person:claude askolovitch

  • Vu dans l’article de Mediapart a propos du bouquin de A. Peillon sur C. Dettinger

    Voici en effet ce qu’écrit Antoine Peillon : « Le 31 janvier, devant un cénacle de “journalistes de cour” (expression du clairvoyant Claude Askolovitch) conviés à participer à une “conversation libre” (en off) dans son bureau à l’Élysée, le Prince se lâchait : “Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan…” »

    Le livre rapporte ensuite les propos, sur France Info le 2 février, de Laurence Léger, avocate de ce boxeur ainsi lynché par un président autocrate faisant fi de la séparation des pouvoirs : « Je suis abasourdie et stupéfaite. Qu’est-ce que c’est les mots d’un Gitan ? Qu’est-ce que ça suppose comme sous-entendus ? Ça voudrait dire quoi, que les Gitans ne parlent pas français, peut-être ? Ou qu’ils le parlent moins bien que les autres ? Ou que les Gitans sont moins français que les autres, ou des citoyens de seconde zone ? Je dis que ce sont des propos extrêmement graves, extrêmement choquants, ça a un nom, ça s’appelle du racisme, de la discrimination, et venant d’un chef de l’État, je pense que ce n’est pas digne d’un président. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070519/le-boxeur-comme-metaphore

    Cœur de boxeur.
    Le vrai combat de Christophe Dettinger

    (Les Liens qui libèrent, 190 p., 14 €.
    Les droits d’auteur du livre seront versés à la Ligue des droits de l’homme.)

  • Le boxeur comme métaphore - Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070519/le-boxeur-comme-metaphore?onglet=full

    Le boxeur ainsi surgi, #Christophe_Dettinger, allait payer très cher son fait d’armes sans la moindre arme. L’appareil d’État, épaulé par des médias malléables et une justice aux ordres, allait fondre sur cette proie transformée en chasseur, en tourmenteur, en martyriseur des braves forces de l’ordre.

    La vérité, c’est le mensonge et tous les coups sont donc permis, de la part d’une classe possédante retrouvant ses réflexes versaillais face à la Commune : ô panique de ne pas avoir le dessus, inédite depuis 1871 ! Le boxeur salutaire serait transformé en barbare ; du reste n’était-il pas « gitan » ?…

    Face à un tel enfumage des biens-pensants, le journaliste Antoine Peillon prend la plume et publie, quatre mois plus tard, Cœur de boxeur. Le vrai combat de Christophe Dettinger, aux éditions – si bien nommées – Les Liens qui libèrent.

    Grand reporter à La Croix, Antoine Peillon ne se livre pas à une angélophanie : le boxeur n’est pas ailé. Ni à une béatification immédiate (« Santo subito ! ») : le boxeur ne porte pas d’auréole. Dans son avant-propos, l’auteur se situe néanmoins du côté de l’apologie : « Mais il faut entendre “apologie” au sens de justification, de défense, en aucun cas d’idolâtrie. »

    Pour ce faire, Cœur de boxeur propose trois stations : un arrêt sur images (revenir sur ce que dévoyèrent les commentateurs macroniens) ; un arrêt sur ripostes politiques (revenir sur les cataractes de déclarations malsaines, à commencer par celles du président de la République sur le supposé parler « gitan » du boxeur ainsi cloué au pilori) ; un arrêt sur dénis de justice (la vendetta orchestrée à l’encontre d’un homme à briser).

    Malgré quelques défauts fiévreux – Antoine Peillon s’abrite trop souvent derrière des citations de grands auteurs décrochées comme des étoiles et son essai hésite entre deux focales : la lettre ouverte à « cher Christophe Dettinger » et des philippiques récapitulatives à l’encontre d’un pouvoir qui ose tout –, le livre fait terriblement mouche. Le boxeur apparaît telle la métaphore de l’injustice acharnée qui nous pend au nez en cette macronie galopante.

    Laissons de côté le rôle et les réactions du triste sieur Castaner – l’un des ministres de l’intérieur les plus nuls que la France ait eu à subir : il « n’a rien eu que de vulgaire et de subalterne » (pour paraphraser de Gaulle à propos de l’affaire Ben Barka). Remontons au chef de l’État, Emmanuel Macron, qui s’est montré sans frein, sans éthique, sans surmoi ; quasiment du même ordre (nouveau) que l’horreur lepéniste qu’il était censé conjurer.

    Voici en effet ce qu’écrit Antoine Peillon : « Le 31 janvier, devant un cénacle de “journalistes de cour” (expression du clairvoyant Claude Askolovitch) conviés à participer à une “conversation libre” (en off) dans son bureau à l’Élysée, le Prince se lâchait : “Le boxeur, la vidéo qu’il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d’extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n’a pas les mots d’un Gitan. Il n’a pas les mots d’un boxeur gitan…” »

    Le livre rapporte ensuite les propos, sur France Info le 2 février, de Laurence Léger, avocate de ce boxeur ainsi lynché par un président autocrate faisant fi de la séparation du pouvoir politique et du pouvoir judiciaire : « Je suis abasourdie et stupéfaite. Qu’est-ce que c’est les mots d’un Gitan ? Qu’est-ce que ça suppose comme sous-entendus ? Ça voudrait dire quoi, que les Gitans ne parlent pas français, peut-être ? Ou qu’ils le parlent moins bien que les autres ? Ou que les Gitans sont moins français que les autres, ou des citoyens de seconde zone ? Je dis que ce sont des propos extrêmement graves, extrêmement choquants, ça a un nom, ça s’appelle du racisme, de la discrimination, et venant d’un chef de l’État, je pense que ce n’est pas digne d’un président. »

    Les classes possédantes ont tout fait pour « lepéniser » les gilets jaunes, mais c’est bien le président de la République, dans sa sainte trouille, qui parlait et pensait comme Marine Le Pen.

    Antoine Peillon revient, de surcroît, sur le procès en antisémitisme, vicieux et vicié, fait à l’ensemble des gilets jaunes : « Je me suis battu pendant de nombreuses années, contre l’antisémitisme et tous les racismes, quels qu’ils soient. À mes risques et périls et à ceux de ma famille, de mes enfants. Je n’entrerai pas dans le détail. Et je ne tolérerai jamais la moindre parole ni le moindre acte antisémite. Mais je n’accepte pas plus et n’accepterai jamais une quelconque instrumentalisation, surtout politicienne, de la lutte contre cette “peste”. »

    Calomnié, souillé, déshonoré, Christophe Dettinger se révèle donc comme le symbole d’un mouvement sciemment caricaturé par le gouvernement et ses relais.

    Alors Antoine Peillon décrasse la crasse ainsi jetée sur un homme caractéristique. Un passage clef revient sur les coups donnés par le boxeur à un représentant des forces de l’ordre à terre, toujours sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor, le 5 janvier dernier. Que s’est-il passé ? Comme il le précisera lors de sa garde à vue deux jours plus tard, le futur inculpé pour « atteinte à l’autorité et à l’image de l’État » a vu, entre autres violences, les gendarmes mobiles « donner des coups de matraque à une femme au sol, avec un manteau rouge ». Alors il a volé à son secours, obtenant le dessus pour arracher cette femme à la géhenne des pandores.

    Le boxeur et le gendarme à terre © Mediapart

    En guise d’offre de preuve, Antoine Peillon retranscrit le témoignage de la dame au manteau rouge, diffusé par RTL le 8 janvier : « J’étais déjà au sol, en boule, et Christophe Dettinger est venu, a pris le CRS qui était en train de me frapper et l’a enlevé. Il m’a sauvé la vie […] Je marchais en famille, je me suis retrouvée par terre, au sol. Un policier m’a donné des coups de matraque et des coups de pied. Un autre a essayé de l’arrêter en disant : “Arrête de taper, arrête de taper”, puisque je n’avais rien fait, je ne faisais que marcher. Le policier n’arrivait pas à arrêter son collègue qui était déchaîné, et Monsieur Dettinger est arrivé, a pris le policier et l’a enlevé de moi. J’ai reçu des coups de matraque dans la bouche, dans les dents, des coups de pied dans les côtes. Et comme j’ai un problème pulmonaire, si j’avais reçu trop de coups trop longtemps, j’y passais. Donc, il m’a sauvé. Il m’a sauvé la vie. »

    Lors de sa garde à vue, le boxeur a dit, à propos du garde mobile contre lequel il avait un instant retourné la violence : « J’ai vu dans son regard la peur, j’ai donc arrêté. » N’ont pas de tels scrupules les forces de l’ordre lâchées par le ministre Castaner contre les gilets jaunes, au risque de terribles « paponnades », avec les éborgnements et autres plaies irrémédiables au visage que nous savons…

    Une fois nettoyés par le livre de tous les bobards déversés à son encontre (notamment à propos de ses gants qui n’étaient pas renforcés de plomb contrairement à ce qu’affirma France 2), Christophe Dettinger apparaît tels que le décrit Me Henri Leclerc, lors de son procès : « J’ai vu un homme simple, un homme du peuple, qui s’est cultivé, pour progresser. J’ai vu un homme qui était bouleversé par ce qu’il avait fait. Cet homme, je peux dire tranquillement qu’il est adoré de partout. »

    Tous les témoignages produits « en justice » insistent sur l’altruisme du boxeur. Et la présidente du tribunal est obligée de convenir que des lettres de soutien affluent par caisses – toutes affirment que le prévenu est « quelqu’un de gentil ». Qu’à cela ne tienne ! En prétendant dire le droit, le tribunal correctionnel de Paris acquiesce au désir du pouvoir : Christophe Dettinger a été condamné à 30 mois de prison. Douze ferme – ensuite aménagés en semi-liberté : travail le jour, cellule la nuit –, suivis de dix-huit avec sursis et mise à l’épreuve. C’était le 13 février 2019.

    Le jour même, rappelle Antoine Peillon, Jérôme Cahuzac voyait sa demande d’aménagement de peine acceptée par un juge d’Ajaccio – il échappait donc ainsi à la prison remplacée par un simple bracelet électronique.

    « Selon que vous serez puissant ou misérable/ Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. » Avec un supplément d’ignominie depuis La Fontaine. La plateforme Leetchi bloque la cagnotte en ligne destinée au boxeur (double peine). La mairie d’Arpajon le met à pied le 21 mars (triple peine). Tout cela contre un homme qui avait déclaré en janvier : « Je manifeste pour tous les retraités, le futur de mes enfants, les femmes célibataires. Je suis un gilet j’aune, j’ai la colère du peuple qui est en moi. » Et qui récidivait en mars : « Je suis gilet jaune et je resterai gilet jaune. Vivent les gilets jaunes ! »

  • JB empêche tout le monde de dormir...

    De Geoffroy de Lagasnerie à Alain Soral, d’Ariane Chemin à Daniel Schneidermann, de Panamza à Claude Askolovitch, de Bruno Jeudy à Sylvain Courage, d’Olivier Truchot à Pascal Riché, de Marc-Olivier Fogiel à Pierre Haski, un immense front s’est levé contre moi en quelques heures.

    Des plus ignobles penseurs racialistes au progressistes d’apparat les plus vains, un seul mot d’ordre, répété jusqu’à la pâmoison, sous toutes ses formes, sur les réseaux sociaux, les médias, leurs infinis moyens de communication, a semblé les lier.

    La levée de boucliers a été incroyable dans sa diversité et sa brutalité, après un mois de silences feints. Il a fallu que je révèle qu’une dizaine de médias m’avaient successivement invité puis annulé en moins de 48 heures pour parler de Crépuscule, et que tous confirment tout en signant des mots d’excuse d’écolier plus pitoyable les uns que les autres, pour que soudain les vannes s’ouvrent. De C Politique au Quotidien en passant par l’Obs, la matinale de RMC chez Bourdin et tant d’autres, tous se sont empressés de prétendre qu’il n’en avait rien été. Enfin, que si, mais que tout s’expliquait.

    Cela faisait alors cinq mois qu’aucun d’entre eux n’avait dit un mot d’un texte qui a été plusieurs centaines de milliers de fois téléchargé et qui s’est retrouvé immédiatement propulsé en tête de tous les classements de vente, sans une publicité. Face à la rupture du réel, à la violence de cette soudaine mise en abyme - l’ouvrage montre comment l’espace informationnel français est devenu un marché où s’échangent et se trafiquent les petits secrets contre promotions et avancées - les dénégations et les (dis)qualificatifs ont commencé à pleuvoir à une vitesse fascinante : fasciste, homophobe, mythomane, antisémite, complotiste, agent des russes et des chinois, sioniste, psychotique, millionnaire caché, imposteur, narcissique, arrogant, sexiste se sont succédés, avec tout le sérieux du monde, en des espaces autorisés ou se croyant censurés, du site d’Arrêt sur images à celui d’Egalité et Réconciliation en passant par CheckNews, Mediapart et les comptes twitter et facebook de certains de nos plus importants dominants.

    Tout cela, sans qu’à aucun moment, aucun d’entre eux ne soit en mesure de répondre à cette simple question :
    Pourquoi, depuis cinq mois, ce texte, qui révèle notamment comment Edouard Philippe à fait recruter sa femme à SciencesPo après avoir attribué des subventions à l’institution, n’a-t-il été abordé une seule fois par un média institutionnel, si ce n’est sous l’angle de son succès ?

    Puisqu’y répondre, ce serait s’exposer, accepter qu’en effet, il constitue un procès en règle extrêmement dangereux pour tous les valets de l’oligarchie, une seule solution semblait avoir été univoquement trouvée : exploser l’être qui avait fait exister ces mots. Accabler, écraser, humilier, comme on le fit tant de fois avec tant d’autres, avant que d’autres ne se saisissent de son propos, et puisse menacer des positions bien installées.

    Avant que l’on puisse prétendre, qu’en effet, ce qu’il disait, était vrai.

    Alors ils l’ont fait comme je le vis faire, jour après jour, mois après mois, année après année, contre un client, camarade, ami, un certain Julian Assange, qualifié successivement de violeur, antisémite, agent du FSB et mille autres délirantes accusations par les plus grands médias, sans que personne ne s’interroge sur l’incongruence de ces successives diabolisations, la facilité avec laquelle nos médias, notre bourgeoisie, nos représentants et commentateurs préférés, soudain, se soumettaient à des paroles de pouvoir intéressées, et relayaient ces inepties sans ne jamais se censurer ni s’excuser ?

    Un être qui fut à ce point disqualifié que l’on se trouva, sept ans après, perplexes et désactivés alors qu’on le voyait, vieilli, abattu, traîné pour être enfermé, incapables de s’indigner de cette répression, commise pour une seule et unique raison : avoir dit la vérité, contre un être que l’on avait collectivement abandonnés.

    Alors à moi qui ne me suis jamais désolidarisé des gilets jaunes lorsque j’ai vu exactement la même mécanique se mettre en branle contre eux, accumulant les paroles délirantes pour tenter de les écraser, humilier, effacer d’un panorama où ils ne sauraient être toléré, on ne la ferait pas.

    Moi j’étais prêt. Ils ont formé une nouvelle génération qui ne s’en laisserait pas compter. A eux que la vérité hystérise, qui se comportent comme les pires soubrettes des régimes autoritaires lorsque ces derniers décident d’écraser un dissident que nous nous plairons, nous, à admirer, mon mépris. A eux qui ne s’engagent que lorsque l’ennemi est loin, ne touche pas à leurs propres structures de pouvoir, ne menace pas leurs intérêts, à eux qui ne savent ce que le risque est, mon reconnaissant mépris : celui d’avoir confirmé ce qu’ils étaient, et ce qui, en cet ouvrage, était écrit. Ils sont pires que ce je pensais.

    Eux que j’ai vu désespéramment mentir, se battre et se débattre pour nier la vérité, eux qui face à leur inconséquence, continuent de tenter de défendre leurs implausibles défenses, submergés par l’infatigable accumulation de preuves et d’évidences, de faits révélant leur complice inanité, mon regard sévère, et mon souverain dédain.

    Qu’ils ne prétendent plus qu’il s’agit de moi, lorsque d’eux et d’eux seuls il est question. Qu’ils ne prétendent pas qu’il s’agit du gamin qui n’a fait qu’une chose : devenir un rien pour révéler leurs misérables intérêts partagés, après s’être longtemps laissé absorber.

    Qu’ils ne prétendent pas qu’ils sont autre chose qu’une coalition ignorante d’intérêts, qui les fait se retrouver, de Soral à Lagasnerie, à faire front commun après avoir longtemps prétendu s’opposer, bourgeois liés dans la défense de leurs seuls intérêts, ne supportant pas l’exposition de leurs égales compromissions, idiots utiles d’une oligarchie installée, jouant de rebellions de pacotille pour mieux s’installer, produisant néants ou boucs émissaires dans une constance partagée, divertissant communément une population aseptisée pour les détourner des vrais enjeux touchant à leur souveraineté.

    Non ce ne sont ni les juifs, ni Benalla, ni les francs-maçons ni les policiers qui nous ont plongé dans l’effondrement que nous vivons.

    Mais cette oligarchie qu’un simple gamin, doté de ses seules mains, a été capable d’exposer alors qu’ils ne cessaient de la masquer, pour mieux s’y conformer.

    Au Crépuscule qui tient, et à l’aurore qui vient.

    Le 1er mai, faites vivre ces mots qu’ils auront tenté de dépouiller en vain.

    Érigez vous. Ne les imitez pas. Oubliez moi. Et faites naître ce Nous qui, jusqu’aux tréfonds, les poursuivra.

    Juan Branco

    https://twitter.com/Denis_Robert_/status/1117566310043590656

    • Les mots que je ne saurais jamais écrire...

      Autant le dire d’entrée de jeu : j’ai de la sympathie pour Juan Branco, non pas parce qu’il a été mon étudiant à Sciences Po mais parce qu’il vise juste, pour Assange comme pour l’oligarchie française. Je dis bien « viser » parce que c’est cela qui semble insupportable à ceux qui voudraient qu’on se contente de parler de « structure » ( effets structurels), de « système », tous discours fort nobles et savants mais qui ne permettent jamais de nommer l’ennemi. Déjà parvenir à nommer la finance ( et non l’Europe, la mondialisation, l’individualisme ou je ne sais quoi sans parler des immigrés ou des illuminati), c’est déjà un bel effort que j’avais conseillé en 2003 dans mon bouquin « déboussolés de tous les pays » et en suivant Attac. Regardez tous les discours qui se débrouillent pour ne jamais mentionner la finance, et vous savez d’emblée que ce sont des discours qui organisent l’impuissance. Faiblesse de l’analyse et impasse du programme d’action.

      Dans le cas de Juan Branco, Crépuscule ( que j’ai lu dans sa version en ligne) permet de cibler des personnes, c’est-à-dire d’arrêter de jongler avec des abstractions comme l’oligarchie ou la caste, ou le 1% etc., et de donner les noms des personnes en chair et en os qui organisent cette politique de prédation massive des richesses et de confiscation du pouvoir. Mais ça , ça ne fait pas très poli, pas très convenable, parce qu’après tout, ces gens-là, dans l’entre-soi parisien, on va les côtoyer sur un plateau télé, dans une brasserie célèbre et on ne peut pas leur cracher à la gueule quand même... La bonne éducation des plus critiques finit par paralyser tout le monde et surtout par empêcher de nommer, de cibler. Or, il faut nommer, « name et shame » est la seule stratégie, celle qui reste aux plus faibles avant la violence directe. Et on voudrait leur enlever ça ? et on voudrait rapporter cela à des paroles d’avant guerre fascisantes ? Mais la guerre est commencée, elle est même gagnée comme disait Warren Buffett en parlant de la lutte des classes , gagnée par les ploutocrates. Mais non, en fait, elle continue. Et le levier de la réputation est essentiel, car toute l’économie financière repose sur des jeux de réputation amplifiés par le numérique qui mesure tout cela jusqu’à l’obsession. M. Feher l’a montré, on cherche tous des investisseurs, on vit tous à crédit, Macron le premier, devenu le larbin de ceux qui ont investi dans sa candidature. Et si on lui « fout la honte », internationalement (avec les Champs démolis), auprès de ses copains, si on met à jour ces connivences, comme le fait Juan Branco, oui, sa réputation en prend un coup.

      C’est aussi ce qu’Assange a toujours fait. Mais là, même rengaine, la personne n’est pas très convenable, regardez sa « déchéance » : voilà comment le libéralisme autoritaire organise le discrédit, casse la réputation et rend impossible toute solidarité traitée comme complicité, de quel crime d’ailleurs si ce n’est d’avoir saboté la réputation des menteurs et des tricheurs qui gouvernent ? Donc, oui il faut faire avec des personnes, en chair et en os, bien vifs comme dirait Damasio, qui donc ont des aspérités, des débordements, et ne sont pas toujours « dans la ligne » (je croyais les partis disqualifiés pour ça précisément), mais qui au moins osent nommer et humilier, car c’est bien but , oui, humilier la caste qui nous gouverne, lui casser sa réputation, elle qui passe son temps à le faire avec les gilets jaunes que l’on traite de tous les noms.

      La bataille de la réputation est clé dans notre société de crédit généralisé en réseaux, il ne faudrait pas la perdre en sabotant la réputation de ceux qui sont au front contre une oligarchie qui a des noms et des visages désormais ( au cas où on l’aurait oublié !) grâce à Juan.

      Dominique Boullier

  • Chèr⋅es ami⋅es, la récente remise sur le tapis du débat antisémitisme/antisionisme, la manif d’aujourd’hui, la loi que certaines personnes voudraient faire… tout cela me remue toujours, et me remémore un très modeste et très petit texte-manifeste que j’avais écrit en août 2014 en plein durant les bombardements sur Gaza. Écrit du point de vue d’une personne de culture juive, extérieur à Israël, donc.

    Je ne l’ai jamais vraiment publié ni donc diffusé. Je n’ai jamais trop su où le mettre, car je ne voulais pas spécialement le publier en mon nom, et j’aurais voulu que ce soit en plusieurs langues dès le départ. Je ne savais pas si je prenais un nom de domaine « juste » pour ça… et donc en devant payer. Au final je l’ai laissé dans un coin. Pourtant depuis 5 ans déjà, c’est possible que ça dise encore quelque chose, et je suis toujours à peu près d’accord avec moi-même.

    – Est-ce que c’est toujours pertinent, intéressant, de publier ça ?
    Si oui…
    – Est-ce que je dois le reformuler pour le rendre encore plus intemporel, ou est-ce que je dois laisser le contexte dans lequel il a été écrit, avec une phrase disant que c’est toujours d’actu quand même ?
    – Où le mettre ? Sur un nom de domaine dédié ? Mais du coup quoi, en français, en anglais ? Ou sur un Github avec un compte anonyme ? Ou Medium, ou autre ?

    Enfin bref, j’en sais rien. Et comme on est plus intelligent à plusieurs, si vous avez des remarques…

    Juif, pas Israélien

    Je suis juif, ou je viens d’une famille de culture juive, mais je ne suis pas Israélien.

    Je vis dans un autre pays quelconque du globe. Ma culture, mon éducation, est liée à l’endroit où j’ai fais ma vie.

    Le gouvernement ou les grands médias de l’endroit où je vis ne condamnent pas fermement, clairement, explicitement, les massacres et les crimes de guerre perpétrés sur la population palestienne. Ils ne demandent aucune sévère sanction contre l’État d’Israël à l’échelle des relations internationales.

    Pire encore, ils affirment que les personnes révoltées par ce qui se passe en Palestine, et notamment à Gaza, sont peu ou prou antisémites.

    Je tiens donc à affirmer que je ne supporte en aucun cas l’État israélien, ni les nombreux citoyens qui approuvent ses actions.

    Je suis contre toute forme de colonisation et d’impérialisme.

    Je condamne tous les discours assimilant ou liant indéfectiblement l’ensemble des juifs à l’État d’Israël, et en particulier ceux des gouvernements et associations qui défendent ou aident cet État.

    Je condamne l’utilisation de tout procédé linguistique ou argumentaire visant à faire croire à un conflit symétrique.

    Lorsque je pense à l’histoire européenne d’une partie de ma famille, je suis révolté lorsque je vois le Mur, les barbelés, les miradors, les humiliations, la ghettoïsation, les bombardements et les meurtres infligés aux Palestiniens.

    Tout ceci ne se fera pas en mon nom.

    Je vous invite, selon vos centres d’intérêts, à lutter politiquement, littérairement, artistiquement ou mystiquement contre ces injustices.

    Août 2014 / #JuifPasIsraélien #JewNotIsraeli

    #juif #Israël #Palestine #notinmyname

    • Cher @rastapopoulos

      Merci pour ce partage

      Et ici, sans doute, le mot « partage » n’est pas galvaudé.

      Ton texte si court soit-il sur un sujet si difficile a de belles qualités. Et on ne peut pas douter, pas une seule seconde, de ses intentions louables. En revanche je dois te dire que je lui préfère une argumentation plus développée qui est celle par exemple de Claude Askolovitch. signalée ici ( https://seenthis.net/messages/747159 )

      Je te donne un seul exemple. Quand tu écris

      Je suis contre toute forme de colonisation et d’impérialisme.

      On ne peut, en quelque sorte, que te donner raison. Singulièrement pour ce qui est de la politique actuelle, et même passée jusqu’à un certain point, d’Israël (je vais revenir sur ce certain point justement). Et de fait les bombardements de Gaza en 2014 ont été l’apogée sans doute de ce qui mérite d’être condamné, et de l’être sans ambiguïté ce dont nos gouvernements successifs se sont tous tenus très éloignés de faire pour des raisons de real politik qui les regardent mais dont ils devraient se demander aujourd’hui si justement le peu de représentativité de cette real politik forcenée n’est pas en train justement de leur exploser à la figure.

      Et je suis à peu près certain que tu dois être favorable, de ce que je sais de toi au travers de ce que je lis dans tes signalements et autres participations dans seenthis, à une solution dite à deux états. Et pour cela on pourrait te demander de te pencher sur toutes les cartes particulièrement nombreuses dans le temps du « partage » (le mot est mal choisi, je le fais exprès) des territoires entre ceux palestiniens et ceux israéliens. Or quelle que soit la carte, si reculée soit-elle dans le temps jusqu’en 1948, que tu choisiras, elle sera déjà celle d’une colonisation.

      Et je présume que je n’ai pas besoin de te rappeler que de 1945 à 1948, les Juifs d’Europe ayant survécu à la destruction n’avaient d’une part plus où que ces soit où aller et que le camp des vainqueurs n’a pas assumé sa responsabilité de libérateur des camps, côté Russe, n’en parlons pas, mais du côté de la Grande Bretagne et des Etats-Unis, les quotas pour accueillir les survivants étaient ridiculement bas, le sionisme alors était une question de survie. Avec toute l’hypocrisie qui la caractérise la Grande Bretagne a réglé le problème en abandonnant sa colonie palestinienne, ce qu’elle aurait sans doute pas fait si la même colonie avait eu certaines richesses à faire valoir.

      Le sionisme contemporain, singulièrement sa pratique coloniale dans les territoires occupés et au delà d’eux est abject et devrait oui, être viscéralement condamné, ce qui ne se produira jamais en Occident puisque nos pays sont englués à la fois dans des logiques et real politik et une mauvaise conscience qui n’est pas prête de s’éteindre, même avec les derniers et dernières survivantes de la destruction des Juifs d’Europe.

      Que les députés de la REM se ridiculisent et montrent une fois de plus leur manque édifiant de profondeur à la fois politique et historique est une chose, je tente de me rassurer en me disant que quelques filtres et autres fusibles devraient rendre l’adoption d’une telle loi très compliquée, parce qu’à ce moment-là j’imagine qu’il faudra également légiférer contre tant et tant de stigmatisations. En revanche la question est bien là, les antisémites en France se proclament antisionnistes, non pas qu’ils et elles soient particulièrement sensibles à la souffrance du peuple palestinien mais parce que cela leur permet de contourner l’illégalité de leur antisémitisme pour lequel nul n’a de doute.

      Quant au retentissement de ce qui est en train de devenir l’affaire des injures antisionnistes envers le philosophe Alain Finkielkraut, je suis frappé par le caractère hystérique des réactions d’une part, mais d’autre part aussi je suis étonné par le caractère admirablement artificiel et fabriqué de l’affaire. Je trouve très curieux d’une part que cette confrontation soit advenue fortuitement et quand bien même un tel accident statistique était advenu quelle est la probabilité pour qu’au même moment il y ait à la fois une équipe de télévision sur les lieux et un peloton de CRS pour s’interposer et prendre la défense du philosophe. Enfin quelle est également la probabilité pour que les insultes émanant d’une foule soit aussi respectueuse des limites de la légalité des insultes, « sale sioniste » (qui n’est pas interdit) en lieu et place de « sale juif » (qui est un délit) ?

      Et pour terminer il ne faut évidemment pas tomber dans le piège de dire ou même de sous entendre que Finkielkraut puisse mériter son sort, en revanche il ne me paraît pas injustifié de rappeler utilement que ses propos habituellement rances constituent une provocation continue pour laquelle il y aurait moyen de le poursuivre sans doute, qu’en l’état il bénéficie d’une immunité très douteuse et rappeler la phrase de Brecht à propos de la violence : on s’indigne beaucoup de la violence des crues, on ne parle jamais de celle des berges qui emprisonnent le fleuve dans son lit.

      Amicalement.

      Phil

    • Bon ça fait un mois que j’ai cet onglet ouvert pour un jour te répondre @philippe_de_jonckheere mais je ne trouve jamais le temps.

      Juste pour un point important quand même, le sionisme et la colonisation du territoire palestinien n’a évidemment pas commencé en 1948, ni même en 1945, ni même pendant la guerre.

      Deux articles du même moment :
      Antisionisme, antisémitisme et idéologie coloniale, Alain Gresh
      https://seenthis.net/messages/761437
      À propos des sémites et des antisémites, des sionistes et des antisionistes, Shlomo Sand
      https://seenthis.net/messages/763267
      Et sans manichéisme :

      Le fait que le sionisme ne soit pas parvenu à sauver les juifs d’Europe, et que les survivants aient souhaité émigrer en Amérique, et malgré la perception du sionisme comme étant une entreprise coloniale au plein sens du terme, n’altèrent pas une donnée significative : le diagnostic sioniste concernant le danger qui planait sur la vie des juifs dans la civilisation européenne du vingtième siècle (nullement judéo-chrétienne !), s’était avéré exact. Théodore Herzl, le penseur de l’idée sioniste, avait, mieux que les libéraux et les marxistes, compris les judéophobes de son époque.

      Cela ne justifie pas, pour autant, la définition sioniste selon laquelle les juifs forment un peuple-race. Cela ne justifie pas davantage la vision des sionistes décrétant que la Terre Sainte constitue la patrie nationale sur laquelle ils auraient des droits historiques. Les sionistes ont, cependant, créé un fait accompli politique, et toute tentative de l’effacer se traduirait par de nouvelles tragédies dont seront victimes les deux peuples qui en ont résulté : les Israéliens et les Palestiniens.

      Et il n’y a pas de manière simple de se dépatouiller de ce fait accompli, quand bien même on le réprouverait, et quand bien même on penserait qu’à l’époque (trop tard.) il y avait d’autres moyens possibles, et que les européens ont des raisons d’avoir honte de n’avoir pas su ré-intégrer ces survivants, au lieu de les pousser ailleurs (un ailleurs avec déjà d’autres gens).

      Bref, dans tous les cas ce texte était (est) un coup de gueule, un tract, pas une argumentation, donc oui évidemment ya plein de choses plus détaillées à dire autour.

      Amicalement de même :)

  • Crépuscule
    de Juan Branco

    L’histoire de l’élection de Macron avec l’aide de très riches soutiens (Xavier Niel, Bernard Arnault, ...) écrite comme un polar (un brin pompeux mais bien informé) par un beau gosse, ex-science-posard, essayiste et avocat de Wikileaks en France.

    Interview :
    https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron

    PDF autoédité (112 pages) :
    http://branco.blog.lemonde.fr/files/2018/12/Macron-et-son-Crepuscule.pdf

    • Geoffroy de Lagasnerie sur Facebook :

      Depuis quelques semaines il m’arrive de voir des contacts relayer et soutenir le pamphlet que vient de publier Juan Branco. J’avoue que j’ai beaucoup de mal à le comprendre.

      Il me semble tellement évident que son texte rassemble les éléments de langage constitutifs d’une perception fascisante du monde : phénomènes socio-politiques réduits à quelques personnes, élites corrompues, endogames et dégénérées, associées bien sûr au pourrissement et à des scandales sexuels, qui parasiteraient le pays et contre laquelle se soulèverait le peuple sain (« Le contre-jour du pouvoir, fait de coulisses et compromissions, corruptions et inféodations, de destins mobilisés pour arracher la France à ses destinées, apparaît pas à pas » ou encore les « jeux d’influence qui pourrissent le petit-Paris. » Voir d’autres ex https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028333974368256)

      Aucune analyse structurale. Tout est réduit à quelques individualités transgressives et sans morale, prêtes à tout et à tout acheter et à qui il faudrait rappeler les règles traditionnelles de notre République...

      Ajoutez à ça les pulsions misogynes et agistes de l’auteur (voir le tweet de Branco sur Brigitte Macron comme « mère de substitution » de son mari : « Je m’appelle Emmanuel, je suis un enfant-roi mal dégrossi qui s’est marié à une mère de substitution pour pouvoir rester dans un fantasme de toute puissance » https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028392099098625)

      Cette rhétorique lui permet de dépeindre Macron comme un être transgressif et sans limite, selon un schéma malheureusement fortement présent aujourd’hui qui consiste à présenter comme néolibérales la liberté individuelle et les vies minoritaires et donc comme anti-néolibérale la morale traditionnelle et les pulsions réactionnaires, comme chez Michéa par exemple).

      Ajoutez aussi – car tout y est - ses pulsions homophobes, qui transparaissent dans une note où l’effondrement de notre civilisation est associé à deux figures gay - Gabriel Attal et Edouard Louis- si dissemblables qu’on se demande ce qui peut les réunir si ce n’est l’homophobie de l’auteur et le vieux thème de la décadence homosexuelle :

      « En cela, Gabriel Attal et Edouard Louis – exact revers de ce dernier - forment les deux faces d’une même et dépérissante médaille signifiante d’effondrement pour notre époque et notre civilisation, criant chacune à la conformation » https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028407357968384.

      On voit que nous avons affaire ici à un petit pamphlet fasciste et malsain ( cf le thème des trusts, de Blum et la vaisselle d’or) plutôt qu’à quoi que ce soit qui aurait un rapport avec « la gauche » et donc avec la pensée.

      Si vous regardez les analyses de Sternhell sur le fascisme naïf, tout s’y trouve déjà : l’antilibéralisme, la critique des mœurs de la bourgeoisie, les médias manipulés, l’argent corrupteur. Ce méli melo indigeste est un classique des années 1930.

      Voici une « phrase » de la fin de son pamphlet : « Alors que le peuple bruit, achevons cette fable par cette simple affirmation : ces êtres ne sont pas corrompus car ils sont la corruption. Les mécanismes de reproduction des élites et de l’entre-soi parisien, aristocratisation d’une bourgeoisie sans mérites, ont fondu notre pays jusqu’à en faire un repère à mièvres et arrogants, médiocres et malfaisants. ».

      En voici une autre au début : « si Xavier Niel s’est recouvert de quelques noirceurs auxquelles échappent la plupart de ses congénères, sous forme d’enveloppes ayant alimenté un réseau de prostitution dont il dirait ne rien avoir su, l’on sait depuis bien longtemps que les fortunes sont plus souvent le fruit de putréfactions cadavériques que d’actes qualifiant aux béatifications »

      Pour moi, c’est très simple : si vous ne voyez pas que son pamphlet est dans la lignée des pamphlets d’extrême droite des années 1930, si vous n’êtes pas immédiatement répugnés par ces phrases que j’ai cités ou que je cite ici (https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028284984954886) , c’est vraiment que vous n’avez plus aucun rapport avec la gauche.

    • JB empêche tout le monde de dormir...

      De Geoffroy de Lagasnerie à Alain Soral, d’Ariane Chemin à Daniel Schneidermann, de Panamza à Claude Askolovitch, de Bruno Jeudy à Sylvain Courage, d’Olivier Truchot à Pascal Riché, de Marc-Olivier Fogiel à Pierre Haski, un immense front s’est levé contre moi en quelques heures.

      Des plus ignobles penseurs racialistes au progressistes d’apparat les plus vains, un seul mot d’ordre, répété jusqu’à la pâmoison, sous toutes ses formes, sur les réseaux sociaux, les médias, leurs infinis moyens de communication, a semblé les lier.

      La levée de boucliers a été incroyable dans sa diversité et sa brutalité, après un mois de silences feints. Il a fallu que je révèle qu’une dizaine de médias m’avaient successivement invité puis annulé en moins de 48 heures pour parler de Crépuscule, et que tous confirment tout en signant des mots d’excuse d’écolier plus pitoyable les uns que les autres, pour que soudain les vannes s’ouvrent. De C Politique au Quotidien en passant par l’Obs, la matinale de RMC chez Bourdin et tant d’autres, tous se sont empressés de prétendre qu’il n’en avait rien été. Enfin, que si, mais que tout s’expliquait.

      Cela faisait alors cinq mois qu’aucun d’entre eux n’avait dit un mot d’un texte qui a été plusieurs centaines de milliers de fois téléchargé et qui s’est retrouvé immédiatement propulsé en tête de tous les classements de vente, sans une publicité. Face à la rupture du réel, à la violence de cette soudaine mise en abyme - l’ouvrage montre comment l’espace informationnel français est devenu un marché où s’échangent et se trafiquent les petits secrets contre promotions et avancées - les dénégations et les (dis)qualificatifs ont commencé à pleuvoir à une vitesse fascinante : fasciste, homophobe, mythomane, antisémite, complotiste, agent des russes et des chinois, sioniste, psychotique, millionnaire caché, imposteur, narcissique, arrogant, sexiste se sont succédés, avec tout le sérieux du monde, en des espaces autorisés ou se croyant censurés, du site d’Arrêt sur images à celui d’Egalité et Réconciliation en passant par CheckNews, Mediapart et les comptes twitter et facebook de certains de nos plus importants dominants.

      Tout cela, sans qu’à aucun moment, aucun d’entre eux ne soit en mesure de répondre à cette simple question :
      Pourquoi, depuis cinq mois, ce texte, qui révèle notamment comment Edouard Philippe à fait recruter sa femme à SciencesPo après avoir attribué des subventions à l’institution, n’a-t-il été abordé une seule fois par un média institutionnel, si ce n’est sous l’angle de son succès ?

      Puisqu’y répondre, ce serait s’exposer, accepter qu’en effet, il constitue un procès en règle extrêmement dangereux pour tous les valets de l’oligarchie, une seule solution semblait avoir été univoquement trouvée : exploser l’être qui avait fait exister ces mots. Accabler, écraser, humilier, comme on le fit tant de fois avec tant d’autres, avant que d’autres ne se saisissent de son propos, et puisse menacer des positions bien installées.

      Avant que l’on puisse prétendre, qu’en effet, ce qu’il disait, était vrai.

      Alors ils l’ont fait comme je le vis faire, jour après jour, mois après mois, année après année, contre un client, camarade, ami, un certain Julian Assange, qualifié successivement de violeur, antisémite, agent du FSB et mille autres délirantes accusations par les plus grands médias, sans que personne ne s’interroge sur l’incongruence de ces successives diabolisations, la facilité avec laquelle nos médias, notre bourgeoisie, nos représentants et commentateurs préférés, soudain, se soumettaient à des paroles de pouvoir intéressées, et relayaient ces inepties sans ne jamais se censurer ni s’excuser ?

      Un être qui fut à ce point disqualifié que l’on se trouva, sept ans après, perplexes et désactivés alors qu’on le voyait, vieilli, abattu, traîné pour être enfermé, incapables de s’indigner de cette répression, commise pour une seule et unique raison : avoir dit la vérité, contre un être que l’on avait collectivement abandonnés.

      Alors à moi qui ne me suis jamais désolidarisé des gilets jaunes lorsque j’ai vu exactement la même mécanique se mettre en branle contre eux, accumulant les paroles délirantes pour tenter de les écraser, humilier, effacer d’un panorama où ils ne sauraient être toléré, on ne la ferait pas.

      Moi j’étais prêt. Ils ont formé une nouvelle génération qui ne s’en laisserait pas compter. A eux que la vérité hystérise, qui se comportent comme les pires soubrettes des régimes autoritaires lorsque ces derniers décident d’écraser un dissident que nous nous plairons, nous, à admirer, mon mépris. A eux qui ne s’engagent que lorsque l’ennemi est loin, ne touche pas à leurs propres structures de pouvoir, ne menace pas leurs intérêts, à eux qui ne savent ce que le risque est, mon reconnaissant mépris : celui d’avoir confirmé ce qu’ils étaient, et ce qui, en cet ouvrage, était écrit. Ils sont pires que ce je pensais.

      Eux que j’ai vu désespéramment mentir, se battre et se débattre pour nier la vérité, eux qui face à leur inconséquence, continuent de tenter de défendre leurs implausibles défenses, submergés par l’infatigable accumulation de preuves et d’évidences, de faits révélant leur complice inanité, mon regard sévère, et mon souverain dédain.

      Qu’ils ne prétendent plus qu’il s’agit de moi, lorsque d’eux et d’eux seuls il est question. Qu’ils ne prétendent pas qu’il s’agit du gamin qui n’a fait qu’une chose : devenir un rien pour révéler leurs misérables intérêts partagés, après s’être longtemps laissé absorber.

      Qu’ils ne prétendent pas qu’ils sont autre chose qu’une coalition ignorante d’intérêts, qui les fait se retrouver, de Soral à Lagasnerie, à faire front commun après avoir longtemps prétendu s’opposer, bourgeois liés dans la défense de leurs seuls intérêts, ne supportant pas l’exposition de leurs égales compromissions, idiots utiles d’une oligarchie installée, jouant de rebellions de pacotille pour mieux s’installer, produisant néants ou boucs émissaires dans une constance partagée, divertissant communément une population aseptisée pour les détourner des vrais enjeux touchant à leur souveraineté.

      Non ce ne sont ni les juifs, ni Benalla, ni les francs-maçons ni les policiers qui nous ont plongé dans l’effondrement que nous vivons.

      Mais cette oligarchie qu’un simple gamin, doté de ses seules mains, a été capable d’exposer alors qu’ils ne cessaient de la masquer, pour mieux s’y conformer.

      Au Crépuscule qui tient, et à l’aurore qui vient.

      Le 1er mai, faites vivre ces mots qu’ils auront tenté de dépouiller en vain.

      Érigez vous. Ne les imitez pas. Oubliez moi. Et faites naître ce Nous qui, jusqu’aux tréfonds, les poursuivra.

      Juan Branco

    • Pour moi c’est très simple le Duc Geofrey de Lannerie faisant partie intégrante du système corrompu se fait le complice du macronisme car il va de soi que lui est un véritable « progressiste » qui se bat contre les « éléments de langage d’une perception fascisante »…
      Sans aucun doute il déborde d’intelligence et a choisi son camp.
      #progressisme_d'apparât

  • La défense des juifs, ultime morale des pouvoirs que leurs peuples désavouent | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/171594/gilets-jaunes-antisemitisme-pretexte-pouvoir-vigilants

    par Claude Askolovitch

    La haine de la plèbe chez les bourgeois honnêtes m’a toujours amusé ; elle est une pensée décorative qui distrait de la peur, et comme ce pouvoir cède et cède encore à quiconque le menace, policiers en préavis de grève ou « gilets jaunes » qui répondent en brutes de bal populaire à la violence légitime de l’État, comme le président est allé plier le genou virtuel sur la pétition web d’une « gilet jaune » et lui a écrit que finalement, elle avait raison, les marcheurs dépités ont bien droit à un réconfort verbal. Ils se requinquent en stigmatisant l’antisémite, et n’auront pas peur de combattre les quenelliers ! Ah, les braves gens.

    Au demeurant, la quenelle est une saloperie. Mais, oserais-je, la quenelle des salopards n’est qu’un instant des « gilets jaunes », que seule l’acrimonie élitaire décrète signifiant.

    On aurait pu, a contrario, passer en boucle sur nos télévisions ces « gilets jaunes » savoyards qui s’enlaçaient sur « La foule » de Piaf, dans une scène douce et onirique, le soir où des gendarmes émus levaient leur barrage, et on aurait alors commenté leur ressemblance avec les occupants d’usines du Front populaire ? On aurait pu chanter la fraternité de ces veillées de Noël où des « gilets jaunes » se sont tenu chaud, et l’humanité émouvante de ces désormais plus que rien. Mais concernant le peuple ici et maintenant, spontanément, une bourgeoisie préfère voir la chemise brune sous le gilet jaune. Et je ne pourrais, juif, que m’en inquiéter.

    J’appelle ici « vigilants » ces femmes et ces hommes cultivés et engagés qui, je n’en doute pas, ne me veulent, juif, que du bien, et qui recherchent, cherchent encore et trouvent toujours –la haine est irréfutable– l’antisémitime qui rongerait le pays. Les vigilants sont des éclairagistes d’influence. Ce qu’ils sortent de l’ombre devient indiginité nationale. On ne saurait discuter leurs affolements qui, mis bout à bout, deviennent une lecture admise de la société. Les vigilants, cette saison, ont éclairé les « gilets jaunes » d’une lumière implacable.

    Avant les quenellards du samedi parisien, ils avaient ainsi mis à jour une banderole, photographiée dans le Rhône, qui attestait l’ambiance. On y lisait, en contrebas d’un barrage de « gilets jaunes », cette équation sordide et clairement anti-juive : « Macron = Drahi = Attali = Banques = Medias = Sion », les « s » étant calligraphiés façon nazie, les « a » suggérant un triangle franc-maçon. Indubitablement odieuse et fasciste, cette banderole fit florès. Pourtant, elle ne disait rien des barrages, ni de celles et ceux qui les tenaient.

    Le Progrès, 20 minutes ou l’AFP en firent justice dans des articles enquêtés. La banderole, saleté éphémère, n’avait été en place que peu de temps ; les « gilets jaunes » qui tenaient le barrage, l’ayant découverte, l’avaient détruite eux-mêmes. Elle ne venait pas d’eux. Elle était, cette banderole, l’œuvre de provocateurs malins, squatteurs pervers et anonymes d’un mouvement peu structuré.

    Mais –puissance de la vigilance et de la pulsion de bavardage de nos élites– la banderole, démontée, vécut avec une intensité rare et fut une tendance sur les réseau sociaux, la première preuve de l’antisémitisme des contestataires, avant la confirmation quenellarde, point d’orgue du « on le savait bien ».

    J’ai, juif, un point de vue sur les vigilants : ils m’enferment bien plus qu’ils ne me protègent, et travestissent bien plus qu’ils ne révèlent. Ils m’exposent à des combats dont je ne veux pas et dont je deviens le prétexte. Ils me singularisent, affolent ma mère et avec elles toutes celles et ceux, juifs, qui à force de matraquage pensent que toute l’actualité, encore et toujours, converge contre nous. C’est heureusement inexact, quand bien même nos paysages ne sont pas joyeux.

    Dans une France d’abandon et de rancœurs, de rumeurs et d’inquiétude, les crapuleries d’un Soral ou d’un Dieudonné peuvent se glisser en folklore sordide. Mais ce n’est pas l’antisémitisme qui mène ce bal, simplement l’envie de vulgarité qui anime les hommes que l’on oublie, et qui s’oublient.

    C’est triste pour la France, mais est-ce périlleux pour les juifs ? Ces malheureux idiots ne nous détestent pas de préférence, en dépit de leurs gourous, et il serait absurde d’entrer dans leur perversité et de la nourrir d’indignations forcées. La scène du Sacré-Cœur était laide bien avant d’être antisémite. Sans doute ne l’était-elle pas, et celle du métro, possiblement, pas davantage. De la viande bête, de la viande saoule, entonne un air vulgaire et reproduit un geste de pornographie politique.

    La vieille dame du métro n’a pas voulu porter plainte et conteste que les pochtrons imbéciles qu’elle avait chapitré ait prononcé des mots anti-juifs. Il n’y avait, pour nous juifs, pas grand-chose à dire ; on a dit pourtant, et c’est ici que je redoute un danger, si d’habitudes, de paresses, d’automatismes, de vigilance, de cynisme, on mobilisait l’offense faite aux juifs pour punir les « gilets jaunes », en les écrasant d’une épithète infâmante.

    Cela a commencé, cela a pris, le bavardage est le propre de la politique. C’est, manifestement, une méchanceté et un mensonge. Croit-on vraiment que sur les barrages, il n’y a pas de tendresse ni de beaux sentiments ? Croit-on que dans la foule, il n’est pas d’espérance ni d’humanité ?

    Mais on brosse à petites touches, de petits faits vrais mais choisis, un tableau sordide d’une France des provinces lumpenisée et trumpisée, perméable au complotisme, acquise à l’antisémitisme, mue par la haine de l’élite et des Rothschild qui furent les patrons de Macron, et tout, alors, serait limpide, et tout serait plié.

    Que l’on prenne garde : ce discours est performatif plus que descriptif. Il ne raconte pas le mouvement, mais l’emprisonne et peut le remodeler. Il anticipe ce qui n’est pas et n’a pas lieu d’être, mais qui sait ? Il fabriquera l’horreur, s’il apparaît qu’effectivement, la question juive est le prétexte des gouvernants contre les réfractaires, si pour disperser cette révolte qui l’empoisse, les beaux chevaliers de la forteresse assiégée du pouvoir m’empoignent, moi, juif, et m’utilisent comme leur arme suprême, me jettent à la figure des enragés. La haine, alors, viendra.

    L’antisémitisme n’est pas une vue de l’esprit. Il existe dans les replis de notre société, blesse et parfois tue. Mais il n’est qu’une violence minoritaire, marginale et condamnée –et instrumentalisée aussi bien. L’antisémitisme est cette aubaine que la vigilance offre aux gouvernants en souci. Nous y sommes, exactement. Pris en flagrant délit de mépris puis de reculade, le pouvoir –ses hérauts– s’oublie et se grise de vertu, tel un doux ivrogne qui chasse ses faiblesses dans la dive bouteille.

    Soyons clairs, ici. Les juifs français, une poignée de centaines de milliers d’individus citoyens, ne participent pas à cette construction. On la leur amène, on la leur impose, on les y enferme, dans les façons des vigilants, dans la complaisance des politiques à nous témoigner des sollicitudes, et chacun se félicite d’une si bonne entente.

    Tout ceci est humain et parfois de bonne compagnie, mais pas exempt de danger ni de folies. Depuis des années –la montée des actes antisémites en attestait–, on expliquait aux juifs et à propos des juifs que l’islamiste, le musulman, l’immigré par extension, le migrant, l’homme de la banlieue islamisée et ensauvagée, était l’ennemi du juif comme de la République, et l’ennemi des ensauvagés était notre gardien.

    Les vigilants cultivaient la bourgeoisie libérale et d’autorité, qu’elle fut socialiste ou de l’ex-UMP. D’autres allaient plus loin et, avec une certaine logique, affirmaient que face à l’ennemi, les juifs devaient résolument pencher à droite, le plus à droite possible, et devenir avec le triste Zemmour et le joyeux Goldnadel les flancs-gardes des Le Pen, Wauquiez ou Dupont-Aignan, car les ennemis de mes ennemis sont mes amis, comme dirait Benyamin Netanyahou, qui préfère Orbán et Bolsonaro au juif cosmopolite Soros et aux mollassons démocrates. Nous ne jouions plus Crémieux puis Lacoste, si l’on parlait de l’Algérie, mais l’OAS ; il fallait bien cela pour nous épargner l’islam et ses ensauvagés des cités, nos repoussoirs communs.

    Ils brossent, ces vigilants, le tableau d’une France dont Soral rêverait, qui n’existe pas mais qu’il fabriquent de leur jactance, que des médias de Panurge prolongent et que des politiques sans structure entérinent.

    Je devrais, juif, éviter aussi bien la Somme que la Seine-Saint-Denis, redouter Trappes comme Carcassonne. Je devrais, dans une terre qui a oublié mon martyre, me résigner à ne vivre qu’à l’amitié des riches, des puissants et des cyniques, et accepter, pour mon bien, que mon histoire serve à repousser le musulman comme le « gilet jaune », que certains ici veulent traiter en ennemi.

    Tariq Ramadan d’un côté, la quenelle de l’autre, les épouvantails à juifs quadrilleraient le territoire, et seul le pouvoir, seuls les possédants, seuls les libéraux, seuls les macronistes, seuls ceux qui possèdent le monde, pourraient me tolérer.

    Réalise-t-on –je parle en juif et en républicain– ce que portent ces logiques susurrées, instillées, admises, commentées et retweetées ? Rarement la vérité simple d’un pays aura été niée à ce point par un discours prétendu vertueux –et j’en serais, juif, l’objet, et ils en sont, les vigilants, coupables.

    Réalise-t-on pourtant quel malheur nous préparons –je parle en juif–, si venons à penser que dans notre pays, seuls les riches nous agréeraient, si nous oublions que ce peuple mal embouché nous cacha, jadis, quand les élites prêtaient serment à Pétain ?

    Pouvons-nous, juifs, vivre heureux en France dans l’idée que le peuple nous rejette, si nous participons ensuite à son humiliation, et si nous consentons aux opportunismes des politiques et aux manipultions des vigilants ? Nos ancêtres, sous l’autocrate russe, savaient être tolstoïens et ne haïssaient pas le moujik au prétexte des progromes, pourtant réels ceux-là.

    Posons pour finir. Nul ne prétend que le pays est simple, ou la période.

    Nul ne prétend que le mouvement baptisé « gilets jaunes » est exempt de laideurs populacières, qui s’entremêlent aux insurrections populaires.

    Nul ne croit que Dieudonné ou Soral sont des illusions.

    Nul le croit que les peuples sont commodes, et joyeux les dilemmes des juifs.

    Nul ne pense qu’il est facile d’être de gauche au Royaume-Uni, quand Jeremy Corbyn, ayant rendu le Labour aux masses, grasseye le plus stupide des tiers-mondismes et, croyant aimer la Palestine, autorise le malheur des vieux juifs du travaillisme.

    Nul ne pense qu’il est pimpant de se vouloir insoumis, quand le populaire François Ruffin fait résonner des thèmes étranges et ne veut pas comprendre qu’Étienne Chouard, complotiste et un temps soralien, n’est plus de son monde. Mais s’il l’était ? Et de cette question, je suis, comme d’autres, et en dépit de moi, contaminé.

    #Antisémitisme #Manipulation #Médias #Gilets_jaunes

    • Je ne peux pas dire que je suive de très près l’actualité, je crois qu’au contraire j’ai pris de très mauvaises bonnes habitudes en 2016-2016 en décidant de tout ignorer de la catastrophe électorale en cours alors, mais lors de mes exercices de dyslexie créative, j’ai bien vu passer un article ou l’autre à propos de ces incidents antisémites relatifs aux gilets jaunes (qu’on met toujours entre guillemets dans Le Monde, comme si la chose était salissante), et j’ai été surpris de ma propre réaction, je me suis dit, ah ben tiens comme c’est curieux, l’antisémitisme comme dernière cartouche du discrédit et puis de vieux réflexes plus prudents m’ont dit que sans doute il fallait que je fasse un choix sur cette affaire, soit je me documentais, j’essayais d’en savoir un peu plus sur le sujet pour me forger une opinion qui soit un peu plus qu’une réaction, soit je retournais dans mon garage faire de l’html avec des bouts de trucs à moi et je décidais de n’en rien penser, j’ai choisi, évidemment, la deuxième solution. Et puis je tombe sur cet article dans mon fil de seenthis et j’en suis drôlement reconnaissant à Claude Askolovitch qui confirme bien ce que je pensais tout bas, le tout en continuant de jouer dans mon garage.

  • (photogramme de Maria Kourkouta)

    À vrai dire cela fait des années que je tente de persuader les unes et les autres de ce qui, à moi, apparaît en pleine lumière à propos des réfugiés ― et par extension des personnes sans papiers. Toute personne qui décide un jour de tout plaquer chez elle, dans son pays d’origine, qui se lance dans un voyage dont on comprend facilement que c’est une aventure remarquablement dangereuse qui comprend à la fois des distances et des périls invraisemblables à surmonter, parmi lesquels la traversée de la Méditerranée sur des embarcations de fortune, puis cette personne plus ou moins arrivée là où elle souhaitait arriver trouve encore le moyen de survivre dans une adversité sans pareille à l’intérieur même d’une société qui fait tout pour la rejeter, oui, une telle personne détient en elle des qualités peu communes, qui par un renversement de valeurs malade nous la fait prendre pour une personne sans valeur et surnuméraire, quand, au contraire, on gagnerait sûrement à donner à une telle personne les chances d’un vrai démarrage dans notre société, avec un tel courage, un tel talent et souvent une telle intelligence, notamment des situations, cela ne pourrait que faire des étincelles. Corolaire de cette théorie un peu personnelle, et très mal partagée, avouons-le, j’hésite rarement par ailleurs à pousser le bouchon un peu plus loin, en commençant le reste de ma démonstration par dire que je m’inclue dans cette dernière ― je ne suis pas moi-même porteur du millième des valeurs humaines d’un ou d’une réfugiée ―, et donc de pointer que les téléspectateurs et téléspectatrices qui continuent de voir dans l’arrivée de ces dernières un danger pour elles-mêmes, n’ont pas, à mes yeux, la valeur de ces personnes que nous continuons de parquer aux marges désirées invisibles de nos villes.

    Je m’intéresse généralement peu aux faits divers et je m’applique dans l’éducation de mes enfants à ne cesser de leur inculquer que le fait divers fait diversion, ma fille Sarah en sait quelque chose : on ne trouvera pas de père plus bourdieusien dans l’éducation de ses ouailles que moi, et je produis des efforts conscients moi-même pour regarder de l’autre côté quand de tels faits divers tentent de pénétrer, malgré de tels efforts de vigilance de ma part, dans mon champ visuel ou auditif. Il arrive, cependant, que certains de ces faits divers soient plus opiniâtres et plus visibles que d’autres, et parfois même dans ce que je perçois a priori comme une pollution il puisse s’en trouver des spécimens que je trouve éclairants pour la bonne compréhension de faits plus vastes ― je suis un père bourdieusien de famille nombreuse qui ne craint pas de mettre de l’eau dans son Gigondas. Et c’est le cas de l’acte héroïque de Mamoudou Gassama, jeune réfugié aux insignes présence d’esprit, initiative, courage, qualités physiques et abnégation ― mais sans papiers, note-t-on à son sujet ―, qui, n’écoutant que son courage, virgule, est parvenu à se hisser à la hauteur du quatrième étage d’un immeuble parisien pour venir au secours d’un enfant de quatre ans sur le point de tomber vers une mort certaine : ce n’est pas tous les jours qu’un fait divers vient au secours d’un père bourdieusien de famille nombreuse.

    Le soir-même de son exploit, Monsieur Gassama était contacté par la Maire de Paris, lui indiquant que la municipalité ferait son possible pour lui faciliter l’obtention d’une régularisation de sa situa-tion de sans-papiers, deux jours plus tard il était reçu à l’Élysée par rien moins que le gamin-président lui-même qui lui, escalade nécessaire, a renchéri par rapport à la proposition de la Maire de Paris, ce serait rien moins que la nationalité française qui serait offerte à Monsieur Gassama et même un stage chez les pompiers de Paris dont, nul doute, il est devenu une manière de mascotte ― je pense qu’il devrait se trouver quelque photographe, artiste-publicitaire pour tirer prochainement le portrait de Monsieur Gassama en costume d’homme-araignée. D’une part on voit là le travail de la récupération politique dans ce qu’elle a de dégoûtant et de grandeur inversement proportionnelle à celle de la hauteur d’âme de Monsieur Gassama. D’autre part on comprend bien comment de tels messages sont porteurs, tels des bombes à fragmentations de tout plein de petits messages mesquins dont je ne boude pas l’ironie d’en pointer l’un ou l’autre : qu’on y pense ! la dernière épreuve pour obtenir la nationalité française n’est pas à la portée de toutes et tous, vous devrez escalader sans corde ni matériel une façade parisienne de quatre étages en moins de trente secondes. Et si on va par-là, il me semble que nous devrions toutes et tous être requis, Français et Françaises, pour passer une telle épreuve et ne seraient confirmées dans leur nationalité française que celles et ceux capables d’un tel exploit.

    Or c’est précisément ce type d’exploits dont se sont montrés capables tous les réfugiés et réfugiées qui sont parvenues jusqu’à nous. Mais alors nulle caméra, même amatrice, pour enregistrer de tels moments d’immense courage. Et je ne doute pas que quelques esprits chagrins pointeront que dans de telles circonstances ce sont elles et eux que les réfugiés tentent surtout de sauver. Et alors ? Qu’ils sauvent un gamin en perdition ou leurs propres enfants et eux-mêmes, les réfugiés et les réfugiées font montre de qualités humaines fort mal partagées et dont on ne peut absolument pas craindre qu’elles soient injectées en une aussi forte concentration dans notre vieille et rance société française, bien au contraire, et il serait temps de le comprendre. Une mauvaise fois pour toutes. Notre survie et la leur en dépendent.

    #pendant_qu’il_est_trop_tard

  • VIDEO - ONPC : Comment Angot et Moix ont violemment voulu réduire Sandrine Rousseau au silence
    https://www.marianne.net/societe/video-onpc-comment-angot-et-moix-ont-violemment-voulu-reduire-sandrine-rou

    https://www.dailymotion.com/video/x62q1im

    Je suis tombé sur des articles parlant de la sortie du livre de Sandrine Rousseau et la manière dont elle a été recu chez Ruquier.
    En plus du #male_gaze de Moix qui ne trouve pas violent d’écouter le récit de ce qu’a subit Sandrine Rousseau, la haine des victimes de Angot est incroyable. Cette émission est un concentré de la récéption de la parole des femmes. On reproche à Rousseau de ne pas dire les choses dignement cad comme le dirait un agresseur et non une victime ou, comme le dirait un écrivain et pas une écrivaine. En tout cas celui qui n’est pas poussé aux larmes et engueulé à la TV par Angot et Moix, c’est Baupin.

    #viol #culture_du_viol #victime #victime_blaming #domination_masculine

    • Je suis en train de lire cette défense du comportement d’Angot par un homme qui me file bien la haine :

      Peut-on hiérarchiser les souffrances ? On peine à s’en défendre. L’inceste est un trou noir. La violence que Sandrine Rousseau décrit semblait jadis bénigne, un outrage qu’une gifle suffirait à résoudre. Ce ne fut pas seulement un point de vue d’homme. En 1969, Chantal Ackerman réalisait le film féministe le plus vif de l’époque, quand s’ébrouait le MLF. Il s’appellait La fiancée du pirate. Bernadette Lafont y jouait une scandaleuse des campagnes, orpheline superbe et un peu sorcière, qui vendait ses charmes et tourneboulait un village moisi, et (à 1 heure et 4 minutes de projection) se débarrassait d’un mâle aviné d’un coup de genou bien placé. Le film célébrait la liberté d’une femme, sur une chanson écrite par Moustaki, Moi j’m’en balance, que chantait Barbara. Barbara évidemment, qui avait su ce que souffrir signifiait, étrange soeur d’Angot, rescapée d’un inceste, et qui n’avait pas pleuré…

      http://www.slate.fr/story/151976/il-ne-faut-pas-condamner-christine-angot-pour-les-larmes-de-sandrine-rousseau

      Ce bitard joue à donner des médailles de bonne et mauvaise victime aux différentes femmes. Angot, Barbara sont des bonnes victimes et Rousseau est une mauvaise victime. Et ce Askolovitch c’est une bonne ordure.

    • Interview d’une violence hallucinante où Christine Angot (qui n’a pas lu le livre ou pas au delà de la page 56 comme elle le dit), écrivaine qui si j’ai bien compris a largement écrit sur les viols que son père lui a fait subir, reproche à Sandrine Rousseau d’avoir cherché à lire d’autre récits de femmes racontant leur vécu, leur expérience, après avoir parlé publiquement des viols ou d’agressions sexuels qu’elles ont subit.

      Christine Angot : Est-ce que c’est pour autant que vous comprenez vous-même ce que c’est le viol. Ou ce que c’est que UN viol ! Car ça n’existe pas LE viol. [...] Et vous vous parlez DU viol et de la parole sur LE viol alors que ça n’existe pas.

      Sandrine Rousseau : Mon livre ne parle absolument pas du viol. Et je ne parle absolument pas du viol dans le livre. Absolument pas, je n’évoque pas du tout ça. Le livre porte uniquement sur le parcours une fois qu’on a déposé plainte et les bouleversements que ça génère.

      Laurent Ruquier (coupe la parole à Rousseau) : pardon je dois préciser qu’une agression sexuelle ne va pas forcément jusqu’au viol. Voilà c’est important de le préciser.

      Sandrine Rousseau : Bah non c’est deux juridictions différentes.

      Laurent Ruquier : Voilà, non mais c’est bien de le rappeler.

      Sandrine Rousseau : Et moi je ne prétend pas voler la parole à d’autre, au contrainte. Ce que je dis c’est qu’à partir du moment où on a dénoncé ça, on ne sait pas ce qui s’ouvre à nous. Et moi j’ai eu l’impression quand-même d’un bouleversement et d’une révolution très dérangeante. J’ai cherché des livres pour m’expliquer si ce que je ressentais était normale ou pas, si c’était commun ou pas, s’il y avait d’autres femmes qui ressentaient ça ou pas. Et je n’en ai quasiment pas trouvé. Il y a assez peu d’écrit sur ce parcours.

      Laurent Ruquier : Sur ce qu’on vit après en fait.

      Sandrine Rousseau :Oui ce qu’on vit après et ce qu’on vit après dans la parole. Parce que ce qu’on vit avant la parole c’est encore différent. Et là je pense que ce livre il est vraiment fait pour tendre la main à celles qui le veulent, à celles qui en ont envie. Pour dire « préparez-vous quand même un peu à cela ». Mais ce n’est pas du tout une injonction.

      Christine Angot : Mais pourquoi vous cherchez un exemple à coté ? Pourquoi vous cherchez dans un livre ? Pourquoi pour comprendre ce que vous ressentez vous cherchez un livre où quelqu’un aurait expliqué ce qu’il a ressenti ? Vous cherchez à l’extérieur de vous la réponse de ce qu’il y a à l’intérieur de vous ?

      Sandrine Rousseau :Je ne m’attendais pas à la violence de ce qu’on a subit une fois qu’on parle. Ça vraiment pour moi ça a été une surprise et plus qu’une surprise... enfin je ne sais pas comment dire autrement qu’un bouleversement. Je ne m’attendais pas à être confronté à cette violence là après la prise de parole.

      Tout dans ce passage montre que Ruquier et son équipe cherchent à délégitimer tout discours sur le viol, toute réflexion qui mettrait en relation les différents viols et les viols avec les agressions sexuelles.

      Dans la première partie de l’émission (qui commence à 40min30s et finie à 56min) Christine Angot et Yann Moix sont au moins aussi agressifs que dans la seconde partie mise en avant par Ruquier sur Youtube.

    • #société_du_spectacle : tout part de là, indirectement, Debord avait déjà tout dit. Même si ce n’est pas tout à fait l sujet de sa thèse, il me semble que des émissions poubelles comme ONPC font parti d’un système essentiellement destiné à faire du fric. Il faudrait simplement refuser de participer à ce cirque, Sandrine Rousseau, son récit et les propositions qu’elle porte méritent beaucoup mieux comme plateforme de débat que ces deux crapules, et ces plateformes existent. Mais elle a peut-être été poussée par la maison d’édition via l’attaché·e de presse qui voit dans cette émission la possibilité de buzz et de promotion. Je trouve que c’est déprimant, et cette histoire comme les autres fout le bourdon.

    • Angot / « On se débrouille » : le gouvernement saisit le CSA - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/breves/2017-10-02/Angot-On-se-debrouille-le-gouvernement-saisit-le-CSA-id20869

      Ouverture d’une enquête au CSA. Après la séquence qui a opposé l’ancienne députée EELV Sandrine Rousseau à l’écrivaine et chroniqueuse Christine Angot dans l’émission On n’est pas couché samedi 30 septembre, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a adressé ce lundi 2 octobre un signalement auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Dans la lettre, que s’est procurée France Inter, la secrétaire d’État dit trouver « éminemment regrettable qu’une victime ayant le courage de briser le silence autour des violences sexuelles soit ainsi publiquement humiliée et mise en accusation ».

    • Cet histoire en dit long sur la haine retourné contre soi et ses semblables qui détruit tant de femmes et de victimes.
      Au passage on ne parle plus que d’Angot et Moix s’en tire à bon compte alors que son attitude était aussi gerbante.

    • Marlène Schiappa cite une phrase de Guy Debord dans sa lettre

      « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes médiatisé par des images »

      Le rapport social a été coupé au montage, Sandrine Rousseau se souviendra longtemps de son passage à #ONPC. Le seul point positif de ce buzz, pour l’auteure, serait qu’il fasse grimper les ventes de son livre. Guy Debord écrivait qu’il importe peu, à l’ère du spectacle, que l’on croie le mensonge auquel on se trouve continuellement exposé, l’essentiel étant qu’il soit la seule chose à laquelle on ai droit.
      http://www.gouvernement.fr/ministre/marlene-schiappa

    • Ce qui me taraude, c’est que beaucoup de femmes pensent en ces termes exprimés par Angot : « Je ne suis pas une victime, je suis une personne. » Comme s’il fallait choisir. Une personne victime dans une situation donnée n’est pas une victime à vie, en toutes circonstances. Victime, ce n’est pas une identité en soi. Etre renvoyée au miroir de la victime, à des schémas sociaux, est difficile, douloureux, révoltant. Mais je crois que cette étape de la reconnaissance de l’asymétrie entre les hommes et les femmes, donc de l’inégalité et des violences spécifiques, est un passage collectif nécessaire pour qui rêve d’égalité et de liberté. Je sais que les féministes sont de ce fait parfois accusées de porter un « discours victimaire », comme si nous voulions enfermer les femmes dans le rôle de victimes, les amalgamer dans un tout homogène, une « brochette », en niant les réalités individuelles évidemment si diverses, les chemins que chacune s’invente pour survivre, vivre dans le monde tel qu’il est. Que des femmes arrivent à se débrouiller toutes seules, tant mieux. Mais nous avons le devoir de tendre la main à celles, si nombreuses, qui en ont besoin. Nous devons modifier l’ordre existant pour que reculent les violences faites aux femmes, pour que ce ne soit plus « comme ça », pour que le désir masculin sorte d’un modèle prédateur. Ce que nous voulons, c’est que la société mesure, comprenne et déjoue les mécanismes à l’œuvre. Si nous voulons combattre le viol, le harcèlement sexuel, nous ne pouvons échapper à une entreprise de changement des normes.

      sur les victimes par C.Autain

    • Ce qui est pénible avec Angot c’est qu’elle refuse de voir le sexisme et la culture du viol comme un problème culturel et sociétal à combattre. Elle ne propose absolument rien pour faire reculer ce fléau, tout ce qu’elle répète c’est : « c’est comme ça, un point c’est tout. » Aucun argument ! Elle a trouvé refuge elle dans la littérature et ce faisant, elle voudrait faire de son cas une généralité. Mais tout le monde n’a pas les mêmes ressorts face à ces violences et de toute façon, ce combat doit être mené individuellement ET collectivement.

    • Angot à une posture ultra individualiste très viriliste et patriarcale. Elle est forte comme un homme avec des grosses couilles d’auteur-écrivain et elle s’en sort elle (le résultat est pas fabuleux pourtant) et si les autres victimes ne s’en sortent pas c’est leur faute à elles d’avoir subit une agression et Angot se fera une devoir de les agressée à son tour. Les agresseurs par contre pas de pbl, surtout si ils ont une belle plume comme Céline qui fait tellement bander les littérateurs.

      @aude_v je suis désolé pour ce que tu as enduré, mais ca fait pas de Rousseau une bonne ou mauvaise victime. Une femme victime de misogynie n’a pas été solidaire 100% du temps avec 100% des femmes. C’est pas cool mais ca n’a pas sa place ici.
      #procès_de_la_victime #sororité

    • Désolé @aude_v d’avoir été blessante et d’avoir minoré le harcelement et son déni que tu as enduré. Je te fait mes excuses. Je vais édité les parties qui donnent des infos par rapport à ton témoignage puisque tu l’as enlevé.

    • @aude_v : Les informations que tu donnes sur Rousseau sont intéressantes, si on souhaite juger Rousseau, mais en effet, je suis d’accord avec ce qu’exprime mad_meg, à savoir que les faits ONPC dépassent le cas particulier de Rousseau. Je doute que Moix et Angot se soient défoulés sur Rousseau parce qu’ils étaient au courant des faits que tu as subis ou de faits équivalents dont Rousseau serait coutumière (faits que personne ne remet en cause d’ailleurs, en tout cas pas moi).
      Ils se sont défoulés sur cette femme parce que femme.

    • Après Angot : la télé publique, c’est vraiment « comme ça » ? - Arrêt sur images
      https://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=10205

      Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, « on se débrouille, c’est comme ça ». Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça.

    • je consulte rarement slate.fr sauf parfois quand il est indiqué ici sur @seenthis J’ai trouvé ce lien sur tumblr ici : http://lechatfeministe.tumblr.com
      ce résumé me semble tellement juste que je le repost intégrale (sans les liens interne qui ne manque pas d’intérêts aussi)

      source : http://m.slate.fr/story/152003/christine-angotsandrine-rousseau-pas-clash

      Ne réduisons pas l’échange Christine Angot-Sandrine Rousseau à un vulgaire clash télé
      Le piège était grossier. On a pourtant sauté dedans avec entrain.
      Samedi soir, dans « On n’est pas couché », a eu lieu une « altercation » entre #Sandrine_Rousseau, qui accuse l’ex-député #Denis_Baupin d’agression sexuelle, et l’écrivain et chroniqueuse #Christine_Angot. Dès la veille, la « séquence », comme on dit désormais, était largement teasée dans la presse avec force ellipses…

      Pendant deux jours, nous avons été abreuvés d’articles écrits non sans gourmandise annonçant qu’un « violent clash » –une « violente altercation »– avait eu lieu lors de l’enregistrement de l’émission entre Sandrine Rousseau et Christine Angot. Que cette dernière a quitté le plateau, et que la première a pleuré.

      L’Express, avant même la diffusion de l’émission, concluait l’article ainsi :

      « Sans jamais que le mot d’“inceste” soit prononcé, la réaction épidermique de Christine Angot, qui est d’ailleurs citée dans le livre de Sandrine Rousseau, tient sans doute à son histoire personnelle. Mais cela autorisait-il la chroniqueuse à prendre à partie une invitée, victime elle-aussi d’une agression ? »

      « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau »

      La production, elle, a bien pris soin de tirer une autre grosse ficelle, en prévenant que le moment où Angot quitte le plateau a été coupé au montage, pour faire « faire preuve d’élégance » à l’égard de sa chroniqueuse –pourquoi, d’ailleurs, avoir pris soin de le dire ici, quand tant d’autres émissions ont été également coupés sans que cela fasse l’objet d’un communiqué de la prod’ ? L’élégance, cela aurait été de ne pas chauffer le téléspectateur à blanc, de ne pas dire que le départ d’Angot n’apportait « rien sur le fond » et donc vider de son sens la réaction de l’écrivain. L’élégance aurait et de ne pas scénariser en amont un échange qui avait déjà tout de tragique pour le rabaisser au niveau d’un vulgaire clash comme la télé sait les organiser. Avec en plus, cette façon de sous-entendre qu’un désaccord entre deux femmes est au mieux une simple bataille de chiffonière. Les termes « harpies », « hystériques » et « folles » n’auront d’ailleurs pas tardé.

      On s‘attendait donc à assister à une scène d’une violence inouïe. À une mise à mort. Un ami me confiait : « Je pensais presque qu’Angot avait pété les plombs et tapé sur Rousseau. » Mais en regardant l’échange –long, ample, fourni, et ne se résumant certainement pas à quelques phrases tirées de leur contexte qui ont permis à plusieurs sites web de continuer à faire leur beurre–, on réalise que ça n’est ni un clash, ni une altercation, et certainement pas un « bad buzz ». On a assisté à la rencontre de deux souffrances. Et constaté qu’une douleur + une douleur, ça ne s’annule pas.

      Ici, Claude Askolovitch écrit pourquoi « il ne faut pas condamner Angot pour les larmes de Rousseau ». Que ce sont bien deux souffrances, mais aussi deux manières de les intellectualiser qui se trouvent confrontées, sans jamais se rejoindre.

      Pas une grande communauté de victimes

      Pour Rousseau, il faut « parler ». Pour Angot, il faut se « débrouiller ». Et il y a, je crois, eu un grand malentendu sur l’emploi de ce verbe : « se débrouiller ». Angot n’impose pas, elle constate. Que quand on a été victime d’une agression sexuelle, on est seul, on se démerde. C’est terrible oui, mais c’est comme ça. Elle n’intime pas à Rousseau l’ordre de se taire, elle lui dit de lui foutre la paix, et à elle, et à toutes les autres victimes (Angot a été victime d’inceste paternel). De ne pas appeler à former une grande communauté de victimes, car chacun(e) doit se débrouiller. En écrivant des livres, en militant, en ne faisant rien…

      Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures

      Elle essaie aussi de nous dire quelque chose, et on est passés à côté. « Parler » n’est pas nécessairement moins violent que « se débrouiller ». Il y a, sur ces questions des violences faites aux femmes, une injonction à dire. Il suffit de voir ce que les femmes victimes de viols et d’agressions entendent systématiquement : « Porte plainte ! il ne faut pas se taire ! Sinon, cela arrivera à d’autres et cela sera de ta faute. » Voilà comme on passe de victime à coresponsable, simplement parce qu’on a préféré se taire, pour les raisons que ne devraient appartenir qu’à nous.

      Rousseau, elle, croit au collectif. Elle est optimiste, ou en tout cas, y met toutes ces forces. Elle veut que la parole se libère. Et dit comme ça, on ne peut qu’être d’accord. D’ailleurs, je suis d’accord avec les deux. Je comprends Angot et je comprends Rousseau. Même s’il est vrai, qu’après avoir vu l’échange, j’ai ressenti une peine immense pour Sandrine Rousseau, davantage que pour Angot, que je sens et sait plus costaude.

      Choisir son camp, pourquoi ?

      La question est de savoir qui nous a demandé nos avis. Pourquoi devrait-on choisir ? Pourquoi devrait-on élire notre victime préférée et disqualifier l’autre ? Peu importe que Sandrine Rousseau elle-même ait pris soin de préciser que ce n’est pas Angot qui l’a fait pleurer. Tout cela est trop compliqué et trop peu commode : ça va beaucoup plus vite de décréter qu’il y a de bonnes et de mauvaises victimes. De décider que certaines sont audibles et légitimes, et d’autres trop dures. Que leurs traits, leur rage, ne collent pas avec l’idée qu’on se fait d’une femme abusée. Nécessairement démolie mais vaillante.

      On a le sentiment aussi que l’imaginaire collectif veut décréter la sororité obligatoire. Que la solidarité féminine doit aller de soi. Et qu’une femme qui s’en prend à une autre femme est une traitresse. Un homme admonestant une femme sera bien souvent moins accablé. Une femme qui crie sur une femme, et c’est une faute morale, un canif dans le contrat qui ferait des femmes des sœurs unies dans la douleur. Contrat qu’on a jamais signé. Il est sidérant aussi de constater que les auteurs –supposés ou non– des violences dont Angot et Rousseau parlent, ont été eux, extraordinairement épargnés par les commentateurs.

      L’ironie de la chose, c’est que ceux qui se sont découverts une fibre féministe (coucou Rémi Gaillard) se sont pourtant acharnés sur Angot avec fiel et sexisme.

      Torrents de haine

      Il existe sur Facebook un événement « Cours de self contrôle avec Christine Angot ». Je m’y suis abonnée pour voir. Et c’est bien ce que je redoutais : blagues misogynes, remarques odieuses sur le physique, posts débiles sur Angot « qui a ses règles », des « Christine sera notre punching-ball ». Pour de nouveaux hérauts de la lutte contre les violences faites aux femmes, c’est assez cocasse.

      Pour finir, ce moment n’a rien a voir avec « TPMP » ou « Salut les Terriens », monuments de dégueulasserie cathodique. Ce moment est un crève-cœur, parce qu’on est impuissant face à tant de souffrances. Il est aussi symptomatique de notre besoin de choisir un camp, de façon forcément binaire : il faut être #TeamQuelquechose. C’est finalement la façon dont les femmes doivent réagir à la violence qui a été commentée ; pas les auteurs de violences. Ce qui donne tristement raison à Angot : « C’est tellement compliqué de parler. »

    • https://www.franceculture.fr/emissions/la-chronique-de-jean-birnbaum/la-chronique-de-jean-birnbaum-jeudi-5-octobre-2017

      Moi qui aime profondément Angot et ses textes, et qui supporte mal les attaques obscènes dont elle est la cible depuis si longtemps, je me suis souvenu d’un échange que nous avions eu, au cours duquel je lui avais demandé pourquoi elle n’avait jamais porté plainte contre son père qui avait abusé d’elle sexuellement. Elle m’avait révélé qu’en réalité elle avait porté plainte, juste avant ses 28 ans, avant la prescription. Elle avait été bien reçue par un commissaire qui lui avait expliqué que, vu l’ancienneté des faits, son père ne serait sans doute pas condamné. Angot avait donc renoncé et des années plus tard, me racontant cette scène, elle avait conclu, je la cite : « Je vous le dis, il n’y a qu’une seule chose de valable, c’est la littérature. La justice, la police, ce n’est rien. Il n’y a pas de vérité hors de la littérature ».

    • Sauver Angot ! Après l’essorage de Sandrine Rousseau par Christine Angot et Yann Moix chez Ruquier, après le cyber-lynchage consécutif d’Angot, ils sont deux à tenter de sauver l’écrivaine, sur le site Slate.

      D’abord, Claude Askolovitch, de la revue de presse de France Inter. Puis Nadia Daam (notamment chroniqueuse sur Europe 1). Ils disent sensiblement la même chose. Oui, Sandrine Rousseau a souffert, mais Christine Angot aussi. Souffrance contre souffrance. Que n’ont-elles réussi à se parler ! D’ailleurs, le terrible "on se débrouille, c’est comme ça" d’Angot, n’est pas vraiment un "on se débrouille, c’est comme ça", tente d’expliquer Daam. On l’aura mal comprise. Alors reprenons.

      Oui, Angot a souffert. Et elle en a fait un très grand livre, "L’inceste" (paru en 1999), suivi d’un autre, "Une semaine de vacances", paru en 2012. Oui, Angot est (à mon sens) un écrivain français majeur d’aujourd’hui. Mais parmi tous ceux qui auront vu l’agression insensée (et incompréhensible, après montage-charcutage) dont a été victime Sandrine Rousseau sur le plateau de Ruquier, qui l’auront vue en direct, en replay, dans les videos promotionnelles, qui en auront entendu parler dans les buzz préalables orchestrés par la prod de l’émission, combien SAVENT qui est Christine Angot ?

      Combien l’ont lue ? Un sur dix ? Un sur cinq ? Ce serait déjà énorme. Pour eux, cette personne hystérique est une snipeuse de Ruquier comme avant elle Salamé, Polony ou Pulvar. C’est une voix de la télé publique, rien de plus, rien de moins. Le message délivré par la télévision publique, par la chroniqueuse de la télévision publique, aux victimes d’agressions sexuelles, notamment de la part des puissants, et sans aucune atténuation de l’animateur sur le plateau, restera donc : face aux agressions sexuelles, "on se débrouille, c’est comme ça".

      Mission de la télé publique

      Autrement dit, rien à faire. Personne à qui parler, Aucune instance à laquelle s’adresser. Aucun recours. Aucune aide, aucune solidarité à attendre, aucun espoir. Rien. La soumission à la loi du mâle est immémoriale, pourquoi ça changerait ? Si tu en es capable, tu fais un livre. Sinon tu te débrouilles. C’est comme ça. Ce message est d’abord profondément de droite. Le "c’est comme ça", c’est la plus pure définition de la droite (la définition de la gauche étant par exemple "et si ça pouvait être autrement ?").

      Comme le dit très bien Clémentine Autain, si nous aspirons à être sujets de nos vies, c’est précisément pour que ce ne soit plus « comme ça ». Le point de vue politique est celui qui n’accepte pas la résignation et qui, loin de laisser chaque femme se débrouiller seule avec le violeur, entend fonder une réponse collective". Au moins, le "c’est comme ça" est-il cohérent avec la récente évolution vallso-macronienne d’Angot.

      Mais le "c’est comme ça" est surtout profondément incivique. Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Non, le crime organisé, c’est pas "comme ça". La haine raciale, c’est pas "comme ça". La torture, c’est pas "comme ça". La fraude fiscale, c’est pas "comme ça". Il y a des lois nationales, des lois de la guerre, du droit international. La mission de la télévision publique est-elle d’en proclamer l’inefficacité radicale et absolue ? Le CSA a été saisi par le gouvernement. A lui de dire si la télé, "c’est comme ça".

      http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-nos-vies-connectees/20171003.OBS5457/le-on-se-debrouille-c-est-comme-ca-d-angot-profondement-inciviq

    • Pour celleux qu’auraient pas compris, je conseille de passer en mode essorage rapide sur RTL.
      http://www.rtl.fr/emission/les-grosses-tetes

      N°1 en France, RTL affiche une audience confortable de 12,2% avec une durée d’écoute élevée de 2H25 en moyenne, faisant mentir ceux qui prédisaient la chute de la maison de la Rue Bayard avec le vieillissement de son auditoire. Le meilleur exemple de sa recette gagnante est le rajeunissement des « Grosses Têtes » qui se sont appuyées sur l’arrivée de Laurent #Ruquier pour renouveler avec succès la formule de l’émission culte de Philippe Bouvard.

      Pas de doute, on est bien en France !

  • J’ai fait ici le bilan des trois premiers mois (au 14 août 2017) de casse systématique des acquis sociaux par le gouvernement Macron :
    https://seenthis.net/messages/604392

    #EnMarcheVersLeFN #Emmanuel_Macron #gouvernement_Macron #réformes_antisociales #recension

    Passons maintenant aux trois mois suivant, soit jusqu’au 13 novembre 2017 (et cette fois ci je laisse aussi les liens originaux, c’est plus facile pour faire une revue de presse)...

    EMPLOIS AIDÉS : « ON SUPPRIME L’ÉCHELLE AVANT DE FABRIQUER UN ESCALIER » (17 minutes)
    #François_Ruffin, YouTube, le 16 août 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=IGolFm7M7rE


    https://seenthis.net/messages/626993

    Politique du logement : le gouvernement exclut les couches moyennes et populaires
    Patrice Leclerc, Médiapart, le 18 août 2017
    https://blogs.mediapart.fr/patrice-leclerc/blog/180817/politique-du-logement-le-gouvernement-exclut-les-couches-moyennes-et
    https://seenthis.net/messages/623444

    Une réforme du système des services à la personne créerait des « dizaines de milliers » d’emplois
    Le Monde, le 20 août 2017
    http://www.lemonde.fr/emploi/article/2017/08/20/une-reforme-du-systeme-des-services-a-la-personne-creerait-des-dizaines-de-m
    https://seenthis.net/messages/623461

    Emplois aidés : pour Ruffin, un système pervers mais indispensable
    Yéti Blog, le 21 août 2017
    https://yetiblog.org/emplois-aides-francois-ruffin
    https://seenthis.net/messages/623596

    Pourquoi les « baisses de charges » sont un piège pour les salarié-es
    La Rotative, le 21 août 2017
    https://larotative.info/pourquoi-les-baisses-de-charges-2360.html
    https://seenthis.net/messages/623702

    Le mauvais procès fait aux contrats aidés
    Laurent Jeanneau, Alternatives Economiques, le 23 août 2017
    https://www.alternatives-economiques.fr/mauvais-proces-aux-contrats-aides/00080033
    https://seenthis.net/messages/624549

    Fin des contrats aidés, le cri d’alerte du maire de Saint-Benoit de Carmaux !
    Thomas Portes, Médiapart, le 23 août 2017
    https://blogs.mediapart.fr/thomas-portes/blog/230817/fin-des-contrats-aides-le-cri-dalerte-du-maire-de-saint-benoit-de-ca
    https://seenthis.net/messages/626990

    Non, la France n’est pas allergique aux réformes !
    Guillaume Duval, Alternatives Economiques, le 25 août 2017
    https://www.alternatives-economiques.fr/non-france-nest-allergique-aux-reformes/00080059
    https://seenthis.net/messages/625918

    Episode 1 : La nouvelle #loi_travail n’a pas pris de vacances. Détricotage par nos experts en plein apéro d’été.
    Tiphaine Blot, #Attac Play, le 26 août 2017
    https://vimeo.com/230123561


    https://seenthis.net/messages/624821

    Découvrez le « Petit guide de résistance à la loi Travail XXL »
    #Attac France, le 28 août 2017
    https://france.attac.org/se-mobiliser/loi-travail-xxl-c-est-toujours-non/article/decouvrez-le-petit-guide-de-resistance-a-la-loi-travail-xxl
    https://seenthis.net/messages/624821

    Blanquer favorable à l’enseignement de la Marseillaise dès le primaire
    Le Figaro, le 29 août 2017
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/08/29/97001-20170829FILWWW00289-blanquer-favorable-a-l-enseignement-de-la-marseil
    https://seenthis.net/messages/625479

    Mais d’où viennent les fortunes de plus en plus scandaleuses des PDG du CAC 40 ? Aux milliards de dividendes versés à foison, volés à leurs millions de salariés à qui ils exigent des sacrifices toujours plus grands du fait de la "crise"...Cherchez l’erreur...
    Jean Lévy, Ca n’Empêche Pas Nicolas, le 29 août 2017
    http://canempechepasnicolas.over-blog.com/2017/08/mais-d-ou-viennent-les-fortunes-de-plus-en-plus-scan
    https://seenthis.net/messages/625922

    Irrigation : le rapport démentiel des docteurs Folamour du ministère de l’Agriculture
    Marc Laimé, LES EAUX GLACÉES DU CALCUL ÉGOÏSTE, le 30 août 2017
    http://www.eauxglacees.com/Irrigation-le-rapport-dementiel
    https://seenthis.net/messages/625657

    Chômeurs visibles et invisibles : la barre des 11 millions dépassée !
    Réformer aujourd’hui, le 30 août 2017
    https://reformeraujourdhui.blogspot.ca/2017/08/chomeurs-visibles-et-invisibles-la.html
    https://seenthis.net/messages/625655

    Ordonnances et démocratie ne font pas bon ménage
    Michel Fize, The Dissident, le 30 août 2017
    http://the-dissident.eu/12206/ordonnances-democratie-ne-menage
    https://seenthis.net/messages/625927

    Leurs contrats aidés supprimés, des employées de vie scolaire loupent la rentrée
    Xavier Ridon, Rue89, le 30 août 2017
    http://rue89bordeaux.com/2017/08/contrat-aide-radie-louper-rentree-scolaire
    https://seenthis.net/messages/625928

    La suppression de contrats aidés menace-t-elle la rentrée scolaire ?
    Christine Legrand, La Croix, le 30 août 2017
    https://www.la-croix.com/Famille/Education/suppression-contrats-aides-menace-elle-rentree-scolaire-2017-08-30-1200873
    https://seenthis.net/messages/632668

    Crise agricole : comment empêcher banques et créanciers de s’enrichir grâce au sur-endettement des paysans
    Nolwenn Weiler, Basta, le 31 août 2017
    https://www.bastamag.net/Crise-agricole-comment-empecher-banques-et-creanciers-de-s-enrichir-grace-
    https://seenthis.net/messages/625848

    Mettons Jupiter à terre !
    Alternative Libertaire, le 31 août 2017
    http://www.alternativelibertaire.org/?Mettons-Jupiter-a-terre
    https://seenthis.net/messages/625919

    Leurs mensonges sont énormes, Ils font le pire, ils ont passé le code du travail à l’acide
    Gérard Filoche, le 31 août 2017
    http://www.filoche.net/2017/08/31/leurs-mensonges-sont-enormes-c%E2%80%99est-pire-ils-ont-passe-le-code-a-l%E
    https://seenthis.net/messages/626213

    Macron veut remplacer le code du travail par le code du capital
    Le Vent Se Lève, le 31 août 2017
    http://lvsl.fr/macron-veut-remplacer-le-code-du-travail-par-le-code-du-capital
    https://seenthis.net/messages/626215

    Rennes : La pollution d’une rivière par Lactalis tue aussi oiseaux et mammifères
    20 Minutes, le 31 août 2017
    http://www.20minutes.fr/rennes/2124575-20170831-rennes-pollution-riviere-lactalis-tue-aussi-oiseaux-mammi
    https://seenthis.net/messages/626637

    Édito : Massacre à la tronçonneuse
    #CQFD, Septembre 2017
    http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-no157
    https://seenthis.net/messages/628655

    Entretien avec l’écrivaine #Lola_Lafon
    CQFD, Septembre 2017
    http://cqfd-journal.org/Entretien-avec-l-ecrivaine-Lola
    https://seenthis.net/messages/628655

    Macron dévoile les ordonnances pour détruire le Code du travail
    Anthony Torres, World Socialist Web Site, le 1er septembre 2017
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/sep2017/macr-s01.shtml
    https://seenthis.net/messages/626203

    La loi de la jungle au travail
    Laura Drompt, Le Courrier, le 1er septembre 2017
    https://www.lecourrier.ch/152205/la_loi_de_la_jungle_au_travail
    https://seenthis.net/messages/626288

    CAC 40 : les profits des entreprises ont grimpé quatre fois plus vite que leur chiffre d’affaires
    La Tribune, le 1er septembre 2017
    http://www.latribune.fr/bourse/cac-40-les-profits-des-entreprises-ont-grimpe-quatre-fois-plus-vite-que-le
    https://seenthis.net/messages/626242

    Le CHSCT éparpillé façon puzzle
    Clotilde de Gastines et Stéphane Vincent, Santé et Travail, le 1er septembre 2017
    http://www.sante-et-travail.fr/le-chsct-eparpille-facon-puzzle_fr_art_641_79311.html
    https://seenthis.net/messages/626523

    Baisse des APL : un coup de rabot qui fait mal !
    Pierre Madec, Alternatives Economiques, le 1er septembre 2017
    http://blogs.alternatives-economiques.fr/madec/2017/09/01/baisse-des-apl-un-coup-de-rabot-qui-fait-mal
    https://seenthis.net/messages/626878

    Les ordonnances désordonnées
    Jacques Sapir, Russeurope, le 1er septembre 2017
    https://russeurope.hypotheses.org/6253
    https://seenthis.net/messages/631791

    Gilbert Cette, la carte secrète de Macron qui prône un SMIC par région et par âge !
    Thomas Portes, Médiapart, le 2 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/thomas-portes/blog/020917/gilbert-cette-la-carte-secrete-de-macron-qui-prone-un-smic-par-regio
    https://seenthis.net/messages/626815

    #Jean-Michel_Blanquer. Une politique scolaire et de droite et de droite
    Alain Beitone, Démocratisation Scolaire, le 2 septembre 2017
    https://www.democratisation-scolaire.fr/spip.php?rubrique1
    https://seenthis.net/messages/627495

    Le fantôme de l’affaire Cahuzac habite à l’Elysée
    #Edwy_Plenel, #Médiapart, le 2 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/edwy-plenel/blog/020917/le-fantome-de-l-affaire-cahuzac-habite-l-elysee
    https://seenthis.net/messages/632450

    Restos du Cœur : la fin des repas chauds à Grenoble, faute de budget suffisant
    Gael Brulin, 24 Matins, le 3 septembre 2017
    https://www.24matins.fr/restos-coeur-fin-repas-chauds-a-grenoble-faute-de-budget-suffisant-592802
    https://seenthis.net/messages/626989

    La rentrée de rêve ! ou pas …pour les AESH
    Humeur et fureur des précaires "AESH" et "EVS", le 3 septembre 2017
    https://briand0493.wordpress.com/2017/09/03/la-rentre-de-rve-ou-pas-pour-les-aesh
    https://seenthis.net/messages/632668

    IRP : mort sur ordonnances ?
    Jean-Max Llorca, Miroir Social, le 5 septembre 2017
    http://www.miroirsocial.com/actualite/14959/irp-mort-sur-ordonnances
    https://seenthis.net/messages/627112

    #Emmanuel_Todd : "Macron, c’est l’écrasement des catégories sociales inférieures"
    L’Obs, Youtube, le 5 septembre 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=XBNVV949xrA


    https://seenthis.net/messages/628352

    Après le Code du travail, Macron attaque les systèmes de protection sociale
    Francis Dubois, World Socialist Web Site, le 6 septembre 2017
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/sep2017/macr-s06.shtml
    https://seenthis.net/messages/627444

    Macron et les propriétaires : remarques économiques, anthropologiques et morales
    Olivier Tonneau, Médiapart, le 6 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/olivier-tonneau/blog/060917/macron-et-les-proprietaires-remarques-economiques-anthropologiques-e
    https://seenthis.net/messages/627506

    La France lance un vaste plan de privatisations
    La Libre Belgique, le 6 septembre 2017
    http://www.lalibre.be/actu/international/la-france-lance-un-vaste-plan-de-privatisations-59b0001dcd70fc627d5ee617
    https://seenthis.net/messages/627748

    Au royaume des privatisations cyniques
    Marwen Belkaid, le 6 septembre 2017
    https://marwen-belkaid.com/2017/09/06/au-royaume-des-privatisations-cyniques
    https://seenthis.net/messages/627759

    La prime d’activité ne sera revalorisée que dans un an
    Solveig Godeluck, Les Echos, le 6 septembre 2017
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/010216685672-la-prime-dactivite-ne-sera-revalorisee-que-dans-un-an-2112208.
    https://seenthis.net/messages/627887

    VIDEO. "On nous robotise" : une infirmière dénonce les cadences infernales à l’hôpital
    Envoyé Spécial, France 2, le 6 septembre 2017
    http://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/video-on-nous-robotise-une-infirmiere-denonce-les-cadences-infernales-a
    https://seenthis.net/messages/627926

    Loi travail : les droits des femmes passent (aussi) à la trappe
    Médiapart, le 6 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/060917/loi-travail-les-droits-des-femmes-passent-aussi-la-trappe
    https://seenthis.net/messages/633093

    La loi sur les hydrocarbures laisse la porte ouverte au gaz de couche
    Lorène Lavocat, Reporterre, le 7 septembre 2017
    https://reporterre.net/La-loi-sur-les-hydrocarbures-laisse-la-porte-ouverte-au-gaz-de-couche
    https://seenthis.net/messages/627760

    Plafonnement des indemnités prud’homales : comment le gouvernement encourage la délinquance patronale
    Florence Monier, Basta, le 7 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Plafonnement-des-indemnites-prud-homales-comment-le-gouvernement-encourage
    https://seenthis.net/messages/627789

    Prestations sociales : les « dérives » de la chasse à la fraude
    Raphaëlle Besse Desmoulières, Le Monde, le 7 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/09/07/prestations-sociales-les-derives-de-la-chasse-a-la-fraude_5182321_823448.htm
    https://seenthis.net/messages/627815

    Loi travail, les droits des femmes passent (aussi) à la trappe
    UFAL, le 7 septembre 2017
    http://www.ufal.org/feminisme-2/tribune-loi-travail-les-droits-des-femmes-passent-aussi-a-la-trappe
    https://seenthis.net/messages/628046

    Rupture conventionnelle collective : retour aux plans « chèques valises »
    Eric Beaudouin, Miroir Social, le 8 septembre 2017
    http://www.miroirsocial.com/actualite/14982/rupture-conventionnelle-collective-retour-aux-plans-cheques-valises
    https://seenthis.net/messages/628048

    #Philippe_Martinez (CGT) : « Une telle attaque contre le monde du travail, les chômeurs et les retraités est inédite »
    Agnès Rousseaux et Ivan du Roy, Basta, le 8 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Philippe-Martinez-CGT-Une-telle-attaque-contre-le-monde-du-travail-les-cho
    https://seenthis.net/messages/628162

    Réforme de l’assurance chômage : patronat et syndicats alertent le gouvernement
    Jean-Christophe Chanut, La Tribune, le 8 septembre 2017
    http://www.latribune.fr/economie/france/reforme-de-l-assurance-chomage-patronat-et-syndicats-alertent-le-gouvernem
    https://seenthis.net/messages/628304

    Les 10% les plus riches vont bénéficier de 4 milliards d’euros de baisse d’impôts grâce à Macron
    Politique, le 8 septembre 2017
    http://www.politique.net/2017090801-baisse-d-impots-pour-les-plus-riches.htm
    https://seenthis.net/messages/628334

    Une reprise à durée déterminée
    Bruno Ducoudré et Xavier Timbeau, OFCE, le 8 septembre 2017
    https://www.ofce.sciences-po.fr/blog/une-reprise-a-duree-determinee
    https://seenthis.net/messages/628336

    Ordonnances travail : "trois miettes pour les salariés, ça ne fait pas un quignon !"
    Arrêt Sur Images, le 8 septembre 2017
    http://www.arretsurimages.net/emissions/2017-09-08/ordonnances-travail-trois-miettes-pour-les-salaries-ca-ne-fait-pas-u
    https://seenthis.net/messages/628413

    #FPP menacée par la disparition des emplois aidés
    Fréquence Paris Plurielle, le 8 septembre 2017
    http://www.rfpp.net/spip.php?article607
    https://seenthis.net/messages/629710

    Licenciement : moins de stress pour l’employeur, il aura "droit à l’erreur"
    Marianne Rey, L’Express, le 09 septembre 2017
    https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/licenciement-moins-de-stress-pour-l-employeur-il-aura-droit-a-l
    https://seenthis.net/messages/631589

    Les mesures Macron au service des patrons – Travailleurs, chômeurs, tous en lutte !
    Exploités Énervés, le 10 septembre 2017
    https://exploitesenerves.noblogs.org/les-mesures-macron-au-service-des-patrons-travailleurs-cho
    https://seenthis.net/messages/628946

    Santé au travail : pourquoi la suppression des CHSCT est devenue la priorité des milieux patronaux les plus rétrogrades
    Nolwenn Weiler, Basta, le 11 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Sante-au-travail-pourquoi-la-suppression-des-CHSCT-est-devenue-la-priorite
    https://seenthis.net/messages/628781

    Retard des aides au bio : des fonctionnaires dénoncent l’hypocrisie du gouvernement
    Sophie Chapelle, Basta, le 11 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Retard-des-aides-au-bio-des-fonctionnaires-denoncent-l-hypocrisie-du
    https://seenthis.net/messages/628794

    #Gérard_Collomb veut « pouvoir muter et radier un fonctionnaire radicalisé »
    Le Figaro, le 11 septembre 2017
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/09/11/01016-20170911ARTFIG00009-gerard-collomb-veut-pouvoir-muter-et-radier-un-fo
    https://seenthis.net/messages/628840

    Macron veut « libérer » la construction via une réduction des normes
    Good Planet, le 12 septembre 2017
    https://www.goodplanet.info/actualite/2017/09/12/macron-veut-liberer-construction-via-reduction-normes
    https://seenthis.net/messages/629137

    110 000 emplois d’intérêt public supprimés, les coûteuses exonérations aux grandes entreprises maintenues
    Nolwenn Weiler, Basta, le 12 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/110-000-emplois-d-interet-public-supprimes-les-couteuses-exonerations-aux
    https://seenthis.net/messages/629176

    Avant / après les ordonnances loi travail XXL
    UGICT
    http://www.ugict.cgt.fr/ordonnances
    https://seenthis.net/messages/629237

    Macron, l’arrogance solitaire du pouvoir
    François Cocq, La France Insoumise, le 12 septembre 2017
    https://lafranceinsoumise.fr/2017/09/12/macron-larrogance-solitaire-pouvoir
    https://seenthis.net/messages/629278

    Vives critiques du Conseil national du numérique contre les récentes lois sécuritaires
    La Monde, le 12 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/12/vives-critiques-du-conseil-national-du-numerique-contre-les-recentes-lois-se
    https://seenthis.net/messages/629422

    Forces de l’ordre : pourquoi tant de grenades ?
    Robin Pagès, les parents et la sœur de Rémi Fraisse, Emmanuelle Michallon, Franck Michallon, Clair et Brigitte Michallon, la famille et les amis de Robin, Libération, le 12 septembre 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/09/12/forces-de-l-ordre-pourquoi-tant-de-grenades_1595843
    https://seenthis.net/messages/629493

    Un policier du Val-de-Marne dénonce les dérives de la lutte contre l’immigration illégale
    Denis Courtine, Le Parisien, le 12 septembre 2017
    http://m.leparisien.fr/amp/ablon-sur-seine-94480/val-de-marne-un-policier-denonce-les-derives-de-la-lutte-contre-l-immig
    https://seenthis.net/messages/629533

    Prud’hommes : depuis la loi Macron de 2015, le nombre des saisines est en chute
    Charlotte Chabas, Le Monde, le 12 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/09/12/prud-hommes-depuis-la-loi-macron-de-2015-le-nombre-des-saisines-est-en-chute
    https://seenthis.net/messages/629581

    Les nouveaux PEL seront taxés à 30 % dès la première année
    Audrey Tonnelier, Le Monde, le 13 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/economie-francaise/article/2017/09/13/les-nouveaux-pel-seront-taxes-a-30-des-la-premiere-annee_5184713_1656968.htm
    https://seenthis.net/messages/629450

    La CGT peine à mobiliser contre la loi travail
    Antoine Garbay, Le Figaro, le 13 septembre 2017
    http://www.lefigaro.fr/social/2017/09/12/20011-20170912ARTFIG00345-la-cgt-peine-a-mobiliser-contre-la-loi-travail.ph
    https://seenthis.net/messages/629450

    Livret A : un tour de bonneteau au profit des banques
    Laurent Mauduit, Médiapart, le 13 septembre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/130917/livret-un-tour-de-bonneteau-au-profit-des-banques
    https://seenthis.net/messages/629566

    Des consultations à 46 et 60 euros vont faire leur apparition chez les médecins généralistes
    Géraldine Houdayer, France Bleu, le 13 septembre 2017
    https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/des-consultations-a-46-et-60-euros-vont-faire-leur-apparition-chez-les-me
    https://seenthis.net/messages/629816

    Les 3.520 ménages les plus riches de France planquent… 140 milliards d’euros dans les paradis fiscaux !
    Emmanuel Lévy, Marianne, le 13 septembre 2017
    https://www.marianne.net/economie/les-3-520-menages-les-plus-riches-de-france-planquent-140-milliards-d-euro
    https://seenthis.net/messages/630435

    Gouvernement : La stratégie du choc
    Politis, le 13 septembre 2017
    https://www.politis.fr/articles/2017/09/gouvernement-la-strategie-du-choc-37553
    https://seenthis.net/messages/630438

    S’affranchir du RSI, certains Français prennent le risque
    Charline Hurel, Le Monde, le 14 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/09/14/s-affranchir-du-rsi-certains-francais-prennent-le-risque_5185573_823448.html
    https://seenthis.net/messages/629581

    Entre CETA et climat, Emmanuel Macron choisit le CETA
    Maxime Combes, Médiapart, le 14 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/140917/entre-ceta-et-climat-emmanuel-macron-choisit-le-ceta
    https://seenthis.net/messages/629779

    Les députés s’alarment des conditions de travail dans les maisons de retraite
    Manon Rescan, Le Monde, le 14 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/09/14/ehpad-les-deputes-s-alarment-des-conditions-de-travail_5185588_3224.html
    https://seenthis.net/messages/630440

    Indemnités légales de licenciement : la fausse promesse du gouvernement
    Tiphaine Thuillier, L’Express, le 14 septembre 2017
    https://lentreprise.lexpress.fr/rh-management/droit-travail/indemnites-de-licenciement-le-gouvernement-est-il-en-train-de-m
    https://seenthis.net/messages/630638

    "Consultation contraception" à 46 euros : la majoration qui fait mal aux mineures
    Emilie Tôn, L’Express, le 15 septembre 2017
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/consultation-contraception-a-46-euros-la-majoration-qui-fait-mal-aux-mineur
    https://seenthis.net/messages/629816

    Une réforme de l’assurance-chômage sans les chômeurs ?
    Actu Chomage, le 16 septembre 2017
    http://www.actuchomage.org/2017091627128/Social-economie-et-politique/une-reforme-de-lassurance-chomage-sans-les-chomeurs.html
    https://seenthis.net/messages/630359

    Alerte danger : les réponses sociales se tendent ou s’effritent
    Jean-Pierre Rosenczveig, Le Monde, le 16 septembre 2017
    http://jprosen.blog.lemonde.fr/2017/09/16/alerte-danger-les-reponses-sociales-se-tendent-ou-seffritent
    https://seenthis.net/messages/630392

    Vaincre Macron
    Bernard Friot et Judith Bernard, Hors Série, le 16 septembre 2017
    http://www.hors-serie.net/Dans-le-Texte/2017-09-16/Vaincre-Macron-id263
    https://seenthis.net/messages/630415

    Le grand malaise des étudiants infirmiers
    Christel de Taddeo, Le JDD, le 17 septembre 2017
    http://www.lejdd.fr/societe/sante/les-eleves-infirmiers-vont-mal-3437915
    https://seenthis.net/messages/630399

    L’état de santé des étudiants en soins infirmiers est "préoccupant"
    Europe 1, le 17 septembre 2017
    http://www.europe1.fr/sante/letat-de-sante-des-etudiants-en-soins-infirmiers-est-preoccupant-3438185
    https://seenthis.net/messages/630399

    CE, CHSCT et DP : chronique d’une mort annoncée
    Aurélie Moreau, Miroir Social, le 18 septembre 2017
    http://www.miroirsocial.com/actualite/15003/ce-chsct-et-dp-chronique-d-une-mort-annoncee
    https://seenthis.net/messages/630566

    Plan climat : « 4 mesures phares pour cibler et aider les ménages aux moyens limités »
    Good Planet, le 18 septembre 2017
    https://www.goodplanet.info/actualite/2017/09/18/plan-climat-4-mesures-phares-cibler-aider-menages-aux-moyens-limites
    https://seenthis.net/messages/630579

    Une stagnation historique des niveaux de vie
    Centre d’observation de la société, le 18 septembre 2017
    http://www.observationsociete.fr/revenus/inegalites-revenus/une-nouvelle-ere-de-stagnation-des-revenus-est-elle-ouverte.html
    https://seenthis.net/messages/630590

    Le séminaire "team building" des députés macronistes : 250.000 euros aux frais du contribuable
    Étienne Girard, Marianne, le 19 septembre 2017
    https://www.marianne.net/politique/exclusif-le-seminaire-team-building-des-deputes-macronistes-250000-euros-a
    https://seenthis.net/messages/631582

    Le Yémen est un premier test de politique étrangère pour Macron
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 19 septembre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/international/190917/le-yemen-est-un-premier-test-de-politique-etrangere-pour-macron
    https://seenthis.net/messages/630851

    Désir d’alternance au pouvoir : Togo, premier test pour Emmanuel Macron
    Ici Lomé, le 20 septembre 2017
    http://news.icilome.com/?idnews=838826&t=desir-d-alternance-au-pouvoir--togo,-premier-test-pou
    https://seenthis.net/messages/631124

    Délocalisations et licenciements boursiers : le beau cadeau du gouvernement aux actionnaires des multinationales
    Olivier Petitjean, Basta, le 20 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Delocalisations-et-licenciements-boursiers-le-beau-cadeau-du-gouvernement-
    https://seenthis.net/messages/631062

    Comme Collomb, Macron veut "sortir de l’État de droit" (ou presque)
    Marianne, le 20 septembre
    https://www.marianne.net/politique/comme-collomb-macron-veut-sortir-de-l-etat-de-droit-ou-presque
    https://seenthis.net/messages/631475

    De la misère (des contrats aidés) en milieu non-marchand
    Fernando TEIVES, L’alterpresse68, le 20 septembre 2017
    http://lalterpresse.info/de-misere-contrats-aides-milieu-non-marchand
    https://seenthis.net/messages/632668

    AAH et revenu du conjoint : la mesure choquante ?
    Aimée Le Goff, Handicap.fr, le 21 septembre 2017
    https://informations.handicap.fr/art-aah-revenu-conjoint-51-10191.php
    https://seenthis.net/messages/634218

    Pas touche à l’APL, oui à la baisse des loyers
    A. Messaoud, Miroir Social, le 21 septembre 2017
    http://www.miroirsocial.com/actualite/15035/pas-touche-a-l-apl-oui-a-la-baisse-des-loyers
    https://seenthis.net/messages/631272

    Ordonnances Le patronat de la métallurgie sabre le champagne
    Marc Chevallier et Sandrine Foulon, Alternatives Exonomiques, le 21 septembre 2017
    https://www.alternatives-economiques.fr/patronat-de-metallurgie-sabre-champagne/00080497
    https://seenthis.net/messages/631571

    Pénicaud au Pré Catelan, le bois de Boulogne aux fainéants !
    Médiapart, le 21 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/210917/penicaud-au-pre-catelan-le-bois-de-boulogne-aux-faineants
    https://seenthis.net/messages/631851

    Handicap : pourquoi 3 500 enfants n’ont toujours pas accès à l’école
    Moina Fauchier-Delavigne, Le Monde, le 21 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/09/21/handicap-malgre-la-promesse-de-macron-3-500-enfants-sans-auxiliaire-de-vie-s
    https://seenthis.net/messages/632668

    Comment la France s’apprête à devenir un Etat policier où chacun est transformé en potentiel suspect
    Barnabé Binctin, Basta, le 22 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Comment-la-France-s-apprete-a-devenir-un-Etat-policier-ou-chacun-est-trans
    https://seenthis.net/messages/631696

    Macron approuve la réforme du Code du travail malgré la pression de la rue
    Crash Debug, le 22 septembre 2017
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/14012-macron-approuve-la-reforme-du-code-du-travail-malgre-la-pression-de
    https://seenthis.net/messages/631584

    Hulot signe la prolongation d’un permis d’hydrocarbures en Guyane pour Total
    Maxime Combes, Médiapart, le 22 septembre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/maxime-combes/blog/220917/hulot-signe-la-prolongation-dun-permis-dhydrocarbures-en-guyane-pour
    https://seenthis.net/messages/631668

    L’Etat supprime les aides au maintien de l’agriculture bio
    Laurence Girard, Le Monde, le 22 septembre 2017
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/09/22/l-etat-supprime-les-aides-au-maintien-de-l-agriculture-bio_5189584_3234.html
    https://seenthis.net/messages/631754

    En marche vers la précarité généralisée !
    Réformer Aujourd’hui, le 22 septembre 2017
    https://reformeraujourdhui.blogspot.ca/2017/09/en-marche-vers-la-precarite-generalisee.html
    https://seenthis.net/messages/631791

    Les ordonnances mettent gravement en danger les victimes de harcèlement sexuel
    Nolwenn Weiler, Basta, le 22 septembre 2017
    https://www.bastamag.net/Les-ordonnances-mettent-gravement-en-danger-les-victimes-de-harcelement-se
    https://seenthis.net/messages/632447

    Convention d’assurance chômage : du changement pour octobre 2017
    Loi 1901, le 25 septembre 2017
    http://www.loi1901.com/breves_associatives.php?moteur1=1082
    https://seenthis.net/messages/633101

    Drôle d’ambiance en Macronie
    Agnès Maillard, Le Monolecte, le 25 septembre 2017
    https://blog.monolecte.fr/2017/09/25/drole-dambiance-macronie
    https://seenthis.net/messages/632349

    Loi travail : quel impact pour les femmes ?
    Elle, le 25 septembre 2017
    http://www.elle.fr/Societe/Le-travail/Faire-bouger-les-choses/Loi-travail-quel-impact-pour-les-femmes-3544652
    https://seenthis.net/messages/632447

    JO Paris 2024 : l’exorbitant voyage de la délégation française au Pérou
    L’Obs, le 26 septembre 2017
    https://tempsreel.nouvelobs.com/sport/20170926.OBS5185/jo-paris-2024-l-exorbitant-voyage-de-la-delegation-francaise-au
    https://seenthis.net/messages/631582

    Sous pression des lobbys, le gouvernement renonce à interdire le glyphosate
    Sophie Chapelle, L’Observatoire des Multinationales, le 26 septembre 2017
    http://multinationales.org/Sous-pression-des-lobbys-le-gouvernement-renonce-a-interdire-le-gly
    https://seenthis.net/messages/632552

    Chômage en hausse fin août - Macron compte sur les journalistes pour occulter ...
    Benoit Boussemart, le 26 Septembre 2017
    http://richessem.eklablog.com/article-257-chomage-en-hausse-fin-aout-macron-compte-sur-les-jou
    https://seenthis.net/messages/632812

    PJL Terro : sans commentaires (ou très peu), épisode 1
    La Quadrature du Net, le 27 septembre 2017
    https://www.laquadrature.net/fr/pjlmechant-verbatim-20170925
    https://seenthis.net/messages/632969

    Les députés adoptent l’obligation de déclarer tous ses identifiants électroniques
    Marc Rees, NextImpact, le 27 septembre 2017
    https://amp.nextinpact.com/news/105265-les-deputes-adoptent-lobligation-declarer-tous-ses-identifian
    https://seenthis.net/messages/632978

    Impôts : qui gagne, qui perd ?
    Guillaume Duval, Alternatives Economiques, le 27 septembre 2017
    https://www.alternatives-economiques.fr/impots-gagne-perd/00080713
    https://seenthis.net/messages/632982

    Pas de barème pour les victimes de harcèlement sexuel ayant pris acte de la rupture de leur contrat de travail, selon le ministère du travail
    Marilyn Baldeck, AVFT, le 27 septembre 2017
    http://www.avft.org/2017/09/27/de-bareme-victimes-de-harcelement-sexuel-ayant-pris-acte-de-rupture-de-contrat
    https://seenthis.net/messages/632447

    Retraites : chronique d’une réforme annoncée
    Philippe Pihet, Miroir Social, le 27 septembre 2017
    http://www.miroirsocial.com/actualite/15059/retraites-chronique-d-une-reforme-annoncee
    https://seenthis.net/messages/632821

    La Loi du soupçon intérieur arrive : place à l’arbitraire
    Antoine Champagne, Reflets, le 27 septembre 2017
    https://reflets.info/la-loi-du-soupcon-interieur-arrive-place-a-larbitraire
    https://seenthis.net/messages/632891

    Nouvelles mesures fiscales : la redistribution à l’envers
    Guillaume Liégard, Regards, le 28 septembre 2017
    http://www.regards.fr/mauvais-esprit-par-guillaume-liegard/article/nouvelles-mesures-fiscales-la-redistribution-a-l-envers
    https://seenthis.net/messages/633080

    Les ordonnances affaiblissent les victimes de harcèlement
    Louise Fessard, Médiapart, le 28 septembre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280917/les-ordonnances-affaiblissent-les-victimes-de-harcelement
    https://seenthis.net/messages/633093

    Ordonnances : les femmes victimes de harcèlement sexuel au travail moins protégées.
    https://ordonnancesnonmerci.wordpress.com
    https://seenthis.net/messages/633093

    La #CGT réagit : Sécurité Sociale 2018 : une priorité à l’austérité confirmée
    Front de Gauche de Pierre Bénite, le 28 septembre 2017
    http://fdgpierrebe.over-blog.com/2017/09/la-cgt-reagit-securite-sociale-2018-une-priorite-a-l-austerit
    https://seenthis.net/messages/633287

    Les ordonnances Travail vues par les représentants du personnel
    Robin Gabaston, Marianne, le 28 septembre 2017
    https://www.marianne.net/societe/les-ordonnances-travail-vues-par-les-representants-du-personnel
    https://seenthis.net/messages/633432

    La réduction des contrats aidés, une vraie menace pour les radios libres
    Elise Racque, Télérama, le 29 septembre 2017
    http://www.telerama.fr/radio/la-reduction-des-contrats-aides,-une-vraie-menace-pour-les-radios-libres,n5
    https://seenthis.net/messages/633430

    La sortie de l’état d’urgence finit en dérapages
    Hervé Liffran, Le Canard Enchaîné, le 29 septembre 2017
    https://resistanceinventerre.wordpress.com/2017/09/29/la-sortie-de-letat-durgence-finit-en-derapages
    https://seenthis.net/messages/633444

    Liste des attaques passées, présentes et futures de Macron
    Paris-Luttes Info, le 29 septembre 2017
    https://paris-luttes.info/liste-des-attaques-passees-8788
    https://seenthis.net/messages/633668

    Manifestations : la nouvelle stratégie anticasseurs de la police
    Christophe Cornevin, Telegraph, le 29 septembre 2017
    http://telegra.ph/Manifestations--la-nouvelle-strategie-anticasseurs-de-la-police-09-29
    https://seenthis.net/messages/633744

    Avec ses ordonnances Travail, Macron a réussi à nous refourguer… le CPE pour tous
    Thomas Vampouille, Marianne, le 29 septembre 2017
    https://www.marianne.net/societe/avec-ses-ordonnances-travail-macron-reussi-nous-refourguer-le-cpe-pour-tou
    https://seenthis.net/messages/634133

    Quand l’exception infirme la règle
    Xavier Sauvignet, Lundi Matin, le 30 septembre 2017
    https://lundi.am/Quand-l-exception-infirme-la-regle
    https://seenthis.net/messages/632388

    Prime d’activité : Après les retraités, le gouvernement s’attaque aux handicapés
    Gherasim Bataille, Révolution Permanente, le 2 octobre 2017
    http://www.revolutionpermanente.fr/Prime-d-activite-Apres-les-retraites-le-gouvernement-s-attaque-
    https://seenthis.net/messages/634399

    Le gouvernement envisagerait d’introduire les interdictions de manifester dans le droit commun
    RT, le 30 septembre 2017
    https://francais.rt.com/france/43966-gouvernement-reflechirait-il-introduire-interdiction
    https://seenthis.net/messages/633707

    Le gouvernement laisse tomber les quartiers populaires
    Coordination nationale Pas sans nous, Reporterre, le 3 octobre 2017
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-laisse-tomber-les-quartiers-populaires
    https://seenthis.net/messages/634436

    Toucher le chômage après une démission : une promesse à 14 milliards d’euros ?
    Par Geoffrey Bonnefoy, L’Expansion, le 3 octobre 2017
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/toucher-le-chomage-apres-une-demission-une-promesse-a-14-milliar
    https://seenthis.net/messages/634498

    GM&S : Macron dénonce ceux qui cherchent à "foutre le bordel"
    Le Point, le 4 octobre 2017
    http://www.lepoint.fr/politique/gm-s-macron-evoque-ceux-qui-veulent-foutre-le-bordel-plutot-que-chercher-du-
    https://seenthis.net/messages/635000

    Alors qu’il discute avec le président de la région Nouvelle-Aquitaine dans un couloir, le président de la République a cette phrase : « Il y a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes. Parce qu’il y en a certains qui ont les qualifications pour le faire. »

    (...)

    Déjà quand il était ministre de l’Économie, après avoir évoqué les salariées « illettrées » de l’abattoir breton Gad, il s’était emporté face à un gréviste en mai 2016, lui assénant : « Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt : la meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler. » Une polémique s’était ensuivie sur un supposé « mépris » de classe de la part de l’ancien banquier. Rebelote en juillet dernier, avec sa phrase sur les « gens qui ne sont rien » puis en août, il évoquait la « France [qui] n’est pas un pays réformable » et s’en prenait en septembre aux « fainéants ».

    “L’hôpital est malade” : des infirmiers racontent leur enfer quotidien
    Amélie Quentel, Les Inrocks, le 4 octobre 2017
    http://www.lesinrocks.com/2017/10/04/actualite/lhopital-est-malade-des-infirmiers-racontent-leur-enfer-quotidien-119933
    https://seenthis.net/messages/636179

    Loi Hulot : sous l’impulsion du gouvernement, l’Assemblée nationale vote une loi en demi-teinte
    350 Français, le 5 octobre 2017
    https://350.org/fr/press-release/loi-hulot-sous-limpulsion-du-gouvernement-lassemblee-nationale-vote-une-loi-en-
    https://seenthis.net/messages/635017

    APL : le gouvernement aggrave la crise du logement
    La France Insoumise, le 5 octobre 2017
    https://lafranceinsoumise.fr/2017/10/05/apl-gouvernement-aggrave-crise-logement
    https://seenthis.net/messages/635449

    Climat : à Bruxelles, la France lâche les renouvelables
    Christophe Gueugneau et Jade Lindgaard, Médiapart, le 5 octobre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/france/051017/climat-bruxelles-la-france-lache-les-renouvelables
    https://seenthis.net/messages/635639

    Le vote de la loi antiterroriste prépare un régime autoritaire en Anthony Torres, World Socialist Web Site, le 6 octobre 2017
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/anti-o06.shtml
    https://seenthis.net/messages/635248

    Aujourd’hui à poil, demain au fond du trou ?
    L’Ours Danseur, le 6 octobre 2017
    https://loursdanseur.redux.online/aujourdhui-a-poil-demain-au-fond-du-trou
    https://seenthis.net/messages/635535

    Pour Macron, on a raison de ne pas se révolter
    Claude Askolovitch, Slate, le 6 octobre 2017
    http://www.slate.fr/story/152183/macron-se-revolter
    https://seenthis.net/messages/636326

    Les artistes et les auteurs s’inquiètent de la hausse de la CSG
    Sofia Anastasio, France Musique, le 6 octobre 2017
    https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/les-artistes-et-les-auteurs-s-inquietent-de-la-hausse-de-la-csg-37578
    https://seenthis.net/messages/637324

    RÉVÉLATION MEDIAPART : MACRON A MENTI. HULOT DOIT CHOISIR
    Osons Causer, Youtube, le 7 octobre 2017
    https://www.youtube.com/watch?v=YyY5gtXxtho

    Droit du travail : le macronisme est un thatcherisme
    Paul Malgrati, Le Vent se Lève, le 8 octobre 2017
    http://lvsl.fr/le-macronisme-est-un-thatcherisme
    https://seenthis.net/messages/635911

    Budget de la recherche 2018 : la vérité est dans le bleu
    Sylvestre Huet, Le Monde, le 8 octobre 2017
    http://huet.blog.lemonde.fr/2017/10/08/budget-de-la-recherche-2017-la-verite-est-dans-le-bleu
    https://seenthis.net/messages/636028

    Les reculs sur le projet de loi Hulot prouvent que notre maison brûle et que nous votons ailleurs
    Maxime Combes et Nicolas Haeringer, Huffington Post, le 10 octobre 2017
    http://www.huffingtonpost.fr/maxime-combes/les-reculs-sur-le-projet-de-loi-hulot-prouvent-que-notre-maison-brule
    https://seenthis.net/messages/636205

    Suppression de l’ISF : une faute historique
    #Thomas_Piketty, Le Monde, le 10 octobre 2017
    http://piketty.blog.lemonde.fr/2017/10/10/isf-une-faute-historique
    https://seenthis.net/messages/636287

    Loi antiterroriste : « Nous sommes passés de l’Etat de droit à l’Etat de surveillance »
    Anne Chemin et Jean-Baptiste Jacquin, Le Monde, le 11 octobre 2017
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/11/mireille-delmas-marty-nous-sommes-passes-de-l-etat-de-droit-a-l-etat-de-surv
    https://seenthis.net/messages/636736

    Comment tuer la Sécu
    Le Blog de Bernard Gensane, le 12 octobre 2017
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/10/comment-tuer-la-secu.html
    https://seenthis.net/messages/636756

    L’environnement, nouvelle frontière du capitalisme
    Marc Laimé, Le Monde Diplo, le 13 octobre 2017
    http://blog.mondediplo.net/2017-10-13-L-environnement-nouvelle-frontiere-du-capitalisme
    https://seenthis.net/messages/637181

    Dépenses sociales : la France ne va pas dans le mur
    Sandrine Foulon, Alternatives Economiques, le 13 octobre 2017
    https://www.alternatives-economiques.fr/depenses-sociales-france-ne-va-mur/00080824
    https://seenthis.net/messages/637188

    Macron se défend d’être "arrogant" et s’en prend aux envieux
    La Libre Belgique, le 13 octobre 2017
    http://www.lalibre.be/actu/international/france-macron-se-defend-d-etre-arrogant-et-s-en-prend-aux-envieux-59e0e864cd
    https://seenthis.net/messages/637254

    Projet de suppression des AF pour les ménages les plus aisés : une économie budgétaire plutôt qu’une vraie réforme...
    Réformer Aujourd’hui, le 13 octobre 2017
    https://reformeraujourdhui.blogspot.ca/2017/10/projet-de-suppression-des-af-pour-les.html
    https://seenthis.net/messages/637294

    Expulser tous les condamnés étrangers sans papiers, une mesure contraire au droit européen
    Maryline Baumard, Le Monde, le 16 octobre 2017
    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/10/16/expulser-tous-les-condamnes-etrangers-sans-papiers-une-mesure-contraire-au-d
    https://seenthis.net/messages/637742

    Georges Louis, inculpé pour port de banderole : sous Macron, la répression se porte bien
    Véronique Valentino, L’Autre Quotidien, le 16 octobre 2017
    http://www.lautrequotidien.fr/gratuit/2017/10/16/0r5x7b8ba5t2h4kkhsjdnugpto0ayz-3658d
    https://seenthis.net/messages/637861

    Dans son interview, Macron maintient le cap de sa politique militariste et anti-ouvrière
    Francis Dubois, World Socialist Web Site, le 17 octobre 2017
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/macr-o17.shtml
    https://seenthis.net/messages/637766

    L’omerta sur les cadeaux de Macron aux ultrariches
    Laurent Mauduit, Médiapart, le 18 octobre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/181017/l-omerta-sur-les-cadeaux-de-macron-aux-ultrariches
    https://seenthis.net/messages/638341

    La police de sécurité du quotidien n’est "pas le retour à la police de proximité"
    Le Midi Libre, le 18 octobre 2017
    http://www.midilibre.fr/2017/10/18/la-police-de-securite-du-quotidien-n-est-pas-le-retour-a-la-police-de-prox
    https://seenthis.net/messages/638577

    Pesticides « tueurs d’abeilles » : une nouvelle couleuvre majeure pour Nicolas Hulot ?
    Coralie Schaub, Libération, le 19 octobre 2017
    http://www.liberation.fr/france/2017/10/19/pesticides-tueurs-d-abeilles-une-nouvelle-couleuvre-majeure-pour-nicolas-
    https://seenthis.net/messages/638607

    La nouvelle loi Travail enfonce les victimes de harcèlement sexuel
    Émilie Massemin, Reporterre, le 19 octobre 2017
    https://reporterre.net/La-nouvelle-loi-Travail-enfonce-les-victimes-de-harcelement-sexuel
    https://seenthis.net/messages/638803

    Nicolas Hulot va-t-il avaler la nouvelle couleuvre du prolongement de la licence du glyphosate ?
    Réformer Aujourd’hui, le 21 octobre 2017
    https://reformeraujourdhui.blogspot.ca/2017/10/nicolas-hulot-va-t-il-avaler-la.html
    https://seenthis.net/messages/639259

    Le gouvernement affaiblit la lutte contre la pollution en pompant le budget des Agences de l’eau
    Lorène Lavocat, Reporterre, le 24 octobre 2017
    https://reporterre.net/Le-gouvernement-affaiblit-la-lutte-contre-la-pollution-en-pompant-le-bud
    https://seenthis.net/messages/640242

    « La “flat tax” est une bombe à retardement pour les finances publiques »
    Gabriel Zucman, Le Monde, le 25 octobre 2017
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/25/la-flat-tax-est-une-bombe-a-retardement-pour-les-finances-publiques_5205612_
    https://seenthis.net/messages/639901

    Sécurité sociale : nouvelles attaques
    Aline RETESSE, Lutte Ouvrière, le 25 octobre 2017
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2017/10/25/securite-sociale-nouvelles-attaques_97771.html
    https://seenthis.net/messages/639929

    Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes : « On va vers la déshumanisation de l’hôpital »
    Daniel Hourquebie, La Dépêche, le 25 octobre 2017
    https://www.ladepeche.fr/article/2017/10/25/2672395-patrick-pelloux-president-association-medecins-urgentistes-va-vers
    https://seenthis.net/messages/640266

    La tension monte autour de France Télévisions
    Alexandre Piquard, Le Monde, le 26 octobre 2017
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/10/26/la-tension-monte-autour-de-france-televisions_5206205_3236.html
    https://seenthis.net/messages/640182

    Budget 2018 : les 100 contribuables les plus riches vont récupérer 1,5 million d’euros par an
    Ilan Caro, France Info, le 26 octobre 2017
    http://www.francetvinfo.fr/economie/budget/budget-2018-les-100-contribuables-les-plus-riches-vont-recuperer-1-5-mi
    https://seenthis.net/messages/640590

    Immigration : l’accès à l’allocation aux demandeurs d’asile et au RSA sera révisé en Guyane
    AFP, le 27 octobre 2017
    http://www.boursorama.com/actualites/immigration-l-acces-a-l-allocation-aux-demandeurs-d-asile-et-au-rsa-sera
    https://seenthis.net/messages/640795

    La baisse de l’allocation versée aux parents de jeunes enfants votée à l’Assemblée
    BFM TV, le 27 octobre 2017
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/france/la-baisse-de-l-allocation-versee-aux-parents-de-jeunes-enfants-vo
    https://seenthis.net/messages/641511

    Santé. L’obligation du tiers payant généralisé sera supprimée au 30 novembre
    Ouest France, le 28 octobre 2017
    https://www.ouest-france.fr/politique/institutions/assemblee-nationale/l-obligation-du-tiers-payant-generalise-sera-supprime-au-30-novembre-53
    https://seenthis.net/messages/641706

    La visite de Sissi à Paris ou la leçon de realpolitik selon Macron
    Warda Mohamed, Middle East Eye, le 29 octobre 2017
    http://www.middleeasteye.net/fr/analyses/visite-de-sissi-paris-une-le-de-realpolitik-selon-macron-1361308943
    https://seenthis.net/messages/640711

    "Le Néant et le politique", L’échappée, de Harold Bernat (2017)
    https://www.lechappee.org/le-neant-et-le-politique
    https://seenthis.net/messages/640929

    Anne Hidalgo supprime les colonies de vacances des enfants des personnels pour financer les JO !
    Revolution Permanente, le 30 octobre 2017
    http://www.revolutionpermanente.fr/Anne-Hidalgo-supprime-les-colonies-de-vacances-des-enfants-des-
    https://seenthis.net/messages/641443

    Enseignement Supérieur : des reculs sans précédents, un combat à préparer
    George Waters, Revolution Permanente, le 30 octobre 2017
    http://www.revolutionpermanente.fr/Reformes-de-l-Enseignement-Superieur-des-reculs-sans-precedents
    https://seenthis.net/messages/641446

    LOI n° 2017-1510 du 30 octobre 2017 renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=F2A4A5ADFCD2EEDB3EB247225D28DD78.tplgfr40s
    https://seenthis.net/messages/641427

    La France prolonge illégalement les contrôles aux frontières intérieures Schengen
    La Cimade, Mediapart, le 31 octobre 2017
    https://blogs.mediapart.fr/la-cimade/blog/311017/la-france-prolonge-illegalement-les-controles-aux-frontieres-interie
    https://seenthis.net/messages/641427

    Augmentation des rémunérations en cabinets ministériels : "Choquant", selon Dosière
    Le Point, le 31 octobre 2017
    http://www.lepoint.fr/politique/augmentation-des-remunerations-en-cabinets-ministeriels-choquant-selon-dosie
    https://seenthis.net/messages/641709

    La France bascule dans l’état d’urgence permanent
    JÉRÔME HOURDEAUX, Mediapart, le 1er novembre 2017
    https://www.mediapart.fr/journal/france/011117/la-france-bascule-dans-letat-durgence-permanent?onglet=full
    https://seenthis.net/messages/641442

    Réforme de l’assurance‑chômage, en politique aussi il peut y avoir violation du contrat psychologique
    Caroline Diard, The Conversation, le 2 novembre 2017
    https://theconversation.com/reforme-de-lassurance-chomage-en-politique-aussi-il-peut-y-avoir-vi
    https://seenthis.net/messages/642020

    L’Assemblée vote des coupes claires dans les aides au logement
    Le Monde, le 3 novembre 2017
    http://www.lemonde.fr/logement/article/2017/11/03/l-assemblee-vote-des-coupes-claires-dans-les-aides-au-logement_5209455_16534
    https://seenthis.net/messages/642070

    Le chanoine de Latran Macron confond laïcité et oecuménisme
    François Cocq, Marianne, le 3 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/642514

    +20% pour les salaires des conseillers ministériels qui passent à 8 SMIC mensuels !
    Initiative Communiste, le 6 novembre 2017
    https://seenthis.net/messages/642637

    Loi travail, APL, logement, santé : un gouvernement de combat contre les travailleurs
    Lutte Ouvrière, le 6 novembre 2017
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/loi-travail-apl-logement-sante-un-gouvernement-de-combat-contre-les-
    https://seenthis.net/messages/642961

    Soupçon de bavure de l’armée française au Mali
    Cyril Bensimon et Ghalia Kadiri, Le Monde, le 7 novembre 2017
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/07/soupcon-de-bavure-de-l-armee-francaise-au-mali_5211279_3212.html
    https://seenthis.net/messages/643060

    La lutte contre le chômage devient-elle une lutte contre les chômeurs ? (40 minutes)
    Hervé Gardette, France Culture, le 7 novembre 2017
    https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/la-lutte-contre-le-chomage-devient-elle-une-lutte-contre-les-chomeurs


    https://seenthis.net/messages/643061

    « Depuis l’état d’urgence, il est devenu normal d’aller en prison pour ce qu’on pourrait faire, et non pour ce qu’on a fait » État d’urgence, Mathieu Rivat et Ferdinand Cazalis, Jef Klak, le 8 novembre 2017
    http://jefklak.org/?p=4853
    https://seenthis.net/messages/643294

    Contrôle des chômeurs : les vrais chiffres de Pôle emploi
    Alain Ruello, Les Echos, le 8 novembre 2017
    https://www.lesechos.fr/economie-france/social/030843963179-controle-des-chomeurs-les-vrais-chiffres-de-pole-emploi-212854
    https://seenthis.net/sites/1299712

    Les Caf vont chercher les familles qui ne réclament pas leurs prestations
    Guillaume Poingt, Le Figaro, le 8 novembre 2017
    http://www.lefigaro.fr/social/2017/11/08/20011-20171108ARTFIG00225-les-caf-vont-chercher-les-familles-qui-ne-reclame
    https://seenthis.net/messages/643347

    La suppression du pécule des enfants placés, un grave recul !
    Lyes LOUFFOK, Bondy Blog, le 9 novembre 2017
    http://www.bondyblog.fr/201711090830/la-suppression-du-pecule-des-enfants-places-un-grave-recul
    https://seenthis.net/messages/643385

    Les réformes du logement sous l’ère Macron : économies budgétaires ou changement de modèle ?
    Jean-Claude Driant, Métro Politiques, le 9 novembre 2017
    http://www.metropolitiques.eu/Les-reformes-du-logement-sous-l-ere-Macron-economies-budgetaires-ou-
    https://seenthis.net/messages/643413

    Fin des emplois aidés : veut-on d’une société où les politiques sociales sont décidées par les multinationales ?
    Jérôme Polidor, Basta, le 10 novembre 2017
    https://www.bastamag.net/Fin-des-emplois-aides-veut-on-d-une-societe-ou-les-politiques-sociales-son
    https://seenthis.net/messages/643837

    Macron radie en masse les chômeurs de listes de Pôle Emploi
    Francis Dubois, World Socialist Web Site, le 13 novembre 2017
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/nov2017/chom-n13.shtml
    https://seenthis.net/messages/644285

    On arrive à la fin de cette liste, à la fin du bilan des 6 premiers mois de Macron, et c’est pas gai...

  • Niquer la France n’est pas rédhibitoire | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/147543/obono-nique-la-france

    Danièle Obono, française, diplômée de l’université, bibliothécaire, députée, est aussi non-patriote. Oratrice de La France insoumise, soutien de Mélenchon, elle s’est opposée à lui publiquement, nettement, quand il a suggéré que des soldats français pourraient protéger la population gabonaise dans des troubles post-électoraux, en septembre 2016. Elle n’est pas patriote. C’est pour cela qu’il faut la défendre ; précisément pour ce qu’on lui reproche. Cela va nous faire énormément de bien, pour peu qu’elle tienne la distance, d’avoir au parlement une femme que le salut au drapeau inspire aussi peu, pour nous rappeler qu’on peut penser en dehors du village.

    Il faut revenir au début de l’histoire. En 2012, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne (AGRIF), un groupe catho-tradi, xénophobe et maurrassien, porte plainte contre un groupe musical lillois, ZEP (Zone d’expression populaire), pour une chanson rappante sur fonds de musette sobrement intitulée « Nique la France ». Une pétition se monte pour défendre les artistes, signée par des noms reconnus de la radicalité, Besancenot ou Noël Mamère, mais aussi par Obono, alors inconnue au bataillon, qui a milité dans des combats minoritaires, culturels et trotskisants. Cinq ans passent et Obono, ancienne de la LCR et du NPA, désormais France insoumise, devient députée, et comme telle invitée au jury populaire des « Grandes Gueules », l’émission de parole brute de RMC, et là voilà confrontée à cette vieille affaire. Nous vivons dans un temps postérieur à Charlie, et l’amour de la Patrie n’est pas un détail. Ainsi donc, s’étonnent les animateurs, elle défend le droit à niquer la France ? Elle parle de liberté d’expression, ce genre de chose. On lui demande si elle dit « Vive la France », puisque ce pays l’a éduquée. Elle s’amuse et biaise, se demande si on est le 14-Juillet, et elle ne se lève pas tous les matins en chantant « vive la France ». Un chroniqueur mécontent l’exécute de bon sens. « Vous êtes plus facile à soutenir “Nique la France” qu’à dire “Vive la France” », dit-il, et ajoute une ode au pays qui emporte le morceau. La suite est la polémique que l’on sait.

    #anti-colonialisme #non-patriotisme #nationalisme

    • Je l’ai posté avant de le lire car le sujet m’intersse mais dit donc quel #paternalisme ce Claude Askolovitch !

      Mais ces vilenies ne sont pas au niveau de ce rejet absolu que la chanson proclame. Il faut l’assumer. Défendant ZEP, les pétitionnaires de 2012 ne protégeaient pas simplement la liberté des chansonnettes pamphlétaires, mais validaient un refus absolu de nos mythes fondateurs. Danièle Obono n’est pas allée au bout de sa vérité, surprise par les Grandes Gueules. Elle n’a pas dit, retenue par les convenances de sa nouvelle charge ? C’est un paradoxe. Elle aurait pu aller au bout, et en aurait été d’autant plus estimable. Le lieu n’était pas forcément adéquat ? Être sommé de dire « Vive la France » dans un studio de radio est une parodie, et il faut un instant pour comprendre que c’est sérieux. Il faudrait avoir l’esprit d’a-propos.

      Danièle Obono avait l’embarras du choix des réponses. Elle aurait pu titiller l’histoire, et rappeler que ce vicomte Donatien de Rochambeau, combattant de l’indépendance américaine, officier de la République puis de l’Empire, avait maté les esclaves révoltés de nos îles en lâchant sur eux des bouledogues, et écrivait ceci à ses subordonnés :

      « Je vous envoie, mon cher commandant, un détachement de la garde nationale, suivi de 28 chiens bouledogues. Il ne vous sera passé en compte aucune ration, ni dépense pour la nourriture de ces chiens. Vous devez leur donner des nègres à manger. »

      Ce fut nous, dans nos gloires.

      Bref. Danièle Obono a raté l’occasion de digresser sur la patrie. Ce n’est que partie remise. Elle saura faire. Et nous saurons l’apprendre, pour ne pas être naïfs quand nous l’estimeront.

    • Pour ce qui est de Niquer la France, il ne faudrait pas oublier les niqueu(ses)rs professionnel(le)s.
      – Les éditocrates et la presse macron.
      – Les député(e)s en marche et pas mal d’autres.
      – Fraudeurs fiscaux, et autres tricheurs.
      – l’union européenne.
      – L’ex banquer et résident de la république.
      . . . . . . . . . . . . .
      Il leur fallait trouver une brebis galeuse à dénoncer

  • Lettre ouverte à Claude Askolovitch
    https://www.facebook.com/notes/na%C3%ABm-bestandji/lettre-ouverte-%C3%A0-claude-askolovitch/10212090044624441

    En vous alliant à eux pour défendre ce concept, vous noyez l’ensemble des musulmans dans un amalgame désiré par les intégristes. Au lieu d’envoyer une bouée intellectuelle à la société, vous faites boire la tasse à tout le monde… sauf aux islamistes qui sirotent leur verre d’intolérance au bord de l’eau. Malgré la main que vous posez sur nos têtes pour tenter de nous disqualifier en nous accusant de racisme, nous ne nous laisserons pas noyer par votre concept. Sinon, ce ne sera pas seulement la victoire de l’islamisme. Ce sera aussi celle du Front National. Un Front National que vous soutenez
    malgré vous par ce concept fumeux.

    #charliehebdo #charb #ClaudeAskolovitch #islamisme

  • Auchan : Licenciée pour l’exemple Claude Askolovitch / Salte
    http://www.slate.fr/story/121807/auchan-menace-empire-licenciement

    Le licenciement d’une caissière de chez Auchan pour une erreur sur un pot de sauce tomate à 85 centimes n’est pas neutre. Il révèle la fébrilité agressive d’une grande distribution qui se vit, sous ses diverses enseignes, comme un pays en guerre, et à la guerre, on ne fait pas de détail.

    Il y a quelques semaines, Gérard Mulliez, patriarche d’une tribu commerçante milliardaire et solidaire, confiait à Valeurs actuelles quelques secrets de sa réussite, et notamment celui-là : il avait fait donner à ses « hôtesses de caisse » (Gérard Mulliez est l’inventeur d’Auchan, entre autres) des cours d’économie, et il jurait : 
    « Je suis persuadé qu’aujourd’hui nos hôtesses de caisse comprennent mieux l’économie que la moyenne des députés ».

    A relire aujourd’hui, quand une de ces hôtesses de caisse -nous dirons caissière à présent, pour faire simple- a été frappée par la foudre du chômage, on se demande si les cours d’économie intégraient aussi la logique de guerre de la grande distribution, et le concept de licencié pour l’exemple. C’est donc arrivé à l’Auchan City de Tourcoing, tout près de chez les Mulliez qui sont des Nordistes de Croix (commune chic où ils vivent), de Belgique (chic pays où ils vivent à l’abri du fisc), de Roubaix (chic ville où leur saga commença). L’histoire a été contée par La Voix du Nord, puis les media nationaux ont suivi.

    Une faute lourde à 85 centimes
    . . . . . . . . . . .
    Qu’importe la somme et qu’importe le doute. On est fusillé pour deux euros ou pour quatre-vingt-cinq centimes, pour un soupçon ou une distraction, sans mobile apparent. La faiblesse serait une autre traitrise. Et elles ont beau soupirer, les bonnes consciences qui ne savent pas ce qu’est la guerre : comment vaincre l’ennemi, si la caissière oublie la peur ?
    . . . . . . . . . . .

    #auchan #mulliez #Licenciée_pour_l_exemple #Fusillé_pour_l'_exemple #caissiére

    • Et ça passe aux Prud’hommes un machin comme ça ? Y’a pas préjudice pour 85 cts.

      Quand je repense à ces jeunes (du Nord) qui refusaient les critiques envers Mulliez sous pretexte qu’il leur avait fourni un emploi d’été au moment propice...

    • Stéphanie est-elle possiblement coupable d’autres « malversations » ? De l’aveu de la direction elle-même (à France 3) mais surtout à la lecture de la lettre de licenciement : NON

      Stéphanie sait-elle qu’elle se trouve sous la surveillance à la fois de la vidéo, et de la sécurité humaine ? OUI

      Dans ce cas, quel intérêt suprême lui ferait commettre des « malversations » ? Un partage du butin avec la cliente, soit (à supposer que ce partage soit équitable) : 3 petites bouteilles d’eau pétillante, 1 paquet de nouilles Auchan, une demi-boîte de sauce tomate. L’enjeu valait-il tant de risques ? NON

      Une source sûre, employée à la sécurité du magasin, peut-elle confirmer que Stéphanie a été placée sous surveillance (comme cela se fait régulièrement envers d’autres collègues en particulier liées à la CGT), et que cette surveillance a démontré qu’elle était parfaitement innocente de toute « malversation » ? OUI

      La CGT dispose-t-elle d’éléments probants mettant gravement en cause certains personnels de direction du magasin, quant à leur volonté de « faire le ménage » ? OUI

      L’inspection du travail est-elle en charge d’une enquête, depuis plus d’un an, sur de possibles discriminations syndicales et raciales dans ce magasin ? OUI

      L’avocat de notre Union Locale et de sa section syndicale, est-il déjà en charge de toutes les affaires concernant ce magasin et ses pratiques à notre encontre ? OUI

      La direction du magasin a-t-elle tenté à plusieurs reprises de contacter Stéphanie pour « arranger l’affaire » ? OUI

      Un rassemblement aura-t-il lieu devant le magasin, après une campagne auprès de la population et dans le cadre d’un mouvement de grève des salariés du magasin, si Stéphanie n’est pas réintégrée ? OUI

    • On a bu du café Robusta premier prix par hectolitre et on s’en est fait des #ulcères à l’estomac. Pour mettre fin à la décomposition de notre propre intérieur, on a acté que nous n’étions pas malades. La #pauvreté n’est pas une MST. Il a donc fallu chourrer le beurre, l’argent du beurre, la crémière ligotée dans le coffre de la Twingo, et du kawa que seuls les bourges peuvent s’offrir.

      http://infokiosques.net/lire.php?id_article=1345

  • « La laïcité française nourrit-elle le djihadisme ? » Un débat qui monte, qui monte… | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/115985/laicite-djihadisme

    Deux chercheurs américains soulignent dans une étude que « quatre des cinq pays enregistrant les plus forts taux de radicalisation dans le monde sont francophones ». Ils accusent la « culture politique française » et la conception de la laïcité de « virulence ». Une critique déjà soulevée ces derniers mois par de nombreux intellectuels français.

    « Il y a une polémique qui naît avec des déclarations de chercheurs aux Etats-Unis, sur la conception française de la laïcité qui pourrait nourrir le djihadisme, vous êtes d’accord avec cela ? », demandait ce dimanche 27 mars à son interlocuteur, le député Meyer Habib, notre contributeur Claude Askolovitch. « Je ne suis absolument pas d’accord avec cette théorie », répond le député, qui balaie d’un revers de main la question, explosive et dérangeante. Elle implique rien de moins que la remise en cause de notre conception actuelle des liens entre l’Etat et les religions, et des nombreuses « lois sur le voile » édictées depuis 2004.
    Les chercheurs en question sont Will McCants et Chris Meserole, ils appartiennent à la Brookings Institution, un institut de recherche réputé aux Etats-Unis. Ils ont écrit, dans un article publié jeudi dans la revue Foreign Affairs, intitulé « The French Connection » et résumé par l’AFP, que les valeurs politiques et culturelles françaises jouent un rôle clé dans la radicalisation islamiste. Tout part d’un constat qui interpelle : « Aussi bizarre que cela puisse paraître, quatre des cinq pays enregistrant les plus forts taux de radicalisation dans le monde sont francophones, dont les deux premiers en Europe », écrivent-ils.
    « L’approche française de la laïcité est plus incisive que, disons, l’approche britannique. La France et la Belgique, par exemple, sont les deux seuls pays européens à bannir le voile intégral dans les écoles publiques », notent McCants et Meserole. « Par habitant musulman, la Belgique produit nettement plus de combattants étrangers que le Royaume-Uni ou l’Arabie Saoudite ».

  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires
    Une ressource indispensable pour comprendre les polémiques que ce mot engendre,

    http://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

    La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

    Un mot qui remonte à 1910

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

    La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

    Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.
    Un mensonge historique qui dure

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.
    Le « sanglot » de l’homme blanc

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

    Libération, 23 novembre 2010.

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.
    Réfuter la logique d’affrontement

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

    Revue Golias, n° 137, mars 2011.

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

    Le Monde, 6 octobre 2006.

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.
    Alain Ruscio

    1Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    2À l’époque synonyme d’islam.

    3Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    4La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    5Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    6Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    7Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    8Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    9NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    10On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 201

  • « Islamophobie », un mot, un mal plus que centenaires

    http://orientxxi.info/magazine/islamophobie-un-mot-un-mal-plus-que-centenaires,1155

    Historiquement, l’affrontement armé a encadré la totalité de l’histoire des rapports entre l’Occident et le monde musulman. Il fut le premier mode de contact, lors de la conquête arabe du sud de l’Europe, puis lors des Croisades, en Orient. Et si l’on s’en tient à la colonisation française à l’ère moderne, toutes les générations de Français depuis 1830 ont perçu des échos d’affrontements avec le monde arabo-musulman au sein de l’empire : prise d’Alger (1830), guerre menée par Abd el-Kader (1832-1847), révolte de Kabylie (1871), lutte contre les Kroumirs et établissement du protectorat sur la Tunisie (1880-1881), conquête du Maroc et établissement du protectorat sur ce pays (1907-1912), révolte en Algérie (1916-1917), guerre du Rif (1924-1926), révolte et répression en Algérie (mai 1945), affrontements avec l’Istiqlal et le sultan au Maroc (1952-1956), avec le Néo-Destour en Tunisie (1952-1954), cycle clos par la guerre d’Algérie (1954-1962). La parenthèse fut ensuite refermée...provisoirement, puisque le concept de « choc des civilisations » est revenu en force depuis le début du XXIe siècle.

    L’islamophobie, historiquement inséparable du racisme anti-arabe, a plusieurs siècles d’existence. N’est-il pas remarquable, par exemple, que certains éléments constitutifs de la culture historique des Français soient intimement liés à des affrontements avec le monde arabo-musulman ? Pourquoi Poitiers, bataille mineure, a-t-elle pris la dimension de prélude — victorieux — au « choc des civilisations » ? Pourquoi Charles Martel, un peu barbare sur les bords, est-il l’un des premiers héros de l’histoire de France, comme « rempart » de la civilisation ? Interrogez les « Français moyens », ceux en tout cas qui ont encore la mémoire des dates : Poitiers (732) arrive encore dans le peloton de tête, avec le couronnement de Charlemagne en 800, la bataille de Marignan en 1515 ou la prise de la Bastille en 1789.

    Pourquoi la bataille de Roncevaux en 778, où pas un seul musulman n’a combattu (les ennemis du preux Roland étaient des guerriers basques) est-elle devenue le symbole de la fourberie des Sarrazins, attaquant en traîtres à dix contre un ? Nul ancien collégien n’a oublié qu’il a fait connaissance avec la littérature française, naguère, par la Chanson de Roland. Et nul ne peut avoir chassé de sa mémoire la personnification du Bien par les chevaliers de lumière venant d’Occident et celle du Mal par les sombres guerriers de la « nation maudite / Qui est plus noire que n’est l’encre ». C’est plusieurs siècles avant les théoriciens et illustrateurs de la pensée coloniale que l’auteur écrit : « Les païens ont tort, les chrétiens ont le droit. » La guerre entre « eux » et « nous » commençait sous les auspices du manichéisme le plus candide. Oui, le racisme anti-arabe, longtemps (toujours ?) inséparable de l’islamophobie, a plusieurs siècles d’existence, remonte au Moyen-âge (croisades), puis à la Renaissance avec, notamment, les matamores, littéralement les tueurs de maures, de la Reconquista espagnole.

    Plus tard, à l’ère coloniale, l’hostilité fut énoncée avec la plus parfaite bonne conscience, sur le ton de l’évidence : « C’est évident : l’islam est une force de mort, non une force de vie »1. Persuadés d’être porteurs des vraies — des seules — valeurs civilisationnelles, les contemporains de la conquête, puis de la colonisation, allèrent de déboires en désillusions : les catholiques et les missionnaires constataient, navrés, que la religion musulmane était un bloc infissurable ; les laïques intransigeants se désolaient, rageurs, de voir que leur conception de la Raison ne pénétrait pas dans ces cerveaux obscurcis par le fanatisme… Dès lors, les notions d’« Arabes » — la majorité des Français appelaient Arabes tous les colonisés du Maghreb — et de musulmans se fondirent en une sorte de magma incompréhensible, impénétrable. Hostilité de race et hostilité de religion se mêlèrent en une seule « phobie ».

    Il revenait à Ernest Renan de synthétiser tout l’esprit d’une époque :

    L’islam est la plus complète négation de l’Europe. L’islam est le dédain de la science, la suppression de la société civile, c’est l’épouvantable simplicité de l’esprit sémitique, rétrécissant le cerveau humain, le fermant à toute idée délicate, à tout sentiment fin, à toute recherche rationnelle, pour le mettre en face d’une éternelle tautologie : “Dieu est Dieu“.

    La réforme intellectuelle et morale, Paris, Michel Lévy Frères, 1871.

    Un mot qui remonte à 1910

    Il faut nommer cet état d’esprit ; le mot « islamophobie » paraît le mieux adapté. Et contrairement à une vulgate répandue, il est plus que centenaire. La première utilisation du mot retrouvée date de 1910. Elle figure sous la plume d’un certain Alain Quellien, aujourd’hui oublié. Il proposait une définition d’une surprenante modernité :

    L’islamophobie : il y a toujours eu, et il y a encore, un préjugé contre l’islam répandu chez les peuples de civilisation occidentale et chrétienne. Pour d’aucuns, le musulman est l’ennemi naturel et irréconciliable du chrétien et de l’Européen, l’islamisme2 est la négation de la civilisation, et la barbarie, la mauvaise foi et la cruauté sont tout ce qu’on peut attendre de mieux des mahométans.

    La politique musulmane dans l’Afrique occidentale française, Paris, Émile Larose.

    Ainsi, dès sa première apparition écrite, le mot « islamophobie » était accompagné de celui de « préjugé » et du concept de « choc des civilisations ». Suivait une liste impressionnante de citations venant de tous les horizons, multipliant les reproches hostiles : l’islam était assimilé à la guerre sainte, à la polygamie, au fatalisme, enfin à l’inévitable fanatisme.

    La même année, Maurice Delafosse, étudiant lui aussi l’islam, cette fois en Afrique subsaharienne, l’emploie à son tour :

    Pris en bloc, et à l’exception de quelques groupements de Mauritanie encore hostiles à la domination européenne, l’état d’esprit des musulmans de l’Afrique occidentale n’est certainement pas opposé à notre civilisation (…). Quoi qu’en disent ceux pour qui l’islamophobie est un principe d’administration indigène, la France n’a rien de plus à craindre des musulmans en Afrique occidentale que des non musulmans (…). L’islamophobie n’a donc pas de raison d’être dans l’Afrique occidentale.

    Revue du Monde musulman, vol. XI, 1910.

    Deux ans plus tard, Delafosse publie son maître ouvrage, dans lequel il reprend mot à mot son article de 1910, en remplaçant seulement les mots « Afrique occidentale » par « Haut-Sénégal-Niger ».

    En 1912, le grand savant Louis Massignon rapporte les propos de Rachid Ridha, un intellectuel égyptien, lors du congrès international des oulémas. Évoquant les attitudes des différentes puissances à l’égard de l’islam, Massignon reprend le mot à son compte : « La politique française pourra devenir moins islamophobe » (sous-entendu : que les autres puissances coloniales). De façon significative, il titre son article « La défensive musulmane »3. On a bien lu : « défensive » et non « offensive ».

    Après guerre, Étienne Dinet, grand peintre orientaliste converti à l’islam et son ami Slimane ben Ibrahim réemploient le mot dans deux ouvrages, en 1918 puis en 19214. Dans le second, ils exécutent avec un certain plaisir un jésuite, le père Henri Lammens, qui avait publié des écrits à prétention scientifique, en fait des attaques en règle contre le Coran et Mohammed. Dinet conclut : « Il nous a semblé nécessaire de dévoiler, non seulement aux musulmans, mais aussi aux chrétiens impartiaux, à quel degré d’aberration l’islamophobie pouvait conduire un savant. »

    Le mot apparaît également dans la presse, justement dans une critique fort louangeuse du premier de ces ouvrages : « Le fanatisme de Mohammed n’est ni dans sa vie ni dans le Coran ; c’est une légende inventée par les islamophobes du Moyen Âge »5.
    Un mensonge historique qui dure

    Le mot (non la chose) va ensuite disparaître du vocabulaire jusqu’aux années 1970-1980. En 2003, deux écrivaines, Caroline Fourest et Fiametta Venner, publient dans leur revue un dossier au titre évocateur, « Islamophobes… ou simplement laïques ? »6. Le titre de l’article introductif utilise le mot « islamophobie » assorti d’un prudent — et significatif — point d’interrogation. Il commence par cette formule : « Le mot “islamophobie“ a une histoire, qu’il vaut mieux connaître avant de l’utiliser à la légère ». Certes. Mais elles se fourvoient et, exposition médiatique aidant, elles ont fourvoyé depuis des dizaines d’essayistes, probablement des milliers de lecteurs. Car elles affirment que les mots « islamophobie » et « islamophobe » ont été en quelque sorte des bombes à retardement déposées par la révolution iranienne, puis repris par des obscurantistes musulmans un peu partout en Occident. Les deux essayistes affirment en effet :

    Il [le mot « islamophobie »] a été utilisé en 1979 par les mollahs iraniens qui souhaitaient faire passer les femmes qui refusaient de porter le voile pour de “mauvaises musulmanes“ en les accusant d’être “islamophobes“. Il a été réactivité au lendemain de l’affaire Rushdie, par des associations islamistes londoniennes comme Al Muhajiroun ou la Islamic Human Rights Commission dont les statuts prévoient de “recueillir les informations sur les abus des droits de Dieu“. De fait, la lutte contre l’islamophobie rentre bien dans cette catégorie puisqu’elle englobe toutes les atteintes à la morale intégriste (homosexualité, adultère, blasphème, etc.). Les premières victimes de l’islamophobie sont à leurs yeux les Talibans, tandis que les “islamophobes“ les plus souvent cités par ces groupes s’appellent Salman Rushdie ou Taslima Nasreen !

    Cette version, qui ignore totalement l’antériorité coloniale du mot, sera reprise sans distance critique en 2010 par l’équipe du Dictionnaire historique de la langue française : « Islamophobie et islamophobe, apparus dans les années 1980… », donnant ainsi à cette datation – une « simple erreur » d’un siècle — un couronnement scientifique.

    Cette « erreur » reste très largement majoritaire, malgré les mille et un démentis. Caroline Fourest a ensuite proposé en 2004 dans son essai Frère Tariq, une filiation directe entre le khomeinisme et le penseur musulman Tariq Ramadan, qui le premier aurait tenté selon elle d’importer ce concept en Europe dans un article du Monde Diplomatique de 1998. En fait, si le mot y figure effectivement, entre guillemets, ce n’est que sous forme de reprise : « On peut parler d’une sorte d’ “islamophobie“, selon le titre de la précieuse étude commandée en Grande-Bretagne par le Runnymede Trust en 1997 »7. Il paraît difficile de faire de ce membre de phrase une tentative subreptice d’introduire un concept dans le débat français. D’autant… qu’il y figurait déjà. Un an plus tôt, dans le même mensuel, le mot était déjà prononcé par Soheib Ben Cheikh, mufti de la mosquée de Marseille : « La trentaine ardente et cultivée, il entend “adapter un islam authentique au monde moderne“, combattre l’ “islamophobie“ et, simultanément, le sentiment de rejet, de frustration et d’“enfermement“ dont souffrent les musulmans de Marseille »8.
    Le « sanglot » de l’homme blanc

    Pour les deux écrivaines déjà citées, c’est le mot même qui est pourtant à proscrire, car il est porteur de « terrorisme intellectuel », il serait une arme des intégristes dans leur lutte contre la laïcité, interdisant de fait toute critique de l’islam.

    L’essayiste Pascal Bruckner, naguère auteur du Sanglot de l’homme blanc, sous-titré Tiers-Monde, culpabilité, haine de soi (1983), pourfendeur plus récemment de la Tyrannie de la pénitence (2006), ne pouvait que partager les convictions de ses jeunes collègues :

    Forgé par les intégristes iraniens à la fin des années 70 pour contrer les féministes américaines, le terme d’“islamophobie“, calqué sur celui de xénophobie, a pour but de faire de l’islam un objet intouchable sous peine d’être accusé de racisme (…). Nous assistons à la fabrication d’un nouveau délit d’opinion, analogue à ce qui se faisait jadis dans l’Union soviétique contre les ennemis du peuple. Il est des mots qui contribuent à infecter la langue, à obscurcir le sens. “Islamophobie“ fait partie de ces termes à bannir d’urgence du vocabulaire ».

    Libération, 23 novembre 2010.

    Pour sa part, Claude Imbert, le fondateur et éditorialiste historique du Point, un hebdomadaire en pointe en ce domaine, utilisa — et même revendiqua — le mot dans une déclaration sur la chaîne de télévision LCI le 24 octobre 2003 :

    Il faut être honnête. Moi, je suis un peu islamophobe. Cela ne me gêne pas de le dire (…). J’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam — je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes — en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers, apporte une manière de considérer la femme, de déclasser régulièrement la femme et en plus un souci de supplanter la loi des États par la loi du Coran, qui en effet me rend islamophobe.

    Cette déclaration suscita diverses critiques, qui amenèrent le journaliste à répliquer, la semaine suivante, lors de la même émission : « L’islam, depuis le XIIIe siècle, s’est calcifié et a jeté sur l’ensemble des peuples une sorte de camisole, une sorte de carcan ». Il se disait « agacé » par l’accusation de racisme dont il était l’objet : « L’islamophobie (…) s’adresse à une religion, l’islam, non pas à une ethnie, une nation, un peuple, pas non plus à des individus constituant le peuple des musulmans… ».

    Est-il bien utile de poursuivre la liste de ces nouveaux combattants, de ces modernes « écraseurs de l’infâme »9 ? Chaque jour, parfois chaque heure, ils ont l’occasion de répéter leurs vérités, dans des hebdomadaires à couvertures en papier glacé, à la télévision, dans des cénacles, sans craindre des contradicteurs ultra-minoritaires… ou absents.

    Si l’utilisation du concept par certains musulmans fondamentalistes, à la moindre occasion, peut et doit irriter, il paraît cependant difficile de contester que des islamophobes existent et qu’ils agissent. Tout acte hostile, tout geste brutal, toute parole insultante contre un(e) musulman(e) parce qu’il (elle) est musulman(e), contre une mosquée ou une salle de prière, ne peut être qualifié que d’acte islamophobe. Et, puisqu’il y a des islamophobes, qu’ils constituent désormais un courant qui s’exprime au sein de la société française, comment qualifier celui-ci autrement que d’islamophobe ?

    Les musulmans de France n’ont nullement besoin d’avocats. Dans leur grande majorité hostiles à la montée — réelle — de l’intégrisme, ils placent leur combat sur le terrain de la défense d’un islam vrai, moderne, tolérant, tout en restant fidèle à la source.
    Réfuter la logique d’affrontement

    Parallèlement, une forte réaction s’est dessinée, par des auteurs ne se situant pas du tout dans une vision religieuse, pour réfuter et dénoncer la logique d’affrontement. Alors que l’usage même du mot apparaissait à beaucoup comme une concession aux terroristes (au moins de la pensée), Alain Gresh titra justement : « Islamophobie » un article novateur du Monde Diplomatique (novembre 2001). En 2004, le sociologue Vincent Geisser publiait aux éditions La Découverte la première étude synthétique sur la question, La nouvelle islamophobie. L’année suivante, un autre chercheur, Thomas Deltombe, décortiquait chez le même éditeur L’islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005.

    Les essais plus récents d’Edwy Plenel, Pour les musulmans (La Découverte, 2013) et de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas( Grasset, 2013) ont entamé une contre-offensive. Ce dernier affirme, dans son chapitre de conclusion :

    Ce que la France a construit depuis vingt-cinq ans à gauche comme à droite, à force de scandales, de lois et de dénis, de mensonges nostalgiques, c’est l’idée de l’altérité musulmane, irréductible à la raison et irréductible à la République ; la proclamation d’une identité en danger, nationale ou républicaine, et tout sera licite — légalement — pour la préserver...

    Chez les catholiques progressistes, même réponse :

    Schizophrénie. Tandis que les révolutions arabes témoignent d’une soif de démocratie de la part des musulmans, la peur de l’islam empoisonne l’atmosphère en France et, à l’approche des élections, l’épouvantail est agité plus que jamais. Sarkozy n’a-t-il pas voulu un débat sur la place de l’islam dans la République ? Il reprend ainsi un des thèmes favoris du Front national.

    Revue Golias, n° 137, mars 2011.

    Autre écho contemporain, sous la plume de Jean Baubérot, spécialiste de la sociologie des religions et de la laïcité :

    De divers côtés, on assiste à la multiplication d’indignations primaires, de propos stéréotypés qui veulent prendre valeur d’évidence en étant mille fois répétés par le moyen de la communication de masse. L’évolution globale est inquiétante, et cela est dû à la fois à la montée d’extrémismes se réclamant de traditions religieuses (au pluriel) et d’un extrême centre qui veut s’imposer socialement comme la (non) pensée unique et rejette tout ce qui ne lui ressemble pas (…). L’Occident est le “monde libre“ paré de toutes les vertus face à un islam monolithique et diabolisé.

    Le Monde, 6 octobre 2006.

    Suit dans le même article un parallèle entre l’antisémitisme du temps de l’affaire Dreyfus et la montée de l’islamophobie au début du XXIe siècle : « De tels stéréotypes sont permanents : seuls changent les minorités qu’ils transforment en boucs émissaires. La lutte contre l’intolérance ne dispense pas de la lutte contre la bêtise haineuse ». En ces temps où les grands qui nous dirigent n’ont que le mot « guerre » à la bouche ou sous la plume, il est des phrases réconfortantes10.
    Alain Ruscio

    1Arnold Van Gennep, La mentalité indigène en Algérie, Mercure de France, septembre-décembre 1913.

    2À l’époque synonyme d’islam.

    3Revue du Monde musulman, vol. XIX, juin 1912.

    4La vie de Mohammed, Prophète d’Allah, H. Piazza & Cie ; L’Orient vu de l’Occident, Piazza & Geuthner.

    5Édouard Sarrazin, Journal des Débats, 6 août 1919.

    6Revue ProChoix, n° 26-27, automne-hiver 2003.

    7Commission présidée par le professeur Gordon Conway, Islamophobia : Fact Not Fiction, Runnymede Trust, octobre 1997.

    8Cité par Philippe Pons, juillet 1997.

    9NDLR. Surnom de Voltaire, pour qui l’« infâme » était le fanatisme religieux.

    10On notera la prise de position de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) qui a entériné le terme d’islamophobie dans son rapport de 201

  • Entre kitsch et malaise identitaire, un troublant enthousiasme autour de la kippa

    https://www.slate.fr/story/112799/kippas-malaise

    Par Claude Askolovitch

    Cette affaire de kippa va accroître le sentiment antisémite, dans les recoins de France où se mijote la haine du juif, puissant et privilégié. Cette République qui ostracise le hijab des musulmanes pieuses choisit la kippa juive en emblème ? Est-ce une plaisanterie ? Veut-on, réellement, acter définitivement l’idée du deux poids deux mesures ? Veut-on, vraiment, faire des juifs l’instrument d’autre chose dans le kulturkampf national ? Manifestement.

    On pourra à l’infini débattre du sens du hijab qui ne serait pas celui de la kippa : le foulard inféoderait aux hommes, quand la kippa soumet à Dieu. Mais cette mobilisation du sexisme ne tient pas face à la réalité vécue de tant de femmes en foulard, dont on persiste à nier le libre arbitre. En réalité, la pantomime de la kippa nous rappelle à la vérité de la guerre. La France officielle est en guerre contre l’islamisme, version officielle, en réalité en guerre culturelle contre une partie d’elle-même, trop musulmane pour être admise. Dans cette guerre, la kippa est le signe d’un allié choisi, mobilisé de fait, quand le hijab appartient culturellement à l’ennemi. C’est ainsi et la laïcité n’a rien à y faire, juste la guerre. On peut aussi, juif, choisir de faire crosse en l’air.

  • France : ce que devient la République - Chroniques du Yéti
    http://yetiblog.org/index.php?post/1569

    Selon une étude du CEVIPOV (Centre d’Études de la Vie Politique Française) menée sous la direction de Luc Rouban, directeur de recherche au CNRS, un quart des fonctionnaires votent pour le Front National. Plus de la moitié des policiers et militaires votent pour le Front National : 51,5 %.

    (...)

    Écoutez bien ce que dit Claude Askolovitch :

    « Si d’aventure Marine Le Pen prenait le pouvoir, alors l’État suivrait.

    Les profs râleraient. Les profs, ils sont un peu moins de 10 % à annoncer un vote pour le Front National. Mais dans l’administration, ça passerait. En gros, un quart des fonctionnaires votent pour le Front National. Et ceux qui tiennent réellement la République (policiers, gendarmes, militaires) seraient d’accord dans leur majorité. Il y aurait un assentiment. C’est-à-dire que Marine Le Pen peut prendre le pouvoir demain, il ne se passera rien.

    Le FN, c’est la République. Ce sont ceux qui défendent la République qui vous le disent. Et après, on peut discuter à l’infini et très sérieusement sur ce qu’est devenu la République. Tous les débats sont libres. »

    Note du Yéti : ce que révèle aussi l’enquête du CEVIPOV, c’est le rejet de la “vraie gauche” par les fonctionnaires : de 15 % d’électeurs potentiels en 2012 à 7 % en 2015.

    • J’ai l’impression en fait, que plus personne n’est dupe : tous les partis traditionnels maintiennent qu’ils ne veulent pas remettre en cause l’Europe. Aucun parti (pas même les progressistes) n’évoquent la possibilité sérieusement et franchement de remettre en cause l’Euro et l’austérité. Et mieux que l’austérité, ce que le plus grand nombre semble attendre, c’est un horizon moins bouché que « on va faire des économies en ne renouvelant pas les départs à la retraire ».

      En gros, le FN qui met en cause directement et franchement tout le discours « européen » d’abandon de souveraineté... est le seul sur ce créneau à avoir de la crédibilité.
      Quoique ce mot « souveraineté » soit encore trop connoté et sa signification bouchée (auprès de ce qui nous sert de progressistes)... L’Europe, c’est l’abandon de tout, de la souveraineté, de l’autonomie, de la liberté... c’est le rabaissement au consommateur... et par force, quand tu n’as plus de pouvoir de consommation, c’est le rabaissement au rien.

      Cette histoire de « valeurs » n’est pas totalement absurde. Si les êtres humains pouvaient être considérés comme telles par ceux qui nous représentent, ça pourrait être un vrai progrès.

      Bref, je vois ce soir que pas mal de monde écrit à propos de radicalité démocratique. C’est en effet à mon sens la seule façon de sortir de cette ornière... Un petit peu de radicalité face à tous ces zombies qui nous gouvernent... et à ceux qui prétendent pouvoir les remplacer.

    • Comme tu le dis, BigGrizzly tous les partis traditionnels.
      Il y a pas mal de petits paris qui remettent en cause cette union européenne des financiers, hyper violente envers les populations.

      Aucune couverture médiatique de ceux ci par la Doxa des médias.
      Rappelons que le FN a eut une couverture médiatique triple que celle des autres partis aux dernières élections régionales par les « médias officiels ». Cela ne lui a pas fait gagner tant de voix d’électeurs que cela.

  • "L’islamophobie, « Le Monde » et une (petite) censure"

    http://blog.mondediplo.net/2013-11-05-L-islamophobie-Le-Monde-et-une-petite-censure

    sur un texte intéressant de Thomas Deltombe (comme bien souvent)

    Une idéologie rance et raciste abritée derrière un masque humaniste

    On a pu croire, en cet automne 2013, que l’ère du déni était terminée. Après la série d’agressions antimusulmanes de cet été, qui — pour la première fois — ont été médiatisées, deux livres venaient rappeler que l’islamophobie n’est pas une lubie : celui du journaliste Claude Askolovitch, dont le titre, Nos mal-aimés. Ces musulmans que la France ne veut pas, indique clairement que son auteur, jadis moins lucide, a rompu avec le petit milieu qui prospère sur la haine des musulmans ; et celui des sociologues Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le « problème musulman », qui fait le point sur les recherches académiques menées depuis une dizaine d’années, en France et ailleurs, sur ce racisme New Age. Commentant ce dernier ouvrage, un éditorial du Monde du 27 septembre admit enfin l’évidence : l’islamophobie n’est pas un « fantasme », mais bien une « réalité ».

    On dut pourtant rapidement déchanter. Car la machine islamophobe, si puissante, si violente, se remit immédiatement en branle. Après avoir reconnu — fait inédit — qu’il existait un « racisme antimusulman », la polémiste Caroline Fourest précisa que ce racisme était l’exclusivité de quelques excités et nia toute validité au concept d’« islamophobie », qu’elle incarne pourtant parfaitement (France culture, 1er octobre). Les hebdomadaires ressortirent de leurs tiroirs leurs éternels « intégristes » qui, coupables de tout, permettent aux éditorialistes de rameuter les troupes. Il est urgent de « combattre », nous exhorte Christophe Barbier en préambule du énième dossier que L’Express consacre au « communautarisme » (8 octobre). Quant à l’éditorial du Monde, il fut confirmé trois jours plus tard à la une du journal par un de ses dessins douteux dont Plantu est devenu coutumier (Le Monde, 1er octobre). Faisant une analogie entre un musulman haineux (« Islamorama ») et un syndicaliste hargneux (« Castorama »), cette « caricature » rappela à certains lecteurs — comme le rapporte le médiateur (Le Monde, 4 octobre) — l’iconographie antisémite et anticommuniste du journal Je suis partout dans les années 1940.

    Le dessin de Plantu rappelle aussi un autre événement qui mérite d’être mentionné, car il peut être considéré comme l’acte de naissance de l’islamophobie contemporaine en France. C’était il y a trente ans, en janvier 1983 : confronté à un vaste mouvement social dans une industrie automobile en crise, le gouvernement « socialiste », en pleine reconversion néolibérale et décidé à ne rien céder aux ouvriers, discrédita médiatiquement les grévistes, dont beaucoup étaient immigrés, en les assimilant aux mollahs iraniens. « Des grèves saintes d’intégristes, de musulmans, de chiites ! », s’enflamma le ministre de l’intérieur. Le stratagème provoqua quelques remous à gauche. Le Nouvel Observateur dénonça cet « anti-islamisme indistinct » qui « conduit à voir en chaque musulman un complice virtuel de Khomeyni ». Quant à Libération, il y vit le prélude d’un raz-de-marée « raciste ». Malgré ces avertissements, vite oubliés, l’entourloupe fonctionna. La presse obéissante fit ses choux gras des « intégristes » en col bleu. Satisfaites, la droite et l’extrême droite constatèrent à cette occasion qu’il était plus efficace, pour insulter les « bougnoules », de les appeler « musulmans ».

    Car telle est la fonction de l’islamophobie : encoder le racisme pour le rendre imperceptible, donc socialement acceptable. C’est cette machine à raffiner le racisme brut, lancée par les socialistes en 1983, qui tourne à plein régime depuis trente ans, à gauche comme à droite. On ne parle évidemment jamais de « bougnoules » à la télévision et dans la presse, et assez peu d’Arabes et de Noirs. Mais on diffuse à flux continu des reportages où se déverse un magma confus de « musulmans », d’« islamistes » et autres « communautaristes ». Rien de raciste, bien sûr ! C’est simplement que ces gens-là posent « problème », nous dit-on, car ils menacent la « république », la « laïcité », le « féminisme », le « vivre ensemble ». Ainsi encodé, ce racisme raffiné, produit dans les beaux quartiers, imprimé dans les journaux, mis en scène à la télévision, propagé par email et sur réseaux sociaux, se dissémine dans toute la société. Laquelle, ainsi habituée à vivre dans un mélange de peur identitaire et d’angoisse sécuritaire, est sommée de traquer les voiles litigieux, de mesurer les poils de barbe et de signaler le moindre « colis suspect ». Attentifs ensemble !

    Alimentée depuis trois décennies par des bataillons d’éditocrates sur-payés, l’islamophobie est devenue une arme psychologique redoutable. Les premières victimes sont bien sûr « musulmanes », ou supposées telles. Suspectées, disqualifiées, déshumanisées par la propagande néo-raciste, elles sont d’autant plus « légitimement », et parfois légalement, discriminées, exclues, arrêtées ou agressées qu’on en a fait des « objets phobogènes », comme disait le psychiatre Frantz Fanon. Mais derrière les musulman.e.s, la cible est plus large : l’islamophobie est devenue l’arme secrète d’une guerre sociale diffuse. Par effraction, ce racisme sans race, cette haine respectable, installe dans nos têtes l’idée d’une société assiégée, allergique à la nouveauté, à l’étrangeté, à la pluralité. Derrière son masque « humaniste », parfois même « antiraciste », cette idéologie rance ne rejette pas seulement les musulmans. Elle chasse aussi les roms, fabrique des « clandestins », protège les privilégiés contre les « parasites », quels qu’ils soient. Des musulmans d’Islamorama aux syndicalistes de Castorama : raccourci édifiant.

    En 1984, un an après la manœuvre anti-ouvrière du gouvernement socialiste, le Front national remportait ses premiers succès électoraux, lors des scrutins municipaux et européens. En 2014, le parti lepéniste est d’ores et déjà assuré d’un nouveau triomphe. Mais ceux qui nourrissent la bête immonde depuis trente ans n’y sont pour rien. C’est la faute aux « intégristes » !

  • L’islamophobie, « Le Monde » et une (petite) censure - Les blogs du Diplo

    http://blog.mondediplo.net/2013-11-05-L-islamophobie-Le-Monde-et-une-petite-censure

    Le débat sur l’islampohobie en France a été relancé ces dernières semaines. Les agressions physiques contre des jeunes filles portant le foulard — les femmes sont toujours les premières victimes —, la proposition de feu le Haut conseil à la (désin)tégration d’interdire le port du foulard à l’université, le livre de Claude Askolovitch, Nos mal-aimés, ces musulmans dont la France ne veut pas (Grasset), le premier travail universitaire approfondi et remarquable, publié sous la direction de Abdellali Hajjat et Marwan Mohammed, Comment les élites françaises fabriquent “le problème musulman” (La Découverte) y ont contribué [1].

    Les pages débat du Monde (1er novembre) ont donné la parole à divers intervenants défendant, comme il se doit, des positions diamétralement opposées. Ces textes sont accessibles aux abonnés. Mais je reproduis ci-dessous le texte de Thomas Deltombe, auteur de L’islam imaginaire, la construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005 (La Découverte) : « Une idéologie rance et raciste abritée derrière un masque humaniste ». D’abord parce que je le trouve remarquable. Ensuite parce qu’il a fait l’objet d’une petite censure des responsables du journal, censure sur laquelle l’auteur n’a jamais été consulté.

    #islamophobie #thomas_deltombe

  • Claude Askolovitch, les musulmans et l’#islamophobie - Les blogs du Diplo
    http://blog.mondediplo.net/2013-10-07-Claude-Askolovitch-les-musulmans-et-l

    Pourtant, il serait simpliste et injuste de voir en ce livre une simple œuvre opportuniste, destinée à susciter le buzz. Nous devons lire cette enquête d’abord pour ce qu’elle dit et surtout ce qu’elle montre. Ces musulmans, que la France n’aime pas, Askolovitch nous les fait découvrir. Il les rend visibles, audibles, auprès d’un public qui préfère ne penser que par stéréotypes propagés par les médias dominants.

    @alaingresh @ag #France #Idées #Idéologie #Islam #Islamisme #Religion

  • "Nous, Français" / "Eux, musulmans" :

    Marwan Muhammad - sur sa page Facebook :
    https://www.facebook.com/MarwanMuhammadOfficiel/posts/305619656243945

    Entre potes. Moment surréaliste à l’antenne de France Culture... ou comment confisquer le débat sur l’Islam et les musulmans en France tout en réduisant les premiers intéressés au silence.

    Ce débat tient de la pathologie collective. Je ne sais pas ce qui me choque le plus : la haine exprimée par Finkielkraut et Schemla ou la défense que Claude Askolovitch produit à l’antenne. Le fait de « parler pour nous » confine à l’infantilisation du débat, en plaçant les musulmans hors de la discussion, sujets sans être acteurs d’enjeux qui les concernent en premier lieu.

    Voici donc près de 15 minutes qui me sont consacrées presque exclusivement sur une radio nationale, dans le commentaire d’une phrase que j’ai prononcée, comme un auteur mort dont on dissèquerait les motifs et les choix sémantiques. Me voici « archi actif », « adulé des médias », tenant de la « propagande islamiste »...

    La phrase qui fait scandale ?

    "Personne n’a le droit de définir pour nous ce qu’est l’identité française."

    Le plus pathétique dans l’histoire, c’est que cette idée est valable quel que soit celui/celle qui la prononce, en tout lieu et en tout temps, l’identité étant, par essence, un fait éminemment subjectif. Le fait que les intervenants y voient une revendication identitaire/islamiste révèle plus leur pathologie qu’un quelconque choix identitaire de ma part.

    Le reste de l’émission est pour les trois intervenants une série de divagations très personnelles sur ce qu’ils pensent de l’islam et des musulmans. Le contenu pose problème, mais plus encore le contenant : ce dispositif qui vise de manière délibérée la disqualification et la confiscation de notre parole montre à quel point l’islamophobie est ancrée, dans sa capacité à nous exclure de nos propres luttes, soit par l’hostilité, soit par la récupération de nos revendications pour mieux les minorer.

    Donc la suite ? Comme à son habitude, le CCIF ne fait pas d’effet d’annonce, mais une chose est sûre : cette farce radiophonique ne restera pas sans conséquences.

    Pour écouter l’émission en question :
    https://soundcloud.com/ccif/france-culture-replique-islam-france

    Je n’ai pas pu aller au terme de cette émission. Sans doute motivée par l’envie de ne pas m’imposer un débat aussi frustrant un lundi matin. Mais les premières dizaines de minutes que j’ai pu écouter sont extrêmement révélatrices. Ces débats incessants sur l’Islam, en France, et sur les musulmans français sont frustrants et problématiques à de nombreux égards. C’est toujours la même rengaine, et comme le souligne très justement Muhammad, ceux qui font l’objet du débat sont rarement invités à y prendre part. Quand ils le sont, et qu’ils remettent en cause les termes du débat mainstream sur l’Islam ou l’islamophobie, on s’inquiète de leur "activisme", qui cache forcément quelque chose.

    La tournure et le ton que prend l’intervention de Béatrice Schemla dès le début de l’émission sont symptomatiques de ce qui ne va pas dans l’ensemble de ces débats. En effet les Français de nationalité et musulmans de confession -dont je fait partie- sont automatiquement en marge, voire exclus, du groupe national. Notre confession religieuse -d’après ces commentateurs- fonde notre altérité radicale, nous sommes les "Autres", ceux qu’il faut intégrer, ceux qu’il faut surveiller, ceux qu’il faut étudier. Les Français de confession musulmane sont de fait exclus du "Nous, Français".

    Dans la construction du débat politique et médiatique, les musulmans en France sont décrits et étudiés comme un corps étranger au sein du corps national. On nous refuse la possibilité d’appartenir sans conditions au "Nous" français. C’est donc notre confession religieuse qui nous empêcherait de participer à la construction de l’identité française. L’ensemble des musulmans en France -qu’ils soient ou non français- est vu comme un ensemble homogène suscitant la crainte et la méfiance de ceux qui sont inclus dans ce "Nous" français.

    Ainsi, non seulement nous -musulmans- sommes assignés à la marge de l’espace national, mais nous sommes également exclus du débat dont nous faisons l’objet. C’est qui donne à voir et renforce cette dichotomie "Nous, Français"/ "Eux, musulmans". Cette construction n’est évidemment pas sans conséquence sur les représentations individuelles et collectives - et ce au sein des deux groupes qui sont volontairement opposés.

    C’est de cette dichotomie "Nous"/"Eux" que se nourrit le discours médiatique et politique mainstream sur l’islamophobie, et dont l’intervention de Schemla est le témoin.

    Personne n’a le droit de définir pour nous ce qu’est l’identité française.

    Ainsi, à partir de cette phrase prononcée par Marwan Muhammad et sortie de son contexte, il est possible aux tenant du "Nous, Français" de nous dire que le porte-parole du CCIF "exprime la vision, la propagande musulmane islamiste en France".

    Si Schemla reconnait au court de l’émission que Muhammad est Français et que cela ne se discute pas, elle ne s’arrête pas là, elle surenchérit, extrapole et prête au porte-parole du CCIF des intentions qui ne sont pas les siennes (cf sa réaction sur Facebook après la diffusion de l’émission) :

    Nous n’avons pas le droit « nous Français » collectivement de définir ce qu’est notre identité ou plus exactement de la réaffirmer en tenant compte des évolutions.

    Elle semble naturellement se considérer comme faisant partie du groupe "Nous Français", ce qui lui donnerait le droit, de participer à la construction de l’identité française tout en excluant les Français d’obédience musulmane de ce processus. Ainsi, toute tentative de participation aux définitions ou réaffirmations de cette identité est refusée aux musulmans et présentée non seulement comme illégitime, mais également dangereuse et porteuse de motivations cachées. Plus grave encore, Shemla considère que cette "revendication" du groupe en marge remet forcément en cause la participation légitime du groupe "Nous Français".

    Finkelkraut va même plus loin que Schemla. Il insiste en effet sur le fait que porte-parole du CCIF est un immigré . Ici, nous n’avons pas droit au traditionnel qualificatif "d’immigré de deuxième ou troisième génération". Le fait que Marwan Muhammad soit né à Paris ne devrait même pas entrer en considération. En effet, il ne revient pas à Alain Finkelkraut de désigner qui est Français et qui ne l’est pas. Ce glissement sémantique est extrêmement révélateur. Si Schemla place Muhammad et les musulmans à la marge de l’espace national, Finkelkraut les en exclut sans appel :

    J’ai été frappé par cette phrase parce qu’aucun immigré antérieur ou extérieur à l’islam ne se serait jamais exprimé ainsi, jamais un immigré n’aurait dit « ce n’est pas aux Français de définir l’identité française ». C’était aux Français d’incarner l’identité française

    A l’inverse, Muhammad souligne qu’il ne s’agit pas d’un processus exclusif et que

    cette idée est valable quel que soit celui/celle qui la prononce, en tout lieu et en tout temps, l’identité étant, par essence, un fait éminemment subjectif

    .

    Comme Marwan Muhammad, nous, Français et musulmans sommes victimes d’un déni de reconnaissance de notre agency en tant qu’agents sociaux, nos voix ne sont pas entendues. On parle et débat de nous, pour nous et sans nous. A l’inverse, nous faisons collectivement l’objet d’une assignation identitaire et idéologique de la part des tenants du "Nous Français" au sein de la scène politique et médiatique. Ces derniers auraient la légitimité de nous dire qui nous sommes, ce que nous revendiquons et surtout ce que cachent nos revendications.

    Si le groupe "musulmans de France/français" fait l’objet d’une multitude de débats et de recherches sociologiques, les représentations qui lui sont attachées restent souvent grossières, simplistes et négatives. Elles nourrissent les fantasmes et contribuent à assigner ce groupe un caractère monolithique, flou, distant et parfois exotique. Les Français de confession musulmane deviennent de fait ces "Autres" irréductibles qui font face au groupe "Nous Français" dont à l’inverse on reconnait l’hétérogénéité.

    Si la voix d’un Français musulman s’élève contre ces discours et représentations négatives et essentialisantes, cet acte de "dissidence" est systématiquement disqualifié. C’est que qu’il s’est passé ce matin à l’antenne de France Culture. Ce n’est pas tant ce que dit Muhammad qui contrarie le plus Schemla et Finkelkraut, c’est avant tout le fait qu’on lui donne la parole. Ils préfèrent nous renvoyer aux voix dites modérées. Il faut entendre par là les interventions consensuelles de personnalité médiatiques qui vont dans le sens de ce discours mainstream .

    Pour s’en convaincre, il suffit de s’attarder sur les interventions de personnalités comme Fadela Amara ou encore l’Iman Hassan Chalghoumi. Un article récent [1] qui présente les bonnes feuilles de l’ouvrage d’Askolovitch dévoile les procédés sur lesquels repose -à tort- la promotion de cet imam comme représentant idéaltypique des musulmans "modérés" de France. Il suffit de s’écarter de cette ligne, de critiquer la mise sur un piédestal de cet imam médiatique qui ne représente que ses propes intérêts, pour être soupçonné d’avoir des motivations cachées et dangereuses.

    Si je n’ai pas encore lu « Nos mal-aimés : ces musulmans dont la France ne veut pas » de Claude Askolovitch, je peux tout de même souligner que la construction sémantique du titre de son ouvrage renvoie également à cette irréductible et problématique dichotomie du "Nous Français"/"Eux musulmans". Dès le début de l’émission, le journaliste est présenté comme l’avocat de ces "Autres"-dont je fais partie- dans un débat que l’on annonce contradictoire. Mais cette extériorité d’Askolovitch au groupe marginalisé (Schemla) ou exclu (Finkelkraut) est problématique et invalide l’ambition d’un débat contradictoire. Ainsi qu’elles que soient leurs intentions, ce sont bien des membres reconnus comme tel du "Nous français" qui débattent de ces "Autres musulmans" notamment en décortiquant une phrase de Muhammad entièrement sortie de son contexte. Ces "Autres" sont non seulement exclus du débat, mais n’ont pas voix au chapitre dès lors qu’il s’agit d’énoncer les termes de ce débat dont ils font l’objet. Leur manifestation dans l’espace public n’est tolérée que lorsqu’ils ne heurte pas le discours mainstream .

    [1] La légende de l’imam de Drancy, le « mal-aimé » des musulmans - Blandine Grosjean http://www.rue89.com/2013/09/02/limam-drancy-musulman-bien-aime-republique-245376

  • Dans la peau de Claude Askolovitch | AgoraVox
    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44122

    C’est l’homme par lequel le scandale est arrivé. Sans le journaliste Claude Askolovitch, pas d’affaire Siné. Discret et modeste sur son rôle dans le feuilleton politico-médiatique de l’été, le voilà enfin récompensé. Pour son double coup, crier au loup antisémite et sauver l’honneur de Jean Sarkozy, Askolovitch sera doublement bombardé oracle politique, au JDD et sur Europe 1. En charge désormais de délivrer la bonne parole de gauche sarko-compatible. Au royaume des médias, Askolovitch est le nouveau baron en vue, un roitelet en devenir. Aux anciens seigneurs, sa reconnaissance : la polyvalence multimédia frénétique d‘un Alain Duhamel, le moulin à paroles d’un Christophe Barbier, le cynisme cabotin d’un Franz-Olivier Giesbert et, surtout, la violence brutale et manœuvrière d’un Jean-Pierre Elkabbach.

    #médias #politique #jmm