person:christophe bassons

  • Christophe Bassons : « En hiver, je distançais Richard Virenque dans les côtes »
    http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/08/27/christophe-bassons-en-hiver-je-distancais-richard-virenque-dans-les-cotes_17

    En 1999, vous avez subi d’énormes pressions, notamment de la part d’Armstrong, pour décider finalement de quitter le Tour. Pouvez-vous revenir sur cet épisode douloureux de votre carrière ?

    Je disputais mon premier Tour de France sous les couleurs de la FDJ. L’année précédente, mon ancienne équipe, Festina, avait été exclue de la course, avec le scandale de dopage que l’on connaît. Je n’avais jamais été en capacité d’être sélectionné pour l’épreuve étant donné mon refus du dopage. J’écrivais une chronique pour Le Parisien pour évoquer ma première Grande Boucle. On me caractérisait déjà comme le M. Propre du peloton. Très vite, je me rends compte que cela va de plus en plus vite. Les mecs ne débranchent pas pendant deux cents kilomètres, ils sont plus en forme après huit ou neuf jours de course qu’au départ. Je déclare donc que, selon moi, impossible de gagner le Tour sans se doper, ni même de s’imposer en costaud lors d’une étape. Mon directeur sportif, Marc Madiot, mes équipiers, très vite, je suis mis à l’écart. Armstrong s’impose lors d’une étape très difficile à Sestrières. Le lendemain, il est décrété par le peloton que l’on va rouler tranquille pendant cent kilomètres pour se disputer la victoire lors des quatre-vingts derniers à l’Alpe-d’Huez. Blacklisté, je ne suis pas au courant de cette consigne, que j’apprends finalement de la bouche d’un mécanicien de mon équipe. Je décide alors en guise de provocation d’attaquer dès les premiers mètres. Lance Armstrong fait rouler son équipe, ma propre formation l’aide aussi. Je suis vite repris et l’Américain me rattrape par l’épaule en me disant que je n’ai pas ma place dans le vélo et en concluant par le fameux « fuck you ». Je n’y oppose qu’un sourire. Deux jours plus tard, j’abandonne, épuisé par la pression que je subis depuis deux semaines. S’ensuivent six mois de dépression.

    #cyclisme #dopage