person:christophe pébarthe

  • Philosophie, science sociale et démocratie - Christophe Pébarthe
    https://www.youtube.com/watch?v=LRzZo3d0xfo

    La France se caractérise encore aujourd’hui par la place accordée à la philosophie dans l’enseignement, celle-ci couronnant le parcours de l’élève en terminale. Cette place, mise à mal par les réformes en cours, tranche avec celle reconnue aux sciences qui étudient le monde social, en particulier la sociologie. L’enseignement des « sciences économiques et sociales » est en effet contesté dans son principe même depuis des décennies. Cette différence amène à interroger la philosophie comme garante du système actuel et non plus comme le lieu par excellence de la pensée critique.

    Précédemment :

    Démocratie et vérité
    https://seenthis.net/messages/751630

    Démocratie et libéralisme
    https://seenthis.net/messages/758673

    #démocratie #philosophie #sciences_sociales #sociologie #politique #Bordeaux #UPB #université_populaire

  • Nouveaux programmes de Philosophie : Blanquer prépare le retour de Dieu dans l’école de la République Fédération Nationale de la Libre Pensée - Communiqué - 28 Mars 2019
    https://www.fnlp.fr/news/660/17/Nouveaux-programmes-de-Philosophie/d,lp_detail.html

    Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, vient d’introduire comme notion dans les prochains programmes de philosophie «  L’idée de Dieu  ». Les notions du «  bonheur  » et du «  travail  » disparaissent. Freud ou Marx disparaîtront comme auteurs référencés. Force est de constater que le ministre cherche à conditionner les futurs bacheliers à un monde où le travail salarié se fera de plus en plus rare pour être remplacé par la recherche d’une divinité. Cette nouvelle notion, dans un contexte où la notion de religion était déjà au programme, n’est pas étrangère à l’architecture de «  l’école de la confiance  », chère au Ministre de l’Education, où le baccalauréat doit s’adapter aux critères européens en favorisant «  l’insertion dans l’emploi  ». Remplacer la lutte des classes par « l’Idée de Dieu », c’est annihiler l’école gratuite et laïque de Jules Ferry, « L’instruction religieuse appartient aux familles et à l’église » (lettre aux instituteurs 1883), c’est revenir à l’école du Moyen-Age où les cours sont dispensés par des professeurs de morale, et où «  De ta condition sociale tu te satisferas !  ». C’est immanent !

    Service national universel, Parcoursup et maintenant Dieu

    Après avoir instauré l’Ost (le service militaire dû au suzerain du Moyen-Age), le Service national universel, après avoir développé la sélection sociogéographique avec Parcoursup, voilà que le Ministre pense diriger « la communauté éducative » en lui proposant une vie cénobitique. C’est le retour de Saint-Benoît où «  une communauté vie sous une Règle et un Abbé  ». Les Lycéens devront débattre de «  l’idée de Dieu  », comme d’une évidence déjà de son existence, de sa réalité, de sa singularité. Il n’y a pas plusieurs Dieux, il n’y a pas absence de Dieu, il n’y a pas inexistence de Dieu, il y a une idée. Une idée qui s’impose, passant de la représentation abstraite à une réalité dans les programmes.


    Le cléricalisme n’avance plus masqué, en promouvant Augustin et Thomas d’Aquin qui font une entrée fracassante dans les programmes de philosophie. Il cloisonne le débat des idées à une pensée unique qui tend à se restreindre, notamment avec Thomas d’Aquin, qui place au sommet de son éthique la figure du Sage, désignant «  celui dont l’attention est tournée vers la cause suprême de l’Univers, à savoir Dieu  » ; avec Augustin, père du «  croire pour comprendre  » , c’est le retour de l’âme, du dogmatisme le plus cru où «  Dieu étant Créateur et Gouverneur de l’univers  » (Augustin). Faut-il comprendre alors que l’enseignant doit représenter ce Sage ? Dès lors, où est la liberté d’enseignement ? Quelle latitude reste-t-il aux enseignants, qui doivent dispenser un message divin ?


    Il y a une unité inquiétante de la part d’un gouvernement corporatiste à dessiner les limites de la République dans le cadre de l’employabilité et de la précarité (Travail), de la communauté divine (Famille), des drapeaux tricolore et européen (Patrie). En choisissant l’Idée de Dieu comme concept, c’est l’idée de verticalité qui tend à dominer, la négation d’un imaginaire horizontal où la contestation même verbale devient un acte contre l’intégrité de l’Etat, surtout de son chef. Après le corps et les conditions sociales (SNU et Parcoursup), c’est l’esprit des lycéens qu’il faudrait forger dans le moule de la Foi.

    Eduquer les consciences à l’idée de Dieu
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    #education #école #philosophe #enseignement #religions #SNU #Parcoursup #dieu #laïcité #enmarche vers #pétain #cléricalisme

  • Démocratie et libéralisme : Un conflit irréconciliable ? - Christophe Pébarthe
    https://www.youtube.com/watch?v=zv5qX2Vf2Oo

    Deuxième épisode après Démocratie et vérité :
    https://seenthis.net/messages/751630

    Nombre de discours contemporains associent le libéralisme à la démocratie, en particulier à la démocratie représentative. En revenant aux origines de la raison libérale, il apparaît pourtant que loin d’être le fondement philosophique de la démocratie moderne, le libéralisme pourrait être la condition fondamentale de son impossibilité.

    #démocratie #libéralisme #liberté #politique #philosophie #université_populaire #UPB
    @aude_v

  • Démocratie, vérité et sciences sociales - Christophe Pébarthe
    https://www.youtube.com/watch?v=wvcSjCShdb4

    Cette conférence a été présentée par Christophe Pébarthe, professeur d’histoire grecque à l’université de Bordeaux Montaigne, et se tiendra dans le cadre de la chaire Démocratie et sciences sociales dont les prochaines dates sont les jeudi 7 février, 7 mars, 4 avril et 16 mai.
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    Parce qu’elle est détentrice d’un savoir scientifique sur le monde social, la science sociale pose un problème à la démocratie. Comment envisager la possibilité d’une délibération, entre des citoyens et des citoyennes, si le monde social est déjà connu ? En outre, en faisant apparaître l’existence de déterminations sociales pesant les individus, elle interroge aussi la nature de la citoyenneté. Si le libre arbitre n’existe pas, quelle raison éclaire les débats démocratiques ? Par l’invention du terme « post-vérité », certain.e.s pensent avoir identifié un phénomène nouveau qui poserait un problème à la démocratie. En réalité, la question de la vérité est inscrite au cœur de l’action de gouverner. Comme le rappelle Michel Foucault, « il ne peut y avoir de gouvernement sans que ceux qui gouvernent n’indexent leurs actions, leurs choix, leurs décisions à un ensemble de connaissances vraies, de principes rationnellement fondés ou de connaissances exactes, lesquels ne relèvent pas simplement de la sagesse en général du prince ou de la raison tout court, mais d’une structure rationnelle qui est propre à un domaine d’objets possible ». Mais est-il possible de débattre de la vérité lorsque celle-ci est établie ?

    #sciences_sociales #démocratie #politique #vérité #philosophie #université_populaire #UPB