person:charles lavalette lavalette

  • Au sujet de l’évasion de Flourens de la prison de Mazas, dans la nuit du 21 au 22 janvier 1871, organisée par son ami Amilcare Cipiani et à laquelle aurait participé Lavalette.

    Témoignage de Théo Fischer sur la Commune, dont le manuscrit a été retrouvé par hasard et diffusé sous forme de feuilleton via Internet.
    http://www.maira.org

    Passage concernant l’évasion de Flourens de la prison de Mazas :
    http://www.maira.org/spip.php?article58

    Le 31 octobre nous avait servi de leçon. Francesco cogna à notre huis le 21 janvier au soir. « Tu veux venir prendre Mazas ? J’aimerais bien y délivrer Henry [Bauër, fils d’Alexandre Dumas – NDLA] et le farouche Flourens. » Je pris mon six-coups et mon épée et nous partîmes enlever cette Bastille où moisissaient depuis près de trois mois nos camarades révolutionnaires.
    Henri Place et Amilcare Cipiani commandèrent l’opération, qui se déroula avec une précision mathématique. Le directeur de la prison se fit tout de même un peu tirer l’oreille. Le revolver de Cipriani sous le nez l’aida à prendre la décision la plus raisonnable.
    Nous installâmes Flourens quelques heures à la mairie de Belleville. Dans les clubs, l’effervescence était à son comble. Par surcroît, les femmes étaient furieuses devant un nouveau rationnement du pain.
    Le lendemain, Clément Thomas fit placarder une affiche tant hargneuse que diffamatoire à notre égard : « Hier, une poignée de factieux ont pris d’assaut la prison de Mazas et délivrer leur chef, Flourens… » S’ensuivait un tombereau d’injures et de menaces… Il appelait les hommes d’ordre à nous exterminer.
    Nous ne pouvions que réagir…

    Extrait d’un article du journal Le Stéphanois du 8 mai 1892
    http://www.memoireetactualite.org/presse/42STEPHANOIS/PDF/1892/42STEPHANOIS-18920508-P-0001.pdf

    C’était à la suite du 31 octobre, où son ami Gustave Flourens avait été fait prisonnier et enfermé à Mazas. Cipriani s’était mis en tête de le délivrer, et le 22 janvier au matin, accompagné de sept hommes en armes, il se dirige vers la prison pour s’en emparer ! En vingt, minutes ce fut fait. Le directeur, persuadé qu’il avait à faire à toute une armée, rendit la liberté, non-seulement à Flourens, mais encore à tous les détenus politiques.

    La Commune, par Louise Michel, 1898.
    http://classiques.uqac.ca/classiques/michel_louise/la_commune/la_commune.html

    Dans l’après-midi du 21 janvier, Henri Place, connu alors sous son pseudonyme de Varlet, Cipriani et plusieurs du groupe blanquiste se rendirent à la prison de Mazas, où Greffier demanda à voir un gardien qu’il avait connu étant prisonnier.
    On le laissa passer avec ceux qui l’accompagnaient il observa alors qu’il y avait un seul factionnaire à la grande porte d’entrée.
    A droite de cette porte en était une autre plus petite et vitrée, où se tenait jour et nuit un gardien et par laquelle on pénétrait dans la prison.
    En face, un corps de garde où couchaient des gardes nationaux de l’ordre : c’était un poste. Arrivés au rond-point, en causant avec le gardien d’un air indifférent, il lui demanda où se trouvait le vieux. On appelait ainsi par amitié Gustave Flourens, comme depuis longtemps Blanqui, lui, vieux réellement.
    Couloir B, cellule 9, répondit naïvement le gardien.
    En effet, à droite du rond-point, ils virent un couloir désigné par la lettre B.
    On causa d’autre chose et, quand ils eurent vu tout ce qui leur était nécessaire de savoir, ils sortirent.
    Le soir à dix heures, rue des Couronnes, à Belleville, ils trouvèrent au rendez-vous soixante-quinze hommes armés.
    La petite troupe ayant le mot d’ordre s’improvisa patrouille, répondant aux autres patrouilles qui auraient pu les rencontrer dans leur entreprise. Un caporal avec deux hommes vinrent les reconnaître et, satisfaits, les laissèrent passer.
    Le coup de main ne pouvait réussir que très rapidement exécuté.
    Les premiers douze hommes devaient désarmer le factionnaire, les quatre suivants s’emparer du gardien de la petite porte vitrée.
    Trente autres devaient se précipiter dans le corps de garde, se mettre entre le râtelier aux fusils et le lit de camp où était couchée la garde et la mettre en joue pour l’empêcher de faire le moindre mouvement.
    Les autres vingt-cinq devaient monter le rond-point, s’emparer des gardiens, au nombre de six, se faire ouvrir la cellule de Flourens, où ils les enfermeraient, descendre rapidement, fermer à clef la porte vitrée qui donne sur le boulevard et s’éloigner.
    Ce plan fut exécuté avec une précision mathématique.
    -- Il n’y eut, disait Cipriani, que le directeur qui se fit un peu tirer l’oreille ; mais, devant le revolver braqué sur son visage, il céda et Flourens fut délivré.
    Après Mazas, la petite troupe, qui commençait par des triomphes, alla sur la mairie du XXe dont Flourens venait d’être nommé adjoint, ils firent sonner le tocsin, à une vingtaine, proclamèrent la Commune ; mais personne ne répondit, croyant à un guet-apens du parti de l’ordre.
    A l’Hôtel-de-Ville, les membres du gouvernement tenaient une séance de nuit ; il eût été possible de les y arrêter.
    Flourens, dans sa prison, n’avait pas vu l’importance du mouvement révolutionnaire ; il objecta qu’on était trop peu.
    Mais le premier coup d’audace n’avait-il pas réussi déjà ? L’extrême décision fait, à la force, l’effet d’une fronde à la pierre qu’elle lance.
    Le matin du 22, une affiche furieuse de Clément Thomas, qui remplaçait Tamisier au commandement de la garde nationale, était placardée dans Paris.
    Cette affiche mettait hors la loi les révolutionnaires, ils y étaient traités de fauteurs de désordre, appel était fait aux hommes d’ordre pour les exterminer.
    Cela commençait ainsi :
    Hier soir, une poignée de factieux ont pris d’assaut la prison de Mazas et délivré leur chef Flourens.
    Suivaient injures et menaces.
    La prise de Mazas et la libération de Flourens avaient rempli d’effroi les membres du gouvernement ; s’attendant à voir une seconde édition du 31 octobre, ils en référèrent à Trochu, qui fit bonder l’Hôtel-de-Ville de ses mobiles bretons.
    Chaudey y commandait, son hostilité pour la Commune était connue.
    A midi, une foule énorme, en grande partie désarmée, emplissait la place de l’Hôtel-de-Ville.

    D’après Louis Michel, il y eu donc un premier commando restreint qui fit du repérage dans l’après-midi du 21 janvier. Puis 75 hommes se retrouvèrent à dix heures du soir, rue des Couronnes, à Belleville, pour aller libérer Flourens. Le journal Le Stéphanois indique qu’il n’y avait que sept hommes en tout et pour tout, mais que le directeur aurait été « persuadé qu’il avait à faire à toute une armée ».

    Au sein du commando, il y aurait eu :
    – Amilcare Cipriani
    – Henri Place
    – Théo Fischer (d’après lui)
    – Lavalette (d’après lui)

    Amilcare Cipriani ?

    Révolutionnaire italien, ami proche de Flourens.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Amilcare_Cipriani

    Henri Place ? (selon Le Maitron)

    Journaliste parisien, militant blanquiste, membre de l’Internationale et de la franc-maçonnerie [...]. Il participa, le 21 janvier 1871, à la libération de Flourens ; le lendemain il prenait part à la journée révolutionnaire et était blessé - un bras cassé - place de l’Hôtel-de-Ville. [...] Élu commandant du 192e bataillon fédéré. - voir Falque A. - il démissionna le 16 mai pour protester contre l’indiscipline des gardes, mais, faute de nouvelles élections, conserva son poste. Du 1er au 10 mai, il servit à Neuilly ; les 17 et 18 mai, il se trouvait au château de la Muette ; les 19, 20 et 21 à la poudrière Beethoven. [...]
    Après l’amnistie, H. Place fut, aux côtés de Vaillant et de Eudes, un des réorganisateurs du CRC, héritier de la tradition blanquiste. Selon Dommanget, H. Place, suivant Granger, s’écarta en 1889 du CRC mais il y revint en mai 1896 et il appartint à la direction du PSR, nom nouveau pris en 1898 par le CRC.

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  • Où l’on trouve une lettre de délation dans les archives de la préfecture de police de Paris : Aurélien Scholl, journaliste et romancier reconnu, dénonce le communard Lavalette à la police de Versailles :
    http://seenthis.net/messages/56193#message57712
    http://seenthis.net/messages/56193#message57731

    Très accessoirement, Lavalette est le mari de la sœur de sa propre femme (son beau-frère, donc)...

    Et où l’on prend un malin plaisir à rappeler ce fait d’armes du sieur Aurélien Scholl sur sa page Wikipedia :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A9lien_Scholl

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