person:citée

  • L’écologie people à l’assaut du plateau de Millevaches
    https://reporterre.net/L-ecologie-people-a-l-assaut-du-plateau-de-Millevaches

    Fin août, le festival de l’An zéro entend se dérouler sur le plateau de Millevaches, dans la Creuse, choisi pour son caractère « symbolique » de lieu de « résistance ». Il est organisé par Maxime de Rostolan et Cyril Dion. Mais tous les habitants ne s’en réjouissent pas, expliquent-ils dans cette tribune. Source : Reporterre

    • Quoi de plus écolo, en effet, que d’agglutiner sur une commune plutôt épargnée (si, du moins, l’on oublie les coupes rases) quelque 50.000 personnes — soit 10.000 véhicules au bas mot — pour y tenir au prix d’une orgie d’énergie et de décibels un de ces grands raouts fédérateurs où confluent tous les habitués des festivals estivaux et les stars de la scène musicale française, bien sûr toutes très engagées pour le climat ! Quoi de plus logique, pour des bobos métropolitains décidés à sauver la planète, que de commencer par saccager de leur seule présence un coin tranquille du plateau de Millevaches ! Quoi de plus évident qu’il appartient aux étudiants des grandes écoles d’ingénieur, de commerce et de sciences politiques, alliés à Macron, Mélanie Laurent et des multinationales pleines de compréhension, de nous sauver du désastre que leurs aînés, depuis les mêmes écoles, ont si bien su organiser !

      Ou quand Reporterre se fait le relai d’une « écologie radicale ». Très bien ! Merci « Zig & Puce » !

    • Histoire de documenter le sujet :

      https://lundi.am/Tentative-d-analyse-d-une-Forme-de-Vie-en-voie-d-atterrissage-sur-le-plateau-d

      Tentative d’analyse d’une Forme de Vie en voie d’atterrissage sur le plateau de Millevaches

      Serge Quadruppani
      paru dans lundimatin#198, le 1er juillet 2019

      (Etude numéro 1)

      Pour cette première approche, nous nous appuierons sur l’examen de trois séries de signaux émis par l’objet de notre étude : la plaquette « An Zéro, tout commence maintenant », les messages Facebook de Maxime de Rostolan, porte-parole principal de cette opération, et une lettre envoyée par celui-ci à l’un des rédacteurs d’IPNS, périodique du Plateau qui vient de publier un texte critique, et à moi-même, auteur d’un autre texte peu amène.

      Où Lundi Matin nous livre en format scribd « embarqué » la plaquette de l’évènement An Zéro initié par un certain Maxime de Rostolan et Cyril Dion.

      Où Serge Quadruppani se livre à une analyse détaillée des tenants et aboutissants de l’opération sus-citée.

    • L’argument rapporté par l’article :

      Les militants du plateau présents ce soir là ont non seulement exprimé une opposition au principe même de l’An zéro mais ils ont aussi exposé leurs craintes que ce festival leur apporte des ennuis, notamment vis-à-vis des autorités. La logique étant : si l’An zéro a lieu à Gentioux-Pigerolles, nous nous y opposerons, et si nous nous y opposons, il y aura une répression policière. C’est surtout ce dernier argument qui semble avoir touché les jeunes de la Bascule.

      Hmmm ... Comment dire ? ... Stratégie politique ? Mais je dois dire que de la part des militants locaux, avoir opposé cet argument dénote aussi une évolution dans les stratégies de luttes. Une évolution vers la « discrétion », voire la clandestinité.
      Ou alors, pur calcul du discrédit jeté sur les organisateurs si les flics venaient à se lâcher sur les contestataires. C’est vrai que pour cet « An Zéro » étatique, vitrine de l’écologie soft, consensuellement, ça le ferait pas trop. Bien joué.

    • si l’An zéro a lieu à Gentioux-Pigerolles, nous nous y opposerons, et si nous nous y opposons, il y aura une répression policière. C’est surtout ce dernier argument qui semble avoir touché les jeunes de la Bascule.

      C’est pas un argument ca c’est une menace de violences physique, et en particulier de mutilation puisque la répression policière en 2019 ca implique arrachage de mains, éborgnement et parfois homicide. C’est qui ces « militants du plateau » ? des mecs de la FNSEA ?

    • D’après ce que je crois comprendre de cet extrait, je pense que les « militants du plateau », quels qu’ils soient, menacent de perturber le déroulement du festival « l’An-Zéro ». Et que s’ils le font, la police interviendra avec son cortège de violences policières. Donc les organisateurs de « l’An-Zéro » ne tiennent pas vraiment à ce que la répression policière contre d’autres militants même s’opposant à la tenue de leur festival ternisse leur image de « colibris » soft et « bien en cour ». Enfin, je peux me tromper aussi dans mon interprétation.

    • Annulation du festival de « La bascule » sur le plateau de Millevaches
      Le comité La Bouscule répond aux écolo-macronistes
      https://lundi.am/Mais-quand-cesserez-vous-de-prendre-les-gens-pour-des-cons

      À voir les jeunes sommairement endoctrinés de La Bascule, à entendre d’un d’eux s’exclamer « Maxime, c’est l’essence de la Bascule », on se dit que l’on a manifestement affaire à une sorte d’hybride entre la secte et la start-up. C’est dire, en effet, si l’atterrissage a dû être violent pour eux. Mais cela n’incrimine que ceux qui, jusque-là, les ont fait planer. Avant de sortir de leur « écosystème », les basculeurs croyaient que leur invraisemblable sabir managérial à peine digéré de l’école constituait une façon de parler comme une autre, et non une insulte à l’intelligence. Que tous ces gens qui tentent de construire et d’expérimenter des sorties de la catastrophe qu’est cette civilisation, font cela bêtement dans leur coin en attendant que des basculeurs qui ne savent rien faire viennent les « relier entre eux » et « médiatiser leur expérience ». Que le « combat idéologique » à mener pour en finir avec le désastre pourrait se faire dans le langage de l’innovation, du management et des entrepreneurs, bref : de l’économie.

      #Millevaches #Maxime_de_Rostolan

      (Sur cette question du langage dans les "nouveaux" mouvements "écolos", au sujet de "La suite du monde" : https://seenthis.net/messages/791666)
      –-
      Pour l’"anecdote" à la fin de cet extrait, c’est un peu ouf :

      Comment une réunion publique organisée par les promoteurs du festival L’an zéro afin de « répondre aux questionnements et aux inquiétudes des habitants » et ayant tourné à la nette défaveur de ses organisateurs, donne finalement lieu à un article de la rubrique « Totalitarisme » du journal L’opinion titré : « Comment Julien Coupat a saboté un festival écologique et décroissant dans la Creuse », voilà qui mérite d’être tiré au clair. Du moins pour ceux à qui ne suffit pas le fait que ce soit un auto-proclamé « quotidien libéral, européen et pro-business » qui vole ainsi au secours d’un festival dont le principal défenseur se révèle être curieusement le député LREM du coin (et avec l’appui constant et depuis le début de ce dernier, comme il le révèle dans un commentaire au dernier message plaintif de Rostolan sur Facebook), ou que la préfète de Creuse s’empresse de retweeter l’article à peine celui-ci paru.
      (Cf. https://twitter.com/Prefet23/status/1147109091237683202)

    • En fait, à part relayer des opinions de merde, il savent faire quoi d’autres, à « l’Opinion » ?

      « L’Humanité ne sera vraiment libre que quand le dernier possédant aura été pendu avec les tripes du dernier start-uper ».

      Là, on tient quelque chose ... (Mort de rire, je suis).

    • Écologie punitive et/ou coercitive ?. Mais en fait, non car ce serait prêter à ces écolos de la dernière heure une posture totalitaire qu’ils ne revendiquent pas du tout. Je pense plutôt à « soft-écologie » ou « écologie de marché » voire « écologie de niche ».

  • Article plus intéressant que ce que le titre laisse croire :

    Pourquoi ta meuf ne parle jamais de musique avec toi
    Le Parterre, le 5 juin 2019
    https://leparterre.fr/2019/06/05/pourquoi-ta-meuf-ne-parle-jamais-de-musique-avec-toi

    Si l’on se penche sur les chiffres, non seulement les femmes sont rares au sein des artistes musicaux, mais elles le sont encore plus dans la critique musicale. La critique musicale a derrière elle une longue histoire sexiste, et s’est construite autour de la parole des hommes et en la constituant comme un lieu d’attributs virils. En août 2018, la journaliste Jessica Hooper publiait une enquête sur la place des femmes dans le magazine Rolling Stone : « It was us against those guys », dont le titre parle de lui-même. Elle y interviewe les six premières femmes ayant réussi à se faire embaucher par le magazine dans les années 70, et les difficultés qu’elles y ont rencontrés. Elles y relatent les refus catégoriques de la part de leurs confrères d’accorder de la valeur à leur parole et le discrédit rapide dont elles ont été l’objet en étant comparées à des groupies ou des « fangirls ». L’obsession musicale d’un homme pour un groupe ou un musicien est conçue comme une forme d’expertise, alors que celle d’une femme est perçue comme superficielle et vénale.

    Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’écart n’est pas prêt de se résorber. Un récent article d’André Doehring (Male Journalists as « artists » : The Ideological production of recent popular music journalism), montre même que la part des femmes journalistes musicales décroit depuis les années 80. A la fin des années 80 aux Etats Unis, elles étaient 23% à contribuer à la rédaction de critiques dans les magazines de musiques actuelles, elles représentent au début des années 2010 seulement 15% des contributeurs.trices. En 2015 en Allemagne, parmi les rédacteurs des magazines de musiques actuelles, seulement 1 sur 10 est une rédactrice et il n’existe aucune rédactrice en chef. Doehring souligne par ailleurs que c’est là une dynamique toute propre au journalisme musical, alors que les autres secteurs journalistiques voient la proportion de femmes au sein de leur rédaction se développer.

    #Musique #Femmes #Sexisme

    • Si l’on se penche sur les chiffres, non seulement les femmes sont rares au sein des artistes musicaux, mais elles le sont encore plus dans la critique musicale. La critique musicale a derrière elle une longue histoire sexiste, et s’est construite autour de la parole des hommes et en la constituant comme un lieu d’attributs virils.

      Ca marche avec la critique ciné, la critique littéraire, la critique artistique, la critique média, la critique tout court probablement.
      #historicisation #invisibilité_des_femmes #male_gaze

    • Ce qui me déprime le plus dans cet article c’est que la seul référence sur la théorie féministe soit Bourdieu, un mec qui s’est approprié les théories féministes sans cité ses sources. Comme si il n’y avait que les hommes encore une fois pour servir de référence dans un article qui dénonce le fait que les hommes sont pris comme références... et ici après deux siècles de femmes qui ont réfléchit et se sont exprimés sur le sujet, encore un homme !
      #androcentrisme

    • @mad_meg c’est pas la « théorie féministe » de Bourdieu qui est évoquée mais son bouquin « la distinction » qui est un regard sociologique critique sur les goûts et les couleurs (et je doute qu’en 1977 quand ce bouquin est sorti d’autres aient été aussi loin dans l’analyse).

    • C’est un article de blog qui date de 1977 ? J’ai cru que c’etait écrit en 2019... C’est pas « la domination masculine » mais ca reste Bourdieu pour un sujet sur l’invisibilisation des femmes.
      J’avais raté la ref à « André Doehring » comme point de départ, après vérification c’est un André au masculin, de quoi me faire ralé encore plus...

      Après re-lecture plus attentive il y a quand même deux femmes en plus de « ta meuf » qui sont mentionnées dans le texte : Sylvie Octobre (mais on sais pas trop qui elle est sans l’aide de gogol) et la journaliste Jessica Hooper de Rolling Stone (qui a fait un itw qui confirme ce que théorisent ces messieurs Bourdieu et Doerhing). Ca atténue un peu ma colère mais je reste mécontente de la ref à Bourdieu qui est vraiment malvenu dans ce contexte, ainsi que l’invisibilisation des théoriciennes féministes sur un sujet pareil. Mon conseil pour essayer d’être un peu constructive, sur les sujets féministes évitez les références masculines encore plus que vous devriez le faire d’habitude. Par exemple plutot que Bourdieu, il y avait Françoise Héritier et sa théorie de la différence de la valence des sexes qui aurais permis de dire ces chose avec plus de pertinence et moins de références masculines.

    • C’est quand même dommage de n’avoir que ça à dire sur cet article, ressortir une vieille polémique d’il y a 20 ans qui n’a rien à voir avec le sujet. On est à la limite du troll quoi...
      Mon conseil : lisez vous même les ouvrages sans vous soucier du sexe de l’auteur et voyez si c’est pertinent (c’est marrant parce que moi je trouve que « domination masculine » c’est un peu plus parlant et radical que « valence différentielle des sexes » mais chacun sa crémerie hein).

    • @aude_v mais on est d’accord, l’article fait justement ce constat que le milieu musical (et celui de la critique) est très masculin. L’auteur essaie de trouver les raisons en employant un appareil critique dont il dispose (Bourdieu en l’occurrence) et ce qui déprime le plus mad meg, si je la prends au pied de la lettre, ce n’est pas la situation des femmes dans le milieu de la critique mais le fait qu’on utilise Bourdieu pour en parler. C’est assez cocasse en fait car cela ressemblerait presque à une discussion entre critiques... J’ai d’ailleurs toujours trouvé assez ridicule presque toute la presse de critique musicale que je trouve souvent extrêmement pauvre, blindée de clichés et qui me semble être un repaire de jeunes (ou vieux) coqs qui utilisent ça principalement comme un moyen de séduction (c’est un manque de l’article ça d’ailleurs, car sur le sujet je pense que la séduction est une grosse part du problème).

    • @aude_v c’est la même chose dans le milieu universitaire où les hommes sont les plus visibles donc effectivement un Bourdieu là dedans n’y échappait pas non plus. Après, sur le bouquin en tant que tel je ne parlerais pas de pillage car on ne peut pas dire qu’il disait exactement la même chose (par exemple par rapport à Françoise Héritier, il n’a pas la même approche, et puis un tas d’autres gens ne se sont pas gênés pour critiquer le contenu de la théorie de Bourdieu sur cette question au regard d’autres études féministes) mais en revanche oui il y a clairement une invisibilisation en refusant (plus ou moins volontairement ?) même de discuter ces travaux effectués par des femmes. J’ai jeté un œil vite fait à l’index des noms propres et je ne vois que Judith Butler comme féministe qui est très rapidement citée, Virginia Woolf est longuement citée aussi mais son statut d’écrivaine la met un peu à part à mes yeux.