person:christopher lasch

  • Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ
    http://www.dedefensa.org/article/douguine-le-populisme-la-tradition-et-les-gj-1

    Douguine, le populisme, la Tradition et les GJ

    On connaît le philosophe et homme d’influence Alexandre Douguine, qui défend en Russie la doctrine extrêmement russe de l’eurasisme (ou néo-eurasisme puisqu’un premier eurasisme fut développé dans les années 1920 par des exilés russes). Ses conceptions appréciées d’une façon générale s’appuient sur la Tradition et une sorte de nationalisme mystique ; bien entendu et évidemment, la critique libérale occidentale s’est trouvée mécaniquement conduite à le classer à l’extrême-droite selon les normes terroristes psychologiques et communicationnelles du bloc-BAO pour le faire entrer dans sa grille de “diabolisation” habituelle et rechercher sa destruction intellectuelle dans l’opprobre religieux de l’excommunication.

    Sans nous attarder aux détails politiques, aux (...)

    • pour ceux qui auraient un doute sur l’orientation d’#Alexandre_Douguine,…

      Mais les élites capitalistes modernes, qui n’ont pas d’aristocratisme, sont avides de pouvoir, de position et de confort. Dans le même temps, de plus en plus de personnes de types marginaux ont commencé à pénétrer dans la “nouvelle élite”, les personnes non issues de groupes périphériques, mais appartenant à des groupes minoritaires – ethniques, culturels, religieux (souvent sectaires) et sexuels – sont devenus dominants parmi eux. Selon Christopher Lasch, c’est cette cohue perverse qui constitue la base de l’élite mondialiste moderne, qui détruit les fondements de la civilisation.
      […]
      Macron est un représentant du même type des “nouvelles élites”.
      […]
      Les gilets jaunes se sont rebellés contre Macron et contre l’élite libérale au pouvoir. Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus un mouvement de droite ou de gauche classique. Macron est de gauche pour le soutien de la migration, la protection des minorités, la légalisation de la dégénérescence et le soi-disant “marxisme culturel”, mais il est de droite (droite libérale) en termes d’économie, défendant fermement les intérêts des grandes entreprises et de la bureaucratie européenne. Il est un pur globaliste, ne dédaignant pas une affirmation directe de son appartenance à la franc-maçonnerie (son fameux signe de la main représentant un triangle), même avec des slogans sataniques explicites : « Faites ce que vous voulez, votez pour Macron. » La révolte des gilets jaunes est précisément contre cette combinaison de droite libérale et de gauche libérale.

    • Je reste consterné par la capacité de ces gens qui se disent « de droite » à voir des soutiens de la migration dans ce qui est au pouvoir par chez nous. Ils se disent de droite, mais ne sont que crétins. Ou des malhonnêtes. Ils souhaiteraient que l’on fasse des synonymes de ces 3 mots qu’ils ne s’y prendraient pas autrement.

  • Cynthia Fleury : « Le #travail doit faire lien avec l’#émancipation et non pas avec la survie » | L’Humanité
    https://www.humanite.fr/cynthia-fleury-le-travail-doit-faire-lien-avec-lemancipation-et-non-pas-ave

    Si vous détruisez le sujet, vous en faites ce que Christopher Lasch (2) a appelé le «  moi minimal  » pour définir les individus détruits dans les camps de concentration nazis. Le sujet se retrouve avec un «  moi  » totalement érodé, incapable de «  faire lien  », pris au piège de l’ultraconcurrence. Dès lors il n’a plus ni la capacité, ni la volonté, ni même le désir de la fraternité et de la solidarité. Il survit. Les sociétés de survie ne sont pas des sociétés de solidarité malgré ce que l’on croit. Les individus, rongés par le découragement, ne croient plus dans l’État de droit, ils n’attendent plus rien de lui, et se tournent insensiblement vers des régimes de repli, xénophobes, populistes. L’État de droit se nourrit directement du souci de l’État de droit, et ce souci, seul l’individu-sujet peut le ressentir.

  • La sécession des « élites » ou comment la démocratie est en train d’être abolie, par Coralie Delaume
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/04/20/31003-20180420ARTFIG00185-la-secession-des-elites-ou-comment-la-democratie-

    Coralie Delaume analyse les raisons de la fracture qu’elle observe entre les « élites », une classe minoritaire de privilégiés, et la masse qui n’a pas accès aux études prestigieuses ou qui n’a pas son mot à dire dans les orientations économiques de l’Union européenne.

    La Révolte des élites et la trahison de la démocratie est le titre d’un livre du sociologue américain Christopher Lasch, publié à titre posthume en 1995. Bien sûr, l’ouvrage analysait l’Amérique de son temps. Pourtant, il s’applique parfaitement à la France et à l’Europe d’aujourd’hui, dont il semble avoir anticipé l’évolution des classes favorisées avec une acuité visionnaire.

    Le livre pose l’hypothèse que ce n’est plus la « révolte des masses » qui menace désormais la vie démocratique, mais la coupure de plus en plus prononcée entre le peuple et les « élites ». Une coupure tant économique et matérielle qu’éducative et intellectuelle, dont résulte le repli sur eux-mêmes des privilégiés. Ces derniers ne parlent plus qu’à leurs pareils, c’est-à-dire non seulement à ceux qui bénéficient d’un même niveau de richesses, mais également à ceux qui partagent le même niveau d’instruction. Ils adorent mettre en scène leur pouvoir et le font de mille façons : exhibition des signes extérieurs de richesse, bien sûr, mais également - et de plus en plus - de leur patrimoine culturel. Le discours, ahurissant de cuistrerie, du président Macron sur l’intelligence artificielle (29 mars 2018) en est un exemple qui confine au grotesque. En revanche, ils n’assument plus que de mauvaise grâce les charges et responsabilités qui devraient leur incomber, et préfèrent le service de leur intérêt bien compris à celui d’un « intérêt général », dont ils ne conçoivent même plus qu’il pût exister.

    Vingt ans après Lasch, le phénomène du séparatisme élitaire qu’il voyait poindre dans son pays vient de faire l’objet, pour la France cette fois, d’une étude chiffrée. Jérôme Fourquet a en effet publié, pour le compte de la Fondation Jean Jaurès, une note au titre évocateur : « 1985-2017, quand les classes favorisées ont fait sécession ». Il y explique notamment que la cohésion de la société française « est mise à mal aujourd’hui par un processus presque invisible à l’œil nu, mais néanmoins lourd de conséquences : un séparatisme social qui concerne toute une partie de la frange supérieure de la société, les occasions de contacts et d’interactions entre les catégories supérieures et le reste de la population étant en effet de moins en moins nombreuses ».

    Le dépérissement du cadre national permet aux « élites » de vivre de plus en plus dans une sorte d’alter-monde en suspension.

    Le sondeur illustre ensuite. Il note que le cœur des grandes villes est massivement investi par les cadres, certains centres urbains leur tenant désormais lieu de ghettos dorés. Les CSP+ sont ainsi passés de 25 % à 46 % de la population parisienne en 30 ans, cependant que le pourcentage des ouvriers a décru, passant de 18 % à 7 %. Fourquet analyse ensuite la désertion de l’enseignement public et la scolarisation massive des enfants de cadres dans le privé, le séparatisme électoral des plus aisés ou, pour les cas extrêmes, l’exil fiscal, ce dernier signant le refus d’une partie de la population de financer le fonctionnement la collectivité dans son ensemble. Pour l’auteur de l’étude, nous faisons face à l’« autonomisation d’une partie des catégories les plus favorisées, qui se sentent de moins en moins liées par un destin commun au reste de la collectivité nationale ». On voit en effet combien le phénomène est lié au dépérissement du cadre national, dépérissement qui permet aux « élites » de vivre de plus en plus dans une sorte d’alter-monde en suspension, cependant que les autres sont rivés à un ici-bas qui commence à se changer en friche, et finira par se muer en jungle.

    Jérôme Fourquet n’est pas le premier à faire ce constat. L’anthropologue Emmanuel Todd l’a fait également, et donne dans son dernier ouvrage (Où en sommes nous, Seuil, 2017) une explication convaincante. Pour lui, c’est la fracture éducative qui est en cause, le développement de l’éducation supérieure ayant eu un effet pervers inattendu en tronçonnant le corps social en deux catégories de personnes : les éduqués supérieurs et les autres. Alors que la massification des éducations primaire et secondaire avait contribué à égaliser le niveau éducatif général et favorisé l’épanouissement de la démocratie, c’est à l’inverse qu’on assiste aujourd’hui. La raison en est simple : l’éducation supérieure ne s’est pas (encore ?) généralisée. « L’accès universel à l’instruction primaire puis secondaire avait nourri un subconscient social égalitaire ; le plafonnement de l’éducation supérieure a engendré, (...) un subconscient social inégalitaire », énonce le chercheur.

    De ce « subconscient inégalitaire », on perçoit chaque jour les effets. On constate que ne se mélangent plus guère ces éduqués supérieurs contents d’eux, étrangement persuadés de ne rien devoir qu’à leur talent. De toute façon, ils sont suffisamment nombreux pour pouvoir fonctionner en circuit fermé et pour ne plus avoir à s’adresser qu’aux autres « manipulateurs de symboles », ainsi que l’économiste Robert Reich qualifiait les gagnants de la mondialisation, ces diplômés, plurilingues, mobiles, à l’aise dans le domaine de la communication et qui font l’opinion. Car ce sont eux, bien sûr, qui tiennent les plumes et parlent dans les micros. Ils nous font partager leur manière propre d’appréhender la masse des « gens qui ne sont rien » comme dirait Macron, autrement dit des gens qui ne sont pas comme eux. Ils nous les peignent comme frileux, « réacs », hostiles de façon primitive et irrationnelle aux réformes ainsi qu’à tout type changement. Ils nous expliquent que s’ils votent « populiste », c’est parce qu’ils sont xénophobes, et que s’ils votent mal aux référendums c’est parce qu’ils ne comprennent pas les questions. Peut-être cette partition de la société devrait-elle nous conduire à reconsidérer le contour des classes sociales ? Si celles-ci existent encore (et c’est évidemment le cas) la sécession des « élites » n’est pas seulement le fait des « riches » et des propriétaires des moyens de productions. Elle est également celui des détenteurs d’un capital éducatif et culturel, lequel s’hérite de plus en plus d’ailleurs, sur fond de destruction de l’école publique et de dégraissage perpétuel du « Mammouth ».

    Le dégraissage concerne d’ailleurs l’ensemble de l’appareil d’État et des services publics, ceux-ci ayant le tort de présenter des vertus égalisatrices qui entravent le séparatisme élitaire. Pour leur régler leur compte, les pays européens membres de l’UE ont inventé un prétexte ingénieux et unique au monde : la nécessite de respecter les « critères de convergence » de Maastricht. Notamment celui des 3 % de déficit public, et c’est en son nom que les gouvernements détruisent ou vendent tout le patrimoine collectif. La France vient d’ailleurs de passer sous la barre fatidique (2,6 % pour 2017), avant même d’avoir fini de brader la SNCF.

    La construction européenne est un formidable outil de déresponsabilisation des « élites » nationales.

    D’une manière générale, la construction européenne est un formidable outil de déresponsabilisation des « élites » nationales, notamment des élites politiques. Celles-ci, toutes ointes qu’elles sont de la légitimité offerte par le suffrage universel, n’en assument pas pour autant les vraies charges. La capacité à faire les grands choix a été massivement transférée au niveau supranational, qui lui ne rend pas de comptes. Les dirigeants de la Banque centrale européenne ne rendent pas de compte pour la politique monétaire qu’ils conduisent. La Commission de Bruxelles ne risque pas d’affronter une grève pour s’être mêlée d’un peu trop près, dans le cadre du « Semestre européen », du contenu des budgets des États membres. La Cour de justice de l’UE ne risque pas la sanction des citoyens (de quel État au demeurant ?) pour les jurisprudences de dérégulation économique qu’elle pond à la chaîne. De toute façon, en « constitutionnalisant » les traités européens de sa propre initiative via des arrêts datant des années 1960, la Cour a très tôt permis que ces traités et tous les éléments de politique économique qu’ils contiennent, se situent au-dessus des lois dans la hiérarchie des normes des États-membres. C’est-à-dire hors de portée des Parlements, donc des électeurs.

    La manière dont est organisée l’UE a pour effet de décorréler les élections (qui ont lieu au niveau national) et la prise de décision (qui se fait à l’échelon supranational), ce qui en fait une véritable machine de défilement au service « d’élites » politiques en rupture de ban avec leurs nations d’origines - et qui ressemblent bien plus à une oligarchie qu’à une véritable élite désormais. Par ailleurs, l’UE offre de multiples possibilités d’évitement fiscal grâce à ses paradis fiscaux intégrés (Irlande, Luxembourg...). Enfin, la libre circulation du capital et du travail dans le Marché unique contribue à mettre les deux en concurrence au profit du plus mobile et du rapide (le capital) et au détriment du plus sédentaire (le travail). Le tout pour la grande joie des catégories possédantes, cette fois.

    Dans ce cadre, il n’est pas étonnant qu’un politiste spécialisé sur les questions européennes tel le Bulgare Ivan Krastev, consacre de longues pages de son dernier ouvrage (Le destin de l’Europe, Premier Parallèle, 2017), à décrire le phénomène de sécession des classes dirigeantes à l’échelle continentale. « Les élites aristocratiques traditionnelles avaient des devoirs et des responsabilités, et leur éducation les préparait à se montrer à leur hauteur », écrit-il. « En comparaison, les nouvelles élites sont formées pour gouverner mais sont tout sauf prêtes au sacrifice ». Pas même au sacrifice financier, aurait-il pu ajouter, en tout cas de moins en moins puisque l’optimisation fiscale est devenue l’un des sports phares de notre époque. Puis Krastev d’ajouter : « La nature et la convertibilité des compétences des nouvelles élites les affranchissent très concrètement de leur propre nation. Elles ne dépendent pas des systèmes éducatifs publics nationaux (leurs enfants étudient dans les établissements privés) ni des systèmes de protection sociale nationaux (elles peuvent se permettre les meilleurs établissements hospitaliers). Elles ont perdu la capacité de partager les passions et les émotions de leur communauté ».

    En même temps que l’on « dépasse » les nations et que l’on détruit l’État, c’est la démocratie qu’on abolit.

    Dès lors, la montée de ce qu’on appelle « les populismes » correspondrait avant tout à une quête de loyauté. D’ailleurs, le discours « souverainiste » ou anti-mondialisation desdits « populistes » est probablement l’une des clés de leur succès. Il correspond à un désir de plus en plus profond, de la part des peuples, de « rapatrier » leurs classes dirigeantes, afin qu’elles ne se défilent plus. Afin qu’il redevienne possible d’exiger qu’elles assument leurs devoirs autant qu’elles jouissent de leurs droits, et qu’elles rendent à la collectivité une part au moins de ce qu’elles ont reçu, c’est-à-dire beaucoup (sécurité des biens et des personnes, système de santé, système éducatif, etc.). Enfin et concernant le personnel politique, son « rapatriement » et le fait de refaire coïncider les mandats nationaux avec la conduite effective des politiques, est le seul moyen de rendre à nouveau possible l’exercice d’un contrôle démocratique normal.

    Cela est-il possible ? Le moins que l’on puisse dire est que pour l’heure, on n’en prend pas le chemin. À l’inverse et jour après jour, en même temps que l’on « dépasse » les nations et que l’on détruit l’État, c’est la démocratie qu’on abolit.

    pas encor lu

  • Pourquoi le pauvre est-il devenu l’ennemi désigné de la République ?
    https://mrmondialisation.org/pourquoi-le-pauvre-devient-lennemi-designe

    Mais aux yeux de ceux qui réclament le retour de l’État providence, les citoyens sont tous les perdants d’un tel système, celui d’un productivisme effréné et sa recherche éternelle de croissance coute que coute. Car c’est bien ce modèle économique qui aujourd’hui provoque l’augmentation des inégalités et par corrélation la volonté de chaque acteur à préserver sa part de confort, quitte à trouver chez l’autre la source de sa condition. Si l’hostilité vis à vis de la pauvreté augmente, c’est que tout un chacun est conscient de la fragilité de sa propre position dans un système économique hautement instable. Et par précarité, il faut également entendre la crise écologique majeure qui frappe les populations et remet largement en question le mode de vie occidental en question. Le rejet croissant de la pauvreté ne fait donc que fracturer un peu plus la société, nous éloignant les uns des autres, empêchant l’émergence d’un vrai projet commun, donc d’un renouveau démocratique. Reste à espérer que chacun en prenne un jour conscience.

  • Renaud Beauchard : « Se dégager du marché mondial unique »
    https://www.revue-ballast.fr/renaud-beauchard-se-degager-marche-mondial-unique

    L’arbitrage international ? Un mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États. Des enjeux finalement moins techniques — malgré, avouons-le, les apparences — que politiques. C’est précisément quand on nous présente des figures du droit comme « indépassables » qu’il nous faut nous interroger sur leur généalogie et leurs effets. Nous avons rencontré Renaud Beauchard, avocat, qui a publié cet automne L’Assujettissement des nations aux éditions Charles Leopold Meyer. Il décrypte pour nous l’histoire de l’arbitrage d’investissement, aboutissement de la logique néolibérale au service des entreprises transnationales.

    Il est fort à craindre que le renversement de souveraineté que je me suis employé à décrire ne soit parachevé et que, sauf dans le cas d’un effondrement du marché mondial (hypothèse qui n’est pas à exclure), toute tentative d’infléchir la marche en cours via les représentations nationales ne soit vouée à l’échec. En atteste de façon éclatante le climat de fait accompli qui caractérise la négociation et l’adoption de traités comme le CETA, qui est en grande partie applicable provisoirement avant la ratification par les États membres. Ce que je propose est donc un dégagement de la marche vers le marché mondial unique et l’institutionnalisation d’un État mondial, et d’envisager des espaces préfiguratifs de démocratie afin de donner un exemple performatif d’un monde post-néolibéral. Dans le domaine de l’investissement, cela impose de questionner un certain nombre de vaches sacrées que les juristes, enfermés dans un savoir technique autoréférentiel ne risquent pas de remettre en cause d’eux-mêmes. Parmi celles-ci, j’ai identifié les droits de propriété rabattus sur leur exclusivité par la law and economics, qui n’ont plus rien à voir avec le « modeste, mais universel droit de propriété » dont Christopher Lasch faisait le « fondement véritable d’une République stable et solide ». Il s’agit aussi de revisiter la notion de personnalité morale des sociétés et autres groupements afin de réinstituer un primat de la personne humaine sur ses créations et d’en finir avec l’anthropomorphisme dont jouissent les entreprises transnationales.

    Parmi les pistes envisagées, j’ai été très intéressé par la réflexion très dense de Dardot et Laval sur les communs et par leur idée d’institutionnalisation d’une fédération des communs qui permettrait de dépasser la crise des États-nations en instituant des communs politiques ancrés territorialement et des droits socio-économiques sans frontières. L’autre piste, plus recentrée sur le sujet de l’ISDS, est de prévoir des jurys citoyens d’arbitrage démocratique qui pourraient s’inspirer de ce qui fait la force de l’ISDS (un réseau de reconnaissance et d’exécution forcée sans frontière) mais en inversant la hiérarchie des normes ou tout au moins en rééquilibrant la balance entre les droits individuels et collectifs. Ces tribunaux d’arbitrages, constitués hors de tout cadre étatique, mais ménageant néanmoins à l’État la possibilité de s’y faire entendre, pourraient ainsi jouer un rôle performatif en montrant la capacité de la société civile auto-organisée à refonder un nouveau droit international coutumier abandonné par ces mêmes États dans le maillage de traités conférant des privilèges exorbitants aux entreprises transnationales.

    #tribunaux_d'arbitrage #multinationales

  • Parution de « Libérons-nous du travail », le manifeste du Comité érotique révolutionnaire (éditions Divergences)
    http://www.palim-psao.fr/2016/12/parution-de-liberons-nous-du-travail-le-manifeste-du-comite-erotique-revo

    Lors du printemps dernier, le mouvement social contre la loi El Khomri a soulevé nombre de débats sur la notion du travail, ainsi que de sa critique la plus radicale. Mais qu’est que le travail dans notre société ? Quel est son rôle et surtout comment permet-il au capitalisme de se maintenir ? Le comité érotique révolutionnaire propose une ébauche de réponse, rédigé dans un style accessible et précis, nous vous conseillons vivement de vous le procurer !

    Libérons-nous du travail ne sera disponible en librairie qu’au mois d’avril 2017. En attendant, nous faisons une première diffusion dans les milieux militants. Il sera présent dans les prochains jours dans un certain nombre de lieux (librairies militantes, espaces occupés...) un peu partout en France. On publiera dans peu de temps une liste des lieux où se le procurer. Il est aussi possible de nous faire des commandes groupées du livre (5 exemplaires ou plus) soit via cette page soit sur le mail : editions.divergences@laposte.net

    #livre #travail #critique_du_travail #critique_de_la_valeur #wertkritik #Comité_érotique_révolutionnaire

    • Et alors on vie comment après ? Il ne faut pas rêver l’homme/femme a besoin d’une activité utile au delà du fait qu’il doit gagner sa vie ! Il/elle peux aimer son métier, sa vie même si il n’a pas vraiment choisi cela au départ, et que proposez vous à la place ?. C’est bien beau ces gens "soit disant « anarchistes » ou autre qui nous propose un « salaire minimum a vie » (RSA est déjà un salaire minimum a vie), tout comme les politiciens d’ailleurs qui voudraient bien voir vivre le peuple vivre avec « trois francs six sous ». Le travail en lui même n’est pas le problème, mais ce sont ceux qui dominent décideurs patrons, banquiers qui peuvent décider de votre vie avec « l’ esclavage dans le travail ». Ils décident de dévaluer le travail en salaire, les diplômes obtenus n’ayant plus la cote Non nous sommes fait pour travailler (ou avoir son jardin, ces bêtes) et être rémunérer en fonction de nos qualités, dureté du travail, je ne comprends pas du tout cette notion de « vie sans travail » si ce n’est que c’est une création contre le salariat déjà mis a mal par ces mêmes décideurs politiques.

    • Le travail est une spécificité du mode de vie capitaliste, aucun rapport avec le fait d’avoir une ou plusieurs activités, et donc sa critique n’a aucun rapport avec l’apologie de la paresse (même si c’est bien aussi dans une certaine mesure).

      Tu devrais prendre un peu de temps pour parcourir Palim Psao, il y a quantité d’articles (plus ou moins complexes ou vulgarisés suivant les cas) qui expliquent cette distinction (mais aussi un certain nombre de conversations ici sur seenthis en suivant les tags critique de la valeur, wertkritik, critique du travail…).

      La critique de quelques « grands méchants », et la mise en valeur du salariat est une critique du point de vue du Travail, qui aménage les choses, qui ne changent rien au mode de vie globale, au productivisme. Au mieux ça fait un capitalisme d’État ou un capitalisme « autogéré ».

      Si tu préfères l’audio à la lecture il y a cette vulgarisation pas mal du tout :
      https://seenthis.net/messages/506283

    • Ok je vais tenter d’y voir clair, car je crains que certains profitent de ce salaire minimum a vie pour renforcer le NAIRU ou créer des bantoustan de « travailleurs » ou esclaves modernes corvéables à merci .....

    • L’abolition de la valeur, écrit Moishe Postone, Temps, travail et domination sociale ne permettrait pas seulement de se délivrer de l’astreinte à la production pour la production, de donner au travail une structure différente et d’instaurer « une relation nouvelle du travail aux autres domaines de la vie » ; elle permettrait aussi d’acquérir « un plus haut degré de maîtrise, par les hommes [et les femmes] de leurs propres vies et une relation à l’environnement naturel plus consciente et maîtrisée »...
      L’écologie politique permet donc de mener une critique radicale de la richesse, des besoins et du travail, et de renouveler ainsi ce qu’il y a lieu d’entendre par « valeur d’usage »...
      On parvient ainsi à une conception anticonsumériste et antiproductiviste, où la technologie et les « forces productives » sont au centre de la critique.

      Fabrice Flipo : Moishe Postone, un marxisme antiproductiviste
      Radicalité 20 penseurs vraiment critiques Edition L’échappée

      Fabrice Flipo est maître de conférence en philosophie , contributeur régulier à la Revue du MAUSS et à Contre-Temps , auteur notamment de La décroissance : dix questions pour comprendre et débattre
      @rastapopoulos @aude_v @elihanah @vanderling

    • merci @marielle je vais me pencher un peu plus sur
      #Moishe_Postone ( d’autant plus que j’ai ce bouquin de l’échappée ) voici 2 liens de Contretemps à propos de
      Temps, travail, domination sociale… et destruction écologique. Retour sur Moishe Postone.
      http://www.contretemps.eu/postone-capital-nature
      http://www.contretemps.eu/lactualite-theorie-valeur-marx-propos-moishe-postone-temps-travail-domin
      à propos de Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques selon les #éditions_l'échappée

      La liste ressemble un peu à un inventaire à la Prévert : Gunther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano (députée du Parti démocrate italien !!!), Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, Georges Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennet, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil. Si l’on veut absolument trouver un point commun (très schématique) entre la majorité de ces intellectuels, ce serait leur sympathie pour l’écologie et leur critique de la société industrielle et de la technocratie – ce qui n’entraîne pas forcément une critique des fondements réels du capitalisme ni la volonté de s’y attaquer de façon « radicale »... On notera aussi que :

      – la majorité de ces auteurs sont des philosophes (discipline où l’on peut affirmer beaucoup de choses sans avoir à s’appuyer sur l’histoire et la politique concrètes) ;

      – quatre d’entre eux (Ellul, Charbonneau, Illich et Lasch) appartiennent à une mouvance chrétienne généralement modérée sur le plan politique. Ellul fut à la fois un théologien protestant et l’animateur d’une paroisse ; quant à Illich, il était prêtre de l’Eglise catholique, il est vrai proche des « pauvres » et non de sa hiérarchie ! Mais les fonctions ecclésiastiques prédisposent rarement à la « radicalité ». Ellul et Charbonneau appartenaient tous deux au courant personnaliste chrétien dont Emmanuel Mounier, le représentant le plus connu, et plusieurs de ses disciples, fréquentèrent l’Ecole des cadres d’Uriage sous... Pétain. C. Lasch fit profil bas sur les conséquences politiques de ses convictions religieuses mais il est reconnu, surtout depuis sa mort, comme l’un des maîtres à penser des conservateurs anglo-saxons. On ne s’étonnera pas que ce quatuor de croyants soient des adversaires de la Raison et de la critique matérialiste antireligieuse inaugurée par les Lumières ;

      – le seul auteur qui ait une activité politique traditionnelle actuellement (Michela Marzano) représente au Parlement un parti du centre gauche, qui n’a jamais été ni « radical » ni « vraiment critique » vis-à-vis du capitalisme et n’est même pas un parti réformiste combatif ;

      – et enfin que Zygmunt Bauman, fut commissaire politique, major dans le Corps de sécurité intérieure (les renseignements militaires) et membre du Parti polonais stalinien de 1944 à 1968 avant d’être chassé de Pologne à la suite d’une campagne menée par le Parti « communiste » contre les Juifs. Un tel long parcours au sein de l’appareil militaire puis politique d’un Etat totalitaire n’est pas vraiment un témoignage de « radicalité »....

      Bref sur ces vingt prétendus penseurs de la « radicalité », un tiers ont vraiment mouillé leur chemise à un moment ou un autre de leur existence (même si certains se sont bien assagis par la suite), voire ont risqué leur vie ou la prison pour leurs idées. Les deux autres tiers sont formés de braves universitaires dont la « radicalité » n’a jamais pris le chemin d’une pratique concrète anticapitaliste... Il ne s’agit pas de le leur reprocher (tout le monde n’a pas le goût à militer aux côtés des exploités) mais je vois mal comment une perspective libertaire « vraiment critique » pourrait s’élaborer seulement dans les facs ou les cénacles intellectuels, en dehors de toute participation à des luttes de masse.

      source : http://www.mondialisme.org/spip.php?article1990

      (Ajout du 22/12/2013 : D’ailleurs, manque de pot pour les libertaires de l’Echappée, #Olivier_Rey, auteur de l’article consacré à #Pasolini dans leur livre, a accordé une interview à la revue Conférence sur « l’usage social des sciences » dont le texte a été reproduit (probablement avec son autorisation) dans Krisis n° 39 de septembre 2013, la revue du fasciste mondain #Alain_de_Benoist. Signalons au passage que Rey est aussi l’auteur dans Etudes, la revue des jésuites, d’un article au titre évocateur : « L’homme originaire ne descend pas du singe »... Il a également donné une petite conférence à Notre-Dame-de-Paris, en compagnie d’un théologien pour gloser sur la « querelle du genre » (« Homme-femme : heureuse différence ou guerre des sexes ? », conférence que l’on peut voir et écouter sur la chaîne catholique KTO :

      http://leblogjeancalvin.hautetfort.com/tag/olivier+rey
      http://www.paris.catholique.fr/Texte-des-Conferences-de-Careme,15767.html

      Décidément les amis de l’Echappée nous réservent bien des surprises !...)
      https://youtu.be/JSmRVNBCAiM

      Cette maison d’édition officiellement libertaire a donc pondu un communiqué pour appeler à la « vigilance », communiqué sidérant par son absence de contenu politique. En effet le problème résiderait simplement, selon l’Echappée, dans une petite erreur de casting (on n’a pas vérifié sur Google, quelqu’un de fiable nous l’a recommandé, et autres excuses d’amateur)mais pas dans le choix stupéfiant de #Jean-Claude_Michéa comme auteur « vraiment critique » et « radical ».

  • Les clés de la #déconnexion - L’image sociale
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/103795331234

    Sur son blog, André Gunthert nous explique d’où vient la tendance déconnexionniste et sa tendance psychopathologique. Il l’a fait remonter à la psychiatrisation de la lecture des faits sociaux, notamment via l’essai de Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), “qui lance cette approche, appuyée sur une vision psychanalytique des troubles engendrés par la culture de masse”. Elle est poursuivie par les bestsellers de la psychologue Jean M. Twenge, l’auteur de Generation Me (2006) et de The Narcissism Epidemic (2010). Les travaux de Twenge connaissent un fort écho médiatique, même si elle est très critiquée. Pour André Gunthert, le succès de l’explication narcissique s’explique aussi par l’explication simpliste et compréhensible qu’elle propose, combinant “phénomène de société, autorité (...)

    #image #psychologie #comportement

  • André Dréan, révolutionnaire intransigeant professionnel

    A propos de la brochure :
    A la conquête de l’est, De l’influence de l’idéologie conservatrice nord-américaine dans les milieux anti-industriels français , printemps 2014.

    Ce qui est remarquable chez Dréan, c’est qu’il avoue d’emblée qu’il ne sait pas de quoi il parle (« Je ne connais pas particulièrement l’ensemble des œuvres de Christopher Lasch ») et que cela ne l’empêche nullement d’émettre des jugements aussi tranchants que définitifs.

    Il suffit, justement, d’avoir un peu lu les livres de C. Lasch parus en français pour comprendre qu’en effet, grande découverte, c’est un auteur « conservateur », mais pas nécessairement au sens de « réactionnaire » :

    « Il y a la célèbre formule de Marx : “Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de diverses manières, ce qui importe, c’est de le transformer.” Mais maintenant, elle est dépassée. Aujourd’hui, il ne suffit plus de transformer le monde ; avant tout, il faut le préserver. Ensuite, nous pourrons le transformer, beaucoup, et même d’une façon révolutionnaire. Mais avant tout, nous devons être conservateurs au sens authentique, conservateurs dans un sens qu’aucun homme qui s’affiche comme conservateur n’accepterait. »
    Günther Anders, Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ?, interview réalisée en 1977 (éd. Allia, 2001).

    Être conservateur, au sens révolutionnaire que suggère ici Anders, consiste d’abord à lutter pour la préservation des conditions qui permettent une vie humaine sur Terre. C’est ce que se propose Lasch à travers ses différents ouvrages. On peut ne pas être d’accord avec nombre de ses propositions, on peut même estimer qu’il se fourvoie ou s’aveugle sur un certain nombre de points. Mais il faudrait au moins avoir l’honnêteté de reconnaître que ses analyses se placent, tout de même, du côté de l’émancipation sociale dans sa tentative de montrer en quoi la modernisation détruit les conditions de la liberté et de l’autonomie.

    C’est cette honnêteté qui manque décidément à Dréan, qui se contente de souligner que Lasch est cité par Marine Le Pen et encensé par Le Figaro, et qu’il s’inscrit dans la mouvance du « retour aux “valeurs traditionnelles de l’Amérique” dès la présidence Reagan ». Si des réactionnaires disent que 2+2=4, alors Dréan est prêt à qualifier de fascistes quiconque penserait de même ! Quant aux « valeurs traditionnelles », n’importe quel progressiste vous dira qu’elles sont nécessairement, en tout et pour tout, de manière absolue et définitive, profondément réactionnaires, puisque appartenant au passé, c’est-à-dire à des époques et des sociétés qui n’étaient pas aussi excellentes et parfaites que la nôtre :

    « Valeurs qui, de la création de la première colonie anglaise stable en Virginie jusqu’à la guerre de Sécession, posèrent les fondations de l’Union telle qu’elle existe depuis les lendemains de la première boucherie mondiale. »

    Chez Dréan, les choses, les êtres et les idées sont figées à jamais et manifestent leur essence de toute éternité. En conséquence, jamais rien de neuf sous le soleil ne peut apparaître ni se manifester :

    « La critique qu’il [Lasch] effectue de l’histoire moderne des Etats-Unis, tels qu’ils sont issus des lendemains de la Première Guerre mondiale, avec leur montée en puissance à titre d’Etat industrialisé et militarisé, jusqu’à nos jours est donc conservatrice. Elle idéalise la période antérieure à la guerre de Sécession comme si celle-ci n’avait pas préparé ce qui est advenu par la suite . » (souligné par moi)

    Pour Dréan, l’histoire était déjà écrite (par qui et où ça ? on aimerai bien le savoir), ce qui est advenu devait nécessairement advenir, et personne n’y pouvait rien – et surtout pas les conservateurs. Etrange conception de l’histoire où, peut-être, seuls les « révolutionnaires », aussi intransigeants que Dréan probablement, peuvent faire l’histoire…

    Mais passons sur tout cela, sur cette indignation qui rappelle la politically correctness américaine, ou bien, traduit en bon français : la police de la pensée.

    Venons-en à Notes et Morceaux choisis, bulletin critique des sciences, des technologies et de la société industrielle n°7, qui a pour titre “Les chemins de fer ou la liberté” (éd. La Lenteur, 2006). A lire Dréan, on serait bien en peine de savoir pourquoi et comment cette revue parle de Lasch. De fait, dans ce numéro, il n’est pas question du seul ouvrage de Lasch que Dréan prétend avoir lu, Les femmes et la vie ordinaire (éd. Climat, 2006). Mais vu le tableau qu’il dresse de ce dernier, Dréan n’a pas besoin de s’encombrer à détailler le contenu d’une revue dont il n’a de toute façon lu que l’éditorial. Et il peut donc tranquillement conclure :

    « En France, dans les milieux hostiles à ce qu’ils nomment de façon réductrice la société industrielle, il est de bon ton de peindre sous des couleurs plus ou moins attrayantes des modes d’exploitation et de domination plus traditionnels et antérieurs à l’industrialisation. »

    Cette phrase relève de la calomnie pure et simple.

    Que Dréan, en indécrottable progressiste, ne comprenne rien à l’usage que l’on peut faire du passé est une chose. Qu’il prétende, sur cette base, que nous nous faisons les promoteurs de modes d’exploitation et de domination, qu’en somme nous ne défendons pas la cause de l’émancipation sociale, est mensonger et diffamatoire .

    Si l’on s’inspire du passé, ce n’est pas pour l’idéaliser et ce n’est bien évidement pas pour reproduire les mêmes erreurs et tares sociales. J’ai déjà expliqué cela ailleurs, dans mon Introduction à la réappropriation (1999). Mais Dréan ne nous accorde même pas cela, ce minimum d’intelligence, trop occupé qu’il est à étaler son ressentiment .

    En effet, qu’a-t’il produit d’autre, ce monsieur ?

    Ce n’est pas lui qui s’aventurerait à publier quoique ce soit qui permettrait de préciser et d’actualiser le projet révolutionnaire qu’il prétend défendre si vaillamment et si généreusement. Il lui suffit de cracher sur tout ce qui bouge en endossant l’habit du révolutionnaire intransigeant.

    Et c’est déjà bien assez lourd à porter.

    N’est-ce pas, mon pauvre Dréan ?

    Bertrand Louart, 1er août 2014.

    (#André-Dréan, mythe ou réalité ?)

    • En France, dans les milieux hostiles à ce qu’ils nomment de façon réductrice la société industrielle, il est de bon ton de peindre sous des couleurs plus ou moins attrayantes des modes d’exploitation et de domination plus traditionnels et antérieurs à l’industrialisation.
      André Dréan

      Quand « être absolument moderne » est une loi spéciale décrétée par le tyran, l’honnête esclave craint plus que tout que l’on puisse le soupçonner d’être passéiste.
      Guy Debord

      Dréan, toujours aussi bête et confusionniste, n’a rien compris à l’usage que les #anti-industriels font du passé (5 ans ne lui ont pas suffit). Mais quant on est un indécrottable progressiste...

    • Encore un commentaire :

      En France, dans les milieux hostiles à ce qu’ils nomment de façon réductrice la société industrielle, il est de bon ton de peindre sous des couleurs plus ou moins attrayantes des modes d’exploitation et de domination plus traditionnels et antérieurs à l’industrialisation.
      André Dréan

      Cette phrase relève de la calomnie pure et simple. Dréan s’est fait une spécialité de ce genre d’analyses foireuses à partir d’amalgames grossiers.

  • Les contradictions d’une croisade morale, par Alain Garrigou
    Les blogs du Diplo, 9 janvier 2014
    http://blog.mondediplo.net/2014-01-09-Les-contradictions-d-une-croisade-morale

    Le gouvernement espagnol a lancé une réforme du droit à l’#avortement qui revient à le supprimer tant les conditions en sont limitatives. Les réactions sur cette régression ont manifesté la résistance du credo progressiste, malgré toutes les mises en causes contemporaines qu’un auteur comme Christopher Lasch avait fortement traduites il y a plusieurs décennies : « Comment se fait-il que des gens sérieux continuent à croire au progrès alors que les évidences les plus massives auraient dû, une fois pour toutes, les conduire à abandonner cette idée ? ».

    #Espagne #Droit #Femmes #Société

  • Michea : le meilleur, le bizarre et le pire, par Frederic Lordon | RdL La Revue des Livres
    http://www.revuedeslivres.fr/michea-le-meilleur-le-bizarre-et-le-pire-par-frederic-lordon

    pour @rastapopoulos

    En accompagnement de l’excellent « Impasse Michéa » publié par Frédéric Lordon dans la RdL n° 13 (juillet-août 2013) à propos de publications récentes de Jean-Claude Michéa, voici quelques éléments de contextualisation supplémentaires et un florilège de citations.

    • Peut-on lire « Impasse Michéa » en ligne ? En passant évoquer Clouscard comme devancier de Michéa se justifie peut-être mais il ne me semble pas que celui-là se revendique de celui-ci (plutôt de Debord et de l’Encyclopédie des Nuisances pour les références modernes). Par contre, le renouveau d’attention portée à l’oeuvre de Clouscard vient au moins en partie de Soral, qui lui s’en revendique ouvertement.

    • Halimi, Lordon et Corcuff contre Michéa : retour sur la controverse
      http://ragemag.fr/michea-retour-sur-la-controverse-37310

      on saura gré à l’auteur de recenser les occurrences de #common_decency dans les livres de Michéa. Sans que le concept en soit vraiment éclairé, sinon comme une sorte d’éthique/morale transcendantale. Il est bien question d’un ensemble de #valeurs pour une #vie bonne, mais tout se complique dès qu’il s’agit de le déterminer. A vrai dire ce n’est jamais le cas.

      Lordon avance en outre qu’il n’en existe aucune « définition tant soi peu consistante » dans l’œuvre de Michéa. Au risque d’être fastidieux, en voici quelques unes.

      Orwell, anarchiste tory (1995) : Michéa la caractérise comme suit : « Sens commun qui nous avertit qu’il y a des choses qui ne se font pas. »

      L’Enseignement de l’ignorance (1999) : « Ensemble de dispositions à la bienveillance et à la droiture qui constitue selon lui [Orwell] l’indispensable infrastructure morale de toute société juste. » Ou, plus loin : « Mixte, historiquement constitué, de civilités traditionnelles et de dispositions modernes qui ont jusqu’ici permis de neutraliser une grande partie de l’horreur économique. »

      Impasse Adam Smith (2002) : « L’une des ressources principales dont dispose encore le peuple d’en bas (comme le nommait déjà Jack London) pour avoir une chance d’abolir un jour les privilèges de classe […] et d’édifier une société d’individus libres et égaux, reposant autant qu’il est possible sur le don, l’entraide et la civilité. » Ou, plus loin : « Vertus quotidiennes des gens ordinaires. »

      Orwell éducateur (2003) : Michéa rapproche la common decency d’une sentence de Spinoza, visant à mettre en avant la « pratique effective de la « justice et de la charité » » — à condition d’entendre le terme de charité comme l’esprit du don.

      L’Empire du moindre mal (2007) : « Valeurs partagées et solidarité collective effectivement pratiquée. »

      La double pensée (2008) : « Vertus humaines élémentaires que sont, par exemple, la loyauté, l’honnêteté, la bienveillance ou la générosité. Or ces vertus, qui s’enracinent depuis des millénaires dans ce que Mauss nommait la logique du don, ne sauraient être confondues avec les constructions métaphysiques des fanatiques du « Bien » — que ces dernières trouvent leur principe officiel dans la volonté divine, l’ordre naturel ou le sens de l’Histoire. »

      Le Complexe d’Orphée (2011) : Michéa rappelle derechef qu’elle s’oppose aux idéologies morales et aux catéchismes moralisants et puritains en tous genres. La common decency « prend clairement appui, au contraire, sur ces vertus de base que l’humanité a toujours reconnues et valorisées, et qui ont acquis, à ce titre, un statut transversal par rapport à toute construction idéologique possible. »

    • Dans un autre entretien, donné en 2013, il confirme son analyse et réfute, par avance, le réquisitoire de Lordon (« la négligence conceptuelle » de Michéa conduisant à « l’essentialisation du peuple bon », sans prendre en considération les « conditions sociales extérieures ») :

      « Évidemment, même dans les classes populaires, les comportements égoïstes peuvent exister mais, globalement, […] les rapports d’entraide existent beaucoup plus […]. Ce n’est pas que l’homme des quartiers populaires serait par nature, au sens rousseauiste du terme, un être idéal — c’est un être complexe, capable du meilleur que comme du pire —, mais il reste dans les quartiers populaires des structures de vie commune, fondées sur l’anthropologie du don, qui, même si elles sont sérieusement attaqués par la société moderne, rendent encore possible, entre voisins, des rapports d’échanges symboliques. […] Tandis que quand vous devenez riche et puissant, ma grande théorie — qui est celle de tout l’anarchisme —, c’est que la richesse et le pouvoir nous coupent de nos semblables. […] Il est beaucoup plus difficile à un homme riche et à un homme puissant de conserver ce bon sens et cette common decency, qui sont encouragés, non pas par leur nature, mais par leurs conditions d’existence ».

      Autrement dit c’est le mode de vie concret des gens (pas leur éducation « morale ») qui déterminerait en grande partie leur aptitude à cette décence. On est quand même loin de l’essentialisme.

      Et la réponse de Michéa à Corcuff (entre autre) :
      http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/020813/en-reponse-corcuff

    • Oui, dans ce même entretien il disait aussi En général quand quelqu’un vient vous demander de lui prêter votre échelle votre premier réflexe n’est pas lui dire « pour deux heures ça fera 20 euros », il y a encore cette structure.

      En février dernier dans le 19/20 de France 3 il y avait un reportage montrant un trentenaire qui utilisait le lave-linge de sa voisine, moyennant finance. Le reportage disait en substance que quantifier et monnayer l’entraide de voisinage ça devient un phénomène de société concernant la moitié des gens, et il y avait un sociologue qui qualifiait de « pratiques alternatives » "issues des militants de la décroissance" cette insertion de la valeur argent dans les rapports de voisinages, entre gens pourtant ni riches ni puissants.

      Les structures de vie commune dont parle Michéa, pour le coup elles étaient loin.
      J’avais même l’impression que cet aspect objectivé et monnayé de l’entraide ne choquait personne, que tout le monde autant dans les interviewés que dans l’équipe de journalistes trouvait ça normal, et n’envisageait même pas un autre mode de s’échanger des services, qui ne fasse pas l’objet d’une comptabilité.

    • Il est vrai que Frédéric Lordon a réussi le tour de force de dénoncer la « faiblesse conceptuelle » de ma théorie de la common decency tout en dissimulant constamment à ses lecteurs (et cela, pendant onze pages !) ce qui en constituait justement le pilier central, à savoir l’usage que je fais de l’œuvre de Marcel Mauss et de ses héritiers (Serge Latouche, Alain Caillé, Philippe Chanial, Paul Jorion, Jacques Godbout, etc.) afin d’en déduire une interprétation moderne et socialiste.

      Et tout à fait d’accord @koldobika, pour les liens non marchands, poussés à devenir de plus en plus comptables. Je me suis accroché là-dessus avec père et sœur pas plus tard qu’il y a deux jours, à propos du covoiturage et du stop.

    • Moi ça dépend des fois. Je suis pas fan de l’idéalisation du don contre-don. Mais concernant par ex. le co-voiturage, quand je vais loin avec une autre personne et qu’on a prévu a l’avance, on partage les frais, et ça me semble normal.
      D’autres fois, je fais un peu moins de trajet (mais quand même ça p.ê 1h), mais les personnes qui m’ammène savent que j’ai peu d’argent, et que elles, elles ont un salaire correct (pas gros, juste le smic ou au-dessus) et elle ne me font pas payer.

    • Je suis globalement d’accord avec toi. :)

      Je pense que moi aussi j’ai des choses à redire sur plusieurs points abordés par Michéa, mais pas ceux sur lesquels les critiques portent en ce moment.

      La seule critique vraiment intéressante (et bienveillante) que j’avais lu, c’était celle d’Anselm Jappe (que Michéa a remercié récemment, il me semble, pour lui avoir fait découvrir Robert Kurz).

      Pour la critique du DIY « à tout prix » je te suis à 100%, et pour ce qui est des SEL, ce que tu dis rejoins le numéro 2 de Sortir de l’économie (@bug_in y a participé je crois, je ne sais plus :D) où se trouve un article sur le même thème.

      Bref, c’est bien de temps en temps de trouver des gens avec lesquels on est d’accord. :)

    • @aude_v ça tombe le même weekend qu’Alternatiba http://www.bizimugi.eu/fr/alternatiba/programme-complet, dommage pour ceux qui auraient aimé être aux deux.
      Pour ce qui est des SEL, je pense que leur fonctionnement est plus lié à la culture des gens y prenant part qu’à leurs règles formelles. Dans celui que je connais un peu ça peut évoluer vite vers des spirales de don où personne ne fait strictement gaffe aux équivalences entre ce qui est donné et reçu, ni au fait de toujours recevoir quelque-chose en échange de ce qu’on laisse.

  • RAGEMAG
    http://ragemag.fr/liberalisme-de-gauche-et-liberalisme-de-droite-par-jean-claude-michea

    Si nous avons lancé Ragemag, il y a un an, c’est que nous considérions qu’il n’existait (à notre connaissance) aucun média dont la ligne éditoriale incluait une critique du libéralisme dans son ensemble.
    La pensée de Jean-Claude Michéa, ainsi que celle de ses auteurs fétiches, George Orwell et Christopher Lasch, constituent le fondement intellectuel de notre magazine. Jean-Claude Michéa a accepté que Ragemag publie quelques extraits d’un texte inédit en France, écrit par lui en janvier 2012 pour présenter sa pensée au grand public espagnol, dans les colonnes du journal El Confidancial. En voici le troisième volet, après Libéralisme et décence ordinaire et Enracinement et universalisme.

    • Je trouve que l’idée de développer un média web pro-Michéa n’est pas mauvaise bien qu’en elle-même assez contradictoire avec ce que pense cet auteur des nouvelles technologies. Ceci expliquant peut-être cela, si on se borne au web et qu’on ne lit pas les livres de Michéa, on trouvera de nombreuses occurrences se référant à lui en provenance de l’extrême-droite. Or Michéa n’est pas d’extrême droite, il n’est pas non plus réactionnaire ni comme le dit Boltanski un héritier des non-conformistes des années 30. Il y a une dimension conservatrice dans sa pensée mais ce conservatisme traverse le mouvement socialiste depuis fort longtemps. Les grands mouvements sociaux salariés depuis les années 80 ne sont-ils pas également en grande partie des mouvements de conservation et de défense d’acquis ? Michéa est loin d’être le premier à avoir pointé la vacuité du clivage droite-gauche – sur un tout autre registre Baudrillard en avait fait de même. Et d’une certaine manière le mouvement anarchiste se place aussi dans cette lignée.

      Toutefois concernant RageMag, je trouve que le nom est mal choisi pour des gens se réclamant de Christopher Lasch (voir ce qu’écrit cet auteur au sujet de la rage pathologique dans La culture du narcissisme ). Le choix de Clémenceau pour la citation en exergue du site est de mauvais goût.

      J’ai noté aussi dans certains articles des attaques contre Mai 68 – via la référence à Jean-Pierre Le Goff - qui montrent une ignorance de ce qu’à été d’un point de vue strictement historique ce mouvement. Une confusion entre les événements en eux-mêmes et la contre-attaque menée par le capital après 1973 – la fameuse récupération de la critique artiste du capitalisme contre sa critique sociale dont parle justement Boltanski et Chiapello.

      D’ailleurs, on peut très bien aussi analyser Mai-Juin 1968 comme un événement de conservation face à la taylorisation, au productivisme et à la société de consommation en France. Les barricades et la grève générale étant des formes de luttes se rattachant à la tradition révolutionnaire française. De même que la tentative de jonction étudiants-ouvriers-paysans peut être perçue comme héritière d’une certaine critique de l’intellectualisme que l’on retrouve chez Orwell ou Simone Weil. Bien sûr on ne peut pas limiter Mai 68 à une telle interprétation mais cela me semble en tout cas plus valable que de dire que Mai 68 a été un événement libéral.

    • D’autant plus (à charge contre Ragemag du coup) que Michéa dans une interview puis l’un de ses livres ("la double pensée" peut-être, qui reprend un interview en l’augmentant) précise très clairement que Mai 68 est multiple, qu’il recouvre des réalités différentes et qu’il ne mélange pas tout. Donc quand bien même ce serait un polémiste, ce qu’il écrit est plus subtil que ce qu’on en trouve sur le net, qui plus est après être passé par des intermédiaires (genre « téléphone arabe »).

    • Et sinon, plutôt que de jouer sur Twitter à écrire des mini-phrases, faire des captures d’écran et autres RT, ça n’intéresserait pas quelqu’un d’arriver à aller à une rencontre de lecteurs de Michéa à Paris ou à Montpellier, pour lui poser face à face (on sait qu’il préfère) de bienveillantes questions ?

      En tout cas si quelqu’un y va un jour, je veux bien donner quelques questions à poser.

    • Il semble que ce soit difficile de le faire bouger... Je tente depuis plusieurs mois de le faire venir dans la bibliothèque où je bosse (à 1h30 de Montpellier). Un contact via notre librairie locale puis son éditeur ou plus exactement je crois le fondateur des éditions Climats avant le rachat par Flammarion. Mais aucune nouvelle.

      Pas mal de questions aussi à lui poser. Je te tiens au courant si tu veux. Autrement il y aurait parait-il une actualité éditoriale de Michéa en avril, il se montrera peut-être ici ou là à cette occasion.

    • Ah ouais ok. Du coup, il daignera peut-être promouvoir son dernier livre dans une ville coco du sud de la France même si j’en doute. Il devient très « bavard » en fait.

  • Devoir d’insolence : nique les bobos | Ragemag
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=403

    Un animateur de radio faisait récemment remarquer que les Français était le seul peuple à s’être donné un surnom péjoratif : franchouillard. On ne sait si le fait est vrai, il n’en reste pas moins que l’auto-dénigrement est un trait national de plus en plus accusé. Allez, dites-le, faites un effort, poussez, poussez : "J’ai hoooooonte de la France". Bravo. Bel étron. Il en est tant qui, se pliant au conformisme dominant, préfèrent avoir honte de leur pays qui n’en peut mais, plutôt que d’eux-mêmes. Ce qui serait plus pertinent. Voici un Belge qui n’a pas honte des Français ni de la France, et qui explique pourquoi, en termes posés et articulés. * Devoir d’insolence : nique les bobos Source : http://ragemag.fr/devoir-insolence-... Publié le 11 décembre 2012 | par Galaad Wilgos Le ronflant hebdomadaire de la rebellitude conforme et satisfaite, le dénommé Inrocks, vient de récemment publier une pétition en faveur de Saïd Bouamama et Saïdou de ZEP. Ces derniers ont été attaqués en justice par l’AGRIF, une association d’extrême-droite bornée par un horizon antiraciste assez loufoque qui consiste à attaquer uniquement le racisme anti-blanc ou la « christianophobie ». Ayant déjà perdu plus de cinq procès contre Charlie Hebdo, elle n’en démord néanmoins pas. En cause dans ce cas-ci, une chanson, au titre très fin au demeurant (Nique la France), et au délicat refrain qui suit : « Nique la France et son passé colonialiste, ses odeurs, ses relents et ses réflexes (...)

    #Service_compris

    • À faire du copier-coller rapidement, on se plante (sévère). Que PMO reprenne Ragemag, complaisant avec l’extrême droite de manière récurrente, c’est déjà franchement limite (mais tout le monde peut ne pas suivre ce qu’il s’y publie, ok), mais alors ce papier ? L’article de Basile Lemaire des Inrocks qui suscite l’ire du rédacteur n’en méritait certainement pas tant (je précise le lien vu qu’il ne figure même pas dans la page de PMO ! - il n’y est pas non plus, étrangement, sur l’article d’origine de Ragemag, alors qu’il renvoie à une quinzaine d’autres pages) :
      http://www.lesinrocks.com/2012/11/28/actualite/nique-la-france-un-rappeur-et-un-sociologue-poursuivis-par-une-associati

      Nique la France incarne une expression populaire, spontanée et politique. Qu’on le veuille ou non, elle existe et on l’entend tous les jours dans les quartiers, alors pourquoi ne pas en faire une chanson ?” Saïd Bouamama complète : “Nous voulions comprendre ce que les jeunes veulent dire à travers cette expression. Et ce qu’ils expriment, c’est le sentiment d’être méprisés et insultés. Derrière, (…) il y a une demande d’égalité.”

      La pétition :
      http://petition.lesinrocks.com/devoirdinsolence

      Cette pétition, ou taper sur Les Inrocks à travers une pseudo critique des médias, ou sur cette figure si pratique pour la droite du « bobo », c’est une nouvelle occasion pour Ragemag de dérouler son attaque de l’antiracisme et son patriotisme puant. Le meilleur moment c’est quand l’auteur renvoie le FN et les Inrocks dos à dos :

      Néanmoins, rappelons tout d’abord qu’il est hors de question de s’allier ne serait-ce que temporairement avec les raclures puantes des bidets inondés de l’extrême-droite. (…) Ils confondent patriotisme et nationalisme, on y reviendra. Cela étant dit, il est tout aussi impossible de rester stoïque devant cette catastrophe ambulante de magazine que l’on nomme Inrocks qui, loin de simplement défendre la liberté d’expression, poursuit un agenda idéologique.

      Allez, écoutons donc pour voir cette « chanson rythmée par la haine » (le premier intertitre sur la page de PMO) :
      http://www.dailymotion.com/video/xc08wd_zep-nique-la-france_music

      #antifrance ;)

    • « A force de la niquer, la France, on finira par l’aimer ».
      Le style pamphlétaire est réducteur. Opposer la France des beaufs à la France des bobos est vain. C’est le pouvoir qu’il faut niquer, et pas son pays.
      Ceci dit, le clip me fait rire. Va savoir pourquoi. Sûrement à cause de mon rapport conflictuel à toute autorité.

    • @sombre : « son pays » ? La chanson de ZEP est une critique du racisme d’État partagé (en 2010 au moment de sa sortie) par une large partie de la population (maintenant tout va bien).
      http://www.maxilyrics.com/z.e.p.-nique-la-france-lyrics-8742.html
      Pour aller plus loin, y’a un entretien intéressant sur LMSI :
      http://lmsi.net/Expression-populaire

      Entre les prises de son de manifestation pour la régularisation des sans-papiers, l’accordéon et la mandole, ZEP s’installe au cœur d’un héritage de luttes de classe anti-coloniales. De l’émouvant et rageant poème de Mahmoud Darwich – Inscris ! Je suis arabe – aux magnifiques Palestine, Nique la France et La gueule du patrimoine, ZEP nous fait danser tout en rappelant constamment la nécessité de se battre contre un monde en crise qui réactualise sans cesse les discours racistes et l’idéologie coloniale.

      Ou l’entretien publié en 2009 dans Mouvements qui revient sur le sifflement de la Marseillaise (qui a inspiré la chanson Nique la France) :
      http://www.mouvements.info/Les-bronzes-font-du-ch-ti.html

      Ce qui est sifflé, c’est donc ce que cet hymne véhicule. Alors moi, même si je ne suis pas spécialement porté sur tout ce qui est nation, frontière, hymne, je me demande : pourquoi ne pas changer d’hymne ? Pourquoi ne pas prendre un hymne moins équivoque, qui ne porte pas toute cette histoire de violences faites aux colonisés ? Par exemple, Mouss et Hakim ont chanté le Chant des Partisans, un chant majeur de l’histoire de France, le chant des résistants… Personne ne les a sifflés ! Au contraire, ils étaient applaudis par les jeunes des quartiers. Tu sens bien que cet hymne, la Marseillaise, colle bien à cette France réactionnaire, celle de la droite dure… Et c’est pour ça qu’elle est sifflée.

      Mais il serait plus intéressant de décortiquer l’article de Ragemag pour voir en quoi il pose fondamentalement problème, et quelle est l’idéologie (proche d’Égalité & Réconciliation ?) qui est en train de se diffuser dans la gauche radicale.

    • proche d’Égalité & Réconciliation ?

      J’en ai pas eu l’impression pour l’instant en ayant lu un certain nombre d’article du site.

      Les références : Jean-Claude Michéa en premier lieu, Orwell, Lasch, Weil, etc ensuite. Ceux qui se réclament du socialisme ouvrier (non scientifique).

      Une des introductions du magazine disait :

      La pensée de Jean-Claude Michéa, ainsi que celle de ses auteurs fétiches, George Orwell et Christopher Lasch, constituent le fondement intellectuel de notre magazine. Jean-Claude Michéa a accepté que Ragemag publie quelques extraits d’un texte inédit en France, écrit par lui en janvier 2012 pour présenter sa pensée au grand public espagnol, dans les colonnes du journal El Confidantial.

      http://ragemag.fr/liberalisme-et-decence-ordinaire

      On notera qu’Alain Soral a très rapidement essayé de récupérer la pensée de Michéa, comme il avait essayé de récupérer la pensée de Michel Clouscard (http://seenthis.net/messages/98315). Les deux s’en sont toujours très explicitement détaché.

      Comparer Michéa, proche de Coline Serrau, de Serge Latouche, du MAUSS, etc, à un penseur d’extrême-droite... hum. Un peu lol. Moi-même j’ai un certain nombre de critiques et de remarques ou incohérences à formuler sur ses livres, mais je ne vois pas le rapport avec l’extrême droite.

      Orwell lui-même a théorisé un certain nombre de choses sur le patriotisme populaire : c’était un immonde fasciste patriote puant ? Faut peut-être lire un peu plus en détail avant de faire de l’anti-fascisme de bas étage.

    • Non mais arrêtez quoi, vous avez de la merde dans les yeux et vous ne voyez alors que ce qui pue ?

      J’ai lu les trois articles et les quelques rares (en plus) commentaires qui sont en dessous, et je ne vois toujours pas le rapport. Qu’ils ne soient pas libertaires, ça se voit bien. Mais ils ont le droit d’être républicains, ou patriotes, ou je sais pas quoi, sans se faire traiter de facho-puant-d’extrême-droite.

      Tu vas sur n’importe quel journal de droite ou de gauche (libé, le monde, figaro, etc) et t’as des commentaires merdiques aussi. Mais là en plus dans les 3 liens cités ya... même pas de commentaires « fachos » (lol). Ya même Koma de la Scred Connexion qui intervient ! (un rappeur indépendant connu).

      Je ne connaissais même pas ce magazine avant que @ari fasse ses remarques, ce n’est que là que j’ai fouillé un peu la ligne éditoriale et son contenu. Et je vois toujours pas de preuve de complaisance « avec l’extrême droite ». De décomplaisance avec la gauche ça oui...

    • Bon on arrête de se chamailler, là ? On se croirait à l’UMP (sauf qu’eux, ils ont un dieu commun à adorer : le fric). Alors que nous, on ne voit que ce qui nous divise. C’est pas gagné, hein !
      Ceci dit, je suis comme @rastapopoulos, pas de quoi fouetter un curé (enfin on peut les fouetter même sans raison) dans tout ce que j’ai lu.

    • @thibnton : gauche anti mondialiste et populiste plutôt, non ?

      La droite respectable, c’est celle de Dupont-Aignan, mais elle est presque inexistante. Contrainte, par la mondialisation, à choisir entre le conservatisme et l’argent, la droite a très majoritairement choisi l’argent.

      ou aussi :

      Jean-Luc Mélenchon est dans cette ambiguïté, cette incapacité à se défaire de son habitus « de gauche » pour devenir véritablement socialiste. Sur l’Europe, sur l’euro, sur le peuple, sur les électeurs FN, sur toutes ces problématiques qui pourraient faire du Front de Gauche une véritable alternative socialiste, il bute sur des réflexes bourgeois, « de gauche ». Le gauchisme obtus a un véritable catéchisme, un credo, ils tombent en adoration devant la relique de leurs Saints : « L’Europe, c’est la paix ».

      Sinon, j’ai eu une impression de question toute faite dans ce passage (ou alors A. Scheuer a un grand talent de répartie) :

      Aimeriez-vous entrer au Siècle ?

      Oui, avec un lance-flamme, j’adore les petits-fours.

    • Si pas d’extrême-droite, Ragemag est réactionnaire. Pour moi, c’est déjà trop, dans un contexte où le retour de la réaction, contre révolutionnaire ou pas - il y a plusieurs tendances - fait son chemin, de partout, en se parant du masque de l’irrévérance, de l’ironie, de l’idiosyncrasie. Ils se disent muselés, mais ils sont partout.

    • Entre nous soit dit, c’est donner bien de l’importance à un phénomène qui ne préoccupe pas grand monde (sauf ragemacreac apparemment). Quant à la réaction ou autre contre-révolution (révolution ? mais laquelle ?), elles n’ont pas besoin de Ragemag pour prospérer.
      Ragemag me fait penser au magasine « Actuel » des années 80 : des sales gosses pourris-gâtés et insolents, irrévérencieux et provocateurs, sûrement. Réactionnaires, pas vraiment. Maintenant, si ceux qui les lisent ont une tendance pathologique au racisme, à l’antisémitisme, ou au nationalisme, ils auraient très bien pu faire leur miel d’autres lectures à tendances populistes, ce n’est pas ce qui manque sur le Net.

    • @sombre : on peut définir Ragemag comme une tentative « gramscienne » pour liquider, au sein de la gauche, l’héritage anti-autoritaire de mai 68. Leur sphère d’influence s’élargit peu à peu, comme le montre le fait qu’un certain nombre de cadres du Parti de Gauche les aient rejoints, alors même que la rhétorique de ce parti se « nationalise ». On peut juger ça inintéressant ou s’en préoccuper, chacun jugera.

    • @ari : Le PG surfe sur un vieux fond de souverainisme qui, somme toute, n’est que la partie émergée acceptable du nationalisme. Je ne suis pas surpris que les cadres de ce parti s’exprime sur Ragemag. Maintenant, la définition que tu donnes de Ragemag, je dois humblement avouer que je n’y avais même pas songé car je ne connais pas bien la pensée « gramscienne ».
      @rastapopoulos : J’étais un lecteur d’Actuel dans les années 80, j’avais à peine plus de 20 balais. Et, je suis d’accord avec toi, question investigation, chacun pourrait en prendre de la graine. Maintenant, dans le paysage médiatique « papier » de l’époque, ils ne touchaient que des intellos en rupture avec l’idéologie marxiste de leurs aînés. Et ce contre-pied assez systématique de leur part a pu contribuer à la diffusion des dogmes ultralibéraux, sous couvert d’un modernisme forcené. A leur corps défendant, ils ne furent pas les seuls.

    • Dans la bibliothèque publique de mon trou perdu, Actuel était quand même une fenêtre incroyable sur le monde. Il ne touchait pas que des intellectuels en rupture avec le marxisme. Mais des amateurs de musique, des curieux aussi, des ados comme moi ! Non exempt de critiques, je vous rejoins sur le côté libéral enfant gâté, bien sur, mais il reste un ovni regretté dans le paysage de la presse française. Regretté ne serait-ce que parce que parfait pour taper dessus, il a donné naissance à de bons journalistes, dont certains qui sont régulièrement seenthissés. Mais on s’éloigne un peu de Ragemag, quand même, parce que Actuel c’est aussi les grandes années du multiculti béa, de la soul makossa, de Manu Dibango, Fela et Salif Keita, d’une période ou on pensait encore à des possibles. Un subtil mélange de on-va-y-arriver et de gueule de bois en plomb. Quand antiraciste n’était pas un gros mot mais se dire faciste bien, avant Malik Oussekine et tout ça, les années tonton, beuark, Le Pen à 15%.

    • Le PG surfe sur un vieux fond de souverainisme qui, somme toute, n’est que la partie émergée acceptable du nationalisme.

      C’est d’ailleurs bien leur inscription dans ce cadre précurseur de la xénophobie et du racisme qui leur interdira éternellement de devenir quoi que ce soit d’autre qu’un alibi de la gauche toute aussi nationaliste, mais respectable.

  • Occuper Wall Street, un mouvement tombé amoureux de lui-même, par Thomas Frank (Le Monde diplomatique)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/01/FRANK/48630

    De la #critique en l’absence de #révolution
    De la #contestation au temps du #néolibéralisme

    Toutes ces calamités tirent leur origine de la dérégulation et des baisses d’impôts - autrement dit, d’une #philosophie de l’émancipation individuelle qui, au moins dans sa rhétorique, n’est pas contraire aux pratiques libertaires d’OWS.

    En s’interdisant d’exiger quoi que ce soit, OWS s’est enfermé dans ce que Christopher Lasch appelait - en 1973 - le « culte de la participation ». Autant dire dans une protestation dont le contenu se résume à la satisfaction d’avoir protesté.

    Il est vrai qu’au temps du Vietnam le pays fourmillait de militants de gauche, surtout dans les universités. Mais depuis, étudier la « résistance » a constitué un moyen éprouvé d’améliorer ses perspectives de carrière, quand ce n’est pas la matière même de certaines disciplines annexes.
    [Cf. http://www.monde-diplomatique.fr/2011/01/RIMBERT/20013]
    Toutefois, aussi érudite soit-elle, la #gauche continue d’aller de défaite en défaite.

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-01-09-Occupy

    #occupy #politique #ayn_rand et une même #idéologie « libertaire » de l’ #individu (apparemment) une même appréhension de l’ #espace_public (apparemment)

  • Philosophie et politique - Lasch avec Marx
    http://denis-collin.viabloga.com/news/lasch-avec-marx

    Christopher Lasch, de manière très paradoxale, pourrait être classé dans la rubrique « freudo-marxisme » de l’histoire des idées contemporaines. Qu’il se réfère à Freud et même à une lecture très orthodoxe de Freud, Un refuge dans ce monde impitoyable en témoigne suffisamment [...] Pour le marxisme, évidemment l’appellation ne convient pas. Lasch est un adversaire constant du « progressisme » et de la philosophie de l’histoire du marxisme orthodoxe. En ce sens d’ailleurs, il rejoint certaines des orientations prises par Adorno et Horkheimer, les principaux représentants de l’école de Francfort. Si on lit attentivement Lasch, on y voit l’attachement constant à une tradition critique qui, bien qu’hostile au marxisme, s’appuie sur la pensée de #Marx ou la retrouve par d’autres chemins.

    http://www.bourin-editeur.fr/uploads/pictures/livres/6772cbf700928e2df0166ad7609f5a13-medium.jpg

    PS : Demandé par « Le Causeur », cet article est finalement refusé par la rédaction, « trop théorique » disent-ils... Peut-être le pluralisme « inscrit dans l’ADN » de cette revue (E. Levy dixit) ne s’étend-il pas jusqu’à la philosophie et à fortiori à Marx. Leçon à méditer.

    #livre