person:christine delphy

  • Le rapport du défenseur des droits sur les discriminations raciales par Nassira El Moaddem dans le Bondy Blog | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/21/le-rapport-du-defenseur-des-droits-sur-les-discriminations

    Au moins trois motifs de discrimination pour un tiers des répondants

    Premier motif de discrimination rapporté par les déclarants : les origines. Un motif qui se cumule souvent avec d’autres : prénoms et noms de famille majoritairement, couleur de peau et religion supposée. Une étudiante de 20 ans rapporte ce témoignage. “Je ne suis jamais très l’aise quand je dois déposer des CV ou même téléphoner pour une candidature car j’ai l’appréhension de donner mes nom et prénom. J’ai toujours un peu peur”. Certains témoins indiquent avoir changé les noms et prénoms de leur CV les remplaçant par d’autres “d’origine française“. “Au total, un tiers des répondants font état d’au moins trois motifs de discrimination lors de la dernière expérience qu’ils ont connue”, écrit l’étude.

    #discriminations_raciales_à_l'embauche

  • Il existe déjà un code de la laïcité : la loi de 1905 contre la persécution religieuse | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/11/il-existe-deja-un-code-de-la-laicite-la-loi-de-1905-contre

    Dans son éditorial du 27-28 mars, le Monde rapporte les propos de Claude Guéant : « les agents du service public « ne devraient pas porter de « signes religieux », pas davantage que leurs « usagers ». » Le Monde commente : « Bannis donc dans le métro, a-t-on cru comprendre, le crucifix, le foulard islamique ou la kippa » ; commente ces propos sans s’en étonner, et surtout sans poser la question de savoir si cette proposition est légale ou non.

    Entre autres questions. Car cette « idée » de M. Guéant, comme l’idée de M. Chatel d’interdire aux mères dites « voilées », en fait portant un foulard, d’accompagner leurs enfants dans les sorties scolaires, comme l’idée de M. Copé d’imposer que les prêches dans les mosquées soient prononcés en français, toutes ces idées reposent sur une interprétation tendancieuse et fausse du mot « public », qui a plusieurs sens en France. Et derrière la confusion entretenue par certains entre ses différents sens, se profile une attitude qui réclame pour l’Etat le droit de vider subrepticement la loi de 1905 de son contenu, et aussi d’exercer un pouvoir absolu sur les pratiques et les consciences. Or cette attitude est contraire tant à nos lois – et d’abord à celle de 1905 — qu’aux conventions internationales qui protègent les libertés individuelles, et d’abord la liberté de conscience.

    Ou, pour le dire autrement, aucune de ces propositions n’est légale, et elles ne peuvent avoir l’apparence de la raison que parce que ceux qui les émettent, et probablement une partie de ceux qui les écoutent, jouent sur le mot « public », d’une part, et d’autre part voient sans déplaisir le contrôle de la société civile par l’Etat s’agrandir de jour en jour. D’abord en poussant toute une partie de la population française, les Musulman.es, hors de la loi commune, hors de la vie commune ; en les déclarant fautifs, voire criminels, en leur retirant les protections et les droits usuels.

    #Laïcité #islamophobie

    Voir aussi : https://seenthis.net/messages/523430

  • Débat sur le #burkini : une nouvelle #offensive_raciste | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/01/debat-sur-le-burkini-une-nouvelle-offensive-raciste

    Le tribunal administratif supérieur a peut-être ralenti pour un temps la #chasse_aux_sorcières quand il a conclu que le décret du maire constituait une « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle »

    Mais pour combien de temps ? Et verra-t-on un jour les femmes #musulmanes, qui ne peuvent pas travailler dans les services de l’État (santé, éducation, etc.), et sont de plus en plus exclues également du secteur privé, récupérer le droit de gagner leur vie ? Afin de parvenir à cette indépendance de leurs maris que les vieux hommes blancs qui gouvernent ce pays leur souhaitent si ardemment, tout en les privant des moyens de l’acquérir ?

  • Débat sur le #burkini : une nouvelle #offensive_raciste

    01/09/2016

    Par #Christine_Delphy

    Même si les médias étrangers semblent découvrir le fait depuis le débat sur le burkini, ce débat n’a rien de nouveau, mais s’inscrit dans une longue vague de mesures et controverses anti-musulmanes. Ces mesures n’ont pas été adoptées avant 2004, mais elles avaient été précédées par une propagande médiatique intense pendant au moins 30 ans, où l’on expliquait comment l’islam est incompatible avec la démocratie et donc un danger pour France – ce pays si démocratique.

    Cette propagande contre l’islam s’est ensuite transformée en une attaque contre les personnes musulmanes elles-mêmes.

    [...]

    Le tribunal administratif supérieur a peut-être ralenti pour un temps la #chasse_aux_sorcières quand il a conclu que le décret du maire constituait une « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir, la liberté de conscience et la liberté personnelle »

    Mais pour combien de temps ? Et verra-t-on un jour les femmes musulmanes, qui ne peuvent pas travailler dans les services de l’État (santé, éducation, etc.), et sont de plus en plus exclues également du secteur privé, récupérer le droit de gagner leur vie ? Afin de parvenir à cette indépendance de leurs maris que les vieux hommes blancs qui gouvernent ce pays leur souhaitent si ardemment, tout en les privant des moyens de l’acquérir ?

    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/09/01/debat-sur-le-burkini-une-nouvelle-offensive-raciste

    • C’est pas un argument, c’est une évidence.

      C’est aussi totalement absurde de prétendre « libérer » des gens de force ...
      C’est le salariat qui a permis aux femmes occidentales de se libérer (tant qu’on travaille au sein de la famille, pas de vraie autonomie, ni de facilité pour divorcer quand ça va mal).

      C’est l’élévation du niveau de vie qui fait que les gens prennent un peu de distance avec leur religion (voir Emmanuel Todd).

      Christine Delphy a raison.

      Une parole très claire aussi de Clémentine Autain :
      https://www.youtube.com/watch?v=ON7SIsOYaEM

      Ce qui fait ch... c’est qu’il y a toujours une jeune femme musulmane « moderne » pour être recrutée par la télé pour dire beaucoup de mal des femmes musulmanes traditionalistes.

      Un peu de tolérance, de tous les côté, svp ! Et que chacune trouve la voie de son épanouissement à son rythme.

      Sinon, moi je vais me mettre à militer contre les talons hauts et les pantalons slim moulant les parties génitales : signes évidents d’aliénation par le modèle occidental de la femme-objet-sexuel et de soumission au désir masculin. ;-)

      Allez, je reviens sur mes paroles : en fait, on choisit tous une aliénation ou une autre. Tant que c’est nous qui la choisissons, notre aliénation, et pas l’état, le père ou le mari, c’est OK.

    • @stephane_m

      1) "Tant que c’est nous qui la choisissons, notre aliénation, et pas l’état, le père ou le mari, c’est OK."
      Je ne sais pas si je comprends bien cet phrase : l’aliénation est "la perte de sa maîtrise, de ses forces propres au profit d’un autre."
      En l’occurrence, il s’agit bien de la communauté et de la famille donc des "pères et des maris" et même des frères et d’autres femmes.

      2) "Y a toujours une jeune femme musulmane « moderne » pour être recrutée par la télé pour dire beaucoup de mal des femmes musulmanes traditionalistes."
      Inverse ta phrase et tu verras que tu discrédites arbitrairement la parole de certains.
      Je l’inverse pour toi : "Y a toujours une jeune femme musulmane « engagé » pour être recrutée par les islamistes pour dire beaucoup de mal de l’état."

    • @aktivulo :
      Une fille qui vacille sur ses talons trop hauts et, se trouve hyper serrée dans son pantalon trop petit, est tout à fait aliénée dans le sens où elle se sent obligée d’être un objet sexuel attirant le désir des hommes. Elle répond au désir de la société occidentale et au désir d’une partie des hommes occidentaux. Elle est, dans ce sens, aliénée. Mais personne ne l’oblige physiquement à cette aliénation là (l’obligation est idéologique à travers les médias, la TV, les magasines féminins etc...). Donc pas de problème.

      Une femme qui va à la plage en burkini est aliénée à la représentation de la femme dans une forme traditionaliste de la religion musulmane. Tant qu’elle n’est pas contrainte physiquement par sa famille de porter cette tenue, il n’y a pas de problème non plus.

      Les musulmanes qui portent le burkini ne sont pas « engagée par les islamistes ». Parce que les islamistes n’acceptent pas du tout que les femmes aillent à la plage. Le burkini est un commencement d’émancipation des femmes de familles musulmanes très traditionalistes : elles vont se baigner.

  • Valls agent de la guerre civile par Ugo Palheta | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/08/28/valls-agent-de-la-guerre-civile-par-ugo-palheta

    La décision du Conseil d’Etat est une victoire, mais elle est partielle : elle n’annule pas les lois et circulaires islamophobes passées dans les quinze dernières années, et elle n’est qu’un coup d’arrêt provisoire. Souvenons-nous qu’en 1994, le Conseil d’Etat avait invalidé le règlement intérieur d’un lycée [9] prétendant interdire les signes religieux dans l’établissement. Il avait annulé au passage un jugement du tribunal administratif de Nantes, et du même coup empêché l’exclusion scolaire de plusieurs élèves. Quelques années plus tôt, en 1989, le même Conseil d’Etat avait déjà précisé : « Dans les établissements scolaires,le port par les élèves de signes par lesquels il entendent manifester leur appartenance à une religion n’est pas par lui-même incompatible avec le principe de laïcité, dans la mesure où il constitue l’exercice de la liberté d’expression et de manifestation de croyances religieuses ».

  • Le collectif Mwasi : « L’Afroféminisme n’est pas un bloc monolithique » | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201607100001/le-collectif-mwasi-lafrofeminisme-nest-pas-un-bloc-monolithique

    Le Bondy Blog : Comment définiriez-vous votre Afroféminisme ?

    Il est bon de rappeler que l’Afroféminisme n’est pas un bloc monolithique. Il y a différents Afroféminismes. Le nôtre est non seulement pro-choix au sens où il défend le droit à l’avortement, la liberté de porter le voile ou non, la liberté d’expression corporelle et sexuelle, le choix de son identité de genre mais également intersectionnel, un concept popularisé par une Afroféministe états-unienne Kimberlé Williams Crenshaw à partir d’un travail sur la violence domestique et l’isolement des femmes battues Afro-étatsuniennes, rendues doublement invisibles par l’expérience croisée du racisme et du sexisme. C’est un outil qui permet de penser l’intersection des rapports de domination de sexe, de race et de classe. C’est en ce sens que nous sommes un collectif intersectionnel : nos luttes sont multiples et indémêlables. Elles s’attaquent aussi bien aux discriminations raciales, sexistes, classistes, validistes qu’à celles que subissent les minorités sexuelles et de genre face à la cishéteronormativité.

    Le Bondy Blog : On porte aujourd’hui beaucoup d’attention au mouvement Afroféministe en France mais on oublie l’histoire de la présence de féministes noires en France. Pouvez-vous retracer la généalogie de l’Afroféminisme français ?

    Notre collectif n’est pas le premier collectif Afroféministe en France. En témoigne l’existence de la Coordination des femmes noires de 1976 à 1982, un mouvement de femmes noires Africaines et Antillaises qui luttaient pour le droit à la contraception et à l’avortement, contre l’apartheid et la répression en Afrique ou contre les politiques impérialistes. De 1982 à 1994, le mouvement pour la défense des droits de la femme noire (MODEFEN) a pris le relais. Mais on pourrait remonter aux soeurs Nardal qui, dans les années 20, tenaient un salon littéraire à Clamart dont l’objectif était de mettre en relation les diasporas noires. Des féministes noires ont donc bien existé en France. Il faudrait cesser de se référer sans cesse aux États-Unis même si cela s’explique par le peu de visibilité et d’archives sur ce mouvement en France. Il est par exemple très difficile de se procurer un exemplaire de La parole aux négresses d’Awa Thiam, une des membres de la Coordination des femmes noires ou d’avoir accès à La Revue du Monde Noir fondée en 1931 par le Dr Sajous (Haïtien) et les soeurs Jane, Andrée et Paulette Nardal (Martiniquaises). Il faut raviver la mémoire des Afroféminismes en France. Il y a actuellement un problème de transmission et d’institutionnalisation de ces luttes.

    Le Bondy Blog : Vous prônez un savoir sur, par et pour les femmes noires au sein d’espaces non mixtes. En quoi cette non-mixité de race et de genre est-elle une « nécessité politique » pour reprendre l’expression de la sociologue Christine Delphy ?

    C’est une nécessité politique parce que nous devons reconquérir notre droit à la parole. L’hostilité de certaines féministes à cette non-mixité perçue comme « communautariste » et « excluante » est assez surprenante quand on sait que la non-mixité est une tradition féministe. Ce qui dérange ces gen.te.s, au fond, c’est de ne pas avoir le contrôle sur nos luttes et notre agenda militant. De voir leurs privilèges mis en lumière. Nous affirmons être les mieux placées pour saisir les armes de notre émancipation. Ce n’est pas une non-mixité contre les autres. C’est une non-mixité pour nous retrouver entre nous, dans un espace sain et bienveillant où s’écouter et se soutenir. Un espace pour identifier et combattre les multiples violences que nous subissons en tant que femmes noires.

    #féminisme #afroféminisme #historicisation #non-mixité #choix #intersectionnalité

  • Meghan Murphy : 9 choses qui font de vous une meilleure féministe | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/07/03/meghan-murphy-9-choses-qui-font-de-vous-une-meilleure-femi

    Vous vous demandez sans doute à quoi bon lire la revue Bustle ? Eh bien, simplement, pour les énumérations loufoques comme celle qu’ils ont publiée le 10 septembre, sous le titre « 9 choses qui ne font pas de vous une meilleure féministe ». Je vais vous épargner quelques minutes, que vous gaspillerez plus utilement à vous examiner les pores ou à épingler des photos de votre chat sur Instagram, en vous résumant l’essentiel de ce papier : Tout ce que vous faites est féministe et tout le monde est féministe et aussi, le féminisme est tout ce que vous dites qu’il est #amen

    Vous vous sentez mieux ? Eh bien, tant mieux. Je me meurs d’envie de découvrir leur prochaine liste-bidon : « 11 choses qui ne font pas de Marx un communiste mieux que vous. » Par exemple : Vous possédez les moyens de production ? Et alors ?! Ne laissez personne censurer votre communisme #lecommunismeestpourtoutlemonde. Vous êtes né-e bourgeois-e, mais vous vous êtes toujours senti-e de classe ouvrière à l’intérieur ? Aucun problème. Assumer une identité prolétarienne est une façon branchée de subvertir l’opposition binaire de classe.

    Mais je digresse. Le bon côté de l’énumération-bidon de Bustle est qu’elle m’a inspirée à en créer moi-même une. Voici les neuf critères réels qui font vraiment de vous LA meilleure :

    #féminisme #luttes

  • En 1984, pour les politiciens de droite, « la laïcité est un projet totalitaire »
    https://rebellyon.info/Ecole-laique-Ecole-Libre-15941

    Le projet de loi Savary est un projet de loi visant la création d’un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale » proposé en 1981 par le PS, saboté en 1984 par la droite et les cathos et sabordé par le PS lui même. Les partisans de la laïcité aujourd’hui étaient ses plus farouches (...) — Analyse et réflexion, Éducation - partage des savoirs, Discriminations, Une, François Mitterrand, Simone Veil, Valéry Giscard d’Estaing, 1, Jacques Chaban-Delmas, la moitié des élèves français, La loi sur le foulard islamique - Christine Delphy

  • Encore des #tribunes que Hollande et Valls ne liront pas...

    Nous continuerons à manifester
    Etienne Balibar (philosophe), Jacques Bidet (philosophe), Jérôme Bourdieu (économiste), Christophe Charle (historien), Benjamin Coriat (économiste), Christine Delphy (sociologue), Eric Fassin (sociologue), Olivier Fillieule (sociologue), Bastien François (politiste), Jean-Marie Harribey (économiste), Sabina Issehnane (économiste), Esther Jeffers (économiste), Pierre Khalfa (coprésident de la Fondation Copernic), Rose-Marie Lagrave (sociologue), Frédéric Lebaron (sociologue), Philippe Légé (économiste), Dany Lang (économiste), Willy Pelletier (sociologue), Jonathan Marie (économiste), Gérard Mauger (sociologue), Christian de Montlibert (sociologue), Léonard Moulin (économiste), Gérard Mordillat (romancier), Gisele Sapiro (sociologue), Johanna Siméant (politiste), Violaine Roussel (politiste), Christian Topalov (sociologue), Libération, le 16 juin 2016
    http://www.liberation.fr/debats/2016/06/16/nous-continuerons-a-manifester_1459962

    A signer ici :
    https://www.change.org/p/je-ne-respecterai-pas-l-interdiction-de-manifester

    Ce gouvernement a peur
    Pierre Alferi (écrivain), Jean-Claude Amara (porte-parole de Droits devant !!), Nathalie Astolfi (enseignante), Ana Azaria (présidente de Femmes Egalité), Igor Babou (universitaire), Etienne Balibar (philosophe), Ludivine Bantigny (historienne), Amal Bentounsi (Urgence Notre Police Assassine), Eric Beynel (porte-parole de Solidaires), Daniel Blondet (militant anti-impérialiste), Antoine Boulangé (enseignant), Claude Calame (historien), Laurent Cauwet (éditeur), Manuel Cervera-Marzal (sociologue), Déborah Cohen (historienne), Christine Delphy (sociologue), Alain Dervin (enseignant), Paul Dirkx (sociologue), Joss Dray (photographe), Julien Dufour (doctorant en sociologie), Jules Falquet (sociologue), Eric Fassin (sociologue), Samantha Faubert (hispaniste), Sophie Fesdjian (anthropologue, enseignante), Alain Frappier (illustrateur), Désirée Frappier (scénariste), Bernard Friot (sociologue), Luc Gaffet (militant CGT), Fanny Gallot (historienne), Franck Gaudichaud (politiste), Valérie Gérard (philosophe), Céline Gondard-Lalanne (porte-parole Solidaires), Nahema Hanafi (historienne), Samuel Hayat (politiste), Eric Hazan (auteur et éditeur), Catherine Jardin (éditrice), François Jarrige (historien), Fanny Jedlicki (sociologue), Claude Kaiser (militant anti-nucléaire), Leslie Kaplan (écrivaine), Patrice Lardeux (militant CGT), Mathilde Larrère (historienne), Olivier Le Cour Grandmaison (universitaire), Pascal Maillard (universitaire et syndicaliste), Philippe Marlière (politiste), Bénédicte Monville-De Cecco (conseillère régionale IDF (EELV)), Olivier Neveux (historien d’art), Ugo Palheta (sociologue), Willy Pelletier (sociologue), Irène Pereira (sociologue), Roland Pfefferkorn (sociologue), Christian Pierrel (PCOF) ; Christine Poupin (NPA), Théo Roumier (appel des syndicalistes « On bloque tout ! »), Omar Slaouti (enseignant), Federico Tarragoni (sociologue), Jacques Testart (biologiste), Julien Théry-Astruc (historien), Michel Tort (psychanalyste), François Tronche (directeur de recherches au CNRS), Marlène Tuininga (4ACG), Béatrice Turpin (réalisatrice militante), Sophie Wauquier (linguiste), Libération, le 17 juin 2016
    http://www.liberation.fr/debats/2016/06/17/ce-gouvernement-a-peur_1460153

    #Manifestations #France #Répression #Liberté_d'expression #NuitDebout #Crise_de_2016

  • Etrange de croiser Houria Bouteldja dans cette revue néo-marxiste, mais j’aime bien ce passage qui nous invite à « aller chercher le petit Hitler qui se trouve au fond de nous-mêmes ». J’aime bien aussi celui qui explique que le racisme n’est qu’une astuce utile au capitalisme :

    Pouvoir politique et races sociales
    Houria Bouteldja, Période, le 25 mai 2016
    http://revueperiode.net/pouvoir-politique-et-races-sociales

    Au passage elle cite cette tribune que j’avais raté :

    Nuit debout peut être porteur d’une transformation sociale de grande ampleur
    Tariq Ali, écrivain ; Ludivine Bantigny, historienne ; Patrick Chamoiseau, écrivain ; François Cusset, écrivain et historien ; Christine Delphy, sociologue ; Cédric Durand, économiste ; Elsa Dorlin, philosophe ; Annie Ernaux, écrivain ; Eric Fassin, sociologue ; Bernard Friot, sociologue ; David Graeber, anthropologue ; Nacira Guénif, anthropologue ; Razmig Keucheyan, sociologue ; Stathis Kouvelakis, philosophe ; Frédéric Lordon, philosophe ; Gérard Mordillat, écrivain ; Toni Negri, philosophe ; Leo Panitch, sociologue ; Paul B. Preciado, philosophe ; Wolfgang Streeck, sociologue ; Enzo Traverso, historien, Le Monde, le 3 mai 2016
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/05/03/nuit-debout-peut-etre-porteur-d-une-transformation-sociale-de-grande-ampleur

    #Houria_Bouteldja #racisme #capitalisme #NuitDebout #impérialisme #Période #Tribune

  • Une tribune dans Libé pour défendre #Aude_Lancelin, responsable des pages Débats de #l'Obs :

    A « l’Obs », un #licenciement très politique
    Collectif, Libération, le 25 mai 2016
    http://www.liberation.fr/debats/2016/05/25/a-l-obs-un-licenciement-tres-politique_1455023

    Denis Podalydès Acteur Etienne Balibar Philosophe Claude Lanzmann Réalisateur Emmanuel Todd Démographe et historien Michela Marzano Philosophe Julia Cagé Economiste Alain Badiou Philosophe John MacArthur Directeur du magazine Harper’s La Rumeur Groupe Jérôme Prieur Auteur et réalisateur François Bégaudeau Ecrivain Christian Salmon Essayiste Jacques Rancière Philosophe Laurent Binet Ecrivain Raphaël Liogier Sociologue et philosophe Bernard Stiegler Philosophe Gérard Mordillat Ecrivain et réalisateur Stéphanie Chevrier Editrice André Orléan Economiste Christian Laval Sociologue Pierre Dardot Philosophe Hugues Jallon Editeur Michaël Fœssel Philosophe Cédric Durand Economiste Chloé Delaume Ecrivaine Geoffroy de Lagasnerie Sociologue Guy Walter Ecrivain et directeur de la Villa Gillet Chantal Jaquet Philosophe Razmig Keucheyan Sociologue Edouard Louis Ecrivain Frédéric Schiffter Philosophe Jacques de Saint-Victor Historien Caroline de Haas Militante féministe Christine Delphy Sociologue Benjamin Stora Historien Mathieu Terence Ecrivain Bernard Lahire Sociologue Roland Gori Psychanalyste Elsa Dorlin Philosophe Patrick Chamoiseau Ecrivain Anne Dufourmantelle Psychanalyste Annie Ernaux Ecrivaine Guillaume Le Blanc Philosophe Ollivier Pourriol Philosophe Hervé Le Bras Démographe François Gèze Editeur Sophie Wahnich Historienne Lydie Salvayre Ecrivaine Quentin Meillassoux Philosophe Romain Bertrand Historien François SchlosserAncien rédacteur en chef du Nouvel Observateur. Edwy Plenel Fondateur de Mediapart et Jean-Pierre Dupuy Philosophe.

  • La non-mixité : une nécessité politique - Les mots sont importants (lmsi.net)
    http://lmsi.net/La-non-mixite-une-necessite

    La ségrégation, c’est-à-dire la séparation imposée, l’accès réservé à certaines places ou certains espaces sociaux, est une des principales formes que prend la domination – que ce soit la domination des riches sur les pauvres, celle des hommes sur les femmes ou celle des blancs sur les non-blancs. Mais ce n’est pas la seule : de nombreux mécanismes de domination perdurent au sein même des espaces sociaux mixtes, malgré la mixité, voire parfois grâce à elle. C’est ce que montre Christine Delphy dans le texte qui suit : la mixité n’est pas en elle-même un bien qu’il faudrait opposer sans discernement à une non-mixité forcément « enfermante » et « étouffante » ; la non-mixité n’est en fait oppressante que lorsqu’elle est subie, au même titre que peut être oppressante une mixité ou une proximité subie. Et si la mixité choisie (ou plus exactement : la possibilité de choisir – ou pas – la mixité) constitue un objectif pour les dominé-e-s, le chemin qui y mène passe nécessairement par des moments de non-mixité choisie.

    #non-mixité #mixité_subie #mixité_choisie #Christine_Delphy #femmes (mais d’autres luttes aussi)

  • A propos de liberté d’expression et de « légitime défonce » Par Mouvements | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/03/18/a-propos-de-liberte-dexpression-et-de-legitime-defonce-par

    Vendredi 4 mars 2016 a eu lieu la soirée de lancement de « Légitime Défonce ». C’est le nom donné à leur mobilisation par celles contre qui Frédérique Calandra, maire du 20e arrondissement de Paris, a porté plainte pour diffamation. Parmi ces accusées, Rokhaya Diallo, à propos de qui Calandra a déclaré : « Si un jour Mme Diallo veut débattre, pas de problème, je la défoncerai ! » Les autres accusées sont les membres du collectif 8 Mars pour Toutes et Sylvie Tissot, en tant que responsable juridique du site Les Mots Sont Importants. Qu’ont-elles fait, selon Mme Calandra ? L’affaire commence avec l’annulation, par la maire, d’une série de débats avec Rokhaya Diallo prévue en mars 2015. Mouvements s’en était déjà fait l’écho. Nous y renvoyions notamment, par les liens hypertextes, à un texte publié par LMSI ironisant sur cette annulation et ses raisons : « Frédérique et Rokhaya sont en bateau, Rokhaya tombe à l’eau ». C’est ce texte, ainsi qu’un autre publié par le collectif 8 Mars Pour Toutes, qui sont portés devant le tribunal pour diffamation – et Rokhaya Diallo pour avoir partagé le texte de LMSI sur sa page facebook !
    La soirée « Légitime défonce » du 4 mars 2016 visait ainsi à lancer une mobilisation destinée à pousser Frédérique Calandra à retirer ces plaintes, à expliquer et dénoncer leur logique de criminalisation de la dissidence, et à lancer un appel à soutien financier pour les accusées. Le principe de la plainte pour diffamation est en effet qu’elle ne peut être déclarée sans objet par le juge avant le passage au tribunal : elle amène automatiquement jusqu’au procès, et implique donc le recours à un avocat et une procédure d’au moins plusieurs mois. Nous publions ici les trois interventions des accusées lors de cette soirée.

    #féminisme #Rokhaya_Diallo #Légitime_Défonce #8_mars

  • Préface de Christine Delphy à l’ouvrage de Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2014/11/13/preface-de-christine-delphy-a-louvrage-de-sand

    Ricci montre que le terme de « viol de guerre » renvoie à une vision naturaliste des hommes, qui seraient poussés par des frustrations et par leurs « pulsions ». Le terme de « viol arme de guerre » n’est pas acceptable non plus, car il se concentre sur les hommes, qui seraient « démoralisés » par le viol de leurs femmes. Certes. Mais là encore les femmes ne sont vues que comme des instruments au service d’une bataille entre hommes. Ce qu’elles souffrent, elles, leur propre démoralisation, leur propre vie, n’est pas pris en compte.

    Au lieu d’isoler le « viol de guerre », il faut au contraire le replacer dans la série mondiale des viols, et plus largement encore, dans la série des agressions sexuées – dues au sexe (ou genre) de l’agressée – et qui ne sont pas forcément sexuelles. Il est nécessaire de prendre en compte, et d’abord d’admettre qu’il existe, sous toutes les latitudes, un trait commun hélas à toutes les cultures connues aujourd’hui : la haine des femmes – la haine que les dominants éprouvent pour les dominé·es. Car les dominants, contrairement à ce qu’on pourrait croire, haïssent beaucoup plus leurs victimes que l’inverse. Ainsi, la haine des hommes est-elle interdite, et les femmes, y compris les féministes, craignent toujours d’en être accusées, et multiplient les preuves que non, elles ne détestent pas les hommes, tandis que ceux-ci peuvent, y compris publiquement, exprimer leur haine des femmes en toute liberté.

    Enfin, c’est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d’une femme précise, qu’elle soit tutsi, française ou québécoise, et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale ; « psychologiques », et physiques, tout un continuum de violences leur enjoint de rester à leur place subalterne ; les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection ; et les fait vivre dans une peur diffuse mais constante, que le déni du danger, ou de la peur elle-même, ne suffit pas à dissiper.

    Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi, Editions Syllepse, Paris 2014, Epub, 240 pages, 10,99 euros

    #culture_du_viol #gynocide #féminicide #misogynie

  • Syrie le grand aveuglement sur France 2, par Marie Peltier | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/02/24/syrie-le-grand-aveuglement-sur-france-2-par-marie-peltier

    Le reportage Syrie, le grand aveuglement, diffusé par France 2, le 18 février, se calquait presque mot pour mot sur le récit du conflit soutenu par le pouvoir de Damas. Sa diffusion sur le service public interroge notre tendance à faire des conflits internationaux les seuls miroirs de nos propres peurs et obsessions.

    L’émission Un oeil sur la planète diffusée ce jeudi 18 février sur France 2, vivement critiquée pour son parti-pris pro-régime syrien, est en réalité à l’image d’un certain débat public actuel, qui lit de nombreux conflits à l’étranger à travers un prisme tronqué, foncièrement islamophobe et occidentalo-centré.

  • L’impuissance comme idéal de beauté des femmes – l’infantilisation et la sexualisation – Sexisme et Sciences humaines
    http://antisexisme.net/2016/02/06/impuissance-04

    C’est un fait bien connu : une femme est belle si elle est jeune. Il existe une différence moyenne d’âge au sein des couples hétérosexuels, la femme étant généralement plus jeune que son conjoint. Cette différence est presque universelle, puisqu’une étude a montré que, dans les années 1990 et 2000, l’homme était en moyenne plus âgé que sa conjointe dans 201 pays sur 2021. En France, en 1999, les hommes en couple avec une femme avaient en moyenne 2,6 ans de plus que leur conjointe2. Dans 70% des cas, l’homme était né au moins l’année avant sa compagne, alors que la situation inverse n’existait que dans 20% des cas ; dans 10% des couples hétérosexuels, les deux partenaires étaient né∙e∙s la même année. Dans environ 6% des couples, l’homme avait au moins 10 ans d’écart avec sa compagne (la situation inverse représentait moins de 1% des couples). Notons néanmoins que la différence moyenne d’âge entre partenaires hétérosexuels s’est réduite entre les années 1950 et 1990 (mais les écarts d’âge importants ont été en progression)2.

    #beauté #sexisme

    • Mais zuteux, tu arrives toujours avant moi pour étoiler ces articles !

      Les représentations des #femmes âgées dans les médias sont révélatrices du fait qu’elles sont désexualisées. Ayant perdu de leur principal intérêt (le fait qu’elles soient de beaux objets sexuels), elles sont systématiquement sous-représentées, que ce soit à la télévision, dans les publicités, les films, les magazines, ou la littérature pour enfants6. Une étude américaine7 sur les publicités à la télévision indique que parmi les femmes représentées, seulement 7.3% ont 50 ans ou plus, contre 16.1% pour les hommes. Par ailleurs, les hommes de plus de 50 ans ont deux fois plus de chance d’être représentés comme personnage principal de la publicité. De plus, 22.5% des hommes de plus de 50 ans sont représentés donnant des ordres, contre seulement 4.7% des femmes de 50 ans ou plus. Enfin, si les femmes jeunes sont assez fréquemment sexualisées (par exemple, 7% des femmes âgées de 20 à 39 ans portent des vêtements « provocants » dans ces publicités), ce n’est plus le cas des femmes de plus de 50 ans (aucune ne porte de vêtements provocants).

      #agisme

  • Pétition : Nous appelons au boycott des produits israéliens !
    La Campagne BDS France, le 21 janvier 2016
    http://www.bdsfrance.org/petition-nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens

    Le 19 janvier, des personnalités lançaient un appel au boycott des produits israéliens : « Nous ne nous plierons pas à la décision de la Cour de cassation du 20 octobre 2015 ! ». Cet appel est maintenant suivi d’une pétition allant dans ce sens : « Nous nous associons à l’appel publié dans le Club de Mediapart le 19 janvier 2016, nous appelons à soutenir et renforcer le mouvement BDS et à boycotter les produits israéliens. »

    Les 1760 signatures obtenues les premières 24h sont sur le site de la Campagne BDS France :
    http://www.bdsfrance.org/petition-nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens

    Les suivantes, près de 5000, sont recueillies ici pour les francophones :
    http://boycottproduitsisraeliens.wesign.it/fr

    Ici pour les anglophones :
    http://boycottproduitsisraeliens.wesign.it/en

    Et ici pour les "académiques" :
    Academics in support of the right to call for a boycott of Israeli goods in France
    http://www.aurdip.fr/academics-in-support-of-the-right.html

    Sign on : French intellectuals call for boycott of Israel, defy state repression
    http://www.usacbi.org/2016/01/sign-on-french-intellectuals-call-for-boycott-of-israel-defy-state-repressio

    Ont déjà signé :
    les philosophes Etienne Balibar et Jacques Rancière
    l’historien Enzo Traverso
    le politologue François Burgat
    les sociologues Zahra Ali, Saïd Bouamama, Sonia Dayan-Herzbrun, Christine Delphy, Nacira Guénif et Nicolas Jounin
    les écrivains Rony Brauman, Julien Cendres et Christian Salmon
    le journaliste Alain Gresh
    l’éditeur Farouk Mardam Bey
    les juristes Paul Alliès et Monique Chemillier-Gendreau
    le physicien Jean-Marc Lévy-Leblond
    les mathématiciens Ahmed Abbes, Arnaud Beauville, Ivar Ekeland, Michael Harris et Joseph Oesterlé
    le peintre Ernest Pignon-Ernest
    les cinéastes Alain Guiraudie et Eyal Sivan
    les dessinateurs Tardi et Siné
    les chanteuses Dominique Grange, Elli Medeiros et Francesca Solleville
    la député européenne Marie-Christine Vergiat
    le maire Azzedine Taïbi
    l’ancienne sénatrice Alima Boumedienne
    les militant.e.s Sihame Assbague, Olivier Besancenot, Ismahane Chouder, Annick Coupé, Mireille Fanon Mendes-France, Jean-Baptiste Libouban, Michèle Sibony et Omar Slaouti

    Tou.te.s bravent l’arrêt scandaleux de la Cour de Cassation et affirment : "Nous appelons au boycott des produits israéliens !"

    L’appel initial :
    Nous appelons au boycott des produits israéliens !
    Ahmed Abbes, Sihame Assbague, Etienne Balibar, Saïd Bouamama, Rony Brauman, Sonia Dayan, Christine Delphy, Alain Gresh, Nacira Guénif, Christian Salmon, Azzedine Taïbi, Marie-Christine Vergiat, Médiapart, le 19 janvier 2016
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190116/nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens

    http://seenthis.net/messages/451644
    http://seenthis.net/messages/442912

    #Palestine #France #BDS #Boycott #Justice #Cour_de_cassation #Censure #Liberté_d_expression #JeSuisBDS #criminalisation_des_militants

  • CONTRE LA GUERRE | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    L’état d’urgence a été déclaré parce que la France est en guerre depuis le 13 novembre – a dit le 13 novembre à 23h 45 le président de la République française, François Hollande.

    Or la France n’est pas plus en guerre qu’elle l’était la veille, ou un an avant. Elle bombarde l’Irak depuis 2014, et la Syrie depuis septembre 2015.

    Depuis le 13 novembre, l’idée de guerre est utilisée comme un moyen de provoquer un état de panique générale —de panique calme, mais paniquée quand même.

    Le pays a été sidéré par les tueries ; il ne se savait pas menacé ; il ne savait même pas que la France bombardait l’Irak et la Syrie. Il a donc été facile pour le pouvoir de lui faire prendre des vessies pour des lanternes et de prétendre que la France allait, à cause de ces tueries, commencer à bombarder DAECH en représailles : parce que DAECH nous avait attaqués.

    Mais aussi horrible soit DAECH, ce n’est pas DAECH qui attaqué le premier la France.

    Or Hollande déclare : « Puisque nous sommes en guerre, et surtout que nous y sommes parce que nous avons été attaqués de façon « lâche » et « barbare », et en plus, « chez nous », nous allons « rétorquer » ». Tous les qualificatifs utilisés à propos des tueries et de la guerre qui s’ensuit, montrent un double standard—un 2 poids 2 mesures. Bien sûr les tueries étaient horribles. Il est difficile de trouver des tueries qui ne le soient pas.

    Mais apparemment, si. Celles auxquelles procède l’aviation française, ne seraient pas des tueries, mais des « dommages collatéraux ». L’opinion avale qu’il s’agit de deux phénomènes bien différents.

    Car nous sommes encore imprégnés d’une façon de penser coloniale : de l’idée que nous avons le droit et le devoir de rendre la justice partout dans le monde. Et c’est sur ce deux poids-deux mesure structurel, sur cette façon de penser que le gouvernement a tablé.

    Et aussi sur le fait que, depuis le Vietnam, il n’y a plus ni photos, ni récits, des tueries provoquées par nos bombardements. Pas d’individus sous les bombes. Pas de preuves des meurtres. Pas même de chiffres.

    En revanche les conséquences des attaques du 13 novembre « chez nous » ont été documentées du mieux qu’on pouvait ; les récits des rescapés, des SAMU, des pompiers, des policiers ont été sollicités, enregistrés, retransmis en boucle sur toutes les chaînes télévisées, imprimés dans tous les journaux ; puis, quand tous les récits, tous les témoignages furent épuisés, ce sont les photos des morts, puis leur biographie, qui ont été publiés. Deux mois après l’événement, ont commencé les commémorations.

    Tout un pays a été occupé, fasciné, hypnotisé, par le récit de cette violence, récit auquel s’ajoutaient sans trêve de nouveaux détails qui tiraient les larmes des yeux. Le sentiment est devenu irrépressible que nous devions quelque chose à ces morts, ces pauvres morts que nous n’avions pas pu sauver. Comme ceux qui avaient été témoins de leur mort et qui se demandaient tout haut, pourquoi ils étaient, eux, encore en vie, nous éprouvions la culpabilité des survivants. L’esprit de vengeance, qui n’a pas besoin d’être sollicité pour apparaître, a surgi. Et avec lui, en dépit des objurgations à « pas d’amalgame », a ressurgi l’esprit de « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », exacerbant un racisme post-colonial déjà très prospère.

    Le gouvernement a organisé tout cela très vite : de « on nous a déclaré la guerre », à « l’état d’urgence », il s’est écoulé à peine quelques minutes. Du décret de l’état d’urgence au vote de sa prolongation par un Parlement quasi-unanime, à peine quelques jours.

    Et pendant que le gouvernement allait à toute vitesse, nous allions, nous, très lentement. Désemparés, sonnés, nous étions devenus une population aux pieds de plomb. Nous n’avons pas protesté contre la prolongation de l’état d’urgence : est-ce que contester sa nécessité, cela n’aurait pas démontré un manque de compassion, une froideur inacceptables dans ce moment de deuil ?

  • Samedi 6 février à la librairie Terre des Livres, rencontre autour des dominations liées à l’âge
    http://rebellyon.info/Samedi-6-fevrier-rencontre-autour-des

    Samedi 6 février, 15 h à la librairie Terre des Livres Rencontre croisée entre Labordage, revue critique de l’âgisme & Yves BONNARDEL, auteur de La domination adulte – L’oppression des mineurs, préface de Christine Delphy, éd.Myriadis, 2015. Viens donc y participer ! - Infos locales / Expression - (...) — Infos locales, Expression - contre-culture, Discriminations, Une

  • Contre la guerre, par Christine Delphy

    Ouverture du meeting contre la guerre du 15 janvier 2016
    > Les Mots sont importants http://lmsi.net/Contre-la-guerre

    « Ce serait la guerre, désormais. Auparavant, non ? Et la guerre pour quoi : au nom des droits humains et de la civilisation ? En réalité, la spirale dans laquelle nous entraîne l’Etat pompier pyromane est infernale », peut-on lire dans une tribune « A qui sert leur guerre », parue le 24 novembre dernier. Dans la suite de ce texte, une réunion publique a été tenue à la Bourse du travail à Paris le 15 janvier. En ouverture, Christine Delphy a souligné que le combat contre l’état d’urgence et le combat contre la guerre ne sont qu’un seul et même combat… que nous invitons à rejoindre en manifestant le 30 janvier prochain.

    -

    Les associations et organisations syndicales regroupées autour de l’appel « Nous ne céderons pas ! » et ayant lancé la pétition « Pour nous, c’est définitivement non ! », contre la réforme constitutionnelle, appellent à manifester le samedi 30 janvier 2016 partout en France et à Paris, à 14h30, place de la République.

    Elles expriment leur refus de la réforme constitutionnelle et leur exigence de la levée de l’état d’urgence.

    http://www.nousnecederonspas.org
    http://www.nousnecederonspas.org/nous-manifesterons-le-30-janvier-2016

    Nous n’acceptons pas la gouvernance de la peur, celle qui n’offre aucune sécurité mais qui assurément permet de violer nos principes les plus essentiels.

    #lmsi.net #nousnecederonspas.org #Christine_Delphy

  • CONTRE LA GUERRE | Le blog de Christine Delphy
    https://delphysyllepse.wordpress.com/2016/01/22/contre-la-guerre

    Car nous sommes encore imprégnés d’une façon de penser coloniale : de l’idée que nous avons le droit et le devoir de rendre la justice partout dans le monde. Et c’est sur ce deux poids-deux mesure structurel, sur cette façon de penser que le gouvernement a tablé.

    Et aussi sur le fait que, depuis le Vietnam, il n’y a plus ni photos, ni récits, des tueries provoquées par nos bombardements. Pas d’individus sous les bombes. Pas de preuves des meurtres. Pas même de chiffres.

    En revanche les conséquences des attaques du 13 novembre « chez nous » ont été documentées du mieux qu’on pouvait ; les récits des rescapés, des SAMU, des pompiers, des policiers ont été sollicités, enregistrés, retransmis en boucle sur toutes les chaînes télévisées, imprimés dans tous les journaux ; puis, quand tous les récits, tous les témoignages furent épuisés, ce sont les photos des morts, puis leur biographie, qui ont été publiés. Deux mois après l’événement, ont commencé les commémorations.

    Tout un pays a été occupé, fasciné, hypnotisé, par le récit de cette violence, récit auquel s’ajoutaient sans trêve de nouveaux détails qui tiraient les larmes des yeux. Le sentiment est devenu irrépressible que nous devions quelque chose à ces morts, ces pauvres morts que nous n’avions pas pu sauver. Comme ceux qui avaient été témoins de leur mort et qui se demandaient tout haut, pourquoi ils étaient, eux, encore en vie, nous éprouvions la culpabilité des survivants. L’esprit de vengeance, qui n’a pas besoin d’être sollicité pour apparaître, a surgi. Et avec lui, en dépit des objurgations à « pas d’amalgame », a ressurgi l’esprit de « si ce n’est toi, c’est donc ton frère », exacerbant un racisme post-colonial déjà très prospère.

  • Valls envisage des mesures contre les manifestations en faveur du boycott de produits israéliens
    Le Monde, le 19 janvier 2016
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2016/01/19/valls-envisage-des-mesures-contre-les-manifestations-pro-boycott-de-produits

    Manuel Valls promet de prendre des sanctions contre le mouvement BDS
    Nadir Dendoune, Le Courrier de l’Atlas, le 19 janvier 2016
    http://www.lecourrierdelatlas.com/1074719012016Manuel-Valls-promet-de-prendre-des-sanctions-contre

    Nous appelons au boycott des produits israéliens !
    Ahmed Abbes, Sihame Assbague, Etienne Balibar, Saïd Bouamama, Rony Brauman, Sonia Dayan, Christine Delphy, Alain Gresh, Nacira Guénif, Christian Salmon, Azzedine Taïbi, Marie-Christine Vergiat, Médiapart, le 19 janvier 2016
    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190116/nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens

    Le boycott des produits des colonies israéliennes fait de nouveau débat
    Antoine D’abbundo, La Crois, le 19 janvier 2016
    http://www.la-croix.com/Economie/Monde/Le-boycott-des-produits-des-colonies-israeliennes-fait-de-nouveau-debat-20

    http://seenthis.net/messages/451644
    http://seenthis.net/messages/451522

    #France #Palestine #BDS #Manuel_Valls

  • Nous appelons au boycott des produits israéliens ! | Édition | Le Club de Mediapart

    https://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190116/nous-appelons-au-boycott-des-produits-israeliens

    De nombreuses associations s’indignent de la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015, qui a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens. Voici un nouvel appel signé par plusieurs militants, intellectuels et responsables politiques en défense de la campagne BDS lancé par les Palestiniens le 4 juillet 2005.

    Nous ne nous plierons pas à la décision de la Cour de cassation du 22 octobre 2015 ! Le 22 octobre 2015, par deux arrêts, la Cour de cassation a déclaré illégal l’appel à boycotter des produits israéliens et confirmé la lourde condamnation de plusieurs militants du mouvement Boycott désinvestissement sanctions (BDS). Elle a utilisé pour cela, un article de la loi de la presse qui évoque le délit de «   provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une nation, une race, ou une religion déterminée   ».

    Ahmed Abbes, Directeur de recherche au CNRS, Paris
    Sihame Assbague, militante associative
    Etienne Balibar, Professeur émérite, Université de Paris-Ouest Nanterre
    Saïd Bouamama, sociologue
    Rony Brauman, médecin, essayiste
    Sonia Dayan, Professeure émérite à l’Université Paris Diderot-Paris7
    Christine Delphy, sociologue, cofondatrice de Nouvelles Questions Féministes
    Alain Gresh, journaliste
    Nacira Guénif, sociologue, Université Paris 8
    Christian Salmon, écrivain
    Azzedine Taïbi, maire de Stains
    Marie-Christine Vergiat, députée européenne