person:colette braeckman

  • Une présence marquante
    http://survie.org/billets-d-afrique/2017/264-janvier-2017/article/une-presence-marquante-5213

    Sommet de la #Francophonie morose fin novembre à #Madagascar, si l’on en croit les observateurs. Seulement 20 chefs d’État sur les 80 états membres avaient fait le déplace­ ment. « Les absents étaient de taille » note la journaliste belge Colette Braeckmann, qui épingle au passage le président français sur son blog : « François Hollande, dernier arrivé, premier parti et gardant le nez plongé dans ses textos... » (28/11). Une présence à l’image de son quinquennat finalement... Quant à la question polémique du (...)

    #264_-_janvier_2017

    / Madagascar, Francophonie, #Brèves_d'Afrique_et_d'ailleurs

  • Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur | Mediapart
    http://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/200815/comment-les-viols-de-guerre-sont-devenus-des-armes-de-terreur

    Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

    #paywall bouhou, je référence quand même #viols #viols_de_guerre

    • Suffit de demander gentiment et ça vient :

      http://www.dailymotion.com/video/x2yrhxq_la-femme-comme-champ-de-bataille_news

      https://www.youtube.com/watch?v=kUks-m9ody4

      Comment les viols de guerre sont devenus des armes de terreur

      20 août 2015 | Par Antoine Perraud

      Parmi d’autres crimes, les viols commis par les combattants de l’État islamique (Daech) frappent l’esprit public. Retour sur ces violences sexuelles devenues stratégies d’épouvante à l’encontre de populations ennemies, qu’étudient les historiens depuis un quart de siècle. Entretien vidéo avec Julie Le Gac et Fabrice Virgili : de la guerre de Troie à la Syrie, en passant par les campagnes napoléoniennes et la Bosnie.

      Le 13 août 2015, un reportage du New York Times a montré à la face du monde qu’en Irak et en Syrie, les combattants de l’État islamique (Daech) violent des femmes, parfois pré-pubères, dont la religion n’est pas l’islam : « Une théologie du viol », titrait le quotidien nord-américain, mâtinant d’élans doctrinaires une monstruosité dont l’Histoire n’est pas avare. Et qui revient aujourd’hui tel un serpent de mer, vingt ans après un précédent qui avait secoué les consciences.

      On se souvient de la tuerie de Srebrenica perpétrée du 11 au 13 juillet 1995 et présentée comme le « pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale » : plus de 8 000 hommes et adolescents musulmans de Bosnie assassinés par des milices nationalistes serbes. Mais il ne faut pas perdre de vue un phénomène lancinant quoique massif : les quelque 20 000 femmes et adolescentes violées durant la guerre en ex-Yougoslavie.

      Une anthropologue française, Véronique Nahoum-Grappe, avait étudié ce fait contre lequel elle s’était insurgée ; alertant l’opinion publique, écrivant des articles, participant à des rencontres et débats. L’évocation de Véronique Nahoum-Grappe sert d’amorce dans la vidéo ci-dessous, réalisée avec notre partenaire depuis cinq ans : le CHS (Centre d’histoire sociale du XXe siècle : Paris I-CNRS). Nous avons tenté de cerner, de contextualiser, de problématiser la question des viols de guerre, avec l’historienne Julie Le Gac et l’historien Fabrice Virgili.
      Lire aussi

      Matéi Visniec : le dramaturge, le journaliste et la mémoire

      Par Antoine Perraud

      À partir de la pièce de Matéi Visniec, La Femme comme champ de bataille (Ed. Actes Sud-Papiers), l’échange commence par examiner le conflit bosniaque. Celui-ci, entre 1992 et 1995, fit en effet redécouvrir non pas un phénomène marginal ou collatéral, mais bien une arme de guerre : les viols et la terreur qu’ils inspirent – aujourd’hui en Syrie et en Irak, hier au Rwanda (4’30). Il existe une organisation à grande échelle de la violence sexuelle (6’30), qui n’est pas sans suites – enfants nés des viols.

      Peut-on expliquer comment, au cours de l’Histoire, le viol, de débordement des soldats ou d’économie du butin, se transforme en arme de guerre (à 8’00) ? Le viol n’est ni marginal ni invariant a-historique, comme on peut le constater en étudiant la question : de la période mésopotamienne aux guerres napoléoniennes, en passant par les guerres de religion en France (11’30).

      Le passage à l’acte – effet d’aubaine furtif de la troupe ou punition de l’ennemi conçue par le commandement – ne permet pas toujours de bénéficier de sources croisées (victimes, bourreaux, encadrement – même si les codes militaires donnent de précieuses indications : à 14’00). Différences entre le passage de l’armée napoléonienne en Pologne (alors rayée de la carte) et l’expérience menée en Espagne (qui voit naître les techniques de guérilla). Cas de la Première Guerre mondiale (16’30), où il s’agit de faire de l’autre le barbare. Puis de la Seconde Guerre mondiale, où des violences sexuelles sont commises sur tous les théâtres d’opération, de bout en bout du conflit : du viol de Nankin à l’entrée des troupes soviétiques en Allemagne (les exactions y furent commises à très grande échelle), voire aux quelques dérapages des troupes américaines en France – rappel du clivage entre Noirs et Blancs au sein de l’armée US (à partir de 18’15). Arrêt sur image à propos d’une « violence intermédiaire » lors des tontes épuratrices de femmes dans la France libérée (20’30).

      Comment l’historiographie s’est-elle saisie du cas des martyriseurs et autres perpétuateurs (à partir de 22’00) ? Qu’est-ce qui permet et rend possibles de tels gestes de violence, marqués par l’effet de groupe ? Obligé de forer dans l’intime, l’historien se voit de temps en temps reprocher de franchir les limites du voyeurisme…

      Les victimes, qui portent parfois l’enfant du viol, subissent l’opprobre (à partir de 26’30) : situations en Italie ou en Allemagne à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Ou en Algérie lors du conflit colonial : évocation de Mohamed Garne (à 28’45) – dont l’expérience a fait l’objet d’une émission de télévision, Secret de famille (France 2). La réponse juridique a connu de multiples recours, partant d’abord du principe que quiconque ne saurait porter plainte pour être né…

      Le sperme de l’ennemi prend des proportions politiques et fantasmagoriques considérables dans les sociétés construites sur le modèle biologique (30’00), alors que l’absorption des enfants du viol s’avérait moins problématique dans la France marquée par le messianisme républicain au XXe siècle… La question des réparations (32’00) est examinée à la lumière du cas italien et des conventions juridiques au sortir de 1945. Existe également une question d’ordre mémoriel, avec excuses à la clef.

      L’émission se termine (à partir de 34’30) sur quelques précisions concernant les réticences de la France, ou en tout cas du site du Quai d’Orsay, à rendre publique la résolution des ministres des affaires étrangères du G8, en 2013 à Londres, sur la « prévention des violences sexuelles dans les conflits » (déclaration à lire ici).

      Le film d’Angelina Joly, Au pays du sang et du miel (2011) est cité. Aurait pu être cité un autre film, consacré au gynécologue congolais Denis Mukwege : L’Homme qui répare les femmes (2015) de Thierry Michel et Colette Braeckman

  • Jean-Claude de l’Estrac, un vent du large pour la francophonie | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/09/26/jean-claude-de-lestrac-un-vent-du-large-pour-la-francophonie

    Tractations de coulisses, jeux d’influence et enfin, décision finale, prise par les chefs d’Etat des pays membres de la francophonie réunis en sommet : durant longtemps, la procédure de nomination du secrétaire général de la francophonie, assez opaque, répondait à une série de non dits et on a longtemps cru que le poste devait revenir à un ancien chef d’Etat (le Sénégalais Abdou Diouf par exemple) ou qu’il fallait respecter une certaine alternance géographique (Afrique de l’Ouest hier, Afrique centrale demain…).

    [...]

    Mais c’est de l’Océan Indien que vient un souffle véritablement nouveau, une candidature inattendue qui pourrait bien bousculer les petites négociations entre amis : le Mauricien Jean-Claude de l’Estrac, 66 ans, ancien journaliste et patron de presse, longtemps ministre des Affaires étrangères et actuellement secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien (COI) est bien décidé à conquérir le poste de secrétaire général de la francophonie et à imprimer à l’organisation un virage décisif, en direction de l’économie et de la promotion de l’emploi des jeunes.
    Même s’il n’a jamais été chef d’Etat et n’est pas issu du « pré carré » cher aux Français, de l’Estrac ne manque pas d’atouts et il présente la réussite de son pays, l’île Maurice, comme le meilleur des arguments : « après avoir dirigé l’Express, le principal quotidien mauricien, j’ai décidé, à 28 ans, de me lancer dans l’action politique et j’ai été élu député du Mouvement militant mauricien, un parti de gauche. Après avoir été en charge des Affaires étrangères, je me suis attelé au décollage de mon pays, à la tête du ministère du développement économique puis de l’Industrie.
    Qui se souvient qu’au moment de l’indépendance, l’île Maurice était présentée comme un cas presque désespéré, avec peu de ressources naturelles, une démographie galopante ? Nous avons fait mentir les prévisions catastrophiques en misant sur deux points : l’éducation gratuite pour tous et l’industrialisation. Situé au milieu de l’Océan Indien, notre pays a attiré les capitaux de Hong Kong et de Taïwan qui cherchaient à se délocaliser et nous avons misé à fond sur l’ouverture aux marchés européens que représentaient les accords ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Disposant d’une main d’œuvre abondante et bon marché, nous avons importé du textile indien et nous avons appris à tisser, à confectionner des vêtements. Par la suite nous avons du nous-mêmes importer de la main d’œuvre puis délocaliser, entre autres vers Madagascar. Aujourd’hui, nous produisons des articles hauts de gamme, à forte valeur ajoutée, nous misons sur la technologie et le pays est sorti de la pauvreté. »

    [...]

    A côté de cette inflexion économique, de l’Estrac entend aussi poursuivre les chantiers ouverts par ses prédécesseurs : renforcer la stabilité politique et l’état de droit, défendre le respect des minorités, créer des mécanismes d’alerte précoce afin de prévenir les conflits, tenter de combler la fracture numérique en rendant l’informatique accessible à tous…
    Sans nul doute, l’homme est un battant : en quête de soutiens, il fait le tour des capitales africaines, passe de Paris à Bruxelles et sans doute Québec où se trouve sa véritable rivale Michaëlle Jean. Mais l’ex-ministre est aussi un ancien militant de gauche, qui n’hésite pas à sortir d’autres cartes, inédites dans le cénacle francophone : 32.000 intellectuels, dont le prix Nobel de littérature Jean Marie Le Clezio, ont déjà signé une pétition soutenant sa candidature. Grâce à lui, la société civile, les intellectuels s’impliquent dans les choix de la francophonie. Une première…

  • Le complot qui fit basculer le Rwanda | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/04/02/le-complot-qui-fit-basculer-le-rwanda

    La disparition du président répondait à un double objectif : ouvrir le pouvoir à une équipe plus radicale, dirigée par le colonel Bagosora et qui allait être incarnée officiellement par le « gouvernement intérimaire » et aussi créer l’alchimie –ce mélange de haine, de peur, d’obéissance aux ordres, de convoitises matérielles- qui allait permettre d’associer toute la population hutu à l’entreprise d’extermination des Tutsis.
    Durant vingt ans, la polémique sur les auteurs du tir fatal contre l’avion présidentiel a défrayé la chronique. A l’époque, tous les témoins qui se trouvaient près de la colline de Kanombe, d’où furent tirés des missiles, s’accordaient pour attribuer l’attentat à des extrémistes hutus, désireux d’éliminer un président devenu trop faible. Nombreux étaient ceux qui assuraient que des « Blancs » tireurs d’élite ou spécialistes en communications, se trouvaient dans la petite équipe basée dans l’enceinte même du camp présidentiel, où seuls les Français pouvaient se mouvoir à l’aise. Alors que le juge d’instruction Jean-Louis Bruguière, mandaté par les familles et se dispensant de toute enquête sur le terrain, émit neuf mandats d’arrêt à l’encontre de dirigeants du FPR, les accusant d’être les auteurs de l’attentat, son successeur le juge Marc Trevidic, pulvérisa cette hypothèse par un constat tout simple, très matériel : il démontra à l’aide d’expertises sur le son et de relevés de terrain, que le tir était parti de l’enceinte du camp de la garde présidentielle, une imprenable forteresse du Hutu power…Selon toute vraisemblance, c’est bien par le siens que le président Habyarimana a été tué.

    #Rwanda #1994

  • Vingt ans, ce n’est rien… | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/04/02/vingt-ans-ce-nest-rien

    La peur, le chagrin, les blessures, tout se réveille, car au fond rien ne dormait vraiment… La colère est là aussi, la rage, l’impuissance. Aussi vivaces aujourd’hui qu’hier, mais avec des racines plus profondes encore car aujourd’hui, on sait à quel point tout avait été annoncé, à quel point tout était évitable. C’est une colère brute, intacte, qui submerge encore au souvenir de l’ignorance feinte ou volontaire.
    Vingt ans après, il n’est pas trop tard pour se laisser reprendre par la fureur qu’inspira la lâcheté de ceux qui donnèrent l’ordre du départ. Envahir par la tristesse au souvenir du désarroi de ceux qui furent empêchés de se comporter en hommes d’honneur, en soldats qui auraient été prêts à faire la guerre s’ils avaient ainsi pu imposer la paix.

    #Rwanda

  • Vivre ensemble à Gahanga | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/04/04/vivre-ensemble-a-gahanga

    Durant des années, avril fut un mois terrible pour les Rwandais : les nuits étaient ponctuées de cauchemars, les peurs et les souvenirs se chevauchaient, il arrivait que, dans des classes, des élèves éclatent en sanglots, en crises de nerfs, bientôt suivis par les professeurs qui craquaient tout autant.
    Cette année, alors que le vingtième anniversaire du génocide va ramener son cortège de souvenirs, Boniface a moins peur que par le passé : « à Gahanga comme ailleurs, dans chaque village, des « consolateurs » et « consolatrices » ont été formés, capables de gérer « ceux qui tombent dans les crises »…
    Et à nouveau, la même phrase revient, comme une mantra, une conjuration du passé ou une leçon bien apprise : « ma mère a pardonné, comme beaucoup d’autres. Nous devons vivre ensemble… »

    #Rwanda

  • Kicukiro se souvient de l’abandon des casques bleus belges | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/04/06/kicukiro-se-souvient-de-labandon-des-casques-bleus-belges

    Lorsqu’il prend la parole à son tour, le Belge Jean-Loup Denblyden a la gorge nouée. Colonel de réserve, appelé en renfort pour organiser l’évacuation des Belges, il se trouvait à l’aéroport alors que ses compatriotes quittaient Kicukiro. Il se souvient d’une communication radio qui lui parvint à l’époque : « dans mon rétroviseur », disait un Casque bleu belge, j’ai vu les tueurs qui fonçaient vers l’école »…L’ancien officier rappelle que le deuxième bataillon commando avait perdu dix hommes mais il est formel : avec les hommes de l’opération Silver Back, chargés d’évacuer les expatriés, avec les troupes belges qui avaient été envoyées à Nairobi, nous aurions pu arrêter les massacres à Kigali, stabiliser la situation. Mais cet ordre là ne fut jamais donné… »

    #Rwanda #1994

  • Le Rwanda est devenue une histoire française | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2014/04/06/le-rwanda-est-devenue-une-histoire-francaise

    L’armée française, malgré les comités de soutien, les professions de foi et la littérature de commande, ne s’est jamais guérie du #Rwanda : elle est malade de ce qu’elle a vu et fait, malade de ceux qu’elle a soutenus, malade aussi des ordres reçus et exécutés, sans oublier certaines « bavures » comme des cas de viol rapportés par des témoins locaux.
    S’agît il pour autant de la « préparation » d’un génocide et de la « participation » à son exécution ? Il appartiendra à d’éventuels tribunaux ou commissions d’enquête d’en décider mais ce qui est certain, c’est que la cellule africaine de l’Elysée, en soutenant jusqu’au bout les extrémistes hutus, a pris le risque de les voir mettre en œuvre une solution finale et malgré les paravents humanitaires, elle s’est montrée indifférente au calvaire des Tutsis.

    #1994

  • Des analyses sur le livre La « blanche fureur » de Pierre Péan - Les mots sont importants (lmsi.net)

    http://lmsi.net/La-blanche-fureur-de-Pierre-Pean

    Ce billet date de 2006, il a été signalé par le bougnoulosophe que je remercie, cela m’a permis de redécouvrir l’analyse de Colette Braeckman. Ces contributions sont à relire attentivement, dans quatre mois, ce sera le 20e anniversaire du début du génocide au Rwanda. A cette époque, Saint-Ex était encore journaliste au Figaro.

    Rwanda, l’enquête inachevée (Par Colette Braeckman) [6]

    Autant être clair : le génocide des Tutsis au Rwanda, d’avril à juillet 1994, n’est pas un sujet de polémique. C’est une réalité, confirmée par d’innombrables témoignages, enquêtes et rapports, par des récits, des accusations, des aveux. Les faits sont précis, concordants, vérifiés : plus de 800 000 Tutsis ont été mis à mort en trois mois, de manière systématique, grâce à des listes, des dénonciations, des chasses à l’homme, avec des armes à feu et des machettes qui avaient été depuis longtemps distribuées à des miliciens formés pour tuer.

    [...]

    Lorsque, en décembre 1993, le contingent français se retire, cédant la place aux 500 casques bleus censés faire appliquer les accords de paix d’Arusha, il laisse au Rwanda des « coopérants militaires » en civil (25 officiellement et sans doute le double) dont on ignore à quoi ils s’occupent aux côtés de leurs alliés hutus.

    Malgré l’embargo, les livraisons d’armes se poursuivent, non seulement jusqu’à la veille du génocide, mais bien après qu’il a commencé : des observateurs onusiens relèvent que les avions de l’opération Amaryllis, venus pour évacuer les expatriés, déposent des caisses d’armes sur le tarmac de l’aéroport.

    Même lorsque ses alliés hutus se lancent dans le massacre systématique des Tutsis et que les corps s’amoncellent, enlevés dans les rues de Kigali par les bennes de la voirie, la coopération militaire française ne désavoue pas ses alliés : en mai encore, six semaines après le début du génocide, le général Huchon promet à un émissaire rwandais, le colonel Ephrem Rwabalinda, de lui livrer non seulement des munitions, mais des postes sécurisés, afin d’assurer les communications directes entre l’état-major français et ses alliés, dont les troupes passent plus de temps à massacrer et à piller qu’à se battre.

    Rappeler tout cela, ce n’est pas adopter une position antifrançaise : c’est aligner des faits réels, observés sur le terrain, c’est s’interroger sur la pertinence et les raisons d’un tel soutien. Ces questions n’occultent en rien le fait qu’en face, la guerre menée par le FPR fut impitoyable, qu’elle charria des crimes et des massacres dont l’ampleur ne se révéla qu’au fil du temps.

    Et voilà. Heureusement qu’on a Colette.

    #rwanda #génocide

  • Les femmes de Bukavu vont protéger le Docteur Mukwege | le carnet de Colette Braeckman
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2013/01/17/les-femmes-de-bukavu-vont-proteger-le-docteur-mukwege

    Venues de l’île d’Idjui, de la cité minière de Kamituga, d’Uvira et de toutes les cités entourant Bukavu, c’est par milliers que les femmes du Sud Kivu ont accueilli « leur » docteur ; certaines d’entre elles, désireuses de financer son retour, avaient même vendu leur récolte de bananes et de manioc pour lui proposer leur modeste cagnotte.
    Et surtout, défiant calmement la vingtaine de militaires onusiens, qui entouraient le médecin en tenue de « Robocops » aussi bardés de défenses que s’ils allaient marcher sur la lune, des dizaines de femmes avaient décidé de passer la nuit à l’hôpital de Panzi : « c’est nous désormais qui allons nous relayer pour assurer la sécurité du Dr Mukwege… »

    suite de
    http://seenthis.net/messages/107125

  • Goma en cinq questions - Centre Tricontinental - CETRI

    http://www.cetri.be/spip.php?article2844&lang=es
    Colette Braeckman

    1. Quelle est la situation sur le terrain ? Pressées de quitter Goma après l’ultimatum formulé à Kampala par les présidents de la région, les forces militaires du M23 devraient avoir quitté Goma ce week end. Elles y sont poussées aussi par le débarquement de 500 policiers congolais, arrivés par bateau, par le prochain redéploiement d’unités des forces gouvernementales et aussi par la perspective d’une arrivée prochaine des premiers éléments de la « force neutre » africaine, soit 800 militaires tanzaniens appuyés par une logistique sud africaine. Ce retrait s’accompagne de pillages massifs : bâtiments officiels vidés de leurs ordinateurs, maisons des autorités de l’Etat pillées, véhicules, qu’ils appartiennent à des particuliers ou des administrations emportés. Lorsque le propriétaire refuse, il est menacé de mort, lorsque la clé manque, une rafale dans le moteur paralyse l’engin. Assiégée par les pillards, la Banque centrale a résisté : des sacs ont été emportés mais le coffre n’a finalement pas pu être forcé. Selon des témoins, les biens pillés ont été emmenés vers Kibumba, au nord de Goma et mis en lieu sûr au Rwanda tandis que des jeunes gens, venus de Gisenyi, ont traversé la frontière pour « se servir ».

  • Goma en cinq questions (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/11/30/goma-en-cinq-questions

    1. Quelle est la situation sur le terrain ? Pressées de quitter Goma après l’ultimatum formulé à Kampala par les présidents de la région, les forces militaires du M23 devraient avoir quitté Goma ce week end. Elles y sont poussées aussi par le débarquement de 500 policiers congolais, arrivés par bateau, par le prochain redéploiement d’unités des forces gouvernementales et aussi par la perspective d’une arrivée prochaine des premiers éléments de la « force neutre » africaine, soit 800 militaires tanzaniens appuyés par une logistique sud africaine. Ce retrait s’accompagne de pillages massifs : bâtiments officiels vidés de leurs ordinateurs, maisons des autorités de l’Etat pillées, véhicules, qu’ils appartiennent à des particuliers ou des administrations emportés. Lorsque le propriétaire refuse, il est menacé de mort, lorsque la clé manque, une rafale dans le moteur paralyse l’engin. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Goma observe le retrait des rebelles (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/11/28/goma-observe-le-retrait-des-rebelles

    Goma retient son souffle. Malgré les déclarations contradictoires des dirigeants politiques et militaires de la rébellion, tout indique que, dans la journée de mercredi, les hommes du M23 ont commencer à évacuer la ville. Les premiers groupes ont regagné leurs fiefs de Rutshuru et du Masisi, et d’autres se sont installés à une vingtaine de kilomètres de la ville et à proximité de l’aéroport, ainsi que les chefs d’Etat africains réunis à Kampala durant le week end leur en avaient donné l’ordre. Si les militaires étaient peu visibles en ville, par contre la présence de nombreux policiers suscitait bien des questions. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Cinq questions après la chute de Goma (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/11/21/cinq-questions-apres-la-chute-de-goma

    Symboliquement, que représente la chute de Goma ? Une humiliation pour plusieurs acteurs, vvoilà ce que signifie la prise de Goma. En premier lieu pour l’armée congolaise, car même si plusieurs bataillons se sont bien comportés et ont remporté des succès initiaux, la logistique n’a pas suivi, les ordres ont été contradictoires. D’où le soupçon de trahison à l’encontre de la hiérarchie. Humiliation aussi pour le pouvoir de Kinshasa, qui avait refusé avec hauteur toute négociation avec les rebelles, mais sans avoir réellement les moyens d’une solution militaire. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Face au mali, le Niger a le doigt sur la détente (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/07/06/face-au-mali-le-niger-a-le-doigt-sur-la-detente

    Avec ses bâches bleues tendues sur des branchages, les bannières de toutes les organisations en charge de la santé, de l’alimentation, des enfants, avec ses femmes accroupies devant de petits feux ou berçant les enfants devant les tentes, Mangaize, à une centaine de kilomètres de la frontière du Mali, ressemble à tous les camps de réfugiés du monde. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Rwanda : dix années de “justice sur l’herbe”deux millions de comparutions | Colette Braeckman (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/06/16/rwanda-dix-annees-de-justice-sur-lherbedeux-millions-de-comparutions

    De l’extérieur, cette procédure pragmatique fut souvent critiquée, dénoncée comme une « justice de vainqueurs », partiale et expéditive. Tous ceux qui ont assisté à ces séances de gaçaça en ont retiré un autre sentiment, frappés qu’ils étaient par le sérieux des juges, la solennité d’une procédure organisée dans des lieux modestes, l’attention de l’assistance et aussi la formidable charge émotionnelle de ces audiences. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Michel Galy : Les “guerres nomades” gagnent le Mali (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/04/19/les-guerres-nomades-gagnent-le-mali

    Vous avez beaucoup écrit sur les « guerres nomades ». Assistons nous à un phénomène comparable au Mali ? Dès 1989, on a vu la guerre gagner du terrain, depuis le Liberia jusqu’en Sierra Leone, puis, en 2002, atteindre la Côte d’Ivoire. A cette époque déjà, il s’agissait de peuples guerriers. Ils étaient favorisés par des frontières poreuses, qui coupent des ethnies qui se retrouvent de chaque côté des frontières. Les mécanismes de ces guerres se ressemblent : les groupes armés disposent d’une base arrière, (à l’instar de Charles Taylor qui pouvait se replier sur Danane en Côte d’Ivoire) puis établissent un foyer de l’autre côté de la frontière et de là, tentent de progresser vers la capitale. Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • « L’Affaire Chebeya » : la réalité plus forte que la fictionhttp://www.courrierinternational.com/article/2012/04/04/l-affaire-chebeya-la-realite-plus-forte-que-la-fiction

    Le 1er juin 2010, Floribert Chebeya, militant historique des droits de l’homme, est retrouvé mort après une convocation chez le chef de la police. Fin connaisseur de la RDC, le réalisateur belge Thierry Michel a filmé le procès qui a suivi. Collaboratrice du Soir de Bruxelles et spécialiste du Congo, Colette Braeckman salue la qualité de son film.

    Lorsque, le 1er juin 2010, les Congolais apprennent que le corps sans vie de Floribert Chebeya a été retrouvé abandonné dans sa voiture à 30 kilomètres de son domicile, personne ne croit la version officielle, un décès suite à une affaire de sexe. Bien au contraire : l’absurdité, la vilenie de cette version aiguise plus encore l’indignation générale. Tout de suite, la police est dans le collimateur : Chebeya ne s’était-il pas rendu au siège de la police pour y rencontrer son chef, le tout-puissant général John Numbi, originaire du Nord-Katanga – l’homme qui, à l’époque, était considéré comme l’un des hommes forts du pays ?

    #RDC

  • Les limites du verdict contre Thomas Lubanga (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/03/14/les-limites-du-verdict-contre-thomas-lubanga

    Le verdict est historique et il fera date autant dans les capitales où se décident les guerres que dans les villes ou les brousses où se commettent les crimes : le Congolais Thomas Lubanga, 51 ans, a été « sans aucun doute possible » reconnu coupable de crimes de guerre durant la période 2002-2003. La Cour pénale internationale, siégeant à La Haye, a conclu à l’unanimité que cet ancien chef de guerre de l’Ituri était coupable des crimes de conscription et d’enrôlement d’enfants de moins de quinze ans, qu’il a fait participer à un conflit armé. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Colette Braeckman, sur le Rwanda : « On sait l’heure, le nom du missile et le lieu du tir » (Relevé sur le Net...)
    http://iwacu-burundi.org/spip.php?article2146

    Le raisonnement est que le tir est parti du camp de la garde présidentielle. Le FPR n’y avait pas accès. Il était exclu qu’un commando du FPR très reconnaissable puisse s’installer dans le cœur même de la garde. Ceux qui étaient à Kigali au mois de mars 1994 peuvent vous assurer que le camp Kanombe était une forteresse, c’était un camp retranché avec des barrières partout et des contrôles extrêmement serrés, je ne vois vraiment pas comment quelqu’un serait arrivé avec des missiles sur le dos. L’autre hypothèse, c’est que l’avion aurait été abattu par des extrémistes hutu de la garde. Si l’endroit est bien celui-là, je ne vois pas comment le FPR se serait introduit. C’est ça que je reproche à Bruguière parce qu’il n’a pas été sur place pour constater que c’est improbable. Source : Relevé sur le Net...

  • Rwanda : un rapport technique qui fait basculer l’histoire (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/01/10/un-rapport-technique-qui-fait-basculer-lhistoire

    Selon les experts, qui ont procédé à des analyses balistiques, les tirs qui ont abattu l’appareil provenaient du camp militaire de Kanombe, qui entourait la résidence du chef de l’Etat. C’est d’ailleurs dans le jardin même de la famille Habyarimana, au bord de la piscine, que l’avion s’est écrasé. Ce camp militaire, étroitement protégé, était le domaine exclusif de la garde présidentielle, composée des fidèles du chef de l’Etat chargés de sa sécurité. Y vivaient aussi des coopérants militaires français chargés de la formation des soldats rwandais et des coopérants militaires belges qui travaillaient à l’hôpital militaire de Kanombe. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • RDC : Anatomie d’un scrutin contesté (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2012/01/02/anatomie-dun-scrutin-conteste

    Samedi, le chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, réélu à l’issue d’un scrutin contesté, a appelé à la « cohésion nationale » pour faire de la République démocratique du Congo (RDC) un pays émergent, alors que son principal rival Etienne Tshisekedi se considère toujours « président élu ». Alors que le résultat des élections législatives n’est toujours pas connu, désaccords et tensions persistent. Quelques questions… Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • État des lieux des “années Kabila” (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/12/04/etat-des-lieux-des-annees-kabila

    La publication des résultats partiels n’a fait que confirmer les Kinois dans leur certitude : Kabila doit partir, il a perdu… » Et pour papa Antoine comme pour beaucoup d’autres « Tshisekedi, dont nous connaissons l’âge et la santé, a surtout été un moyen de faire partir Kabila…” Bon nombre de Kinois, qui n’apprécient pas un président qui ne parle guère leur langue et n’a jamais tenu de grand meeting dans la capitale, ne créditent pas le chef de l’Etat des chantiers ouverts, des progrès réalisés et ils souhaiteraient le “congédier” en votant Tshisekedi, comme en 2006 ils avaient choisi Jean-Pierre Bemba. Les résultats définitifs diront si le président a malgré tout réussi une percée dans sa capitale rétive. Mais avant cela, un retour sur quelques points de son bilan peut aider à comprendre la déception populaire. (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Kinshasa prépare des élections au superlatif (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/11/21/kinshasa-prepare-des-elections-au-superlatif

    Lorsque la route rapide qui mène à l’aéroport traverse le district de Tshangu, le plus peuplé de Kinshasa, le ciel disparaît, masqué par des dizaines de banderoles tendues d’un poteau à l’autre. Tous les murs sont colonisés par des affiches colorées. Le message est résumé à l’extrême : un visage, un nom, un numero. Ni promesse ni programme, à peine, parfois, le nom ou le logo d’un parti. Pour retrouver nos amis du quartier de PetroCongo, près du fleuve, il faut quitter l’asphalte, lâcher une voie secondaire qui sera bientôt dotée de caniveaux, et s’engager sur un chemin de terre creusé de flaques profondes comme des étangs, que tout le monde traverse en remontant son pantalon…Entre deux averses, les conversations vont bon train. Même si rares sont les candidats qui se hasardent dans leur quartier, les habitants deTshangu assurent qu’ils détiennent déjà un record du monde, celui des bulletins de vote les plus volumineux : 56 pages, sur lesquelles s’alignent, par ordre alphabétique, 1586 candidats (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman

  • Ne touche pas à Caïn : la peine de mort recule en Afrique (Le carnet de Colette Braeckman)
    http://blog.lesoir.be/colette-braeckman/2011/10/15/ne-touche-pas-a-cain-la-peine-de-mort-recule-en-afrique

    Inexorablement, la peine de mort recule en Afrique : 17 pays du continent l’ont déjà abolie officiellement, vingt autres appliquent un moratoire qui empêche l’exécution des peines. Au Mali par exemple, il n’y a plus eu d’exécution capitale depuis 31 ans, en Tunisie depuis 20 ans. En 2007, le Rwanda a officiellement rayé la peine capitale de sa constitution et s’efforce depuis lors de convaincre les autres pays africains de faire de même. Ouvrant une conférence régionale sur l’abolition de la peine de mort, rassemblant des ministres de la justice des procureurs et de hauts fonctionnaires de plus de trente pays du continent, le président Kagame s’en est expliqué : « la peine de mort n’est pas un moyen de dissuasion efficace et, aux victimes, elle n’apporte ni la paix ni la justice. Comment aurions nous pu faire face aux conséquences sociales des exécutions de masse si nous avions appliqué la peine de mort aux auteurs de crimes de génocide ? » (...) Source : Le carnet de Colette Braeckman