person:cyril zannettacci

  • Evacuation de la #ZAD #NDDL : Cinq victimes de #violences_policières, dont deux journalistes, vont déposer lundi une requête en référé expertise afin de déterminer l’origine et les conséquences des blessures infligées par des explosions de grenade #GLIF4.

    Lors de cette semaine d’expulsions, plus de 270 personnes ont été blessées. Pour rappel, 11 000 grenades – des GLI-F4 mais aussi des grenades lacrymogènes « simples » – ont été tirées par les gendarmes, soit une moyenne de 1 400 grenades par jour. 2 500 gendarmes étaient mobilisés.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/201018/evacuation-de-la-zad-cinq-victimes-de-violences-policieres-saisissent-la-j
    #armes_non_letales #guerre

    • Les cinq personnes qui vont saisir le tribunal sont Marie Astier, journaliste à Reporterre, Cyril Zannettacci, photographe pour Libération, Jean, Corentin et Hortense, étudiants, maraîchers, cuisiniers et jeunes parents. Jean, Corentin et Hortense ont été blessés par l’explosion de grenades GLI-F4 « alors qu’ils se tenaient à distance des forces de l’ordre », selon le communiqué.

      De leur côté, les deux journalistes ont été blessés alors que, selon le communiqué, « ils agissaient dans l’exercice de leurs fonctions et que leur qualité était apparente ».

      Dans leur requête au tribunal administratif, les cinq victimes vont demander qu’un expert en balistique se prononce sur les « conditions d’exécution et de gestion de l’opération de maintien de l’ordre, [afin] d’établir si l’usage des grenades était conforme à la réglementation en vigueur ». Ils rappellent que l’usage des GLI-F4 a déjà été dénoncé par le Défenseur des droits et l’Association chrétienne pour l’abolition de la torture.

      Selon Me Pascual, l’une des deux avocates chargées du dossier, l’expert balistique pourra « déterminer l’origine de la blessure et sa compatibilité avec l’arme utilisée ». Un expert médical devrait également être chargé d’examiner les blessures elles-mêmes, afin de déterminer le préjudice physique, esthétique et les conséquences à l’avenir. À la suite de ces expertises, qui devraient durer au moins un an selon Me Pascual, les cinq victimes se tourneront vers le tribunal administratif pour attaquer l’État.

      Dans leur saisie du 18 avril, le collectif VigiZAD – créé pour l’occasion – demandait instamment au Défenseur des droits Jacques Toubon de se rendre sur place, soulignant « l’impérieuse nécessité de l’intervention rapide d’une autorité indépendante ».

      « De nombreux témoignages font état de grenades GLI-F4 lancées en cloches et/ou en rafales au lance-grenades jusqu’à 200 mètres, contrairement aux consignes de lancer au sol à la main », expliquait VigiZAD dans son courrier. Il dénonçait également des « grenades utilisées sur des groupes réunis sur des chemins étroits où la dispersion est impossible, ainsi que dans les bois et par-dessus les haies ce qui revient à tirer à l’aveugle », ainsi qu’un « usage disproportionné et non réglementaire des gaz lacrymogènes ».

      La lettre de saisine faisait également état de « tirs tendus ou à l’aveugle au-dessus d’une foule sur une route étroite, voire de dos sur une foule qui recule comme le mercredi 11 avril », de témoignages faisant « état de tirs de LBD non réglementaires sur le torse et au visage ». Le document parlait enfin de « pression psychologique », de « détonations constantes, les nuages de gaz entraînant des difficultés respiratoires, le bruit incessant de l’hélicoptère et du drone » qui prive les habitants de sommeil.

      Voir ci-dessous l’interview de Luce Fournier, du collectif VigiZAD, lors du Mediapart Live du 15 avril.
      https://youtu.be/cfDRN_ZaE4c

  • Pannes d’ascenseurs : à Bobigny, ras-le-bol à tous les étages - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/30/pannes-d-ascenseurs-a-bobigny-ras-le-bol-a-tous-les-etages_1613705

    Dans un immeuble de la ville de Seine-Saint-Denis, les deux élévateurs de la tour de 15 étages sont souvent à l’arrêt. 50 000 personnes ont signé une pétition adressée à Macron et une cinquantaine se sont réunies dans le hall.

    Lundi soir, une cinquantaine d’habitants ont réfléchi tout haut sur leur condition dans un hall de HLM. Et verbalisé la routine de leur bâtiment de quinze étages situé à Bobigny, au 19 rue René Camier : les pannes fréquentes et anarchiques de leurs deux ascenseurs. Première séquence : un trentenaire en tee-shirt assure qu’il y a quelques semaines, il a manqué de perdre son boulot en restant bloqué à l’intérieur de l’un d’eux. Gros retard, son chef s’est fâché. Il précise qu’il est employé à la Rotonde, « là où Macron mange ». Qu’il voulait arrêter de payer les loyers pour faire passer un message fort. Son épouse l’en a dissuadé. La peur de l’expulsion, le stress du conflit.

    Seconde séquence : une dame s’assoit dans un coin, sur une chaise apportée par une voisine, avec un nouveau-né dans les mains, tout de rose vêtu. Elle raconte sa grossesse à grimper et dévaler les marches, et sa hantise, au moment d’accompagner son aîné à l’école, que ce dernier oublie quelque chose à la maison. Cela signifiait devoir remonter le ventre arrondi, redescendre, puis une fois le môme déposé en classe, remonter encore. Comme dans chaque récit du même type, on conclut en relativisant : il y en a des encore moins bien lotis. Les malades, les claustrophobes, les personnes âgées qui s’essoufflent plus vite que les autres dans la faible lumière jaune de la cage d’escalier étroite.

    Une retraitée se souvient de l’un de ses coups de fil au bailleur : « Au téléphone, on m’a dit "je vous comprends" après une panne. J’ai répondu "non, vous ne me comprenez pas car vous ne me connaissez pas". » Un quinqua du voisinage, venu soutenir le mouvement, déroule quelques mots clés, parmi lesquels « sans dents » et « sans voix ».

    Maison hantée

    Les dizaines de témoignages convergent tous : les dysfonctionnements réguliers, qui pourrissent les journées, les nuits et les week-ends, finissent par alourdir les têtes. Le renoncement à recevoir des invités, la sensation de se faire avoir, l’attente du réparateur, la flemme de sortir en pensant à une potentielle ascension au retour, l’angoisse de l’accident, l’obligation de stocker ses courses dans la voiture quand la machine a lâché. Parfois, il arrive que des résidents écartent eux-mêmes les portes quand ils restent coincés entre deux étages. Comme s’ils avaient été engloutis par une bête de fer aveugle. ICF Habitat la Sablière (le bailleur) qualifie cela de « vandalisme » (les pièces s’abîment), les locataires de « démerde » (le sauvetage peut traîner en longueur). Deux mères du onzième étage décrivent une scène de maison hantée. Un jour, les portes de l’un des ascenseurs se sont mises à claquer toutes seules. Il a fallu caler un objet pour s’épargner le boucan en attendant le réparateur.

    Au milieu de la mini-foule, Fouad Ben Ahmed, militant local, met en garde contre les dangers de la résignation et des comportements que celle-ci fabrique. En aparté, il dit : « Dans les milieux modestes, on intériorise trop vite l’idée que l’on mérite ce qui nous arrive. » Puis : « Le projet n’est pas de laisser éclater sa colère une fois ou deux sur la place publique. C’est de travailler sur la durée : il faut que les habitants se réapproprient leurs combats. »

    Avant le premier tour de la présidentielle, quelques membres de l’équipe de Benoît Hamon s’étaient retrouvés à Bondy pour dérouler des propositions sur le long terme à mettre en place dans les périphéries. L’emploi, l’éducation, la lutte contre les discriminations. La séance d’échanges avec le public a tourné en questionnements sur le très court terme. Comment faire quand des dealers planquent de la came dans le cartable des gosses ? Et comment vendre l’égalité à des personnes qui n’arrivent même pas à jouir de leur ascenseur dans des blocs vétustes ? Gros blanc - ce n’était pas prévu. Ce qui se passe actuellement au 19 rue René Camier : la politique dans sa dimension la plus pragmatique.

    A la mi-novembre, Christie et Karima, deux locataires, ont contacté via Facebook Fouad Ben Ahmed, 41 ans, encarté au Parti socialiste, lui-même originaire de Bobigny et référent d’un collectif nommé « Plus sans ascenseurs ». Ils s’étaient ensuite retrouvés un jeudi soir dans l’immeuble malade pour faire du porte-à-porte et sonder les familles. Réactions schizophréniques dans les étages, entre le soulagement d’extérioriser le malaise et la lassitude de rabâcher le champ lexical de la défaite, celui qui fait dire que c’était mieux avant et que tout va de mal en pis à l’intérieur de l’immeuble, mais aussi à l’extérieur.

    Sur son palier, une maman longiligne à lunettes s’était étonnée du décalage entre la communication de la mairie et la situation précaire des destinataires. « Je voulais écrire "MDR" [mort de rire, ndlr] sur l’un de leur courrier. Car je pensais que nous étions invisibles. » Devant sa porte entrouverte du quinzième étage, un trentenaire barbu en survêtement râle contre les plus jeunes. « Ils constatent que l’ascenseur ne fonctionne pas et ça les fait marrer. Pourquoi cela ne provoque pas une autre réaction ? Je ne comprends pas. »

    Une pétition en ligne lancée par le collectif - apolitique - en est presque à 50 000 signataires. Le destinataire : Emmanuel Macron, président de la République. La genèse du mouvement : en juillet 2016, Martine Fontaine, en fauteuil roulant, sèche une paella entre amis, lesquels s’inquiètent de son absence. L’ascenseur de son immeuble d’un autre quartier de Bobigny était en rade, ça faisait des semaines qu’elle ne quittait plus son appartement. Des médias s’intéressent au cas de la dame, immobilisée après des pépins de santé, le bailleur se presse pour régler la situation en quelques jours. Victoire symbolique. Sur les réseaux sociaux, des habitants de Seine-Saint-Denis profitent de l’opportunité pour alerter sur leur situation dans des blocs de Sevran, Aulnay-sous-Bois ou encore Epinay-sur-Seine.

    Palliatif

    700, 800, 900 euros : les locataires du 19 rue René Camier aiment à rappeler le prix des loyers. Christie, trentenaire aux yeux bleus qui vit au douzième, s’interroge. En substance : est-ce normal d’avoir parfois honte de l’endroit où l’on vit ? Et pourquoi faut-il tant de temps pour mobiliser autour d’une cause si concrète ? L’amicale des locataires a disparu depuis des lunes, faute de tauliers pour la faire tourner. Il est désormais question de la reconstituer. Entendu plusieurs fois dans ce coin-ci de Bobigny, sur le ton de la fatalité : l’individualisme grignote de plus en plus dans les quartiers populaires, qui comptent parmi les fiefs historiques de la solidarité - érigée traditionnellement par ceux qui y vivent en palliatif aux manques de moyens. Marcella, auxiliaire de vie sans emploi, habitante de la ville et membre de « Plus sans ascenseurs » : « Le boulot fatiguant, les distances avec la maison, l’éducation des enfants, le poids des factures : c’est un tout dans les milieux très modestes. Est-ce qu’on est toujours conscient de ce que l’on vit ? On finit par accepter parce que le quotidien aspire tout. »

    Etau

    Du côté d’ICF Habitat la Sablière, un responsable admet que les équipements sont fatigués au 19 rue René Camier. Avance que près de la moitié des pannes sont dues à des actes de vandalisme, dont l’ouverture forcée des portes : « Des gamins sautent dans la cabine, des gens urinent à l’intérieur, ce qui use les pièces. » Pointe du doigt des dealers que les pannes arrangeraient pour contrôler les allées et venues. « Je ne dis pas que c’est la cause du problème, simplement un constat. » Ironie, l’immeuble est situé à deux pas du commissariat, à quatre du tribunal.

    Quelle que soit la configuration, les locataires trinquent à la fin. Etau. Fouad Ben Ahmed : « Plus c’est sale et en mauvais état, moins certains respectent. Il faut remettre à neuf. Une fois que ce boulot est fait, la pédagogie commence auprès des habitants. Et les sanctions financières éventuellement prises par le bailleur pourront être transparentes : on verra clairement ce qui a réellement été dégradé ou sali. » Mardi, le collectif a reçu l’assurance du bailleur que le changement d’ascenseurs serait prévu dans le budget de l’année 2018. Et qu’il recevrait une délégation de locataires pour discuter. La veille, le soir du rassemblement, des habitants se sont mis à évoquer la saleté dans les parties communes. Karima, feuilles de papier et stylo à la main, les a conjurés de patienter. Un problème après l’autre, sinon, la revendication de départ se noie. Tout finit alors par se mélanger et du coup, plus personne ne s’écoute.
    Ramsès Kefi Photo Cyril Zannettacci

    #pauvreté #quartiers_populaires #hlm #ascenseurs
    Où ce genre de situation peut-elle perdurer si ce n’est dans les cités où vivent les noirs et les arabes ?

  • Centre humanitaire pour les réfugiés : le pari d’Hidalgo prend forme
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12311-centre-humanitaire-pour-les-refugies-le-pari-d-hidalgo-prend-forme

    Merci Barack Obama.....

    C’est là, Porte de la Chapelle, que le camp humanitaire voulu par Anne Hidalgo doit ouvrir ses portes en

    octobre. Photo Cyril Zannettacci pour Libération

    La maire de Paris dévoile ce mardi les contours du dispositif d’accueil censé offrir une alternative à la rue aux personnes migrantes qui errent dans la capitale. Un lieu à la hauteur des enjeux ?

    Est-ce l’étage manquant à la fusée, ou, au contraire, celui qui ne fera que l’alourdir sans la rendre plus contrôlable ? Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, dévoile ce mardi matin les contours précis du centre d’accueil humanitaire qu’elle avait annoncé à la surprise générale à la fin du mois de mai. Le lieu, un ancien entrepôt de la SNCF situé à la Porte de la Chapelle, dans le nord de Paris, doit ouvrir ses portes au (...)

    #En_vedette #Liberté,_Égalité,_Fraternité... #Actualités_France