouvement. « J’enfile mon gilet pare-balle après mon gilet jaune », a balancé Kalash Criminel lors d’un freestyle sur Skyrock, vêtu dudit vêtement criard. Pour Paco, rappeur indé, c’est passé par un titre clamant : « C’est la crise, on brasse de l’air en gilet jaune, je n’ai qu’une seule devise, battre le fer tant qu’il est chaud. » Quant au rappeur toulousain D1ST1, il a envahi le net avec le clip de son morceau Acte 1, tourné au milieu d’une manif toulousaine et doté d’un refrain imparable : « C’est la révolution, on devient tous détraqués, Macron est comme une allumette, il est à deux doigts de craquer. Ahaou ahaou ! Gilets jaunes quel est votre métier ? Ahou Ahou, Ahou Ahou Ahou. Macron est à deux doigts de craquer. »

    #Musique #rap #Musique_et_politique

  • Amis des lieux intermédiaires, porteurs d’espaces-projets, artistes, squatteurs, acteurs culturels, administrateurs, habitants, commoners de tous poils, vous êtes cordialement invités les 19 et 20 juin aux Ateliers du vent, à Rennes, pour deux jours de réflexions sur les enjeux de nos lieux et de nos pratiques d’espaces, à l’heure où les métropoles métropolisent, le public privatise et le privé récupère nos pratiques dans une logique de valorisation foncière et de marketing territorial. Faire commun(S), comment faire ? Ce sera notre question. Nous aurons deux jours pour y répondre.

    2 jours avec plusieurs ateliers/conférences-éclair, rencontres formelles et informelles avec de nombreux intervenants invités attendus, dont : Lionel Maurel (juriste et bibliothécaire, animateur du blog S.I.Lex), Frédéric Sultan (Remix the commons), Philippe Henry (socio-économiste de la culture), Pascal Nicolas-le Strat (sociologue), Boris Grésillon (géographe), Luc Carton (philosophe, Belgique), Gabriella Riccio et Nicola Capone (L’Asilo, Naples), Cécile Offroy (Opale), Anne-Christine Micheu (Ministère de la Culture), Rémy Seillier (Cget) et Olivier Jaspart (juriste), Mieke Renders (Trans Europe Halles), des membres de nombreux réseaux soutenant l’initiative et des acteurs des lieux intermédiaires de toute la France...

    Venez nombreux ! Relayez l’info !
    Programme complet à venir > inscriptions impératives avant le 10 juin.
    Infos : forum2019@cnlii.org

    http://cnlii.org/2019/05/le-programme-des-19-et-20-juin-2019

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • Rapport #2018 sur les centres et locaux de rétention administrative

    24 centres de rétention sont passés au crible : #statistiques précises, témoignages et spécificités locales. Analyses et #chiffres inédits pour décrypter une politique migratoire menée au détriment des #droits_fondamentaux des personnes étrangères.

    Rapport commun sur les centres de rétention administrative par ASSFAM Groupe SOS Solidarités, Forum réfugiés-Cosi, France terre d’asile, La Cimade, Ordre de Malte France et Solidarité Mayotte.

    Les six associations intervenant dans les centres de rétention administrative présentent leur neuvième rapport commun sur ces lieux anxiogènes marqués par la violence, résultat d’un durcissement de la politique d’éloignement.

    L’année 2018 a été marquée par une utilisation importante de l’#enfermement des personnes étrangères en centres de rétention administrative, y compris les plus vulnérables. Ainsi, plus de 45000 personnes ont été placées dans des lieux de rétention administrative, en métropole et en outre-mer. Le gouvernement a également décidé d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté avec 480 places supplémentaires en métropole (de 1069 à 1549) par le moyen d’ouvertures de #LRA, de réouvertures de #CRA, d’extensions des centres déjà existants.

    Cette #politique_d’enfermement s’est encore renforcée à travers l’adoption de la loi du 10 septembre 2018 qui a instauré au 1er janvier 2019 le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours. Aucun gouvernement français n’avait jusque-là proposé une telle durée de privation de liberté pour tenter d’éloigner des personnes étrangères.

    Dans ce rapport, nos associations font le constat alarmant d’une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées. Nos associations en appellent donc au gouvernement pour que cessent le recours prioritaire à l’enfermement dans la politique d’éloignement des personnes étrangères et la violation des droits qui s’attachent, en toute circonstance, à la privation de liberté.


    https://www.lacimade.org/publication/rapport-2018-centres-locaux-retention-administrative
    #rétention #détention_administrative #France #migrations #asile #réfugiés #rapport

    • Les centres de rétention administratives fonctionnent à plein régime

      Dans un rapport publié ce mardi, six associations dont la Cimade et France Terre d’Asile s’inquiètent du nombre élevé d’étrangers placés en rétention en 2018

      Les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018, indiquent six associations dans un rapport présenté ce mardi.
      Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, contre 46.800 en 2017. La durée moyenne de rétention a en revanche augmenté.
      « La grande promiscuité, conjuguée à l’enfermement de personnes en grande précarité ou affectées de troubles psychologiques pour certaines, ont abouti à des tensions très fortes », soulignent les auteurs du document.

      Elles tirent la sonnette d’alarme. Dans un rapport publié ce mardi, six associations (Assfam-Groupe SOS, Forum Réfugiés-Cosi, France Terre d’Asile, Cimade, Ordre de Malte, Solidarité Mayotte) estiment que les centres de rétention ont été « utilisés à plein régime » en 2018. Selon leurs chiffres, 45.851 personnes ont été placées en rétention l’an dernier, dont 26.614 en métropole, contre 46.800 en 2017. Mais la durée moyenne de rétention a augmenté. Elles s’inquiètent notamment d’« une détérioration des droits » des étrangers enfermés dans ces lieux dans l’attente de leur éventuelle expulsion.

      Lors d’une conférence de presse, David Rohi, en charge des questions de rétention à la Cimade, a notamment dénoncé une « une banalisation de l’enfermement qui s’est fortement aggravée depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron ». Le rapport de 132 pages pointe un « usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures ». « La France demeure le pays européen qui a le plus recours à l’enfermement des personnes étrangères en vue de les éloigner », est-il écrit.
      « Remplir davantage les CRA »

      Ces associations rappellent que le gouvernement a décidé l’an dernier « d’accroître très fortement la capacité de ces lieux de privation de liberté » avec 480 places supplémentaires en métropole (portées à 1.549). Un tel développement « n’avait plus été constaté depuis plus d’une décennie », assurent-elles. Selon elles, « les préfets ont reçu pour instruction de remplir davantage » les centres de rétention administrative (CRA) et « cet usage intensif de la rétention s’est encore accentué au second semestre et a généré des conséquences graves pour les personnes enfermées ».

      « Cette année, des révoltes inédites ont eu lieu dans les CRA : des émeutes, des feux de lits, des grèves de la faim, des automutilations et même un suicide », énumère David Rohi. Il s’agit, dit-il, « d’actes de désespoir » provoqué par un « sentiment d’injustice extrêmement fort ». Il appelle par conséquent le gouvernement « à changer de politique d’enfermement ».

      « On enferme et puis on voit ensuite »

      Par ailleurs, les auteurs du rapport remarquent que la durée moyenne de rétention a « sensiblement » augmenté l’an dernier, à 14,6 jours, et que le « nombre de personnes enfermées durant plus de 30 jours a explosé, passant de 2.468 en 2016 à 4.432 en 2018 ». Les associations redoutent une aggravation de cette tendance en 2019 avec l’entrée en vigueur, le 1er janvier, de la loi asile-immigration, qui a doublé de 45 à 90 jours la durée maximale de la rétention.

      Directeur général de France Terre d’Asile, Pierre Henry est un peu pessimiste. Le « diagnostic ne s’arrange pas », observe-t-il. « On enferme et puis on voit ensuite », complète Céline Guyot d’Assfam-Groupe SOS. Les associations s’inquiètent également du « nombre élevé de familles avec enfants enfermées en rétention » au cours de l’année 2018 : 1.221 enfants à Mayotte et 114 familles comptant 208 enfants en métropole. Pour Laetitia N’Diaye de l’Ordre de Malte, « les enfants sont traumatisés par cet univers carcéral : troubles du sommeil, angoisses fortes, mutisme, perte d’appétit… »

      https://m.20minutes.fr/amp/a/2532871
      #machine_à_enfermer

    • Centres de rétention pour migrants : les associations dénoncent une « #banalisation de l’enfermement »

      Les conditions de vie dans ces centres, où sont enfermés des étrangers que la France ne veut pas garder sur son territoire, se dégradent, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi.

      En France, plus de 45 000 migrants ont été enfermés dans des centres ou des locaux de rétention administrative en 2018. Un chiffre stable par rapport à 2017, selon le rapport annuel de plusieurs associations, dont la Cimade, présenté mardi 4 juin. Les associations dénoncent une « banalisation de l’enfermement » dans ces lieux de rétention et constatent « une forte dégradation du respect des droits des personnes enfermées ».

      En France métropolitaine, près de 40% des personnes enfermées ont ainsi été libérées par des juges, en raison du non-respect de leurs droits par les autorités. « L’usage quasi systématique de la rétention par de nombreuses préfectures s’accompagne trop souvent d’un défaut d’examen approfondi des situations personnelles », explique le rapport.
      Un « déficit » de protection des femmes

      En 2018, près de 500 places supplémentaires ont été créées en France métropolitaine. Un développement inédit depuis une décennie, qui s’accompagne d’un allongement de la durée de rétention. En moyenne, une personne enfermée dans un centre reste près de 15 jours contre 12,8 jours en 2017. Le rapport dénonce également le doublement de la durée maximale de rétention, passée de 45 à 90 jours depuis le mois de janvier, ainsi que les procédures abusives d’enfermement.

      Stress, pression, sentiment d’injustice, violences : les conditions de rétention sont de plus en plus difficiles, précise le rapport. Certains migrants enfermés ont manifesté, selon les associations, de fortes atteintes sur le plan psychologique. La rétention reste majoritairement masculine, 93% d’hommes et 7% de femmes. Les associations pointent du doigt « un déficit de protection des femmes victimes de la traite des êtres humains. » Certaines femmes ont été ou en sont victimes au moment de leur placement en rétention en centre. Quand elles manifestent « leur volonté de sortir du réseau, leur situation administrative prévaut trop souvent sur leur statut de victimes », explique le rapport.

      https://mobile.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/centres-de-retention-pour-migrants-les-associations-denoncent-un

  • @philippe_de_jonckheere me conduisant à refoutre le nez dans le bordel qui règne dans mes disques de stockage, je sui parvenu à arracher au quasi néant (ça vieillit très mal, les DVDs, et ce que je cherchais datait de 2003 et 2007) le deuxième numéro de Chutes que je croyais paumé définitivement.
    Un fichier qu’avait pas le bon nom, dans un tiroir qu’avait pas le bon nom, dormait dans un DVD avec rien d’écrit dessus.
    Bref, afin que ça n’arrive plus, je me suis dit que le meilleur moyen de le sauvegarder vraiment était de le foutre sur tous vos disques durs. Comme ça, si je le reperds, je pourrai vous le demander.

    C’est là : http://www.le-terrier.net/chutes

    avec Céline Guichard, Philippe De Jonckheere, Antoine Ronco, Dr. C., Jean-Luc Guionnet, Mardi Noir, Bertoyas, Stéphane Batsal, Alain Hurtig

  • « L’archéologie évangélique soutient l’occupation israélienne » en Cisjordanie - Wilson FACHE à Jérusalem et Salomé PARENT à Tel Shiloh - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1172376/-larcheologie-evangelique-soutient-loccupation-israelienne-en-cisjord
    https://s.olj.me/storage/attachments/1173/150324_938945.jpg/r/800

    ❝Des archéologues évangéliques ont fait des territoires palestiniens leur terrain de jeu pour retrouver les traces de prétendus sites bibliques. Leur but : démontrer l’authenticité de leur vision messianique du christianisme, avec pour conséquence de légitimer l’occupation militaire israélienne.
    Wilson FACHE à Jérusalem et Salomé PARENT à Tel Shiloh | OLJ
    28/05/2019

    Une journée de fouilles archéologiques commence toujours par une lecture de la Bible. « Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais aura la lumière de la vie », répète le groupe de vingt chrétiens évangéliques, en majorité américains. Il est à peine cinq heures du matin à Jérusalem, l’heure pour les Associates for Biblical Research de monter à bord d’un bus en direction de Tel Shiloh, en Cisjordanie. C’est là, disent-ils, que le tabernacle originel – la tente qui abritait l’arche d’alliance à l’époque de Moïse – aurait reposé pendant près de quatre siècles.

    Le site est baigné dans une douce lumière matinale. Le visage couvert d’un chapeau de cow-boy beige et de lunettes de soleil, le Dr Scott Stripling, chef d’équipe, affiche un sourire éclatant. S’il correspond à l’image hollywoodienne surannée d’un archéologue, son travail est pourtant loin d’être conventionnel. Fiers évangéliques, ce Texan et son équipe estiment que la Bible doit être lue littéralement et peut servir de manuel à leurs recherches archéologiques.

    « La Bible est-elle un document historique fiable ? J’ai des confrères israéliens qui ne sont pas d’accord, mais moi je pense que oui », explique-t-il, parlant de « préjugés » contre l’Ancien Testament qui, selon lui, n’a pas moins de valeur historique que les textes de l’Égypte ancienne ou de Mésopotamie. « Je ne me balade pas avec une Bible dans une main et une pioche dans l’autre, se justifie Scott Stripling. Je suis religieux, mais ça ne signifie pas que je suis biaisé. Je suis capable de compartimenter. » C’est la troisième année de fouilles dans la colonie de Tel Shiloh, située dans la zone C de la Cisjordanie, soumise à un contrôle israélien total, et M. Stripling espère trouver de nouveaux indices qui pourront confirmer que le mythique tabernacle a bien un jour reposé ici. L’année dernière, ils avaient déjà découvert une grenade en céramique, un fruit symboliquement associé au sanctuaire sacré. Emeline et Perry Ginhart, un couple d’Américains fraîchement mariés, espèrent faire d’autres découvertes qui les aideront à soutenir l’authenticité de leur vision messianique du christianisme. Sous le soleil brûlant, le couple passe sa lune de miel à examiner le parterre dont il est en charge. « En aidant Israël, nous aidons notre cause. Notre Créateur nous a donné ces terres pour que nous en prenions soin », se félicite M. Ginhart.

    Une relation interreligieuse opportuniste
    « Je vois souvent des Américains idiots qui payent des fortunes pour venir grattouiller la terre. C’est tout simplement de l’archéologie confessionnelle. C’est ça le mot-clef. Et dès lors qu’elle est confessionnelle, elle s’éloigne de l’orbite de la science », assène amer un archéologue européen actif au Proche-Orient. « Les évangéliques et l’archéologie, ce sont des contes de Perrault. Ça n’a aucun sens. Il faut que l’armée israélienne arrête le massacre archéologique dans les territoires », implore ce spécialiste, qui souhaite rester anonyme.

    Les pièces déterrées à Tel Shiloh sont ramenées chaque jour à Jérusalem, avant d’être analysées en collaboration avec l’agence gouvernementale chargée du patrimoine dans un processus pour le moins opaque. À la mi-mai, la Cour suprême a statué qu’Israël n’était pas obligé de divulguer des informations sur les fouilles archéologiques menées en Cisjordanie, rejetant un appel de deux organisations non gouvernementales. Depuis la convention de La Haye de 1954, il est pourtant interdit de fouiller dans un territoire occupé, sauf en cas de menace sur le patrimoine. Un argument régulièrement utilisé par Scott Stripling pour justifier ses travaux. « Tout ce que nous trouvons est stocké en Israël, et si une solution politique au conflit est trouvée, les responsables du territoire auront alors accès aux objets. Mais je serai mort avant que ça n’arrive », dit-il en riant.

    Leah Tramer, l’une des rares Israéliennes de l’équipe, collabore régulièrement avec les évangéliques américains qui viennent creuser dans la région et pour qui la « Judée et Samarie » – le nom biblique de la Cisjordanie – est une extension naturelle de l’État d’Israël. « C’est merveilleux que des chrétiens nous aident à redécouvrir notre passé », se réjouit cette assistante à l’Université d’Ariel, située dans une grande colonie. La relation interreligieuse qui existe entre certains juifs israéliens et des « chrétiens sionistes » est parfois qualifiée par ses critiques d’opportuniste. Un sous-ensemble de la communauté évangélique étant convaincu de la signification biblique du retour des juifs sur la terre de leurs ancêtres, préambule prophétique indispensable au retour du Messie et à la fin des temps, tandis que les Israéliens sont à la recherche d’alliés pour légitimer leur occupation militaire vieille d’un demi-siècle.

    L’archéologie comme outil politique
    S’il ne fait aucun doute que les juifs ont un lien historique avec la Cisjordanie, c’est la façon dont les découvertes archéologiques sont instrumentalisées pour éclairer le patrimoine d’un peuple plutôt qu’un autre pour des raisons politiques et idéologiques qui est source de controverse. « Israël utilise l’archéologie comme outil politique à Jérusalem-Est et en Cisjordanie pour tenter de justifier sa présence. Cela explique pourquoi ils travaillent avec des évangéliques, qui soutiennent le même récit », analyse Yonathan Mizrachi, directeur de l’ONG israélienne Emek Shaveh, l’une des deux organisations signataires de la pétition déboutée par la Cour suprême. « Les évangéliques ne font pas de la recherche pour le bénéfice de la communauté locale, mais pour leur propre bénéfice et pour soutenir l’occupation, » assène-t-il.

    En 2013, Scott Stripling avait trouvé à Khirbet el-Maqatir des restes humains qu’il estimait être des juifs tués pendant la grande révolte contre Rome il y a environ 2 000 ans. Il les a ensuite remis à la colonie d’Ofra, qui les a enterrés en secret en 2017. « L’inhumation a servi de symbole pour les résidents, selon lesquels la colonie – illégale en vertu du droit international – n’est en fait qu’une continuation de l’ancienne implantation juive historique sur cette terre », estime Michael Press, un expert en archéologie en Israël et dans les territoires palestiniens. « Le fait que les résultats de ces fouilles servent à renforcer le contrôle israélien sur la Cisjordanie est très dommageable. Mais il n’y a pas d’institution pour faire respecter le droit international et personne ne veut exercer de pression, donc rien ne changera. »

    De nombreux autres sites à travers les territoires occupés ont soulevé la controverse, comme la « cité de David », un complexe archéologico-touristique censé être, selon les références bibliques, l’emplacement d’origine de Jérusalem à l’époque du roi David, il y a 3 000 ans. Depuis son exploitation, ce site n’aura de cesse d’alimenter les polémiques en raison de son emplacement en plein cœur du quartier palestinien de Silwan, à Jérusalem-Est. Surtout, le site est administré par une organisation privée controversée, Elad, à l’objectif explicite : « la revitalisation résidentielle », un euphémisme qui désigne une politique assumée de colonisation avec l’implantation de familles juives israéliennes dans le quartier.

    « Jamais plus important que les gens qui vivent à la surface »
    D’après la population palestinienne locale, les fouilles archéologiques menées en sous-sol ont sévèrement endommagé une quinzaine d’habitations. Mazen Aweida, 48 ans, montre d’un geste las les fissures épaisses qui courent le long des murs de sa maison. L’évier de la cuisine est à moitié effondré, et le sol de la chambre est tellement gondolé qu’il semble près d’exploser. « J’ai des enfants en bas âge, et j’ai peur que des débris ne tombent sur eux. Ça me stresse énormément. J’ai toujours peur que mon fils soit blessé », murmure ce père de sept enfants en jetant un regard vers son petit garçon, assis à côté d’une cicatrice béante qui file du sol au plafond. « La seule option, c’est qu’ils trouvent une solution pour stopper la dégradation. En tout cas, je ne partirai pas, même si la maison s’effondre sur nous, » prévient Mazen Aweida.

    Question de principe : certains résidents estiment aujourd’hui que les fouilles archéologiques font partie d’une stratégie visant à chasser les habitants palestiniens pour prendre le contrôle de leurs terrains. Contactée à plusieurs reprises, la direction d’Elad n’a pas donné suite à nos demandes d’interview. Elle avait par le passé déjà balayé ces allégations d’un revers de la main, niant toute forme de responsabilité dans la détérioration de maisons palestiniennes. « Ils ont le droit de rechercher des vestiges de leur histoire – si tant est que de tels vestiges existent bien à cet endroit, estime Sahar Abassi, coordinatrice dans un centre social de Silwan. Mais quoi qu’ils trouvent dans le sous-sol, ce ne sera jamais plus important que les gens qui vivent à la surface. »

    À 13h tapantes, le son d’un chofar, un cor traditionnel juif, résonne à travers les collines rocheuses de Tel Shiloh pour marquer la fin de la journée. Les participants seront de retour à l’aube à la recherche du tabernacle, bien qu’ils n’aient encore rien trouvé de concluant. Peu importe. « L’absence de preuve, prévient M. Stripling, n’est pas la preuve d’une absence. »

    #archéologie #palestine

  • Cédric Durand et Razmig Keucheyan : « L’Etat doit prendre les commandes de la transition écologique »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/05/24/cedric-durand-et-razmig-keucheyan-l-etat-doit-prendre-les-commandes-de-la-tr

    L’action de l’Etat en matière de transition écologique doit reposer sur trois piliers

    L’action de l’Etat en matière de transition écologique doit reposer sur trois piliers. Le premier est un programme d’investissements massifs en faveur des énergies et des infrastructures propres et de désinvestissement des énergies fossiles. Les chiffrages existent, ceux de l’association négaWatt par exemple. Les Américains, eux, proposent de décarboner leur économie d’ici dix ans. Ces investissements, combinés à la décroissance matérielle, doivent déboucher sur ce que les économistes de l’environnement appellent le « découplage » : jusqu’ici, la croissance économique s’est toujours accompagnée d’un surcroît d’exploitation de la nature, et notamment de dépenses énergétiques. Cette corrélation doit être défaite. Pour cela, l’Etat doit intervenir dans les choix productifs, car les marchés ou les taxes carbone relèvent d’une logique a posteriori, qui cherche à limiter les « externalités négatives » de l’activité économique en les internalisant. Il faut la remplacer par une logique a priori, qui empêche en amont les pollutions ou les dégradations de la biodiversité de survenir.

    #planification #économie #écologie #transition #énergie #climat #besoin

    • Prendre nous-mêmes les rênes pour ne pas subir l’#éco-fascisme d’une #écologie_punitive :

      Prendre au sérieux les préoccupations écologiques impose également d’écouter ceux qui ont pris soin de leur milieu et qui ont eu raison avant nous. Cessons de prendre au sérieux ceux qui ont échoué ! C’est le rapport à la chose politique – et non au personnel politique – qui est prioritaire.

      Pris en ce sens, celui des modalités du vivre ensemble et du règlement pacifique des conflictualités, le politique n’est pas « en haut », ni « là-bas », mais « ici », voire « en dessous » : là où des formes de vie sont sans cesse déracinées, des voix étouffées, des avenirs condamnés par les pouvoirs surplombants qui ont montré leur inefficacité.

      Le moment est venu de prendre exemple sur ceux qui ont eu raison mais qui sont subalternisés depuis des siècles : peuples autochtones ou inventeurs d’alternatives au développement industriel.

    • L’analyse marxiste de l’Etat a révélé depuis un bail que cette structure ne dépendait pas des nécessités objectives (révélées par une analyse rationnelle des enjeux et des besoins), mais de la nature des rapports sociaux. L’Etat est l’instrument de la classe possédante pour assurer l’ordre et perpétuer sa domination de classe. Quand on sait que cette classe, de plus en plus rapace et parasitaire, ne peut imaginer d’ordre que celui qui assure la seule reproduction du capital, donc de profits, quelles que soient les conséquences, c’est faire un contresens que d’attendre de l’Etat la moindre impulsion déterminante, que d’imaginer des solutions efficaces contre le désastre qui nous submerge de sa part. Rien ne sert d’en changer les locataires (ni même d’y installer des réformistes de gauche radicale) : l’Etat de la bourgeoisie devra être abattu, ou rien. Pour cela, il faudra exproprier cette classe.

      Sans cela, sans révolution sociale mondiale, il n’arrivera rien. Sauf, comme prévu, la catastrophe.

  • Des éoliennes accusées de tuer des vaches L’essentiel/afp - 24 Mai 2019
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/france/story/des-eoliennes-accusees-de-tuer-des-vaches-16134698
    Des dizaines de vaches meurent chaque année sans explication, refusent la traite et se comportent bizarrement... Depuis 2012, un village français vit un cauchemar.

    Des dizaines de vaches qui meurent chaque année sans explication, refusent la traite et se comportent bizarrement... Depuis l’arrivée d’éoliennes en 2012, c’est le cauchemar dans deux élevages de Loire-Atlantique, et le casse-tête pour les experts qui s’avouent désemparés. Avec environ 250 vaches de race normande perdues depuis 2013, l’élevage de Didier et Murielle Potiron, installés depuis 1989, est l’un de ceux qui a le plus été passé au peigne fin par les experts.
    « Les problèmes ont commencé fin 2012 avec les travaux de fondation des huit éoliennes du parc de Nozay, dont l’une se trouve à 600 mètres de la stabulation », raconte Murielle Potiron, 52 ans. Baisse de la production laitière, difficultés à vêler, retards de croissance, mais aussi, dans l’exploitation voisine de quatre kilomètres de Céline Bouvet, vaches qui refusent d’avancer sur une partie de la route qu’elles empruntaient pourtant quotidiennement pour aller au pré... Les éleveurs se plaignent eux de maux de tête, de douleurs aux jambes et d’insomnies.

    Fuites de courant électrique dans le sol

    Depuis avril, ils sont suivis par le CHU de Nantes, comme une vingtaine de riverains affirmant ressentir des troubles similaires. Les éleveurs accusent les éoliennes dont ils avaient pourtant volontiers accepté l’installation sur leur champ, et les fuites de courant électrique dans le sol. « Notre robot de traite est au croisement de deux failles d’eau dans un sous-sol riche en fer et en étain, le tout à quelques centaines de mètres d’un câble 20 000 V enterré à 60 cm qui relie les éoliennes entre elles. Cela ne fait pas bon ménage », assure Didier Potiron, qui confie « ne pas pouvoir tenir une année de plus » et réclame un « arrêt total du parc pendant trois semaines », pour déterminer la responsabilité des éoliennes.

    Une hypothèse jugée trop coûteuse, l’exploitant réclamant selon lui un dédommagement de 80 000 euros par jour. En Allemagne, première puissance éolienne d’Europe, la Fédération des producteurs laitiers interrogée par l’AFP dit n’avoir jamais entendu parler de problèmes similaires sur des vaches. « Il devrait y avoir des cas partout en France où 8 000 éoliennes ont été installées », renchérit France Energie Eolienne (FEE), qui représente la filière.

    À Conquereuil, bourgade située à 20 kilomètres au nord, Sylvie Bignon, 48 ans, raconte aussi avoir subi une baisse de la qualité de son lait et ressenti d’importants maux de tête après l’arrivée de cinq éoliennes. Dans la Somme, l’ancien éleveur Yann Joly, installé depuis 1995, affirme lui avoir vécu « une descente aux enfers » depuis la construction de 12 éoliennes en 2011 à 1,8 km de sa ferme.

     #énergie #éoliennes #électricité #éolien #éoliennes_industrielles #résistance #énergie_éolienne#environnement #énergie_renouvelable #éolienne #rte #capitalisme #edf

  • « Elle va trop vite, elle est trop musculeuse, elle est poilue. »
    Le sport, une police du genre  ? Entretien avec Anaïs Bohuon, sociohistorienne

    Par Mickaël Correia et Céline Picard

    https://www.jefklak.org/elle-va-trop-vite-elle-est-trop-musculeuse-elle-est-poilue

    Depuis quelques semaines, l’athlète sud-africaine Caster Semenya défraye la chronique. La triple championne du monde du 800 mètres conteste une mesure qui oblige les sportives qui ont un taux élevé de testostérone à le faire baisser pour participer aux compétitions. La Fédération internationale d’athlétisme cherche ainsi à tout prix à sauvegarder l’illusion d’une certaine équité, entreprise d’autant plus vaine qu’aux inégalités de conditions de vie et d’entraînement s’ajoute l’infinie diversité des morphologies. Parmi les outils en usage dans le milieu sportif, la catégorisation selon le sexe est à la fois le réceptacle et le relais des pires préjugés de genre.

    Pour Jef Klak, Anaïs Bohuon retrace l’histoire sociale et politique des tests de féminité et des contrôles de genre dans le sport où l’on constate que les cas échappant aux moules médicaux grossiers peuvent devenir des révélateurs de l’arbitraire scientifique, et même des armes de domination géopolitique.

    Cet entretien est issu du cinquième numéro de la revue papier Jef Klak, « Course à pied », encore disponible en librairie.

  • « En mutiler un pour en terroriser mille »
    Documentaire inédit par StreetPress : Gilets Jaunes, une répression d’État
    https://www.streetpress.com/sujet/1558444107-documentaire-gilets-jaunes-une-repression-etat
    https://www.youtube.com/watch?v=3MjuoDpKLfI

    Depuis six mois une répression inédite s’abat sur le mouvement des Gilets jaunes. À travers les témoignages de blessés, spécialistes et militants, le documentaire inédit de StreetPress décrypte les dérives du maintien de l’ordre.

    La réponse policière et judiciaire au mouvement social des Gilets jaunes est un fait politique majeur. Rarement un mouvement social n’a été autant réprimé. Les chiffres officiels, forcément parcellaires, donnent le tournis : 3.830 blessés, 8.700 gardés à vue, 13.460 tirs de LBD 40 et 1.428 tirs de grenades lacrymogènes instantanées explosives selon le ministère de l’Intérieur.

    Dans ce documentaire inédit, StreetPress décrypte le tournant opéré dans la stratégie de maintien de l’ordre grâce aux témoignages de blessés, de militants, de sociologues, de journalistes, d’un avocat, d’un policier et d’un ancien ministre de l’Intérieur. Une politique de gestion des foules en gestation depuis près de 50 ans dans les quartiers populaires, les ZAD et aux abords des stades.

    Un film de Cléo Bertet, Matthieu Bidan et Mathieu Molard, avec la participation de (par ordre d’apparition) Vanessa Langard, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Pierre Douillard, doctorant en sociologie urbaine, auteur du livre L’arme à l’oeil – Adrien Verplancke, Gilet jaune – Cécile Amar, journaliste, L’Obs, co-auteure du livre Le peuple et le président – Youcef Brakni, professeur d’histoire géographie, comité Vérité et Justice pour Adama – Denis Jacob, Alternative Police CFDT – Marion Guémas, Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) – Aurélien Restelli, doctorant en sociologie, spécialiste du maintien de l’ordre – Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur (PS) – Vitalia, Gilet jaune blessée, collectif des mutilés pour l’exemple – Camille Polloni, journaliste Police/Justice, Les Jours – Nicolas Krameyer, Amnesty International France – Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris.

    + Beaucoup de liens pour aller plus loin à retrouver sur le site...

    #violences_policières #maintien_de_l'ordre #militarisation

  • Autrefois réputée pour être « la grande muette », l’armée aurait-elle pour vocation à devenir la grande invisible ? Une certaine idée de la « mise à distance » ...

    Hommage à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello : pourquoi on ne voit pas de visages dans le public | Le Huffington Post
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/hommage-a-cedric-de-pierrepont-et-alain-bertoncello-pourquoi-vous-ne-

    Protéger les missions des commandos

    Et pour cause : dans l’assistance ne figureront que 200 invités triés sur le volet, dont beaucoup appartiennent aux forces spéciales et aux commandos et dont l’anonymat doit être préservé pour ne pas mettre en péril leurs missions sur le terrain.

    Cet anonymat est garanti par un arrêté du 20 octobre 2016 et s’applique notamment aux membres de l’état-major du commandement des opérations spéciales, l’état-major du commandement de la force des fusiliers marins et commandos, et aux différents commandos marine en activité, dont le commando Hubert auquel appartenaient les soldats Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello

    Contrairement à de précédents hommages, le public n’a pas été convié mais pourra assister à la retransmission de la cérémonie à l’extérieur des Invalides sur un écran géant.

  • A ‘Women’s New Deal’ - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/04/30/us/cecile-richards-supermajority.html

    A trio of high-profile leaders — Cecile Richards, Alicia Garza, Ai-jen Poo — introduce Supermajority, a group that wants to guide millions of American women toward political activism.

  • Qui étaient les deux militaires français tués lors d’une libération d’otages au Burkina Faso (Marianne)
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/16008-qui-etaient-les-deux-militaires-francais-tues-lors-d-une-liberation

    Quatre otages, dont deux Français enlevés la semaine dernière au Bénin, ont été libérés par une opération des Forces Spéciales dans la nuit du 9 à ce vendredi 10 mai. Les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, du commando Hubert, ont étés tués lors de l’assaut. Dans cette région, le soutien aux groupes djihadistes monte en puissance.

    Deux commandos marine français ont perdu la vie lors d’un assaut lancé dans la nuit du jeudi 9 à ce vendredi 10 mai, destiné à libérer deux otages enlevés la semaine dernière dans le parc national de la Pendjari, au nord du Bénin, non loin des frontières avec le Burkina Fasso et le Niger. Le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello étaient tous deux membres du commando Hubert, basé à Saint Mandrier. Cette unité de nageurs de combat constitue l’élite (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Mais la radio allemande dit parfois des choses très vraies. | Terrorismes, guérillas, stratégie et autres activités humaines
    http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2019/04/30/le-bal-des-cloportes

    Mais la radio allemande dit parfois des choses très vraies.

    J’avoue très humblement que la parution en 2016 du livre de Cécile Vaissié, Les Réseaux du Kremlin en France, m’avait échappé. Fort heureusement, le procès intenté à cette universitaire et à son éditrice par quelques belles âmes s’étant senties, on ne sait pourquoi, diffamées m’a permis de découvrir son existence et de le lire avec enchantement. Il faut dire que le sujet est d’une inquiétante actualité et que j’éprouve par ailleurs le plus grand intérêt pour les défenseurs de la liberté et de la création tentant de faire interdire des livres (#jemecomprends).

    Spécialiste reconnue de la Russie, et manifestement grande admiratrice de sa culture, Mme Vaissié décrit avec une admirable méticulosité l’agressivité des réseaux d’influence de Moscou en France. On comprend que les personnes citées ne soient pas fières d’elles, mais chaque page de l’essai apporte son lot de sources, de citations, de notes explicatives et l’ensemble est accablant. Le texte, cependant, n’a rien d’un pamphlet et il émane de lui comme une froide colère face aux menées du régime russe, manifestement désireux de déstabiliser notre démocratie avec la complicité plus ou moins consciente d’une cohorte de propagandistes stipendiés, de fascistes assumés, de gauchistes dévoyés (mais ne le sont-ils tous pas ?), d’affairistes sans vergogne, de vieilles badernes aux étoiles gagnées dans d’obscurs couloirs et d’imbéciles de compétition.

    A parcourir en compagnie de Cécile Vaissié ce microcosme nauséabond, on pense souvent au journal que Maurice Garçon tint avant et pendant l’Occupation. On y croise, en effet, les mêmes médiocres, patriotes de pacotille répétant sans les comprendre les slogans de puissances ennemies, les mêmes plumitifs aux CV bidonnés, les mêmes faux chercheurs, les mêmes réprouvés prêts à toutes les compromissions dans le seul espoir d’exister, ne serait-ce qu’un bref instant, fut-ce au prix des plus infâmes compromissions.

    C’est un coup monté, ce saucisson sec ne m’appartient pas.

    On y contemple aussi, magie de ce monde, des responsables politiques invoquant à chaque phrase l’héritage de Charles De Gaulle tout en défendant, à coups de mensonges éhontés, les intérêts d’une diplomatie hostile aux intérêts les plus fondamentaux de la France. On suit de supposés personnalités de gauche se commettre avec des nostalgiques des pires tyrannies du siècle passé, on y contemple les dérives désormais bien connues d’une certaine pensée qui, sous couvert d’antiimpérialisme, relaient des propos antisémites, complotistes. On y admire même les saillies misogynes d’économistes manifestement incapables de se contrôler et dont la rigueur intellectuelle est bien fidèle aux pires méthodes soviétiques.

    Le livre de Mme Vaissié démontre de façon éclatante à quel point la stratégie russe actuelle de destruction de la vérité n’est que le prolongement d’une pratique ancienne, régulièrement mise en œuvre dans notre pays depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale par les glorieux défenseurs, toute honte bue, du stalinisme. Cet essai permet aussi de déchiffrer l’habileté avec laquelle les services de renseignement russes, sans l’avoir créée, accentuent de façon alarmante le désenchantement démocratique de nos sociétés.

    #Russie #influence #fake_news

  • Néandertal et son génome - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=vLCtJIhSWgA

    Conférence du 13 juin 2018, avec la paléogénéticienne Céline Bon. Qu’est-ce que révèle l’ADN ancien sur Néandertal, son histoire et son mode de vie ? La découverte du génome de Néandertal a ouvert la voie à l’étude génétique de cette espèce éteinte. Un réseau de relations complexes entre Néandertal et Sapiens se dessine, ainsi qu’une structuration profonde de l’espèce néandertalienne. Avec --- Céline Bon, paléogénéticienne au Muséum national d’Histoire naturelle - Musée de l’Homme.

  • Refugee, volunteer, prisoner: #Sarah_Mardini and Europe’s hardening line on migration

    Early last August, Sarah Mardini sat on a balcony on the Greek island of Lesvos. As the sun started to fade, a summer breeze rose off the Aegean Sea. She leaned back in her chair and relaxed, while the Turkish coastline, only 16 kilometres away, formed a silhouette behind her.

    Three years before, Mardini had arrived on this island from Syria – a dramatic journey that made international headlines. Now she was volunteering her time helping other refugees. She didn’t know it yet, but in a few weeks that work would land her in prison.

    Mardini had crossed the narrow stretch of water from Turkey in August 2015, landing on Lesvos after fleeing her home in Damascus to escape the Syrian civil war. On the way, she almost drowned when the engine of the inflatable dinghy she was travelling in broke down.

    More than 800,000 people followed a similar route from the Turkish coast to the Greek Islands that year. Almost 800 of them are now dead or missing.

    As the boat Mardini was in pitched and spun, she slipped overboard and struggled to hold it steady in the violent waves. Her sister, Yusra, three years younger, soon joined. Both girls were swimmers, and their act of heroism likely saved the 18 other people on board. They eventually made it to Germany and received asylum. Yusra went on to compete in the 2016 Olympics for the first ever Refugee Olympic Team. Sarah, held back from swimming by an injury, returned to Lesvos to help other refugees.

    On the balcony, Mardini, 23, was enjoying a rare moment of respite from long days spent working in the squalid Moria refugee camp. For the first time in a long time, she was looking forward to the future. After years spent between Lesvos and Berlin, she had decided to return to her university studies in Germany.

    But when she went to the airport to leave, shortly after The New Humanitarian visited her, Mardini was arrested. Along with several other volunteers from Emergency Response Centre International, or ERCI, the Greek non-profit where she volunteered, Mardini was charged with belonging to a criminal organisation, people smuggling, money laundering, and espionage.

    According to watchdog groups, the case against Mardini is not an isolated incident. Amnesty International says it is part of a broader trend of European governments taking a harder line on immigration and using anti-smuggling laws to de-legitimise humanitarian assistance to refugees and migrants.

    Far-right Italian Deputy Prime Minister Matteo Salvini recently pushed through legislation that ends humanitarian protection for migrants and asylum seekers, while Italy and Greece have ramped up pressure on maritime search and rescue NGOs, forcing them to shutter operations. At the end of March, the EU ended naval patrols in the Mediterranean that had saved the lives of thousands of migrants.

    In 2016, five other international volunteers were arrested on Lesvos on similar charges to Mardini. They were eventually acquitted, but dozens of other cases across Europe fit a similar pattern: from Denmark to France, people have been arrested, charged, and sometimes successfully prosecuted under anti-smuggling regulations based on actions they took to assist migrants.

    Late last month, Salam Kamal-Aldeen, a Danish national who founded the rescue non-governmental organisation Team Humanity, filed an application with the European Court of Human Rights, challenging what he says is a Greek crackdown on lifesaving activities.

    According to Maria Serrano, senior campaigner on migration at Amnesty International, collectively the cases have done tremendous damage in terms of public perception of humanitarian work in Europe. “The atmosphere… is very hostile for anyone that is trying to help, and this [has a] chilling effect on other people that want to help,” she said.

    As for the case against Mardini and the other ERCI volunteers, Human Rights Watch concluded that the accusations are baseless. “It seems like a bad joke, and a scary one as well because of what the implications are for humanitarian activists and NGOs just trying to save people’s lives,” said Bill Van Esveld, who researched the case for HRW.

    While the Lesvos prosecutor could not be reached for comment, the Greek police said in a statement after Mardini’s arrest that she and other aid workers were “active in the systematic facilitation of illegal entrance of foreigners” – a violation of the country’s Migration Code.

    Mardini spent 108 days in pre-trial detention before being released on bail at the beginning of December. The case against her is still open. Her lawyer expects news on what will happen next in June or July. If convicted, Mardini could be sentenced to up to 25 years in prison.

    “It seems like a bad joke, and a scary one as well because of what the implications are for humanitarian activists and NGOs just trying to save people’s lives.”

    Return to Lesvos

    The arrest and pending trial are the latest in a series of events, starting with the beginning of the Syrian war in 2011, that have disrupted any sense of normalcy in Mardini’s life.

    Even after making it to Germany in 2015, Mardini never really settled in. She was 20 years old and in an unfamiliar city. The secure world she grew up in had been destroyed, and the future felt like a blank and confusing canvas. “I missed Syria and Damascus and just this warmness in everything,” she said.

    While wading through these emotions, Mardini received a Facebook message in 2016 from an ERCI volunteer. The swimming sisters from Syria who saved a boat full of refugees were an inspiration. Volunteers on Lesvos told their story to children on the island to give them hope for the future, the volunteer said, inviting Mardini to visit. “It totally touched my heart,” Mardini recalled. “Somebody saw me as a hope… and there is somebody asking for my help.”

    So Mardini flew back to Lesvos in August 2016. Just one year earlier she had nearly died trying to reach the island, before enduring a journey across the Balkans that involved hiding from police officers in forests, narrowly escaping being kidnapped, sneaking across tightly controlled borders, and spending a night in police custody in a barn. Now, all it took was a flight to retrace the route.

    Her first day on the island, Mardini was trained to help refugees disembark safely when their boats reached the shores. By nighttime, she was sitting on the beach watching for approaching vessels. It was past midnight, and the sea was calm. Lights from the Turkish coastline twinkled serenely across the water. After about half an hour, a walkie talkie crackled. The Greek Coast Guard had spotted a boat.

    Volunteers switched on the headlights of their cars, giving the refugees something to aim for. Thin lines of silver from the reflective strips on the refugees’ life jackets glinted in the darkness, and the rumble of a motor and chatter of voices drifted across the water. As the boat came into view, volunteers yelled: “You are in Greece. You are safe. Turn the engine off.”

    Mardini was in the water again, holding the boat steady, helping people disembark. When the rush of activity ended, a feeling of guilt washed over her. “I felt it was unfair that they were on a refugee boat and I’m a rescuer,” she said.

    But Mardini was hooked. She spent the next two weeks assisting with boat landings and teaching swimming lessons to the kids who idolised her and her sister. Even after returning to Germany, she couldn’t stop thinking about Lesvos. “I decided to come back for one month,” she said, “and I never left.”
    Moria camp

    The island became the centre of Mardini’s life. She put her studies at Bard College Berlin on hold to spend more time in Greece. “I found what I love,” she explained.

    Meanwhile, the situation on the Greek islands was changing. In 2017, just under 30,000 people crossed the Aegean Sea to Greece, compared to some 850,000 in 2015. There were fewer arrivals, but those who did come were spending more time in camps with dismal conditions.

    “You have people who are dying and living in a four-metre tent with seven relatives. They have limited access to water. Hygiene is zero. Privacy is zero. Security: zero. Children’s rights: zero. Human rights: zero… You feel useless. You feel very useless.”

    The volunteer response shifted accordingly, towards the camps, and when TNH visited Mardini she moved around the island with a sense of purpose and familiarity, joking with other volunteers and greeting refugees she knew from her work in the streets.

    Much of her time was spent as a translator for ERCI’s medical team in Moria. The camp, the main one on Lesvos, was built to accommodate around 3,000 people, but by 2018 housed close to 9,000. Streams of sewage ran between tents. People were forced to stand in line for hours for food. The wait to see a doctor could take months, and conditions were causing intense psychological strain. Self-harm and suicide attempts were increasing, especially among children, and sexual and gender-based violence were commonplace.

    Mardini was on the front lines. “What we do in Moria is fighting the fire,” she said. “You have people who are dying and living in a four-metre tent with seven relatives. They have limited access to water. Hygiene is zero. Privacy is zero. Security: zero. Children’s rights: zero. Human rights: zero… You feel useless. You feel very useless.”

    By then, Mardini had been on Lesvos almost continuously for nine months, and it was taking a toll. She seemed to be weighed down, slipping into long moments of silence. “I’m taking in. I’m taking in. I’m taking in. But it’s going to come out at some point,” she said.

    It was time for a break. Mardini had decided to return to Berlin at the end of the month to resume her studies and make an effort to invest in her life there. But she planned to remain connected to Lesvos. “I love this island… the sad thing is that it’s not nice for everybody. Others see it as just a jail.”
    Investigation and Arrest

    The airport on Lesvos is on the shoreline close to where Mardini helped with the boat landing her first night as a volunteer. On 21 August, when she went to check in for her flight to Berlin, she was surrounded by five Greek police officers. “They kind of circled around me, and they said that I should come with [them],” Mardini recalled.

    Mardini knew that the police on Lesvos had been investigating her and some of the other volunteers from ERCI, but at first she still didn’t realise what was happening. Seven months earlier, in February 2018, she was briefly detained with a volunteer named Sean Binder, a German national. They had been driving one of ERCI’s 4X4s when police stopped them, searched the vehicle, and found Greek military license plates hidden under the civilian plates.

    When Mardini was arrested at the airport, Binder turned himself in too, and the police released a statement saying they were investigating 30 people – six Greeks and 24 foreigners – for involvement in “organised migrant trafficking rings”. Two Greek nationals, including ERCI’s founder, were also arrested at the time.

    While it is still not clear what the plates were doing on the vehicle, according Van Esveld from HRW, “it does seem clear… neither Sarah or Sean had any idea that these plates were [there]”.

    The felony charges against Mardini and Binder were ultimately unconnected to the plates, and HRW’s Van Esveld said the police work appears to either have been appallingly shoddy or done in bad faith. HRW took the unusual step of commenting on the ongoing case because it appeared authorities were “literally just [taking] a humanitarian activity and labelling it as a crime”, he added.
    Detention

    After two weeks in a cell on Lesvos, Mardini was sent to a prison in Athens. On the ferry ride to the mainland, her hands were shackled. That’s when it sank in: “Ok, it’s official,” she thought. “They’re transferring me to jail.”

    In prison, Mardini was locked in a cell with eight other women from 8pm to 8am. During the day, she would go to Greek classes and art classes, drink coffee with other prisoners, and watch the news.

    She was able to make phone calls, and her mother, who was also granted asylum in Germany, came to visit a number of times. “The first time we saw each other we just broke down in tears,” Mardini recalled. It had been months since they’d seen each other, and now they could only speak for 20 minutes, separated by a plastic barrier.

    Most of the time, Mardini just read, finishing more than 40 books, including Nelson Mandela’s autobiography, which helped her come to terms with her situation. “I decided this is my life right now, and I need to get something out of it,” she explained. “I just accepted what’s going on.”

    People can be held in pre-trial detention for up to 18 months in Greece. But at the beginning of December, a judge accepted Mardini’s lawyer’s request for bail. Binder was released the same day.
    Lingering fear

    On Lesvos, where everyone in the volunteer community knows each other, the case came as a shock. “People started to be... scared,” said Claudia Drost, a 23-year-old from the Netherlands and close friend of Mardini’s who started volunteering on the island in 2016. “There was a feeling of fear that if the police… put [Mardini] in prison, they can put anyone in prison.”

    “We are standing [up] for what we are doing because we are saving people and we are helping people.”

    That feeling was heightened by the knowledge that humanitarians across Europe were being charged with crimes for helping refugees and migrants.

    During the height of the migration crisis in Europe, between the fall of 2015 and winter 2016, some 300 people were arrested in Denmark on charges related to helping refugees. In August 2016, French farmer Cédric Herrou was arrested for helping migrants and asylum seekers cross the French-Italian border. In October 2017, 12 people were charged with facilitating illegal migration in Belgium for letting asylum seekers stay in their homes and use their cellphones. And last June, the captain of a search and rescue boat belonging to the German NGO Mission Lifeline was arrested in Malta and charged with operating the vessel without proper registration or license.

    Drost said that after Mardini was released the fear faded a bit, but still lingers. There is also a sense of defiance. “We are standing [up] for what we are doing because we are saving people and we are helping people,” Drost said.

    As for Mardini, the charges have forced her to disengage from humanitarian work on Lesvos, at least until the case is over. She is back in Berlin and has started university again. “I think because I’m not in Lesvos anymore I’m just finding it very good to be here,” she said. “I’m kind of in a stable moment just to reflect about my life and what I want to do.”

    But she also knows the stability could very well be fleeting. With the prospect of more time in prison hanging over her, the future is still a blank canvas. People often ask if she is optimistic about the case. “No,” she said. “In the first place, they put me in… jail.”

    https://www.thenewhumanitarian.org/feature/2019/05/02/refugee-volunteer-prisoner-sarah-mardini-and-europe-s-hardening-
    #criminalisation #délit_de_solidarité #asile #migrations #solidarité #réfugiés #Grèce #Lesbos #Moria #camps_de_réfugiés #Europe

    Avec une frise chronologique:

    ping @reka

    • Demand the charges against Sarah and Seán are dropped

      In Greece, you can go to jail for trying to save a life. It happened to Seán Binder, 25, and Sarah Mardini, 24, when they helped to spot refugee boats in distress. They risk facing up to 25 years in prison.

      Sarah and Seán met when they volunteered together as trained rescue workers in Lesvos, Greece. Sarah is a refugee from Syria. Her journey to Europe made international news - she and her sister saved 18 people by dragging their drowning boat to safety. Seán Binder is a son of a Vietnamese refugee. They couldn’t watch refugees drown and do nothing.

      Their humanitarian work saved lives, but like many others across Europe, they are being criminalised for helping refugees. The pair risk facing up to 25 years in prison on ‘people smuggling’ charges. They already spent more than 100 days in prison before being released on bail in December 2018.

      “Humanitarian work isn’t criminal, nor is it heroic. Helping others should be normal. The real people who are suffering and dying are those already fleeing persecution." Seán Binder

      Criminalising humanitarian workers and abandoning refugees at sea won’t stop refugees crossing the sea, but it will cause many more deaths.

      Solidarity is not a crime. Call on the Greek authorities to:

      Drop the charges against Sarah Mardini and Seán Binder
      Publicly acknowledge the legitimacy of humanitarian work which supports refugee and migrant rights

      https://www.amnesty.org/en/get-involved/write-for-rights/?viewCampaign=48221