person:chris hedges

  • La barbarie sexuelle de Daech n’est pas l’exception, mais la règle en temps de guerre | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/la-barbarie-sexuelle-de-daech-nest-pas-lexception-mais-la-r-gle-en-te

    Le terrorisme sexuel n’est propre ni à l’Etat islamique, ni aux groupes terroristes islamiques autoproclamés en général. Le terrorisme sexuel est ce à quoi ressemble le chaos social engendré par la guerre ; aucune ethnie, religion, race ou identité culturelle n’a le monopole de l’usage de la violence sexuelle en temps de conflit.

    Depuis l’aube de la civilisation, la guerre et le sexe sont liés. La Grèce antique a représenté ce truisme dans la relation illicite entre la déesse de l’amour, Aphrodite, et le dieu de la guerre, Arès, comme l’ont fait les anciens Israélites dans l’Ancien Testament, dans lequel la guerre et le sexe sont présentés comme étant entremêlés. « Tuez tout mâle parmi les petits enfants, et tuez toute femme qui a connu un homme en couchant avec lui ; mais laissez en vie pour vous toutes les filles qui n’ont point connu la couche d’un homme ». Voici comment le livre des Nombres (31:18) décrit la vengeance des tribus israélites sur Madian.

    La violence sexuelle dépravée perpétrée par l’Etat islamique reflète la dépravation dont sont coupables un certain nombre de milices et armées de l’ère moderne, qu’elles soient laïques ou religieuses. Elle reflète même les violences sexuelles tordues commises par ceux qui ont été déployés pour séparer des factions belligérantes, comme ce fut le cas en Bosnie dans les années 1990, lorsque les troupes de Casques bleus de l’ONU étaient à la fois les mécènes et les commanditaires d’un réseau de prostitution qui a entraîné l’asservissement, le viol et le meurtre de femmes victimes de traite et envoyées en Bosnie depuis toute l’Europe de l’Est (une histoire racontée dans le film Seule contre tous, avec Rachel Weisz).

    « Les guerres dans les Balkans ont vu naître des camps de viol, des lieux où les femmes ont été gardées sous surveillance et ont été victimes d’abus répétés de la part des forces paramilitaires serbes », écrit Chris Hedges, qui a survécu à soixante jours de bombardements serbes à Sarajevo. « Quand cela devenait ennuyeux, étant donné que la perversion sexuelle, comme le meurtre, doit constamment impliquer le nouveau et le bizarre, les femmes étaient mutilées et tuées, le tout en étant filmées, selon des sources. » Dans War is a Force that Gives Us Meaning, Hedges raconte que les hommes musulmans de Bosnie étaient rassemblés sur les places des villes et décapités par les milices serbes. Avant cela, ils étaient forcés de creuser leur propre tombe et de « regarder leur fille ou leur épouse se faire violer devant eux ».

  • The elites “have no credibility left:” An interview with journalist Chris Hedges - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/10/06/hedg-o06.html

    On Monday, WSWS international editorial board chairman David North interviewed Chris Hedges, the Pulitzer Prize winning journalist, author, lecturer, and former New York Times correspondent. Among Hedges’ best-known books are War is a Force That Gives Us Meaning, The Death of the Liberal Class, Empire of Illusion: the End of Literacy and the Triumph of Spectacle, Days of Destruction, Days of Revolt, which he co-wrote with the cartoonist Joe Sacco, and Wages of Rebellion: the Moral Imperative of Revolt.

    #politique #états-unis #crédibilité #intelligentsia #élite

  • La mort de la République, par Chris Hedges Truthdig, Chris Hedges, 21-05-2017 - Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr
    https://www.les-crises.fr/la-mort-de-la-republique-par-chris-hedges

    Dans la Rome antique, l’État profond, dominé par une armée surdimensionnée et une oligarchie corrompue qui rappelle les États-Unis de 2017, décida de faire étrangler le vaniteux et stupide empereur Commode dans son bain en 192. Mais cette décision ne mit pas un terme au chaos grandissant ni au déclin rapide de l’empire romain.

    Commode, comme un certain nombre d’autres empereurs romains tardifs, et comme le président Trump, était incompétent et consumé par sa propre vanité. Il fit faire d’innombrables statues de lui-même en Hercule et trouvait peu d’intérêt à gouverner. Il utilisa son poste de chef de l’État pour devenir la star d’une mise en scène permanente de lui-même. Il lutta victorieusement comme gladiateur dans l’arène dans des combats arrangés. Le pouvoir, pour Commode comme pour Trump, était principalement destiné à répondre à son narcissisme sans fond, à son hédonisme et à son appétit de richesse. Il a vendu des offices publics afin que des équivalents d’époque de Betsy DeVos et Steve Mnuchin pussent orchestrer une vaste kleptocratie.

    Commode fut remplacé par le réformateur Pertinax, le Bernie Sanders de l’époque, qui tenta en vain de freiner le pouvoir des gardes prétoriennes, l’ancienne version du complexe militaro-industriel. Cette tentative vit Pertinax être assassiné par les gardes prétoriennes après seulement trois mois au pouvoir. Les gardes mirent ensuite aux enchères au plus offrant la charge d’empereur. L’empereur suivant, Didius Julianus, dura 66 jours. Il y aurait cinq empereurs durant l’année 193, celle qui suivit l’assassinat de Commode. Trump et notre empire en décomposition ont des précédents historiques sinistres. Si l’État profond remplace Trump, dont l’ineptie et l’imbécillité sont embarrassantes pour l’empire, cette action ne rétablira pas plus notre démocratie que remplacer Commode n’a restauré la démocratie à Rome. Notre république est morte.

    Les sociétés autrefois ouvertes et ayant des traditions démocratiques sont une proie facile pour les ennemis de la démocratie. Ces démagogues respectent les idéaux, les rituels, les pratiques et les formes patriotiques de l’ancien système politique démocratique tout en le démantelant. Lorsque l’empereur romain Auguste, qui se nommait lui-même le « premier des citoyens », neutralisa l’ancienne république, il prit soin d’en maintenir les formes. Lénine et les bolcheviks ont fait de même quand ils ont mis la main sur les soviets autonomes pour les écraser. Même les nazis et les staliniens ont prétendu gouverner des États démocratiques. Thomas Paine a écrit que le gouvernement despotique est un champignon issu d’une société civile corrompue. C’est ce qui est arrivé à ces anciennes démocraties. C’est ce qui nous est arrivé.

    Nos droits constitutionnels – procédure régulière, habeas corpus, respect de la vie privée, procès équitable, liberté de ne pas être exploité, élections justes et dissidence permise – nous ont été retirés par décision judiciaire. Ces droits n’existent plus que par leur nom. La grande déconnexion entre les valeurs présumées de l’État et la réalité rend absurde le discours politique.

    Des sociétés, en cannibalisant le budget fédéral, s’engagent légalement à exploiter et à piller. Il est impossible de voter contre les intérêts de Goldman Sachs ou d’ExxonMobil. Les industries pharmaceutiques et d’assurance peuvent retenir en otage des enfants malades alors que les parents de ceux-ci font faillite en essayant de sauver leurs fils ou leurs filles. Ceux qui sont accablés par le remboursement de prêts étudiants ne peuvent jamais effacer la dette en se déclarant en faillite. Dans de nombreux États, ceux qui tentent de faire connaître les conditions de vie dans les vastes fermes industrielles où des animaux malades sont entreposés pour l’abattage peuvent être accusés d’infraction pénale. Des sociétés pratiquent légalement le boycott fiscal. Des entreprises ont orchestré des accords de libre-échange qui détruisent les petits agriculteurs et les petites entreprises, et désindustrialisent le pays. Les syndicats et les organismes gouvernementaux conçus pour protéger le public de la contamination de l’air, de l’eau et des aliments, ainsi que des créanciers et prêteurs usuriers, ont été désarmés. La Cour suprême, dans une inversion de droits digne de George Orwell, définit la contribution illimitée des entreprises aux campagnes électorales, comme le droit d’interpeller le gouvernement ou comme une forme de liberté de parole. Une grande partie de la presse, qui appartient à de grandes entreprises, sert de chambre d’écho aux élites. Des sociétés privées ou publiques ont été vendues à de grandes entreprises qui font grimper les taux et refusent leurs services aux pauvres. Le système éducatif est lentement privatisé et transformé en une espèce de formation professionnelle.

    Les salaires stagnent ou baissent. Le chômage et le sous-emploi – masqués par des statistiques falsifiées – ont poussé la moitié du pays dans la pauvreté chronique. Les services sociaux sont supprimés au nom de l’austérité. La culture et les arts ont été remplacés par la marchandisation du sexe, des divertissements banals et des images de violence. Les infrastructures, négligées et sous-financées, s’effondrent. Les faillites, les saisies, les arrestations, les pénuries alimentaires et les maladies non traitées qui mènent à une mort prématurée, accablent une sous-classe harcelée. Les désespérés fuient dans une économie souterraine dominée par la drogue, la criminalité et la traite des êtres humains. L’État, plutôt que de s’attaquer à la misère économique, militarise les services de police et les habilite à utiliser la force létale contre des civils non armés. Il remplit les prisons avec 2,3 millions de citoyens, dont seul un petit pourcentage est passé en procès. Un million de prisonniers travaillent pour des entreprises à l’intérieur des prisons, tels des esclaves modernes.

    Les amendements à la Constitution visant à protéger le citoyen de la tyrannie n’ont plus aucun sens. Le Quatrième amendement, par exemple, se lit comme suit : « Le droit des citoyens d’être garantis dans leurs personne, domicile, papiers et effets, contre les perquisitions et saisies non motivées ne sera pas violé, et aucun mandat ne sera délivré, si ce n’est sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou affirmation, ni sans qu’il décrive particulièrement le lieu à fouiller et les personnes ou les choses à saisir ». La réalité est que nos appels téléphoniques, courriels, textos et dossiers financiers, judiciaires et médicaux, ainsi que tous les sites Web que nous visitons tout autant que nos voyages physiques, sont suivis, enregistrés et stockés à perpétuité dans les banques informatiques du gouvernement.

    L’État torture, non seulement dans les sites noirs tels que la base aérienne de Bagram en Afghanistan ou à Guantanamo Bay, mais aussi dans les installations supermax ADX [administratif maximum], comme celle de Florence, Colorado, où les détenus souffrent de crises psychologiques suite à des isolements en cellule prolongés. Les prisonniers, bien qu’ils soient citoyens, endurent une surveillance électronique 24 heures sur 24 et l’enfermement 23 heures par jour. Ils subissent une privation sensorielle extrême. Ils endurent des coups. Ils doivent se doucher et aller à la salle de bains sous caméra. Ils ne peuvent écrire qu’une lettre par semaine à un seul parent et ne peuvent pas utiliser plus de trois feuilles de papier. Souvent, ils n’ont aucun accès à l’air frais et prennent leur unique heure quotidienne de loisir dans une énorme cage qui ressemble à un moulin pour hamsters.
    L’État utilise des « mesures administratives spéciales », connues sous le nom de SAM, pour dépouiller les prisonniers de leurs droits judiciaires. Les SAM limitent la communication des prisonniers avec le monde extérieur. Elles mettent fin aux appels, aux lettres et aux visites avec n’importe qui, sauf les avocats, et limitent considérablement le contact avec les membres de la famille. Les prisonniers sous SAM ne sont pas autorisés à voir la plupart des éléments de preuve contre eux en raison d’une disposition légale appelée la Loi sur les Procédures d’Information Classifiée, ou CIPA. La CIPA, qui a commencé sous l’administration Reagan, permet de classifier les éléments de preuve dans un procès et de les cacher à ceux qui sont poursuivis. Vous pouvez être jugé et condamné, comme Joseph K. dans « Le procès » de Franz Kafka, sans jamais voir la preuve utilisée pour vous déclarer coupable. Sous SAM, il est contraire à la loi d’avoir un contact avec un détenu – y compris pour son avocat – en vue de parler de sa condition physique et psychologique.

    Et lorsque les prisonniers sont libérés, ils ont perdu le droit de vote, reçoivent une aide publique et sont accablés d’amendes qui, si elles ne sont pas payées, les renvoient derrière les barreaux. Ils font l’objet d’enquêtes arbitraires et d’arrestations. Ils passent le reste de leur vie marginalisés, membres d’une vaste caste criminelle.

    Le pouvoir exécutif s’est habilité lui-même à assassiner des citoyens américains. Il peut appeler l’armée dans les rues pour apaiser les troubles civils en vertu de l’article 1021 de la Loi sur l’autorisation de la défense nationale, qui a mis fin à l’interdiction pour les militaires d’agir en tant que force de police intérieure. Le pouvoir exécutif peut ordonner aux militaires d’arrêter les citoyens américains considérés comme des terroristes ou associés à des terroristes. C’est ce qu’on appelle l’« interprétation extraordinaire ». Les personnes détenues par l’armée peuvent se voir refuser les droits de procédure et d’habeas corpus et être détenues indéfiniment dans les installations militaires. Les militants et les dissidents, dont les droits étaient jadis protégés par le Premier amendement, peuvent faire l’objet d’une incarcération indéfinie.

    Les déclarations, les croyances et les associations protégées par la Constitution sont criminalisées. L’État s’est donné le pouvoir de détenir et de poursuivre les gens non pour ce qu’ils ont fait, ni même pour ce qu’ils avaient l’intention de faire, mais pour avoir des croyances religieuses ou politiques que l’État juge séditieuses. La première cible a été les musulmans fondamentalistes, mais ils ne seront pas les derniers.

    Les formes extérieures de la participation à la démocratie – le vote, les partis politiques concurrents, le contrôle judiciaire et la législation – ne sont plus que du théâtre sans signification. Celui qui vit sous surveillance constante, qui est susceptible d’être détenu n’importe où à n’importe quel moment, dont les conversations, les messages, les réunions, les tendances et les habitudes sont enregistrés, entreposés et analysés, qui est impuissant face à l’exploitation par les entreprises, peut bien être décrit comme libre : la relation entre l’État et le citoyen surveillé constamment est celle du maître avec l’esclave. Et ces chaînes ne seront pas éliminées si Trump l’est.

    #Etat #USA #Démocratie #Constitution #République #Chris_Hedges #société

  • Donald Trump est le visage de notre idiotie collective
    http://la-bas.org/la-bas-magazine/textes-a-l-appui/donald-trump-est-le-visage-de-notre-idiotie-collective

    Les idiots prennent le pouvoir dans les derniers jours d’une civilisation qui s’effondre. Les généraux idiots mènent des guerres sans fin, vouées à l’échec, qui mènent la nation à la faillite. Les économistes idiots appellent à réduire les impôts pour les riches et à supprimer les aides sociales pour les pauvres, et se projettent dans une croissance économique fondée sur un mythe. Les industriels idiots empoisonnent l’eau, le sol et l’air, détruisent les emplois et réduisent les salaires. Les banquiers idiots misent sur des bulles financières auto-créées, et infligent des dettes qui paralysent les citoyens. Les journalistes et les intellectuels idiots prétendent que le despotisme est la démocratie. Les agents de renseignements idiots orchestrent le renversement de gouvernements étrangers pour y créer des enclaves sans foi ni loi qui créeront des fanatiques enragés. Les professeurs, les « experts » et les « spécialistes » idiots s’affairent dans un jargon incompréhensible et des théories ésotériques qui soutiennent la politique des dirigeants. Les artistes et les producteurs idiots créent d’épouvantables spectacles sexuels, horrifiques et fantastiques.

    Certaines étapes bien connues aboutissent à l’extinction. Nous sommes en train d’en cocher toute la liste.

    Les idiots ne connaissent qu’un seul mot – « plus ». Ils ne s’encombrent pas du bon sens. Ils amassent des richesses et des ressources jusqu’à ce que les travailleurs ne puissent plus gagner leur vie et que les infrastructures s’effondrent. Ils vivent dans des environnements privilégiés, où ils mangent du gâteau au chocolat en donnant l’ordre d’envoyer des missiles. Ils considèrent l’État comme un prolongement de leur vanité. Les dynasties romaine, maya, française, Habsburg, ottomane, Romanov, Wilhelmine, Pahlavi et soviétique se sont effondrées à cause des caprices et des obsessions de ces idiots au pouvoir.

    Donald Trump est le visage de notre idiotie collective. Ce qui se cache derrière le masque de notre civilisation et de sa rationalité déclarée – un mégalomane bafouillant, narcissique, assoiffé de sang. Il utilise l’armée et la flotte contre les damnés de la terre, il ignore joyeusement la misère humaine catastrophique causée par le réchauffement climatique, il pille au nom de l’oligarchie mondiale, puis le soir, il s’assoit devant sa télévision, la bouche ouverte, avant d’ouvrir son « joli » compte Twitter. C’est notre version de l’empereur romain Néron, qui avait alloué de vastes dépenses de l’État pour obtenir des pouvoirs magiques, de l’empereur chinois Qin Shi Huang, qui avait financé de multiples expéditions sur l’île mythique des immortels pour en ramener la potion qui lui aurait donné la vie éternelle, ou encore d’une royauté russe en décomposition, assise autour d’un jeu de tarot et d’une séance de spiritisme pendant que leur nation était décimée par la guerre et que la révolution grondait dans la rue.

  • « La guerre est une force qui nous octroie du sens », de Chris Hedges (Actes sud) — Par Sébastien Lapaque
    http://www.monde-diplomatique.fr/2016/12/LAPAQUE/56945

    Il y a ceux qui prétendent faire la guerre sans l’aimer… et ceux qui ne l’aiment plus après l’avoir faite. Engagé sur le théâtre des opérations au Salvador, au Koweït, dans l’ancienne Yougoslavie, en Algérie et en Afghanistan, l’écrivain et reporter américain Chris Hedges ne portait pas d’armes. Cela ne l’a pas empêché de voir la mort de près et de revenir de ces campagnes avec une conviction énoncée dans ce livre publié aux États-Unis en 2002 et traduit aujourd’hui par Nancy Huston : « Pour servir la cause de la guerre, on démantèle notre univers moral. Et, une fois démantelé, il est presque impossible de le reconstituer. » Son plaidoyer pour la paix ne rejette pas la raison — et notamment l’ultima ratio regum dont parlaient les Anciens — ni ne met en question la nécessité de défendre ses amis contre ses ennemis. Cela ne l’empêche pas d’observer avec effroi que la guerre, aujourd’hui comme hier, peut faire office de stimulant destiné à « divertir une société au bord de la faillite ». Courageux et surprenant.

    Chris Hedges : «  La démocratie américaine n’est plus qu’une façade  »
    http://lemonde.fr/international/article/2017/01/03/chris-hedges-la-democratie-americaine-n-est-plus-qu-une-facade_5056866_3210.

    Par rapport à la guerre du Vietnam, comment la société américaine vit-elle la guerre en cours ?

    Le conflit au Vietnam était contenu là-bas, alors que celui qui est en cours se traduit par des actes de terrorisme sur le sol américain ou européen. L’autre différence, c’est qu’il n’y a plus de service militaire ni de conscription. La guerre actuelle est menée par les pauvres. Seule une assez petite partie de la population est touchée, contrairement à l’époque du Vietnam. Les gens n’ont pas vu leurs enfants partir ou leurs impôts augmenter. Il n’y a pas d’effet majeur, les Américains peuvent faire comme si la guerre n’existait pas. La preuve, c’est que la presse ne la couvre presque plus, et pas seulement pour des raisons économiques.

    (…)

    Trump va-t-il inaugurer une ère de repli sur soi et d’isolationnisme ?

    C’est ce qu’il dit, mais on verra. C’est le problème des empires : ils s’étendent au-delà de leurs capacités et finissent par s’écrouler de l’intérieur. Traversez les Etats-Unis : c’est une épave, une ruine. Allez à Cleveland, quittez le centre-ville, c’est le tiers-monde ! Pour survivre, l’empire doit alors rapatrier sur le territoire national ses forces répressives : notre police se militarise, s’équipe de drones, use de la force létale sans discernement. Nous déclinons, comme Rome, qui ne parvenait plus à mobiliser ses citoyens pour se défendre et a dû, à la fin de la république, faire appel à des mercenaires qui ont fini par désigner un empereur. Nous avons la même élite gouvernante corrompue et dévoyée. Notre démocratie n’est plus qu’une façade.

    via @opironet #conflit #guerre #États-Unis

  • Georges Soros avait misé tout sur Hillary Clinton, ainsi que les monarchies pétrolières, l’élection inopinée de Trump semble une deception donc les mouvements « controlés » Occupy se tranforment en révolution de couleur made in Sharp/Soros en Amérique même :A more naked, violent U.S. state is coming’ says political analyst and RT program host Chris Hedges" : https://www.rt.com/usa/366579-soros-orgs-driving-trump-protests

  • En avril 2010 : Chris Hedges : Noam Chomsky Has ‘Never Seen Anything Like This’
    http://www.truthdig.com/report/item/noam_chomsky_has_never_seen_anything_like_this_20100419/P700

    “It is very similar to late Weimar Germany,” Chomsky told me when I called him at his office in Cambridge, Mass. “The parallels are striking. There was also tremendous disillusionment with the parliamentary system. The most striking fact about Weimar was not that the Nazis managed to destroy the Social Democrats and the Communists but that the traditional parties, the Conservative and Liberal parties, were hated and disappeared. It left a vacuum which the Nazis very cleverly and intelligently managed to take over.”

    “The United States is extremely lucky that no honest, charismatic figure has arisen,” Chomsky went on. “Every charismatic figure is such an obvious crook that he destroys himself, like McCarthy or Nixon or the evangelist preachers. If somebody comes along who is charismatic and honest this country is in real trouble because of the frustration, disillusionment, the justified anger and the absence of any coherent response. What are people supposed to think if someone says ‘I have got an answer, we have an enemy’? There it was the Jews. Here it will be the illegal immigrants and the blacks. We will be told that white males are a persecuted minority. We will be told we have to defend ourselves and the honor of the nation. Military force will be exalted. People will be beaten up. This could become an overwhelming force. And if it happens it will be more dangerous than Germany. The United States is the world power. Germany was powerful but had more powerful antagonists. I don’t think all this is very far away. If the polls are accurate it is not the Republicans but the right-wing Republicans, the crazed Republicans, who will sweep the next election.”

    “I have never seen anything like this in my lifetime,” Chomsky added. “I am old enough to remember the 1930s. My whole family was unemployed. There were far more desperate conditions than today. But it was hopeful. People had hope. The CIO was organizing. No one wants to say it anymore but the Communist Party was the spearhead for labor and civil rights organizing. Even things like giving my unemployed seamstress aunt a week in the country. It was a life. There is nothing like that now. The mood of the country is frightening. The level of anger, frustration and hatred of institutions is not organized in a constructive way. It is going off into self-destructive fantasies.”

    “I listen to talk radio,” Chomsky said. “I don’t want to hear Rush Limbaugh. I want to hear the people calling in. They are like [suicide pilot] Joe Stack. What is happening to me? I have done all the right things. I am a God-fearing Christian. I work hard for my family. I have a gun. I believe in the values of the country and my life is collapsing.”

    • Juillet 2016, Michael Moore : Cinq raisons pour lesquelles Trump va gagner
      http://www.huffingtonpost.fr/michael-moore/cinq-raisons-pour-lesquelles-trump-va-gagner

      1. Le poids électoral du Midwest, ou le Brexit de la Ceinture de rouille

      Je crois que Trump va porter une attention particulière aux États « bleus » de la région des Grands Lacs, c’est-à-dire le Michigan, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ces quatre États traditionnellement démocrates ont chacun élu un gouverneur républicain depuis 2010, et seule la Pennsylvanie a opté pour un démocrate depuis ce temps. Lors de l’élection primaire du mois de mars, plus de résidents du Michigan se sont déplacés pour choisir un candidat républicain (1,32 million) qu’un candidat démocrate (1,19 million).

      Dans les plus récents sondages, Trump devance Clinton en Pennsylvanie. Et comment se fait-il qu’il soit à égalité avec Clinton en Ohio, après tant d’extravagances et de déclarations à l’emporte-pièce ? C’est sans doute parce qu’il a affirmé (avec raison) qu’Hillary a contribué à détruire la base industrielle de la région en appuyant l’ALÉNA. Trump ne manquera pas d’exploiter ce filon, puisque Clinton appuie également le PTP et de nombreuses autres mesures qui ont provoqué la ruine de ces quatre États.

      Durant la primaire du Michigan, Trump a posé devant une usine de Ford et menacé d’imposer un tarif douanier de 35 % sur toutes les voitures fabriquées au Mexique dans le cas où Ford y déménagerait ses activités. Ce discours a plu aux électeurs de la classe ouvrière. Et lorsque Trump a menacé de contraindre Apple à fabriquer ses iPhone aux États-Unis plutôt qu’en Chine, leur cœur a basculé et Trump a remporté une victoire qui aurait dû échoir au gouverneur de l’Ohio John Kasich.

      L’arc qui va de Green Bay à Pittsburgh est l’équivalent du centre de l’Angleterre. Ce paysage déprimant d’usines en décrépitude et de villes en sursis est peuplé de travailleurs et de chômeurs qui faisaient autrefois partie de la classe moyenne. Aigris et en colère, ces gens se sont fait duper par la théorie des effets de retombées de l’ère Reagan. Ils ont ensuite été abandonnés par les politiciens démocrates qui, malgré leurs beaux discours, fricotent avec des lobbyistes de Goldman Sachs prêts à leur écrire un beau gros chèque.

      Voilà donc comment le scénario du Brexit est en train de se reproduire. Le charlatan Elmer Gantry se pose en Boris Johnson, faisant tout pour convaincre les masses que l’heure de la revanche a sonné. L’outsider va faire un grand ménage ! Vous n’avez pas besoin de l’aimer ni d’être d’accord avec lui, car il sera le cocktail molotov que vous tirerez au beau milieu de tous ces bâtards qui vous ont escroqué ! Vous devez envoyer un message clair, et Trump sera votre messager !

      Passons maintenant aux calculs mathématiques. En 2012, Mitt Romney a perdu l’élection présidentielle par une marge de 64 voix du Collège électoral. Or, la personne qui remportera le scrutin populaire au Michigan, en Ohio, en Pennsylvanie et au Wisconsin récoltera exactement 64 voix. Outre les États traditionnellement républicains, qui s’étendent de l’Idaho à la Géorgie, tout ce dont Trump aura besoin pour se hisser au sommet ce sont les quatre États du Rust Belt. Oubliez la Floride, le Colorado ou la Virginie. Il n’en a même pas besoin.

      En version originale : http://michaelmoore.com/trumpwillwin

  • QUE VEULENT VRAIMENT LES BLACK BLOCS ?

    Entretien avec Francis Dupuis-Déri, novembre 2016

    La tactique du black bloc a donné aux manifestations contre la « loi travail » des allures insurrectionnelles au printemps dernier. Mais d’où vient-elle ? Quels sont ses objectifs et ses effets sur la mobilisation ? Le professeur de science politique Francis Dupuis-Déri, auteur du livre « Les black blocs » et de « La peur du peuple », décrypte ce phénomène.

    Cagoulés, vêtus de noir et prêts à en découdre avec la police, les black blocs ont donné aux manifestations du printemps dernier en France contre la “loi travail” des allures insurrectionnelles. Dans un livre érudit réédité dans une version augmentée (Les black blocs, la liberté et l’égalité se manifestent, Lux), le professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal Francis Dupuis-Déri remonte aux sources de cette tactique. A contre-courant des stéréotypes sur la figure du “casseur” apolitique et irrationnel, il éclaire la logique et la dynamique de ce phénomène.
    Dans un livre qui vient de paraître et qui prolonge cette réflexion, La peur du peuple (Lux), il interroge le mépris que suscitent les mouvements qui se revendiquent de la démocratie directe – des Indignés à Nuit debout, en passant par Occupy. La multiplication de ces expériences autogestionnaires témoigne selon lui d’une mémoire vive de la capacité du peuple à se gouverner seul. Une mémoire que certains auraient bien aimé ne plus jamais voir resurgir.

    En 2003 lors de la première édition de votre livre Les black blocs, La liberté et l’égalité se manifestent, vous étiez pessimiste sur la persistance de cette tactique. Pourquoi est-elle de nouveau investie par les acteurs des mouvements sociaux ?

    Francis Dupuis-Déri
    Mon pessimisme était lié entre autre à la répression. Le black bloc est une tactique très typée esthétiquement, et qui désigne facilement ses acteurs comme des cibles de la répression, dans le cas où la police décide de jouer cette carte-là. D’autre part, je travaille beaucoup sur la base de textes écrits par les militantes et militants eux-mêmes, et c’était le discours qu’ils avaient en 2003. Mais la réalité a infirmé mon hypothèse. La crise financière de 2008 et les ondes de choc qu’elle a provoquées ont produit des occasions pour les activistes anticapitalistes de se ressaisir de cette tactique.
    Ce fut le cas dans le mouvement altermondialiste, lors du printemps arabe, au Brésil en 2013 lors de la campagne contre la vie chère, à Toronto au Québec en 2010 lors du G20, ou encore au printemps dernier à Paris lors du mouvement contre la “loi Travail”. Le 14 juin, j’étais à Paris, et je me suis retrouvé dans le cortège de tête : j’ai été vraiment impressionné. A ma connaissance en France c’était exceptionnel. Les activistes autonomes, anarchistes et anticapitalistes français connaissaient déjà cette tactique, mais il y avait un effet d’échelle assez impressionnant.

    Avez-vous constaté une porosité entre les manifestants pacifiques et le black bloc à cette occasion, ou cette jonction est-elle fantasmée ?

    C’est effectivement ce que j’ai observé la journée où j’étais à la manifestation. Il y avait à peu près 1000 personnes devant la banderole de la CGT : 700 d’entre elles n’étaient pas des black blocs, tandis que les 300 autres étaient vraiment venues équipées, connaissaient bien le mode d’action et s’organisaient en groupe d’affinité. Quand il y a des émeutes politiques, c’est presque toujours la même chose : 10 à 20% des participants ciblent des banques, la police ou les médias selon le contexte, tandis qu’une majorité d’entre eux sont dans l’émeute sans pour autant “casser” ni affronter la police. Il peut y avoir parmi eux des curieux, mais dans le cortège de tête le 14 juin, j’ai observé qu’ils étaient plutôt là par solidarité. Cela créait un espace d’action pour le black bloc.
    Le cortège de tête est un espace de solidarité qui permet au black bloc d’agir, de se replier, de manœuvrer… Si les gens avaient voulu se désolidariser du black bloc ils seraient retournés derrière la banderole de la CGT, ce qui n’est pas arrivé. Au Québec nos grandes centrales syndicales ne seraient pas restées si près du cortège de tête. Elles auraient paniqué et se seraient éloignées.

    Qu’est-ce qu’un black bloc efficace ? Cette tactique ne finit-elle pas nécessairement par diviser et discréditer un mouvement non-violent ?

    Tout mon travail consiste à m’adresser aux sociaux-démocrates et aux radicaux non-violents, pour leur dire qu’il y a une logique du black bloc, que ce ne sont pas des vandales extérieurs au mouvement, dénués de valeurs et de principes. C’est un travail pédagogique de présentation de la logique politique, éthique et stratégique du black bloc. C’est dans ce sens que je parle d’efficacité.
    Un black bloc efficace ne lance pas nécessairement des frappes contre la police, les banques ou des lieux symboliques de l’Etat. Dans certains contextes ils savent que ce n’est pas le mieux à faire. A Gênes en 2001 lors du G8, la première grande manifestation avec un black bloc était une manifestation de sans-papiers. Le black bloc a défilé avec bannières et drapeaux, mais il n’a lancé aucune action pour ne pas mettre en péril les sans-papiers. Le black bloc met l’ambiance, et créé une convivialité dans la manifestation. Il peut lancer des frappes, l’objectif étant qu’il y ait le moins d’arrestations possibles. Mais cela reste une tactique : ils ne vont pas renverser le capitalisme. L’émeute peut être grisante, mais ce n’est pas une révolution.

    L’un des préjugés qui pèse sur les black blocs, c’est qu’ils seraient démunis de conscience politique, qu’ils ne seraient que l’expression d’une violence réparatrice. De fait, ils rejettent les catégories de droite et de gauche, voire même d’extrême gauche : quelle politique professent-ils ?

    On ne peut pas parler au nom du black bloc, par définition, car il est anonyme. Mais les qualifier de “totos” comme on l’entend parfois, d’autonomes, n’est pas faux. Ils sont anticapitalistes, écologistes radicaux, anarchistes, généralement anti-Etat, ce qui les place à l’extrême gauche de l’échiquier politique. Cependant selon les pays ils n’aiment pas ces étiquettes, car elles peuvent faire référence à des forces politiques dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. En principe ils sont contre les élections, se situent à l’extérieur des partis et des syndicats, et se méfient des médias de masse.

    En France les slogans les plus repris dans le cortège de tête au printemps dernier étaient : “A. Anti. Anti-Capitaliste !”, “Tout le monde déteste la police !” et “Paris, debout, soulève-toi !”. L’appel à l’insurrection était aussi omniprésent sur les graffitis qui ont orné les murs. Or l’effet d’une révolte dépend beaucoup du contexte, de ce que Lénine appelait les “circonstances objectives”, et le contexte actuel ne semble pas révolutionnaire. Dans ce cas, l’affrontement direct avec les forces de l’ordre est-il pertinent ? Ne risque-t-il pas au contraire de décourager les manifestants qui craignent la répression ?

    Pour paraphraser Eric Hazan [auteur en 2015 de La dynamique de la révolte : Sur des insurrections passées et d’autres à venir, éd. La Fabrique, ndlr], à peu près toutes les révolutions ont commencé par une émeute, même si toutes les émeutes ne mènent pas à des révolutions. De plus, si l’on prend le problème dans le sens inverse, les manifestations très tranquilles peuvent aussi donner peu envie aux gens de venir. Le 23 juin à Paris par exemple, beaucoup de personnes n’y sont pas allées car cela n’avait aucun sens, le trajet était circulaire, court et hyper contrôlé.
    Ces manifestations calmes et “bon enfant” ne sont pas toujours bien couvertes par les médias : elles peuvent passer inaperçues, se résumer à une photo avec une description de la “bonne ambiance”, le nombre de participants, et c’est tout. Les revendications ne seront peut-être même pas mentionnées.
    Les actions du black bloc attirent les médias. Lors des contre-sommets ou des mouvements qui s’étendent sur plusieurs semaines, la couverture est certes négative mais immense, démesurée par rapport à une manifestation sans turbulences. Et au bout du compte, l’attention portée par les médias aux black blocs se répercute sur les manifestants qui n’en font pas partie. De même, la présence des black blocs à Notre-Dame-des-Landes n’éclipse pas les enjeux de fond, qui sont évoqués dans les médias.

    A ces occasions où les black blocs sont sous le feu des projecteurs, ceux-ci utilisent aussi leurs propres médias pour se défendre et remettre en cause les catégories utilisées par la communication gouvernementale. C’est ce qui s’est passé par exemple le 14 juin quand le site Lundi matin a réagi aux vitres cassées de l’Hôpital Necker en publiant un témoignage qui a fait contrepoids…

    C’est en effet un très bon exemple. Ce phénomène avait été étudié après la “bataille de Seattle”, en 1999. Il y avait une extrême visibilité des black blocs dans les médias de masse, qui ont sans doute participé à leur mondialisation. Mais des sociologues des médias ont aussi observé que l’audience des sites internet comme Indymedia, indépendants et de tendance plutôt anarchiste, ont augmenté de manière exponentielle. Ils attirent ainsi l’attention non pas seulement sur leurs actions, mais aussi sur leurs idées, sur les luttes existantes, etc. Les gens qui veulent s’informer à ce sujet tombent nécessairement sur des médias alternatifs.

    Vous venez de publier un ouvrage intitulé La peur du peuple, Agoraphobie et agoraphilie politiques. La peur que les black blocs inspirent aux gouvernements est-elle caractéristique de l’agoraphobie dont vous parlez ?

    Tout à fait. L’agoraphobie politique laisse entendre que le peuple, quand il se gère lui-même en assemblée ou en manifestation, est irrationnel, facilement manipulable, se transforme en faction séditieuse, et se gausse du bien commun. C’est ce qu’on entend sur le black bloc dans tous les pays : ce serait des vandales sans conscience politique, extérieurs aux mouvements, et qui ne sont là que pour casser, et parfois même manipulés par la police. Chris Hedges a même dit que le black bloc était le “cancer” du mouvement Occupy.

    Pensez-vous que c’est cette agoraphobie ambiante qui empêche l’agitation politique, au contraire de 1968 ?

    Le contexte était beaucoup plus favorable en 1968. Il y avait une division en trois positions politiques : le capitalisme, l’URSS et les non-alignés. C’était ce qui structurait les relations internationales aussi. Dans les années 1960, Marcuse constatait qu’il y avait un lien de sympathie idéologique entre le mouvement de la jeunesse radicalisée, anti-guerre et anticapitaliste à Berkeley, à la Sorbonne, au japon ou en Allemagne, et les mouvements d’extrême gauche révolutionnaire en Amérique latine, au Vietnam, etc.
    Aujourd’hui la situation s’est effectivement dégradée pour la jeunesse. Les jeunes de 2016 ont vécu un déclassement par rapport à leurs parents, alors qu’en 68 la même cohorte vivait une ascension. Les combats contre l’aliénation – patriarcale par exemple – ont également toujours raison d’être. Mais il semble qu’il n’y a plus d’alternative. On est piégé depuis la fin de la Guerre froide. On a intégré la “fin de l’histoire” de Fukuyama.
    Cependant, paradoxalement, les gens ne sont pas enthousiastes, comme le prouve l’abstention électorale grandissante. Je pense que le régime tient par dépit, par manque d’alternative, mais que les gens sont désabusés.

    En France cette désillusion a tout de même conduit à Nuit debout…

    Oui. Le côté positif, c’est que malgré ce qu’on vient de dire, malgré le déséquilibre dans le rapport de force national et global, il y a régulièrement ce type de surgissement : Nuit debout, Occupy, le printemps arabe… Il y a un besoin, un désir, des affects communs, et une réalité concrète de débattre et d’agir dans des espaces sans chefs, démocratiques et délibératifs.
    L’expérience des assemblées peut être frustrante, car il y a un fétichisme de la prise de parole, que parfois les discussions sont longues, etc. Mais c’est la preuve que les individus dans leur ADN politique se rappellent qu’il est possible de vivre la démocratie de façon directe. Et que ces gens sentent bien que dans la délégation, dans l’aristocratie élective, il y a une aliénation, un kidnapping du pouvoir populaire.

    Beaucoup de critiques ont été adressées à Nuit debout sur sa supposée homogénéité sociologique et finalement son peu d’effets concrets. Pourtant les commissions ont mené des actions spécifiques bien réelles – de solidarité avec les réfugiés, de lutte contre la répression, etc. Y a-t-il une possibilité de dialogue entre assembléistes et insurrectionnalistes ?

    Ce que j’ai vu de loin, c’est qu’il y a des manifestations et des émeutes qui partaient de Nuit debout. Il est intéressant de penser la tension entre le démos – le peuple assemblé à l’agora – et la plèbe – les foules qui manifestent – entre l’assemblée et l’insurrection. Ce sont deux formes d’expression de la démocratie directe. Dans l’histoire occidentale, tout a été mis en place pour éviter le passage de l’une à l’autre, par peur que quand les subalternes se rassemblent, ils prennent les armes pour aller brûler la maison du maître.
    Nuit debout n’a certes pas empêché le capitalisme de fonctionner, mais il a fait réfléchir les gens. L’agoraphobie et l’agoraphilie se réactualisent dans des luttes. Nuit debout n’a pas pris le contrôle des moyens de production, n’est pas intervenu dans le champ économique, mais tout ce qui a été vécu et dit sur ces places, on peut l’imaginer dans le monde du travail.

    Il y a un terme dont vous ne parlez pas dans votre livre, c’est celui de “populisme”. En France et en Europe il est utilisé de manière péjorative. Quelle définition vous lui donnez ? Et l’utilisation péjorative qui en est faite ne témoigne-t-elle pas d’un certain mépris du peuple ?

    On peut le définir de façon minimale comme une sorte d’appel au peuple par des leaders qui disent que l’élite est déconnectée du peuple, et qu’ils vont faire le ménage. En réaction, l’élite attaquée traite ces leaders de populistes, ce qui est péjoratif par rapport au peuple, supposément manipulé par un démagogue. Mais ces leaders eux-mêmes s’incluent dans la logique du système représentatif : c’est un coup de bluff. D’autant plus que Donald Trump est un populiste multimilliardaire, et Marine Le Pen n’a pas de mal à payer ses fins de mois. Les populistes prétendent être du peuple, mais ils aspirent à le gouverner.

    Propos recueillis par Mathieu Dejean
    http://mobile.lesinrocks.com/2016/11/01/actualite/veulent-vraiment-black-blocs-entretien-francis-deri-11876108

  • Welcome to I/O Terror
    http://ioterror.com

    For now this site is supporting volunteers who are willing to help transcribe some discussions by individuals who are doing their best to preserve human rights in the early twenty-first century.

    These individuals will include, eventually, #Edward_Snowden, Thomas Drake, William Binney, #Julian_Assange , Jacob Appelbaum, Glenn Greenwald, Laura Poitras, #Eben_Moglen, Bruce Schneier,#Noam_Chomsky, Chris Hedges, Lawrence Lessig, #Jesselyn_Radack as well as Canadians David Lyon, Ann Cavoukian, Michael Geist, and John Ralston Saul.

  • Chris Hedges chez RT
    http://www.dedefensa.org/article/chris-hedges-chez-rt

    Chris Hedges chez RT

    Le 11 juin, RT a diffusé la première émission de On Contact, avec comme invité le vieux Tariq Ali, l’un des plus anciens parmi les “dissidents” fameux, l’homme de toutes les “nouvelles gauche” et de tous les combats anticapitalistes depuis les années 1960. Tariq Ali n’a pas changé et, certes, son jugement en vaut beaucoup, beaucoup d’autres. En face de lui, pour l’interroger, surprise : Chris Hedges, dont il nous est déjà arrivé de parler d’une façon précise. Il s’agit d’une autre gloire de la “gauche antiSystème”, certainement plus jeune qu’Ali, de la génération d’après, et avec un parcours fort différent puisque venu du New York Times et harnaché d’un prix Pulitzer décerné en 2002 à l’équipe d’enquêteurs sur le terrorisme qu’il dirigeait alors. Ce Bloc-Notes, une fois n’est pas coutume, (...)

  • Nuit Debout n’existe pas. C’est un média, idiot ! - Musée de l’Europe et de l’Afrique
    http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/14/La-nuit-debout-n-existe-pas

    Par Le concierge du Musée le jeudi 14 avril 2016, 19:21 - Grandes Conférences du Musée de l’Europe - Lien permanent

    Tous les observateurs disposant de quelques réflexes sociologiques auront remarqué qu’il existe au moins deux « Nuit Debout ».

    La première a une existence concrète sur la Place de la République où l’on peut espérer qu’il se passe quand même quelque chose. Oh, certainement pas une ZAD comme l’a déclaré pompeusement l’un des initiateurs, François Ruffin ! Enfin est-ce un lieu de rassemblement en attendant éventuellement d’être un lieu de convergence pour « ne pas rentrer chez soi » si le mouvement contre la loi Khomri débordait les syndicats. Ce qui est d’une importance vitale pour la sécurité (sociale, la seule, l’unique) de tous les habitants de ce pays, « présents et à venir » comme dit joliment le Roi des Belges lorsqu’il promulgue les lois au Journal Officiel. Et lorsque des gens se rassemblent, même dans un endroit où il n’y a plus que des bars branchés et où - à part effectivement les chauffeurs de taxi uberisés ou non (Lordon a de l’espoir !) - on ne risque pas de voir un travailleur après le boulot (à l’exclusion des graphistes et des publicitaires), des liens peuvent se lier qui faciliteraient grandement le sacerdoce du DAL pour obtenir le logement intra-muros de familles populaires (en réquisitionnant les surfaces vides du privé comme du public.) et empêcher les autres d’être virées par le Grand Paris jusqu’à Calais ! Et porter assistance et protection aux camps de réfugiés itinérants de Stalingrad et d’ailleurs traqués par le gouvernement le plus d’extrême-droite depuis 1944.

    Mais bon pour le moment, force est de constater que ce n’est pas grand monde, et comparer ce feu de paille aux places de Madrid et de Barcelone, c’est se payer de mots et d’images (il y a encore du peuple et des classes moyennes paupérisées dans ces deux villes, malgré tout, tandis qu’à Paris intra-muros, c’est mort.) Ça tombe bien, c’est de mots et d’images qu’il est question. Car la Nuit Debout n’existe pas. Ou plutôt seul son double, la Nuit Debout médiatique, a une quelconque ampleur. Et pour aller encore plus loin, la Nuit Debout EST un média. Et les seules questions politiques qui valent sont donc : à qui appartient ce média ? Quelles catégories de représentation du monde social véhicule-t-il ? Et que va-t-il réussir à nous vendre ?

    À qui appartient ce média ?

    Intéressons-nous à TV-Debout qui enregistre des records d’audience tous les soirs (« dignes des chaînes de télévisions » selon un Figaro tout autant en extase que l’ensemble de la presse mainstream totalement discréditée). De son animateur, Rémy Buisine, nous apprenons qu’il est « Community Manager » pour trois radios du groupe « 1981 » (Ado, Voltage et Latina). Le groupe fut le propriétaire de Sud-Radio (...)

    • Intéressant (et très ouvriériste => Agone, etc).

      Fait suite à :
      http://blog.europa-museum.org/post/2016/04/10/Thermidor-place-de-la-republique

      Qui se terminait par cette citation de Jean Giono :

      L’ouvrier des Trois Glorieuses chaloupait derrière les barricades et se foutait des professeurs ; il les acceptait dans ses rangs avec gentillesse, mais comme simples soldats. Maintenant, dès qu’il en apparaît un, on lui a appris à en baver et à se mettre au garde-à-vous. Il a confié les destinées de sa classe à quelqu’un qui n’en est pas et qui lui apprend tout de suite à douter. On le fait aller à l’école quand il est bien plus savant avec son instinct. Avant-même de s’être affranchi des maîtres dont il veut se débarrasser, il s’en est donné de nouveaux qui ne valent pas plus que les premiers. Il ne ne peut plus se libérer que par personnes interposées, c’est à dire qu’il ne peut plus se libérer du tout. De là toutes les interprétations du mot liberté, à quoi on lui dit de réfléchir et où il est comme une poule qui a trouvé un couteau. Comme il n’y comprend rien, il ne peut plus être généreux. C’est tout un profit pour ses chefs dont il fait l’établissement au lieu de s’établir lui-même.

      #nuit_debout #représentation #mouvement_social #luttes #local #global #médias

    • Quelles catégories de représentations du monde social véhicule-t-il ?

      Sur le plan public, on peut dire que cette médiatisation semble véhiculer un vide encore plus intersidérant que les medias mainstream. Car il n’y a à peu près aucun contenu ce qui n’empêche pas de mobiliser énormément de temps de cerveau disponible. Beaucoup moins cher que les médias classiques qui doivent quand même diffuser un contenu entre deux spots publicitaires qui peut s’avérer coûteux ! Ou plutôt, c’est un gigantesque spot publicitaire interactif pour le capitalisme ! Mais l’important « c’est le média », comme dirait l’autre. Croire à ce qui n’existe pas, se détourner de sources d’information et de réflexions fiables, croire que « la révolution, c’est ça », que « la politique c’est ça », que l’ « heure est venue », qu’on « en est », que ça se consomme encore plus facilement pour être « in » qu’une paire de Nike « Révolution ». Et qu’on est tous pareils, les mêmes produits marketing. Qu’il n’y a ni classes, ni rapports de production. Seulement les 1% qui sont un peu trop gourmands... Et qu’on est tous d’accord, qu’on a tous les mêmes intérêts. Et qu’on communie avec l’autre de toute la planète en une grande messe virtuelle qui se célèbre au détriment des relations et des solidarités réelles. La grande messe des avatars en l’Église du Capital où l’on se refile l’hostie twitter en se télétransportant par Periscope (qui porte bien son nom vu ce qu’on voit dans un périscope !).

    • Au passage, on accrédite à tout instant l’idée que la « démocratie » c’est ça, quelques centaines de personnes sur une place, échantillon absolument non-représentatif de la population, qui jouent à « l’Assemblée générale » comme on joue à la dînette... Et puisque le pouvoir fait semblant de l’empêcher en ne l’empêchant pas, c’est bien que nous sommes « very dangerous ».

      Et que la démocratie, c’est un salarié du groupe 1981 qui accapare les médias à lui tout seul en phase absolue avec le travail de la presse mainstream, Ce que tout le monde a l’air de trouver « génial » ! Se "réapproprier" la Place, génial ! Le Média de la Place, j’y avais pas pensé !

    • Pour le côté ouvriériste, vient de sortir chez Agone : les prolos
      http://agone.org/memoiressociales/lesprolos

      Les prolos est un témoignage d’apprentissage comme il en existe des romans. On y suit un très jeune apprenti, issu du monde agricole des régions rurales de la Loire, pour qui le passage par la condition ouvrière est une étape dans un parcours de promotion sociale. C’est à Saint-Nazaire, dans les chantiers navals, que le chaudronnier se rapproche d’une classe ouvrière nullement enchantée, dans une progression dramatique qui culmine avec la grande grève de 1955. Le monde des Prolos, immédiatement postérieur à la reconstruction, est celui de la guerre froide, d’écarts et d’affrontements sociaux qu’on peine aujourd’hui à se représenter. C’est un monde presque entièrement disparu, qui a inspiré à Louis Oury un des classiques majeurs du témoignage ouvrier.

      Né en 1933, Louis Oury est un des écrivains prolétariens de langue française majeurs de ces quarante dernières années. Après avoir été ouvrier puis ingénieur, il est devenu historien et romancier. “Les prolos” (1973, réédité aujourd’hui pour la cinquième fois) est son premier ouvrage publié.
      ça c’était avant l’offensive #néolibérale et l’exclusion politique des #classes_populaires.

      Pour ceux.celles qui sont en Bretagne la semaine prochaine,
      Auteur (et acteur) de "Précaire !", Mustapha Belhocine sera
      -- mercredi 20 avril, la librairie Vent d’Ouest (Nantes)
      -- jeudi 21 avril au bar-librairie La Cour des Miracles (Rennes)
      -- vendredi 22 avril à la librairie L’embarcadère (Saint-Nazaire)
      Mustapha Belhocine est ce qu’on appelle aujourd’hui un « précaire » : condamné aux contrats courts, il enchaîne des missions d’homme de ménage au pays de Mickey, de manutentionnaire dans un célèbre magasin de meubles ou de « gestionnaire de flux » chez Pôle Emploi - ce dernier poste consistant à renvoyer chez eux les impudents chômeurs venus faire leurs réclamations en direct plutôt que sur Internet.
      Armé des mots de Bourdieu, d’un bagout sans faille et de réflexes réfractaires aux ordres illégitimes, il opère de lucides coups de sonde dans les bas-fonds de l’exploitation moderne. Contrairement à Florence Aubenas ou à Günter Wallraff, journalistes s’étant glissés dans la peau de précaires, Belhocine est un précaire par nécessité économique, qui écrit ce qu’il vit pour consigner les cadences, les vexations et la pénibilité, mais aussi faire éclater le ridicule, jusque dans sa langue, d’une organisation sociale exigeant de ses « castmembers opérationnels et motivés » d’avoir le « sens du jeu ».
      À l’issue d’une dizaine d’années d’inscriptions chaotiques à l’université, Mustapha Belhocine est titulaire depuis 2012 d’un master de sociologie à l’EHESS. Il livre ici, à 42 ans, la synthèse de la succession picaresque des emplois à plein temps qui ont accompagné sa formation d’apprenti sociologue.
      Aujourd’hui les #prolos sont #précaires en bonne partie et même #prolos2.0 http://agone.org/centmillesignes/precaire
      Le mercredi 20 avril à 19h30 à la librairie Vent d’Ouest
      5, Place du Bon Pasteur (Nantes)
      Le jeudi 21 avril à 18h30 au bar-librairie La Cour des Miracles
      18, rue de Penhoët (Rennes)
      Le vendredi 22 avril à 19h à la librairie L’embarcadère
      41, avenue de la République (Saint-Nazaire)
      Je précise @rastapopoulos que je ne suis pas actionnaire des éditions agone.
      #littérature_prolétarienne

    • J’hésitais et puis j’ai transféré à une amie qui va régulièrement à République à Paris. Et quand elle me téléphone c’est pour m’engueuler, et elle a raison à vrai dire.
      Et je me dis qu’à force de ne pas soutenir ceux qui se bougent le cul, on joue ici et là les fines bouches, les vieux blasés qui regardent le spectacle dans les MuppetsShows à geindre que y’a pas grand chose qui se passe.
      Alors, oui, me dit-elle, il y aura toujours des crapules prêts à s’en mettre plein les poches, c’est bien le temps du capitalisme, à nous de les dénoncer et les mettre dehors.
      En attendant elle va porter ses légumes et ce qu’elle peut à la cantine qui prépare la bouffe commune servie pour tous. En attendant, elle, les autres, tentent de voir comment élargir le cercle aux ouvriers, à la banlieue et aux migrants et autres luttes.
      Alors oui, on n’y chantera pas les mêmes chansons aujourd’hui qu’hier et on a (peut-être) l’âge d’être fatigué des manifs qui ne mènent jamais où on voudrait. Mais bon, cracher sa morgue, ou mépriser des gamins qui fument du shit sous une yourte au capitole ou ailleurs parce que ce n’est pas politique, ou parce que la révolte serait web2 … 68 aurait été mieux qu’un lieu de rencontre pour libérer sa sexualité, c’est toujours ça à prendre, nous ne serons jamais demain, laissons les inventer, faire leurs tentatives politiques de reprendre le pouvoir et soutenons les. Bref, oui, je regrette de colporter ce post, qu’on essaie de se réjouir quand même, un petit peu, comme on peut.
      #non_non_non_au_dénigrement

    • Je suis assez d’accord avec @intempestive et @touti je trouve en plus qu’il est bien tôt pour tirer ainsi des conclusions alors qu’on ne sait évidemment rien sur la ou les tournures que ça peut prendre. Et tout cas moi ça me fait plaisir de voir ces groupes informels se mobiliser et se parler.

    • Au passage, on accrédite à tout instant l’idée que la « démocratie » c’est ça, quelques centaines de personnes sur une place, échantillon absolument non-représentatif de la population, qui jouent à « l’Assemblée générale » comme on joue à la dînette...

      Ce passage aussi, comme @intempestive m’a marqué… dans le sens où ces 100 personnes sont probablement déjà plus représentatives que l’élite gouvernante, bien moins diversifiée.

    • @intempestive c’est assez frappant la différence entre ce témoignage recueilli par Cyran et le résumé partagé par Brygo quasi en même temps de celleux qui tiennent le compte twitter nuitdebout, à propos de l’émission sur France2 :

      Et Brygo de commenter :

      De la volonté revendiquée de n’être « rien d’autre que du spectacle dans le spectacle »

      Il y a bien évidemment de multiples tendances, et là avec ces deux facettes on a un sacré écart. Différence entre actions sur le terrain en ville, et celleux qui cherchent à parler dans « les médias » (2.0 twitter, etc, ou France 2, peu importe) ? Oui ok j’extrapole à mort là :D

    • « Marx avait dit que les révolutions sont la locomotive de l’histoire mondiale. Mais peut-être les choses se présentent- elles autrement. Il se peut que les révolutions soient l’acte par lequel l’humanité qui voyage dans ce train tire le frein d’urgence. »

      Walter Benjamin
      Si #nuit_debout, OWS, la contestation en Grèce, en Espagne... n’est pas le grand soir ou la révolution avec un grand R. Les occupants.es de la place de la république, à Paris et ailleurs nous invitent à tirer le frein d’urgence avec eux. L’emballement de la machine est tellement violent que point trop nombreux nous seront à tirer sur ce frein.
      Reste la question de savoir, c’est comment qu’on freine !

      Tandis que les circuits financiers implosent, gestionnaires et gouvernants comptent bien faire payer l’addition aux pauvres. À contre-courant du discours économique ambiant, Paul Mattick souligne, dans ce bref rappel aux réalités, qu’une politique interventionniste ne suffira pas à résoudre les épineuses contradictions que la panique financière a révélées à tous. Car c’est la logique même de la quête du profit qui, de fuite en avant en fuite en avant, est arrivée à son point d’explosion. Tant que les êtres humains ne sauront pas la dépasser en actes, les aberrations du système s’aggraveront, ainsi que les calamités sociales, culturelles et environnementales. http://www.insomniaqueediteur.org/publications/le-jour-de-laddition

      Cette révolte ne s’arrêtera jamais. dans L’échaudée N°1
      Au début, les seigneurs de la finance dans les gratte-ciel autour de Zuccotti Park, qui jouent avec l’argent et les vies, qui font marcher à la baguette la classe politique, la presse et le système judiciaire, qui font des bénéfices en détruisant l’écosystème et puisent dans les caisses de l’Etat pour leur paris et leur spéculation, n’ont guère prêté attention aux activistes qui occupaient la place à leur pieds depuis près de trois semaines.
      Les élites regardent quiconque dépassant leur sphère immédiate comme marginal et invisible. Quelle importance peut avoir pour les puissants une jeune femme au nom de Ketchup, qui travaille dans un théâtre coopératif à Chicago et paie ses factures comme serveuse ? Pourquoi elle et ceux de Zuccotti Park compteraient-ils ? Quelle menace les faibles peuvent-ils représenter pour les forts ? Vouant un culte à l’argent, leur seaux débordant de sous, les puissants pensent qu’ils peuvent acheter puissance et sécurité à tout jamais. C’est ainsi que la banque Morgan Chase a octroyé 4,6 millions de dollars à la fondation de la police de la ville de New-York la semaine dernière. Agenouillés devant les idoles du marché, aveuglés par leur suffisance, insensibles à la souffrance humaine, bouffis d’avidité et de privilèges illimités, tous ces seigneurs allaient bientôt comprendre ce que signifie la folie d’un orgueil démesuré.
      [...] Voilà pourquoi les élites, et le système de pouvoir capitaliste pourri et dégénéré qu’elles soutiennent, ont de sérieux ennuis. Voilà pourquoi elles demandent sans cesse quelles sont les revendications. Elles ne savent pas ce qui se passe. Elles sont sourdes, muettes et aveugles.
      Chris Hedges. (The Occupied Wall Street Journal, 8/10/2011)
      http://occupywallst.org
      http://www.autrefutur.net/Retour-sur-Occupy-Wall-Street-quelles-lecons-en-tirer


      Ils ne font plus beaucoup parler d’eux, trêve hivernale oblige. Mais ils sont encore là - à preuve, les 68 arrestations réalisées par la police le soir du jour de l’an, quand des participants d’Occupy New York ont tenté de réoccuper Zuccotti Park. L’hibernation n’est pas totale, donc. Le bon moment pour revenir sur les racines, réussites et échec du mouvement Occupy aux États-Unis.
      http://www.article11.info/?Occupy-cette-agacante-interruption#a_titre

    • Nuit Debout : faire briller les pierres précieuses...

      http://www.contretemps.eu/interventions/nuit-debout-faire-briller-pierres-pr%C3%A9cieuses

      La question de l’extension

      Extension sociale par le développement de Nuit Debout parmi les couches populaires et les quartiers, ce qui passe autant par les thèmes et revendications abordés que par les lieux de développement. La préoccupation est présente place de la République à Paris, notamment, et c’est très positif. Mais cela ne pourra se faire qu’en rompant avec toute forme de paternalisme. Les quartiers populaires ne sont pas des « terres de mission » pour militant•e•s, des lieux sans politique. La connexion avec Nuit Debout ne pourra se faire qu’au travers le rôle moteur qu’auront les habitant•e•s de ces quartiers eux et elles-mêmes, et les réseaux existants dans ces quartiers. La question se pose dans des termes similaires en ce qui concerne la solidarité avec les sans-papiers et réfugié•e•s.

      Extension politique enfin par le refus de toute "institutionnalisation" de Nuit Debout et de ses objectifs. L’idée d’une nouvelle « Constitution » à rédiger, lancée au départ par Frédéric Lordon, a été rapidement reprise dans les assemblées. L’aspect séduisant de la démarche est le radicalisme qui la sous-tend. Il n’y aurait plus rien à tirer des cadres institutionnels existants, il s’agit de refonder une réelle légitimité démocratique « par en bas ». Mais les risques sont aussi grands d’un nouveau formalisme oubliant que les règles d’un nouveau monde ne peuvent être écrits par une minorité mais supposent l’insurrection de la majorité. D’où la nécessité de l’extension politique aux questions soulevées dans les quartiers, de l’antiracisme, l’internationalisme, les luttes contre le sexisme et la LGBTphobie, etc. D’où la nécessité des questions posées autour du rôle du travail, vecteur d’aliénation mais aussi potentiellement lieu collectif de lutte et de pouvoir social.

    • et aussi ce passage :

      Il ne faut pas oublier qu’aux dernières élections (régionales) le Front National a obtenu plus de 50% des voix au sein de la police et de l’armée, score qui atteint 70% chez les flics en activité. La police et l’armée sont au coeur du pouvoir et leur violence directe est l’expression pratique de la violence de la domination de la classe dirigeante. Sans stratégie de confrontation avec la police, le mouvement devra renoncer à ses acquis et, en premier lieu, aux places qu’il occupe. Par ailleurs, propager l’idée qu’il pourrait y avoir une alliance possible avec la police deviendrait un obstacle à l’extension nécessaire du mouvement aux quartiers populaires, aux migrant•e•s, réfugié•e•s et sans-papiers, aux syndicalistes radicaux, tou•te•s touché•e•s directement et très concrètement par la violence policière.

      #violence #violences_policières

    • Il y a clairement une tentative d’entrisme de la part d’une partie de la droite-ps-cfdt et de l’extrême droite d’étienne chouard. Baki Youssoufou a fait un vrai raid avec Raiz sur toute la com’ de la nuit debout et ce depuit le 1 avril (arf). Aujourd’hui (au moins) il y avait un stand des Citoyens Constituants, association qui multiplie les liens avec les fachos. En plus, sur son blog Étienne Chouard se réjouit que « Frédéric » (Lordon) rejoigne l’idée de constituante. Bref le confusionnisme à tous les étages.

    • Concernant #Baki_Youssoufou il semble être une figure de « pointe » des actions citoyennes en ligne : il est le co-fondateur de We Sign It : http://fr.gravatar.com/bakiyoussoufou
      http://www.franceinfo.fr/emission/itineraires/2013-2014/baki-youssoufou-we-sign-it-est-une-plateforme-de-petition-de-mobilisation
      Il a un CV plutôt rempli, il a été porte parole du mouvement « qui va payer » : http://www.franceinter.fr/personne-baki-youssoufou
      Il a été aussi porte parole de feu la confédération étudiante : https://www.linkedin.com/in/baki-youssoufou-81a85930
      Il a même été présenté comme anarcho-syndicaliste par Jeune Afrique : http://www.jeuneafrique.com/142725/politique/baki-youssoufou-anarcho-syndicaliste
      Ce n’est pas quelqu’un qui se cache, il a fait de nombreuses interview et se présente souvent comme activiste pour la révolution citoyenne en ligne : https://www.youtube.com/results?search_query=Baki+YOUSSOUFOU+
      Vu les bases qui ont fondé Nuit Debout, je ne suis donc pas étonnée de voir une personne comme lui déposer le nom, peut-être même sincèrement pour le protéger de toute récupération commerciale.
      Reste cependant ce goût amer d’un manque de transparence dans un tel mouvement. Et je comprends vraiment, je trouve même important, de se questionner sur l’horizontalité de #NuitDebout !

    • Question com et site internet, la quadrature et d’autres gens biens appellent à rejoindre le groupe numérique des nuits debouts, ça manque de techos web, notamment adminsys … et de formation au libre.

    • @val_k

      Vu les bases qui ont fondé Nuit Debout, je ne suis donc pas étonnée de voir une personne comme lui déposer le nom, peut-être même sincèrement pour le protéger de toute récupération commerciale.

      C’est tout l’inverse.

      D’une part la Confédération Étudiante, la CÉ, est la branche étudiante de la CFDT dont les pratiques et l’idéologie couchées devant le capitaliste sont justement combattus par Nuit Debout Convergence des Luttes.

      Ensuite Baki Youssoufou est lui-même patron-entrepreneur de WeSignIt et de Raiz. Il est toujours en lien avec la CFDT, une partie du patronat entrepreneurial comme Benoît Thieulin - proche du parti socialiste. Ou encore Bleu Blanc Zèbre d’Alexandre Jardin et Jean Paul Delevoye qui a notamment cassé les retraites des fonctionnaires en 2003 avec, oh hasard, le soutien de la CFDT http://www.monde-libertaire.fr/?page=archives&numarchive=11057

      Un de ses fidèle collègue est Benjamin Ball qui semble très conciliant envers la présence de l’extrême droite http://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes et qui travail pour Nouvel Donne (Tiens un autre parti proche du patronat) :

      http://lahorde.samizdat.net/2015/02/17/isere-nouvelle-donne-le-confusionnisme-participe-aux-listes-citoye
      On retrouve aussi comme salarié du parti, Benjamin Ball, en tant que coordinateur des actions de communication web de Nouvelle Donne, qui est un ancien des Indignés parisien, ce mouvement qui réunit des personnages comme Grégory Pasqueille (poursuivi par la justice pour antisémitisme, et grand défenseur de la Manif pour Tous), Raphaël Berland (animateur du site du Cercle des Volontaires), ou encore Jonathan Moadab (animateur du site confusionniste Agence Info Libre).

      Donc Baki Youssoufou est à l’opposé du ras-le-bol des politicards professionnels de la politique, proches du patronat, rois de l’entourloupe et à la politique fadasse.

      D’autre part la stratégie vise justement à étouffer le mouvement puisque pendant 2 semaines (il semble que cela ai changer hier) l’ensemble de la communication a étouffer les expressions et revendications politisées, très majoritairement de gauche rouge, présentes sur la place de la République.

      Un des rares messages politisés a été une photo où on voit un homme, que je ne connais pas, revendiquer une constituante - justement la thématique des chouaristes présents sur place : les Citoyens Constituants, le nom de domaine permet de voir que derrière il y a #Lionel_Kahan qui flirte avec l’extrême droite (dont le Cercle des Volontaires qui réalise des films sur place comme l’interview de Finkielkraut). http://confusionnisme.info/2015/04/11/des-membres-du-m6r-invites-du-cercle-des-volontaires

      Un autre message a justement été de lancer une pétition (par l’entreprise marchande de pétition dont Baki Youssoufou est propriétaire : WeSignIt) en soutien à la Nuit Debout - action ridicule au regard de ce qui est dit en AG et qui fait par ailleurs et même de l’objectif de Nuit Debout Convergence des Luttes : occuper l’espace, descendre dans la rue, ne pas rester chez soi, regrouper tout le monde dans les rues. Et donc ne surtout pas signer des pétitions inutiles.

      Donc oui c’est une récupération commerciale et politique.

    • Sur agoravox.tv, les fachos s’expriment ouvertement pour pleurer que Fkk et Chd ont été virés des nuits debouts par la gauche rouge qui donc ne serait pas démocratique en prenant pour preuve la vidéo relayée par @intempestive (le gag).
      Je ne sais pas où en est le rapport de force, mais je pense que le besoin de discréditer nuit debout vient aussi de là …

    • Bientôt Floréal et la récolte de la sédition du 31mars en Prairial ou en ce 27 (Ste Hure de Chasteté, pénitente) de Clinamen : http://www.college-de-pataphysique.org/college/accueil_files/calenpat.pdf
      soit 18 jours après la première #nuit_debout à la sainte trique, lunatique de ce même Clinamen.
      Pourquoi ne pas inventer un nouveau calendrier comme cet illustre pataphysicien. Après tout ce n’est pas plus utopiste qu’une nouvelle constitution.
      Suite aux différends billets précédent et les dernières infos de @gastlag, @Valk, @intempestive ; je propose, illégitimement, que les agioteurs.euses de wesignit et autres cousins de la tour pointue et grandes oreilles de la préfectance seront jugé sur la place de grève et condamné à écouter en boucle
      C.Fourest, A. Finkielkraut et P. Rosanvallon jusqu’au bon vouloir de leur juges.
      Que nuit debout tienne le cap jusqu’au 9 Palotin
      ( Sts Boleslas et Ladislas, polonais ) pour repartir
      jusqu’à ce que mort s’en suive de cette #loi_travail.
      Ensuite nous abolirons le travail lui-même et tout ce qui va avec. En définitive : une rupture historique. Ou C.Fourest, A. Finkielkraut et P. Rosanvallon seront privé de parole. Et que au cas ou ils enfreindraient cette décision sous quelques formes que ce soit, même écrite. Le tribunal de la sainte réprobation du travail, après tirage à la courte paille d’un condamné.e, procédera à l’ablation linguale du malchanceux.
      #Alfred_Jarry

    • @intempestive : alors que le 4 Tatane sera la fête de tous les êtres troublés par la réalité-télé, jeunes et vieux, hommes et femmes, couillons et membrus, pichoues et en formes, se rebellent donc contre le dictat de l’insignifiance et participent à l’instauration d’une ‘Pataphysique nouvelle qui refonde l’irrévérence et l’irrespect qui ont donné à l’histoire les Rabelais et autres grands débauchés lucides qui éclairent encore, à des siècles de distance, la voie de la saine folie.
      Qu’en ce jour d’ ascension du mouchard, statisticien, psychiatre et policier seront mis en orbite tous ces ennemis du FL’P http://www.pataphysiquelibre.org/manifeste.html
      qui prouvera une fois pour toute que les cons en orbite n’en finiront pas de tourner.

    • C’est beau comme du ...Yves Pagès en, brièvement,
      1293 caractères bien sentis et des photos de terrains de luttes en cours.

      Sur le rétropédalage de la #CGT et son affiche avec le slogan : « La police doit protéger les citoyens et non les frapper ! »
      http://www.20minutes.fr/insolite/1829767-20160419-affiche-cgt-contre-violence-policieres-dechaine-internaut
      De bien belles histoires en perspective ou les cogne-dur encartés de la maison bourreman et du SCSI-CFDT ne chasseront plus que les individus jeunes chevelus, avec des blousons noirs, des capuches. (dixit Bernard Blier dans Buffet Froid) mais aussi leur collègues de La cgt-police ou autres affidés.
      Une police réformiste dans un syndicat conciliateur :

      L’arrivée du SCSI est hautement symbolique pour la CFDT, qui était jusqu’à présent très peu présente dans la police nationale. L’objectif consiste à s’appuyer sur cette nouvelle force afin de convaincre l’ensemble des policiers de faire confiance à la #CFDT pour les représenter, quels que soient leur grade et fonction.

      http://www.cfdt.fr/portail/un-syndicat-de-policiers-rejoint-la-cfdt-srv1_215651
      SCSI-CFDT Le syndicalisme 360° #syndicat_de_policiers http://docs.google.com/viewerng/viewer?url=http://scsi-pn.fr/wp-content/uploads/2016/04/SYNTHESE_PPCR_PP.pdf&hl=fr
      http://scsi-pn.fr

      http://lignesdeforce.wordpress.com/2016/04/18/feu-a-volonte-et-que-la-guerre-des-polices-nous-debarrasse-

    • Le mieux pour le mouvement #nuit_debout c’est qu’il reste incontrôlable. Pour le site, je comprends l’embarras de Noémie qui a vu son nom cité dans le quotidien vespéral. Mais cela semble relever de l’#entropie. Même si quelques-uns.es ont créé wiki.nuitdebout.fr pour

      « On pense aux gens qui sont à la campagne, là où il ne se passe rien et où il n’y a pas de Nuit Debout. On reçoit aussi des messages sur FB de personnes qui sont handicapées et qui ne peuvent pas sortir de chez elles et qui sont heureuses de suivre le mouvement grâce à internet ».

      Il se passe toujours quelque chose à la cambrousse, ça va être l’ouverture de la pêche et même sans permis ; tu peux poser ou relever des collets pour attraper des lapins. Et voilà ! un bon civet de lièvre avec des pataches.
      De l’entropie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Entropie , on glisse à la #théorie_de_l'information : http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorie_de_l%27information
      En théorie, l’information diminue l’incertitude. En théorie de la décision, on considère même qu’il ne faut appeler "information " que ce qui est " susceptible d’avoir un effet
      sur nos décisions." ( peu de choses dans un journal sont à ce compte des informations ...) En pratique l’excès d’information tel qu’il se présente dans les systèmes de #messagerie_électronique, peut aboutir à une #saturation, et empêcher la prise de décision. Canaliser les #mass_média et les laisser clapoter dans leur #soupe.
      En conclusion de Numerama : Ils voient tous à travers l’outil numérique « l’espoir d’une démocratie ouverte ». Pour eux le problème réside dans le fait que la politique et l’économie ont très peu innové en 200 ans. Pour Pierre, « c’est dingue de voir qu’on arrive à créer des #intelligences_artificielles et envoyer des trucs sur des planètes, alors qu’au niveau politico-économique c’est le #moyen-âge ». Pour Nuit Debout, les outils #numérique seraient donc une façon de relancer le #progrès.

      Comme la vie est lente et comme l’espérance est violente

      #Apollinaire

      et

      La vie sérieuse marche à 3 km/h. C’est à dire au pas d’une vache sur la route. Le danger d’une vie comme la nôtre, c’est de croire aux 1200 km/h de l’avion et que ce truc là change quoi que ce soit à la création, soit artistique, soit scientifique. Elle est contrainte par la règle des grandes forces naturelles ; un arbre met 10 ans à devenir un arbre. Et un grand tableau ? Et un beau roman ? Et une belle invention ? Du 3 km/h, Monsieur, et encore !

      #Fernand_Léger.

  • The Lies of Neoliberal Economics (or How America Became a Nation of Sharecroppers)
    by MICHAEL HUDSON – CHRIS HEDGES
    http://www.counterpunch.org/2016/04/01/the-lies-of-neoliberal-economics-or-how-america-became-a-nation-of-sha

    HEDGES: Well, and that’s kind of it. You know, there’s Ron Suskind in his book, what’s it called?

    HUDSON: Confidence Men.

    HEDGES: Confidence Men. He interviews someone on #Wall_Street, and asks why they’re so hostile to Obama when he’s so protective of Wall Street. And the answer is, because if we keep being publicly hostile, he can always do what we want .

  • Le mouvement illusoire de Bernie Sanders (par Chris Hedges) – Le Partage
    http://partage-le.com/2016/02/le-mouvement-illusoire-de-bernie-sanders-par-chris-hedges

    Bernie Sanders, qui s’est attiré la sympathie de nombreux jeunes universitaires blancs, dans sa candidature à la présidence, prétend créer un mouvement et promet une révolution politique. Cette rhétorique n’est qu’une version mise à jour du « changement » promis en 2008 par la campagne de Barack Obama, et avant cela par la Coalition National Rainbow de Jesse Jackson. De telles campagnes électorales démocratiques, au mieux, élèvent la conscience politique. Mais elles n’engendrent ni mouvements ni révolutions. La campagne de Sanders ne sera pas différente.

    • Il est assez peu probable que l’auteur aille voter Hillary. Calomnie.

      Je suis pour une révolution, un mot que Sanders aime marteler, mais je suis pour une révolution véritablement socialiste, qui détruise l’establishment corporatiste, y compris le parti Démocrate. Je suis pour une révolution qui exige le retour de la régulation par les lois, et pas juste pour Wall Street, mais pour ceux qui mènent des guerres préventives, qui ordonnent l’assassinat de citoyens états-uniens, qui permettent à l’armée d’établir un contrôle domestique et de détenir indéfiniment des citoyens sans aucune forme de procès, et qui favorisent la surveillance totale des citoyens par le gouvernement. Je suis pour une révolution qui place l’armée, ainsi que l’appareil de sécurité et de surveillance, y compris la CIA, le FBI, le département de sécurité intérieure et la police, sous le contrôle strict de la société civile, et qui réduise drastiquement leurs budgets et pouvoirs. Je suis pour une révolution qui abandonne l’expansion impérialiste, en particulier au Moyen-Orient, et qui rende impossible le profit par la guerre. Je suis pour une révolution qui nationalise les banques, l’industrie de l’armement, les compagnies et services d’énergie, qui brise les monopoles, détruise l’industrie des combustibles fossiles, finance les arts et la radiodiffusion publique, fournisse le plein emploi et l’éducation gratuite, y compris universitaire, annule toutes les dettes étudiantes, bloque les saisies bancaires et les saisies de maisons, garantisse la gratuité et l’universalité des soins publics et un revenu minimum pour ceux qui ne peuvent travailler, en particulier les parents seuls, les handicapés et les personnes âgées. La moitié du pays, après tout, vit maintenant dans la pauvreté. Aucun de nous n’est libre.

  • TLAXCALA : Le pacifisme comme pathologie<br><i>Préface à l’édition 2007 du livre de Ward Churchill, « Pacifism as a Pathology »(1986)</i>
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=16894

    Ce livre extraordinairement important plonge au cœur d’une des principales raisons pour lesquelles les mouvements cherchant à faire advenir la justice sociale et environnementale échouent. La question fondamentale est ici : la violence peut-elle être un outil acceptable pour contribuer à mettre en place du changement social ? Il s’agit peut-être de la plus importante des questions de notre époque, et pourtant, bien souvent, les discussions à son sujet tournent autour de clichés et d’une sorte de pensée magique : comme si, d’une certaine façon, si nous étions tous assez bons et gentils, l’État cesserait d’utiliser sa violence pour nous exploiter tous. J’aimerais que cela soit vrai. Mais, bien évidemment, ça ne l’est pas.

    Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe. Nous sommes vraiment le dos au mur. La culture dominante est en train de tuer la planète. 90% des grands poissons des océans ont disparu. Les forêts amazoniennes pourraient entrer en phase de déclin irréversible dans l’année. Tous les cours d’eau des USA sont contaminés par des carcinogènes. Cela ne devrait pas nous surprendre, étant donné que le lait maternel de la totalité des mères de la planète — humaines et non-humaines — est contaminé par des carcinogènes. Le réchauffement climatique s’accélère, et avec lui la possibilité réelle de rendre cette planète inhabitable pour l’essentiel, et la réponse de ceux au pouvoir est de nous dire que ce mode de vie — ce mode de vie qui détruit la planète, qui commet des génocides contre chacune des cultures indigènes qu’il rencontre, qui dégrade et appauvrit la vaste majorité des humains, qui, véritablement, est basé sur et dépend de chacune de ces choses — n’est pas négociable.

    En même temps, les efforts de ceux d’entre nous qui combattent le système sont insuffisants. C’est manifeste, sinon nous ne serions pas en train de perdre. Les taux de déforestation ne seraient pas en train de continuer à s’accélérer, les océans ne continueraient pas à être assassinés, les peuples indigènes à être massacrés ou expulsés de leurs terres.

    Qu’allons-nous faire ? Avec la planète entière en jeu, il est plus que temps que nous mettions toutes nos options sur la table.

    Il s’agit d’un livre nécessaire, et plus encore à chaque jour qui passe.

    #résistance #non-violence #pacifisme #violence_d'état

    • deux jour plus tard parait un article un peu plus complet sur http://partage-le.com/2015/12/le-pacifisme-comme-pathologie-par-derrick-jensen :

      Mais je vais vous raconter quelque chose de très important : les Juifs ayant participé à l’insurrection du Ghetto de Varsovie, y compris ceux qui se sont lancés dans ce qu’ils pensaient être des missions suicide, ont eu un taux de survie plus élevé que ceux qui se sont pliés. N’oubliez jamais ça.

      La seule solution pour sortir d’une double contrainte, c’est de la briser. N’oubliez jamais ça non plus.

      J’ai repris contact, récemment, avec un vieil ami. Durant les années qui se sont écoulées depuis notre dernière rencontre, il est, apparemment, devenu pacifiste. Il dit qu’il pense possible d’atteindre n’importe qui à l’aide d’un argument suffisamment convaincant.

      « Ted Bundy ? », ai-je demandé.

      « Il est mort »

      « Lorsqu’il était en vie »

      « Okay, j’imagine que non ».

      « Hitler ? » Il est resté silencieux.

      J’ai dit : « Gandhi a essayé. Il lui a écrit une lettre en lui demandant de bien vouloir cesser ce qu’il faisait. Il a été évidemment surpris que Hitler ne l’ait pas écouté ».

      « Je pense toujours », dit-il, « que dans la plupart des cas, vous pouvez parvenir à une sorte d’entente avec les gens ».

      « Bien sûr », ai-je répondu. « La plupart des gens. Mais, si quelqu’un veut ce que tu as, et que cet individu est prêt à tout pour l’obtenir ? » Je pensais aux mots de Red Cloud, Indien Oglala, qui parlait de l’insatiabilité et du comportement abusif des membres de la culture dominante : « Ils nous ont fait des promesses, plus que je ne puis m’en souvenir. Mais n’en ont tenu qu’une. Ils ont promis de prendre notre terre, et ils l’ont prise ».

    • @val_k : Le passage que tu cites fait-il partie des compléments trouvés sur l’article du site « partage-le » ? Je te pose cette question car le passage existe également sur la page de « tlaxcala ».

      Sinon j’ai bien apprécié la vidéo avec Chris Hedges (la pathologie des super-riches).

  • Lee Lakeman : « Nous vivons présentement un soulèvement d’envergure »
    Entrevue avec Jess Martin

    https://tradfem.wordpress.com/2015/12/21/lee-lakeman-nous-vivons-presentement-un-soulevement-denvergure

    Jess : Alors, comment procède-t-on à la construction de ces collectifs ? Où commencer ? Vaut-il mieux vous impliquer dans une instance préexistante ou s’assembler autour d’un enjeu particulier ?

    Lee : Je pense que l’on a besoin d’une certaine affinité les unes pour les autres, une cause commune, et une certaine pratique partagée. À Rape Relief, ce qui a sauvé notre peau à plusieurs reprises comme collectif (quand on était piégé par des disputes intestines) était qu’il nous fallait toutes répondre au téléphone. Donc, nous avions ce que Chris Hedges appelle un impératif moral. Nous n’allions pas abandonner la ligne téléphonique d’urgence. Cet engagement partagé à l’égard de la femme que nous ne connaissions pas nous a permis de demeurer un collectif pertinent et important.

    Il faut être robustes. Il faut être engagées. Plus il y a de collectifs, mieux c’est, et l’idéal, c’est quand ils se chevauchent – quand il y a des femmes au sein de votre groupe qui appartiennent à deux ou trois collectifs différents, cela augmente leur capacité de se parler entre elles.

    [...]

    Lee : [...] Nous savons déjà que sensibiliser les gens est très important pour nous, que l’action directe est très importante pour nous, que nous avons pratiqué un lobbying assez professionnel et que le renforcement de coalitions larges faisait partie de notre histoire. Nous savons que nous avons eu un énorme succès juste après le massacre de Montréal et réalisé un grand nombre de réformes au cours de cette période. Immédiatement après, cependant, nous avons essuyé durement le choc du néolibéralisme.

    Et nous sommes toujours dans cette période, à essayer de comprendre comment fonctionner. Nous ne disposons pas de réponses faciles, mais il y a quelques concepts qui sont encore utiles et toujours importants. Qu’est-ce que cela signifie de faire du lobbying ? Qu’est-ce que cela signifie de faire l’action directe et que peuvent être ces actions pour contrer la violence anti-femmes ?

    Pensons à « Reprendre la Nuit », par exemple : c’est une renaissance de la tactique de l’action directe, et elle va être évaluée en tant que telle. Quel objectif a-t-elle atteint ? Nous savons que les femmes ont appris quelque chose au sujet de prendre la rue, de travailler ensemble, de se doter de leurs propres systèmes de sécurité. Toutes ces choses sont importantes.

    Traduction : Tradfem
    Texte original : http://www.feministcurrent.com/2015/10/16/we-are-in-the-midst-of-an-uprising-an-interview-with-lee-lakeman

    #Lee_Lakeman est une militante et conférencière féministe, qui a été travailleuse communautaire anti-violence durant plus de 30 ans. Elle continue son activité de conseillère et de militante anti-violence depuis sa prise de retraite. En mai 2013, Lee a reçu un doctorat honorifique de l’Université de la Colombie-Britannique. Le jour de sa retraite, elle a également remporté le prix Thakore Visiting Scholar de l’Université Simon Fraser, donnée au nom de Mahatma Gandhi.

    #Jess_Martin est spécialiste en relations publiques, écrivaine en herbe, et rédactrice adjointe à Feminist Current. Elle préfère écrire sur des thèmes féministes, des enjeux liés au capacitisme et des questions environnementales, mais pourrait se laisser persuader d’élargir ses horizons en échange d’argent et/ou de nourriture. Dans ses temps libres, Jess s’occupe à tricoter, jardiner ou ressasser, en position fœtale, des dilemmes de théorie politique auxquels personne de sensé ne s’intéresse. Suivez-la sur Twitter à https://twitter.com/jlynnmartin

    #entrevue #féminisme #Vancouver #feminist_current #tradfem

  • À propos de ce que « socialisme » signifie ...

    Chris Hedges : What It Means to Be a Socialist - Chris Hedges - Truthdig
    http://www.truthdig.com/report/item/what_it_means_to_be_a_socialist_20150920

    We will, as Friedrich Engels wrote, make a transition to either socialism or barbarism. If we do not dismantle global capitalism we will descend into the Hobbesian chaos of failed states, mass migrations—which we are already witnessing—and endless war. Populations, especially in the global South, will endure misery and high mortality rates caused by collapsing ecosystems and infrastructures on a scale not seen since perhaps the black plague. There can be no accommodation with global capitalism. We will overthrow this system or be crushed by it. And at this moment of crisis we need to remind ourselves what being a socialist means and what it does not mean.

  • Vidéo : les Israéliens abattent une femme palestinienne immobile | Jonathan Cook | Traduction : Jean-Marie Flémal | Pour la Palestine
    publié dans 9 octobre 2015

    (...) Aujourd’hui, nous disposons d’une vidéo dérangeante montrant une exécution similaire mais, cette fois, pas dans les territoires occupés. Cela se passe en Israël même et la victime est une citoyenne israélienne – membre de la minorité palestinienne du pays, qui représente un cinquième de la population d’Israël.

    Israa Abed, 30 ans, mère de trois enfants et originaire de Nazareth, a été abattue aujourd’hui à la gare centrale des bus d’Afula, près de Nazareth. Elle était entourée de nombreux soldats, de policiers et de ce qui s’est avéré être des civils israéliens armés. Les soldats sur place étaient probablement des passagers des nombreux bus qui passent par Afula.

    Les médias israéliens ont rapporté pour commencer qu’elle avait été abattue alors qu’elle essayait de poignarder un garde de la sécurité. La vidéo (ci-dessous) montre que ce n’est absolument pas le cas. Elle a été abattue après être restée immobile à la gare des bus pendant de longs moments, apparemment terrifiée, dans ce qui ressemble à un état de panique absolue, puisque de plus en plus de gens pointaient leurs armes sur elle.

    Vu la piètre qualité de la vidéo, il est pratiquement impossible de savoir si elle tient un couteau. Mais il est possible de voir qu’à l’instar de Hashlamon, elle ne représente de menace pour aucun des soldats au moment où elle est abattue. Ce point est souligné par le fait que plusieurs soldats et policiers s’approchent d’elle (donc ne s’éloignent pas d’elle) dans les tout derniers instants avant qu’elle ne soit abattue. Elle ne fait guère plus qu’osciller un peu, sur la vidéo, et on la voit se retourner lorsqu’un policier fonce directement sur elle à l’instant même où plusieurs détonations se font entendre sur la bande sonore.

    Par chance, il s’avère qu’elle a survécu aux coups de feu et on rapporte qu’elle est dans un état stationnaire à l’hôpital.

    Mais cette vidéo est troublante à divers titres.

    Tout d’abord, et cela saute aux yeux, cette femme a été abattue alors qu’elle ne posait aucune menace immédiate. La personne ou les gens qui ont ouvert le feu l’ont fait sans aucune justification possible, hormis leurs propres craintes. On ne peut s’empêcher de se demander si la facilité avec laquelle les Juifs israéliens abattent des Palestiniens, qu’il s’agisse de leurs concitoyens en Israël ou des victimes de l’occupation, ne reflète pas les discours qui dominent depuis longtemps dans le système éducatif, les médias et la politique d’Israël et qui déshumanisent les « Arabes ».

    Secundo, l’exécution semble avoir lieu, non pas parce que les gens qui l’entourent craignent de se trouver en danger, mais du fait que le groupe même se laisse gagner par une frénésie collective à propos du couteau supposé. Dans ce genre d’atmosphère, quelqu’un immanquablement va appuyer sur la gâchette tôt ou tard.

    C’est très similaire à une autre vidéo récente, dans laquelle un groupe de Juifs religieux (et sans armes) poursuit Fadi Alloun dans une vaste zone découverte de Jérusalem en criant pour qu’on l’abatte. Lorsque les forces sécuritaires apparaissent, la vidéo montre la police qui ouvre le feu, obéissant apparemment aux ordres de la foule, et tue le jeune homme. Ici non plus, il s’avère qu’Alloun ne représente de menace pour personne au moment où il est abattu.

    Tertio, les hommes politiques israéliens, y compris le maire de Jérusalem, Nir Barkat, ont adressé un appel aux civils juifs afin qu’ils portent sur eux leurs armes en permanence et qu’ils soient prêts à s’en servir. Cette vidéo montre à quoi cette politique est susceptible d’aboutir : une justice sommaire appliquée par le maillon le plus déséquilibré de la chaîne sécuritaire.

    Quarto, c’est une tendance profondément embarrassante en Israël même que des civils juifs se mettent à copier les colons des territoires occupés en croyant qu’ils devraient eux-mêmes se livrer à des attaques vengeresses. Aujourd’hui, un Juif de Dimona a poignardé quatre Palestiniens, dont deux citoyens israéliens. La vidéo est une illustration vivante de l’ambiance de victimisation qui déferle sur Israël, une ambiance qui fait que les Israéliens deviennent très rapides pour dégainer et qu’ils se sentent prêts à assumer le rôle d’anges vengeurs.

    Il est assez déplorable que les Palestiniens en Israël doivent faire face à des forces de sécurité qui les traitent comme des ennemis. Mais les choses empireront encore bien davantage si même le pouvoir de la loi, déjà hautement préjudiciable, se fait remplacer par la foule des lyncheurs.

    https://www.youtube.com/watch?t=45&v=hk9tWbcGGCc

  • Un terrible dénouement (Chris Hedges) | Le Partage
    http://partage-le.com/2015/09/un-terrible-denouement-chris-hedges

    Le joug idéologique et physique de la puissance impériale États-unienne, soutenu par l’idéologie utopique du néolibéralisme et du capitalisme mondialisé, se désagrège. Beaucoup, dont nombre de ceux évoluant au cœur de l’empire états-unien, reconnaissent que chaque promesse faite par les partisans du néolibéralisme est un mensonge. La richesse mondiale, au lieu d’être équitablement répartie comme l’ont promis les partisans du néolibéralisme, a été siphonnée entre les mains d’une élite oligarchique vorace, entraînant ainsi d’immenses inégalités économiques. Les travailleurs pauvres dont les syndicats et les droits ont été éliminés et dont les salaires stagnent ou baissent depuis 40 ans, ont été condamnés à la pauvreté chronique et au chômage, transformant leur vie en une crise interminable, source d’un stress permanent. La classe moyenne s’évapore. Des villes qui produisaient et offraient autrefois des emplois en usine se changent en villes fantômes. Les prisons sont surpeuplées. Les corporations ont orchestré la destruction des barrières commerciales, engrangeant ainsi plus de 2.1 billions de dollars en profits dans des banques offshores pour éviter de payer des taxes. Et l’ordre néolibéral, malgré sa promesse de construire et de répandre la démocratie, a éviscéré les systèmes démocratiques, les transformant en Léviathans corporatistes.

    La démocratie, particulièrement aux États-Unis, est une farce, vomissant des démagogues d’extrême-droite comme Donald Trump, qui pourrait devenir le candidat républicain à la présidentielle, et peut-être même le président, ou d’insidieux et malhonnêtes larbins corporatistes comme Hillary Clinton, Barack Obama, et, s’il tient sa promesse de soutien au candidat démocrate, Bernie Sanders. Les étiquettes « libéral » et « conservateur » sont dépourvues de sens dans l’ordre néolibéral. Les élites politiques, républicaines ou démocrates, servent les intérêts des corporations et de l’empire. Elles sont des facilitatrices, tout comme la majorité des médias et des universitaires, de ce que le philosophe politique Sheldon Wolin appelle notre système de « totalitarisme inversé ».

  • Notre manie d’espérer est une malédiction (Chris Hedges) | Le Partage
    http://partage-le.com/2015/05/notre-manie-desperer-est-une-malediction-chris-hedges

    La croyance naïve selon laquelle l’histoire est linéaire, et le progrès technique toujours accompagné d’un progrès moral, est une forme d’aveuglement collectif. Cette croyance compromet notre capacité d’action radicale et nous berce d’une illusion de sécurité. Ceux qui s’accrochent au mythe du progrès humain, qui pensent que le monde se dirige inévitablement vers un état moral et matériel supérieurs, sont captifs du pouvoir. Seuls ceux qui acceptent la possibilité tout à fait réelle d’une dystopie, de la montée impitoyable d’un totalitarisme institutionnel, renforcé par le plus terrifiant des dispositifs de sécurité et de surveillance de l’histoire de l’humanité, sont susceptibles d’effectuer les sacrifices nécessaires à la révolte.

    • http://seenthis.net/messages/374243
      http://seenthis.net/messages/374260

      en gros : « cessez d’espérer bande de débiles aliénés, désespérez donc, qu’on puisse vous vendre une autre espérance qui permettra de vous utiliser, on a besoin de sacrifices »
      dites moi quelle différence il y a entre ça et les manipulations religieuses qui ont cours en ce moment un peu partout, créant elles aussi leur lot de « sacrifiés héroïques » à leur « révolte de la juste cause », comme par hasard recrutés dans les classes sociales les plus pauvres eux aussi.

    • « Seuls ceux qui acceptent la possibilité tout à fait réelle d’une dystopie, de la montée impitoyable d’un totalitarisme institutionnel, renforcé par le plus terrifiant des dispositifs de sécurité et de surveillance de l’histoire de l’humanité, sont susceptibles d’effectuer les sacrifices nécessaires à la révolte. »

      Si ce n’est pas de l’espoir, et du pas très joli, je ne sais pas ce que c’est ! #Faukon #yaka

      Ne rien espérer, c’est une chose, mais pour ce qui est de vendre du sacrifice, la concurrence est toujours rude.

      Et puis... même si le reste du texte aborde des questions un petit peu plus intéressantes, il est amusant de voir l’auteur citer #Walter_Benjamin à l’appuis de son propos, quand on pourrait aussi bien remarquer le rôle déterminant qu’a joué le désespoir dans les dernières années de la vie et la mort de Benjamin.

      Universitaires pour universitaires, je préfère de loin l’approche de #Agustin_Garcia_Calvo, qui insistait un peu plus subtilement sur le fait que « le futur est une idée réactionnaire » (dans le bref mais stimulant « #Contre_la_paix_contre_la_démocratie »), ou la lecture qu’un #Jean_François_Billeter fait de la philosophie quelque peu plus ancienne de #Tchouang-Tseu, qui non content de sembler autrement à l’aise avec la question des différents régimes ou formes de la conscience de soi, envoyait paître, en sus, (ou plus précisément, parfois, consacrer le reste de leur vie à nourrir des porcs) les trop zélés amateurs de sagesse.