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  • Eliminer les chômeurs - RTBF Chroniques Paul Krugman
    http://www.rtbf.be/info/chroniques/detail_eliminer-les-chomeurs-paul-krugman?id=8197896

    Raffa

    Eliminer les chômeurs - RTBF Chroniques Paul Krugman - http://www.rtbf.be/info...

    6 minutes ago

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    "cette imperméabilité aux preuves va de pair avec un manque effarant de compassion. Si l’on suit les débats à propos du chômage, il est frappant de constater à quel point c’est difficile de trouver qui que ce soit dans le camp républicain qui ne fasse qu’évoquer un peu de compassion pour les chômeurs de longue durée. Etre au chômage est toujours présenté comme un choix, comme quelque chose qui n’arrive qu’aux losers qui ne veulent pas vraiment travailler. En effet, l’on a souvent l’impression que c’est le mépris envers les chômeurs qui vient en premier, que les soi-disant justifications pour leurs mesures si dures ne sont que des rationalisations a posteriori. Le (...)

  • Les ploutocrates se sentent persécutés - RTBF Chroniques Paul Krugman
    http://www.rtbf.be/info/chroniques/detail_les-ploutocrates-se-sentent-persecutes?id=8100256

    Robert Benmosche, le président de l’American International Group, a dit quelque chose de stupide l’autre jour. Et nous devrions nous en réjouir car ses commentaires permettent de mettre en lumière une conséquence importante mais dont on discute rarement des inégalités extrêmes de revenus – à savoir l’augmentation d’un petit groupe puissant que l’on ne peut qu’appeler des sociopathes.
    Pour ceux qui l’auraient oublié, AIG est une gigantesque compagnie d’assurance qui a joué un rôle crucial dans la mise en place de la crise économique mondiale, exploitant les niches fiscales de la réglementation financière pour vendre un certain nombre de garanties de dettes qu’il ne put honorer. Il y a cinq ans, les autorités américaines, craignant que l’effondrement d’AIG ne déstabilise tout le système financier, lui ont apporté un énorme renflouement. Mais même les responsables se sont sentis utilisés à des fins négatives – par exemple, Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale, a témoigné plus tard que c’était l’épisode de la crise qui le mettait le plus en colère.

    Et ce n’est pas terminé. Pendant un temps, AIG fut essentiellement une dépendance du gouvernement fédéral, qui contrôlait la majorité de ses actions, et AIG continua pourtant à verser des primes importantes aux cadres dirigeants. Les gens, et on les comprend, entrèrent dans une fureur noire.

    Voici alors ce que fit Benmosche dans un entretien avec le Wall Street Journal : il compara les réactions horrifiées à propos des primes avec les lynchages dans le Sud profond de l’Amérique – les vrais, ceux qui se terminent par un meurtre – et déclara que les récriminations à propos des primes étaient « aussi négatives et aussi foncièrement mauvaises ».

    L’on pourrait trouver cela incroyable que quelqu’un considère cette comparaison appropriée, ne serait-ce que l’espace d’un instant.

    Mais, en fait, il y a toute une série d’histoires comme ça. En 2010, par exemple, il y a eu une sortie comparable de Stephen Schwarzman, le président du Blackstone Group, l’un des groupes de capital investissement les plus importants au monde. Donnant son avis sur les propositions de mettre un terme à la niche fiscale des intérêts reportés – qui permettent aux cadres dirigeants de grandes entreprises comme Blackstone de ne payer que 15 pourcent d’impôts sur la plupart de leurs revenus – Schwarzman avait déclaré : « c’est la guerre ; c’est comme lorsque Hitler a envahi la Pologne en 1939 ».....

    #Paul_Krugman
    #économie
    #AIG

  • Le traumatisme de l’île au trésor - RTBF Chroniques Paul Krugman
    http://www.rtbf.be/info/chroniques/detail_le-traumatisme-de-l-ile-au-tresor-paul-krugman?id=7955169

    ...on observe ce fait incroyable que les paradis fiscaux comme Chypre, les Iles Caïman et beaucoup d’autres fonctionnent toujours de la même façon que ce qui se passait avant la crise financière mondiale. Tout le monde a vu les dommages que des banquiers brigands peuvent faire, et pourtant une grande partie du monde de la finance est toujours enlisé dans des juridictions qui laissent les banques contourner même la plus simple des régulations mises en place. Tout le monde pleure à propos des déficits budgétaires, et pourtant les grandes entreprises et les riches restent libres d’user de ces paradis fiscaux pour justement éviter de payer des impôts comme les petites gens.

    Ne versons donc pas de larmes pour Chypre ; versons des larmes pour nous tous, qui vivons dans un monde dirigé par des gens qui paraissent déterminés à ne tirer aucune leçon du désastre.

  • Ben Bernanke, ce hippie - RTBF Chroniques Paul Krugman
    http://www.rtbf.be/info/chroniques/chronique_ben-bernanke-ce-hippie-paul-krugman?id=7938631

    Plus que quelques semaines avant une date que la majorité des gens de Washington aimeraient, à mon avis, oublier : le début de la guerre en Irak. Ce dont je me souviens de cette époque, c’est l’extrême imperméabilité du consensus de l’élite en faveur de la guerre. Si l’on tentait de montrer que cette guerre reposait sur des motifs fallacieux crées par l’administration Bush, qu’elle ne tenait pas debout, si l’on montrait les risques et les coûts probables de cette guerre, eh bien l’on était traité d’ignorant et d’irresponsable.

    Apparemment, les preuves avancées pour critiquer cette hâte d’entrer en guerre n’avaient aucune importance. Quiconque s’opposait à la guerre était, par définition, un hippie idiot. Il est incroyable de constater que ce jugement n’a pas changé, même après que toutes les prédictions de ceux critiquant cette guerre se soient produites. Tous ceux qui ont soutenu cette entreprise désastreuse sont toujours considérés comme « crédibles » sur le plan de la sécurité nationale (pourquoi John McCain est-il toujours un personnage clef des talkshows du dimanche ?) alors que ceux qui s’y sont opposés sont toujours considérés comme suspects.

    Et ce qu’il y a d’encore plus remarquable, c’est qu’une histoire similaire s’est jouée ces trois dernières années, cette fois à propos de mesures économiques. A l’époque, tous les gens importants avaient décidé qu’une guerre sans aucun rapport avec une attaque terroriste était la réponse appropriée ; il y a trois ans, ils ont tous décidé que l’austérité fiscale était la réponse appropriée à une crise économique causée par des banques sans scrupules, avec le soi-disant danger imminent des déficits budgétaires dans le rôle tenu à l’époque par les soi-disant armes de destruction massives de Saddam Hussein.

    Aujourd’hui, comme à l’époque, le consensus a semblé imperméable à tous les contre-arguments, même ceux les plus fondés. Et aujourd’hui, comme à l’époque, les chefs du consensus sont toujours considérés comme crédibles, même s’ils se sont trompés sur toute la ligne (pourquoi les gens voient-ils toujours Alan Simpson comme un grand sage ?) alors que ceux qui critiquent le consensus sont vus comme des hippies stupides même si toutes leurs prédictions – à propos des taux d’intérêt, de l’inflation, des effets désastreux de l’austérité – se sont réalisées.