person:damien carême

  • Treize maires interpellent le gouvernement : « La rue n’est pas un lieu pour vivre »

    Face à la situation des réfugiés et demandeurs d’asile en France, qui se retrouvent souvent à la rue faute de places d’hébergement disponibles, treize maires, de bords politiques variés, en appellent aux ministres de l’Intérieur et du Logement.
    Un sur deux. C’est, d’après le directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité, Florent Gueguen, le nombre de demandeurs d’asile hébergés dans le dispositif national d’accueil. Les autres ? S’ils ne trouvent personne pour les loger, ils se retrouvent à la rue, qui dans une tente d’un campement de fortune, qui sous une bretelle de périphérique, qui dans un squat…

    Pour les municipalités, la situation est complexe : elles sont au quotidien en première ligne, or l’hébergement d’urgence comme la politique de l’asile ne relèvent pas des compétences communales, mais de celles de l’Etat. Donc de financements sur lesquels les édiles locaux n’ont pas la main. « On est mobilisés tous les jours. Les villes sont volontaires mais on manque de moyens », résume Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble.

    La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui accuse le gouvernement de « déni de réalité » depuis plusieurs semaines déjà, juge que « le dispositif mis en place par l’Etat ne marche pas. Il est trop rigide parce qu’il ne considère pas que l’accueil doit être inconditionnel ». Avec douze autres maires, de droite comme de gauche, la socialiste a donc écrit aux ministres de l’Intérieur et du Logement, estimant ne pas pouvoir « accepter plus longtemps cette situation indigne de nos valeurs et de la tradition humaniste de notre pays ».

    « Malgré les dispositifs mis en place par l’Etat et les efforts réalisés en matière de création de places d’hébergement, les besoins restent largement supérieurs à l’offre », écrivent encore Nathalie Appéré (Rennes), Martine Aubry (Lille), François Baroin (Troyes), Damien Carême (Grande-Synthe), Nicolas Florian (Bordeaux), Eric Piolle (Grenoble), Johanna Rolland (Nantes), Laurent Russier (Saint-Denis), Jean-Luc Moudenc (Toulouse), Roland Ries (Strasbourg), Dominique Gros (Metz), Meriem Derkaoui (Aubervilliers) et Anne Hidalgo.


    https://twitter.com/Anne_Hidalgo/status/1120969177735618561?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    « La rue n’est pas un lieu pour vivre, c’est un lieu pour se promener », estime la première magistrate de Paris, qui peste contre la théorie de « l’appel d’air », qui voudrait qu’offrir des conditions décentes de subsistance aux demandeurs d’asile débouche sur des arrivées massives. « Quand on a ouvert la Bulle [le centre d’hébergement de la porte de la Chapelle, ndlr], explique-t-elle, les flux sont restés constants ».

    Selon Florent Guegen, il faudrait « ouvrir 40 000 places d’ici la fin du quinquennat » pour parvenir à loger tout le monde correctement. Mais aussi en finir avec le règlement de Dublin, qui veut qu’une demande d’asile soit traitée dans le premier pays européen d’arrivée, par exemple l’Italie, ou l’Espagne. Or, toutes les personnes qui débarquent dans le sud de l’Europe n’entendent pas forcément y rester, ayant parfois de la famille dans un autre pays, et se retrouvent en errance. « Seulement 13% des personnes sous statut "Dublin" sont transférées vers le pays européen instructeur de leur demande », rappelle le responsable associatif, qui appelle également à « une politique pragmatique de régularisation des personnes qui ne seront pas expulsées vers leur pays d’origine » et qui peuplent les campements indignes des grandes villes.

    Pierre Henry, directeur général de France Terre d’asile, rappelle de son côté qu’évacuer régulièrement les campements, qui se reforment tout aussi régulièrement, coûte cher. Il faut mobiliser des hébergements, des travailleurs sociaux, des policiers, des agents de nettoyage… Les « politiques d’urgence sont plus dispendieuses » que les investissements de long terme dans l’hébergement digne.

    https://www.liberation.fr/france/2019/04/24/treize-maires-interpellent-le-gouvernement-la-rue-n-est-pas-un-lieu-pour-
    #villes-refuge #asile #migrations #réfugiés #maires #municipalité #France #hébergement #SDF #sans-abrisme #sans-abris #logement

    J’imagine que les treize maires sont les maires qui ont initié le réseau #ANVITA (https://seenthis.net/messages/759638), même si il n’est pas mentionné dans l’article.

    Ajouté à ici :
    https://seenthis.net/messages/759638

    ping @karine4

  • France : l’impossible évacuation du camp de migrants de Grande-Synthe Wahoub Fayoumi - 11 Septembre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/monde/detail_france-l-impossible-evacuation-du-camp-de-grande-synthe?id=10016004

    C’était il y a près d’une semaine : jeudi dernier, les forces de police ont évacué le camp de migrants de Grande Synthe, près de la ville côtière de Dunkerque.

    500 à 800 personnes, hommes, femmes et enfants en majorité des Kurdes irakiens, vivaient en bordure de l’autoroute, dans un amas de tentes et d’abris de fortunes, sous les bois derrière la gare de la petite agglomération.

    Aujourd’hui, ces centaines de migrants sont toujours là, mais leurs conditions de vie se sont drastiquement dégradées.

    La plupart du temps, les forces de police se bornaient régulièrement à prendre en charge certains migrants pour les éloigner de la côte, et les réinstaller dans d’autres villes. Les destructions de tentes et les confiscations de biens étaient aussi, d’après les personnes sur place, monnaie courante.

    Jeudi cependant, l’objectif des policiers était plus précis : empêcher toute installation dans le périmètre. A cet effet, les points d’eau et les 3 douches mis à disposition des migrants par la marie de Grande-Synthe ont aussi été démontés.

    Les associations tirent la sonnette d’alarme. Le démantèlement du camp n’a pas éloigné les migrants. Ils sont désormais livrés à eux mêmes dans les bois, la situation sanitaire est catastrophique, et le problème ne fait que s’aggraver.

    Plusieurs associations continuent à aller sur place. L’association Salam distribue toujours des repas une fois par jour. Elles tirent la sonnette d’alarme : la situation sanitaire est périlleuse : « Sur ce camp, il y avait des douches qui étaient mises à disposition, elles étaient sur des plateaux mobiles qui étaient apportés dans la journée, il y avait quelques toilettes même s’il n’y en avait pas assez, explique Josette Vanst, retraitée et bénévole à l’association Salam. Il y avait surtout des points d’eau pour laver le linge et faire sa toilette. Et là il n’y a plus rien de tout ça ».

    Il y a toujours des familles et de jeunes enfants qui sont là. « Nous avons revu par exemple une fillette au bras dans le plâtre, qui était là la semaine dernière », ajoute Josette Vanst. « C’est du harcèlement ! ce matin il y avait un avion qui tournait pour les localiser, avec des infrarouges nous a-t-on dit. On ne veut pas de camps, ça a été clairement dit. Mais la solution de les déplacer et de les mettre en centres d’hébergement, on voit bien que ça ne fonctionne pas. ils reviennent... » D’autant plus que plusieurs ont déjà payé cher leur passage en Angleterre, et que d’autres ne veulent pas être renvoyés dans le premier pays de leur arrivée, comme le prévoit la règle de Dublin, explique Josette Vanst.

    Le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, se dit dubitatif face à ces expulsions répétées. Il estime quant à lui qu’il faut réinstaller les personnes présentes dans la région. Il plaide pour un centre d’urgence, affecté à l’accueil et à l’orientation.

    Ce mardi, les associations ont rencontré la sous-préfecture, qui a organisé l’évacuation, pour faire part de leurs inquiétudes.

    #migrants #Grande-Synthe #violence_policières inutiles #camps

  • Dunkerque parie sur la gratuité des transports
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/29/dunkerque-parie-sur-la-gratuite-des-transports_5323090_3234.html

    A partir du 1er  septembre, les 200 000 habitants des 17 villes de la communauté urbaine dunkerquoise circuleront sans ticket.

    LE MONDE ECONOMIE | 29.06.2018 à 11h24 • Mis à jour le 29.06.2018 à 17h10 |
    Par Laurie Moniez (Lille, correspondance)
    Réagir AjouterPartager (62)Tweeter
    Lâcheront-ils leur voiture ? Le 1er septembre, les 200 000 habitants des 17 villes de la communauté urbaine dunkerquoise vont bénéficier des transports en commun gratuits. Terminé le ticket à 1,40 euro. Si une trentaine de communes françaises ont déjà fait ce choix (Niort, Compiègne, Gap, Porto-Vecchio…), Dunkerque devient la plus grande agglomération française à franchir le cap. En offrant la gratuité pour tous, résidents et extérieurs, la ville du Nord dépasse même à l’échelle européenne Tallinn, capitale de l’Estonie et ses 420 000 habitants, qui réserve cette gratuité à ses seuls résidents.

    Dans le Dunkerquois, territoire profondément lié à l’industrie, la qualité de l’air est un enjeu majeur. Près du port de Dunkerque, ArcelorMittal, considéré comme le plus gros pollueur industriel des Hauts-de-France, a rejeté pas moins de 2 930 tonnes de poussières en 2016, selon la Dreal (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Un chiffre auquel il faut ajouter les 13,5 millions de tonnes de CO2 émises par le groupe sidérurgique dans le ciel dunkerquois, un triste record national.

    La Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) a donc fait le choix politique d’un grand projet d’aménagement urbain destiné à favoriser les circulations douces et les transports en commun : le plan DK’Plus. Depuis les années 1970, le réseau actuel avait peu changé et dans le Dunkerquois moins de 5 % des déplacements se font aujourd’hui en bus, contre 66 % pour la voiture, selon une étude publiée en 2015. Avec une nouvelle flotte de bus aux couleurs vives, équipés progressivement du Wi-Fi, aux sièges rénovés, et aux horaires élargis en soirée chaque week-end, la CUD espère convaincre les Dunkerquois de laisser leur voiture au garage.

    Baisse des incivilités

    En attendant, les habitants ont subi pendant vingt-deux mois « l’un des plus gros chantiers des cinquante dernières années », explique Damien Carême, vice-président de la CUD et maire de Grande-Synthe. Le résultat, c’est un nouveau réseau permettant plus de fluidité grâce aux voies dédiées et aux feux prioritaires. « Avec les transports en commun, vous ne serez plus en retard au boulot ou au lycée », assure M. Carême. Surtout, les usagers vont découvrir des lignes plus simples à utiliser, davantage d’arrêts, une fréquence plus importante en zone dense avec de meilleures connexions entre les lignes… Désormais, 83 % de la population sera située à moins de 300 mètres d’un arrêt de bus.

    La gratuité proposée à titre expérimental uniquement le week-end depuis 2015 a permis de constater une hausse de fréquentation de 30 % le samedi et de 80 % le dimanche. « Et les incivilités ont chuté de 60 %, précise le président de la CUD et maire de Dunkerque Patrice Vergriete (divers gauche), balayant ainsi un préjugé sur la gratuité. Les chauffeurs disent qu’ils découvrent une nouvelle clientèle, qui dit bonjour. »

    Pour le financement, la CUD a fait des choix. Elle a abandonné, en 2014, le projet de son précédent président qui rêvait d’une nouvelle salle de sports et de spectacles de 8 000 places, estimée à 180 millions d’euros. « Cette Arena était inutile, indique M. Vergriete. Pour les travaux du DK’Plus, nous avons investi 60 millions d’euros et 5 millions d’euros pour les études. » Une somme financée par le VTA (versement transport additionnel), une taxe sur les entreprises du secteur qui avait été augmentée de 0,5 point en 2011 pour financer la fameuse Arena.

    « Cohésion sociale »

    En intégrant le manque à gagner de 4,5 millions d’euros sur les recettes de billets, le surcoût d’exploitation du nouveau réseau gratuit est de 8,9 millions d’euros, pour atteindre 42,9 millions d’euros. Ce montant est financé aux deux tiers par le VTA et le solde par le budget général de la CUD. Les élus promettent donc qu’il n’y aura pas de hausse des impôts.

    « Le coût de cette mesure est compensé par ses effets positifs, garantit le maire de Dunkerque. Cela permet de rendre du pouvoir d’achat, c’est favorable à l’environnement, c’est un enjeu de cohésion sociale, et ça rend les personnes plus mobiles. »

    Ce schéma pourrait-il être transposé à d’autres villes ? « Je ne suis pas là pour faire la leçon aux élus locaux, prévient M. Vergriete. C’est vrai que nous sommes regardés de près car beaucoup disaient que c’était impossible à réaliser dans des agglomérations de plus de 100 000 habitants. » Le maire de Dunkerque regrette que ce débat de société soit pollué par les « arguments fallacieux » avancés par d’autres collectivités, à commencer par le fait que ce qui est gratuit aurait moins de valeur. « Les arguments du débat en France sont assez minables », balaye-t-il avant d’annoncer que les 3 et 4 septembre se tiendront dans sa commune les premières rencontres des villes du transport gratuit. Parmi les tables rondes, chercheurs et maires de Tübingen (Allemagne), Tallinn (Estonie), Châteauroux ou Niort, reviendront sur les effets de la gratuité des transports en commun dans leurs villes. Les impacts environnementaux seront également abordés.

    #gratuité_des_transports #municipalité

    • @aude_v ça reste des arguments mainstream qui ne touche que les gens qui se focalisent dessus. On peut aussi poser la crédibilité de l’argument du « manque à gagner » tellement il est stupide.
      Reste que le nombre de collectivité qui mettent en place la gratuité des transports est en nette augmentation malgrès tous les argument d’arrière garde.

  • Tribunal Permanent des peuples

    Session sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées et son impunité

    Paris, 4 et 5 janvier 2018

    Qu’est-ce qu’un Tribunal Permanent des Peuples (TPP) ?

    Le TPP est un tribunal d’opinion qui agit de manière indépendante des États et répondaux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples ». Le TPP fait suite au Tribunal

    Russel et s’appuie sur la Déclaration Universelle des Droits des Peuples (Alger, 1976) et de tous les instruments du droit international. Il dénonce les actes portant atteintes aux droits des peuples.

    Le Tribunal se compose de personnes venues du monde entier, garantissant ainsi son indépendance. Les sentences prononcées sont remises à plusieurs instances telles que : le Parlement Européen, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les commissions de l’ONU, aux organisations internationales et régionales, aux organisations humanitaires, etc.

    La session du TPP de Paris

    Les 4 et 5 janvier, la session de Paris poursuivra le travail préliminaire effectué à Barcelone en portant particulièrement sur la politique de l’Union Européenne et des Etats membres en matière de migrants et des frontières, notamment en France.

    Le jury sera présidé par Philippe Texier.
    Le GISTI a accepté de coordonner l’acte d’accusation.

    La session du TPP de permettra ainsi :
    – d’écouter et de rendre visibles les cas de violations des droits des personnes migrantes et réfugiées
    – d’enregistrer les propositions de communautés de personnes migrantes et réfugiées
    – d’analyser conjointement les causes des déplacements forcés des personnes migrantes et réfugiées
    – de déterminer les responsabilités des gouvernements, de l’Union Européenne et autres organismes européens.

    OÙ SE TIENDRA T-IL ?

    L’audience du Tribunal se tiendra
    les 4 et 5 janvier 2018
    au CICP (Centre International de Culture Populaire)
    21 ter Rue Voltaire
    75011 Paris
    Métro : Rue des Boulets (ligne 2)
    ou Nation (ligne 2, RER A)

    L’audience aura lieu en amont du Moussem-festival de l’immigration et de la Tricontinentale.
    Les résultats et la sentence seront rendus publics lors de la clôture du festival le 7 Janvier 2018 à Gennevilliers

    CONTACTS MÉDIA :
    Elise de Menech : tpp-paris@riseup.net, 07.50.30.64.27
    Justine Festjens : justine.festjens@gmail.com, 06.69.21.47.94

    PRÉSENTATION DU JURY
    DE LA SESSION DE PARIS

    Souhayr Belhassen (Tunisie) – Journaliste et défenseuse des droits humains en Tunisie. Longtemps correspondante à Tunis de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Présidente d’Honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), ONG de défense des droits humains, entre 2007-2013.

    Mireille Fanon Mendès-France (France) - Professeur de lettre puis au centre de formation de l’Université René Descartes-Paris, elle a travaillé pour l’UNESCO et pour l’Assemblée nationale. Membre pendant 6 ans du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Présidente de la fondation Frantz Fanon, elle a contribué à divers colloques et publications sur la question des droits de l’Homme, du droit international et du droit international humanitaire.

    Pierre Galand (Belgique) – Economiste, il a enseigné à l’Institut Supérieur de Culture Ouvrière et à l’Université Libre de Bruxelles. Il est à l’origine de plusieurs ONG et associations de solidarité avec les peuples des pays en développement ou privés de liberté, dont OXFAM-Belgique dont il a été secrétaire de 1967 à 1996. Président de la Fédération Humaniste Européenne, de l’Organisation Mondiale contre la Torture. Il est l’un des organisateurs du Tribunal Russell sur la Palestine.

    Franco Ippolito (Italie) – Président du Tribunal Permanent des Peuples. Juge de la Cour Suprême de Cassation d’Italie, ancien président de la Magistrature Démocratique et de l’Association Italienne des Juristes démocratiques ; il a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est auteur d’essais et conférencier dans des cours nationaux et internationaux de droit constitutionnel et système judiciaire. Il a participé à de nombreuses missions internationales en Europe et en Amérique latine.

    Luís Moita (Portugal) - Professeur de relations internationales et directeur du centre de recherche OBSERVARE à l’Université Autonome de Lisbonne. En 1974, fondateur du CIDAC, ONG portugaise pour la libération des peuples et la coopération. Depuis des années 1980 il a une activité dans le cadre de la Fondation Basso, la Ligue Internationale et le Tribunal Permanent des Peuples.

    Madeleine Mukamabano (France-Rwanda) – Journaliste et spécialiste de la géopolitique africaine. Après avoir collaboré à plusieurs revues, presse écrite et radio, elle crée puis anime l’émission Débat Africain sur Radio France Internationale de 1990 à 2000.

    Philippe Texier (France) – Magistrat, conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies de 1987 à 2008 puis président du comité entre 2008 et 2009. Expert indépendant de la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour Haïti, directeur de la division des droits de l’homme d’ONUSAL (Mission d’Observation des Nations Unies en El Salvador), il est juge au Tribunal permanent des Peuples.

    Sophie Thonon (France) - Avocate du Barreau de Paris. Elle a représenté des familles franco-argentines et franco-chiliennes dans des procès pour le cas de disparitions forcées en Argentine et au Chili. Elle est Présidente déléguée de l’association France Amérique Latine.

    Nous, organisations de personnes migrant.e.s et réfugié.e.s et de solidarité et de défense des droits humains, appelons à la saisine d’un Tribunal Permanent des Peuples sur la violation des droits humains des personnes migrant.e.s et réfugié.e.s, et son impunité en France :

    Tous Migrants
    https://tousmigrants.weebly.com
    Transnational Migrant Platfom-Europe (TMP-E)
    https://transnationalmigrantplatform.net/?page_id=531
    Transnational Institute (TNI)
    https://www.tni.org/en/corporate-power
    France Amérique Latine (FAL)
    http://www.franceameriquelatine.org
    CEDETIM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/cedetim
    CCFD
    https://ccfd-terresolidaire.org
    EMMAÜS INTERNATIONAL
    https://www.emmaus-international.org/fr
    Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP)
    http://fuiqp.org
    LE PARIA
    https://leparia.fr
    Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
    http://www.atmf.org
    SORTIR DU COLONIALISME
    http://www.anticolonial.net
    IPAM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/ipam
    ATTAC France
    https://france.attac.org
    La Roya Citoyenne
    http://www.roya-citoyenne.fr
    Le CRID
    http://www.crid.asso.fr
    Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (GISTI)
    https://www.gisti.org
    FONDATION FANON
    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com
    La CIMADE
    www.lacimade.org/
    Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
    http:contactcitoyensdesdeuxrives.eu
    FRESH RESPONSE SERBIA
    http://freshresponse.org
    Actes & Cités
    www.actesetcites.org
    Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es
    Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
    http://www.mrap.fr
    Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie
    https://www.facebook.com/crldhtunisie/notifications
    Association Kolone pour l’enseignement du français aux nouveaux arrivants, Paris - kolone
    Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI)
    www.fasti.org
    MIGREUROP
    www.migreurop.org
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
    Le Forum Tunisien des Droits Economique et Sociaux – Tunisie
    https://ftdes.net
    Gynécologie sans frontières
    https://gynsf.org
    Observatoire des Multinationales
    http://multinationales.org
    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
    http://www.opa33.org
    SURVIE
    https://survie.org
    Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ)
    www.anafe.org/
    Section SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (EPPPD)
    https://twitter.com/CnhiCgt
    AMDH Paris/IDF (Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile de France),
    http://amdhparis.org/wordpress
    Solidarité Migrant.e.s Collectif 06

    PROGRAMME du Jeudi 4 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h30 : Entrée du jury et présentation des membres
    (Président du jury : Philippe Texier).

    10h : Présentation du TPP et du cycle de sessions sur les migrations.
    Gianni Tognoni, Secrétaire Général du TPP).

    10H30 : Présentation de la session de lancement de Barcelone en juillet 2017 et de la sentence de la session de Palerme en décembre 2017 (Brid Brennan, Transnational Institute et Jill Belisario, Transmigrant international Plateform).

    11h : Pause

    11h15 : Présentation de l’accusation soutenue par le Gisti et de la défense commise d’office représentée par Claire Bruggiamosca et Christophe Pouly.

    11h20 : Lecture de l’acte d’accusation par Nathalie Ferré, ancienne présidente du GISTI.

    12h : Premiers témoins.
    • Monique Chemillier-Gendreau (Professeur émérite de droit à l’Université Paris VII et présidente d’honneur de l’Association Française des Juristes Démocrates).
    • Marie-Christine Vergiat (Euro-députée GUE/NGL).
    • Damien Carême (Maire de Grande Synthe) - le rôle des collectivités territoriales.

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des premiers témoins.
    • Olivier Petitjean (Observatoire des Multinationales)
    • Claude Calame (Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant.e.s) – Les disparu.e.s en Méditerranée.

    15h30 : Violation de droits fondamentaux résultant des restrictions à la liberté de circulation.
    • Violation du droit de quitter son propre pays
    • Violation du principe de non-refoulement
    • Violation du droit d’asile
    • Violation du droit à la vie
    • Traitements inhumains et dégradants
    • Violation du droit à la liberté et à la sûreté, l’enfermement
    • Violation de l’interdiction des expulsions collectives
    • Violation des droits de l’enfant

    Témoigneront par ordre alphabétique.
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal.

    Association des Amis du bus des femmes.
    La traite des femmes migrantes à des fins d’exploitation sexuelle.
    Association Baobab
    Accueil des migrant-e-s, Rome.
    Association Européenne pour les Droits de l’Homme, Catherine Teule
    Les accords UE-Turquie.
    Association Malienne des Expulsés (Vidéo), Oussmane Diarra
    Situation des migrants refoulés au Mali.
    Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers
    Contributions écrites sur la privation de la liberté en zone d’attente, violations du droit à un procès équitable et au recours effectif en procédure de zones d’attente, violation du droit d’asile aux frontières externes et internes de la France.
    Association Récréative et Culturelle Italienne, Sara Prestianni
    Politique européenne d’externalisation en Afrique et les accords bilatéraux (exemple de l’accord Italie-Libye)
    Association des Refoulés d’Afrique centrale au Mali (Vidéo), Patrice Boukara
    Situation des migrants refoulés
    Collectif de soutien aux migrants d’Appoigny
    Les PRAHDA « antichambres des expulsions des dublinés » -témoignage d’un migrant de Côte d’Ivoire sur son parcours jusqu’à la France (Libye, Méditérranée)
    Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés
    Législation d’exception à Mayotte -accueil arbitraire dans les administrations - Frontex
    Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux
    Contribution écrite sur le drame de Kerkennah (naufrage en Méditerranée)
    Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, Eve Shashahani
    Privation de liberté, hotspots en Grèce
    Gynécologie Sans Frontières, Calais
    Témoignages écrits sur les violences policières –traitements inhumains et dégradants
    Migreurop, Elsa Tyszler
    Les violations de droits dans les enclaves de Ceuta et de Mellila/ analyse des violations spécifiques des droits des femmes migrantes
    Témoignage de Moayed Asaf, réfugié kurde d’Irak
    La situation des demandeurs d’asile en France
    Tous Migrants de Briançon (Vidéos)
    Violations des droits des migrants sur la frontière franco-italienne
    Un ancien MIE
    Témoignage des parcours des mineurs étrangers pour réclamer leurs droits en France
    Watch The Med, Charles Heller
    Cartographie des naufrages et présence des Etats

    19h : Fin de la séance

    PROGRAMME du Vendredi 5 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h00 : Suite des témoignages sur les violations des droits fondamentaux des migrant-es.

    11h : Violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français.
    • Entraves à l’accès à l’emploi
    • Entraves aux conditions de travail justes et favorables
    • Entraves à l’accès à la protection sociale
    • Entraves à l’accès au soin
    • Entraves au droit à l’éducation
    • Entraves au droit au logement

    Témoigneront par ordre alphabétique
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal

    Association des Travailleurs Maghrébins en France
    Coalition Internationale des Sans-Papiers et des Migrants, Françoise Carrasse
    Conditions de travail des Sans-papier en France
    Collectif de soutien aux Roms d’Ivry, Bernard Prieur
    Expulsions et (non)droit au logement des populations Roms en France
    Confédération Paysanne, Romain Balandier
    Emplois saisonniers des migrant-es en France, en Europe et dans le pourtour méditerranéen
    DOM’ASILE
    Témoignage d’une réfugiée accompagnée et d’une salariée de l’association sur les violences administratives et les entraves aux droits sociaux et à l’emploi.
    L’UTAC / CRLDHT, soutenues par le collectif d’associations et d’organisations syndicales : « J’y Suis, J’y Vote », Mohamed Ben Said
    Sur les droits politiques des migrant-es
    Droit Au Logement (DAL)
    Sur les conditions de logement
    Intervention syndicale (SUD)
    Sur le travail dissimulé
    Intervention d’un étudiant sans-papier (RESF)

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des témoignages sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français

    15h30 : Violations des droits des défenseur-e-s de droits.

    Témoigneront :

    • José Bové, eurodéputé (vidéo)
    • Tous Migrants, Briançon (vidéo)
    • Cédric Herrou, La Roya Citoyenne,

    16h30 : Parole à l’accusation. Plaidoiries de la défense.

    18h : Fin de la session.

    DIMANCHE 7 JANVIER

    11h : Lecture des éléments de la sentence à l’occasion de la séance de clôture du Moussem-Festival de l’immigration et de la Tricontinentale.

    Salle des Fêtes de la Mairie de Gennevilliers.

    #migrants #violences_policières

  • Que faire à #gauche ? Un live exceptionnel de Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/021217/que-faire-gauche-un-live-exceptionnel-de-mediapart

    De 13 h 30 à 19 heures, Paul Magnette, Mireille Delmas-Marty, Bruno Latour, Marie-Christine Vergiat, Damien Carême, Barbara Romagnan, César Ochoa, Annick Coupé, Yves Sintomer, Danièle Obono... entourés d’autres chercheurs, intellectuels, acteurs publics locaux, nationaux et internationaux débattront à #Grenoble des défis de la gauche. Une émission retransmise en direct sur Mediapart et sur Facebook, Youtube et Dailymotion.

    #International #France #Economie #Culture-Idées #émancipation #en_direct_de_Mediapart

  • Lettre ouverte de Damien Carême, maire de Grande-Synthe
    https://www.facebook.com/notes/le-monolecte/lettre-ouverte-de-damien-car%C3%AAme-maire-de-grande-synthe/1915083055175962

    Monsieur le Président de la République,
    Si je m’adresse à vous aujourd’hui par le biais de cette lettre ouverte, c’est parce qu’en tant qu’élu de la République - au même titre que vous - je vous ai demandé un rendez-vous, à vous-même, à votre 1er ministre et à votre ministre de l’intérieur voilà déjà plusieurs semaines. Or, malgré l’urgence humanitaire à laquelle je dois à nouveau faire face dans ma commune, vous refusez de prendre en considération l’urgence extrême de ma sollicitation.
    Je décide donc, aujourd’hui, de prendre la France à témoin de mon interpellation.
    Pour mémoire : le 10 avril 2017, le lieu d’accueil humanitaire de Grande-Synthe brûlait.

  • Le maire de #Grande-Synthe veut que le camp de #migrants survive à l’incendie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110417/le-maire-de-grande-synthe-veut-que-le-camp-de-migrants-survive-l-incendie

    Des migrants relogés dans un gymnase de Grande-Synthe, le 11 avril 2017, après l’incendie du camp dans lequel ils vivaient. © Reuters Détruit par les flammes, le camp de #réfugiés de Grande-Synthe est en sursis. Le maire, Damien Carême, n’entend pas laisser l’État en finir avec ce lieu dans lequel vivaient près de 1 500 personnes, principalement des Kurdes irakiens et des Afghans en transit vers l’Angleterre.

    #France #asile

  • https://youtu.be/CMzgMva5ekk


    CE MARDI 24 JANVIER, MARINE LE PEN S’EST PRÉSENTÉE DEVANT LE CAMP D’ACCUEIL DE MIGRANTS DE GRANDE-SYNTHE. LE MAIRE EELV DAMIEN CAREME, A DÉCIDÉ DE LA RECALER. IL N’A PAS DIGÉRÉ LA VENUE DE LA CANDIDATE FN : « LES CONS ÇA OSE TOUT ! »

    Grande-Synthe (59) - En milieu d’après-midi, #Marine_Le_Pen, accompagnée du représentant local du #FN, Philippe Eymery et de quelques journalistes, se pointe devant le camp humanitaire de #Grande-Synthe avec la ferme intention de le visiter. Mais fissa, le directeur de cabinet du maire écologiste prévient Damien Careme, en déplacement à Bordeaux. L’élu écologiste refuse catégoriquement qu’elle rentre dans le camp. La petite délégation remballe ses cliques et ses claques et repart en criant au déni de démocratie.

    Qu’est-ce qui vous a énervé dans la démarche de Marine Le Pen ?
    Marine Le Pen est quelqu’un qui attise les haines et qui diffuse des thèses honteuses. Sa manière d’arriver comme ça montre bien que c’est un pur coup de communication politique. Le camp qu’on a mis en place, c’est pas un zoo ! On ne vient pas comme ça, pour surfer sur la misère des gens.

    Elle vous a prévenue de son arrivée ?
    Non, certainement pas ! On n’a rien reçu de sa part, ni lettre, ni mail, ni coup de téléphone. Rien non-plus de la part de la fédération FN du coin. Et puis de toute manière, même si elle m’avait prévenu, j’aurais refusé sa venue. Pour qui elle me prend ? Ca m’a fait penser à une phrase d’Audiard, « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait ! »

    Beaucoup de politiques sont venus ces derniers mois ?
    Bien sûr, plein, et de tous bords politiques ! Des élus d’extrême-gauche, du PS, et même des Républicains. La différence c’est qu’ils ne sont pas venus en étant mal intentionnés. Certains n’étaient pas d’accord avec notre politique, on a discuté, on a débattu et ça s’arrête là. Mais la vision du FN sur l’immigration est totalement incompatible avec mes convictions et je ne veux pas avoir de contacts avec ces gens-là.

    Edité par Lucas Chedeville
    source : http://www.streetpress.com/sujet/1485282138-marine-le-pen-maire-grande-synthe-migrants

  • Ouverture d’Auchan le dimanche matin : le maire menace de saisir un huissier

    Damien Carême n’en démord pas : non à l’ouverture d’Auchan le dimanche matin ! Il y voit une concurrence potentiellement mortelle pour les supérettes et les petits commerces de sa ville et de l’agglomération dunkerquoise.

    http://www.lavoixdunord.fr/101352/article/2017-01-10/ouverture-d-auchan-le-dimanche-matin-le-maire-menace-de-saisir-un-huiss

    #Auchan #travail_dominical

  • Des #réfugiés interdits d’entrer dans le camp de #Grande-Synthe
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120716/des-refugies-interdits-dentrer-dans-le-camp-de-grande-synthe

    L’accès à ce camp « humanitaire » est désormais interdit aux nouveaux arrivants voyageant sans famille qui représentent pourtant la majorité des #migrants. Médecins sans frontières, qui a conçu les lieux avec le maire de la ville, appelle son partenaire à renoncer à cette restriction.

    #France #asile #Calais #Damien_Carême

    • France, Grande-Synthe: Humanitarian camps are supposed to offer refugees shelter, not turn them away

      On Thursday 7 July, six Afghan men were refused entry to the migrant camp in Grande-Synthe. Set up in March 2016, the camp was constructed to offer shelter to all refugees needing safe lodging and basic services. The town council that manages the site in partnership with the French government and the camp manager, the AFEJI, now say that men travelling alone will not be allowed access to the camp. This decision comes amid growing pressure put on refugees by authorities in north France. MSF is extremely concerned by this decision and calls for it to be immediately overturned.

      http://www.msf.org/en/article/20160712-france-grande-synthe-humanitarian-camps-are-supposed-offer-refugees-sh

    • L’article complet paru sur Mediapart :

      L’accès à ce camp « humanitaire » est désormais interdit aux nouveaux arrivants voyageant sans famille qui représentent pourtant la majorité des migrants. Médecins sans frontières, qui a conçu les lieux avec le maire de la ville, appelle son partenaire à renoncer à cette restriction.

      Installé à Grande-Synthe dans le Nord, le premier camp en France de réfugiés aux normes internationales, fabriqué par Médecins sans frontières (MSF) grâce à la détermination du maire EELV Damien Carême, a durant quelques mois fait figure de modèle, tant les conditions de vie, tout en restant précaires pour les personnes hébergées, apparaissaient meilleures qu’ailleurs, notamment dans la « jungle » de Calais. Il semble pourtant que, depuis que l’État intervient sur le site, à la suite de la signature fin mai d’une convention avec la mairie organisant le partage des responsabilités, les règles d’entrée se durcissent au détriment des nouveaux arrivants.

      Depuis plusieurs jours, les hommes célibataires, débarquant sur place après avoir parcouru des milliers de kilomètres, se voient interdire l’accès aux lieux, constitués de cabanons en bois et bénéficiant de différents services (centre de soins, cuisines collectives, « maison des pouvoirs publics », scolarisation des enfants, navette pour faciliter les déplacements en ville, etc.).

      Dans un communiqué publié mardi 12 juillet, MSF dénonce la multiplication des cas de refoulement, y compris en direction des personnes vulnérables. « La vocation d’un camp humanitaire est d’accueillir les réfugiés, pas de les refouler », rappelle l’ONG. Six Afghans auraient ainsi trouvé portes closes le 7 juillet ; entre le 22 juin et le 2 juillet, 34 personnes auraient été concernées – dont trois mineurs, une personne handicapée et une femme enceinte. Malgré des places disponibles, l’organisme chargé d’assurer la gestion du lieu, l’Association des Flandres pour l’éducation, la formation des jeunes et l’insertion sociale et professionnelle (AFEJI), ne les aurait initialement pas laissées entrer.

      Ce refus opposé aux hommes seuls est assumé par la mairie. Or ce public constitue le gros de l’effectif du camp. « 80 % des gens qui composent ce camp sont des hommes voyageant seuls, indique Franck Esnée, chef de mission pour MSF. En leur refusant l’accès au camp, c’est à la vocation même de ce lieu destiné à héberger dignement les exilés quels qu’ils soient que les autorités décident de s’attaquer. » « Je ne vois pas en quoi des hommes fuyant la guerre en Irak et en Syrie [la plupart des personnes sont des Kurdes irakiens et syriens – ndlr] sont moins vulnérables que des femmes. On n’est pas loin d’une discrimination de genre », affirme-t-il. « Poser ce type de critères est dangereux : on commence avec les hommes seuls, poursuivra-t-on avec les familles et les mineurs ? » s’interroge-t-il.

      Dans un courrier en date du 8 juillet envoyé aux associations (pdf, 349.7 kB), Damien Carême, qui estime avoir réalisé un lieu « exemplaire », explique n’avoir pas varié de position. Se citant, il rappelle ce qu’il avait déclaré lors de la construction du camp :« Petit à petit, au rythme des départs, nous réduirons la taille du camp en retirant les abris, pour, à terme (sans fixer le terme), fermer ce camp. » Surpris par la mise en œuvre rapide de cet engagement adressé en priorité à ses administrés, les militants associatifs sont convaincus que l’accélération est imposée par l’État, qui, en signant la convention, n’a pas caché son intention de reprendre le contrôle sur un projet auquel il avait d’abord refusé d’apporter son soutien. Mais l’élu, interrogé par Mediapart, dément toute pression. « Les pouvoirs publics ne m’ont rien demandé, assure-t-il. Je dois être cohérent avec ma population. Je ne peux pas me permettre que le camp recommence à grossir. La ville de Grande-Synthe a besoin de renforts. J’appelle d’autres élus à prendre le relais et à dupliquer le modèle. »

      Constatant que la population du camp a chuté de 1 330 à 800 entre l’ouverture, en mars dernier, et aujourd’hui, soit quatre mois plus tard, le maire estime qu’il est temps de réduire la voilure. Pour empêcher que les partants soient remplacés par d’autres, il a décidé de retirer des abris – 62 en quelques jours. Les nouveaux venus sont invités à passer leur chemin, le camp étant désormais considéré comme complet avec les 800 personnes qui s’y trouvent.

      Comment expliquer la baisse du nombre d’occupants ? Certains ont réussi à rejoindre clandestinement l’Angleterre, ce qui reste l’objectif de la majorité des migrants en transit à Grande-Synthe ; d’autres auraient accepté de partir dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO), ces lieux répartis partout en France – destinés à l’origine à« vider » Calais – pour demander l’asile. Mais cette évolution, dont personne ne sait si elle est durable, ne veut pas dire que les arrivées vont cesser. Il est même possible qu’avec l’été, et la recrudescence des passages par la Méditerranée entre la Libye et l’Italie, elles réaugmentent.

      « Toute présence prolongée est proscrite »

      Même si le maire affirme être en phase avec l’État, un échange de notes laisse apparaître une certaine tension entre les deux parties. Signe de la pression qui s’exerce de plus en plus fortement sur les migrants, la sous-préfecture de Dunkerque a édicté, fin juin, de nouvelles normes, changeant radicalement la donne dans l’accueil jusque-là inconditionnel (retrouver le mot placardé dans le camp sur le blog Passeurs d’hospitalités du militant Philippe Wannesson). « Le campement de La Linière est ouvert aux migrants souhaitant déposer une demande d’asile en France », indique la sous-préfecture. « Il n’est en aucun cas destiné à être un campement dans l’attente d’un passage en Grande-Bretagne », précise-t-elle avant de poursuivre : « Toute présence prolongée est proscrite et pourrait se solder par une interdiction de rester dans le campement. » Autrement dit, sont jugées indésirables aussi bien les personnes en transit que celles stationnant longtemps. Et comme les demandeurs d’asile sont eux aussi conviés à partir pour procéder à leur demande dans les CAO, il ne reste plus grand-monde, dans cet esprit, à accueillir. Appuyé par MSF, le maire de Grande-Synthe a contesté, début juillet, cette interprétation, affirmant que le camp était « ouvert à tous, sans distinction ».

      Alors que les expulsions des campements de fortune se multiplient dans les Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais) [après ceux de Chocques et Steenvoorde, celui de Norrent-Fontes est menacé], MSF demande au gouvernement que « soit mise en œuvre une vraie politique d’assistance dans le nord de la France ». Concernant Grande-Synthe, l’ONG exhorte l’État et la mairie, en tant que coresponsables du camp, à continuer d’accueillir « sans restriction » celles et ceux qui s’y présentent. « Une décision contraire s’avérerait déplorable pour les migrants que ce camp promettait d’accueillir, mais aussi ruineuse pour celles et ceux qui démontrent chaque jour qu’une autre politique d’accueil est possible », dit-elle. « Nous devons refuser de nous soumettre à l’agenda du gouvernement qui veut faire croire qu’il y a moins d’arrivées. C’est faux ! » tempête Franck Esnée.

      Les liens entre MSF et Damien Carême, le « héros » de Grande-Synthe, comme l’avait désigné Le Monde, sont-ils en train de se distendre ? « Nous travaillons dans une relation de confiance depuis toujours, affirme le maire dans son courrier aux associations. Je veux qu’il en soit toujours ainsi car nous avons besoin les uns des autres. Il n’y a personne de plus engagé ou militant qu’un autre dans cette incroyable aventure collective. Il n’y a pas des bons qui seraient du côté des réfugiés et des méchants. » De son côté, MSF envisage son communiqué comme une « mise en garde ». Plus que Damien Carême, c’est l’État qui est visé.

    • Grande-Synthe : la vocation d’un camp humanitaire est d’accueillir les réfugiés, pas de les refouler

      Jeudi 7 juillet, six hommes afghans se sont vu refuser l’accès au camp de Grande-Synthe, créé en mars dernier pour abriter les exilés le temps qu’ils le souhaitent. D’après la municipalité – co-responsable du camp avec l’Etat et l’organisme chargé d’en assurer la gestion (l’AFEJI) –, cette interdiction d’accès au camp de la Linière s’applique désormais à tous les hommes seuls. MSF demande la révision d’une telle décision, qui intervient dans un contexte généralisé de pression redoublée par les autorités sur les réfugiés présents dans le nord de la France.

      http://www.msf.fr/presse/communiques/grande-synthe-vocation-camp-humanitaire-est-accueillir-refugies-pas-refouler

  • Conjuguer accueil des migrants, écologie et émancipation sociale : l’étonnant exemple de Grande-Synthe
    http://www.bastamag.net/A-Grande-Synthe-dans-le-Nord-les-elus-conjuguent-ecologie-et-lutte-contre-

    Grande-Synthe, dans le Nord, est l’une des rares villes qui accueillent des centaines de migrants dignement. Malgré 30% de sa population active au chômage et un tiers de foyers vivant en dessous du seuil de pauvreté, c’est aussi-là que se mènent des politiques écologiques et sociales ambitieuses. Le maire Damien Carême et son équipe y soutiennent une université populaire au service des habitants, y ont créé le premier stade à énergie positive de France et bâtissent un éco-quartier accessible aux (...)

    #Résister

    / Démocratie !, #Europe_Ecologie_-_Les_Verts, #Classes_populaires, #Migrations, #Education_populaire, #Alternatives_concrètes, #Solidarités_internationales, A la (...)

    #Démocratie_ !

  • Damien Carême « Je refuse de les abandonner dans la boue » | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/damien-careme-je-refuse-de-les-abandonner-dans-la-boue-601564?IdTis=XTC-FT0

    Depuis lundi, quelque 900 réfugiés sont sortis de l’insalubrité du camp du Basroch, à Grande-Synthe, et relogés dans un nouveau camp humanitaire créé par la ville, en collaboration avec Médecins sans frontières. Hier, la préfecture du Nord a « mis en demeure » le maire (EELV), Damien Carême, de retirer l’arrêté municipal permettant l’ouverture de cette infrastructure pourtant construite d’après les normes internationales. Réactions de l’intéressé.

    #migrants #désobéissance #administration_du_désastre

  • Un #camp_humanitaire à #Grande-Synthe dans quatre semaines

    Un camp humanitaire verra le jour dans quatre semaines à Grande-Synthe (Nord), dans la banlieue de Dunkerque. Il remplacera ce que le maire, l’écologiste Damien Carême, appelait lui-même « le camp de la honte ». L’Etat, qui réservait son avis sur l’installation d’un campement aux normes internationales sur un espace inoccupé par la commune, a finalement donné son aval, lundi 11 janvier, à l’issue d’une réunion des services de la préfecture, du maire de Grande-Synthe et des équipes de Médecins sans frontières (MSF).

    http://www.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2016/01/11/un-camp-humanitaire-a-grande-synthe-dans-quatre-semaines_4845164_1654200.htm
    #France #Calais #asile #migrations #réfugiés #campement #logement #hébergement