person:daniel blake

  • L’enfer du guichet - La Vie des idées

    http://www.laviedesidees.fr/L-enfer-du-guichet.html

    L’inventivité formelle n’est pas la marque la plus évidente du dernier film de Ken Loach, I, Daniel Blake, ce qui a pu laisser penser que la Palme d’or qui l’a récompensé visait autant l’auteur et son œuvre, habituée des sélections cannoises (13 en tout) que cet opus en particulier. Ce film porte indéniablement la marque, singulière, de son auteur et constitue à nos yeux un bon cru dans sa production. L’apparente économie de moyens dont Loach fait preuve sert ici un propos d’une grande simplicité et d’une très forte charge émotionnelle sur les ravages de la pauvreté et la cruauté institutionnelle dans le Royaume-Uni néolibéral. Il jette un éclairage incarné, mais peut-être aussi idéalisé, sur le rejet que les classes populaires ont opposé à l’intégration européenne, accusée d’être à la source de la crise de l’État social (le National Health Service) et d’une immigration déstabilisante pour les ouvriers, anciens ouvriers et employés du pays.

    • J’ai vu ce film pour la première fois avant hier-soir car diffusé sur France 2. Alors, « pardonnez-moi si j’mexcuse », mais vu comme ce film fut encensé par la critique, ce que je vais dire n’est pas vraiment « politiquement correct ». Tout simplement parce que le fait politique (justement) me semble cruellement absent de ce récit. A quoi assiste-t-on dans cette histoire ? A la longue descente aux enfers d’un gars qui tombe malade et qui peut plus aller au taf. S’en suit alors une longue pérégrination faite d’humiliations à répétition du gars en question balloté de recherche d’emploi (sur fond d’empêchement majeur car, malheureusement, médicalement parlant, Daniel Blake ne peut plus bosser car il est malade) en requête d’indemnités par l’assurance maladie pour faire valoir ses droits à une (modeste) pension d’invalidité. On assiste à la mise en scène de toute la chiennerie du « système » (que l’on ne nomme jamais au demeurant, mais il ne faut pas effrayer le bourgeois, peut-être, ouais, ça doit être la raison) dans toute son absurdité, son mépris son arrogance, son manque d’empathie et son immense efficacité à broyer des destinées. Très bien. Survient alors LA rencontre avec Kathy à l’agence d’administration des chômeurs justement, sur fond de prise de tête avec la crevure de service qui administre les destinées. Mais tiens ? On n’a pas son nom de famille à Kathy (ou alors, j’ai la mémoire qui déconne, c’est fort possible d’ailleurs), c’est p’têt pas une vraie personne après tout ... Et elle Kathy, et bien elle est même obligée de se prostituer pour mettre du carburant dans la machine (des thunes sur son compte en banque si on préfère) afin de pouvoir se loger et faire crouter ses mômes mais elle, elle est obligée de se priver sévère, car c’est bien connu, une « mère », se sacrifie toujours... pour toutes sortes de choses et en première intention pour ses mouflets.
      Je saute sans tarder à la chute si l’on peut dire : après un entretien en mode « broyage par la machinerie administrative » le Daniel, il se met à taguer le mur de son « Pôle-Emploi » et provoque un « trouble à l’ordre public ». Ce doit être le seul acte à portée un tant soit peu politique du film vu que les keufs se sont même déplacés pour l’occasion. Et puis hop ! Arrive le moment où doit être prise la décision du recours intenté pour obtenir la pension du Daniel, en présence de son avocate (qui prétend que ça va l’faire, hein, ouf ! y a du « happy end » dans l’air) et des administrateurs « encostumés » qui auraient bien pu en dernier ressort la lui faire à l’envers (si ça s’trouve). Mais là, même pas besoin de rallonger le scénario car voici qu’advient le raccourci de la mort qui tue : et bien le Daniel il clamse dans les chiottes, tout seul, à l’abri des regards. Bon, il avait pris soin d’écrire une petite lettre (manuscrite) pour sa plaidoirie auprès de ces messieurs de l’assurance maladie (ou autres dégâts de la vie) pour faire valoir ses droits de « citoyen » (s’il vous plaît) mais aussi pour leur faire part de son « indignation ».
      C’est bizarre, mais de la part de Ken Loach, je m’attendais à mieux que ça. Il faut quand même que j’avoue m’être efforcé de regarder ce film sans me faire prendre aux pièges de l’affect (et c’est un exercice plutôt difficile dans ce cas précis) et par ce subterfuge, c’est là que je me suis aperçu que,"politiquement", cette histoire ne tenait pas la route. (THE END)

  • Chômeurs et « déconneurs »
    Quand Emmanuel Macron s’inspire de Ken Loach !
    https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2019-01-18-Macron-Ken-Loach-controle-chomeurs

    Avec le sens de la formule choc et du mépris de classe assumé qu’on lui connaît, M. Emmanuel Macron a encore frappé lors de sa rencontre avec des maires réunis dans l’Eure, le mardi 15 janvier : « Les gens en situation de difficulté, on va davantage les responsabiliser car il y en a qui font bien et il y en a qui déconnent. »

    Au premier rang des « déconneurs », les chômeurs que le président entend « responsabiliser » à coup de sanctions financières inédites en France. Tel est le sens du décret signé en catimini le 28 décembre 2018 en application de la si mal nommée « loi sur la liberté de choix de son avenir professionnel ». Les chômeurs auront dorénavant le choix : accepter n’importe quel emploi, à n’importe quelle distance de leur domicile ; ou ne plus bénéficier de leur droit aux indemnités. Ramper ou périr d’inanition en somme.

    Promettant de débarrasser la France de ses archaïsmes, le gouvernement assure que le dispositif permettra de faire entrer le pays dans la modernité. Foin d’innovation, pourtant : le système a déjà été mis en œuvre en Allemagne (Hartz IV) ; il est expérimenté au Royaume-Uni, avec des conséquences que relate le film du réalisateur Ken Loach Moi, Daniel Blake (Sixteen films, 2016), palme d’or au Festival de Cannes.

  • Assurance chômage : le contre-modèle britannique | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/assurance-chomage-contre-modele-britannique/00081143

    Un enfant à chaque bras, la jeune femme entre dans le Jobcentre Plus, le pôle emploi britannique. Elle est en retard pour son rendez-vous avec un conseiller. Malgré ses explications, sa conseillère suspend son allocation-chômage. Quelques minutes plus tard, la voilà dans une banque alimentaire. Cette scène extraite de Moi, Daniel Blake, le film de Ken Loach n’arrive pas si rarement dans les Jobcentre Plus. « Le film est très réaliste », confirment nos interlocuteurs, chercheurs, syndicalistes ou chômeurs. Notamment en ce qui concerne les sanctions sur les indemnités. Elles sont au cœur du fonctionnement de l’assurance chômage britannique depuis la mise en place en 1996 de la jobseeker’s allowance, l’indemnisation telle qu’elle existe aujourd’hui au Royaume-Uni.

    #chômeurs #sanctions #subordination_para_salariale

  • Ken Loach : mise au point
    https://nantes.indymedia.org/articles/38930

    Quelle ne fut pas notre surprise en découvrant « l’affaire Ken Loach », fin septembre : le réalisateur britannique — qui nous avait permis d’organiser une soirée militante autour de son dernier film, Moi, Daniel Blake — aurait, au micro de la BBC, fait preuve de négationnisme ou, à tout le moins, de complaisance à son endroit. Ce qu’il dément formellement. Il ne s’était pas encore exprimé dans un média français ; l’occasion d’une mise au point.

    #Racisme #Répression #Resistances #antifascisme #Racisme,Répression,Resistances,antifascisme

  • Award-Winning Filmmaker Ken Loach Donates Film Screening Proceeds to BDS Movement |
    October 5, 2017 / By Palestinian Boycott, Divestment and Sanctions National Committee (BNC) / UK
    https://bdsmovement.net/news/ken-loach-donates-proceeds-bds-movement

    Award-winning British filmmaker Ken Loach has donated all proceeds from screenings of his latest film in Israeli venues to the Palestinian BDS National Committee (BNC) as a gesture of support for the Palestinian struggle for freedom, justice and equality.

    Loach’s film “I, Daniel Blake” was screened in Israel against his wishes. We at the BNC are very moved by his gesture of solidarity and are heartened, as always, by his long-standing, principled and unwavering support for the Palestinian nonviolent struggle against Israeli military occupation, settler-colonialism and apartheid.

    #BDS #Ken_Loach

    • Le cinéaste primé Ken Loach fait don des recettes des projections de son film au mouvement BDS
      Source : BDS Movement | Traduction : J. Ch. pour BDS France
      https://www.bdsfrance.org/le-cineaste-prime-ken-loach-fait-don-des-recettes-des-projections-de-son-

      5 octobre 2017

      par le Comité national Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BNC) palestinien / UK

      Le cinéaste britannique primé Ken Loach a fait don de toutes les recettes des projections de son dernier film dans des salles israéliennes au mouvement BDS, en geste de soutien au combat des Palestiniens pour la liberté, la justice et l’égalité.

      Le cinéaste primé Ken Loach fait don des recettes de « Moi, Daniel Blake » au mouvement BDS.

      Le film de Loach « Moi, Daniel Blake » a été projeté en Israël contre sa volonté. Nous BNC, sommes très touchés par son geste de solidarité et sommes réconfortés, comme toujours, par son constant et inébranlable soutien de principe à la lutte non violente des Palestiniens contre l’occupation militaire israélienne, le colonialisme de peuplement et l’apartheid.(...)

  • Retraites, les réformes suffisent pas ? On dépouille des ayants droit
    https://www.humanite.fr/transforme-des-ayants-droit-en-une-armee-dassistes-640237

    Dépassés par l’outil informatique et le labyrinthe administratif, de nombreuses personnes âgées se regroupent pour faire valoir leurs droits. L’association Unrpa Ensemble et solidaires les aide.

    « J’ai envoyé ma demande de retraite complète le 4 octobre 2016. Ils l’ont reçue le 10 et m’ont confirmé le 14 sa bonne réception. Depuis, on me répond simplement que le dossier est en cours de traitement. Cela fait plus de dix mois, déplore monsieur B. Dès que j’appelle, on m’assure qu’un conseiller va me recontacter, mais ce n’est jamais arrivé. » À bientôt 62 ans, il devrait être à la retraite. Ouvrier dans le bâtiment dans le 20e arrondissement depuis ses 17 ans, il rentre dans le cadre des carrières longues et pénibles et aurait même pu faire valoir ses droits depuis deux ans. « Sans ma pension d’invalidité , suite à un accident du travail, je serais sans aucune ressource depuis des mois , parce qu’ayant atteint l’âge légal de la retraite, le chômage est automatiquement coupé. Pour en bénéficier, on a besoin d’une convention Cnav-Unedic… On marche sur la tête », explique-t-il. Monsieur B. a saisi le Défenseur des droits, qui a contacté à son tour le médiateur de la Cnav. Celui-ci avait obligation de répondre. Ce qui fut fait fin juin par courrier électronique : « Il résulte que la Cnav doit faire face à un nombre important de dossiers, ce qui génère des retards de traitement, bien cordialement. »

    « On a dû s’organiser pour aider les gens à avoir accès à leurs droits »

    Le cas de monsieur B. est loin d’être isolé. Comme beaucoup, il s’est rendu aux permanences sociales pour la liquidation de la retraite organisées par l’Union nationale des retraités et personnes âgées (Unrpa). « On a dû s’organiser pour aider les gens à avoir accès à leurs droits, explique Fatima Sadki, présidente de l’association parisienne. Les administrations passent au tout-numérique et comptent sur des associations pour aider les usagers. C’est un transfert de compétence, mais sans les moyens. On n’y arrive pas, mais on fait de notre mieux parce qu’il faut bien que quelqu’un tire les gens de ces situations kafkaïennes. Et 80 % des personnes qui viennent nous voir le font pour ce type de motif. » L’association met des ordinateurs à disposition l’après-midi et aide les personnes âgées à créer leurs comptes personnels, des adresses mails… « Avec la fermeture de l’accueil et leur système informatique qui dysfonctionne, ces politiques publiques sont en train de transformer des ayants droit en une armée de dépendants à l’assistance sociale », déplore Fatima Sadki. Courriers à l’appui, elle égraine les exemples. Monsieur S. est privé de tout revenu depuis février parce que le système informatique a refusé d’ouvrir ses droits à la retraite à cause de l’existence d’un homonyme. Un autre se révèle introuvable à cause d’un changement de numéro de Sécurité sociale. Un retraité s’est vu priver de ses droits depuis juin 2016, car un questionnaire a été envoyé à son ancienne adresse et n’a pu être dûment retourné dans les temps. Malgré trois questionnaires renvoyés avec accusés de réception entre juillet et novembre 2016, sa situation n’est toujours pas débloquée. Une réfugiée politique de 63 ans n’a pas touché sa retraite depuis août 2016 puisqu’il lui manque un original d’extrait de naissance… « Depuis janvier, j’ai demandé ma convention Cnav-Unedic, poursuit Marina, membre d’Ensemble et solidaires. C’est le parcours du combattant que d’avoir une retraite. Depuis le 1er juillet je ne suis plus payée, mais Pôle emploi refuse de m’inscrire et d’étudier mon droit aux indemnités chômage. Je suis obligée de demander le RSA pour toucher quelque chose. On a cotisé toute notre vie et on se retrouve dans la misère. »

    #revenu #retraite #chômage #RSA #accueil_fermé

  • Report reveals scale of food bank use in the UK | Society | The Guardian
    https://www.theguardian.com/society/2017/may/29/report-reveals-scale-of-food-bank-use-in-the-uk-ifan

    Prof Jon May, of Queen Mary University of London and chair of Ifan [Independent Food Aid Network] said the figures emphasised the rapid rise in the number of food banks over the past five years, and the changing geography of poverty. “There are now food banks in almost every community, from the East End of London to the Cotswolds. The spread of food banks maps growing problems of poverty across the UK, but also the growing drive among many thousands of people across the country to try and do something about those problems”.

    Frank Field, the Labour MP, a veteran poverty campaigner and chair of the Feeding Britain charity, welcomed the figures, and called on the next government to do more to understand the scale of hunger and food insecurity. “These figures show the tide of hunger sweeping the UK. It’s another piece in the jigsaw puzzle of destitution in this country.”

    #faim #pauvreté #royaume_uni #insécurité_alimentaire

  • Nous, Daniel Blake - Le Monolecte
    https://blog.monolecte.fr/2017/05/07/nous-daniel-blake

    Moi, Daniel Blake est de ces films rares qui prennent aux tripes immédiatement, nous immergent dans leur univers, leur narration dès les premières images, nous maintiennent en apnée pendant tout l’impeccable déroulé de leur récit et ne nous lâchent plus jamais ensuite. Bien sûr, Ken Loach est loin d’être un perdreau de la dernière pluie, mais on peut aussi se dire qu’à force de tirer sur la corde de la misère sociale, elle finit par casser.

    Mais non, la force de ce réalisateur, c’est de porter une caméra à hauteur des gens, de leur vie quotidienne et d’en profiter pour nous raconter avec une précision d’entomologiste la manière concrète dont sont organisés les rapports de force dans la société contemporaine. Et sur ce chapitre, le constat est glaçant.

    #film #pauvreté #prison #société #violence

  • @gata cite ce texte :

    « Avec moi » (le 7 mai)
    Pierre Tevanian, Les Mots Sont Importants, le 30 avril 2017
    http://lmsi.net/Avec-moi-le-7-mai

    Avec ce commentaire (https://seenthis.net/messages/594094) :

    Je ne sais pas trop quoi en penser mais Tevanian (dans son long texte, très bon et honnête, texte évoqué dans ce fil mais jamais cité pour l’instant, je crois) parle aussi de la peur (de sa peur) à la fin et il écrit aussi ça :

    J’ai évoqué le paternalisme, c’est-à-dire ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations, que Macron partage par exemple avec François Hollande. Mais dans beaucoup des prises de positions que j’ai lues, la question du racisme n’est même pas évoquée, et on se contente d’affirmer un lien mécanique entre l’ultralibéralisme de Macron et le triomphe du lepénisme dans cinq ans. Je reconnais dans ces équations simplistes une pauvreté intellectuelle typiquement franchouillarde, qui consiste d’une part à réduire le vote FN à un vote de protestation sociale, un vote ouvrier, un vote de pauvre, de perdant de la mondialisation libérale, bref un cri de souffrance, en minorant gravement la centralité du racisme dans ce vote (pourtant maintes fois revendiquée par les électeurs eux-mêmes, dans les enquêtes « sortie des urnes »), y compris dans sa frange ouvrière (qui par ailleurs ne représente qu’un septième du vote FN), et d’autre part à ne parler du racisme de cet électorat que comme un réflexe mécanique de peur de l’autre lié à la conjoncture économique – ce qui revient à nier les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche.

    –---------------------------------------------------

    Je respecte et j’apprécie le travail de Tevanian, mais cette fois ci je ne suis pas d’accord, je ne sais pas ce que les autres en pensent.

    Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres, avancent cet argument : Macron ce sera le capitalisme, alors que Le Pen ce sera le capitalisme + le racisme. Ils ajoutent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.

    Je suis effectivement un blanc, un bourgeois relativement épargné par l’avenir sombre que nous proposent Trump et Le Pen, et aussi un marxiste qui pense que tout est d’abord question de domination sociale. Je suis conscient que l’un des effets les plus sévère, violent, injuste, cruel, insupportable est celui du racisme, de la discrimination de populations entières à cause de leurs origines, de leur aspect ou de leurs pratiques, et je suis aussi de ceux qui pensent que c’est l’une des questions les plus urgentes à régler, à combattre, et à laquelle il faut s’adresser. Néanmoins, je ne confonds pas l’effet et la cause. Je continue de croire (j’ai peut-être tort, mais je ne suis pas naïf) que le racisme n’est qu’une conséquence des inégalités sociales, du malaise social, de la crise sociale.

    Je ne dis pas que le vote FN n’est qu’un vote d’ouvrier et de pauvres, mais oui, en total désaccord avec Pierre Tevanian, je dis que le vote FN est un vote de colère, de protestation, de perdants de la mondialisation libérale, de réflexe lié à la conjoncture économique, de laissés pour compte qui voient une classe dirigeante et financière s’enrichir de façon indécente tout en nous disant que c’est la crise et qu’il faut se serrer la ceinture, qu’on ne pourra plus avoir une retraite, une éducation et des soins gratuits, alors que notre pays et notre planète n’ont jamais été aussi riches, etc. C’est un vote de perte de confiance envers les hommes et les femmes politiques et leurs partis qui nous gouvernent et nous ruinent depuis des décennies, et qui assombrissent notre avenir. Cette perte de confiance, elle me touche aussi. Je ne vote pas Le Pen parce que je ne pense pas que ce soit la solution, mais je comprends la colère, et je comprends aussi le majeur dressé sous forme de Brexit, de Trump ou de Le Pen.

    Alors oui, je pense que dans un tel contexte, le racisme n’est qu’une conséquence, la recherche d’une solution facile, d’un bouc émissaire à faire payer en temps de crise. Oui, je remarque que là où la crise est moins sévère, le fascisme et le racisme avancent moins fortement. Et nos dirigeants actuels en sont, à mon avis, triplement responsables : 1) car ce sont également eux qui, dans leurs discours, ont pointé du doigt ces boucs émissaires ; 2) parce que dans leurs pratiques, ils n’ont pas attendu le FN pour commencer déjà à les opprimer socialement, géographiquement, judiciairement etc. 3) parce que, ils le savent, le capitalisme pourra fleurir tout aussi bien sous un gouvernement FN.

    Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

    #France #Elections_présidentielles_2017 #Abstention #Barrage
    #Pierre_Tevanian #Vote_FN #FN #Racisme

    • Je n’ai pas lu le même passage, surtout la fin. Je n’avance pas un avis en ce qui me concerne car ce n’est pas clair pour moi non plus, mais au niveau de son argumentation, il ne dit pas « ils sont racistes et c’est comme ça ».

      À la fin de l’extrait, à l’exact inverse, il dit clairement que l’argumentation dont vous parlez qui consiste à dire que ça vient surtout de la cause économique empêche de prendre en compte tous « les mécanismes sociaux, culturels et idéologiques spécifiques [autres qu’économiques] qui alimentent le racisme ou au contraire le battent en brèche ».

      Donc il parle bien, non pas d’un fait qui arrive de nul part, mais de causes, et d’autres causes que celle économique. Ça me parait beaucoup moins simpliste qu’une raison juste morale, ce qui d’ailleurs serait bizarre puisque Tevanian fait partie du courant de pensée qui récuse complètement l’anti-racisme moral, et qui dit que le racisme est systémique. Mais systémique ne veut pas dire forcément que des raisons économiques.

      C’est comme ça que j’ai compris le passage, moi, pour l’instant.

    • Pas plus que les raisons économiques du racisme, Tévanian ne récuse l’antiracisme moral, sinon l’usage dépolitisant qui peut en être fait (SOS racisme par exemple).

      « dépasser l’antiracisme moral » (dont je ne comprends pas bien pourquoi il devrait être dépassé [2]).

      [2] Il faudra un jour revenir sur ce fait singulier, et à vrai dire problématique : le discrédit absolu de l’adjectif « moral » dans le monde militant, et la plus-value symbolique, la présomption de clairvoyance, de lucidité, d’intelligence stratégique et de courage que suffit à donner la mise en congé ostensible et théâtralisée de tout soucis moral.

    • ❝[Mona Chollet, Dominique Vidal et Pierre Tevanian, parmi d’autres] avancent que le racisme est le point qui leur semble le plus important, et que c’est trop facile de s’abstenir pour des blancs qui n’en subiront pas les conséquences.❝
      En termes de paternalisme, et précisément tel que décrit par Tevanian ( i.e. , « ce mélange de posture antiraciste protectrice, de condescendance raciste et de tolérance sans limites à l’égard des discriminations ») c’est déjà pas mal ! Ou alors, c’est une rime qui s’est arrimée de travers.
      Je ne pense être fondamentalement contre la démocratie (on me brulerait vif pour moins) mais dans le contexte français, des français, ma foi vacille entre les bêtes de l’apocalypse et les agités de la révolution.

      Être jeune biaise certainement mon sens des responsabilités - mais je ne crois pas que le vote utile (dont le résultat est un des axiome de notre raisonnement aujourd’hui) prenne en compte des considérations politiques à long terme.

      ❝Les gens sont fous, les temps sont flous.❝ scandait Jacques Dutronc , et ça ne fait qu’empirer.
      [Edit : merci, ça me paraissait aussi un peu élever pour du Antoine.. :s]

    • J’ai dit ça, moi ? Heureuse de l’apprendre.

      Il y a des non-Blancs qui clament qu’ils n’iront jamais voter Macron et des Blancs qui n’hésitent pas une seconde, donc on va éviter les résumés simplistes. Mais le nombrilisme blanc qui se fout du racisme et ne comprend pas la peur de certains face à la perspective d’un FN au pouvoir, ça existe, et on en a des témoignages éclatants ci-dessus.

      En ce qui me concerne j’ai la faiblesse de vouloir éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes si je peux y faire quelque chose (ou de préférer que ça arrive dans 5 ans, si c’est inévitable, plutôt que tout de suite), mais c’est très personnel.

      Envie de hurler dès que je lis que parler de racisme serait avoir une posture « morale », je suppose que c’est le signe que cette campagne se termine.

      Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? Pour autant personne ne parle de « racisme intrinsèque ». On en fait quoi de la stratégie du bouc émissaire et de ce racisme déversé à jet continu par tous les médias, dans tous les secteurs de la société, depuis bien 15 ans ? (Un autre choix des élites qui suscite nettement moins d’indignation que la fabrication de la candidature Macron, tiens.) Le racisme existe indépendamment de la situation économique (il y a des riches racistes, des pays riches et racistes, il y a l’héritage colonial, etc.) mais il flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique. On n’est pas condamnés à la pensée binaire, hein.

      « Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme. » Arf... Lire ça avec un FN à 21%. Les bras m’en tombent.

    • Ce que je voulais dire c’est que tu étais l’une de celles et ceux qui, à raison, ramenait la question du racisme au centre du choix du second tour :

      Mais est-ce que c’est la seule explication ? Pour beaucoup de militants de gauche, le racisme et l’islamophobie sont des questions secondaires, abstraites, voire inexistantes, qui ne les concernent pas et qui les mettent profondément mal à l’aise ; souvent, même, ils les partagent plus ou moins consciemment. Et même si on flaire l’imposture de sa vitrine « sociale », le programme économique du FN ne suscite pas la même vindicte que les mesures (objectivement terrifiantes) annoncées sans complexes par les macroniens.

      https://seenthis.net/messages/593585

      De même, je ne lis ici ni nombrilisme blanc, ni personne qui se fout du racisme, ni personne qui n’a pas peur de la perspective d’un FN au pouvoir, ni même personne qui voudrait aussi, si possible, éviter de vivre dans un pays dirigé par des fascistes, aujourd’hui ou dans 5 ans. On peut au moins être d’accord là dessus, plutôt que de s’invectiver sur de mauvaises raisons.

      La question est de savoir si voter Macron est une solution, ou s’il continue à alimenter la source qui fait monter mécaniquement le score du FN.

      De cette question résulte celle du rôle de l’ultralibéralisme mis en place depuis 30 ans, et qui va être continué par Macron, dans la montée du FN, et dans la montée du racisme.

      Cette question semble plus difficile que je ne le croyais, puisque le lien me semblait évident, alors qu’à @mona il ne l’est pas, même si elle reconnaît que le racisme « flambe lorsqu’il est attisé pour faire oublier un système économique inique ».

      C’est dans cette hypothèse que je posais la question, mais je me trompe peut-être, qu’il est donc peut-être plus efficace de se battre contre ce « système économique inique » que contre sa conséquence, le racisme, sans que ça veuille dire que je me fous de la conséquence, juste que je cherche ce qui est plus efficace !

      @mona pose une autre question intéressante : « Si le problème n’était que de désespoir économique tout le monde aurait voté Mélenchon, non ? » que je reformule ainsi : « quand l’ultralibéralisme engendre la colère, pourquoi cette colère va plus vers l’extrême droite que vers l’extrême gauche ? » Je pense que les réponses sont complexes et contextuelles, mais j’en vois quelques unes :
      –les réponses de l’extrême droite sont plus simples à comprendre (c’est la faute aux immigrés)
      –les réponses de l’extrême droite qui flattent l’égoïsme sont plus populaires en temps de crise, quand on a moins envie de partager
      –les réponses de l’extrême droite donnent l’illusion qu’on peut s’en sortir sans complètement renverser le système capitaliste
      –les réponses de l’extrême droite, le racisme en particulier, sont bien relayées dans les médias et par les grands partis en France
      –beaucoup de membres de l’extrême gauche viennent de la gauche, et cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve
      –peut-être aussi qu’en effet la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication et que, depuis 30 ans, on n’entend plus beaucoup les idéaux de gauche, et ils ne sont plus si clairs que ça
      –si le but de certains électeurs est de faire un gros « FUCK », de se venger en faisant chier le monde, alors voter FN est plus efficace que voter à l’extrême gauche
      Il y en a sûrement d’autres, qu’en pensez-vous ?

    • Qui vote FN et pour quelles raisons, demande @reka ici :
      https://seenthis.net/messages/595617

      Et quelques pistes :

      –Pourquoi les pauvres votent à droite, de Thomas Frank (livre, 2013)

      –Retour à Forbach, de Régis Sauder (film, 2017)

      –Les Français d’abord, de Valérie Igounet (livre, 2017)

      –Le Vote FN au village, Violaine Girard (livre 2017)
      https://seenthis.net/messages/595570

      –Mon voisin vote Front national, par Willy Pelletier (article, 2017)
      https://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/PELLETIER/56999
      (mais #paywall)
      Et une causerie sur le même sujet ici :
      https://seenthis.net/messages/594804

    • je trouve épouvantable de pouvoir encore exonérer la gauche ainsi :

      ...cette gauche en France est jugée (à tort ou à raison, mais parce qu’elle a participé à plusieurs gouvernements) comme complice du « système » et du marasme ultralibéral dans lequel on se trouve

      Complice ? du début de destruction des droits des chômeurs dès 1982 à la création des centres de rétention, du blocage des salaires au déblocage des loyers, de la modernisation de la police à coups de milliards (depuis 1981) à l’état d’urgence, de la glorification de l’entreprise comme coeur de la société aux privatisations, de l’explosion - sous l’égide du « mérite »- des inégalités de revenu à la multiplication des pauvres, de la multiplication des stages et d’innombrables de précarisation... bon j’arrête là une liste interminable des ACTES de cette gauche (de droite) depuis 36 ans.

      le fondé de pouvoir du capital Macron vient après l’élève d’Hec Hollande. Ni "trahison, ni « complicité », un rôle premier, décisif, majeur dans la restauration capitaliste.

      Si « la gauche et l’extrême gauche, en France mais aussi dans le monde entier, on mal fait leur boulot d’explication » (une foi dans la pédagogie dont le rapport avec l’émancipation n’ a rien d’évident), c’est peut-être aussi de ne toujours pas réussir à déciller sur le rôle de cette gauche. Qui éduquera les éducateurs ?

    • J’ai tenté de comprendre le vote FN et le rôle de Macron et ses copains banquiers dans tout ça.

      J’aimerais préciser une chose : quand je dis qu’il me semble que la crise pousse les gens vers le FN, je ne veux pas forcement dire que je pense qu’elle ne pousse que les plus pauvres vers le FN. En partie, cela pourrait être vrai, mais en partie les plus pauvres finissent surtout par cesser de voter.

      Le phénomène qui est probablement le plus efficace pour le FN est celui des classes moyennes qui s’appauvrissent un peu, mais surtout qui voient des gens en dessous d’eux s’appauvrir beaucoup et qui sont terrorisés de devenir comme eux (c’est d’ailleurs une stratégie connue du capitalisme : avoir un fort taux de chômage permet de faire pression sur ceux qui ONT un emploi pour qu’ils soient tellement « contents » qu’ils ne réclament ni augmentation de salaire, ni amélioration des conditions de travail, de chômage, de retraite ou même de transport, d’éducation et de soins de santé).

      Le reste du raisonnement reste valable : la terreur entraîne la recherche d’un bouc émissaire, ce bouc émissaire (l’immigration qui, effectivement, peuple les couches inférieures du confort moderne) est soufflé par ceux qui ne veulent pas être rendus responsables et, finalement, le racisme du FN est surtout une conséquence indirecte (bien que grave) du capitalisme. Macron et ses copains en étant la principale cause. C’est mon opinion en tout cas, mais je peux me tromper...

      Néanmoins, revenons aux plus pauvres...

      Depuis quelques semaines j’ai parfois eu du mal à expliquer pourquoi je m’abstenais, quel était le calcul, la motivation etc. Et puis hier soir, je suis allé voir (en retard par rapport à tout le monde), I, Daniel Blake, le dernier film de Ken Loach. En sortant de ce film, j’ai compris rétrospectivement pourquoi je n’ai pas voté et pourquoi je ne pourrai jamais voter pour Macron. La politique de Macron et ses amis banquiers est celle qui désespère le monde, qui donne envie, au choix, de pleurer, de tuer, de se suicider et/ou de voter FN. On a gagné 5 ans, mais on a pris le plus court chemin pour s’y rendre...

      #Ken_Loach #Cinéma #Daniel_Blake

      https://seenthis.net/messages/534010
      https://seenthis.net/messages/539415
      https://seenthis.net/messages/542080
      https://seenthis.net/messages/596365

      Et la réalité dépasse clairement la fiction :

      Prison ferme pour vol d’une valeur de 20 euros
      Le Figaro, le 25 avril 2017
      https://seenthis.net/messages/593354

      #Justice #Injustice #Vol #Prison

    • Je dis tout ça, et je m’aperçois qu’au même moment, l’équipe de #Osons_Causer (quoi qu’on en pense) dit à peu près la même chose ici :

      10.6 millions d’électeurs FN : Diaboliser ou entendre ?
      Osons Causer, Youtube, le 10 mai 2017
      https://www.youtube.com/watch?v=-qiNlCkiqII

      Critiqué là :
      https://seenthis.net/messages/597540

      Avec des références, ce qui donne (je n’ai pas tout lu) :
      https://seenthis.net/messages/597642

    • Donc je suis convaincu que Macron n’est pas la solution à Le Pen. Macron est la cause de Le Pen, et celui qui jette de l’huile sur son feu. Pour combattre le racisme de Le Pen, il faut combattre sa source qui est, selon moi, dans l’ultralibéralisme de Macron. Je me demande même si on n’a pas perdu trop de temps à combattre le racisme sans combattre le capitalisme, car pendant ce temps, plus de 7 millions de Français ont rejoint le vote FN. Ce sont ces 7 millions de Français qui devraient poser question. Toute solution cherchée ailleurs, chez les abstentionnistes par exemple, est d’une myopie qui, me semble-t-il, ne résoudra rien, ni à court ni à long terme...

      Tout à fait @sinehebdo et je suis persuadée que combattre le racisme c’eut été de voter au premier tour pour le programme le plus égalitaire, celui de L’avenir en commun de la France Insoumise même si on éprouvait de l’aversion pour JLM, le meilleur programme selon Jean Gadrey.

      « Pour que les choses soient (encore plus) claires, je n’ai pas voté pour B. Hamon mais pour J.L. Mélenchon. Pour son programme, le meilleur selon mes critères, plus que pour sa personnalité... »
      http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2017/05/10/l%e2%80%99echec-de-benoit-hamon-s%e2%80%99explique-aussi-pa

    • Bon, je ne veux pas trop en rajouter sur Tevanian que j’aime bien par ailleurs, et dont j’aime bien aussi la « La mécanique raciste », mais il me semble ici qu’il passe à côté de la question posée.

      Qu’il y ait des racistes pauvres et des racistes riches, et des mécanismes spécifiques, ne fait aucun doute.
      Que le racisme soit au minimum l’un des ressorts du vote FN, ne fait aucun doute non plus.

      La question posée à laquelle il ne répond pas est : y a-t-il d’autres raisons que le racisme qui peut pousser quelqu’un, riche ou pauvre, à voter FN ?

    • Virginie Despentes est d’accord avec Tevanian et les autres... :

      #Virginie_Despentes : “Ma colère est une colère de vaincu”
      Nelly Kaprièlian, Les Inrocks, le 26 mai 2017
      https://seenthis.net/messages/601851

      D’après toi, les gens votent FN par détresse ou par ignorance de ce qu’est vraiment ce parti ?

      Je ne crois pas trop à l’ignorance dans ce pays. Je ne crois pas que le vote FN soit un vote contestataire, c’est un vote raciste, un vote pro-répression policière, un vote pro-torture, un vote de gens qui croient qu’il suffit de taper fort pour que tout rentre dans l’ordre. Un vote d’enfant qui croit qu’il faut que papa soit autoritaire et qu’alors tout va bien se passer. Il me semble que les électeurs FN imaginent que ça ne va s’appliquer qu’aux délinquants ou aux Arabes, et comme on leur explique que le problème en France, c’est pas la pauvreté et la confiscation des richesses, mais les Arabes, ils se disent que ça ira mieux.

      #paywall

    • Je copie à la main une autre citation de la fin de l’entretien, qui contredit (il me semble) la précédente :

      C’est clair que je suis plus en colère.
      La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie. Dans La Stratégie du choc, Naomi Klein écrit sur les théories de Chicago : si un groupe est choqué par une tempête, ou un attentat, et si tu provoques un deuxième choc, les gens feront ce que tu veux, un gouvernement pourra faire passer toutes les lois qu’il veut, ils ne réagiront pas. Je pense que c’est concerté ; les plus riches ont décidé de nous faire une guerre, ce que dit aussi la sociologue Monique Pinçon-Charlot. Je suis furieuse de ne pas l’avoir compris à ce point-là, et furieuse car ça provoque la montée des populismes en Hongrie, en Pologne, en France.

      Alors, le Vote FN, contestataire ou raciste ?

    • Pourquoi c’est forcement l’un à l’exclusion de l’autre ? Les personnes subissant la stratégie du choc décrit par Naomi Klein ET qui sont racistes votent FN. Les gens qui subissent la même chose mais ne sont pas racistes ne votent pas FN. Et il y a des gens qui ne subissent pas la stratégie du choc mais en bénéficient largement et qui sont racistes et qui votent FN. Le gros de l’electorat FN ce sont les commerçants, les militaires, les flics, les agriculteurs et après tout ca il y a des ouvriers.

      S’en ficher du racisme au point de voter FN pour être prétendument contestataire c’est être raciste. Voter FN c’est choisir un vote réactionnaire qui est aussi une regression pour les femmes et la persecuution des homos assurés. Les gens qui choisissent de contester de cette manière ne peuvent pas être dispensé du caractère raciste (sexiste et homophobe) de leur choix.

    • La crise de 2008, on commence seulement à comprendre qu’elle est sous-tendue par une théorie.

      Vraiment ?
      Je trouve cela particulièrement lent à la détente, parce qu’il suffit d’être du côté de la cognée pour comprendre très très vite de quoi il en retourne vraiment : https://blog.monolecte.fr/2008/10/09/ceci-nest-pas-une-crise

      Pour le racisme et le FN, ça marche tant que tu penses que le FN est raciste. Si tu as un tout petit peu d’historicité, tu sais que le FN est raciste, mais…

      Le markéting politique, ça marche. Pas tout le temps (hein, Fillon, mais la marche était tout de même vachement haute !) et pas sur tout le monde, mais ça marche.
      Donc oui, le #pinkwashing de Marine Le Pen a marché et il faut avouer que les médias industriels l’ont bien aidée en banalisant totalement son parti. Bien sûr, pas sur tout le monde, mais quand même. Il y a aujourd’hui des gens racisés qui pensent réellement que le Pen fille n’est pas sous-tendue par une pensée raciste et qui croient en toute bonne foi qu’elle s’est vraiment fritée avec son père pour des questions idéologiques (et non stratégiques). Y a des gens qui pensent que le FN sera totalement normalisé quand le père Le Pen passera l’arme à gauche. Il y a des jeunes qui ne connaissent pas la vie et l’œuvre du père Le Pen, qui ont une éducation historique limitée et qui trouvent dans le FN un parti accueillant pour les jeunes. Y a même des gens qui croient que le FN est vraiment un parti populaire, c’est à dire, préoccupé par le petit peuple et qu’il a un programme social.

      Ne pas oublier non plus le #confusionnisme cultivé avec beaucoup de soin et de cynisme par l’extrême droit en général et le FN en particulier : quand on voit les empoignades que ça a pu créer chez des gens politisés, éduqués et prévenus, je ne vois pas comment ça n’aurait pas fait des ravages dans la population que l’on va qualifier de moins attentive, ceux qui s’informent devant TF1 ( France 2 ou M6) et se distraient devant Hanouna, par exemple. D’ailleurs, leur rhétorique #anti-système a tellement bien marché que tout le monde s’en est emparé pour grappiller des voix, avec le succès que l’on connait. Donc, ce serait bien de ne pas négliger l’efficience de la #propagande de #banalisation et de confusion que nous nous tapons depuis des années.

      Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un Premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme : « Bah, c’est pas raciste de dire que les gitans, c’est tous des voleurs, hein, tout le monde sait ça ».
      De la même manière que nos #institutions sont à présent et de manière évidente, devenues profondément racistes : pour qu’on s’émeuve des crimes policiers contre les racisés, il a fallu qu’un gars se prenne 10 cm de matraque dans l’anus… Rien que d’énoncer les faits me file le vertige. Et encore, j’ai comme l’impression que l’émotion est bien passée et que tout le monde trouve plus ou moins normal aujourd’hui que les racisés risquent tout le temps d’être brutalisés ou tués par la #police. De la même manière que la plupart des gens ne s’émeuvent pas plus que cela du fait que les racisés prennent systématiquement des peines de prison fermes pour des délits mineurs quand les blancs prennent du sursit pour des faits plus lourds et que les riches ne sont jamais inquiétés, même pour des crimes.

      Tout cela est devenu banal, normal, tout comme tout le monde s’est habitué à l’idée qu’à une #manifestation, tu prends le risque réel et tangible d’être grièvement blessé…

      Donc oui, le FN est un parti raciste, oui les racistes continuent à voter massivement et fidèlement pour ce parti qui leur correspond, mais non, ce n’est pas la seule composante de l’électorat FN. Eh oui, des gens croient sincèrement que le FN n’est pas raciste, mais que cet honorable parti fait l’objet d’une campagne de dénigrement organisé par les #merdias (ce mot est un indicateur encore plus précis que celui d’anti-système) qui veulent saboter le seul parti anti-système !

      Oui, ne pas oublier que le #complotisme et la #victimisation font aussi partie de la #stratégie de #contamination des esprits du FN…

    • Ne pas négliger non plus le fait que comme un bateau qui coule, tout le landernau politique donne sévèrement de la gite à droite, ces derniers temps et que quand tu entends un premier ministre socialiste tenir publiquement et revendiquer des propos délibérément racistes, avec l’approbation plus ou moins prononcée d’une part des classes politiques et médiatiques, il y a de quoi être confus quant à ce qui définit le #racisme.

      Ah oui, on peut affirmer que lorsque le bateau société fait eau de toute part, le Landernau politique (et l’opinion par conséquent) se réfugie à tribord. Les « bons-vieux » fantasmes de retour à « l’ordre et à la morale » ne mourront jamais complètement.
      La plus grande confusion s’est emparée de l’équipage et des passagers mais ce qui définit le racisme n’a pas changé : c’est principalement ceux ou celles qui le définissent qui sont à la ramasse.

    • Perso je ne comprends pas comment le FN est banalisé. Tout ce que j’ai vu c’était des journalistes qui cognaient de manière agressive sur des représentants du FN qui étaient invités, contrairement à toutes les autres formations politiques. L’auditeur de radio (ou de télé j’imagine) qui en a marre et qui veut tout changer, je le trouve pas idiot de se dire que le parti anti-système c’est le FN vu le traitement médiatique qui en est fait.

    • Je suis d’accord avec la confusion qu’il y a avec le mot racisme aujourd’hui et l’impacte de la TV. J’ai pas la TV et les seuls personnes susceptibles de voter FN que je croise dans la vie sont dans la bourgeoisie, du coup j’ai une vision probablement déformée des choses.

      Admettons que les programme à la Hanouna influent sur la normalisation des idées du FN, faut quand même être à la base homophobe et sexiste pour regarder ce programme et s’en divertir. Qu’il y ai beaucoup de personnes des classes populaires qui regardent ca c’est possible mais faut déjà être des classes populaires ET homophobe pour trouver ca amusant. Et je pense pas que être de classe populaire implique automatiquement d’être homophobe ou que l’homophobie soit plus rependue chez les classes populaires que dans les autres classes. Par contre il faut être homophobe pour trouver « l’humour » de cette émission divertissante.

      Je pense qu’il est important de parler du racisme, de la xénophobie, (et aussi sexisme, homophobie) le définir et rappeler l’historique du racisme au sein du FN, et de surtout pas faire comme si la spécificité du FN ne reposait pas là dedans. C’est la clé du problème. Si il y a quelques ouvriers qui sont ignorants du racisme du FN il faut les en informé et pas faire comme si le FN n’était pas/plus raciste. J’ai l’impression que le fait de parler en terme de « contestation OU racisme » ou dire que le vote ouvrier FN pourrait ne pas être raciste (+sexiste+homophobe+) c’est encore banalisé le FN. Même pensé sérieusement que le FN soit un vote contestataire ca me dérange. C’est pas vraiment ce que j’appellerai « contestataire » ou alors c’est de la contestation « réactionnaire » car le FN est un parti qui prône un retour vers un système et des valeurs traditionnelles.
      J’ai pas de contacte avec ces ouvriers qui votent FN et ne savaient pas que c’était un parti raciste, sexiste, homophobe dont le programme est réactionnaire. Peut être qu’ils sont nombreux, mais je peu pas croire que ce soit vraiment le cas. Je pense que les gens (ouvriers ou pas) comprennent très bien le fond de ce qu’est la « préférence nationale » et que ceux qui votent FN entendent profité de leur privilèges au détriment d’autres personnes. Qu’ils fassent les hypocrites ou qu’ils soient dans le déni de dominants est typique, c’est comme ca que ca fonctionne, mais c’est pas parce que c’est des ouvriers qui se comportent ainsi qu’on devrait jouer le déni qu’ils demandent.

    • J’ai écrit mon message du dessu après celui de @monolecte du coup je suis en retard.

      Sur le fait que les médias ne banalisent pas le FN, j’ai quant même souvent l’impression que le vocabulaire et les thématiques du FN sont banalisées par les partis et les médias. Mais je ne sais pas comment sont traité les candidat·e·s puisque c’est pas le genre de choses que je regarde dans la press.
      Par rapport à la banalisation du FN il y a cet article de libé trouvé ce matin qui me semble exemplaire :
      https://seenthis.net/messages/603160

      edit sur le sois disant éléctorat ouvrier du FN voire ceci https://seenthis.net/messages/603055

    • #racisme (banalisation du) : certains l’assument ouvertement

      Lu ce matin dans la presse locale :

      Un garçon originaire du Rwanda a été insulté, son ami frappé, dans et devant un bar de la rue Bressigny à Angers, dans la nuit du vendredi 5 au samedi 6 mai.
      Cette nuit-là, les deux amis se rendent dans cet établissement pour boire un verre.
      A peine sont-ils entrés dans le bar qu’ils sont alpagués par un individu, qui s’adresse au garçon blanc (le pote du Rwandais) : « Ton pote, c’est une sous-race. Sa race est inférieure à celle de mon chien ».
      Un autre individu y va de ses remarques : « Vive la race blanche ».
      Propos agrémentés de saluts nazis. Ambiance.

      Après enquête, trois jeunes garçons ont été identifiés et sont convoqués en justice le 28 juin prochain.

      Parmi eux François-Aubert Gannat , fils de Pascal Gannat , chef de file régional du Front national.

      Un détail de poids, au-delà de l’étiquette politique (tiens ? on dirait que l’étiquette politique a quand même de l’importance) , quand on sait que ce même garçon a été condamné pour des faits similaires… deux jours seulement avant ces nouveaux actes !

      En savoir plus sur le lascar :
      https://www.google.fr/search?q=francois+aubert+gannat&sa=X&sqi=2&ved=0ahUKEwi5rtaLjZ3UAhXGtBoKHa2JD

  • François Hollande lègue un « rocher de Sisyphe » à son successeur
    http://www.caissedesdepotsdesterritoires.fr/cs/ContentServer?pagename=Territoires/Articles/Articles&cid=1250278854762

    Améliorer l’information sur les droits sociaux et lutter contre le #non-recours, lever les obstacles réglementaires qui freinent les innovations entrepreneuriales, multiplier les services dématérialisés et la coordination entre administrations...

    Il y a contradiction dans les termes : la #dématérialisation à outrance des services publics sociaux a surtout pour effet de réduire l’emploi public et d’éloigner les publics fragiles, précaires, peu éduqués ou âgés de leur droit via la barrière #informatique. Cela accentue les #inégalités et n’aide en rien à réduire la #fracture_numérique.
    C’est particulièrement bien montré dans le #film Moi, Daniel Blake.

  • Sans revenu, il entame une grève de la faim - 18/03/2017 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2017/03/18/2538495-sans-revenu-il-entame-une-greve-de-la-faim.html

    À partir de lundi, Pierre Ignacel va investir la Caisse d’allocations familiales (CAF) qui refuse d’accéder à sa demande de Revenu de solidarité active (#RSA). C’est son ultime recours pour se faire entendre.

    « Je suis un citoyen comme les autres, ni plus ni moins, j’ai le droit de vivre et de manger. » Dans la voix, pourtant calme de Pierre Ignacel, pointent l’indignation et la révolte, un peu comme le personnage du film couronné par la Palme d’or à Cannes « Moi, Daniel Blake ». Lundi, ce Tarbais de 50 ans, sans enfant, entamera une grève de la faim à la Caisse d’allocations familiales (CAF) des Hautes-Pyrénées. Demandeur d’emploi en fin de droits, il touchait l’Allocation de solidarité spécifique (#ASS) qui s’élève à 488 € par mois. Mais celle-ci lui a été suspendue « parce que j’ai trouvé un contrat de 18 heures en chèque emploi service et qu’un allocataire n’a pas le droit de la cumuler avec un job même d’une heure ».

    Le péché d’ignorance s’élève à la somme astronomique de 172 € par mois. Début février, devant la fin de non-recevoir de Pôle Emploi, il se retourne vers la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour effectuer une demande de RSA (Revenu de solidarité active). Mais là aussi, comme il dépasserait le plafond de ressources lui permettant de prétendre aux minima sociaux, sur les trois derniers mois précédant sa demande, la CAF lui enjoint de revenir début mai pour déposer un nouveau dossier.

    « Je ne demande pas le RSA par confort »

    « En attendant, je n’ai plus rien pour vivre. J’ai reçu un rappel de mes précédentes allocations avec lequel j’ai payé mon loyer de mars et il ne me reste plus que 200 € pour vivre jusqu’à la fin du mois. Et après, comment je fais pour manger et garder mon toit ? Déjà, j’ai dû me séparer de ma voiture parce que je ne pouvais plus mettre de carburant. Sachez que je ne demande pas le RSA par confort. Avant que l’on me supprime l’ASS, j’étais déjà bien en dessous du seuil de pauvreté. C’est une nécessité absolue. Et je veux bien qu’on me donne du travail à la place , » explique celui qui a travaillé en intérim comme menuisier, aux pompes funèbres ou encore à l’usine Euralis à Maubourguet. Ainsi, Pierre Ignacel entamera une #grève_de_la_faim dans les locaux de la #CAF à partir de lundi, « sauf si ma situation se débloque d’ici là, mais cela m’étonnerait fort ». Il s’installera avec sa couverture et son oreiller et s’arrêtera de manger « mais aussi de boire » jusqu’à ce que la CAF veuille bien prendre en compte son cas. « Chanteur amateur » à ses heures perdues, de tessiture « baryton moyen », « je peux aussi élever la voix s’il le faut ». Histoire de se faire entendre dans le silence assourdissant de l’administration.

    #grève_de_la_soif (accélérer...) #revenu

    • Quelle honte, quand on voit les gaspillages des élus, de l’inégalité entre les élites et le peuple, le pognon mis dans la guerre et l’armement, le chômage obligatoire dû au NAIRU, et le chomage dû aux délocalisations. Combien sont ils a se retrouver à la rue ? Que faire la grêve de la faim ou la soif risque de l’atteindre encore plus férocement, mais il n’a pas le choix. Merci pour cet article, n’ayant pas d’abonnement je fais passer...

    • La préfecture des Hautes-Pyrénées s’est occupée de son dossier. Bernard Ignacel a sollicité un rendez-vous avec la députée Jeanine Dubié qui l’a reçu dans la journée et a joué un rôle actif dans la résolution de cette affaire. Hier matin, Bernard Ignacel a demandé à être reçu par un responsable de la CAF qui n’a pas pu se libérer tout de suite mais dans l’après-midi, Daniel Chardenoux, le directeur de la CAF, nous a précisé qu’il avait bien l’intention de le recevoir et que son dossier, sur lequel il travaillait depuis samedi matin, était réglé. « D’une part, nous avons régularisé son dossier d’aide au logement [sic, comme d’hab les #droits_collectifs sont présentés comme des aides] . Il a perçu un rappel de 700 €. D’autre part, nous avons pris contact avec Pôle Emploi pour harmoniser le versement des prestations sociales. Comme l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) prend fin, nous pouvons prendre la suite pour le versement du Revenu de solidarité spécifique différentiel. Son RSA du mois de mars sera payable au 5 avril. »

      un cas de « travailleurs indépendants » eux aussi en grève de la faim
      https://seenthis.net/messages/578891

      #conseil_départemental

  • Les #chômeurs britanniques doivent payer ! - Le blog de Bernard Gensane
    http://bernard-gensane.over-blog.com/2017/01/les-chomeurs-britanniques-doivent-payer.html

    Voix du journaliste : « Beaucoup disent y aller la peur au ventre, comme on répondrait à une convocation du commissariat de police. Le Job Centre, l’équivalent britannique de Pôle emploi, est interdit aux caméras. Ce chômeur est l’un des rares à avoir filmé en caméra cachée son évaluation bimensuelle. Il a écrit noir sur blanc toutes ses recherches d’emploi, mais visiblement cela ne suffit pas, d’autant qu’il a osé postuler à des offres en dehors de son champ de compétence. »
     
    Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez même pas postulé. Vous avez regardé des offres d’emploi qui ne vous correspondant pas. Vous n’avez pas l’expérience nécessaire. »
     
    Voix du chômeur : « Oui mais vous ne comprenez pas ce que je vous dit. Vous m’avez dit de faire ça... »
     
    Voix de l’employée du Job Centre : « Vous n’avez pas utilisé les sites officiels... »
     
    Voix du chômeur : « Non, mais, attendez, ce n’est même pas marqué sur le formulaire... »
     
    Voix du journaliste : "Il y a 31 règles à respecter. La première d’entre elles : passer 35 heures par semaine sur ce site officiel à chercher du travail. Toutes les connexions et les clics sont enregistrés. Ce jeune chercheur d’emploi n’a pas pu atteindre le quota, ses allocations ont été coupées. « On a l’impression de n’être qu’un numéro. J’ai dû faire 35 heures de recherche d’emploi en ligne par semaine. C’est nettement impossible. Alors ils m’ont coupé les allocations. Je peux comprendre, mais si on me retire l’argent, comment fait-on pour vivre ? », demande-t-il. [Et je note même que le verbe employé, en anglais, est non pas vivre (to live) mais « survive », « survivre »...].

  • Les chômeurs britanniques doivent payer ! Le Grand Soir - Philippe ARNAUD
    https://www.legrandsoir.info/les-chomeurs-britanniques-doivent-payer.html

    Ce 3 janvier 2017 à 20 h, j’ai suivi, sur le journal télévisé de France 2, un reportage intitulé « Au Royaume-Uni, les chômeurs soumis à un régime drastique ». Sous titre : « France 2 a enquêté sur le système dénoncé par le réalisateur Ken Loach dans son film Moi, Daniel Blake , auréolé de la Palme d’or au festival de Cannes ».

    Reportage :

    Voix du journaliste : « Beaucoup disent y aller la peur au ventre, comme on répondrait à une convocation du commissariat de police. Le Job Centre , l’équivalent britannique de Pôle emploi, est interdit aux caméras. Ce chômeur est l’un des rares à avoir filmé en caméra cachée son évaluation bimensuelle. Il a écrit noir sur blanc toutes ses recherches d’emploi, mais visiblement cela ne suffit pas, d’autant qu’il a osé postuler à des offres en dehors de son champ de compétence. »
    Voix de l’employée du Job Centre  : « Vous n’avez même pas postulé. Vous avez regardé des offres d’emploi qui ne vous correspondant pas. Vous n’avez pas l’expérience nécessaire. »

    Voix du chômeur : « Oui mais vous ne comprenez pas ce que je vous dit. Vous m’avez dit de faire ça... »

    Voix de l’employée du Job Centre  : « Vous n’avez pas utilisé les sites officiels... »

    Voix du chômeur : « Non, mais, attendez, ce n’est même pas marqué sur le formulaire... »

    Voix du journaliste : "Il y a 31 règles à respecter. La première d’entre elles : passer 35 heures par semaine sur ce site officiel à chercher du travail. Toutes les connexions et les clics sont enregistrés. Ce jeune chercheur d’emploi n’a pas pu atteindre le quota, ses allocations ont été coupées. « On a l’impression de n’être qu’un numéro. J’ai dû faire 35 heures de recherche d’emploi en ligne par semaine. C’est nettement impossible. Alors ils m’ont coupé les allocations. Je peux comprendre, mais si on me retire l’argent, comment fait-on pour vivre ? », demande-t-il. [Et je note même que le verbe employé, en anglais, est non pas vivre (to live) mais « survive », « survivre »...]. 
"Il est obligatoire, sous peine de sanctions, d’accepter n’importe quel travail fourni par le Job Centre . Autre règle pointilleuse : si vous avez dix minutes de retard à un entretien, vos allocations pourront être coupées. Si, et seulement si, ils respectent toutes les conditions, les chômeurs seront indemnisés. Mais avec une allocation conçue pour les décourager de rester inactifs. L’allocation-chômage ou ARE, s’appelle au contraire allocation de chercheur d’emploi. Elle est limitée à 6 mois maximum. Son montant est de 73 livres maximum par semaine, soit 400 euros par mois. Elle n’est pas indexée sur l’ancien salaire. Peu importe que l’on sorte d’un métier de banquier, de pilote de ligne ou de cadre supérieur. Enfin, cette maigre allocation est encore réduite en fonction des revenus du conjoint."

    « Sur ce régime très strict, le cinéaste britannique engagé Ken Loach a réalisé un film, Moi, Daniel Blake , auréolé d’une palme d’or à Cannes, le film a suscité un léger débat au Royaume-Uni, vite balayé, quelques semaines plus tard, par le gouvernement britannique. Il croit dur comme fer en son modèle, conforté par le chiffre record de 4,8 % de chômage seulement. »

    Vue d’une salle où parle le ministre du travail, Damian Green : « Il faut veiller à ce que les gens soient toujours mieux dans le marché du travail qu’en dehors. Notre approche de la réforme de l’État-Providence a transformé ce pays. C’est le travail qui doit rapporter et les aides doivent limitées à ceux qui en ont le plus besoin. Il y a aujourd’hui 2,7 millions de personnes de plus qui travaillent qu’en 2010. »

    Voix du journaliste : « Et il n’y a pas que les politiques. Une bonne partie de la société et les journaux populaires pointent du doigt ces chômeurs qui ont osé partir en vacances après avoir épinglé leur photo sur les réseaux sociaux et parfois la justice s’en mêle, comme avec l’exemple de cette femme qui avait beaucoup voyagé et qui a écopé de trois ans de prison ferme ».

    Remarques sur ce que n’ont pas dit les journalistes.
    Remarque 1. Cette grande dureté (montrée de façon saisissante par Ken Loach dans son film), révèle la persistance de l’ancienne mentalité chrétienne (catholique comme protestante, d’ailleurs) qui considère le non-travail (baptisé oisiveté) comme le vice principal, comme le vice initial, comme le vice-matrice de tous les autres, et qui voit le travail comme le rachat, la rédemption de la faute originelle d’Adam : « Á la sueur de ton visage tu mangeras ton pain » (Genèse 3, 19). Dans cette perspective, ce que rapporte le travail importe peu – et il importe encore moins que sa rémunération permette de vivre : l’essentiel est qu’il y ait travail, et travail comme « punition », comme épreuve douloureuse. Cette notion se retrouvant à la fois dans le nom de la « trabicula » ou chevalet de torture, et l’expression « femme en travail », c’est-à-dire femme dans les douleurs de l’enfantement.

    Remarque 2. Même si tous les pays tendent à adopter la même attitude à l’égard des chômeurs, il n’est pas anodin que ce reportage ait été effectué au Royaume-Uni, pays qui a mis au point, au XVIIIe siècle, les workhouses (ou, littéralement, les maisons de travail), où les pauvres, en échange d’une maigre pitance, et d’un « logis », étaient astreints à travailler dans des conditions très dures et humiliantes, 18 heures par jour, séparés entre hommes et femmes, et soumis à de dures punitions en cas d’indiscipline ou de manque de rendement. A cet égard, pastichant Lénine, qui disait : « Le communisme, c’est les Soviets plus l’électricité », on pourrait dire, les Job Centre s à la britannique, « C’est les workhouses plus Internet ».

    Remarque 3. Il est assez notable que dans l’Histoire de l’Angleterre dite « moderne » (c’est-à-dire à partir du début du XVIe siècle), certains des souverains les plus marquants, ou dont on s’est le plus souvenu, ont été des femmes : Marie Tudor, Élisabeth I, Victoria, et, depuis 1952, Élisabeth II, au point parfois que, de leur nom, a dérivé un adjectif : l’Angleterre élisabéthaine, l’Angleterre victorienne. Or, cette Angleterre victorienne traîne derrière elle des connotations négatives, à la fois du point de vue du social (les workhouses ) mais aussi des mœurs (la pudibonderie, l’éducation stricte des femmes, les condamnations d’Oscar Wilde pour homosexualité).

    Peut-être, un jour, si le Royaume-Uni retrouve la voie du progressisme d’avant 1979, parlera-t-on de la seconde époque élisabéthaine (celle qui a débuté avec Élisabeth II) non plus comme celle du folklore royal célébré avec obséquiosité par les Léon Zitrone et Stéphane Bern, mais comme celle d’une ère particulièrement féroce pour les salariés, les pauvres, les malades et les chômeurs.

    _ Philippe Arnaud _

    #Angleterre #Chomage #Job_Centre #Ken_Loach #Pôle emploi, #Internet #marché_du_travail #mentalité_chrétienne #torture #workhouses #Royaume-Uni #néolibéralisme #libéralisme #ni_sociaux_ni_démocrates #poverty

  • J – 185 : Quel crétin (quel con en fait), j’avais un peu oublié de prévenir Madeleine, que j’emmenais au cinéma, hier soir, que les films de Ken Loach finissaient mal, en général. Je m’étais contenté fort docte de lui dire que c’était un équivalent cinématographique britannique et contemporain de Zola, dont naturellement on lui rabat les oreilles au lycée, je crois que c’est même bien pire, on emmerde Madeleine, et ses camarades de classe, et tous leurs confrères et consœurs en France, avec Gide. Gide, bordel de merde. D’ailleurs c’est marrant parce que Madeleine n’est dupe de rien, avant la séance elle m’en fait lire un passage, un passage du Journal des Faux-monnayeurs , dans lequel le bon Gide auquel on doit, surtout, rappelons-le, d’avoir manqué de priver l’humanité entière de Proust, pour n’avoir, soit pas su le lire, soit avoir consciemment cherché à l’enterrer par jalousie, et il y avait sans doute de quoi, Gide donc qui pérore dès la première série d’entrées à propos de ses Faux Monnayeurs de merde, je ne souhaite pas être actuel, mon penchant naturel c’est d’être le futur, et Madeleine d’ironiser, tu as vu il est parvenu à ses fins il est au programme du bac 2017 ! Quand est-ce qu’on va se secouer les méninges à l’Éducation Nationale, au service de la programmation, pour comprendre à quel point de telles références sont rances, qu’elles sentent cette odeur caractéristique de poussière humide de la France éternelle qui va finir par disparaître, et ce ne sera pas dommage. On attend quoi exactement pour faire lire aux jeunes gens de vrais auteurs, des Artaud, des Beckett, des Michaux, des Genet, pour ne parler que du domaine francophone, bref de ces auteurs qui ont effectivement une chance de leur faire toucher du doigt ce qu’il y a de sublime en littérature, de révolté, de métaphysique, tout plutôt que cette cave humide du roman bordel de merde, mais qu’est-ce que cela peut me mettre en colère, vous n’avez pas idée, et je précise, pour fixer les idées, qu’il y a cinq ou six ans, c’étaient les Mémoires de De Gaulle qui étaient au programme de littérature des terminales L, en tant que, ne riez pas, œuvre littéraire, le Grand Charles, pensez, Flaubert pouvait aller se rhabiller. Les mêmes, avec de telles idées de génie de programmation, on les entendra sous doute chouiner sur le fait qu’ils ne lisent pas. Si, les jeunes gens savent lire, ils adoreraient lire, si seulement on leur mettait Dostoïevski et Beckett dans les mains et pas Gide et De Gaulle, bordel de merde. Je suis en colère, je pense que cela se lit entre les lignes. Bordel de merde ! Crénom ! Peigne-culs !

    N’empêche mon Zola cinématographique , contemporain, britannique est à peine plus malin. Encore que.

    Je me demande cependant qu’est-ce que cela fait de voir un film de Ken Loach pour la première fois quand on a dix-sept ans ? Pour ma part, je pense que le premier Ken Loach que j’ai vu, Raining Stones si mes souvenirs sont bons, j’étais déjà plus âgé, je n’en ai pas un très grand souvenir, je ne peux pas comparer. Et surtout, et c’est la différence majeure, quand j’avais dix-sept ans la fin heureuse n’était pas nécessairement la norme au cinéma, les films ne se finissaient pas toujours bien, même Holocaust finissait mal. C’est dire. Du coup je réalise a posteriori cette petite violence que j’ai faite à Madeleine hier soir. D’ailleurs c’est la première chose dont nous avons parlé en sortant, Madeleine disant que cela se voyait tout de suite que le personnage de Dan allait faire une crise cardiaque dans les toilettes du tribunal, mais elle croyait, naïve, habituée aux films qui se finissent bien, que l’on parviendrait à le sauver. Or non, c’est un film de Ken Loach, on peut mourir à la fin et c’est souvent, le plus souvent, injuste.

    Et du coup je m’interroge à propos de la mort au cinéma de fiction contemporain. Comme je le faisais remarquer le cinéma contemporain est habitué aux happy endings, pas seulement Hollywood, c’est aussi la norme ailleurs. Ce qui est la norme surtout, c’est le fait qu’on va frôler la mort mais qu’on va s’en sortir in extremis , quand ce n’est pas, carrément, ressusciter. Ou, au contraire, quand la mort est inévitable, dans la fiction, ce sera celle de personnages secondaires en importance, soit carrément des figurants, des poursuivants de James Bond, des types qui tirent comme leur pied, et qui au contraire tombent sous les balles à la précision chirurgicale mais meurtrière de James Bond, soit ce sont des personnages secondaires en importance et dont la mort n’a certes pas les facultés décoratives de la chute des poursuivants de James Bond, mais ne sert, in fine, qu’à servir de ressort de la narration. Il est rare cependant que les personnages principaux meurent. Même contre toute attente. Or, cette négation dit bien quelque chose de profondément anti social, seuls les faibles meurent vraiment, seuls ceux qui ne sont pas héroïques meurent et cette mort sert seulement le prétexte d’intégrer la mort comme une expérience de la vie que les héros, eux, ne traverseront pas, en tout cas pas dans le film, la mort, en quelque sorte, est quelque chose qui arrive aux autres.

    Dans les films de Ken Loach, elles rappellent utilement que le malheur n’arrive pas qu’aux autres, qu’il n’y a pas d’héroïsme qui tienne, nous sommes mortels et quand nous sommes morts, nous le sommes vraiment, on ne peut pas nous réanimer et certainement pas nous ressusciter, manquerait plus que cela. Et dans le dernier film de Ken Loach, I, Daniel Blake , ce rappel sert utilement un discours politique, celui de rendre aux invisibles sacrifiés sur l’autel du libéralisme, à la fois leur mort et leur vie passée, ce ne sont pas juste des victimes que l’on dénombre pour regretter que leur nombre est grand, mais que peut-on faire ?, non ce sont des personnes, des personnes qui portent un nom, Daniel Blake, ou Katie qui tâte un peu de la prostitution pour subvenir aux besoins de ses deux enfants, il est sans doute inutile de tenir un discours comptable sur l’endettement à Ken Loach, lui, sait que rien ne justifie la casse sociale, la guerre aux pauvres et la guerre est à entendre en tant que combat qui peut amener la mort de l’ennemi, du pauvre, de Daniel Blake, ce personnage de menuisier cardiaque aux valeurs humaines admirables.

    La démonstration de Ken Loach est implacable et semble, en Grande Bretagne, conduire même à la polémique, des journalistes partant sur les traces de ces invisibles que les économies de bouts de chandelle en masse — pour rembourser qui, pour rembourser quoi ? — ont fini par tuer. Et il y avait sans doute parmi eux des good people , comme les appelle le personnage d’Ann, employé du Job centre qui fait de la résistance, fort seule, et quand bien même ils n’étaient pas tous des good people , c’étaient des people tout court, des personnes, des êtres humains. Et il semble d’ailleurs que les enquêtes des journalistes en question tendent à prouver que l’intrigue de I, Daniel Blake ne soit pas une grossière exagération, qu’il y ait quelques fondements à ce récit. Ceci dit ils auraient pu s’éviter une aussi inutile vérification et concentrer cette soif de recoupement qui les honore, sur des cibles plus soupçonnables, en regardant quelques DVD de Ken Loach pour comprendre que ce n’est pas un cinéaste du mensonge, un cinéaste des destins exceptionnels qui doivent faire honte à ceux moins doués avec la destinée, un cinéaste qui n’est pas négationniste de la mort, un honnête homme.

    Incroyable que ce soit naturellement les honnêtes hommes qui soient si souvent soupçonnés.

    Exercice #23 de Henry Carroll : Utilisez la vitesse d’obturation pour saisir la colère.

    #qui_ca

  • Ken Loach : montrer l’invisible souffrance des pauvres
    http://www.regards.fr/des-verites-desagreables-par-philippe-marliere/article/ken-loach-montrer-l-invisible-souffrance-des-pauvres

    Moi, Daniel Blake a l’immense mérite de montrer comment la pauvreté, aussi endémique soit-elle, est effacée de nos champs de vision. Et avec elles, les formes de résistance et de solidarité que ses victimes lui opposent.

  • The deaths, sanctions and starvation that prove I, Daniel Blake is accurate – despite what some critics say | The Independent
    http://www.independent.co.uk/news/uk/politics/i-daniel-blake-accuracy-ken-loach-benefits-sanctions-deaths-iain-dunc

    A new polemical film by Ken Loach about life on benefits – and a faceless bureaucracy at the heart of the welfare state – has created an emotive debate on whether it accurately portrays life on state support.

    I, Daniel Blake tells the story of a 59-year-old joiner who is thrust into a Kafkaesque bureaucratic nightmare, designed to ensure his disability benefit payments and Jobseeker’s Allowance are almost unobtainable. But, for some, the reaction has been uncomfortable.

    • Mais le spectacle continue !
      C’est pourtant encore plus étrange cette perspective en abîme que nous vivons comme spectateur, cet appel à la conscience que propose le film passé en avant-première, qui décrit l’absurde alors qu’il nous submerge nous-mêmes dans la réalité, dans cette salle : le Gala, terme a priori étrange pour un événement conviant la #presse, était sponsorisé par Belfius, banque ayant provoqué l’endettement de maintes collectivités locales, reine des #subprimes, qui a été renflouée par les contribuables et est donc directement responsable, avec les politiques, de l’endettement public, des #pertes_d'emploi et de l’élargissement de la misère, celle-là même qui frappe #Daniel_Blake

      http://us5.campaign-archive1.com/?u=4002f970f42fa3c587b2884bd&id=f4ebb3342a&e=4fcb6b2bd4
      Allez Daniel Blake, encore un peu d’effort !

  • L’enfer du guichet
    http://www.laviedesidees.fr/L-enfer-du-guichet.html

    Primé par la Palme d’or à Cannes, le dernier film de Ken Loach suit le combat d’un charpentier victime d’un accident cardiaque pour faire valoir ses droits à une allocation de #chômage. I, Daniel Blake, offre une juste description de la déshumanisation subie par les plus démunis dans un Royaume-Uni miné par la désindustrialisation et les inégalités.

    Livres & études

    / #cinéma, chômage, #néolibéralisme, #assistance, #administration, #classe_ouvrière

    #Livres_&_études

  • I am Daniel Blake – and there are millions more like me | Jack Monroe | Opinion | The Guardian
    https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/oct/22/i-am-daniel-blake-millions-like-me-jack-monroe-ken-loach?CMP=fb_gu

    What kind of person are you if you aren’t angry, devastated, furious, howling when you leave the cinema after seeing Ken Loach’s Palme D’Or winning film, I, Daniel Blake?

    If you aren’t angry that Stephanie Bottrill deliberately walked in front of an articulated lorry on the M6, after her benefits were sanctioned, what kind of person are you?

    #film #cinéma

  • « Avec Corbyn, nous sommes à un moment crucial de notre histoire »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/241016/avec-corbyn-nous-sommes-un-moment-crucial-de-notre-histoire

    À 81 ans, #Ken_Loach reste un infatigable militant de la cause anticapitaliste. À l’occasion de son dernier film, Moi, Daniel Blake, entretien politique avec le cinéaste, qui donne sa lecture du Brexit et dresse le bilan de la première année de #Jeremy_Corbyn à la tête du #Labour.

    #Culture-Idées #GAUCHE_S_ #Theresa_May #UKIP

  • « Moi, #Daniel_Blake » : lui, #Ken_Loach et la peur de l’art
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/241016/moi-daniel-blake-lui-ken-loach-et-la-peur-de-l-art

    Cela fait trop longtemps que les films de Ken Loach sont regardés davantage pour leur contenu politique que pour leurs propriétés cinématographiques. La sortie de #Moi, Daniel Blake est l’occasion idéale pour inverser la tendance.

    #Culture-Idées #Palme_d'Or #Paul_Laverty

  • #Ken_Loach: ‘If you’re not angry, what kind of person are you?’ | Film | The Guardian
    https://www.theguardian.com/film/2016/oct/15/ken-laoch-film-i-daniel-blake-kes-cathy-come-home-interview-simon-hatte

    Ken Loach sits with his hands clutching his chair for dear life, his head shrinking into his shoulders, a skinny question mark of a man. Never did a man appear so diffident. And then he opens his mouth.

    Loach has spent the past half-century making films that shake with anger, and is just about to release his angriest yet. I, Daniel Blake, winner of the Palme d’Or at the 2016 Cannes film festival, is about a man broken by the British benefits system. His doctor says he is too sick to work after a near-fatal heart attack, but the Department for Work and Pensions decides he is not entitled to sickness benefit. Blake finds himself trapped in a downward spiral after his jobseeker’s allowance is suspended, because he is thought not to be trying hard enough to find the work he is unfit to do. The film is so spare and spartan, it could be a parable. It is also immensely moving – particularly a scene in a food bank, when a young mother Blake has befriended breaks down in a manner that borders on the feral.

  • Cinéma-débat : « Moi, Daniel Blake »
    http://universitepopulairetoulouse.fr/spip.php?article808

    La fondation Copernic 31 et l’Université Populaire de Toulouse vous invitent le mercredi 26 octobre à 20H30 au cinéma ABC à la projection du denier film de Ken Loach, palme d’or au festival de Cannes 2016 en présence de syndicalistes de Pole Emploi. Pour la première fois de sa vie, Daniel Blake, un menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Mais bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l’obligation (...)

    #Cinéma_-_débat

  • Ken Loach présent à la soirée d’ouverture du Festival Ciné Palestine
    lundi 23 mai 2016
    http://www.lecourrierdelatlas.com/1141023052016Ken-Loach-present-a-la-soiree-d-ouverture-du-Festiv

    C’est reparti. Il y a un an, le festival Ciné Palestine qui a pour but de promouvoir la richesse du cinéma palestinien, voyait le jour. La soirée d’ouverture ce lundi 23 mai, affiche complet depuis plusieurs jours déjà. Elle aura lieu à l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris... en présence de Ken Loach, qui a confirmé sa venue aux organisateurs du festival dans la matinée. Le réalisateur britannique, fraîchement récompensé au festival de Cannes où il a remporté la Palme d’Or avec « Moi, Daniel Blake », assistera avec les autres spectacteurs à l’avant-première parisienne de « 3000 Nuits » de Mai Masri.

    « Je suis très fière de venir présenter mon film ici à Paris, dans une ville où j’ai vécu », a déclaré la réalisatrice palestinienne lors de la conférence de presse de ce matin organisée à la mairie du 2ème et largement boudée par les journalistes, malgré la présence de plusieurs personnalités du cinéma (Robert Guediguan, Hala Alabdalla, Licia Eminenti, Michel Khleifi, Rana Alamuddin, etc...).

    Le film projeté ce soir retrace l’histoire de cette institutrice palestinienne qui met au monde un garçon dans une prison israélienne. Une naissance qui va lui permettre de trouver les ressources nécessaires pour survivre. « 3000 Nuits » sera diffusé de nouveau le 3 juin à Aubervilliers.

  • #Festival_de_Cannes : la Palme d’or pour #Ken_Loach
    http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2016/05/22/festival-de-cannes-la-ceremonie-de-cloture-en-direct_4924189_766360.html

    Au terme de dix jours de projections de films en tous genres et de montées des marches sur fond de flashs et de paillettes, le jury présidé par l’Australien George Miller, le réalisateur de la saga Mad Max, a fait son choix, récompensant le réalisateur britannique Ken Loach avec la Palme d’or pour son film « Moi, Daniel Blake ».

    #cinéma