person:clément

  • Charlotte Girard, figure de La France insoumise, quitte le mouvement
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/06/08/charlotte-girard-figure-de-la-france-insoumise-quitte-le-mouvement_5473698_8

    Dans un long texte, l’universitaire pointe les dysfonctionnements internes au mouvement populiste de gauche.

    C’est une réplique de plus du séisme qui secoue La France insoumise (LFI) depuis plusieurs jours. Charlotte Girard, ancienne responsable du programme, a décidé de quitter le mouvement mélenchoniste. Elle s’en est expliquée dans un long texte publié sur Facebook, samedi 8 juin. Une décision qui intervient trois jours après l’envoi d’une note interne incendiaire, critiquant le fonctionnement interne de LFI, dont Charlotte Girard était l’une des quarante et un signataires et que Le Monde a révélée.

    • La capacité de la gauche à perpétuellement se scinder au lieu de prendre un chemin fédérateur sur base d’un projet à 10 ou 20 ans... Pendant qu’on continue à se disperser entre réformistes, révolutionnaires, éco-socialistes, etc. le monde du pognon se renforce, renforce l’individualisme et le capitalisme financier, s’appuye sur la haine et la’violence, déforce l’enseignement, la recherche, les politiques sociales et culturelles... #on_avance mais pas vers des politiques de solidarité, de coopération, d’écologie et de bien-être...

  • Pour un #Frexit de fait, écologique et social
    https://lemediapresse.fr/politique/pour-un-frexit-de-fait-ecologique-et-social

    « Le Frexit, en soi, n’est évidemment pas un projet #Politique : il est une condition – nécessaire mais non suffisante – à la mise en place d’un tel projet ». Sceptique vis-à-vis du Frexit dur porté par l’UPR, sans illusions envers la gauche eurobéate qui propose depuis des années de « changer l’Europe », Clément Caudron, membre du collectif « Chapitre 2 » et coauteur de l’ouvrage « La gauche à l’épreuve de l’Union Européenne », propose ici une stratégie : la désobéissance aux traités, synonyme selon lui d’un Frexit de fait.

    #Europe #Constitution #Ecologie #Gilets_Jaunes #souveraineté #Souverainisme #UE #Union_Européenne #UPR

  • Européennes. Hamon, Lagarde et Dupont-Aignan débattront sur Yahoo avant France 2
    https://www.ouest-france.fr/elections/europeennes/europeennes-hamon-lagarde-et-dupont-aignan-debattront-sur-yahoo-avant-f

    Benoît Hamon (Générations), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF) vont débattre mercredi sur le site de Yahoo, juste avant le débat de France 2 qu’ils ont menacé de boycotter, a annoncé le site dimanche.

    Les trois chefs de file avaient qualifié de « scandale démocratique » leur relégation en deuxième partie du débat organisé mercredi par France 2 et France Inter, entre 15 têtes de listes aux élections européennes ou chefs de parti.

    Le site Yahoo Actualités leur a proposé de se retrouver à partir de 18 h pour un « débat avant le débat » dans son studio-appartement , soit une émission d’environ 1 h 30 diffusée en direct sur le site et sur les réseaux sociaux. Finalisé vendredi, le format de l’émission est baroque : les trois candidats débattront autour de la table de la cuisine, avec le journaliste Clément Viktorovitch, avant de migrer au salon pour débattre entre eux uniquement, a précisé à l’AFP Alexandre Delperier, directeur des contenus et des programmes du site.

    pour se retrouver à la cave ou dans le grenier le lundi 27 pour le bilan.
    #dépôt_de_bilan

  • « Une perte de sens totale » : le malaise grandissant des jeunes ingénieurs face au climat
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/04/16/une-perte-de-sens-totale-le-blues-des-jeunes-ingenieurs-face-au-climat_54509

    Tiraillés entre les réalités des entreprises et l’impératif climatique, de jeunes ingénieurs disent vivre une « dissonance cognitive ». Certains renoncent à une carrière traditionnelle.

    https://www.youtube.com/watch?v=3LvTgiWSAAE

    C’est un discours de remise de diplôme plutôt inhabituel que Clément Choisne, jeune ingénieur de Centrale Nantes, a livré devant ses camarades, le 30 novembre 2018. A contre-courant des discours louangeurs de ce type d’événement, il a choisi de parler de son dilemme : « Comme bon nombre de mes camarades, alors que la situation climatique et les inégalités ne cessent de s’aggraver, que le GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] pleure et que les êtres se meurent : je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse d’une vie de cadre supérieur, en rouage essentiel d’un système capitaliste de surconsommation. »

    Devant une assemblée de futurs diplômés, parents, familles, anciens élèves, professeurs, direction et industriels, l’ingénieur de 24 ans a profité de la tribune qui lui était offerte pour se faire le porte-parole d’un malaise que vivent de plus en plus de jeunes diplômés face au réchauffement climatique : « Quand sobriété et décroissance sont des termes qui peinent à s’immiscer dans les programmes centraliens, mais que de grands groupes industriels à fort impact carbone sont partenaires de mon école, je m’interroge sur le système que nous soutenons. Je doute, et je m’écarte. » La vidéo, qui a fait plus de 270 000 vues sur YouTube, est l’un des nombreux échos de ce désarroi éprouvé par les jeunes diplômés face à un monde économique qu’ils jugent en décalage avec l’urgence climatique.

    Deux mois plus tôt, en septembre 2018, un groupe d’étudiants issus de grandes écoles prestigieuses, Polytechnique, Ensta, HEC, ENS – lançaient un manifeste en ligne pour appeler les futurs diplômés à soutenir un changement radical de trajectoire. « Au fur et à mesure que nous nous approchons de notre premier emploi, nous nous apercevons que le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incompatibles avec le fruit de nos réflexions et nous enferme dans des contradictions quotidiennes », écrivaient les auteurs du manifeste.

    Un « manifeste » signé par 30 000 jeunes

    Le texte, signé par plus de 30 000 étudiants, incite les jeunes diplômés à travailler pour des « employeurs en accord » avec les recommandations du manifeste. Depuis, les auteurs de ce texte tentent de capitaliser sur le succès de leur démarche. Ils ont rencontré les cabinets des ministères chargés de la transition écologique, et ont lancé depuis le début de l’année des groupes de travail sur la refonte des programmes de l’enseignement supérieur où l’enjeu climatique est encore trop confiné aux cursus spécialisés.

    A Centrale Nantes, 330 élèves ingénieurs ont signé ce manifeste, « près de 25 % des étudiants de l’école », précise Romain Olla, étudiant en deuxième année et qui a participé à une étude pour mesurer le niveau de connaissance et d’intérêt suscité par la question climatique au sein de la communauté centralienne. Dans ce sondage, une question portait sur l’importance du comportement en matière de bilan carbone des entreprises lors de la recherche d’un stage ou d’un premier emploi. « 89 % des personnes qui ont répondu estiment que ce comportement est important et 38 % déclarent qu’ils pourraient refuser un emploi, voire même ne pas postuler à une offre, si l’entreprise a un mauvais bilan en matière de réchauffement climatique », souligne Romain Olla.
    Le boycott des entreprises qui polluent comme arme de chantage à l’embauche ? Une idée qui fait son chemin chez les jeunes ingénieurs sensibles à la question climatique. Nous avons rencontré plusieurs ingénieurs, tout juste diplômés, qui préfèrent « prendre le temps de réfléchir à leurs responsabilités », ou « faire un pas de côté » en évitant de travailler pour des entreprises qu’ils estiment « coupables ». D’autres, négocient des temps partiels, s’engagent dans des associations, des services civiques ou réfléchissent à prolonger leur engagement dans la recherche.

    « La décision de Nicolas Hulot m’a bouleversé, dans la mesure où elle faisait écho aux tergiversations qui furent les miennes »

    Clément Choisne a joint le geste à la parole. Il est depuis quelques mois professeur contractuel de physique chimie dans un lycée à Nantes. « J’ai grandi au Mans, je viens d’un milieu ouvrier et je suis celui qui a obtenu le plus haut niveau d’études dans ma famille. Etre admis dans une grande école d’ingénieurs, c’était la promesse de faire carrière », explique-t-il. Il lui a fallu trois ans d’études et plusieurs stages dans des entreprises de « transition écologique » pour prendre conscience que le développement durable était une notion « dépassée », selon lui : « Cela donne l’illusion qu’on peut continuer à vivre avec le même modèle économique en y ajoutant une touche verte ». La stratégie des « petits pas » et les contradictions du monde économique le découragent : « La décision de Nicolas Hulot m’a bouleversé, dans la mesure où elle faisait écho aux tergiversations qui furent les miennes. »
    Paul (le prénom a été changé), diplômé de Centrale Lyon, a vécu ce qu’il nomme sa « dissonance cognitive », c’est-à-dire le fait d’être en contradiction avec soi-même. En CDD dans un grand groupe industriel spécialisé dans la construction, il est recruté pour développer un secteur qu’il pense vertueux : l’éolien. Mais voilà, les objectifs de rentabilité priment sur l’enjeu écologique : « il fallait gagner des appels d’offres et in fine mon boulot consistait à vendre du béton ». Lorsque son supérieur lui propose un CDI après dix mois de travail, il préfère décliner. « Je sentais déjà mon malaise dans cette fonction d’ingénieur commercial. J’avais besoin de prendre de la hauteur, sur moi et sur le système dans lequel je m’inscrivais », explique-t-il aujourd’hui.

    Maiana Houssaye, 23 ans, diplômée de Centrale Lyon, évoque elle aussi une « perte de sens totale » et la même dissonance cognitive lors d’un stage en Nouvelle-Zélande, dans une entreprise de biotechnologies. Pendant son année à l’étranger, elle voyage en Asie et se rappelle de son sentiment d’écœurement en nageant dans une mer de plastique à Bali. « Je crois que j’ai fait un burn-out. Mon envie d’agir s’est déclenchée à ce moment-là. J’ai préféré prendre du temps et me déclarer au chômage volontaire pour comprendre la complexité du réchauffement climatique et réfléchir à ce que je pouvais faire », raconte-elle.
    Voilà plusieurs mois qu’elle voyage en France à la rencontre d’ingénieurs qui ressentent « le même malaise ». La réalité se rappelle parfois à elle, un peu abrupte. Alors que ses camarades de promo touchent des salaires, Maiana est retournée vivre chez ses parents à Salies-de-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle donne des cours de physique-chimie en attendant de créer ou choisir un métier qui lui convienne, « en étant honnête et consciente de ses effets sur la société, la nature, le monde ».

    Sentiment d’urgence

    « Je constate, au fil de mes recherches sur la colère des jeunes depuis 2012, que ce sentiment d’urgence face à la catastrophe écologique est de plus en plus prégnant, confirme Cécile Van de Velde, professeure de sociologie à l’université de Montréal et maître de conférences à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Cette génération a un rapport au temps particulier : ils ressentent la finitude du monde. En 2008, c’était la crise économique et sociale qui structurait la colère. Aujourd’hui, ce malaise est plus profond, plus intime. » La chercheuse reconnaît dans cette posture le refus d’un héritage trop lourd à porter. C’est aussi « l’autre versant » de la colère des classes populaires : « chez cette jeunesse bien informée, bien formée et qui a des ressources, il y a un refus de transmission du système ».

    Les grandes écoles observent depuis plusieurs années cette quête de sens dans l’orientation de leurs diplômés. Néanmoins, « le pas de côté en dehors du monde du travail » est « ultraminoritaire », assure Frank Debouck, directeur de Centrale Lyon, dont « 99 % des diplômés sont en emploi ». Au niveau national, les taux d’insertion à la sortie des grandes écoles battent des records pour les ingénieurs : 71,9 % des jeunes diplômés travaillent, selon l’enquête insertion 2018 de la Conférence des grandes écoles (CGE). Seulement 2,1 % des sondés se déclarent « sans activité volontairement ». « De plus en plus de Centraliens choisissent des petites structures où ils comprennent ce qu’ils font et pourquoi ils sont là. Il y a quinze ans, 50 % d’une promotion s’orientait directement dans les grands groupes », précise le directeur. « Maiana est une lanceuse d’alerte. Mais tout le monde ne peut pas être lanceur d’alerte. C’est bien de crier, mais qu’est-ce qu’on fait après ? », interroge-t-il.
    A Centrale Nantes, le directeur Arnaud Poitou a écouté avec intérêt le message « surprise » de Clément Choisne lors de la cérémonie de remise des diplômés. « Voilà un acte de courage » estime-t-il. Il reçoit depuis plusieurs mois des sollicitations de ses élèves pour identifier les entreprises qui polluent et celles qui ont une forte empreinte carbone. « C’est une demande à laquelle je ne peux souscrire. Je ne peux pas leur dire quelles sont les bonnes et les mauvaises entreprises », admet-il.
    « On ne peut pas avoir une posture moralisatrice de l’extérieur. Pour infléchir ces grands groupes industriels vers des trajectoires écoresponsables, il faut être à l’intérieur »

    A Polytechnique, ils sont 611 à avoir signé le manifeste, soit 25 % des effectifs. Un vrai signal dans cette école très proche traditionnellement des milieux industriels et des postes de pouvoir. Philippe Drobrinski, directeur d’un laboratoire à Polytechnique et climatologue, s’en réjouit : « A mes élèves, je dis toujours : “vous êtes la première génération à prendre conscience de l’urgence à agir, et la dernière génération à pouvoir faire quelque chose”. » Pour autant, « on ne peut pas avoir une posture moralisatrice de l’extérieur. Pour infléchir ces grands groupes industriels vers des trajectoires écoresponsables, il faut être à l’intérieur », tranche le chercheur. Amaury Gatelais, étudiant des Mines ParisTech, estime aussi que le boycott des entreprises n’est pas une bonne idée : « Si tous les plus convaincus et les plus écolos fuient les entreprises comme Total, il ne restera plus que ceux intéressés par l’argent et donc qui ne feront rien pour le réchauffement climatique ».

    Promis à un brillant avenir, que feront, demain, ces bons élèves des grandes écoles ? Paul raconte qu’il a renoué avec une certaine créativité, absente de ses longues études : « c’est une des clés pour tenter de s’adapter aux prochains changements climatiques et sociétaux qui bouleverseront notre confort et pour penser la civilisation suivante. Comment rendre cool et séductrice une société plus sobre énergétiquement ? Comment montrer que faire du vélo, c’est bon pour la santé ? Que prendre l’avion, ce sera un truc rare dans une planète où vivent sept milliards d’êtres humains ? » Clément Choisne aimerait créer au Mans un « espace de solidarité ». Un lieu où l’on pourrait parler de jardins potagers urbains, de modèles décroissants. Dans son discours à Centrale, il a choisi de conclure en citant l’anthropologue américaine Margaret Mead : « N’oubliez jamais qu’un petit groupe d’individus conscients et engagés peut changer le monde. »

  • « Une perte de #sens totale » : le malaise grandissant des jeunes ingénieurs face au #climat
    https://www.lemonde.fr/campus/article/2019/04/16/une-perte-de-sens-totale-le-blues-des-jeunes-ingenieurs-face-au-climat_54509

    C’est un discours de remise de diplôme plutôt inhabituel que Clément Choisne, jeune ingénieur de Centrale Nantes, a livré devant ses camarades, le 30 novembre 2018. A contre-courant des discours louangeurs de ce type d’événement, il a choisi de parler de son dilemme : « Comme bon nombre de mes camarades, alors que la situation climatique et les inégalités ne cessent de s’aggraver, que le #GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] pleure et que les êtres se meurent : je suis perdu, incapable de me reconnaître dans la promesse d’une vie de cadre supérieur, en rouage essentiel d’un système #capitaliste de #surconsommation. »

    Devant une assemblée de futurs diplômés, parents, familles, anciens élèves, professeurs, direction et industriels, l’ingénieur de 24 ans a profité de la tribune qui lui était offerte pour se faire le porte-parole d’un malaise que vivent de plus en plus de jeunes diplômés face au réchauffement climatique : « Quand sobriété et #décroissance sont des termes qui peinent à s’immiscer dans les programmes centraliens, mais que de grands groupes industriels à fort impact #carbone sont #partenaires de mon école, je m’interroge sur le #système que nous soutenons. Je doute, et je m’écarte. » La vidéo, qui a fait plus de 270 000 vues sur YouTube, est l’un des nombreux échos de ce désarroi éprouvé par les jeunes diplômés face à un monde économique qu’ils jugent en #décalage avec l’urgence climatique.

    Deux mois plus tôt, en septembre 2018, un groupe d’étudiants issus de grandes écoles prestigieuses, Polytechnique, Ensta, HEC, ENS – lançaient un manifeste en ligne pour appeler les futurs diplômés à soutenir un changement radical de trajectoire. « Au fur et à mesure que nous nous approchons de notre premier emploi, nous nous apercevons que le système dont nous faisons partie nous oriente vers des postes souvent incompatibles avec le fruit de nos réflexions et nous enferme dans des #contradictions quotidiennes », écrivaient les auteurs du manifeste.

    Le texte, signé par plus de 30 000 étudiants, incite les jeunes diplômés à travailler pour des « employeurs en accord » avec les recommandations du manifeste. Depuis, les auteurs de ce texte tentent de capitaliser sur le succès de leur démarche. Ils ont rencontré les cabinets des ministères chargés de la transition écologique, et ont lancé depuis le début de l’année des groupes de travail sur la refonte des programmes de l’enseignement supérieur où l’enjeu climatique est encore trop confiné aux cursus spécialisés.

  • « Notre-Dame, c’est l’incendie de trop » : pourquoi les historiens de l’art et spécialistes du patrimoine sont en colère

    Mis à jour le 16/04/2019
    https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/incendie-de-notre-dame-de-paris/notre-dame-c-et-l-incendie-de-trop-pourquoi-les-historiens-de-l-art-et-

    Les architectes et les historiens de l’art dénoncent un manque cruel d’entretien dans les bâtiments du patrimoine français.

    Après l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril,qui a presque entièrement détruit la toiture de l’édifice, les architectes et les historiens de l’art font part de leur colère froide face au manque d’entretien de ces bâtiments. (...)

  • Clémentine Autain répond au livre d’Ismaël Emelien et David Amiel : « La Macronie joue avec le feu »
    https://www.lejdd.fr/Politique/clementine-autain-repond-au-livre-dismael-emelien-et-david-amiel-la-macronie-j


    Clémentine Autain juge que le projet défendu par les deux ex-conseillers de Macron « joue avec le feu ».
    (Sipa)

    Les remparts qui s’étaient installés contre le Front national ne fonctionnent plus comme hier. Marine Le Pen bénéficie en France d’un incroyable processus de banalisation et d’un levier, le ressentiment qui se propage à la faveur de politiques destructrices des biens communs et des savoir-faire, des droits et des libertés, des conquêtes passées et des possibilités de projection dans un avenir meilleur. Chaque élection s’annonce désormais comme un chantage au ’eux ou nous’. Mais ce chantage, qui ne date pas d’hier, a perdu de son efficacité. C’est pourquoi Ismaël Emelien et David Amiel tirent un fil extrêmement dangereux.

  • Linux Mint 19.2 Named ‘Tina’, Will Feature Faster Window Manager
    https://www.omgubuntu.co.uk/2019/04/linux-mint-19-2-named-tina-will-feature-faster-window-manager

    The codename of Linux Mint 19.2 has been announced as “Tina”, seemingly in tribute to Tina Turner and her song ‘The Best’ (aka ‘Simply the Best’). Linux Mint lead Clement Lebvfere reveals the name in […] This post, Linux Mint 19.2 Named ‘Tina’, Will Feature Faster Window Manager, was written by Joey Sneddon and first appeared on OMG! Ubuntu!.

  • La Horde – L’actualité du fascisme
    http://lahorde.samizdat.net/2019/03/01/lactualite-du-fascisme

    Ce texte reproduit l’intervention orale de Mathieu Rigouste lors du « meeting pour Clément » tenu le 8 septembre 2018 à la Bourse du Travail de Paris, dans le contexte du procès des meurtriers de Clément Méric – militant antifasciste assassiné en 2013 par des skinheads d’extrême-droite.

    https://lafabrique.fr/la-domination-policiere
    #police #fascisme #extrême_droite #Rigouste

  • La Horde – Lille : le bar identitaire La Citadelle bientôt transformé en centre d’accueil pour migrants ?
    http://lahorde.samizdat.net/2019/04/01/lille-le-bar-identitaire-la-citadelle-bientot-un-centre-daccueil-p

    « Je n’ai rien renié de mes convictions : mais les Identitaires m’ont trahi, alors j’ai décidé de leur chier dans la bouche. » C’est dans ces termes assez crus, inhabituels chez ce militant généralement soucieux de son image, que Verhassel, qui nous a contacté par e-mail, a justifié sa décision de céder son bar identitaire la Citadelle à des associations de soutien aux migrant.e.s.

    « Dans mon milieu, on ne peut compter sur personne, au premier problème tout le monde te lâche » nous a-t-il confié, amer. « En plus, avec le reportage d’Al-Jazeera, on est vraiment passé pour des gros cons, dangereux en plus, et après c’est moi qui doit assumer les conneries que disent ceux qui viennent se saouler la gueule dans mon bar ? Non, basta, j’en ai marre. »

    Reste à savoir à qui laisser les clés : Verhassel n’a pas encore décidé, car il ne connait aucune association de soutien aux migrants, ni même aucun migrant. « C’est pour ça que je me suis tourné vers vous, vous connaissez sûrement des adeptes du Grand Remplacement (sic) que ça pourrait intéresser. »

    Côté identitaire, c’est la consternation. « C’est une blague ou quoi ?!? » a aussitôt réagi sur Tweeter Clément Gandelin, dit Galant, porte-parole de #Génération_identitaire. Son mouvement ne compte d’ailleurs pas en rester là, et aurait d’ors et déjà commandé sur internet une grande bâche « Migrants dehors, Verhassel collabo » que quatre de ses militants comptent bien brandir sur le toit de la Citadelle pendant au moins heure dans les jours qui viennent.

    En ce qui nous concerne, c’est avec circonspection que nous accueillons pour l’instant la nouvelle, trop belle pour être vraie, et c’est peut-être plus sur le coup de la colère ou du désespoir que Verhassel a réagi ainsi. Mais si elle venait à se confirmer, cela pourrait donner des idées à d’autres, et être une porte de sortie honorable pour toutes celles et ceux qui, à longueur de temps, alimentent les peurs et les préjugés sur les étrangers.

    1er avril ? @lahorde

  • « Libération » dans une mauvaise affaire gabonaise
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2019/03/28/liberation-dans-une-mauvaise-affaire-gabonaise_5442486_3236.html

    Une enquête a été ouverte sur l’organisation d’un Forum du journal au Gabon en 2015. Les salariés, qui s’y étaient opposés, étudient une motion de défiance contre la direction.

    La rédaction de Libération a passé l’après-midi du mercredi 27 mars en assemblée générale. Et, fait exceptionnel, Laurent Joffrin, le directeur de la publication, n’a pas publié sa chronique quotidienne. Cette réunion de crise a été convoquée après la révélation, le matin même, par La Lettre A, de l’existence d’une enquête préliminaire du parquet national financier portant sur des mouvements de fonds liés à l’organisation par le quotidien d’un forum au Gabon, en 2015.
    Selon la lettre spécialisée, M. Joffrin et l’ancien directeur opérationnel Pierre Fraidenraich, aujourd’hui directeur général de la chaîne BFM Business, ont été entendus par les enquêteurs. Ces derniers, affirme une source proche du dossier, travaillent sur des pistes d’éventuels faits de blanchiments, de surfacturations et de détournements de fonds.

    La justice semble estimer que le contrat initial est entaché par des irrégularités et des montages financiers offshore suspects. « On découvre, estomaqués, un contrat de 3,5 millions d’euros passé dans le dos de la rédaction », explique un journaliste de Libération. C’est le montant de la prestation réglé par les autorités gabonaises pour l’organisation de ce forum.

    Durant l’assemblée générale, selon un témoin, M. Joffrin a déclaré avoir, de par sa position, « vaguement » entendu parler, sans « être au courant », d’un tel contrat, ne l’ayant jamais vu. L’idée du forum est venue de Pierre Fraidenraich, racontent plusieurs sources. Elle tombait à point nommé, alors que le journal, racheté par l’homme d’affaires Patrick Drahi, restait en difficulté.

    Selon un communiqué des deux cogérants, Clément Delpirou et Laurent Joffrin, le contrat a donné lieu, pour Libération, à un versement de 450 000 euros, « somme qui, en accord avec la société des journalistes et personnels de Libération, a fait réaliser au journal un profit minime ». Les 3 millions restants ont été versés à la société mère du quotidien, en 2015, PMP. Pour les deux cogérants, ces fonds « ont servi à combler le déficit du journal ».

  • Clément Goehrs, médecin de la génération IA
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2019/03/19/clement-goehrs-medecin-de-la-generation-ia_5438060_1650684.html

    Pharmacologue de poche

    Accessible sur smartphone ou ordinateur, la plate-forme d’IA de Synapse Medicine analyse les ordonnances et visualise les interactions médicamenteuses et leur potentielle gravité. Elle peut aussi rechercher si un symptôme allégué par un patient peut être un effet indésirable de l’un des traitements prescrits. A la ­manière des assistants virtuels intelligents de Google ou d’Amazon, ce pharmacologue de ­poche peut par ailleurs être interrogé par écrit ou oralement. Puis-je prescrire tel anti-inflammatoire en gel à une femme enceinte ? Quelle est la posologie de tel antibiotique… ? « La réponse est instantanée, et fondée sur les données les plus actualisées puisque Synapse lit en permanence les sources d’informations officielles sur les médicaments, dont les RCP

    #IA #algorithme #data

  • Violences sur les Champs-Elysées : « J’ai fait comme les autres, je n’ai pas réfléchi », Yann Bouchez
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/19/violences-sur-les-champs-elysees-j-ai-fait-comme-les-autres-je-n-ai-pas-refl

    Une cinquantaine des personnes interpellées samedi à Paris ont comparu lundi devant le tribunal.

    L’écart est saisissant. Samedi 16 mars, lors de l’acte XVIII des « #gilets_jaunes », les images de violences sur les Champs-Elysées ont tourné en boucle, montrant tour à tour commerces incendiés, vitrines éventrées et magasins pillés. Mais dans la salle d’audience 6.01 du tribunal de grande instance de Paris, personne, parmi la première poignée de prévenus à comparaître, lundi 18 mars, ne présente le profil du pilleur, de l’incendiaire ou du casseur rompu aux débordements.

    Il y a d’abord Clément, jeune paysagiste intérimaire, au buste aussi fin que ses dreadlocks sont épaisses, poursuivi pour avoir, près de la place de la Concorde, jeté une bouteille de bière en direction des forces de l’ordre, sans faire de blessé. Six mois de prison avec sursis. Raphaël, apiculteur de 32 ans, a été interpellé en fin d’après-midi, avec un sac contenant une veste Morgan et un jogging Nike, encore avec leurs antivols. Trois mois avec sursis. Cyprien, lycéen de 19 ans, reconnaît, lui, avoir fait un doigt d’honneur aux forces de l’ordre avant d’être arrêté puis avoir donné, dans le fourgon, un coup de pied à une policière. Six mois de sursis. Vincent, 21 ans, « street medic », a été retrouvé, avenue Foch, avec deux morceaux de marbre et de bitume dans ses poches. Des « souvenirs », se défend-il. Quatre mois ferme, avec mandat de dépôt.

    A Loïc, 29 ans, il est bien reproché d’avoir débuté un incendie, vers 22 heures. Mais il s’agissait d’un début de feu de poubelle, près de la place de la République, et l’homme, éméché, a très vite été maîtrisé. « On a une dichotomie énorme entre ceux qu’on a vus à la télévision ce samedi et les dossiers de personnes qui sont devant vous », résume l’avocat de Clément. Sur les quelque 250 gardés à vue du week-end à Paris, en marge des manifestations des « gilets jaunes », une grosse cinquantaine ont été présentés lundi en comparution immédiate.

    « C’est raisonner comme une pioche »

    Devant Corentin, sixième prévenu dans la salle 6.01, la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez, le reconnaît sans détour : « Il y a ceux qui cassent tout et pour l’instant on ne les a pas vus. » Mais elle ajoute : « Et puis il y a ceux qui ramassent et qui cautionnent, quelque part. » Aux yeux de la magistrate, le jeune homme de 22 ans, venu de Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), en fait partie. Corentin est arrivé à Paris samedi matin, à 8 heures, « pour manifester pacifiquement ». Il a été interpellé, en fin de journée, vers l’Arc de triomphe, avec des vêtements de chez Zara et Hugo Boss, deux enseignes pillées quelques heures plus tôt. Le sac Okaïdi avec les cadeaux pour enfants était à lui par contre : après vérification, les policiers ont pu établir que le jeune homme les avait bien achetés pour une amie.

    Pour le reste, Corentin dit avoir trouvé les vêtements dans la rue. « Je ne serais jamais rentré dans le magasin, assure-t-il. Je me suis dit : “C’est perdu dans tous les cas pour le commerçant.” » « Ce n’est pas un raisonnement ça, c’est raisonner comme une pioche », gronde la présidente. Le procureur, Sébastien Hauger, insiste : « Receler des vêtements issus de pillages (…), c’est donner raison à ceux qui ont défoncé les Champs-Elysées, samedi. » Trois mois de prison avec sursis, et un an d’interdiction de paraître à Paris. « Je pense que la vie en Bourgogne est bien plus agréable », estime le procureur.

    Vies cabossées

    De sa vie pourtant, Corentin, comme tant de manifestants qui défilent à la barre depuis quatre mois, n’a presque pas parlé. Il a juste écouté la présidente en lire les grandes étapes. Le placement en famille d’accueil à 10 ans, la fin de la scolarité à 16 ans. Le travail, très tôt, dans les vignes et à l’usine. Combien gagne-t-il, d’ailleurs ? « Mille trois cents euros les meilleurs mois. » Elle indique une mention à son casier judiciaire pour usage de stupéfiants et tente un conseil, en répétant dans un sourire le nom de « Nuits-Saint-Georges » : « Vous prenez du cannabis ? Le rouge, c’est mieux. Raisonnablement. »

    Face au défilé de ces vies cabossées dans l’enceinte du tribunal, l’humour paraît souvent déplacé. « Ben, c’est pas bien gai », résume d’ailleurs à haute voix Isabelle Prévost-Desprez au moment d’évoquer la vie de Bryan, venu de l’Eure. Une mère alcoolique décédée. Une vieille dépendance au cannabis. A 26 ans, Bryan, la carrure solide, reconnaît avoir lancé « une ou deux pierres » sur des forces de l’ordre, samedi. « J’ai fait comme les autres, je n’ai pas réfléchi, je me suis fait engrener », tente-t-il d’expliquer. Mais c’est son parcours qui interpelle les juges. De 2011 à 2018, Bryan a travaillé dans l’armée. Il a fait partie des patrouilles, dans Paris, après les attentats de Charlie Hebdo. « On a fait plus de 300 jours de “Vigipirate”, j’ai même eu une médaille », raconte-t-il.
    « Vous ne voyez pas le problème ?, demande la présidente.
    – Si.
    – C’est quand même sidérant…
    – Je regrette.
    – On vous croit. Il y a eu beaucoup de regrets aujourd’hui. Un peu comme si vous redescendiez d’un trip. »
    Dix mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. Bryan a pu repartir chez lui, où il doit terminer un travail d’intérêt général lié à son problème de drogue.

    • Je trouve super importants tous les comptes-rendus de procès. C’est le seul moyen de démontrer par le réel (et hélas le sordide de révéler impudiquement sa vie, son orgine) que les « casseurs » c’est ... ta soeur, ton voisin, ta collègue.
      Y’a aussi ce thread très complet : https://twitter.com/Salome_L/status/1107618884213972992
      avec cette réponse aussi qu’elle fait à une personne qui la questionne :

      De source de judiciaire pas plus d’une dizaine d’étrangers dans les personnes interpelées samedi. Je n’ai personnellement assisté à aucun jugement hier et ne peut vous dire s’il y en a eu dans les autres chambres correctionnelles.

      https://twitter.com/Salome_L/status/1107853188026249219

    • Gilets jaunes : prison ferme pour trois jeunes interpellés samedi, Faits divers|Louise Colcombet
      http://www.leparisien.fr/faits-divers/gilets-jaunes-prison-ferme-pour-trois-jeunes-interpelles-samedi-19-03-201

      Les comparutions immédiates se sont poursuivies ce mardi pour juger des suspects impliqués dans les violences de samedi à Paris.
      « Je suis entré dans le magasin, c’est une erreur de ma part. Toute l’après-midi, j’ai vu des personnes prendre beaucoup de choses, alors je me suis dit que j’allais tenter ma chance… », admet, l’air penaud, le prévenu. Il a 21 ans, un casier vierge, et une carrière toute tracée à la SNCF, pour laquelle il étudie en alternance.

      Interpellé samedi devant la boutique du PSG, pillée comme tant d’autres sur les Champs Elysées lors de l’acte 18 des Gilets jaunes, il était jugé ce mardi après-midi en comparution immédiate au tribunal de grande instance de Paris pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradation » ainsi que pour « vol » et « rébellion ». Sur lui, les policiers ont retrouvé trois maillots du club parisien, floqués aux noms de MBappé, Di Maria et Neymar… Ce qu’il reconnaît, tout en niant la rébellion.
      Le jeune homme vit chez sa mère

      « Avez-vous tenté de vous débattre ? » l’interroge le tribunal. « J’ai essayé d’enlever la main du policier… après, je suis tombé ». Il affirme avoir alors reçu trois coups de matraque, avant de finir à l’hôpital. Bilan : traumatisme crânien, plaie au crâne.
      Le jeune homme, non politisé, qui vit chez sa mère dans les Yvelines, explique d’une voix timide être venu à l’acte 18, non pas pour manifester, mais « pour voir ». « Pour voir quoi ? s’agace le président du tribunal. Pour voir les techniques de guérilla urbaine, pour voir les policiers recevoir des projectiles sur la tête ? » Le prévenu, inaudible et déstabilisé, marmonne dans sa barbe. « Et pourquoi être resté sur les Champs Elysées alors que les violences et les dégradations avaient lieu ? Vous n’étiez pas là pour prêter main-forte aux forces de l’ordre, tout de même… ? » le tance encore le président avant que la procureure ne réclame à son encontre six mois de prison ferme.

      « Etre au coeur de l’action »
      « Trois maillots du PSG, c’est vrai que c’est considérable », ironise d’emblée Me Pierre-François Rousseau, son avocat, plaidant un « moment d’égarement », et « l’absence de matériel pour blesser ou dégrader ». « Il a 21 ans, il veut se rendre compte, être au cœur de l’action au lieu de regarder cela sur BFMTV, comme beaucoup de ceux qui sont montés sur les barricades en 1968 ! », poursuit le pénaliste, jugeant les réquisitions excessives. En vain. Le frêle jeune homme est reconnu coupable de l’ensemble des faits, et écope de six mois de prison, dont trois avec sursis.

      Une fermeté qui se poursuit alors que pénètrent dans le box Mehdi et Charles, deux copains âgés de 20 ans et 19 ans. Le premier, habitué du mouvement, avait convié son ami, novice et peu politisé, venu spécialement de Toulouse (Haute-Garonne) « parce que c’était la dernière manifestation des Gilets jaunes ». Tous deux ont été arrêtés vers 16 heures samedi alors qu’ils tentaient de retourner sur les Champs Elysées après avoir avalé un casse-croûte. Bloqués par un cordon de CRS au milieu d’autres manifestants, ils racontent avoir été pris en tenaille et avoir vu fondre sur eux des policiers en civil venus de l’arrière… sans d’abord les identifier comme tels.

      « Votre carrière dans la police, c’est mal parti... »
      « Je me suis agité parce qu’au début j’ai cru que c’était des Blacks blocs, ils étaient en noir », se défend Charles, poursuivi comme son acolyte pour rébellion mais aussi violences - une bouteille de bière qu’il conteste avoir lancée -, « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradation » et recel d’une chemise Hugo Boss retrouvée dans son sac. Charles affirme « ne pas être d’accord total avec les Gilets jaunes », encore moins avec les casseurs. « J’en ai vu incendier des plantes synthétiques, je leur ai dit que c’était complètement con ! », plaide-t-il. Quant à la chemise, il comptait l’enfiler pour sortir le soir même. « Je l’ai achetée il y a trois mois pour passer les tests pour devenir ADS (adjoint de sécurité, NDLR) ». « Pour votre carrière dans la police nationale, c’est un peu mal parti… », lui fait remarquer un juge assesseur.
      Issu d’une famille aisée et engagée politiquement, étudiant en école de commerce, Mehdi, lui, assume son implication dans le mouvement des Gilets Jaunes. D’une voix posée, le jeune homme raconte avoir été sensible au manque de moyens des hôpitaux, alors que son père - décédé il y a un mois - était gravement malade. « Je suis jeune, c’est important de participer aux mouvements sociaux pour espérer un avenir meilleur », détaille-t-il. Problème : son gilet fluorescent a été retrouvé dans un sac qui contenait aussi des lunettes de piscine, un masque de paintball, des fumigènes et des gants coqués. Il portait aussi deux épaisseurs de vêtements, de quoi lui permettre de se changer pour se fondre dans la masse en cas d’exactions, soupçonne le tribunal. Lui assure avoir seulement voulu « se protéger ». « Ce n’est pas un matériel de protection, mais d’agression » ! tonne la procureure, fustigeant des jeunes « venus chercher le frisson de l’émeute » et réclamant pour le duo huit mois de prison dont deux fermes.

      Enfermement immédiat

      « Abasourdi », Me Pierre-François Rousseau rappelle que les policiers eux-mêmes ont estimé que Charles et Mehdi ne faisaient partie d’aucun groupe. « Comme disait Renaud, Je suis une bande de jeune à moi tout seul », se moque-t-il, avant de souligner la fragilité des procès-verbaux rédigés à chaud par des policiers débordés. « Vous n’avez pas parole d’Évangile d’un côté, et des petits jeunes qui disent n’importe quoi de l’autre ! », poursuit-il, revenant notamment sur le profil de Charles, apprenti policier à l’avenir désormais compromis. « Mais regardez son pull… Il a un pull avec des fleurs, on n’est pas face à un Black bloc ! », lance-t-il encore. Le jeune homme, relaxé pour l’affaire de la chemise, est finalement condamné à six mois de prison dont deux ferme. Son ami Mehdi à huit mois, dont deux fermes, avec mandat de dépôt, synonyme d’enfermement immédiat.

    • le propre lien :

      https://www.telerama.fr/divers/clement-rosset,100844.php

      #Clément_Rosset, l’auteur du Réel et son double (1976), est décédé, huit ans après avoir cru mourir dans une crique de Majorque, épisode qu’il avait raconté dans Récit d’un noyé. Né en 1939 à Carteret en Normandie, le #philosophe, qui enseigna à la faculté de Nice entre 1967 et 1998, fin connaisseur de Schopenhauer et de Nietzsche, n’aura cessé de défendre un réalisme sans concession, décapant, mordant. Un réalisme rivé au sol du réel, et traqueur de tous les masques, illusions, doubles que l’homme s’invente pour échapper à cette insoutenable réalité, toujours trop idiote ou trop cruelle. En 2013, Clément #Rosset, féru de littérature, de cinéma, de bande dessinée et de musique, était notre invité à l’occasion d’un numéro double consacré au… mensonge. Voici cet entretien.

      [...]

      Que cachent ces masques ?

      Si, comme la vérité, le mensonge n’avait qu’un visage, nous serions en meilleurs termes avec lui, note encore #Montaigne. Or, il existe une multiplicité de mensonges, affichant des facettes logiques et psychologiques très différentes. Dans son acception la plus simple, le mensonge est un déni de la vérité, de la réalité. Il nie ce qui est, ou affirme ce qui n’est pas. Un homme a tué, mais soutient qu’il n’a pas tué. Ainsi #Raskolnikov, dans Crime et châtiment, dira au juge d’instruction Porphyre qu’il n’a pas assassiné la vieille usurière. Il avance le faux, alors qu’il sait le vrai qu’il choisit de dissimuler. Mais, à partir du moment où le mensonge est enclenché, la vérité peut éclater à tout instant. Le menteur prend ainsi toujours le risque d’être démasqué, même si la fausse version a quelquefois la puissance d’instiller le doute, et d’encombrer les cours d’assises pendant de longues années. Le mensonge se révèle souvent plus plausible, plus vraisemblable que la réalité, parfois si rocambolesque qu’elle en devient peu crédible.

      Comment le mensonge parvient-il à s’imposer ?

      Toute sa force consiste à singer la vérité, à en prendre les couleurs. Le mensonge est un caméléon qui doit avoir l’apparence du vrai ; il doit pouvoir être cru, sans quoi il perd sa raison d’être. Et, pour être cru, il doit être consolidé par d’autres boniments. Le mensonge s’accompagne donc toujours d’une volonté de tromper. Celui qui énonce une proposition contraire à la vérité, sans vouloir tromper autrui, mais juste parce qu’il se trompe lui-même, est dans l’erreur, et non dans le mensonge. Le menteur, lui, est un charlatan, un spécialiste du faux qui, mieux que quiconque, sait reconnaître le vrai au premier coup d’oeil. Le menteur est au fait de la vérité, et c’est là tout le paradoxe du #mensonge.

      [...]

      #philosophie

  • Rencontre « L’État, cette horreur ». Deux conférences-débats avec Clément Homs et Benoît Bohy-Bunel sur la critique de l’État, de la politique et l’administration de la crise du capitalisme au XXIe siècle (Festival « Temps noirs » à Bordeaux, mardi 5 février)
    http://www.palim-psao.fr/2019/01/rencontre-l-etat-cette-horreur.deux-conferences-debats-avec-clement-homs-

    #anarchisme #Bordeaux #critique_de_la_valeur #wertkritik #politique #État #capitalisme #Clément_Homs #Benoît_Bohy-Bunel

  • La matraque n’est pas une réponse politique

    Dénonçant la nouvelle loi anti casseurs, un collectif d’élus et d’intellectuels demande l’interdiction des Lanceurs de Balles de Défense (LBD) et des grenades de désencerclement.

    La répression contre les Gilets Jaunes a été massive. Les chiffres en donnent toute l’étendue, plus de cinq mille six cent interpellations et gardes à vue, plus de mille condamnations. Le bilan officiel à la fin de l’année 2018 recensait environ trois mille blessés et mutilés, des femmes et des hommes dont la vie aura été brisée.

    Le gouvernement a fait le choix d’un maintien de l’ordre brutal et disproportionné face au mouvement, dispositifs policiers démesurés, journalistes bousculés et empêchés de travailler, gardes à vue et arrestations préventives, gazages et matraquages systématiques, évacuations violentes, tirs de LBD et de grenades de désencerclement, drones, hélicoptères et blindés. En annonçant le retour de la loi anti‐casseurs, invention de la droite après le mouvement du mois de mai 1968, le premier ministre affiche la couleur. La désescalade n’est pas l’option du gouvernement. La matraque est désormais sa seule réponse politique.

    Le choix de la force et de l’affrontement est toujours la tentation d’un pouvoir affaibli et ébranlé par une exigence démocratique et sociale qui vient des profondeurs du pays et qui le conteste. L’escalade répressive et l’utilisation intensive des moyens de police finissent d’ailleurs par mettre en danger les gendarmes et les policiers eux‐mêmes.

    Le Président, le gouvernement, la majorité parlementaire et leurs relais médiatiques en appellent aujourd’hui à la défense des institutions et de la république pour mieux se protéger et pour mieux justifier la criminalisation d’un mouvement qui ne saurait se résumer aux violences que nous condamnons. Ce faisant, ils nourrissent la logique infernale de la provocation et de la répression et ils minent en fait encore un peu plus les bases de notre pacte républicain.

    Nous sommes bien en face d’une incompréhension de classe, doublée d’une tentative désespérée de mettre à l’abri une oligarchie qui a permis à Emmanuel Macron d’accéder au pouvoir. Ce choix de la répression et de la violence policière est à l’œuvre depuis longtemps dans les quartiers populaires et il touche particulièrement les pauvres, les précaires, les jeunes et les migrants. Il est également à l’œuvre contre les Zones A Défendre (ZAD) et contre les mouvements d’écologie radicale. Les victimes de ces politiques avaient une vie, des familles et des rêves. Elles ont aussi des noms, Rémi Fraisse à Sivens et Adama Traoré à Beaumont‐sur‐Oise.

    La maladie sécuritaire ne date pas d’aujourd’hui. Emmanuel Macron n’est qu’un accélérateur de particules. Il est le digne héritier des gouvernements précédents, qui avaient bien commencé le travail de régression en matière de libertés publiques et d’attaques contre le pacte social. Rappelons toutes les lois votées qui ont relégué le juge derrière le préfet, le procureur et le policier, suivies par le basculement, par cette nouvelle majorité, de dispositions de l’état d’urgence dans le droit commun. Aujourd’hui, Édouard Philippe n’a plus qu’à piocher dans cet arsenal répressif, co‐construction de la droite et du gouvernement de François Hollande et de Manuel Valls, pour réprimer et diaboliser un mouvement auquel il ne veut pas répondre.

    Les Gilets Jaunes ont mis le doigt sur tout ce qui ne va pas et ils le rappellent à chaque rond‐point. Il est temps de trouver des remèdes pour soulager ce corps malade qu’est devenue la France et d’apporter des réponses concrètes aux attentes de justice et de démocratie exprimées par les manifestants, notamment le rétablissement de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF), la mise en place du Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC), dont les modalités restent à définir, une fiscalité plus juste pour les Petites et les Moyennes Entreprises (PME) et pour les Très Petites Entreprises (TPE), notamment celles travaillant pour la transition écologique, une réelle augmentation du Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC) et des minima sociaux et la baisse du prix des produits de première nécessité.

    Nous devons, et nous allons combattre la nouvelle étape annoncée par le premier ministre dans la mise sous tutelle du droit de manifester, inspirée de la proposition de loi du sénateur des Républicains Bruno Retailleau. Aujourd’hui ce sont les gilets jaunes qui sont visés. Demain, nous pourrons l’être toutes et tous.

    Il est grand temps d’abandonner et d’interdire toutes les armes dites non létales dont l’utilisation conduit à des mutilations ou à des morts telles que les LBD et les grenades de désencerclement et d’en finir avec l’arbitraire de l’état policier, des lois et de la justice à deux vitesses, qui garantissent aux puissants et aux forces de l’ordre l’impunité et qui imposent à celles et ceux qui contestent l’ordre établi la répression sans limites.

    Mais au‐delà de ce combat contre la criminalisation et la répression de masse et pour nos libertés, une autre responsabilité nous incombe à toutes et à tous, qui exige la mobilisation la plus déterminée possible, celle de pousser au changement que les Gilets Jaunes et tant de citoyens exigent à raison aujourd’hui.

    Premiers signataires :

    Pouria Amirshahi, Patrick Apel‐Muller, Eliane Assassi, Clémentine Autain, Guillaume Balas, Julien Bayou, Esther Benbassa, Ugo Bernalicis, Olivier Besancenot, Éric Bocquet, Youcef Brakni, Damien Carême, Eric Coquerel, Sergio Coronado, Antoine Comte, Yves Contassot, Laurence De Cock, Didier Éribon, Eva Joly, Geoffroy de Lagasnerie, Pierre Laurent, Marie‐Noëlle Lienemann, Édouard Louis, Noël Mamère, Jean‐Luc Mélenchon, Danièle Obono, Pascal Savoldelli, Thomas Porcher, Assa Traoré, Marie‐Christine Vergiat

    https://www.humanite.fr/la-matraque-nest-pas-une-reponse-politique-666522
    #maintien_de_l'ordre #gilets_jaunes #violences_policières

    Texte complet :
    http://fischer02003.over-blog.com/2019/01/appel-pour-l-interdiction-des-lbd.html

    ping @davduf

  • « La figure du domestique vivant chez ses maîtres a été remplacée par celle de la salariée intervenant dans différents domiciles » - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2018/12/16/la-figure-du-domestique-vivant-chez-ses-maitres-a-ete-remplacee-par-celle

    On ne les appelle plus « domestiques ». Mais leurs emplois, précaires et mal rémunérés, participent à l’augmentation des inégalités sociales. En France, les services à la personne représentent 1,23 million d’emplois, plus de 5 % de l’emploi total. Le terme englobe l’ensemble des services effectués au domicile d’un particulier : ménage, garde d’enfants ou de personnes âgées, jardinage, cours particuliers… Des services dont la demande a explosé, notamment à cause du vieillissement de la population et de la féminisation du marché du travail. Pour pallier ces besoins et tenter de résorber le chômage, la France subventionne le secteur des services à la personne depuis les années 90. Déduction fiscale ou crédit d’impôt, ces dispositifs coûtent cher et sont peu efficaces.

    Nathalie Morel et Clément Carbonnier sont directeurs de l’axe « politiques socio-fiscales » du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluations des politiques publiques (Liepp, Sciences-Po). Dans le Retour des domestiques, ils analysent l’impact de ces mesures de soutien aux services à la personne en France. Argumentée et critique, leur étude dénonce des cadeaux fiscaux déguisés en dépenses sociales. Des sommes que l’Etat pourrait investir dans des services publics sociaux en déshérence au lieu de viser à tout prix la réduction du coût du travail, suggèrent les auteurs.
    La conclusion de votre livre est alarmante. Vous écrivez qu’en France, « la politique de soutien aux services à la personne marque un inquiétant retour à la domesticité » . Pourquoi ?

    Clément Carbonnier : Depuis les années 90, on constate un retour de l’emploi domestique, en particulier en France où cette évolution s’explique notamment par les politiques d’incitations fiscales mises en œuvre dès la fin des années 80, et plus particulièrement à partir de 1991. Certes, ces emplois « domestiques », c’est-à-dire le travail effectué par des salariés pour le compte de particuliers à leur domicile, diffèrent de la domesticité des siècles passés. La figure du domestique vivant chez ses maîtres a été remplacée par celle de la salariée intervenant dans différents domiciles pour accomplir des tâches de ménage, de repassage, de garde d’enfants ou de soins à des personnes âgées. Mais la dimension subalterne de ces emplois « au service de » demeure : par la relation interpersonnelle et fortement asymétrique qui s’y noue et par les conditions de travail dégradées que subissent ces employées, dépendantes de leurs employeurs.
    Pourquoi cette nouvelle domesticité a-t-elle été « créée » par des choix politiques ?

    Nathalie Morel : Au début des années 90, un certain nombre de travaux semblent montrer que la France avait un déficit d’emplois dans le secteur des services. Le pays connaît alors déjà un taux de chômage élevé, notamment par rapport aux Etats-Unis, et certains économistes avancent qu’il est dû à un coût du travail trop important. En France, du fait des protections sociales et des carences sur le marché de l’emploi, la demande spontanée que connaissent les Etats-Unis ne peut pas se mettre en place : on essaie donc de la créer.

    C.C. : On tente alors de résoudre une forme de « trilemme » : répondre à cette demande, résorber le chômage, particulièrement l’inactivité et le sous-emploi chez les moins qualifiés, tout en maîtrisant le budget public. Mais cette politique de subventions n’a atteint aucun de ses objectifs. La création d’emplois est décevante au regard des sommes engagées, relativement importantes. Le dispositif pèse sur le budget public, et ces services sociaux posent des problèmes d’inégalité d’accès, à la fois dans les gardes d’enfants et dans la dépendance.

    N.M. : Et puis, une fois la politique mise en place, un certain nombre d’acteurs qui ont intérêt à ce que les dispositifs soient étendus et pérennisés émergent. Les grandes enseignes de cours à domicile ou de ménage effectuent un travail de lobbying très important. Il devient donc très compliqué de faire évoluer ces dispositifs, même si des gouvernements seraient enclins à le faire, car ces groupes de pression ont des entrées très directes.

    Les associations de particuliers employeurs sont également très actives. Eux-mêmes produisent leurs propres données statistiques en affirmant que de nombreux emplois vont disparaître si l’on abaisse les plafonds de déductibilité. In fine, la France est le premier pays à avoir mis un dispositif si généreux en place. Et la Commission européenne a encouragé les Etats membres à développer ces dispositifs sur le modèle français. Au discours autour du coût du travail trop élevé et de la résorption du chômage s’est ajouté l’argument de l’égalité des sexes. C’est hypocrite : on active de l’emploi précaire pour les femmes précaires, et on libère plus de temps dans des tâches productives pour les femmes qualifiées.
    Qu’est-ce qui explique la faible efficacité de ces mesures fiscales sur l’emploi ?
    (et pendant ce temps les hommes s’en mettent plein les poches car les magouilles fiscales et les entreprises de merde qui font du lobbying contre les femmes précaires sont à eux. Ils sont aussi dispensé du travail domestique et des soins à leurs progéniture et cela sans qu’on leur reproche quoi que ce soit puisque le travail domestique est ici montré comme un enjeux concurrentiel entre femmes diplômées et non diplômées)

    C.C. : Initialement, les plafonds de dépenses prises en compte pour la déduction d’impôt étaient relativement bas, de l’ordre de 4 000 euros par an, puis on est monté progressivement, avec quelques allers-retours, jusqu’à 12 000 euros (voire 15 000 euros dans certains cas) aujourd’hui. Au départ, le dispositif avait un réel effet sur l’emploi, même s’il était coûteux : de 30 000 à 40 000 euros par an et par emploi créé. En revanche, depuis, les augmentations de plafond elles-mêmes en ont créé très peu, avec un coût supérieur à 160 000 euros par an et par emploi créé.
    Mais alors, pourquoi les plafonds des dépenses prises en compte pour la réduction d’impôt ont augmenté de façon quasi constante depuis la première introduction du dispositif en 1991 ?

    C.C. : Les particuliers employeurs et les entreprises du secteur demandent l’augmentation des plafonds en mettant en avant le coût très élevé des gardes d’enfants ou des services d’aide à la dépendance pour les familles. Or la majorité des dépenses des ménages dans les emplois aidés, et donc la majorité des subventions publiques, est en réalité consacrée à d’autres types de service, comme le ménage ou le jardinage, qu’on appelle les « services de confort ». L’aide à domicile pour les personnes dépendantes est une part importante, mais pas majoritaire, et la garde d’enfants est une part très minoritaire. Non seulement les dispositifs fiscaux ne répondent pas en priorité à ces deux vrais services sociaux, mais ils n’y répondent que très partiellement : même avec des aides, les gardes d’enfants ou les services aux personnes âgées restent trop chers pour des foyers modestes.
    Ce qui signifie que ces mesures ne bénéficient pas à ceux qui en ont le plus besoin ?

    C.C. : Exactement. La consommation de ces services augmente fortement avec le niveau de revenus. Les ménages les plus modestes consomment très rarement et seulement en très petites quantités. Les ménages aisés y ont recours bien plus fréquemment et pour des montants annuels bien plus importants. La moitié la plus modeste de la population a bénéficié en 2012 de seulement 6,6 % du total des crédits d’impôt, alors que le décile le plus aisé a bénéficié de plus de 43,5 % de la subvention fiscale totale. Concernant cette dépense fiscale, la part captée par les ménages progresse fortement avec le niveau de vie. En résumé, la majorité des services ne sont ni de l’aide à domicile ni de la garde d’enfants, et la répartition des avantages fiscaux est très, très concentrée sur les foyers les plus riches.
    Vous soulignez le lien entre les conditions de travail dégradées de ce secteur et la façon dont les politiques publiques l’ont construit…

    N.M. : Lors de la mise en place du dispositif, c’est l’emploi direct de salariées par les ménages qui a été privilégié au détriment de la structuration et de la professionnalisation du secteur. Le modèle du « particulier employeur » continue d’être prédominant, même si les entreprises prestataires qui emploient et vendent le service sont en croissance. Cela engendre une fragmentation de l’offre de main-d’œuvre qui, couplée à l’absence de lieu de travail commun, limite fortement la constitution de collectifs de travail. La représentation syndicale est pratiquement nulle et l’information sur les droits peu disponible, ce qui limite l’efficacité des conventions collectives qui existent pourtant. La réglementation sur les conditions de travail et leur conformité aux règlements d’hygiène et de sécurité est particulièrement difficile à faire appliquer, notamment du fait que l’inspection du travail n’est pas habilitée à intervenir au domicile de particuliers. Ce secteur est d’ailleurs caractérisé par un taux d’accident du travail élevé.

    De plus, si les salaires horaires officiels respectent le salaire minimum, les salaires mensuels sont très faibles, non seulement du fait de temps très partiels et très fragmentés (temps de transport élevé par rapport au temps de travail rémunéré), mais également parce qu’un certain nombre d’heures au domicile du client ne sont pas comptées pour des heures pleines. La situation est légèrement plus favorable pour les salariées travaillant par le biais d’organismes prestataires du fait d’un meilleur accès à la formation et la possibilité de travailler un nombre d’heures plus élevé, mais les salaires restent faibles.
    Selon vous, l’argent consacré aux réductions d’impôt ou aux allégements de cotisations pourrait en partie servir à créer des emplois publics dans les secteurs de la petite enfance et de l’aide aux personnes âgées

    N.M. : Oui. Il y a un grand nombre de services utiles qui n’existent ni dans le privé ni dans le public. Si l’on réorientait la partie la moins efficace de la dépense fiscale vers ces services, cela ne nuirait pas à l’emploi. Et cela permettrait même d’en créer de meilleure qualité dans le secteur. Alors oui, les utilisateurs de ces nouveaux services sociaux ne seraient pas forcément ceux qui bénéficient aujourd’hui de la niche fiscale. Mais cette réallocation amplifierait l’effet redistributeur du système d’impôts et de transferts français.
    Léa Mormin-Chauvac

    #femmes #travail #précarité #care #domestiques

  • Gilets jaunes : pouvoir d’achat, les 440€ de la colère...
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/15374-gilets-jaunes-pouvoir-d-achat-les-440-de-la-colere

    Confirmant le sentiment exprimé par les Gilets jaunes, une étude de l’OFCE publiée en novembre par l’Insee conclut à une baisse du niveau de vie entre 2008 et 2016 : le revenu disponible des ménages aurait en moyenne diminué de 440 euros sur cette période. Quelles causes ? Quelles solutions ?

    Jacques Sapir et Clément Ollivier reçoivent Xavier Timbeau, économiste, directeur principal de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) et co-auteur de l’étude, et Philippe Herlin, économiste indépendant et essayiste, qui publie Pouvoir d’achat : le grand mensonge (Eyrolles, 2018).

     ? #GiletsJaunes : la forte présence des femmes sur les ronds-points n’est pas étrangère à la paupérisation des familles monoparentales, note @XTimbeau de l’@OFCEparis.

    ▶️ En intégralité dans @Russeurope (...)

  • Suisse La sécheresse menace la production des canons à neige en station Cécile Tran-Tien/kkub - 2 Décembre 2018 - RTS
    https://www.rts.ch/info/suisse/10036758-la-secheresse-menace-la-production-des-canons-a-neige-en-station.html

    Consommation d’eau pour la neige artificielle en 2017-2018
    Crans Montana (VS) : 380’000 m3
    Villars-Gryon-Les Diablerets (VD) : 216’000 m3
    Champéry (VS) : ne communique pas mais possède une retenue de 90’000m3
    Verbier (VS) : ne communique pas mais selon nos informations, 60’000 m3 fourni par la commune de Riddes et 100’000 m3 fourni par Bagnes
    La Berra (FR) : 30’000 m3

    Boire ou skier, il faudra peut-être un jour choisir. Après la sécheresse exceptionnelle qui a touché les Alpes cette année, la production de neige artificielle dans les stations de ski est menacée.
    La station de La Clusaz (France) a annoncé privilégier l’eau potable et l’agriculture aux dépens de la production de neige cet hiver. En Suisse, pas de pénurie, mais l’eau est devenue un défi majeur en station.


    Depuis deux semaines, les canons à neige tournent à plein régime à Crans-Montana (VS). Dès que le mercure le permet, la station produit de la neige 24h/24h sur 125 hectares pour accumuler un maximum de centimètres en quelques jours et garantir ainsi une sous-couche jusqu’au printemps.
    Un million de litre en une heure
    Pour Mehdi Djouad, responsable de l’enneigement mécanique de Crans-Montana, « tout se joue maintenant et il faut être à fond sur la production ».
    En une heure, un million de litres d’eau sont propulsés dans les airs pour produire la neige artificielle. A Crans-Montana, ces canons sont alimentés en eau pompée dans lac de Chermignon, situé à 1580 mètres d’altitude. Ce bassin est rempli artificiellement plusieurs fois par an par les communes de Lens et de Crans-Montana, via le réseau d’eau potable. « Il y a deux conduites : une pour nous, et l’autre pour l’alimentation en eau potable de la commune de Crans-Montana », explique Mehdi Djouad.

    Autant que Porrentruy en un an
    En moyenne, la station consomme 400’000 m3 en une saison, soit autant qu’une ville comme Porrentruy (JU) en une année. En Suisse, la consommation moyenne est de 160 litres par jour et par personne. Mais pour les responsables de la station, la question de l’eau ne se pose pas. « On n’a pas vraiment de problème d’eau, vu qu’on est directement branché sur le barrage de Tseuzier, avec sa réserve de 53 millions de m3 », expose Clément Crettaz, le directeur des pistes Crans-Montana.

    Pour Maurice Perraudin, directeur de production du barrage de Tseuzier, ces 400’000 m3 consommés par les canons à neige de Crans-Montana n’ont certes pas d’impact sur le niveau du lac, mais c’est un manque à gagner pour le barrage. « Quatre cent mille mètres cubes d’eau, cela représente à peu près 1,2 millions de kilowatts/heure, soit une quantité d’énergie qui a une valeur sur le marché. C’est l’équivalent de la consommation annuelle de 240 ménages ou de 7200m2 - un terrain de football - de panneaux solaires en Valais. »


    Mais toutes les stations n’ont pas la chance d’être reliées à un barrage. À La Berra, station familiale fribourgeoise, les canons sont alimentés par un petit bassin de 3000 m3, rempli dix fois au cours de l’hiver grâce la nappe phréatique. Mais cette année, la station devra faire attention, selon Philippe Gaillard, chef technique de la station.

    « Il y aura un manque d’eau, parce que les sources sont beaucoup plus basses que l’année passée », explique-t-il. Même s’il pleut beaucoup dans les prochains jours, la station n’a pas de moyens de stocker l’eau de pluie. La Berra peut néanmoins compter sur le réseau d’eau potable, puisqu’elle récupère le trop-plein de la commune pour alimenter son bassin. « Au lieu que cette eau aille au ruisseau, on la récupère pour la mettre dans notre bassin mécanique », indique Philippe Gaillard.

    Mais pomper dans les nappes, les torrents ou encore dans l’eau potable peut avoir des conséquences directes pour les alpages qui utilisent dans certains secteurs les mêmes sources d’eau. Dans la région du balcon du Jura, Jean-Bruno Wettstein, l’ingénieur agronome spécialisé depuis 40 ans dans la question de l’approvisionnement en eau à Sainte-Croix, constate que les pénuries sont de plus en plus préoccupantes.

    Entre neige artificielle et agriculture, il faudra un jour choisir : « Je ne suis pas sûr que tout le monde ait conscience de la gravité du problème par le simple fait que peu de gens sont touchés. Ce n’est pas impossible qu’un jour, on favorise la production de nourriture par rapport aux loisirs d’hiver. On n’en est pas encore là parce que les enjeux économiques des stations de ski sont énormes », explique-t-il.

    L’enjeu est de taille pour les stations romandes, qui restent très discrètes sur leur consommation (voir encadré). La station de Verbier (VS) n’a pas voulu communiquer de chiffres, tout comme celle de Champéry (VS), qui vient de construire une retenue gigantesque de 90’000 m3. Cette retenue doit être alimentée par deux torrents de montagne, La Naulaz et Le Seumon. Mais ces deux sources sont sèches, comme l’a constaté sur place l’hydrologue Elodie Magnier.

    « Il n’y a pas d’écoulement et nous entrons dans la saison hivernale, donc théoriquement les écoulements ne devraient pas augmenter dans les semaines à venir, ce qui peut poser un problème pour le remplissage de la retenue », indique-t-elle.

    L’eau, source de conflits
    Spécialisée dans les captages d’eau dans les Portes du Soleil, Elodie Magnier craint que les conflits autour de l’eau n’aillent crescendo dans les prochaines années. « On produit souvent la neige en début de saison hivernale, donc entre mi- et fin novembre. Or, la question de l’eau potable se pose plutôt en pleine saison au moment de la fréquentation touristique accrue dans les stations. Il est donc souvent trop tard quand on se rend compte que l’on a trop prélevé pour l’enneigement artificiel. »

    #neige #canons_à_neige #Eaux #Electricité #gaspillage pour une soit disant #élite

  • Gilets jaunes : le rassemblement pour la marche féministe déplacé

    http://www.leparisien.fr/societe/gilets-jaunes-le-rassemblement-pour-la-marche-feministe-deplace-22-11-201

    Grosse colère du collectif d’associations féministes baptisé #NousToutes. A Paris, ce n’est pas de la place de Madeleine que la grande marche contre les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes partira ce samedi mais de celle de l’Opéra, toujours à 14 heures. Une marche prévue depuis des mois et dont l’organisation est bousculée en raison de l’appel au rassemblement des Gilets jaunes dans la capitale, le même jour au matin à proximité, place de la Concorde. Un point de ralliement pourtant interdit par les autorités pour des raisons de sécurité.

    « On a sorti l’artillerie lourde, aussi lourde que faibles sont nos moyens. On a lancé une campagne de cofinancement. Des bus et des billets de train ont été réservés pour permettre à des copines des quatre coins du pays de nous rejoindre…, explique l’association Les Effronté.es, membre du collectif. Et là, à moins d’une semaine du 24 novembre… les Gilets jaunes décident que Paris sera bloqué ce jour-là, et décrètent qu’ils se rassembleront à une station de métro du départ de notre manifestation. Des responsables politiques de tous bords, même ceux qui ont cosigné notre appel et engagé leur organisation, les soutiennent bruyamment, quand ils ne nous avaient soutenues que du bout du tweet, et encore. »

    « Merci d’avance »

    « Le 24 novembre, il y a déjà la manifestation #NousToutes contre les violences faites aux femmes. Ce serait très gentil de la part des #GiletsJaunes de laisser les ronds-points fluides, les villes accessibles et de ne pas manifester le 24. Merci d’avance », avait tweeté de son côté, le 20 novembre, la sénatrice socialiste, Laurence Rossignol. Via le même canal, la secrétaire d’Etat à l’égalité Femmes Hommes, Marlène Schiappa, a tenu à informer que le gouvernement avait demandé au préfet « d’en assurer les conditions de déroulement aussi bonnes que possible, et d’assurer la sécurité des manifestantes. »

    « Je veux assurer les participantes que, quel que soit leur message contre les violences sexistes et sexuelles, je ferai en sorte qu’il puisse être exprimé dans le respect de leur intégrité, et entendu ! J’en respecte le caractère citoyen et souhaite le succès pour #NousToutes », a-t-elle poursuivi.

    Le 8 octobre, 600 femmes appelaient à marcher le 24 novembre contre les violences faites aux femmes dont l’ancienne ministre Cécile Duflot, l’animatrice Hapsatou Sy, les députées Clémentine Autain et Ericka Bareigts. Plus récemment, le 19 novembre, une tribune réunissant 250 personnalités rappelait ce rendez-vous. Parmi les signataires : les comédiennes Karine Viard et Anna Mouglalis, le leader du groupe Indochine, Nicola Sirkis ou encore l’humoriste Guillaume Meurice.

    #automobile #sexisme #gilets_jaunes #violences #femmes #voiture #espace_publique #invisibilisation_des_femmes #domination_masculine

  • Contrebande : les coups fumeux des douanes - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/08/19/contrebande-les-coups-fumeux-des-douanes_1673435

    Pendant des années, il a permis à la douane de réaliser ses plus belles affaires. Surnommé tour à tour Alex, Carmen, Youri ou simplement « Z », Zoran P., 52 ans, est considéré comme un des meilleurs « aviseurs » (indicateurs) de l’histoire de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Grâce à lui, le service rattaché à Bercy a saisi des dizaines de tonnes de contrefaçons, médicaments, café, armes et surtout cigarettes, marché sur lequel « Z » exerçait une situation de quasi-monopole. Une quarantaine de dossiers pour lesquels il a été officiellement rémunéré 392 000 euros par l’administration.

    Mais l’indic ne se contentait pas de refiler des tuyaux aux douaniers pour leur permettre d’afficher de belles saisies, il importait lui-même la marchandise prohibée dont il gérait le stockage et le transport. En contrepartie, il était autorisé à faire passer ses propres cargaisons sans jamais être inquiété : pour un conteneur intercepté par les douanes, au moins un autre passait entre les mailles du filet, parfois deux ou trois. Un système couvert et encouragé par la plus haute hiérarchie du renseignement douanier, comme le montrent de nouveaux éléments révélés par Libération. « Nos investigations font ressortir, pour chaque affaire douanière, une implication incriminante de l’aviseur, et matérialisent une complicité du commandement de la Direction des opérations douanières dans les schémas d’importation de marchandise de fraude », notent les deux juges d’instruction Aude Buresi et Clément Herbo dans un rapport de synthèse d’octobre 2017, tout en soulignant « la participation active de Zoran P. à de multiples trafics ». Très loin, donc, des « dysfonctionnements localisés » avancés au début de l’enquête ouverte au pôle financier de Paris, à la suite d’une saisie particulièrement suspecte en juillet 2015. Dans le cadre de cette procédure, un document classé « secret défense » a même été caviardé pour dissimuler à la justice le véritable statut du trafiquant indicateur.

    voire aussi :
    https://seenthis.net/messages/622352

  • Linux Mint 19 Beta Is Coming Next Week
    https://www.omgubuntu.co.uk/2018/06/linux-mint-19-beta-download

    Distro hoppers will be pleased to hear that a Linux Mint 19 beta download will be available at the start of next week. Sharing the news on the Linux Mint blog, Linux Mint project lead Clement Lefebvre says Linux Mint 19 “Tara” builds now undergoing ‘quality analysis’ and last minute bug fixing. The code cleanup is expected […] This post, Linux Mint 19 Beta Is Coming Next Week, was written by Joey Sneddon and first appeared on OMG! Ubuntu!.

  • Sylvan Adams, le milliardaire patriote qui a fait venir le Giro en Israël
    http://www.lemonde.fr/cyclisme/article/2018/05/03/sylvan-adams-le-milliardaire-patriote-qui-a-fait-venir-le-giro-en-israel_529

    L’homme d’affaires d’origine canadienne investit des millions pour développer le cyclisme dans l’Etat hébreu, dont il vante le visage « tolérant », mais se défend de faire de la politique.

    LE MONDE | 03.05.2018 à 07h00 | Par Clément Guillou et Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)