person:christophe nick

  • “Etudiants, l’avenir à crédit” ou comment la fac passe à l’école du libéralisme - Télévision - Télérama.fr
    http://television.telerama.fr/television/etudiants-l-avenir-a-credit-ou-comment-la-fac-passe-a-l-ecole-du

    Dans son enquête sur le #système_éducatif mondial diffusée sur Arte, le documentariste Jean-Robert Viallet révèle que, peu à peu, le modèle anglo-saxon s’impose. Les #universités sont obnubilées par la #rentabilité et les #étudiants, condamnés à s’endetter pour décrocher leurs #diplômes.

    Jean-Robert Viallet (qui a réalisé, avec Christophe Nick, La Mise à mort du travail, en 2009) a d’ailleurs beaucoup tournicoté autour du sujet avant de saisir l’ampleur de la lame de fond. Il est d’abord intrigué par la multiplication des fusions de grandes écoles, par l’importance « ahurissante » prise par les palmarès universitaires, par la détermination de ces cohortes d’étudiants désireux d’intégrer les établissements les plus cotés... « En reliant toutes ces informations, j’ai peu à peu compris qu’il se passait quelque chose de fondamental pour l’ #enseignement_supérieur. L’intuition est devenue conviction à force d’entendre des directeurs d’université parler du "marché global de l’étudiant". »

    Le « marché global de l’étudiant » ? De treize millions dans les années 1960, le nombre d’étudiants dans le monde est passé à deux cents millions en 2015 — et devrait atteindre quatre cents millions d’ici à 2030. Soit un bassin gigantesque de « clients », disposés à « investir » des sommes folles pour décrocher le diplôme qui, espèrent-ils, leur assurera un avenir radieux.

  • "Le véritable coût de l’immigration" : reportage sur la réalité de l’immigration en France

    L’idée dominante veut que les immigrés soient coupables de notre déficit budgétaire. Ils n’apporteraient rien, ou pas grand-chose, à notre économie, mais recevraient beaucoup de la part de l’Etat.

    Cette enquête bouscule les idées reçues sur les immigrés, à travers le parcours de Yazan, un jeune demandeur d’asile syrien ; Milli, une consultante péruvienne ; Mohamed, un médecin venu du Maroc ; Christian, un chef d’entreprise camerounais ; et Julia, une Polonaise arrivée par amour en France.

    https://www.youtube.com/watch?v=hNNqzwDGZCw

    #économie #coût #asile #migrations #réfugiés #préjugés #immigration #France #documentaire #film

    • Les comptes de l’immigration

      C’est une tendance dans le documentaire de société  : déconstruire les discours fallacieux, les données erronées qui alimentent les clichés et les préjugés, en s’appuyant sur les études des universitaires. Dans ce registre, on se souvient notamment de l’excellent travail mené par Christophe Nick, Gilles Cayatte et John Paul Lepers visant à démontrer qu’il n’existe aucun lien entre criminalité et immigration (Immigration et délinquance, l’enquête qui dérange, 2014). C’est dans cette même démarche de «  casser la machine à fantasmes  » que Martine Delumeau, à qui l’on doit entre autres Les Gueules de l’emploi (2001), sur la discrimination au travail, ou Travailler, c’est trop dur (2002) s’inscrit dans ce documentaire consacré au coût de l’immigration.

      http://www.lemonde.fr/televisions-radio/article/2015/10/13/les-comptes-de-l-immigration_4788262_1655027.html

    • Et voilà, un petit travail de transcription des passages qui me semblaient intéressants...

      François HERAN, démographe :
      « Les plus pauvres ne migrent pas, ce sont les gens qui atteignent… qui commencent à atteindre un certain niveau de prospérité économique, qui ont les moyens de migrer, car pour migrer il faut avoir des moyens, il faut être informé, il faut avoir une idée un peu du monde, il faut avoir des contacts. Et les plus pauvres n’ont pas les contacts et les moyens nécessaires »

      Yannick IMBERT, Directeur de l’Office français d’immigration et d’intégration :
      « Les aides en France sont conditionnées par des questions de régularité du séjour, par des conditions de durée de séjour en France et par un certain nombre de critères qui sont appliqués à d’autres franges de la population française. Donc il n’y a pas une attraction supposée des dispositifs d’aide et d’allocation vis-à-vis de la population immigrée ».

      Xavier CHOJNICKI, économiste (Université de Lille) :
      « Les immigrés se retrouvent en règle générale surreprésentés dans un certain nombre de prestations, en particulier en matière de chômage, d’aide sociale, d’aide à la famille. Donc les immigrés sont surreprésentés dans les risques pour lesquels on dépense finalement le moins. C’est-à-dire hors santé et hors dépenses de retraite, qui représentent pas loin de 80% du total de la dépense de protection sociale en France »

      Ceci tout simplement parce que les immigrés sont jeunes et plutôt en bonne santé. Et quand ils travaillent, ils cotisent et de ce fait ils apportent leur part à notre économie.

      Si l’on calcule la différence entre ce que les immigrés versent en cotisations et en impôts et ce qu’ils reçoivent en prestations sociales, quel sera le résultat ?

      Jean-Christophe DUMONT, chef de la Division des migrations internationales, OCDE :
      « Dans la plupart des pays de l’OCDE, la contribution fiscale nette directe est positive pour les ménages immigrés (ménages dans lesquelles il y a au moins une personne immigrée). Elle est légèrement moins positive que pour les natifs. Ceci est dû au fait que les ménages immigrés contribuent moins au système mais pas au fait qu’ils reçoivent plus de prestations sociales. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, l’immigration contribue positivement ou négativement aux finances publiques, mais toujours de façon marginale. Cela représente en général moins d’un ½ point de PIL »

      Consommation :
      Les immigrés tout comme les natifs paient des taxes indirectes comme la TVA à chaque fois qu’ils achètent des produits ou des services. Les marques en profient aussi, en développant des produits dits « ethniques », qui coûtent en moyenne 10 à 20% plus cher.
      En 2005, les ménages immigrés ont versé près de 18,5 mia d’euros de taxes sur la consommation.

      François HERAN :
      « Les immigrés sont comme le reste de la population, nous coûtons à la société quand nous sommes enfants, nous rapportons quand nous travaillons et que nous cotisons, nous coûtons à nouveau quand nous sommes âgés. Tout cela dépend du cycle de vie »

      François HERAN :
      « Il y a à peu près 200’000 entrées en France qui sont accordées officiellement à des migrants non-européens. L’immense majorité des motifs sont des motifs qui ne sont pas économiques. La migration de travail représente maximum 10’000 personnes. Tout le reste c’est la migration estudiantine, la migration familiale (au sens du regroupement familial), les conjoints de Français, car toute personne a le droit d’épouser un étranger, et il y a enfin la migration d’asile. La majorité des migrants viennent parce qu’ils ont le droit ».

      Sur l’année 2010, 25’000 entreprises ont été créées par des immigrés, soit 7% de l’ensemble de la création.

      17,5% des femmes immigrées sont à la recherche d’un emploi, contre 9,7% pour les natives.
      De nombreux freins existent et expliquent la difficulté d’intégration de la population immigrée sur le marché du travail. C’est le revers de la médaille. La discrimination, mais aussi la reconnaissance des qualifications posent problème. Souvent, les immigrés sont obligés de repasser tout ou partie de leur diplôme, ce qui peut prendre plusieurs années.

      Entre 1931 et 1936, 140’000 il y a eu 140’000 expulsions : des mineurs et leurs familles furent renvoyés en Pologne, sur ordre des gouvernements successifs. Ces rapatriements étaient pris en charge par les compagnies minières, la crise économique faisait rage et ces travailleurs étaient vus comme les concurrents des Français. Des décennies plus tard, à la fin des années 1970, le gouvernement cherchera à réduire lui-aussi le nombre d’immigrés installés sur notre territoire, cela prendra la forme d’une incitation financière de 1000 francs d’aide au retour ou d’accord avec les anciennes colonies.
      → dans le documentaire on explique après ce qui peut se résumer en : « on pensait importer des bras, ce sont des personnes qui sont arrivées en fin de compte » (qui s’installent, notamment…).
      #François_Héran

    • Là, je l’ai vu. Hier soir.

      Et j’ai pris des notes... que je partage ici... même si elles ne sont pas très structurées...

      Claude GUENAT, Ministre de l’intérieur : « Je fais un constat, c’est que la délinquance étrangère est supérieure à la moyenne enregistrée dans notre pays »

      Moyenne nationale (délits / 1000 habitants) : 56,39‰ (tous délits confondus) et il y a 8,4% d’immigrés en France.

      Définition d’immigré selon l’INSEE : personne d’origine étrangère qui vit aujourd’hui en France, qu’il ait acquis ou pas la nationalité française ne change rien.
      ⇒ immigré un jour, immigré toujours

      Commune d’Aubervilliers : 40% d’immigrés et 127‰ de délits (→ délinquance plus de 2 fois supérieure à la moyenne nationale)
      Maire : "La forte délinquance est due à la structure sociologique de la ville (précarité, sans-emplois, % de jeunes, etc.)

      Commune de Beausoleil : 38% d’immigrés et 58‰ de délits → plein d’immigrés, peu de délinquance. Pourquoi ?
      Réponse d’un Marocain dans un bar : « Car tout le monde a un travail, tout le monde est occupé ». Le plein emploi est garanti par Monaco, ville frontalière.

      Commune de Oyonnax : 28% d’immigrés, 51‰ de délits
      Chef de la police municipale : « Il y a beaucoup d’incivilités, mais de délinquance. Les incivilités créent ce sentiment d’insécurité »
      → la forte proportion d’immigrés ne fait pas forcément la forte criminalité

      3 villes au sommet du classement de l’immigration, et pourtant 3 situations complètement différentes :
      1. Aubervilliers : en banlieu parisienne, beaucoup d’immigrés, beaucoup de délinquance
      2. Beausoleil : autant d’immigrés qu’à Aubervilliers, très peu de délinquance grâce au plein emploi de Monaco
      3. Oyonnax, où la population d’origine étrangère est majoritaire, elle vient contredire à la fois Aubervilliers et Beausoleil : Le chômage est important à Oyonnax, pourtant la délinquance est bien en dessous de la moyenne nationale.

      Pour trouver le lien entre délinquance et immgiration, la méthode consistant à aller voir les villes avec le plus grand nombre d’immigrés ne fonctionne pas.

      Comparaison Caen (taux d’immigration très bas) – Monbéliard (taux d’immigration très haut)

      Délits : 72,41‰ Caen, 73,42‰ Monbéliard.
      Chef de la police municipale de Caen : « En 2007-2008, il y a eu une étude faite par un grand journal national qui avait fait un classement des villes sur le plan de la sécurité et Caen se situait au 4ème rang des moyennes-grandes villes »
      Etrange… un chiffre de délinquance égal, Caen est une ville calme, alors que Montbéliard a été classée d’entrée en zone de sécurité prioritaire.

      Le tableau de la nuit caennaise n’est pas brillant : rixes, agressions, incivilités pendant les soirées alcoolisées en centre-ville. Pourtant, aucune trace de la police nationale qui semble avoir abandonné le centre-ville à la police municipale (contrairement à Montbéliard, où la police nationale patrouille).
      A Caen « il faut bien que jeunesse se passe », étrange tolérance… Comme si les débordements des étudiants, une délinquance « indigène », n’était pas jugée si grave…

      A Caen comme à Montbéliard la délinquance est partout, dans les quartiers un peu, au centre-ville beaucoup. Celle qui dérange la vie quotidienne implique surtout les jeunes. Pourtant, selon notre enquête, l’origine de la population n’y change rien.

      Laurent MICHIELLI, chercheur : « La statitstique de police et gendarmerie c’est une nomenclature qui compte 107 lignes. Chaque ligne étant un intitulé d’infraction. Des fois il y a des choses très précises, des fois c’est plus large et vague et on va compter des dizaines de milliers de faits »

      Homicides → Caen : 2 homicides, 4 tentatives ; Monbéliard : 0 homicides, 2 tentatives
      → MICHIELLI : les chiffres sont tellement petits qu’on ne peut tirer grand chose de cet exemple.

      Viols et agressions sexuelles → Caen : 203 viols ; Monbéliard : 156 viols
      → MICHELLI : quand les médias ont montré cette histoire des viols collectifs en 2001-2002, j’ai fait une enquête statistique, historique et un dépouillement de dossiers judiciaires et on a trouvé des affaires qui ont eu lieu dans les cités, les affaires les plus médiatisés de l’époque, mais on en trouve aussi un tas d’autres. La cité n’est qu’une possibilité…

      Coups et blessures volontaires → Caen : 954 ; Monbéliard : 678
      → MICHIELLI : Le problème c’est que dans cette catégorie-là on rassemble des choses qui vont du coup de couteau très grave jusqu’à la baffe. Ce qui a le plus augmenté ce sont en réalité les violences conjugales. Conclusion : ces violences conjugales ne sont pas nouvelles, elles ont une augmentations dans les statistiques de police et justice : elles sont nouvellement dénoncées.

      Cambriolages → Caen : 1058 ; Montbéliard : 876
      Vols de deux-roues → Caen : 314 ; Montbéliard : 292
      Vols à l’étalage → Caen : 1038 ; Montbéliard : 468
      → MICHIELLI : Le niveau de délinquance n’a strictement rien à faire avec le nombre d’étrangers du territoire dont on parle. C’est toujours le dernier arrivé, le pauvre, celui qui n’est pas encore complètement intégré à la société qui joue ce rôle-là.

      Consommation et traffic de drogue → Caen : 503 ; Montbéliard : 570
      → MICHIELLI : Mais… ce sont des chiffres qui regroupent le trafic, la revente et le simple usage. Ces chiffres n’ont aucun sens. La très grande majorité (80-85%) des jeunes qui sont poursuivis pour usage viennent de quartiers pauvres et d’origine d’immigration récente, alors que c’est quelque chose qui est pratiqué dans l’ensemble de la population. Mais il n’y a qu’une petite partie de la population qui est poursuivie pour cela.

      Je comprends enfin pourquoi les immigrés remplissent majoritairement certaines prisons : si ils remplissent les prisons ce n’est pas parce que les immigrés sont plus criminels que les autres, mais bien parce que la police en fait sa cible prioritaire.

      Statistiques de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies :
      Nb. d’usagers de cannabis vs Nb. d’arrestations pour usage
      Paris : 4ème rang Paris : 5ème rang
      Ardèche : 4ème rang Ardèche : 53ème rang
      Seine St-Denis : 42ème rang 1er rang

      → Quand on cherche l’immigré délinquant, on le trouve !

      Il n’y a pas de lien ni économique ni culturel et certainement pas statistique entre immigration et délinquance. Les immigrés ne sont pas plus, et bien sûr pas moins, délinquants que les Français.