person:charles pasqua

  • Pour ne pas oublier #Malik_Oussekine

    On se demande dés fois comment LaREM fait pour recruter le pire de ce que l’espèce humaine propose.

    Rosa Moussaoui sur FB
    Hier, à 08:36

    « Il faut oublier l’affaire Malik Oussekine ! », dit l’ex-patron du RAID et député LREM Jean-Michel Fauvergue. On n’oublie pas. On n’oubliera jamais.

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    Ce devait être un soir de fête et de mobilisation. L’un de ces moments joyeux et chaleureux dont seuls les mouvements étudiants ont le secret. Ce vendredi 6 décembre 1986, après une manifestation pacifique, la Sorbonne occupée est évacuée dans le calme. Une veillée est finalement improvisée en plein air, sur la place où stationnent les étudiants délogés de l’université. Depuis le 25 novembre, le projet de réforme concocté par Alain Devaquet, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche du gouvernement Chirac, a jeté des milliers d’étudiants et de lycéens dans la rue. Les jeunes dénoncent en particulier la sélection que cette réforme entend instaurer à l’entrée de l’université. Sous la supervision de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur, la répression est brutale.
    Place Beauvau, l’ex-chef du SAC, à l’origine de lois anti-immigrés, ne s’embarrasse pas de libertés et de droits de l’homme. De violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre émaillent quotidiennement les manifestations.
    Il est minuit. Malik Oussekine, étudiant à l’École supérieure des professions immobilières, quitte son club de jazz favori, rue Monsieur-le-Prince. Le jeune homme de vingt-deux ans n’est pas à proprement parler impliqué dans le mouvement. Il a plutôt la tête à un important devoir qu’il doit rendre bientôt.
    Mais la répression, ce soir-là, atteint son paroxysme. Une armée de voltigeurs motoportés déferle sur le Quartier latin. Ils sont organisés en peloton, dont la mission consiste, selon l’un d’entre eux, qui témoignera plus tard, à « faire s’envoler les manifestants comme une volée de moineaux ». Sur chaque véhicule, deux hommes. L’un conduit, l’autre joue de la matraque. Ce soir-là, ils semblent avoir carte blanche et c’est une véritable « chasse aux jeunes » qui s’organise. Autour de la Sorbonne, c’est la panique. Les étudiants, affolés par ce déluge de violence, courent dans tous les sens pour échapper aux coups. Cette nuit-là, plusieurs centaines d’entre eux seront blessés, certains gravement. Dans la confusion, Malik se réfugie dans un hall d’immeuble, au 20, rue Monsieur-le-Prince. Deux policiers l’y poursuivent. Une seconde porte reste close. Il est pris au piège. Témoin direct du drame, Paul Bayzelon, habitant de l’immeuble et fonctionnaire au ministère des Finances, racontera ainsi l’effroyable scène à laquelle il a assisté : « Je rentrais chez moi ; au moment de refermer la porte après avoir composé le code, je vois le visage affolé d’un jeune homme. Je le fais passer et je veux refermer la porte. Deux policiers s’engouffrent dans le hall ; ils se sont précipités sur le type réfugié au fond et l’ont frappé avec une violence incroyable. Il est tombé, ils ont continué à frapper à coups de matraque et de pieds dans le ventre et dans le dos. »
    Lorsque les secours arrivent, Malik a déjà rendu son dernier souffle. Mais un transfert à la sauvette vers l’hôpital est mis en scène pour éviter, selon l’Humanité, la constatation de la police judiciaire et le recueil de témoignages.
    La nouvelle, le lendemain, se répand comme une traînée de poudre. L’émotion submerge le pays. « Nous étions en pleine bagarre contre les violences policières et les agressions racistes, nombreuses à l’époque, se souvient le réalisateur Mahdi Lallaoui, qui animait alors un collectif contre le racisme et pour l’égalité des droits. C’était une période très dure. »
    Devant le 20, rue Monsieur-le Prince, des anonymes, émus, déposent une fleur, un bouquet, un message. Les syndicats appellent à un arrêt de travail. Dès le lundi, un gigantesque défilé s’étire dans les rues de Paris. Trois cent mille personnes y prennent part dans la capitale, un million dans tout le pays. Dans les marches silencieuses, de sobres pancartes : « Ils ont tué Malik ».
    Jacques Chirac retire le projet de réforme. Alain Devaquet démissionne. Du côté du ministère de l’Intérieur, en revanche, c’est le black-out total. Charles Pasqua refuse de s’expliquer devant l’Assemblée nationale. La presse fait état de pressions sur les familles des jeunes blessés pour les dissuader de porter plainte.
    Sur le plan judiciaire, alors que les circonstances du drame sont connues, le parquet se contente, dans un premier temps, d’ouvrir une instruction pour « recherche des causes de la mort » de Malik. Objectif : gagner du temps et surtout semer le doute.
    Il faudra attendre deux ans et demi pour que la chambre d’accusation demande le renvoi devant la cour d’assises des deux policiers inculpés : le brigadier Jean Schmitt et le gardien de la paix Christophe Garcia. Le 28 janvier 1990, après six jours de débats, la cour d’assises de Paris rend son arrêt. Reconnus coupables de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, par des agents de la force publique dans l’exercice de leurs fonctions », les deux hommes écopent l’un de deux ans de prison avec sursis, l’autre de cinq ans de prison avec sursis. Ils encouraient une peine maximale de vingt ans de prison. Ils ressortent libres. Ce verdict d’une scandaleuse clémence soulève la colère. « Est-ce que le fait de porter un uniforme vous protège et vous donne le droit de tuer ? » interroge alors Nacera Oussekine, la soeur de la victime.
    De Malik Oussekine à Zyed et Bouna, les deux jeunes morts électrocutés en novembre 2005 après s’être réfugiés dans un transformateur EDF pour échapper à des policiers, la lenteur des procédures et les verdicts bienveillants laissent trop souvent l’amère impression que l’uniforme constitue, aux yeux de la justice, une circonstance atténuante. Dans un rapport publié en avril 1998, Amnesty International dénonçait « l’impunité de fait » dont jouissent en France les auteurs de violences policières. Une situation sévèrement critiquée, à l’automne 2005, dans le rapport d’Alvaro Gil-Robles, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.

  • Christophe Castaner dessine un pentagramme au sol pour entrer en contact et demander de l’aide à Charles Pasqua.

    Paris – Les conseillers de Christophe Castaner ont surpris le ministre de l’Intérieur en pleine séance de spiritisme ce matin. En effet, selon lui, il essayait d’entrer en contact avec les mânes de Charles Pasqua pour qu’il lui explique la marche à suivre face aux violences à venir de samedi. Reportage.

    http://www.legorafi.fr/2018/12/05/christophe-castaner-dessine-un-pentagramme-au-sol-pour-entrer-en-contact-et


    #Le_Gorafi #Pasqua #pentagramme #Castanananère

  • « Je ne suis pas l’homme du doute, je suis l’homme des résolutions. » Charles Pasqua, un homme politique comme on n’en fait plus, nous a quittés en juin 2015.

    Ses collègues de l’Assemblée nationale et du Sénat ont unanimement salué son engagement à 15 ans dans la résistance, ont de concert souligné son patriotisme et son indéfectible soutien au général de Gaulle. Nicolas Sarkozy, son fils spirituel en politique, voit en Charles #Pasqua « l’incarnation d’une certaine idée de la politique et de la France faite d’engagement, de courage et de convictions ». Quant à Isabelle Balkany, elle pleure la mort de « son second père, et pas seulement en politique tant cet homme était extraordinaire ». À gauche, les hommages ont été moins élogieux et Manuel Valls a dû tancer les députés socialistes qui rechignaient à se lever pour honorer la mémoire de l’homme politique.

    De Profundis , un portrait écrit par #Jean-Pierre_Galland, le 26-03-2016 et illustré par #Kiki_Picasso
    http://www.asud.org/2016/03/26/de-profundis-charles-pasqua
    #politique #portrait #histoire #ASUD

  • La légitime défense, une « arme au service des dominants »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071118/la-legitime-defense-une-arme-au-service-des-dominants

    Dans Légitime défense. Homicides sécuritaires, crimes racistes et violences policières (CNRS éditions, septembre 2018), Vanessa Codaccioni retrace l’évolution de cette notion, montrant comment l’État français a réussi, par une politique volontariste, à faire diminuer depuis les années 1990 ces homicides en légitime défense. L’historienne met également en garde contre la tentation, sur le modèle du Canada, d’étendre cette notion aux femmes battues qui tuent leur compagnon. Entretien.

    Vous décrivez un véritable Far West français dans les années 1980-1990. Comment expliquer cette multiplication des homicides présentés en légitime défense ?

    Vanessa Codaccioni : Il y a plusieurs raisons. La politisation de l’insécurité par le gouvernement, les médias ainsi que le marché de l’autodéfense va se conjuguer à la hausse des atteintes aux biens, qui débute dans les années 1950. Dans les années 1970, on atteint un pic de vols et cambriolages. De cette utilisation des chiffres du crime et de la peur du crime résulte une augmentation du sentiment d’insécurité de la population.

    Il y a une popularisation de la notion de légitime défense, qui était tombée en désuétude. Dans les archives du magistrat Étienne Bloch, fondateur du Syndicat de la magistrature, j’ai trouvé une petite note qui disait : « On ne parlait plus de la légitime défense et aujourd’hui on ne parle que de ça. » En 1978, une association nommée Légitime défense va médiatiser ce sujet, en appelant les citoyens à s’armer contre les délinquants, les voleurs, à leur tirer dessus, en leur promettant l’acquittement. Cette association fait croire qu’existe un droit à la légitime défense, ce qui est faux, et qu’en plus, il y a une impunité à tuer un supposé cambrioleur.

    Pourquoi la légitime défense n’est-elle pas un droit ?

    Historiquement, elle a toujours été considérée comme un droit. Si vous êtes attaqué, vous vous défendez, vous pouvez même tuer pour protéger votre vie. C’est un droit à l’autoconservation. Mais au Moyen Âge, une rupture se produit : on considère que ces actes de légitime défense sont assimilables à une forme de justice privée. Or la construction de l’État et d’une justice publique suppose l’éradication de cette justice privée. Les actes de légitime défense deviennent un crime excusé. Les juges vont vérifier qu’il y a bien eu légitime défense.

    C’est aussi un moyen pour le roi de disciplinariser les nobles. À partir du XVIe siècle, si un noble tue et se déclare en état de légitime défense, il doit demander le pardon du roi et des juges dans une cérémonie où il se met à genoux. On passe ainsi d’un droit à un crime excusable. Dans le premier code pénal de 1810, la légitime défense devient une cause d’irresponsabilité pénale, comme la folie. Si vous êtes reconnu en état de légitime défense, vous n’êtes pas jugé, vous êtes libre et n’allez même pas en prison.

    Un personnage relie votre précédent travail sur la justice d’exception et ce livre sur la légitime défense : François Romerio, ex-président de la Cour de sûreté de l’État et créateur de l’association Légitime défense.

    C’est un personnage incroyable. François Romerio est un juge de l’exception : un juge qui a toujours exercé des fonctions d’exception ou qui a toujours recherché la proximité avec les politiques. Cet ancien juge colonial a exercé en Indochine, où il mettait en œuvre une justice coloniale. Il était donc déjà habitué à des pratiques arbitraires. Il a été président des assises, puis de la Cour de sûreté de l’État de 1965 à 1975. Pendant dix ans, il a jugé les ennemis politiques : l’OAS [Organisation armée secrète], les manifestants de mai 1968, les maos de la Gauche prolétarienne, les premiers indépendantistes corses, basques, bretons. Et dans ses mémoires, François Romerio fait une distinction très claire entre les ennemis politiques et les droits-communs, pour lesquels il a une véritable aversion. Ce qui va se manifester dans la création de l’association Légitime défense, clairement dirigée contre ce qu’il appelle la « racaille » et la « vermine ».

    À la Cour de sûreté de l’État, avait-il une pratique aussi sévère ?

    Non, au contraire, il avait presque une forme d’admiration pour les ennemis politiques déférés devant ce tribunal d’exception [créé en 1963 et dissous en 1981 – ndlr]. Par exemple, il leur permettait de parler pendant des heures. Il acceptait que des militants du FLNC fassent de longues déclarations politiques. Les journalistes n’avaient jamais vu ça. En revanche, après son départ à la retraite, son discours devient extrêmement répressif. Il diffuse une idéologie sécuritaire très conservatrice. Il a un discours d’animalisation du délinquant : c’est un loup, c’est un chien, une bête sauvage. Et si c’est une bête, ce n’est donc pas un homme, on peut le tuer. Son discours est presque d’eugénisme : le délinquant ronge la société française. Il faut assainir la société, presque dans une perspective évolutionniste.

    Et, chose importante, François Romerio considérait que le délinquant n’est pas récupérable. Pour la droite et l’extrême droite, la criminalité ne peut s’expliquer par des facteurs sociaux – enfance difficile, parcours scolaire difficile, précarité – mais uniquement par l’égoïsme. C’est pour cela qu’il existe toujours un lien entre la légitime défense et la peine de mort. Vu que les délinquants ne sont pas récupérables, il faut les tuer par la peine de mort ou par la légitime défense. Quand on a commencé à évoquer l’abolition de la peine de mort, à la fin des années 1970, François Romerio a prévenu qu’il resterait la légitime défense, perçue comme un palliatif à cette abolition.

    Comment ce Far West se traduit-il dans les faits ?

    Entre 1978 et 1980, uniquement en termes de crimes sécuritaires, il y a 41 cambrioleurs ou voleurs supposés qui périssent dans le cadre de la légitime défense en France. La plupart sont des faux cas de légitime défense.

    Outre ces crimes sécuritaires, parmi les nombreux cas présentés comme des « affaires de légitime défense » par la presse, beaucoup sont en réalité, selon vous, des bavures policières et des « crimes racistes ». Comment l’expliquez-vous ?

    L’association Légitime défense naît d’un comité de soutien au brigadier de police Marchaudon qui, en 1977, a vidé son chargeur sur un jeune Algérien de 21 ans, Mustapha Boukhezer, qui rôdait autour d’un bureau de poste. En 1974, ce brigadier avait déjà tué un jeune Algérien de trois balles dans le dos, au métro Anvers. C’est un récidiviste.

    À partir des années 1970, les affaires de bavure policière sont beaucoup plus médiatisées. Les policiers ont toujours beaucoup tué, mais on parlait finalement peu de ces homicides. Pensez au silence qui a entouré le 17 octobre 1961. Mon hypothèse est qu’on en parle davantage parce que ces affaires sont dites « en légitime défense », qui est alors un sujet d’actualité.

    L’un des cas les plus connus est celui, en 1972, de Mohamed Diab, un chauffeur de poids lourd algérien tué d’une rafale de pistolet-mitrailleur par un sous-brigadier, au prétexte qu’il se serait rebellé dans le commissariat. Sauf que le sous-brigadier a dit, avant de le mitrailler : « Oui, je te tue, sale race, je te tue. » Le sous-brigadier ne sera jamais jugé, il bénéficiera d’une ordonnance de non-lieu. Il y a quelques rares procès de policiers, qui sont pour la plupart acquittés.

    Puis, parmi les homicides dits en légitime défense, il y a ce que j’appelle les homicides querelleurs. Ce sont des hommes qui se disputent, le beau-père et son ex-beau-fils, deux personnes en conflit dans une petite ville, et ça finit mal. Enfin, il y a énormément de crimes racistes qui sont justifiés par la légitime défense à partir de la fin des années 1970.

    Pour comprendre la légitime défense, vous vous intéressez au profil tant des auteurs que des victimes. Quel est-il ?

    Ceux qui tuent en état de légitime défense sont toujours des hommes. De 1978 au milieu des années 1990, il n’y a qu’un seul cas de femme, c’est l’affaire de la boulangère de Reims qui, en 1989, tue d’une balle dans la tête Ali Rafa parce qu’il aurait voulu voler des pains au chocolat. Le phénomène des femmes battues qui retournent la violence contre leur conjoint, à l’image de Jacqueline Sauvage, est extrêmement récent.

    Mon point de départ est de vouloir déconstruire cette idée selon laquelle la légitime défense est une arme pour les plus faibles. C’est le discours tenu historiquement par les juristes, les hommes politiques, les criminologues. Or, quand on regarde qui tue et qui est tué, on voit très bien que c’est l’inverse. La légitime défense est une arme au service des dominants, c’est-à-dire ceux qui ont toujours monopolisé la violence. Ce n’est qu’une disposition de plus qui permet aux détenteurs du monopole de la violence de tuer presque en impunité : des hommes qui ont des armes, des chasseurs, des policiers, des vigiles.

    Toujours des hommes d’âge mûr, blancs, qui exercent des professions qui peuvent leur attirer de la sympathie – commerçants, artisans, garagistes – ou dites respectables comme les policiers, les vigiles. Ce profil d’honnêtes gens leur sert au moment du procès. Ces hommes n’étaient pas prédestinés à tuer. Alors, s’ils sont des honnêtes gens, ce sont les personnes en face qui n’étaient pas des gens respectables. Cela joue en miroir contre ceux qui sont tués.

    Qui sont-ils ?

    Ce sont plutôt des jeunes en situation d’exclusion sociale, soit au chômage, soit exerçant des petits boulots précaires, souvent vivant en banlieue et souvent racisés, noirs ou arabes. Dans la période 1978-1990 sur laquelle j’ai travaillé, ce sont souvent des jeunes de banlieue issus de l’immigration maghrébine. La moyenne d’âge est de 22 ans. Certains sont très jeunes. Ce sont des « délinquants », des « racailles », donc, dans cette façon de penser, ils sont tuables, quel que soit leur âge. Il y a presque deux idéotypes opposés : les honnêtes gens ou les bons flics, et la racaille. Souvent, les personnes tuées avaient un passé de délinquance, étaient connues des services de police ou avaient un casier judiciaire. Et ça va justifier leur mort.

    De façon étonnante, vous racontez que l’association Légitime défense va militer pour faire passer ces procès du tribunal correctionnel aux assises.

    Les affaires de légitime défense sont des procès qui vont toujours être politisés. Il y a toujours un enjeu politique derrière : le droit de posséder des armes, de défendre sa vie, ses biens, son commerce, etc. Les affaires de légitime défense ont toujours été jugées au tribunal correctionnel, qu’il s’agisse de policiers ou de citoyens. Mais ce n’est pas la bonne juridiction pour politiser la légitime défense, car c’est un petit tribunal, qui ne permet pas de faire des grandes plaidoiries politiques, des grands défilés de témoins. Et les magistrats professionnels du tribunal correctionnel sont plutôt sévères envers les auteurs de légitime défense. Ils condamnent souvent symboliquement à du sursis ou à une peine d’amende pour signifier qu’il y a eu mort d’homme.

    Or le fait qu’un auteur d’homicide dit défensif soit condamné, même à du sursis, est inacceptable pour les avocats de Légitime défense. Ils vont demander que leurs clients soient passibles des assises, ce qui est du jamais-vu : des avocats qui demandent à aggraver la situation pénale de leurs clients. Ils disent : ce n’est pas un homicide involontaire puisque mon client avait vraiment l’intention de tirer sur cette personne. C’est très risqué, car les peines en cour d’assises peuvent être beaucoup plus lourdes. Mais c’est une stratégie payante : les jurys vont acquitter très majoritairement les tireurs.

    Au début des années 1980, l’État veut être de plus en plus sévère contre les auteurs de légitime défense en les traduisant devant les cours d’assises. Deux camps opposés, qui réclament l’un la limitation de la légitime défense, l’autre son extension, vont se retrouver sur la juridiction où les tireurs doivent être jugés, la cour d’assises.

    Comment les cours d’assises traitent-elles ces homicides ?

    Ma thèse est que la légitime défense impose aux jurés d’assises une problématique particulière. On passe de la question habituelle : « L’accusé est-il coupable ou innocent ? », à une autre question : « L’accusé a-t-il tiré en état de légitime défense ? ». Ce qui modifie complètement les questions des juges, la plaidoirie des avocats, la perception des jurés.

    Le juré d’assises va toujours s’identifier avec celui qui a tiré parce qu’il y a des proximités en termes de classe sociale et de vision du monde. Les jurés d’assises ont toujours été très sévères envers les atteintes aux biens. Dans une société où on martèle qu’il y a de l’insécurité, les jurés ont tendance à acquitter celui qui a tiré sur un voleur supposé, aperçu sur un toit, en train de s’enfuir dans leur jardin.

    Il y a cette croyance qu’on peut défendre ses biens par les armes, alors qu’en France l’atteinte aux biens a toujours été exclue des crimes de sang. On peut être excusé si on tue en état de légitime défense, quand on protège sa vie, mais pas quand on protège un bien, sauf si on entre chez vous la nuit ou qu’on essaie de vous voler avec une extrême violence.

    Le profil de la victime semble également déterminant. Qu’attend-on d’une bonne victime ?

    Les jurys d’assises ne jugent pas tant celui qui a tiré que celui qui a été tué. C’est le mort qui est en procès : avait-il une bonne vie ? Était-il un délinquant ? Était-il en train de commettre un crime ou un délit ? Dans ces procès, on assiste à une criminalisation post mortem de la personne tuée. Cela débouche souvent sur deux affirmations : soit « il l’a bien mérité », soit « il est responsable de son propre décès », s’il commettait un délit au moment où il a été tué. Par exemple, quand un voleur est tué, les avocats du tireur diront que ce sont les risques du métier.

    Les bonnes victimes de la légitime défense sont très rares. Il n’y a que trois configurations où les tireurs sont condamnés et où la famille de la victime peut obtenir justice. Premier cas, les jurés ne peuvent vraiment pas croire que la personne était en état de légitime défense parce qu’elle a inventé une menace ou a maquillé la scène du crime. Les jurés ne peuvent alors pas croire à sa peur.

    Deuxième cas, lorsque le tireur a un rapport problématique aux armes, est un fanatique des armes. C’est le cas du gardien de supermarché qui a tué Moussa Mezzogh, qui venait de dérober des blousons. Il a été condamné à cinq ans de prison, dont trois avec sursis. La police avait trouvé chez lui un arsenal.

    Le troisième cas, c’est lorsque le racisme est reconnu comme le mobile unique. Dans les crimes racistes, pour que la question du racisme apparaisse lors des audiences, il faut qu’il n’existe aucune autre possibilité. Pour que la thématique du racisme apparaisse, il faut que la personne tuée soit « blanche comme neige », si je peux me permettre l’expression : qu’elle n’ait aucun passé délinquant et ne fasse absolument rien au moment où elle est tuée.

    Les médias ont un rôle très important, car ils participent à l’idéologie de l’insécurité en mettant l’accent sur les faits divers. Et ils ont tendance à participer à la criminalisation post mortem de la victime. Soit ils ne parlent pas de la personne tuée, qui est invisibilisée, soit ils insistent sur sa mauvaise conduite.

    Aujourd’hui, hors quelques cas médiatisés comme celui du bijoutier de Nice, en 2013, les homicides en légitime défense ont diminué. Comment l’expliquer ?

    Il y a effectivement de moins en moins de cas de légitime défense mortels. Entre 2015 et 2017, il y a eu une cinquantaine de cas où l’argument de la légitime défense est avancé au procès, dont moins d’une dizaine mortels. Donc, moins de dix cas mortels en deux ans contre quarante cas mortels juste pour des cambriolages ou des vols en 1978 et 1980.

    Cela rentre dans un processus plus général de pacification des mœurs, mais aussi dans une politique volontariste de l’État français pour réduire la légitime défense. Il limite les ventes d’armes d’autodéfense les plus utilisées, notamment la carabine 22 long rifle. Dans les années 1980, on achetait ces armes à la FNAC, au BHV, sur catalogue à La Redoute, etc.

    Mais l’État ne pourra jamais limiter l’une des principales armes de légitime défense : le fusil de chasse. Les cas récents montrent que c’est ce fusil de chasse qui est utilisé dans les affaires mortelles dites de légitime défense.

    À partir de 1994, il inclut dans le code pénal des critères, issus de la jurisprudence, qui encadrent la légitime défense : l’immédiateté, la simultanéité, la proportionnalité et la nécessité d’avoir une menace réelle et non imaginaire. Et l’État impose ce qu’est une bonne autodéfense : appeler la police, ne pas garder d’argent chez soi, s’assurer contre le vol, ne pas ouvrir quand on frappe, être très méfiant. L’État français construit un sujet résilient, acteur de sa propre sécurité, qui développe des sentiments de suspicion envers autrui mais qui a confiance envers la police.

    Reste l’exception policière : les policiers ont eux, au contraire, connu ces deux dernières années une extension du champ de la légitime défense, au nom de la menace terroriste.

    La légitime défense policière s’analyse comme un dispositif d’exception qui, après les attentats du 13 novembre 2015 et après l’état d’urgence, est devenu permanent. J’ai découvert que la France avait déjà étendu la légitime défense pour les policiers à deux reprises, sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, en leur permettant d’utiliser plus facilement leurs armes. Ce sont les moments les plus répressifs de notre histoire récente, où on a inventé le plus de dispositifs d’exception et dans lesquels on va puiser des mesures aujourd’hui, dans le cadre de la lutte antiterroriste.
    Sous Vichy et pendant la guerre d’Algérie, on avait déjà aligné la légitime défense policière sur les règles d’ouverture du feu militaires, dans un cas, pour abattre plus facilement des résistants, dans l’autre, pour abattre des indépendantistes ou leurs soutiens. Mais après Vichy et après la guerre d’Algérie, on avait refermé cette parenthèse. La légitime défense policière était redevenue ordinaire.

    Après les attentats, au contraire, on a étendu par deux lois, en 2016 et 2017, la possibilité pour les policiers de tirer. C’était une très vieille revendication, à la fois des syndicats de policiers et de la droite et de l’extrême droite, au moins depuis le début des années 1980. Et tous les chefs d’État, gouvernements, tous les ministres de l’intérieur s’y étaient toujours opposés. Même Charles Pasqua, connu pour avoir couvert de graves bavures policières, était contre, car il disait que c’était trop dangereux. En 2015, dans le contexte traumatique post 13-Novembre et de l’état d’urgence où l’État a beaucoup demandé aux policiers, il a accédé à leurs revendications.

    Cela a-t-il eu un impact sur le nombre de personnes tuées par la police ?

    Je ne crois pas. Il y a eu 14 morts l’an dernier, or on sait que la police a tué plus de 450 personnes en 40 ans [de juillet 2017 à mai 2018, 14 personnes ont été tuées lors d’opérations policières, selon un recensement inédit de l’IGPN, qui ne comptabilisait pas ces morts auparavant – ndlr]. En revanche, il y a une augmentation exponentielle du nombre de tirs policiers. En 2017, la police a tiré 394 fois, soit une augmentation de 54,5 % par rapport à 2016. Il va falloir observer les effets de ces lois sur le temps long.

    Après les attentats à Londres de 2005, les officiers de Scotland Yard ont adopté la théorie du shooting to kill, qui vise à abattre le plus rapidement possible un potentiel terroriste avant qu’il ne déclenche une possible ceinture d’explosifs. Quelques semaines après l’adoption de cette doctrine, en juillet 2005, un électricien brésilien, Jean Charles de Menezes, a été tué de sept balles dans la tête, dans le métro londonien, par deux policiers qui l’avaient pris pour un suspect pakistanais. Cela a été considéré comme une affaire de légitime défense.

    Une nouvelle problématique s’est mise en place, qui est celle du « faire mourir le terrorisme ». Michel Foucault parlait des techniques du « faire mourir » et du « laisser vivre ». Aujourd’hui, il me semble que nous sommes dans une réflexion sur le « faire mourir les terroristes ». Comment les tuer ? À quel moment ? Cela répond à la militarisation de la police, qui fait suite à cette expression entendue partout après le 11 septembre 2001 : « On est en guerre. » Si nous sommes en guerre, alors la police doit pouvoir tuer, comme l’armée, et avoir une possibilité de tir plus étendue sans être inquiétée par la justice.

    Et chez nos voisins européens, comment cette législation sur la légitime défense évolue-t-elle ?

    C’est assez inquiétant. Nos voisins européens sont dans une démarche totalement différente de la nôtre sur la légitime défense citoyenne. Au début des années 2000, le Royaume-Uni a par exemple entamé une réflexion sur la possibilité d’étendre la légitime défense pour les particuliers, notamment quand il s’agit de cambriolage. En 2008, une loi a mis en place la légitime défense subjective, qui a toujours été refusée en France. C’est considérer que quelqu’un qui croyait honnêtement être en légitime défense ne sera pas inquiété par la justice. Celle-ci s’applique aussi aux policiers.

    Le pire à venir est en Italie. La Ligue du Nord a fait de la légitime défense un enjeu central de ses campagnes en politisant les affaires de vols, de cambriolages. En 2015, elle a réussi à la faire étendre. Et le ministre de l’intérieur Matteo Salvini, qui porte des tee-shirts en faveur de la légitime défense [comme ici, en mai 2017 – ndlr], défend des propositions de loi pour aller plus loin. Ce qui est très préoccupant, car il y a énormément d’armes en circulation en Italie, avec un fort lobby des armes. Et ce n’est pas un hasard si, depuis quelques mois, on assiste à une multiplication des fusillades racistes visant des Noirs.

    Sans parler de la République tchèque, qui dit qu’il faut s’armer contre les terroristes islamistes. Avec notre État centralisé très fort qui veut centraliser la violence, nous sommes un peu une exception par rapport à nos voisins.

    Aujourd’hui, certaines féministes revendiquent une extension de la légitime défense aux femmes battues, comme c’est déjà le cas au Canada, au vu notamment du cas de Jacqueline Sauvage, condamnée pour le meurtre de son mari. Cela vous semble-t-il souhaitable ?

    En France, les femmes battues ne sont jamais reconnues en état de légitime défense, car deux critères leur font défaut quand elles tirent. Celui de la simultanéité : il faut que la femme tue son compagnon violent au moment même où elle est battue, ce qui est extrêmement rare. C’était le cas d’Alexandra Lange qui, en 2009, a poignardé son mari au moment où il l’étranglait. Elle a été acquittée en avril 2012. Mais souvent, les femmes les tuent après la séquence de violence conjugale, soit d’une balle dans le dos, soit dans leur sommeil. Et il y a celui de la proportionnalité : peut-on tirer sur quelqu’un qui vous a donné une gifle ?

    Le cas le plus ahurissant est celui de Fatiha Taoui, condamnée en mars 2018 à cinq ans de réclusion criminelle, dont trois ferme, aux assises de la Haute-Vienne. Elle a été battue pendant plusieurs années, son mari avait été condamné trois fois pour violences conjugales et harcèlement, il avait des injonctions à ne pas s’approcher du domicile. Il défonçait sa porte à coups de hache, il la menaçait de mort, elle et ses enfants. Un soir, il est arrivé avec un fusil de chasse chez elle et elle l’a tué. Les juges ont trouvé son discours incohérent, car elle a affirmé l’avoir abattu dans un corps à corps, alors qu’elle a utilisé un fusil long. C’est représentatif, car les femmes qui tuent leur conjoint ne sont quasiment jamais reconnues en état de légitime défense.

    Au Canada, en 1990, une législation a créé la légitime défense différée. Elle supprime ce critère de simultanéité. Un expert décide si la femme qui a tué est atteinte d’un syndrome de la femme battue (SFB). Ce qui est une manière aussi de pathologiser ces femmes, mais cela leur permet de pouvoir mobiliser la légitime défense comme les hommes. On considère qu’elles ont tellement été battues qu’elles ne sont plus en état de décider si c’est bien ou mal au moment où elles tirent.

    Est-ce transposable en France ?

    Je suis réservée parce que la légitime défense a été faite pour les hommes, ceux qui disposent des armes, qui monopolisent la violence, qui vont à la chasse, qui sont inscrits dans un club de sport de tir. Ne faut-il pas laisser la légitime défense aux hommes et imaginer autre chose ?

    En tout cas, il faut être extrêmement prudent dès qu’on parle d’extension de la légitime défense, pour deux raisons. En Angleterre, on a étendu la légitime défense citoyenne. Immédiatement, ça s’est appliqué aux policiers. En 2014, Christian Estrosi (LR) et Éric Ciotti (LR) avaient déposé une proposition de loi pour étendre la légitime défense pour les commerçants. Ils ont justifié cette extension en prenant l’exemple des femmes battues au Canada ! C’est-à-dire que les causes féministes peuvent être utilisées pour justifier la légitime défense des dominants et des hommes.

  • LAURENT COURAU « CHASSEZ L’IRRATIONNEL, IL REVIENT AU GALOP... »
    https://laspirale.org/texte-576-laurent-courau- chassez-l-irrationnel-il-revient-au-galop.html

    LAURENT COURAU « CHASSEZ L’IRRATIONNEL, IL REVIENT AU GALOP... »Du Beat Hotel parisien et des cut-ups de William Burroughs au Matin des magiciens, des Sex Pistols à Alan Moore, de Charles Pasqua à Marilyn Manson et aux X-Files... Un tour de manège autobiographique dans les modes de pensée alternatifs, punks et magiques, depuis une adolescence agitée dans les glorieuses eighties jusqu’aux années 2010.

    Un texte extrait d’Un XXIe siècle irrationnel ? Analyses pluridisciplinaires des pensées « alternatives », ouvrage collectif aux éditions du CNRS sous la direction de Stéphane François, politologue et historien des idées.

    #laspirale

  • « Quand on redécoupe, on est toujours accusé de “tripatouillage” »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/06/11/quand-on-redecoupe-on-est-toujours-accuse-de-tripatouillage_5312859_823448.h

    Par un orfèvre en la matière, père du découpage Pasqua…

    Pour l’ancien député UMP Alain Marleix, le gouvernement s’est lui-même « plongé dans la difficulté en décidant ce redécoupage qui n’avait rien d’obligatoire »

    L’ancien député UMP Alain Marleix a piloté deux redécoupages des circonscriptions législatives sous la Ve République : en 1986, lorsqu’il était conseiller spécial de Charles Pasqua au ministère de l’intérieur, et en 2010, comme secrétaire d’Etat à l’intérieur et aux collectivités territoriales, lors du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

    Que vous inspire le projet de redécoupage du gouvernement ?
    Le gouvernement s’est lui-même plongé dans la difficulté en décidant ce redécoupage qui n’avait rien d’obligatoire. C’est une différence majeure avec les deux précédents, en 1986 et en 2010, qui répondaient à des injonctions du Conseil constitutionnel. La portée de celui de 2010 était surtout beaucoup moins lourde : nous n’avions pas changé le nombre total de circonscriptions (577) mais seulement redessiné les contours de 33 d’entre elles. La tâche était déjà difficile à l’époque donc je ne sais pas comment le gouvernement va faire pour mettre en œuvre ce redécoupage, tout en respectant les règles du Conseil constitutionnel…

    Quelle est la méthode à suivre pour un tel exercice ?
    Il faut toujours veiller à travailler dans la concertation, en associant au maximum l’opposition. Il convient de recevoir tous les chefs de parti et l’ensemble des présidents de groupes au Parlement pour leur présenter les grandes lignes du projet de redécoupage, élaboré au préalable au bureau des élections du ministère de l’intérieur.

    … travailler dans la concertation, en associant au maximum l’opposition, tout à fait dans l’air du temps, en effet,…

  • Aurélien Bellanger : « le complot est un dévoiement de l’art romanesque qui a pris le dessus »
    https://www.lesinrocks.com/2014/11/13/livres/aurelien-bellanger-remporte-prix-flore-11535357

    [À propos de L’Aménagement du territoire (Gallimard, 2014)] Autour de ces pôles antagonistes gravitent une myriade de satellites : Pierre, le neveu de Taulpin, jeune paumé d’extrême droite ; son cousin Sébastien, activiste écologiste radicalisé à Notre-Dame-des-Landes ; Clément, l’archéologue chargé des fouilles sur le chantier du TGV ; et surtout le préfet Roland Peltier, ancien secrétaire particulier de Jacques Foccart, “l’homme le plus puissant et le plus secret de la Ve République”, seul personnage réel du livre, mais peut-être le plus romanesque. “Foccart était une espèce de super Charles Pasqua, le versant noir du gaullisme”, ajoute Aurélien Bellanger au sujet de cette figure centrale de la Françafrique.

    Les liens entre les personnages, tous mus par des idéologies qui les déterminent, dessinent une cartographie complexe, parcourue de réseaux souterrains. Au sens propre comme au figuré. Le livre regorge de passages secrets, de grottes, de catacombes. A partir d’une lettre de Foccart envoyée à Peltier, dans laquelle il lui révèle son appartenance à une société secrète inspirée par La Chanson de Roland, L’Aménagement du territoire dévie de ses rails réalistes pour basculer dans le roman d’aventures façon Club des Cinq aux confins du fantastique, sur fond d’occultisme et de théories du complot.

    “Au moment de l’écriture, la lettre de Foccart a été déterminante, explique le romancier. Comme si je m’étais fait une énorme injection de romanesque à l’état pur. Un ami m’a dit un jour que la dernière grande forme artistique à avoir émergé ces dernières années, ces dernières années, ce sont les vidéos complotistes sur internet. Ce sont des #romans au premier degré, une explication globale des événements avec des méchants, des gentils. Le complot est un dévoiement de l’art romanesque qui a pris le dessus. Pour le contrer, il faut lui opposer encore plus de complot. Avec ce livre, j’ai voulu voler un peu de cette force narrative en racontant l’histoire comme s’il s’agissait d’un #complot de druides.”

    A cet ésotérisme débridé, l’écrivain mêle des morceaux de bravoure technicistes, descriptions minutieuses de silos à grains, inventaire chiffré des éléments qui composent un TGV, évocation à base d’équations du réacteur naturel d’Oklo… “Paradoxalement, il s’agit pour moi des passages les plus agréables à écrire, des moments de rêverie, indique Bellanger. C’est sans doute un problème pour un romancier, mais j’ai toujours l’impression que le romanesque, raconter des intrigues, c’est sale. Une digression de vingt pages sur la forme des silex, je m’y jette avec plaisir. En revanche, s’il faut raconter qu’une personne entre dans une pièce et entame une conversation avec quelqu’un d’autre, je suis terrorisé. Peut-être parce que j’ai une vision un peu autistique des rapports humains.”

    #littérature #conspirationnisme

  • #Kadhafi a-t-il financé #Nicolas_Sarkozy ?

    Nicolas #Sarkozy est en garde à vue ce 20 mars 2018 pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Plongée dans les coulisses de cette affaire tentaculaire.

    Une histoire à base de barbouzes, d’intermédiaires, de grands patrons, d’hommes politiques et de porteurs de mallettes... On se croirait dans une mauvaise série US.

    https://www.franceculture.fr/politique/kadhafi-t-il-finance-nicolas-sarkozy

    #politique

  • L’exonération des heures sup est reportée après 2018
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13954-l-exoneration-des-heures-sup-est-reportee-apres-2018

    « Les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent... » Charles Pasqua

    Édouard Philippe, lors de son discours de politique générale, le 4 juillet à l’Assemblée nationale.

    Crédits photo : François BOUCHON/Le Figaro

    Le gouvernement a repoussé cette promesse du candidat Macron pour boucler un budget extrêmement serré.

    Le discours de politique générale d’Édouard Philippe avait déjà donné le ton. Début juillet, le premier ministre n’avait pas cité, parmi les réformes à venir, l’exonération des heures supplémentaires. C’est désormais officiel : cette promesse présidentielle ne figurera pas au projet de loi de finances pour 2018, a-t-on appris à Bercy. Dans son programme de campagne, Emmanuel Macron préconisait pourtant un rétablissement dès 2018 de l’exonération des cotisations sociales (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Le vrai visage de Nicolas Sarkozy !!! – Espion “américain” placé à la présidence par la CIA – Dossier complet et documenté ! - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pres

    Sarko – le vrai CV :
    Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité.

    Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir.
    Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines de l’ancien président de la République« française ».

    Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.

    Tonton Pasqua et l’arriviste. Ce pourrait être une fable de La Fontaine.
    Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays.

    Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées.

    Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française.

    Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

    Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté.

    Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

    C’est que l’homme est habile. 

    Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

    Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

    Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière.

    Très en arrière.

    Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.

    Secrets de famille :

    À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile.

    Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

    « votez pour moi pauv’cons ! »
    En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France.

    Pauvre France nous sommes mal placés au centre de toutes ces querelles !

    L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN.

    Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup.

    Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général de Gaulle sans avoir besoin de recourir la force.

    Or, Charles de Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler.

    Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française.

    Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance.

    Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, de Gaulle se rend à l’évidence. 

    Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

    Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. 

    La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat.

    Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique.

    Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

    Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano.

    Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste.
    Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de de Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
    Ainsi défendu, de Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale.

    Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon.

    Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ;
    Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ;
    Il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ;
    Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ;
    Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ;
    Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ;
    Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ;
    etc.
    Les discours de de Gaulle sont un vrai régal. Regardez-les et vous ne vous laisserez plus endormir par nos politichiens. Il avait la protection divine.

    Simultanément, de Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. 

    Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total), tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

    Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, de Gaulle s’allie à la famille Rothschild.

    Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou.

    Les deux hommes forment un tandem efficace.

    L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

    Lorsque de Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer.

    Avant il avait vendu la France aux banksters ! Loi 1973. La France ne peut plus emprunter à la Banque de France sans intérêt et doit se tourner vers les banques privées, ce qui nous amène à l’escroquerie de la dette.

    Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile.

    Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Édouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.

    La fabrication de Nicolas Sarkozy :

    Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy.

    Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique.

    Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

    Achille Peretti
    Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti.

    Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. 

    Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

    Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. 

    Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » que Hollywwod devait porter à l’écran.

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4423.html

    S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Timecite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard.

    On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ». Comme quoi, la pratique n’est pas nouvelle (l’associé de DSK vient de se « suicider ». Il aurait eu des révélations à faire ?

    En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis.

    Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent.

    Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. 

    Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

    On nous les dé-forme avant de nous les renvoyer bien conditionnés.

    À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste.

    Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

    En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. 

    Son témoin de mariage est Charles Pasqua. 

    En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. 

    Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

    L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

    Jacques Martin et Cecilia. – Sarko et sa femme.
    Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly.

    Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

    Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro.

    Un tombeur ce mec ! mais, l’intérêt n’est jamais bien loin !

    Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. 

    Le mari trompé se suicide (?) en absorbant des drogues.

    La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

    En 1993, la gauche perd les élections législatives.

    Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Édouard Balladur un tandem comparable à celui de de Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Édouard Balladur.

    Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. 

    S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. 

    Il tisse aussi des liens en Arabie Saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad.

    Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

    À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense.

    Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

    C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur.

    La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. 

    Tout dérape.

    Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu.

    Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union Européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

    Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. 

    Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf.

    À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.

    La traversée du désert :

    Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance.

    L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. 

    Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

    En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia.

    Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).

    Pas vraiment près du peuple, Sarko. C’est pas de Gaule !

    Dernier acte !

    Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. 

    Ils agissent en trois temps :

    d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

    Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. 

    Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. 

    Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

    Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore.

    La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. 

    Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales.

    La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

    Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque.

    Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur.

    Erreur ! 

    À ce poste, il contrôle les préfets et le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations

    Préfet Claude Érignac
    Il s’occupe aussi des affaires corses.

    Le préfet Claude Érignac a été assassiné.

    Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République.

    Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. 

    Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. 

    C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île.

    Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.

    Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. 

    Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait. 

    Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf.

    Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures de Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. 

    Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

    Dominique de Villepin et Poutine récemment.
    Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream.

    Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination.

    Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison. 

    En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine, dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. 

    Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur. 

    Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique.

    La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

    Reste à neutraliser les candidatures d’opposition.

    Les cotisations d’adhésion au parti socialiste sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. 

    Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert).

    Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA).

    Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste.

    Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn.

    Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal.

    Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. 

    Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment.

    Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.

    L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. 

    Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévôt de l’université, Condoleezza Rice.

    Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.

    Premiers jours à l’Élysée :

    Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. 

    Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. 

    La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. 

    Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. 

    Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

    Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités.

    Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

    Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. 

    Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

    Il forme son équipe de travail et son gouvernement. 

    Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

    Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :

    Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua. 
    François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild. 
    Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
    Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe.
    Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

    Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. 

    Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. 

    On le retrouve dans les années 90 auprès de Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

    Sous le contrôle de Wali, le frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. 

    Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo).

    Là, la drogue est prise en charge par les hommes de Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA. 

    Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés. Je ne partage pas cet avis ; Kouchner est loin d’être blanc : (trafic d’organes)

    Pour compléter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances.

    Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie.

    Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. 

    Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre l’avionneur français Dassault. Ces personnes ne travaillent pas pour la France, mais pour leur pouvoir personnel, il faut que l’on arrête de se mentir.

    Nouvelle escapade durant l’été.

    Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. 

    La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

    La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden).

    Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et « gère » les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

    La cote de popularité du président est en chute libre dans les sondages.

    L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ».

    L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Édouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. 

    Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni.

    Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques.

    Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas.

    Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Édouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.

    Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?

    Maintenant.

    Lerebelle

    source:http://lesmoutonsrebelles.com/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pr

    http://reseauinternational.net

  • « Pourquoi t’as fait ça ? C’est dommage, je t’aimais bien… » Sur le blouson du major Jouan, patron de la brigade anticriminalité (BAC) de Rennes, du sang. Face à lui, le jeune qu’il vient d’interpeller a l’arcade ouverte et saigne du nez. Le policier soupire. « Je vais devoir déposer plainte maintenant. »

    https://www.humanite.fr/fin-de-regne-pour-le-taureau-de-la-bac-de-rennes-639465

    L’aura sulfureuse qui entoure ces brigades en civil remonte à leur création, au milieu des années 1990, par Charles Pasqua, alors ministre de l’Intérieur. L’écusson porté par certains policiers de la #BAC rennaise résume leur mission. Sous l’Ankou, figure de la mort en #Bretagne, une devise : « Surveiller et punir »

    #violences_poliçières
    https://seenthis.net/messages/618238
    https://seenthis.net/messages/557439

  • Qui est François Asselineau, l’inconnu de la présidentielle ?
    http://www.europe1.fr/politique/qui-est-francois-asselineau-linconnu-de-la-presidentielle-2999417

    Avant d’entrer en politique, François Asselineau a fait son chemin dans la haute fonction publique. Diplômé de HEC, il sort de l’ENA en 1985 par la grande porte comme inspecteur des finances, à l’instar d’un Alain Juppé ou d’un Emmanuel Macron. Il rejoint ensuite les cabinets feutrés ministériels de droite à partir de 1993 avant de se rapprocher de Charles Pasqua pour rejeter le traité d’Amsterdam. Il deviendra d’ailleurs son directeur de cabinet au conseil régional de Hauts-de-Seine de 2001 à 2004.

    Du côté des urnes, François Asselineau est élu conseiller de Paris en 2001 sur une liste conduite par Jean Tiberi dans le 19e arrondissement de Paris. Son seul mandat électoral.

    Le gars, il a une vraie carrière politique depuis le siècle dernier, mais il est un « inconnu de la présidentielle ». Par contre, Hamon, lui, c’est un vieux de la vieille, tout comme Jadot... Eux, nooooon, ce ne sont pas des inconnus, #cépapareil.

  • Alexandre Djouhri, le petit caïd devenu l’encombrant ami de Sarkozy

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/11/05/alexandre-djouhri-un-petit-caid-devenu-l-encombrant-ami-de-sarkozy_5025847_3

    10 avril 1986, 16 h 10. Ahmed Djouhri ne desserre pas les dents devant les enquêteurs de la brigade criminelle venus l’entendre à l’hôpital Saint-Louis, à Paris. Non, il ne sait pas pourquoi son ami David Tordjman, proche du milieu franco-tunisien, gérant en sous-main de plusieurs discothèques parisiennes, a été victime un an plus tôt d’une tentative d’assassinat.

    Non, il ne sait pas non plus pourquoi il a lui même été la cible d’une tentative de règlement de comptes à Paris quelques jours plus tôt. Il s’est défendu en faisant « largement usage d’une arme à feu de calibre 9 mm », notent les policiers. « Je ne me connais pas d’ennemi », leur dit M. Djouhri, qui nie avoir fait feu.

    Ce n’est pas l’avis des policiers, habitués à la loi du silence dans le milieu. « Les événements violents qui sont intervenus par la suite semblent indiquer qu’un contentieux important oppose le clan Tordjman-Djouhri à une autre bande », indique un rapport de synthèse de la brigade criminelle. Faute d’éléments probants, aucune enquête n’aboutit. Les fonctionnaires noteront toutefois : « Djouhri Ahmed, plus communément appelé “Monsieur Alexandre”, individu de moralité douteuse et dont les activités paraissent aussi lucratives qu’obscures, ne pouvait ignorer qu’il était la cible de tueurs. »

    20 janvier 2015. Ahmed Djouhri s’appelle désormais officiellement Alexandre – en hommage, dit-on, à Alexandre le Grand. Il ne tutoie plus les calibres, mais un ancien président de la République. Au téléphone, il presse Nicolas Sarkozy de lui organiser un rendez-vous avec le président russe Vladimir Poutine pour « éventuellement le voir un peu plus rapidement ? Au lieu qu’on poireaute ?
    – On en parle demain, hein ? », répond prudemment l’ancien chef de l’Etat, qui craint d’être sur écoutes.

    Alexandre Djouhri est aujourd’hui au cœur de l’enquête démarrée en 2013 sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

    Trente ans séparent les deux scènes. Trente ans durant lesquels le flamboyant M. Djouhri n’a cessé de gagner en influence, au point de devenir sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy l’un des hommes les plus introduits et les plus craints de la république des affaires. Celle où se nouent, dans l’atmosphère feutrée des grands hôtels, des contrats de plusieurs dizaines de millions d’euros. Celle où il faut savoir se rendre incontournable, surtout si l’on est fils d’immigrés kabyles – un père soudeur, une mère au foyer –, si l’on est né à Saint-Denis dans une fratrie de dix et que l’on a grandi à Sarcelles. La meilleure manière est encore de se trouver des parrains ; Alexandre Djouhri l’a compris très tôt.

    « Valeur montante du milieu »

    Au milieu des années 1980, las de traîner au café La Javanaise à Sarcelles, de jouer les caïds avec son frère Boulam et sa petite bande du Val-d’Oise, Alexandre Djouhri commence à fréquenter l’univers des nuits parisiennes, où il ne sort jamais sans son culot. L’Eclipse d’abord, une discothèque du quartier Beaugrenelle où se retrouve tout ce que Paris compte de malfrats. L’Apocalypse, Le Palace ou Chez Régine, ensuite. Plus chic et plus utile pour cultiver son entregent.

    Il y fait la connaissance d’Antony Delon, fils turbulent de l’acteur, avec qui il tentera sans succès de lancer une marque de vêtements. Entendu par la police dans l’enquête sur la tentative d’homicide de David Tordjman, Anthony Delon dira de Djouhri « qu’il donne des coups de main pour la société [de prêt-à-porter], principalement de la manutention ». Les enquêteurs, qui le gardent dans leur radar, le voient circuler en Jaguar. Ils notent que « cette valeur montante du milieu », sans activité professionnelle connue, « dispose de revenus occultes ».

    C’est la rencontre avec le jeune Farah M’Bow, fils du Sénégalais Amadou-Mahtar M’Bow, ancien directeur général de l’Unesco, qui lui ouvre les portes des réseaux de la Françafrique. A Paris, « Monsieur Alexandre » fréquente désormais des fils de diplomates africains. A Brazzaville, à Malabo ou à Libreville, il s’élève au rang d’intermédiaire, maniant à merveille les mots « baril », « brut » et « commissions ».

    Confident des puissants

    Il est à la bonne école des réseaux africains de Charles Pasqua et de son « Monsieur Afrique », l’ancien policier Daniel Léandri. « Djouhri était un bonimenteur qui promettait des financements et voulait des mandats pour négocier des contrats pétroliers au nom du Congo », se souvient Claudine Munari, alors directrice de cabinet du président congolais Pascal Lissouba (1992-1997). A Brazzaville, il peut compter sur le tradeur pétrolier Dominique Ngouabi Ossere, fils de l’ancien président Marien Ngouabi, assassiné en 1977.
    En 1995, Jacques Chirac accède à la présidence et ce sera sa chance. Il bluffe les uns et les autres, utilise la séduction ou la menace, sait se revendiquer d’illustres aînés et passe de table en table pour finir à celle des décideurs.

    Son talent impressionne des politiques et des grands patrons qui retrouvent en lui leur ambitieuse jeunesse. Il se lie ainsi avec Michel Roussin, l’un des « Monsieur Afrique » de Jacques Chirac, avec Alfred Sirven et André Tarallo, dirigeants d’Elf qui se retrouveront quelques années plus tard au cœur du scandale éponyme. Il se rapproche aussi de l’ancien juge Alain Marsaud, aujourd’hui député Les Républicains, ainsi que de l’avocat pénaliste Francis Szpiner, qui l’aurait introduit auprès de Dominique de Villepin, avec qui se noue une amitié qui dure encore.

    Alexandre Djouhri poursuit son chemin. « A l’attaque », comme il dit parfois. Au milieu des années 1990, il fonde une petite agence de presse euro-arabe et euro-africaine. Une carte de visite plus qu’une réelle activité. Elle lui permet, dit-il, de rencontrer celui qui deviendra un proche, Bechir Saleh, directeur de cabinet de Mouammar Kadhafi.
    Le voilà confident des puissants. Il commence, comme il le dit alors, « à voir tout en grand ». A Alger, au début des années 2000, il reçoit au Sheraton. Il représente alors, en Algérie, la société Tag Aeronautics Ltd, liée à la famille du milliardaire saoudien Akram Ojjeh, homme d’affaires, notamment dans l’armement, longtemps très en cour en France.

    Avec sa peau hâlée hiver comme été, sa faconde et ses manières de parrain au langage fleuri, « Monsieur Alexandre » navigue en jet privé de Paris à Genève, de Dubaï à Riyad, de Djibouti à Moscou, maniant affaires, politique et espionnage dans les palais présidentiels ou les salons d’armement avec simplement écrit, sur son badge, « Iskandar » (Alexandre en turc ou en persan).

    Les règlements de comptes dans les faubourgs parisiens des années 1980 sont bien loin. Cajolé par les réseaux chiraquiens, Alexandre Djouhri s’impose avec de grands contrats comme la vente de douze Airbus et de missiles Milan à la Libye en 2004 – un marché évalué à près de 2 milliards d’euros.

    « A l’époque, tout ce petit monde, Djouhri compris, se moquait de Sarkozy qu’ils surnommaient “Zébulon” », se souvient un proche. C’est pourtant le quinquennat de l’actuel candidat à la primaire de la droite qui sera son acmé.

    Toujours dans l’ombre

    Alexandre Djouhri tient salon au Bristol, à deux pas de l’Elysée où il s’invite régulièrement, sans prévenir. Son emprise la plus manifeste s’exerce sur Claude Guéant, alors secrétaire général de Nicolas Sarkozy. « Il est très séduisant », a reconnu M. Guéant, qui dit avoir fait sa connaissance en 2006, un an avant que son patron soit élu président.

    « Je le connais assez bien, mais je ne sais pas exactement ce qu’il fait. Je crois que c’est un apporteur d’affaires », a déclaré M. Guéant aux enquêteurs. Tout juste reconnaîtra-t-il avoir « travaillé sur certains dossiers politiques afin de mettre du liant entre le ministre [Sarkozy] et certains des amis de M. Djouhri ».

    Des amis, « Monsieur Alexandre » en a beaucoup. Mais une amitié n’a jamais fait une association de malfaiteurs, pourrait-il dire. De grands industriels, comme Serge Dassault, qu’il appelle « Sergio Bin Marcel », Patrick Kron (Alstom), François Roussely (EDF), Henri Proglio (Veolia puis EDF) ou Antoine Frérot (Veolia). Il travaille pour eux, toujours dans l’ombre. Mais l’aventurier du commerce international n’oublie jamais de réclamer son « dû ».

    Mandaté en 2006 et en 2007 par Jean-Paul Gut, chargé notamment des affaires internationales d’EADS (aujourd’hui Airbus Group) pour négocier des contrats en Libye et au Qatar, M. Djouhri n’apprécie guère que son successeur, Marwan Lahoud, refuse de lui verser des commissions.

    « Il avait demandé à me voir, car il réclamait le versement de sommes qu’il pensait dues par EADS en lien à la vente d’Airbus à deux compagnies aériennes libyennes », a expliqué M. Lahoud aux magistrats. « Il me dit : “Ok. Avec ton prédécesseur, on s’était entendu, tu me dois 12-13 millions. Donc, maintenant, il faut payer.” Je lui ai répondu : “Si j’ai un contrat, je paye. Si j’ai pas de contrat, je ne paye pas.” Il a commencé à s’agiter, à dire que ça n’allait pas se passer comme ça. Il commence à me balancer des noms censés m’impressionner, il me parle de Jacques et Nicolas en faisant clairement référence à messieurs Chirac et Sarkozy. »

    « Maintenant, il faut payer »

    M. Lahoud indique que Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée, est intervenu. « De mémoire, c’était en 2009. (…) Il m’a très poliment indiqué qu’Alexandre Djouhri prétendait qu’on lui devait de l’argent. Claude Guéant me demandait de regarder. Je lui ai répondu que s’il y avait un contrat, il serait payé. Cela s’est arrêté là. » Depuis, EADS a toujours assuré qu’aucune commission n’avait été payée à l’intermédiaire.

    L’ancien conseiller justice de Nicolas Sarkozy, Patrick Ouart, a aussi subi la colère de Djouhri pour s’être opposé à ce que l’Elysée protège Pierre Falcone, homme d’affaires alors empêtré dans le procès de l’Angolagate. « Avec son format [en parlant de M. Ouart], une balle ne peut pas le rater », aurait dit Alexandre Djouhri, qui travaillait alors pour le régime angolais soucieux d’éviter la prison à M. Falcone. Des menaces parvenues à M. Ouart, qui les a aussitôt rapportées au président de la République.

    Pas de quoi écorner l’amitié entre « Monsieur Alexandre » et Nicolas Sarkozy. Ils continuent de déjeuner parfois ensemble et ils s’appellent régulièrement au téléphone. « Gourdault-Montagne me l’avait présenté, se souvient un ancien ministre de Sarkozy. Je n’ai jamais compris sa fascination pour ce personnage dangereux car pas contrôlable ». L’ancien chef de l’Etat ne s’est pour sa part jamais exprimé publiquement sur ses relations avec Alexandre Djouhri.
    Bernard Squarcini est un autre de ses amis. En 2005, alors préfet de police de Marseille, il lui rédige une attestation de bonne moralité. Une carte de visite de plus pour « Monsieur Alexandre ». Puis, à la tête de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), il lui sous-traite des missions sensibles en Libye, comme l’exfiltration de Bechir Saleh et sa famille au lendemain de la révolution libyenne, en 2012, à quelques jours de la victoire de François Hollande.

    Flambeur en société, Alexandre Djouhri fait preuve d’une grande discrétion pour gérer ses millions dans un lacis de circuits financiers complexes. L’argent liquide est de mise et très peu de comptes bancaires portent son nom. Il préfère recourir à des hommes de paille ou à des société-écrans. La famille saoudienne des Bugshan, ses principaux partenaires en affaires en Arabie saoudite, est ainsi soupçonnée par les enquêteurs d’avoir mis à disposition de M. Djouhri certains de ses comptes en banque, qui auraient accueilli de l’argent libyen.

    L’alternance a toutefois fait pâlir l’étoile Djouhri. Il le reconnaît lui-même. « Le pouvoir de gauche, je le connais pas. Si c’était le pouvoir de droite, oui », répond-il en mars 2013 à une ancienne conseillère de Mouammar Kadhafi qui sollicite son aide.

    « Valls est dans le coup »

    Les affaires continuent néanmoins, en mode mineur. Le 4 décembre 2013, il demande à son ami Alain Marsaud s’il peut lui fournir 10 000 euros en billets de 100. Le député accepte volontiers, en précisant : « Faut que j’aille chercher le pognon à la banque quand même ! Dans ma banque à l’Assemblée. » Et un autre ancien magistrat antiterroriste, Jean-Louis Bruguière, l’appelle pour discuter de « très grosses opérations dans un pays du Golfe ».

    Lorsque Bernard Squarcini, qui l’appelle affectueusement « bandit », se reconvertit dans le privé, ils vont ensemble à Alger, maudissent ces « socialos pourris jusqu’à la moelle », qui, selon Alexandre Djouhri essayent d’obtenir des confidences de Bechir Saleh sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

    « Ces enculés du Quai d’Orsay ont envoyé des mecs et Valls est dans le coup, hein, euh, pour demander… pour dire à Bechir qu’ils peuvent enlever le mandat d’Interpol [de M. Saleh] s’il dit qu’il y a eu, euh, évidemment un financement et que… », lâche, en mai 2013 M. Djouhri. « Je te raconterai, c’est des “trous de baise” », dit-il dans le langage fleuri qu’il affectionne.

    Lorsqu’un article de presse lui déplaît, il s’emporte et fustige là encore la gauche. Comme le 13 mai 2013 lors d’une conversation téléphonique toujours avec Bernard Squarcini. « Moi, je vais aller voir Valls avec une kalachnikov et de la coke qui vient des quartiers nord de Marseille et puis je vais lui dire que j’arrive avec arme et bagage ». Et de poursuivre : « T’inquiètes pas, Bernard, je vais mettre ma bite en double page, euh (…) et sans trucage ».

    Les orages arrivent en 2015

    De plus en plus, il se tourne vers la Russie. Son fils, Germain, a épousé la fille du maire de la ville de Nijni Taguil (Oural), Serguei Nosov, lui-même proche de Serguei Tchemezov, un influent industriel russe. Il n’est pas rare qu’avec Claude Guéant, ils se rendent chez les « Popov », pour affaires.

    Les orages arrivent en 2015. Sa villa de Chênes-Bougeries, commune huppée qui jouxte Genève, est perquisitionnée. Claude Guéant et Khaled Bugshan sont mis en examen pour blanchiment dans l’enquête sur l’argent libyen. Dés mars 2015, il ne met plus les pieds en France ou seulement le week-end, comme il le confie à Alain Marsaud « pour éviter une garde à vue ».

    S’il assure avoir rencontré François Hollande et Laurent Fabius, « un truc classe de chez classe de chez ben classe » (sic) – ce qu’a démenti l’Elysée –, ses protections au sommet de l’Etat se font rares. Mi-octobre, Alexandre Djouhri a été vu à l’hôtel Kempinski de Djibouti, le pays natal de son « ami » l’avocat Mohamed Aref, un proche du président Ismaïl Omar Guelleh. « [C’était] sans moi, et je ne peux pas vous dire ce qu’il y fait », se défend M. Aref. Selon d’autres sources, il y aurait rencontré Ahmed Osman, gouverneur de la banque centrale.

    On le dit aujourd’hui à Alger avec Ali Haddad, le puissant patron des patrons algériens. « Non je ne suis pas avec lui mais je le connais bien, c’est un ressortissant algérien et un ami », répond ce dernier au Monde. Cela ressemble de plus en plus à une cavale. M. Djouhri redoute qu’un mandat d’arrêt soit délivré contre lui depuis qu’il a refusé d’honorer sa convocation devant les juges qui enquêtent sur l’argent libyen. Contacté à de multiples reprises, il n’a pas souhaité répondre à nos questions.

  • DANS LE RETRO. Il y a trente ans, la première expulsion par charter d’immigrés maliens

    Il y a trente ans, un vol groupé à destination de Bamako quittait l’aéroport de Roissy et renvoyait 101 Maliens dans leur pays d’origine. Ce 18 octobre 1986 installa le charter dans le paysage migratoire français, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua.


    http://www.leparisien.fr/societe/dans-le-retro-il-y-a-trente-ans-la-premiere-expulsion-par-charter-d-immig
    #renvoi #asile #migrations #réfugiés #histoire #Mali #France #charter
    cc @reka

  • Documentaire : Les gangsters et la Republique - Planetes360
    https://planetes360.fr/documentaire-gangsters-republique

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    Les voyous traqués par la République, c’est la version officielle. Les gangsters connaissent la face cachée de cette Histoire de France. Une suite de services rendus et de compromissions. De 1945 à nos jours, les liaisons dangereuses qui unissent caïds, police et politiques ont marqué l’histoire nationale et continuent de façonner le banditisme français. William Le Grand, Tony l’Anguille, Michel Le Gros, Dodo La Saumure, Sakho, … Ils sont braqueurs de banque, as du chalumeau, proxénètes, dealers, inventeurs du go-fast ou banquiers de cercle de jeu,… Si dans le Milieu la parole est rare, ces témoins privilégiés ont décidé de se lâcher. Ils livrent la version officieuse depuis l’âge d’or de la voyoucratie pendant la Seconde Guerre mondiale, en passant par le SAC, la guerre d’Algérie, les années Defferre à Marseille jusqu’à l’arrivée de la drogue et la prise du pouvoir des caïds dans les banlieues. Face à eux, les témoignages exclusifs de politiques : l’ancien directeur du SAC, Charles Pasqua, la sénatrice de Marseille Samia Ghali, l’adjoint au maire marseillais Renaud Muselier ; de policiers et procureurs, Lucien Aimé Blanc, ancien de la Mondaine, Bernard Squarcini, ex patron des RG, Jacques Dallest, procureur de la République ; mais aussi d’historiens, Jean-Marc Berlière, Charles Diaz, et de professeur de criminologie, Alain Bauer.

    Episode 1 : AU NOM DU DRAPEAU
    La France a toujours eu besoin des voyous pour effectuer les basses besognes, mais jusqu’à quel point les politiques sont-ils prêts à aller pour l’amour de la patrie ? Joe Attia, Georges Boucheseiche, Henri Lafont, comment les grands noms de la Carlingue reprendront-ils du service pendant les années De Gaulle pour jouer les barbouzes pour l’Etat ? De l’affaire Ben Barka pendant la guerre d’Algérie, aux affaires des indépendantistes corses de Bastelica et l’assassinat d’Orsoni, à chaque fois que l’intégrité de la nation s’est trouvée menacée les politiques ont eu recours aux caïds. Les voyous racontent ces liaisons dangereuses solidement tissées pendant le Seconde Guerre mondiale, ses risques, ses réussites et ses dérapages. Petits arrangements entre amis

    Episode 2 : PETITS ARRANGEMENTS ENTRE AMIS
    Proxénétisme, braquage et jeux : les trois grands secteurs de la voyoucratie française. De la grande époque des maisons closes, quand la Mondaine fermait les yeux en échange de précieux renseignements, à celle des cercles de jeu parisiens, généreusement octroyées au Milieu corse par l’Etat au lendemain de la Libération, en passant par le Marseille Defferre-Guérini, comment flics, voyous et politiques se croisent, se servent, sans jamais oublier de se renvoyer l’ascenseur ? Par le menu, les caïds décryptent l’organisation de la société du crime, ses règles, son code de l’honneur, son aristocratie.

    Episode 3 : LA LOI DE LA DROGUE
    Cannabis, cocaïne, héroïne : la drogue a inondé le marché imposant sa loi et ses méthodes. De l’ancienne garde des barons de la French Connection, à la nouvelle génération des dealers de cités, en passant par l’inventeur des go-fast entre Marbella et Paris, ils racontent. Comment le trafic s’est-il épanoui aux Etats-Unis avant de s’emparer de l’Espagne sous couvert des autorités espagnoles, à l’époque de l’ETA ? Aujourd’hui, avec plus d’un milliard de bénéfice par an rien qu’en Seine-Saint-Denis, comment cette machine à cash est devenu un contre-pouvoir, quand les caïds de quartiers échangent la paix sociale contre la mainmise sur leurs territoires ?

  • Un pouvoir hors la loi, un Etat hors contrôle
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271115/un-pouvoir-hors-la-loi-un-etat-hors-controle?onglet=full

    Deux semaines après les attentats du 13 novembre, la Ve République présente le visage hideux de la peur, de l’emballement guerrier et d’un pouvoir hors contrôle. Cette fuite en avant sécuritaire est porteuse de nouvelles crises. Qu’un gouvernement socialiste en soit l’acteur renvoie aux pires jours de la IVe République sous Guy Mollet.

    #France #Etat_d'urgence #socialistes

    Jean-Marie Delarue : La gauche a fait sienne un discours de la droite que je n’aime pas trop et qui est : « la sécurité est la première de nos libertés ». Cette phrase a été reprise par le Premier ministre devant le Parlement. C’est une phrase prononcée depuis longtemps par la droite, non seulement sous la présidence précédente mais bien avant du temps de Charles Pasqua. Je suis absolument opposé à ce discours. Je n’ai pas à choisir dans les libertés qui me sont offertes, entre la liberté d’aller et de venir, la liberté de me marier ou celle de ne pas subir la torture. Notre démocratie est précisément l’alliance de toutes les libertés de façon indistincte. Depuis longtemps, la République est fondée sur cette alliance de libertés indistinctes. Dire que l’une émerge des autres ne me plaît pas du tout. Je ne reconnais pas ma République. Je dirais même que je ne reconnais plus la gauche dans ce pays. Je regrette beaucoup les glissements qui se sont opérés sur ce point.

    http://www.challenges.fr/challenges-soir/20151126.CHA2049/attentats-de-paris-je-ne-reconnais-plus-la-gauche-dans-ce-pays.html

    Voir aussi : http://seenthis.net/messages/433811

  • Condamné en France, l’homme d’affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak s’est constitué prisonnier
    AFP / 24 novembre 2015
    http://www.romandie.com/news/Condamne-en-France-lhomme-daffaires-francoisraelien-Arcadi-Gaydamak-sest-constitue-prisonnier_RP/652046.rom

    Paris - L’homme d’affaires franco-israélien Arcadi Gaydamak, condamné par défaut en France à trois ans de prison dans une affaire ancienne de ventes d’armes à l’Angola, s’est constitué prisonnier pour exécuter sa peine, a appris l’AFP mardi auprès de son avocat.

    Arcadi Gaydamak, qui résidait jusqu’à présent en Israël, s’est présenté mardi volontairement dans une brigade de gendarmerie de la région parisienne. Il a été rapidement incarcéré, a précisé son défenseur parisien, Me Patrick Klugman

    Mon client aborde une nouvelle étape de sa vie et a décidé de solder ses comptes avec la justice française. Il a le désir de redevenir un justiciable ordinaire en France, a-t-il ajouté.

    L’homme d’affaires, âgé de 63 ans, a été condamné par défaut en appel en avril 2011 en France à trois ans de prison ferme et 375.000 euros d’amende pour fraude fiscale dans le cadre de l’Angolagate.

    Cette affaire de vente d’armes vers l’Angola dans les années 90 avait fait scandale en France, du fait notamment de la mise en cause d’un ancien ministre de l’Intérieur de droite, Charles Pasqua.

    Ce dernier, décédé en juin 2015, avait été relaxé lors du procès en appel, après avoir été condamné à un an de prison ferme en première instance.

  • Contre Daech, tu mets un noun signifiant chrétien (ن) dans ton pseudo, tu mets un drapeau français dans ta photo, et tu hashtagues #PrayForParis. Et évidemment, tout ce gloubiboulga au nom de… l’universalisme que nous représenterions.

    Continuez comme ça, et je vais te me mettre un portrait de Charles Pasqua comme photo de profil. Pour symboliser mon ouverture d’esprit.

  • Allen Toussaint est mort
    http://entrelesoreilles.blogspot.fr/2015/11/elo208-marche-de-la-dignite-et-contre.html

    On nous avait déjà fait le coup de nous consoler de la mort de Eddy Louiss en nous annonçant celle de Charles Pasqua. Voici que le Sarkozyste André Glucksmann casse sa pipe juste pour nous faire rigoler.... mais nous n’avons pas le coeur à rire après la disparition de l’un des plus grand compositeurs du XXème siècle, le Néo-Orléanais Allen Toussaint... Récemment, on avait pu apercevoir son élégance et son toucher de piano dans la série Tremé. En tournée en Europe, il avait donné un concert à Madrid lundi soir, et il est mort juste après, à tout juste 77 ans...

    Quelques heures avant de mourir, il avait l’air en forme :

    Get Out of My Life, Woman :
    https://www.youtube.com/watch?v=HMCk-fW67K8

    Play Something Sweet (son dernier morceau) :
    https://www.youtube.com/watch?v=5FwBfimGbPU

    Après avoir écrit pour les autres (il a publié sous son nom aussi, mais avec moins de succès) une floppée des meilleurs titres de la Nouvelle Orléans ("Ruler of My Heart," "Working in the Coal Mine," "Ride Your Pony," "Fortune Teller," "Southern Nights," "Get Out of My Life, Woman," "Sneaking Sally Through the Alley", "Mother-in-Law", "Who’s Gonna Help Brother Get Further ?", "From A Whisper To A Scream", "Yes We Can Can", “Everything I Do Gonh Be Funky (From Now On)”, "A Certain Girl," "Tain’t it the Truth," "Te-Ta-Te-Ta-Ta", "I Like it Like That," "All These Things," "Lipstick Traces", "It’s Raining", "Working in the Coal Mine", "Holy Cow"...), en avoir produit des tonnes (pour Irma Thomas, Aaron Neville, Art Neville, the Neville Brothers, Labelle, Dr. John, the Meters, The Wild Tchoupitoulas, Paul McCartney, Joe Cocker, Glen Campbell, Ernie K-Doe, Chris Kenner, Lee Dorsey, Jessie Hill, Benny Spellman, Al Hirt, Elvis Costello, Eric Clapton...), avoir arrangé des lignes de cuivres historiques (pour The Band, Paul Simon, Elvis Costello, Hugh Laurie...), avoir découvert des musiciens fabuleux, l’ouragan Katrina l’avait chassé de sa ville.

    Temporairement réfugié à New-York, il en profitait pour donner un récital de ses morceaux préférés, qu’il interprètait seul au piano, et ça m’a permis de découvrir aussi un excellent interprète, d’une gentillesse exquise entre les morceaux... Voici "Who’s Gonna Help Brother Get Further ?", extrait de ce Songbook Live, l’un de ses titres les plus engagés politiquement :

    https://www.youtube.com/watch?v=VBvolXWOaxs

    Allen Toussaint a arrangé les cuivres pour The Band, faisant passer leur musique à un niveau supérieur. Pour leur dernier concert, The Last Waltz, il ré-arrange même les cuivres pour leurs vieux morceaux :

    Don’t Do It (de Marvin Gaye), par The Band en 1976, cuivres arrangés par Allen Toussaint, le dernier morceau jamais joué live par le Band au complet :
    https://www.youtube.com/watch?v=feEBEpDLTKI

    Allen Toussaint n’a pas eu autant de succès avec ses propres interprétations qu’avec celles qu’il a offertes aux autres. Pourtant on trouve des perles, comme ce funk lent avec sa voix de velours :

    Fingers and Toes
    https://www.youtube.com/watch?v=J0dUQ36tKK8

    Repris en acoustique par Eli Paperboy Reed pour lui rendre hommage :
    https://www.youtube.com/watch?v=pkpNF14fw3Q

    Une heure sur Allen Toussaint à la BBC :
    https://www.youtube.com/watch?v=mLMI5Oag1nY

    Quelques articles en français :
    http://seenthis.net/messages/427176
    http://www.soulbag.fr/news/index/type/news/id/3282
    http://next.liberation.fr/musique/2015/11/11/allen-toussaint-fermeture_1412668

    En anglais (par David Simon, l’un des créateurs de la série Tremé) :
    http://seenthis.net/messages/427134

    Allez, et un petit dernier, From A Whisper To A Scream, écrit par Allen Toussaint, et chanté par Esther Phillips :
    https://www.youtube.com/watch?v=vctkqYSLLLU

    #Allen_Toussaint #Musique

  • Réponse du rappeur Kery James à Raphael Enthoven (1)

    Vous intitulez votre chronique « Le vrai respect à conquérir en république est l’indifférence de la couleur de la peau » Pourtant dès les premières secondes de cette même chronique vous posez la question suivante : « Que demande Kery James lorsque il demande le respect ? Qu’on le respecte en tant que noir ou qu’on le respecte en tant que citoyen français ».

    La question en elle même démontre que l’indifférence à la couleur de la peau n’est pas chose acquise en république. En effet, lorsqu’un homme noir vous demande le respect, il ne vous vient même pas à l’esprit qu’il puisse l’exiger en tant qu’être humain. Vous vous demandez immédiatement, si il l’exige en tant que Noir. Est-ce parce que vous le percevez en tant que Noir avant de le percevoir en tant qu’être humain ?

    En effet, je n’ai pas commencé ce texte en disant « J’écris ce texte en tant que noir ». Au contraire, je dis dans la même chanson « Il n’y a pas que les Noirs et les Arabes, ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent ». C’est à dire que les pauvres, quelle que soit leur couleur de peau, sont souvent méprisés par ceux qui détiennent le pouvoir économique. Tout comme la couleur de peau de ceux qui sont riches ne dérange jamais ceux qui profitent de leur fortune. Et si je m’étais exprimé au nom d’une classe sociale et non en celui d’une race ? Pourquoi est-ce que cela ne vous a pas effleuré l’esprit ? Il est simple, mais malhonnête de ramener mon discours à des considérations raciales qui sont les vôtres, pas les miennes.

    Figurez vous que l’une des chansons les plus emblématiques de ma carrière et l’un de mes plus grands succès s’appelle justement « Y’a pas de couleur ». Cette chanson est un incontournable pour moi si bien que je l’interprète à chacun de mes concert alors qu’elle date de 2001. Je l’ai notamment interprété à Bercy le 21 Novembre 2013 devant près de 15000 personnes. Pour vous dire ô combien cette chanson et son message sont importants pour moi. La dernière fois que je l’ai interprété c’était en banlieue parisienne à saint-denis le 24 Octobre 2015. Si j’étais un raciste anti-Blanc et que ce racisme anti-Blanc avait un écho en banlieue, je n’aurai pas interprété cette chanson en seine saint-denis.

    Pour dissiper tout malentendu, si malentendu il y a, plutôt que volonté réfléchie et calculée de biaiser mon discours,laissez moi citer un court extrait de cette chanson : « Y’a pas de couleur pour être stupide, ignorant, raciste et borgne. Pas une couleur attitrée à l’absurdité. Pas une couleur qui prouve ton intelligence. Pas une couleur qui témoigne de ta tolérance ». Est-il nécessaire que je mentionne « Pleure en silence » une autre de mes chansons que j’interprète également à chacun de mes concerts en banlieue et ailleurs et dont voici un autre extrait : « La détresse n’a pas de couleur. Réveille-toi, sous combien de peaux blanches se cache la douleur ».

    A la lumière de ces deux extraits, il apparaît clairement que votre tentative de m’accuser de racisme anti-Blanc est infondée voir calomnieuse si cela est volontaire de votre part. Il en est de même pour votre rapprochement très douteux entre mes idées et celles du Front national. Prétendre que c’est ma chanson qui renforce le FN en France est un argument étonnant auquel n’adhéreront jamais ceux qui connaissent ma musique. Et moi qui pensais que c’était la crise économique et l’impuissance des gouvernements successifs à nous en sortir qui expliquait cette montée du FN. Moi qui pensais que cela s’expliquait aussi par la stigmatisation continue d’une certaine partie de la population française par la classe politique et les médias. Je vais même vous avouer un secret, leurs discours m’ont même parfois laissé penser qu’ils voulaient et organisaient la montée du FN .En fait, vous devez comprendre et accepter que quelqu’un puisse être un véritable anti-raciste tout en étant capable de dénoncer des injustices que seuls ceux qui y trouvent leurs intérêts voudraient passer sous silence.

    Vous avez également dérapé quand vous avez expliqué que lorsque je dis « J’ai abandonné l’idée qu’ils me perçoivent un jour comme un Français » cela signifie que « j’ai renoncé à l’intégration ». C’est très grave. Je suis né en Guadeloupe et je suis en métropole depuis 1985 et vous pensez encore que je dois « m’intégrer » ? Ce dérapage à lui seul justifie la totalité de mon texte auquel vous avez tenté maladroitement de vous opposer pour des raisons qui me paraissent obscures. En effet, comme vous en faîtes la démonstration, vous ne me considérez pas comme un Français puisque vous pensez que je ne devrais pas renoncer à "l’intégration".

    Vous auriez été plus pertinent et plus juste, si vous aviez fais une chronique sur l’action que je mène avec mon association ACES, comme Apprendre, Comprendre, Entreprendre et Servir. Dans ma chanson « Banlieusards » dont le leitmotiv est « On est pas condamnés à l’échec » j’écrivais « Une question reste en suspens qu’a t-on fait pour nous mêmes ? ». En effet, je refuse d’être de ceux qui pointent du doigt les problèmes et ne proposent aucune alternative. Comme je crois que la véritable révolution passe par l’éducation j’ai fondé l’ACES en 2008. Son objectif, faire du soutien scolaire et du financement d’études supérieures. Alors depuis près de 2 ans maintenant dans le cadre de l’action menée par mon association, je donne des concerts en France et même dans les départements d’outre-mer comme en Guyane par exemple. A chaque date, je reverse une partie de mon cachet personnel pour financer les études supérieures d’un jeune en difficultés économiques.

    Plus d’une dizaine d’étudiants, de toutes les couleurs ,ont bénéficié de cette bourse à ce jour. Pourquoi ne pas avoir fait une chronique sur cette tournée solidaire ? Pas assez sensationnel ? Est-ce parce que cela ne rentre pas dans le projet qui consiste à faire passe les banlieusards comme des terroristes potentiels et des délinquants ? Ou les deux à la fois ? Est-ce que c’est parce que cela contribuerai à montrer les jeunes de banlieue autrement que comme des prétendus paresseux qui ne font que se plaindre et sont incapables de se prendre en main ?

    J’essaie en ce moment de monter un documentaire sur les parcours de ces jeunes qui ont bénéficié de la bourse ACES. Ces jeunes qui, partis du plus bas, ne se contentent pas de pleurer sur leur sort. Ces jeunes qui ne s’arrêtent pas au simple constat des difficultés auxquelles ils doivent faire face mais qui se battent au quotidien. Nous avons démarché plusieurs chaînes de télévision et aucune d’entre elles ne souhaite diffuser ce documentaire. Pouvez-vous m’éclairer et me dire pourquoi ? Est-ce que vous pensez honnêtement que les émissions qui montrent une image positive des jeunes de banlieue sont assez nombreuses et que le pays n’en a pas besoin ? Est-ce que ce n’est pas plutôt l’absence de ce genre de documentaires à la télévision qui facilite la montée du FN ? Vous comprendrez peut-être en quelques mots les raisons de ma colère qui n’est pas et qui j’espère ne sera jamais une colère aveugle qui me fera sombrer dans l’idiotie et l’injustice.

    Vous ne pouvez pas prendre l’extrait d’une chanson qui n’est même pas terminée d’ailleurs et le brandir en occultant l’ensemble de ce que j’ai écris dans ma carrière discographique qui dure depuis 23 ans maintenant. Vous devez également être vigilant et faire attention à ne pas faire passer les conséquences pour les causes. Ce texte « 10 ans après » est une conséquence et non une cause. Tout comme les révoltes de 2005 étaient une conséquence et non une cause. Et pour information, lorsque j’ai écrit « Toute arrivée à son départ » cela signifiait pour moi que les conséquences ont souvent une cause connue. La phrase n’a jamais eu dans ma bouche le sens que vous lui prêtez. Heureusement, je ne suis pas encore mort et quelle interprétation peut-être plus précise que celle de l’auteur lui même ?

    Vous avez demandé sur Twitter à ce qu’on vous apporte des arguments qui vous démontrent que votre analyse est fausse et surtout qu’elle ne s’applique pas à ma personne. Vous avez dis que vous seriez ravi de vous être trompé. Je n’ai aucun doute que cette réponse brève contient non pas les arguments mais les preuves sans ambiguité que ni vous ni aucun autre média ne pourrez jamais m’accuser de racisme anti-blanc si ce n’est en ayant recours au mensonge, à la diffamation, à la déformation de mes propos et à la manipulation.

    Dans votre chronique vous nous sommez de choisir entre Malcolm X et Nelson Mandela. Si seulement vous pouviez me laisser choisir par moi même. Je pourrais peut-être me sentir inspiré par la détermination de Malcolm X tout comme par la capacité de Nelson Mandela à pardonner.

    Et puisque vous vous réclamez du pacifisme de Nelson Mandela je compte sur vous pour avoir l’honnêteté de lire cette réponse à l’antenne sans la dénaturer et de reconnaître qu’au minimum vous vous êtes hâté dans votre jugement à mon sujet. Si vous le faîtes alors là vous serez très proche du pacifisme de Nelson Mandela et vous démontrerez que le dialogue entre ce que j’appelle malgré moi les deux France est possible et n’est pas voué à l’échec.
    Je vous invite même à assister à mon prochain concert solidaire qui aura lieu à Vaux en Velin le 21 Novembre au centre culturel Charlie Chaplin à 20 heures. Concert autour duquel une bourse de 6000 euros sera attribuée à un ou plusieurs étudiants pour les aider à financer leurs études supérieures. Ce sera l’occasion pour vous de découvrir ma musique, de me rencontrer ainsi que de constater la grande diversité de mon public qui est loin, même très loin d’être composé uniquement d’Arabes et de Noirs. Vous pourrez voir par vous même, le bonheur, le courage et la détermination de certains lauréats et peut-être même la fierté et les larmes dans les yeux de leurs parents. Venez donc mettre un pied dans notre réalité et abandonnez le fantasme médiatique d’une banlieue anti-blanche.
    Si vous venez et si vous avez le courage de revenir sur vos dires, alors j’aurai la certitude que vous vous êtes simplement trompé à mon sujet et que vous êtes un homme qui sait reconnaître ses erreurs. Si vous ne le faîtes pas,ou pire encore surenchérissez, j’aurai alors la conviction que vous êtes profondément malhonnête et j’en serais peiné pour vous.

    Je souhaiterai conclure par une citation de Nelson Mandela que vous semblez chérir :

    « Je lisais beaucoup de journaux de toutes les régions, mais ils ne donnent qu’une pauvre image de la réalité, les informations qu’ils donnent sont importantes pour un combattant de la liberté non pas parce qu’elles disent la vérité, mais parce qu’elles révèlent les préjugés de ceux qui écrivent les articles et de ceux qui les lisent »
    L’aube est claire pour celui qui a des yeux.

    Kery James

    (1) http://www.europe1.fr/emissions/la-morale-de-linfo/le-vrai-respect-a-conquerir-en-republique-est-linfference-de-la-couleur-de-l

    • La réponse de Enthoven, nulle, à coté de la plaque, toujours aussi raciste.

      Et voici ma réponse à sa réponse... Je vous laisse le soin, cher ‪#‎keryjames‬, de la partager...

      Merci de cette lettre ! Vivent les désaccords.
      Un pays en paix et en bonne santé est un pays dont les citoyens peuvent s’engueuler sans se détester, et loyalement. Permettez-moi donc, sans revendiquer le dernier mot, de répondre à votre réponse.

      Que les choses soient claires : je ne vous fais aucun procès d’intention. Au contraire, je ne doute ni de la pureté de vos intentions, ni de la sincérité de vos engagements. Est-ce votre parcours qui vous a ouvert le coeur ? Peut-être. Le fait est qu’à vos yeux, et malgré votre succès, le monde n’est pas (seulement) un spectacle. Vous savez souffrir des douleurs que vous racontez. Vous êtes un homme politique, au sens noble du terme : les autres vous importent plus que vous-même, vous avez trop d’ambition pour n’être qu’un ambitieux. C’est de cette générosité-là, peut-être, que vient le talent.

      Mais (à mes yeux) la colère vous aveugle à l’instant où elle vous donne le sentiment de voir plus clair que les autres.
      Qu’il y ait des injustices, c’est un fait. Qu’il faille lutter contre, c’est une certitude, sinon le sens de la vie. Mais la France n’est pas coupée en deux. La France est coupée en mille. Le monde n’est pas seulement réparti en oppresseurs et en opprimés, ce serait trop facile. La lecture en termes de race ou de classe relève, à mon sens, d’une simplification abusive du monde. D’autant que la bonté n’est pas toujours du coté des victimes. Et la force n’est pas toujours une méchanceté. La vie n’est pas noire ou blanche, mais grise (ou marron, les jours de beaux temps).

      Contrairement à vous, je n’ai aucun message à faire passer, mon travail consiste à prélever des paradoxes dans l’actualité, et quand je tombe sur l’un d’entre eux, je suis heureux comme un chercheur d’or quand il met le doigt sur une pépite.

      Pour rédiger ma chronique, je me suis appuyé sur trois de vos textes : Banlieusards, Lettre à la République, et votre hommage (inachevé) à Zyed et Bouna. Et « je revendique » (avec votre permission) le droit d’être en désaccord frontal avec vous.
      La France a un affreux passé colonial, dont il faut enseigner les tortures. Et, sous l’alibi de valeurs universelles, le mal-nommé « pays des droits de l’homme » s’est parfois (pas toujours) conduit en bourreau. Mais la République est belle, malgré tout ; elle ne se confond pas toute entière avec cette histoire sinistre. Et rien n’est plus faux que de traquer dans ses lois le symptôme ou la puanteur d’un passé qui ne passe pas. Bien sûr, le racisme s’y porte bien (comme ailleurs en Europe) mais la France n’est pas l’Afrique du Sud (des années 80), ni l’Alabama.

      La France est un ancien empire, un géant fatigué, dont le déclin n’est plus couvert par le lyrisme d’un héros, et qui a la nostalgie de sa grandeur. Or, l’un des symptômes de cette nostalgie, c’est paradoxalement le discours même qui consiste à la prendre pour la cause de tous les maux ! Même si elle a des raisons d’être, rien n’est plus franchouillard que la détestation de la France. Rien n’est plus paternaliste (et colonial) que le discours qui tient la France pour ce qu’elle n’est plus : une grande puissance coloniale. Quand vous lisez l’actualité à l’aune d’un passé colonial, vous donnez à ce passé une force nouvelle. Et sous le déguisement d’une critique radicale, vous perpétuez l’orgueil des colons. De même que l’idée de « diversité » est une arnaque politique, un racisme à l’envers, une invention de la blancheur qui, sous couvert de respecter l’autre, l’enferme dans une certaine idée (faussement flatteuse) de lui-même, de même qu’il arrive que des débauchés deviennent des puritains sans pour autant changer de nature profonde, la métamorphose du discours colonisateur en discours pénitent ne doit pas nous induire en erreur. « L’odeur du sang, écrivez-vous, vous poursuit même si vous vous parfumez » ? Mais qui est ce « vous » ? Et quel est ce parfum ? Non, décidément. Le devoir de mémoire, ce n’est pas l’éternité d’une pénitence. Sinon, les Allemands, les Turcs, les Serbes et les Hutus seraient pour toujours en enfer.

      Dans la même chanson, vous parlez au nom de « Nous les Arabes et les Noirs » et vous demandez « comment aimer un pays qui refuse de NOUS respecter ? » Mais, encore une fois, qu’entendez-vous par là ? De quel respect parlez-vous ? de celui qu’on doit aux « arabes et aux noirs » ou de celui qu’on doit à tout individu ? Ce n’est pas moi qui réduis votre définition du respect. C’est vous-même ! Moi, je me contente de vous lire (et de vous écouter).Mon sentiment (mais je voudrais me tromper), c’est que, exacerbée par une infinité d’injustices, votre colère vous fait confondre l’universalité du respect avec le respect d’une différence. Et qu’au lieu de demander l’égalité, vous demandez réparation. Ce qui n’est pas pareil. C’est même toute la différence entre Martin Luther King et Malcolm X, entre Obama et Jeremiah Wright... C’est toute la différence entre le courage (de faire la paix) et la rage (qui prolonge une injustice en réclamant une vengeance). L’ennemi, ce n’est pas la pensée molle. L’ennemi, c’est la vengeance comme alibi d’un racisme inversé.

      Quand Mandela, au mépris de sa colère (Dieu sait s’il en avait en lui !), instaure la justice au lieu de satisfaire la vengeance, il crée les conditions de la paix. Parce que la grandeur consiste à être plus grand que soi-même, à dépasser sa propre cause et sa propre indignation pour servir la cause d’un avenir commun. Et que, comme dit Vladimir Jankélévitch, « la violence, c’est de la force faible ».

      Vous déclarez fièrement, à plusieurs reprises, que vous n’êtes pas une « victime ». Mais le ressassement, à longueur de chansons, des offenses de la colonisation, conduit à l’effet inverse : ceux dont vous prenez la défense, vous les enfermez précisément dans la catégorie de victimes. Et parler de « France d’en bas », c’est encore la regarder d’en-haut.

      De même que Marx voyait dans le prolétariat « une sphère qui possède un caractère d’universalité par l’universalité de ses souffrances » (et qui, à ce titre, incarne à elle seule l’injustice toute entière), vous semblez désigner les descendants des victimes de la colonisation comme seuls dépositaires de la souffrance légitime. Il en résulte une lecture raciale des comportements qui n’est pas toujours pertinente, et qui, le plus souvent, obscurcit les choses quand elle croit les éclaircir. C’est pour cela qu’il est si important que vous précisiez ce que vous entendez par « respect ». Encore une fois : est-ce le respect d’une différence, ou le respect indifféremment de celui dont on parle ? (Suis-je le seul à entendre cette ambivalence ?)

      De façon générale, il ne suffit pas de dénoncer le « système » pour ne plus lui appartenir. Au contraire (et votre succès, par exemple, en témoigne), le système adore les gens qui le combattent ! C’est son plat préféré. Croire qu’on est libre parce qu’on dénonce les tyrannies, c’est un péché d’orgueil. Les moutons noirs ne sont pas moins moutonniers que les autres. On est moins libre quand on croit qu’on l’est, que quand on sait qu’on ne l’est pas.

      Autre chose : je n’ai jamais assimilé vos idées à celles du FN ! Il faudrait être fou pour le faire. Mais il y a la matière et il y a la manière. Et des discours ouvertement antagonistes recouvrent parfois des proximités inattendues : Nadine Morano ne vous donne-t-elle pas raison quand elle déclare que la France est un « pays de race blanche » ? Je vous cite : « A tous ces racistes à la tolérance hypocrite / Qui ont bâti leur nation sur le sang /Maintenant s’érigent en donneurs de leçons/ Pilleurs de richesses, tueurs d’africains / Colonisateurs, tortionnaires d’algériens... » Mais qui, à part la droite de la droite de la droite, peut se reconnaître dans le portrait que vous faites de la France elle-même ? Comment entendre « Nous, les arabes et les noirs, on est pas là par hasard, toute arrivée a son départ... » autrement que comme l’autre versant de l’affreux « La France, tu l’aimes ou tu la quittes » ? Encore une fois, comment voulez-vous lutter contre le délit de facies et tous les clichés négrophobes, si vous vous dites « noir et fier de l’être » ?
      Si je me disais « blanc et fier de l’être », vous trouveriez que j’ai l’air con, n’est-ce pas ? Vous auriez raison.

      Enfin, l’essentiel. Zyed et Bouna. Leur mort est une tragédie. Et la preuve de bien des malaises qui asphyxient la société (à commencer par le délit de non-assistance à personne en danger). Mais leur mort n’est pas un assassinat. Quand j’entends certains (pas vous, il est vrai) confondre la mort des deux adolescents avec le meurtre de Malik Oussekine en 1986 (assassiné à la matraque par des policiers), je me dis qu’on a perdu en lucidité, qu’on mélange tout, que l’injustice (incontestable) empêche de voir des nuances essentielles, et que, comme chaque fois qu’on pratique les amalgames, les extrêmes ont gagné du terrain.

      La police française n’est pas parfaite. Heureusement. Mais ce n’est pas la police de Vichy, ni même celle de Charles Pasqua ! En vérité, il y a chez les flics la même proportion de connards, de racistes et d’abrutis que dans n’importe quel corps de métier. Mais on y trouve aussi d’authentiques républicains qui ne font aucune différence entre les citoyens, et qui font respecter la loi (c’est-à-dire la liberté de chacun). Ni plus, ni moins. La mort de Zyed et Bouna est une catastrophe, mais, si difficile que cette phrase soit à entendre, ce n’est pas un scandale d’Etat.

      Voilà. J’arrête ici cette réponse, dont la longueur vient uniquement de l’intérêt que je prends à discuter avec vous. Et puis, comme dit Maeterlinck, (un autre amoureux du silence) « les paroles passent entre les hommes, mais le silence, s’il a un moment l’occasion d’être actif, ne s’efface jamais. »

      Merci pour l’invitation. Je ne suis pas libre le 21 novembre.
      Mais une prochaine fois, avec plaisir. Et intérêt.

      Respectueusement.

    • Cette tendance à vouloir expliquer aux Autres, comment ils doivent se sentir et penser, c’est plus qu’usant, c’est épuisant. On a eu récemment un exemple sur un débat seenthis sur les femmes (je ne sais plus lequel - cela parlait d’une jeune fille courtoise au travail et de l’interprétation de sa gentillesse par un homme). C’est comme si l’homme blanc, puisque c’est de cela qu’il s’agit, qui n’expérimente aucune des oppressions sur lesquelles il s’exprime, détenait intrinsèquement le discours universel, ad nauseam sur l’expérience humaine et qu’aucune remise en cause de celui-ci n’était possible, à ses yeux. Cette position de "celui qui sait parce qu’il s’ait" s’accompagne d’une tare presque génétique, celle de la surdité sélective, car presque systématiquement la faconde s’accompagne d’un incapacité non seulement à écouter, mais surtout à entendre ce que disent ceux qu’IL disqualifie d’un revers de bras éditorial. Où sont les docteurs ?

    • Une transcription du rap de Kery James

      « Dix ans après tu peux faire le constat, très peu de choses ont changé.
      Rabsa et renoi on est toujours des étrangers.
      J’ai abandonné l’idée qu’ils nous perçoivent un jour comme un Français
      Mais je n’abandonne pas l’idée que l’Etat français me doit le respect
      Je l’ai déjà dit, le respect n’est pas une chose qui se mendie
      L’indépendance a un prix souvent trempée de sang sous des drapeaux brandis
      Val de Meurtre où j’ai grandi, la violence nous heurte on doit rester en vie
      On n’a jamais rien attendu de l’Etat, on ne va pas commencer aujourd’hui
      ( Zyed et Bouna )
      De la gauche à la droite, ils font du fric entre énarques
      De Sarkozy à Guéant en passant par ce gros mytho de Cahuzac
      Et c’est les mêmes qui font la leçon à nos petits frères qui sont dans l’arnaque
      Ils envoient les flics pour mater la rébelion à coup de matraques
      C’est nous qu’ils accusent sans cesse d’avoir pillé le pays
      Alors qu’ils tapent dans la caisse, ne font jamais ce qu’ils ont promis
      Six heures du mat, ils envoient les condés défoncer ta porte
      Eux se rendent au tribunal en voiture sous escorte
      Ils n’ont jamais connu la crise.
      Et ils s’étonnent que le peuple se rebelle, les pourchasse et arrache leur chemise
      Il n’y a pas que les noirs et les arabes, ce sont tous les pauvres qu’ils méprisent
      Lorsqu’ils nous parlent de l’Islam, ils espèrent que ca nous divise
      Quand vous chercherez des solutions ca se verra
      Pour l’instant, vous ne faites que fabriquer des futurs Merah
      Votre mépris du peuple, les patrons, il se paiera
      Pourquoi à l’Assemblée, on dirait un opéra ? »

    • Nouvelle réponse de Kery James

      RAPHAËL ENTHOVEN

      Je ne voudrais pas vous accuser de recourir à des sophismes mais je constate que vous n’avez pas répondu à mes interrogations et aux graves contradictions que j’ai pointées dans vos propos. La réponse que j’ai publiée hier reste donc la même et elle sera la seule.
      Je crains qu’il y ait toujours un fossé entre un discours fondé et ancré dans la réalité et un autre qui consiste à prétendre produire de la pensée coûte que coûte quitte à déformer ou nier le réel.
      Un fossé entre les acteurs et les spectateurs.
      Un fossé entre ceux qui subissent et ceux qui commentent, expliquant à ceux qui subissent avec quelle grandeur d’âme ils doivent subir.
      Néanmoins, mon invitation à l’un de mes concerts, celui de votre choix, car je vous sais très occupé à produire de la pensée, est toujours valable. Ce sera l’occasion de vous rencontrer et d’échanger. J’espère toujours en effet, voir une France unifiée et cela ne peut se faire que dans le réel.
      Je vous souhaite le meilleur.
      Humainement.

      Kery James

      https://www.facebook.com/keryjamesofficial/posts/10156292644535235

    • @biggrizzly Bien sur, mais dans ce cas cela s’applique bien. Il n’écoute clairement pas ce que dit Kery James, qu’il disqualifie par défaut... Je parlais plus que du biais du privilège surtout de la surdité selective de certains dominants.

    • Je parlais plus que du biais du privilège surtout de la surdité selective de certains dominants.

      C’est de cela dont il s’agit, une surdité sélective qui consiste à ne relever que les propos, les idées qui alimentent les à-priori.
      Donc une malhonnêteté patente vis à vis de l’auteur et de son message.
      Dans le but de faire de l’audience, de faire réagir ; sans aucun doute. Mais toutes ces « têtes pensantes » médiatiques contrôlent-elles les réactions qu’elles se flattent de provoquer ?
      Par contre, certaines personnalités politiques assoiffées de pouvoir et biberonnées à l’idéologie de la supprématie blanche trouveront là l’aubaine pour exploiter le filon de l’opinion.

      Gougueule est ton ami :
      https://www.google.fr/webhp?tab=mw&ei=F008Vtj-IIHd-QHUuIGAAg&ved=0CAQQqS4oAQ#q=rapha%C3%ABl+enthove

    • @aude_v Quant à moi, je suis un vieil homme blanc, avec quatre enfants métis. Le plus jeune en souffre déjà, car les cons l’entourent, ce que j’ai envisagé depuis très longtemps. Une vieille femme dans la rue m’a un jour soufflé à l’oreille, à propos du petit qui n’avait que trois ans « Petit bâtard ». Il faut un peu arrêter d’essentialiser l’homme blanc. J’ai connu un paquet de racistes pas blancs du tout, et une jeune noire en co-voiturage il y a deux mois m’a raconté son lot d’injures dans la cité face à d’autres minorités pas blanches non plus... Le manichéisme à l’américaine - celui qui est si souvent défendu ici - nous mène au gouffre : c’est son but. Et les rappeurs en sont les porte-voix, bien trop souvent.

    • je vois ce que tu veux dire , cependant je n’en pense pas moins à des formes d’illusions dans l’efficacité de la pensée magique ( malgré les univers parallèles) ; ainsi de la chansonnette !

    • @aude_v : merci, tu m’as compris. Exprimer ce point de vue est sensible, puisque évidemment, il peut être pris comme une forme de reprise de contrôle du débat de la part du/de la privilégié•e... et c’est alors sans fin... Quand les arguments des uns et des autres ne sont écoutés qu’à l’aune de la position de privilège de ceux qui les expriment, j’ai un petit peu l’impression que le dialogue devient impossible.

  • Drôle d’avocat
    http://survie.org/billets-d-afrique/2015/250-octobre-2015-716/article/drole-d-avocat-5029

    La #Justice burkinabè a déjà commencé à travailler sur l’établissement des responsabilités dans le putsch, en gelant les avoirs de 14 personnes et en menant plusieurs arrestations, notamment celle de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Blaise Compaoré, Djibril Bassolé. Il est défendu par plusieurs avocats, notamment le français Alexandre Varaut. Issu de l’extrême-droite, au sein du MPF de Philippe de Villiers, proche des réseaux de Charles Pasqua, l’avocat est aujourd’hui dans les premiers cercles (...)

    #250_-_octobre_2015

    / #Burkina_Faso, Justice, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs, Putsch raté au Burkina Faso - octobre (...)

    #Putsch_raté_au_Burkina_Faso_-_octobre_2015

  • Charles Pasqua décédé, Mathieu Kassovitz dérape sur Twitter ! | Non Stop People
    http://www.non-stop-people.com/actu/politique/charles-pasqua-decede-mathieu-kassovitz-derape-sur-twitter-82957


    Je ne vois pas trop de traces de pneu : une #fripouille morte reste une fripouille.

    Sur Twitter, celui qui se clashait récemment avec Caroline Fouret n’a pas mâché ses mots, écrivant alors : « Pasqua a passé sa vie à éviter la prison. Il finit au trou. Il y a une justice ». Loin de s’arrêter là, le réalisateur de La Haine a poursuivi, partageant un message évoquant les actes qu’il retient du défunt : « Charles Pasqua, un mec a réussi à devenir ministre de l’Intérieur après avoir créé une milice politique liée à la pègre. Toute une époque », a-t-il lâché. Enfin, celui qui s’indignait de ne pas voir « d’Arabe dans une pub de yoghourt » a évoqué Malik Oussekine, l’étudiant dont la mort survenue lors des manifestations contre les lois Devaquet sur l’université avait créé la polémique, mettant ainsi en cause Charles Pasqua : « Perso les voltigeurs de Pasqua je les ai subi le soir de la mort de Malik. Dont il a dit à son père qu’il aurait dû rester à la maison... »

    • Je me souviens de la mort de Malik Oussekine et de Pasqua le fustigeant parce que, en mauvaise santé (diabétique je crois), il était allé manifester.
      Manifester quand on n’a pas la santé pour résister à un matraquage policier dans une entrée d’immeuble, quel manque de tact ...

      J’aimerais croire en Dieu pour m’imaginer Pasqua en train de brûler en enfer, préparant la place pour Hollande, Valls et Cazeneuve, ces harceleurs de réfugiés syriens et érithréens.

    • Étudiants, si vous saviez, #Cash n°5, janvier 1987.
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=5537

      Rares sont les mouvements qui se terminent par des victoires. Celle du mouvement étudiant et lycéen apparait comme exemplaire. Et pourtant, elle a laissé à tous ceux qui l’ont vécue un goût amer - la mort nous dira-t-on. Un mort dans une société démocratique, ce n’est pas respectable. Un état évolué doit pouvoir user de ses forces de répression sans dérapages. Les 16-20 ans, ceux qui ne sont pas arabes, punks ou qui ne se promènent pas aux Halles le samedi soir n’auraient jamais du savoir qu’un CRS c’est con, ça pue l’alcool, et que ça tue, parce qu’on n’a toujours pas découvert comment contrôler par informatique une ratonnade.

    • Mort d’un ministre. Une #biographie politique de Pasqua confrontée à la plus récente actualité du même
      https://npa2009.org/actualite/mort-dun-pourri

      Hommages, ô désespoir

      Au total, une histoire dont les aspects invisibles sont certainement encore plus nombreux et plus noirs que ce qui a pu affleurer jusqu’ici. Et de quoi nous désespérer d’entendre ou de lire les politiciens « de gauche » se répandre en déclarations complaisantes. Ainsi, Sapin a pu déclarer : “Je veux regarder aujourd’hui, au lendemain de sa disparition, la personne joviale et pleine d’entrain”, pendant que Valls en rajoute avec sa tirade : “Jeune résistant, gaulliste, ministre, voix originale et parfois controversée, Charles Pasqua incarnait une certaine idée de la France” et évidemment Mélenchon avec une bonne blague racontée en imitant l’accent du sinistre personnage : “C’était un républicain qui n’avait pas peur” se vantant de cet échange d’amabilités : « “Mais dis donc Charles, c’est toi qui a expulsé 43 diplomates américains ?”. Il me répond : “non, c’est pas moi”. Alors on passe et je me retourne et je dis : “mais si c’est toi, je m’en souviens très bien”. Il me dit : “Non, moi j’ai expulsé 43 espions américains” ».

      #opacité